Partie 1: Le Canada - J1 a J5
Le mercredi 28 Aoùt levé a 4 heures du matin direction l'aéroport de
Genève pour prendre un premier avion direction
Londres qui décolle a 7 heures. Puis 4 heures a attendre pour prendre un second avion direction
Calgary. Je devais normalement arriver pour 15 heures, aller visiter un peu la ville puis aller dormir dans mon auberge de jeunesse. Mais l'avion étant partit plus de trois heures en retard, pas de tour en ville. Grande surprise a l'auberge de jeunesse tout le monde dialogue en Français, la plupart étant en PVT au
Canada. Je ferais la connaissance de Paul, un cycliste Allemand parti depuis un an et demi en tour du monde. Après avoir traversé l'Europe, l'Asie et l'
Océanie Paul souhaitait traverser l'
Amérique du Nord puis l'
Amérique du Sud avant de rentrer à la maison. Il a donc atterrit dans le Nord du
Canada, traversé tout celui-ci par les Rocheuses, puis souhaitait passer aux
Etats-Unis pour emprunter la Great divide. Seulement voila dans sa traversée Asiatique, Paul est passé par l'
Iran et l'Irak ce qui lui vaudra une interdiction d'entrer aux US. Il est donc remonté jusqu'à
Calgary pour prendre un avion direction le
Mexique en maudissant le gouvernement Américain. Mais pour moi cette rencontre fut bénéfique car Paul me donna son spray a ours (sa fera toujours ça en moins a acheter) qu'il ne pouvait embarquer dans l'avion et de précieux conseils, notamment dans la cohabitation la nuit dans les rocheuses avec ces mêmes ours. Le lendemain a 8 heures direction le car qui m'enmenera de
Calgary à
Banff en passant devant le tremplin de jeux olympiques de 1988.
Les premières vues sur les
Rocheuses Canadiennes sont magnifiques
Une fois arrivé à
Banff, montage du VTT sur le parking d'un hotel de luxe, puis quelques courses en nourriture, briquet et bouteille de gaz. Un dernier repas avant le départ. Oh un restaurant de poutine, quelques Québequois ont du déménager à
Banff.
15 heures, ça y est c'est le grand départ pour une micro-étape jusqu'au Spray lake reservoir.
Banff est une très jolie ville, entourée de montagnes avoisinant les 3000 mètres d'altitude, mais terriblement touristique et donc chère. Les premiers tours de roues consiste a sortir de la ville pour aller rejoindre le Fairmont
Banff Springs, un hotel de luxe ressemblant a un chateau situé a l'extremité de la ville. L'arche de celui ci marque le départ de la Great divide et du Tour divide.
A peine 30 mêtres après le chateau, première rencontre avec la faune locale
Les premiers kilomètres de piste sont tout de suite magnifiques au bord de la Spray river. Le sentier alterne entre piste très roulante et sente beaucoup plus irrégulière et cassante. Je n'ai jamais roulé avec des bagages il faut donc prendre le coup de main et s'habituer au poids du vélo (bien que je sois beaucoups plus léger que tout ceux que je croiserais). Mon départ très tardif dans la saison fait que je ne croiserais aucuns autres dividers durant les 8 premiers jours.
Ce jolie sentier se jette plus loin sur une première gravel road très frequentée par les touristes en gros pick-up en cette fin de mois d'aoùt. J'ai toutes les peines du monde a finir cette micro-étape de 32 kilomêtres, n'ayant encore pas l'habitude de l'engin et ayant fait une pause totale de sport 15 jours avant le voyage pour être totalement régéneré au départ de celui-ci. Mais enfin voilà l'arrivée au très jolie, bien que ce soit un barrage, Spray lake.
Je traverse celui-ci par le barrage direction sa rive Est où se trouve le campground. Un campground est un espace amenagé pour le camping que l'on retouve au
Canada et aux
Etats-Unis. Ceux-ci sont placés dans des endroits qui peuvent être bien bien paumés. Ils sont généralement payant (parfois très chères dans les grands parcs comme ici) et comporte la plupart du temps sur ces emplacements une table de pique-nique et un carré avec une grille pour faire du feu et ont en commun des toilettes sèches, de l'eau potable, des box pour ranger sa nourriture (contre les ours) et parfois des poubelles. Après avoir installé ma tente au seul emplacement qui semblait vide, une garde du parc vient me signaler que celui-ci est réservé et payé depuis trois jours par quelqu'un qui n'ai pas venu. Elle m'interdit malgrès tout de m'y installer. Je re-déplace donc ma tente pour me cacher dans les broussailles juste a coté du campground en espérant ne pas être repéré par la garde. Ca fera au moins 26 dollars d'economisé. Et la deuxième mauvaise surprise, j'ai perdu mon super matelas gonflable acheté 200 euros juste pour ce voyage. Il a du rester dans mon auberge de jeunesse à
Calgary quand j'avais rangé mes affaires...
Que fut pénible cette 1ère vrai nuit sur la Great divide. En dormant sans matelas je n'etais pas isolé du sol. Et bien qu'étant encore au mois d'Aoùt, a 1600m d'altitude la tente fut gelée a mon réveil. Entendre les loups se repondrent durant toute la nuit, quand on a pas l'habitude sa a tendance a maintenir éveillé et a faire sursauter au moindre bruit près de la tente. Je me réveil donc tôt, avant le levé du soleil pour replier la tente et partir avant d'être reperé. Je déjeunerais bien un peu plus tard en route. D'autant que ce début d'étape qui longe la rive Est du lac, fermée au voiture, est magnifique.
Première rencontre avec un wapiti. La faune des Rocheuses est magnifique.
Cette 1ère vrai étape de la Great divide est magnifique, mais très dure et très froide. Après avoir longé tout le Spray lake, on se retrouve dans des premiers relief sur des pistes de ski de fond en hiver. Puis vient la découverte du 1er ennemi des dividers, les washboards. Les washboards c'est quand la gravel road a force de passage des voitures se transforme en une tôle ondulée géante. Ca secoue dans tout les sens et je suis très content a ce moment d'avoir une fourche a l'avant contrairement au vélo de gravel. Arrivée dans le Peter Lougheed Provincial park. Déjeuner au bord du Lower Kananaskis lake. Très beau, mais il fait toujours très très froid.
Dans ce parc très touristique je trouverais une superette où je vais acheté un tapis de sol pour ne plus dormir par terre et de la wifi histoire d'avertir ma mère que je suis toujours vivant. La fin du Peter Lougheed Provincial park est marquée par le premier col de l'itinéraire, le Elk pass. Celui-ci marque la frontière entre le très touristique
Alberta et la beaucoup plus sauvage
Colombie-Britanique. Il est également un passage pour le continental divide trail et le Grand sentier, qui est le plus long trek du monde parcourant 13 provinces du
Canada sur 24000km (!) de long.
S'en suis une très longue descente roulante dans la Elk valley cette fois-ci très loin de la foule jusqu'a Weary creek recreation site, micro campground au milieu de nulle part où je passerais la nuit. 1ère vrai étape de 104km et 1600 de d+ que je finirais complètement claqué. Au réveil une troupe de chevaux en totale liberté était dispersé autour du campground. Très beau réveil.
La journée du lendemain est plutôt facile car elle consiste a rejoindre Elkford puis Sparkwood par des pistes facile techniquement et a profil plutôt descendant malgrés une petite montée de col sur la route. Peu avant la mi-journée je découvrirais pour la première fois un passage ou l'itinéraire doit dévier de ma trace car un passage a totalement raviné et fini dans la rivière plus bas. Trois quarts d'heure de poussage du vélo dans le lit de la rivière plus tars je sortirais enfin de cette galère.
L'itinéraire est moins joli que les jours précédant car Elkford et Sparkwood sont surtout habitées par les mineurs travaillant dans les mines de charbon de la région. A Sparkwood je ferais d'ailleurs connaissance avec le Titan Terex 33-19, ni plus ni moins que le plus gros camion jamais construit. Celui-ci devenu trop chère a exploiter ne roule plus depuis 1990, mais est affiché fièrement tel un trophée dans Sparkwood.
Repas au A&W, quelques courses et le camping étant plein et très chère je continuerais une quinzaine de kilomètres pour trouver un joli spot de camping près de Corbin road. Toujours penser a mettre son ravitaillement a trois mètres dans un arbre et éloigné normalement a 50 mètres de la tente.
La journée du lendemain est nettement moins facile, plus longue et comportant deux cols, Flathead pass et Cabin pass en empruntant la Flathead valley, plus couramment appelée la vallée des Grizzlys. L'ascension du premier col est très facile. Sa descente est en revanche probablement la pire de toute la Great divide. Heureusement elle n'est pas très très longue, mais il s'agit d'une géante descente en pierrier qui serait déja pas très agréable avec mon tout suspendu et ce révele un vrai calvaire en semi-rigide avec des sacoches. Je me demande bien comment peuvent passer là les vélos de voyage et de gravel. J'apprendrais plus tard que la Great divide a maintenant une alternative a ce passage en ne passant pas par ce col mais par la ville/station de ski de Fernie.
Les paysages de cette vallée sont magnifiques, je ne croise quasiment personne le reste de la journée. Arrive le deuxième col du jour, le Cabin pass. Celui ci n'est vraiment pas difficile hormis sa longueur de 12 miles soit 19,5 kilomètres. Je croise a son sommet un Québequois en moto cross maintenant installé à Fernie pour son travail de technicien des remontées mécaniques. Il me raconte ces virées a moto sur ces pistes du sud des
rocheuses Canadiennes qu'il n'a toujours pas fini d'explorer depuis cinq ans qu'il est installé ici. C'est sur que pour un amoureux de montagnes et de grands espaces habiter ici doit être un rêve.
Viens ensuite le temps de la grande descente de 23 kilomètres de long pour arriver a mon lieu de bivouac du jour, le Ram wigwam recreation site, totalement vide comme toujours depuis que je suis passé en
Colombie Britanique. Arrivant très tôt et ayant un très beau soleil je décide des laver mes vêtements dans la très jolie rivière qui coule ici. Très mauvaise idée évidemment car une heure et demi plus tard il fait nuit et rien n'aura le temps de sécher. De plus mon briquet acheté à
Banff ne veut déja plus marcher. Ce sera donc un repas de nouille pas cuite. Pour le départ du lendemain le vélo se transformera donc en étendage roulant.
Départ assez tôt, une grosse journée m'attend avec le changement de pays prévu pour la mi-journée. Quelques kilomètres a peine après le départ, dans une montée je vais faire une rencontre qui va me faire la frayeur de ma vie. Juste après un virage je vais tomber nez a nez sur un énorme grizzly. Aussi étonné que moi il va pousser un énorme grognement et partir en courant d'un coté et moi de l'autre. Avec mon étandage mobile je dévale par réflexe deux bons kilomètres de descente avant de m'arrêter, défaire tout mon sac arrière pour y prendre mon spray a ours qui était bien sur totalement inaccessible, et remonter spray a la main les deux kilomètres. Le grizzly n'y es bien sur plus depuis un long moment. Plus de peur que de mal la route peut continuer. Comme un cadeau pour dire aurevoir au
Canada, l'itinéraire va passer par un single pas simple du tout avec une montée qui ne se passe pas sur le vélo même sans sacoche. 1er poussage de la Great divide.