OldPlatypus · 13 novembre 2019 à 13:38 · 620 photos 177 messages · 23 participants · 14 366 affichages | | | 13 novembre 2019 à 13:38 · Modifié le 21 jan. 2020 à 13:00 Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 1 de 177 · Page 1 de 9 · 5 440 affichages · Partager Cela fait un mois que nous sommes rentrés, alors il est grand temps de publier le récit de nos aventures... J’en profite pour remercier toutes celles et ceux qui, en relatant leurs propres expériences sur ce forum (ou ailleurs), et en nous donnant des conseils, nous ont permis de mettre au point notre voyage.
14/09/2019 : Johannesburg - VryburgAprès des mois d’attente, à lire les carnets de voyage des uns et des autres, c’est enfin notre tour ! Arrivée en matinée à Johannesburg depuis Nantes et Paris. Nous cherchons le correspondant de Bushlore, le loueur auprès duquel nous avons réservé notre 4x4... mais aucune pancarte à notre nom ! « Bushlore ? C’est une femme, je l’ai vu il y a quelques instants » nous dit-on. Une minute plus tard, l’employé Bushlore se présente à nous : un homme ! Il fonce sur l’autoroute puisqu’à peine 30 minutes plus tard nous arrivons chez le loueur. Grosse structure, bonne organisation, nombreux véhicules : c’est assez rassurant. Notre 4x4 est là, un classique Toyota Hilux tout équipé pour le safari : tente sur le toit, double réservoir de diesel, réserve d’eau de 60 litres, deux batteries, deux roues de secours, tout un tas d’équipements pour le camping, sans oublier le nécessaire au désensablement. D’ailleurs, on dit « désensablage » ou « désensablement » ? Le mieux est encore de ne pas s’ensabler !!! Bonne nouvelle... ou pas : le véhicule est neuf, tout juste cent kilomètres au compteur. D’un côté on se dit qu’on ne devrait pas avoir de problème mécanique ou de panne de frigo par exemple, mais à côté de ça on sait qu’il ne sera pas facile de rendre la voiture sans la moindre égratignure. En tout cas c’est la première fois que nous louons un 4x4, et nous sommes séduits.
Nous voilà partis en direction du Kgalagadi Transfrontier Park, et ce n’est pas la porte à côté ! En 1994 (Mandela venait d'être Président) et 2007, lors de nos deux précédents voyages en Afrique du sud, nous avions adoré ce parc, alors nous n’envisagions pas de nous rendre au Botswana sans y retourner. La route est plutôt monotone, et pas grand-chose à se mettre sous les yeux à part quelques autruches.
Nous faisons étape à Vryburg, au camping du Kameelboom Lodge. Un peu bruyant car non loin de la route et avec des sanitaires pas forcément terribles, mais pour une nuit ça va. | | À: OldPlatypus · 13 novembre 2019 à 14:40 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 2 de 177 · Page 1 de 9 · 5 427 affichages · Partager Super ! Un nouveau carnet de voyage au Botswana ! J'embarque avec vous dans ce beau 4x4 flambant neuf !
Solène | | À: OldPlatypus · 15 novembre 2019 à 13:45 · Modifié le 21 jan. 2020 à 13:01 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 4 de 177 · Page 1 de 9 · 5 354 affichages · Partager 15/09/2019 : Vryburg - KgalagadiLa nuit a été fraiche : seulement 6°. Sachant que dans le Kgalagadi, les possibilités de ravitaillement seront limitées, nous faisons les courses pour plusieurs jours. Mais horreur : impossible d’acheter la moindre bouteille de vin ou canette de bière car c’est aujourd’hui dimanche ! Une erreur de débutant !
A Kuruman, nous prenons la direction de Van Zylsrus, un trajet plus court que de passer par Upington. Les premières dunes rouges apparaissent, ainsi que les gros nids de tisserins : c’est le début du Kalahari.
Nous décidons de passer la frontière à Middleputs. Comme l’indique Girardinpho sur son excellent site, cela permet de rejoindre la nouvelle route goudronnée qui longe toute la frontière côté Bostwana. Si ce choix s’avère judicieux pour la conduite proprement dite, c’est au final une erreur car le douanier botswanien refuse que nous passions tous les produits frais que nous transportons : fruits, légumes et œufs (nous n’avons pas de viande car qu’il y avait un vrai risque que ça ne passe pas). Lorsque nous avons vu ensuite comment cela se passait au poste frontière de Twee Rivieren/Two Rivers, où a priori aucun contrôle vétérinaire n’est effectué, nous nous sommes dit que nous aurions dû passer par là. Dans notre malheur, le douanier est tellement content d’avoir immédiatement trouvé des produits « interdits » dans le frigo et dans un carton qui traine dans le coffre, qu’il oublie complètement de regarder dans le grand tiroir du coffre où nous avons stocké d’autres fruits et légumes. C’est toujours ça de sauver ! A noter qu’il y a tellement peu de monde à passer par Middleputs qu’alors qu’un des fonctionnaires s’occupe de nous, les deux autres jouent à Candy Crush et regardent des vidéos sur Youtube. La route goudronnée côté Bostwana est excellente, il faut juste se méfier des vaches, des moutons... et des autruches.
Comme nous sommes déjà au Botswana, les démarches administratives pour entrer dans le Kgalagadi par Twee Rivieren/Two rivers sont rapides, et il nous reste deux heures pour commencer à parcourir les pistes du parc. Nous retrouvons avec grand plaisir le KTP, situé à cheval sur l’ Afrique du Sud et le Botswana, où nous avons de très bons souvenirs.
Mais nous avions un peu oublié que bien que les pistes soient faciles, on ne circule pas bien vite (ce n’est pas le but non plus) et qu’avec les arrêts pour observer les animaux (gemsboks, springboks, gnous, outardes kori, etc), il ne nous est pas possible en deux heures d’effectuer la boucle par la petite transversale.
Nous rejoignons le camp de Two Rivers avant la tombée de la nuit. Nous avons fait le choix de ne loger que dans des camps du Botswana, et les tarifs sont ridiculement bas comparés à ce que nous paierions si nous passions la nuit dans un camp sud-africain (certes mieux équipé) : pour deux adultes et une voiture, cela revient à 44 pulas de parc et 60 pulas de camping, soit moins de 9 euros par jour. Il y a quatre emplacements au camp de Two Rivers dont un seul est occupé, et c’est justement le nôtre. Alors que nous nous apprêtons à nous installer à un autre emplacement libre, les occupants tiennent absolument à nous le libérer (apparemment ils ont bien une réservation pour ce soir, mais sans numéro d’emplacement indiqué sur leur voucher). Les sanitaires sont un peu délabrés : on aurait dû avoir des douches chaudes, mais il n’y a carrément pas d’eau courante. Ok c’est pas cher, mais on en a pour notre argent ! Première soirée en pleine nature, sous la pleine lune, et comme le camp est juste à l’extérieur du parc, pas de risque de voir débouler un lion.
| | À: OldPlatypus · 15 novembre 2019 à 15:38 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 5 de 177 · Page 1 de 9 · 5 346 affichages · Partager Bonjour Ludo,
Comme l’indique Girardinpho sur son excellent site
Merci et désolé d’apprendre que vous avez eu des problèmes avec la nourriture à la frontière de Middleputs. Pour nous en 2015 nous n’avons eu aucun contrôle.
Je vais continuer à vous suivre avec intérêt car nous allons sûrement retourner dans cette région l’été prochain. | | À: Girardinpho · 15 novembre 2019 à 16:06 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 6 de 177 · Page 1 de 9 · 5 338 affichages · Partager Merci Nathalie. C'était pourtant une très bonne idée de rejoindre la route goudronnée côté Botswana. J'ai l'impression que le douanier a fait un peu de zèle. Au final, ce n'était pas bien grave, nous ne sommes pas morts de faim dans le Kgalagadi. J'ai parcouru ton site de nombreuses fois avant de partir, autant pour les superbes photos que pour toutes les informations que j'ai pu y glaner. Et puis c'était amusant de voir la famille évoluer et les enfants grandir au fil des voyages... | | À: OldPlatypus · 15 novembre 2019 à 19:53 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 7 de 177 · Page 1 de 9 · 5 321 affichages · Partager le douanier botswanien refuse que nous passions tous les produits frais que nous transportons : fruits, légumes et œufs (nous n’avons pas de viande car qu’il y avait un vrai risque que ça ne passe pas
Nous avions voulu aussi passer par un petit poste lors de notre dernier séjour. Le douanier sud africain nous avait averti que nos provisions ne passeraient pas côté Botswana. Nous avions donc choisi la facilité du poste frontière du parc où rien n'est jamais contrôlé. | | À: OldPlatypus · 17 novembre 2019 à 11:35 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 8 de 177 · Page 1 de 9 · 5 274 affichages · Partager Attendez-nous, on embarque | | À: OldPlatypus · 18 novembre 2019 à 9:55 · Modifié le 21 jan. 2020 à 13:02 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 9 de 177 · Page 1 de 9 · 5 240 affichages · Partager 16/09/2019 : KgalagadiA notre réveil, nous sommes entourés par des mangoustes jaunes peu farouches. Sympa !
Dès l’ouverture des portes du parc, nous partons arpenter les pistes. Mais nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous car nous devons retrouver nos amis Sylvain et Corinne, et leur enfants Alex et Claire, ce matin à 8h00 à l’accueil du Kgalagadi. Ils sont en tour du monde pour un an, arrivent de Madagascar, et nous devons faire ce périple au Botswana ensemble. Nous avons convenu plus précisément d’un premier rendez-vous à 8h00, d’un autre à 9h00 au cas où les uns ou les autres ne seraient pas là, et au pire de nous retrouver au camp de Rooiputs ce soir. A 8h00 précise nous sommes à l’entrée du parc... mais pas eux ! Que faire durant la petite heure qui se présente à nous ? Sachant que nous n’aurons pas la possibilité de prendre une douche durant les trois ou quatre prochains jours, et du fait que celles du Two Rivers Camp étaient HS, nous décidons de profiter des installations du Twee Rivieren Camp juste à côté. A 9h00 nous sommes de retour à l’entrée du parc... et nos amis aussi ! Malgré le plaisir de nous retrouver, nous ne traînons pas car les pistes nous attendent. Afin de pouvoir facilement communiquer d’un véhicule à l’autre, nous disposons de talkies-walkies ressortis du placard après plusieurs années de non utilisation. Ça peut encore servir les technologies anciennes lorsqu’il y a peu ou pas de réseau ! Nous prenons la direction de Mata-Mata. En plus des traditionnels gemsboks, springboks, gnous, autruches, chacals et autres animaux facilement visibles, nous réussissons à observer quelques suricates.
L’excitation monte d’un cran lorsque nous découvrons le premier félin : un guépard couché sous un arbre, malheureusement un peu loin de la piste (même si on l’observe très bien aux jumelles). A moins de dix minutes de là, nous découvrons un couple de lions, lui aussi en pleine activité de sieste et loin de la piste. Un peu frustrés de ne pouvoir mieux les observer, cela nous donne tout de même de la confiance pour la suite.
Toujours un peu surprenant dans cet environnement aride, celles que j’appellerais « les girafes de Mata-Mata » (puisqu’à ma connaissance il n’y a que dans ce secteur du parc que l’on peut en voir) se désaltèrent à un point d’eau.
La température monte à 38° ! Nous faisons une petite pause au camp de Mata-Mata et en profitons pour nous approvisionner en vin et bière puisque cela n’avait pas été possible hier dimanche. Pour nous rendre au camp de Rooiputs où nous passerons la nuit, nous voulions à l’origine rejoindre la vallée de la rivière Nossob par la grande transversale, mais la journée nous semble trop avancée, et il est plus raisonnable de rebrousser chemin le long de la rivière Auob et de passer par la petite transversale, un itinéraire un peu plus court. Il n’y a presque personne sur cette piste où nous observons des steenboks reconnaissables à leurs grandes oreilles.
Le camp de Rooiputs comporte huit emplacements bien éloignés les uns des autres. Nous disposons de toilettes sèches, d’une douche froide (pas vraiment froide) et d’eau courante. Le grand luxe ou presque !
C’est la première soirée que nous passons dans un environnement non clôturé, alors nous faisons un feu, il parait que ça éloigne les animaux... En tout cas pas le chacal qui semble très intéressé par notre repas ! Nous terminons la soirée avec un vieux rhum de Madagascar apporté par nos amis. | | À: OldPlatypus · 21 novembre 2019 à 14:03 · Modifié le 21 jan. 2020 à 13:02 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 10 de 177 · Page 1 de 9 · 5 176 affichages · Partager MA 17/09/2019 : KgalagadiDurant la nuit, nous entendons clairement le rugissement d’un lion. Loin ? Pas loin ? Difficile à estimer... Au matin, les campeurs de l’emplacement le plus proche viennent nous voir : - « Vous avez vu le lion cette nuit ? » - « Vu non, mais entendu oui ! » - « Pourtant il est passé juste là ! » Et ils nous montent ses empruntes à trente mètres de la voiture... On s’en veut de ne pas avoir essayé de le voir !
Une longue journée de voiture nous attend, car bien qu’ayant effectué nos réservations près de huit mois à l’avance, impossible de trouver un emplacement disponible aux camps de Nossob ou Polentswa. Nous devons donc rallier Sizatswe tout au nord du KTP, alors que nous sommes à Rooiputs bien au sud. La chance nous sourit car seulement quelques kilomètres après avoir quitté le camp, une lionne se montre face de nous. Elle marche tranquillement en parallèle de la piste, puis se pose quelques minutes presque à notre hauteur, avant de traverser derrière la voiture et de finir par disparaitre derrière la dune. La journée commence bien !
Nous restons attentifs, mais ne voyons ensuite que les habituels herbivores du parc, et aussi plusieurs espèces d’oiseaux dont des vautours, des autours chanteurs et des aigles bateleurs.
Alors que nous sommes arrêtés à un point d’eau en train d’observer des gemsboks, nous nous rendons compte que dans la direction opposée, juste dans notre dos, une hyène brune est allongée à l’ombre d’un arbuste. C’est la première fois que nous voyons une hyène de cette espèce et nous sommes tout excités. Elle se lève, avance vers nous, mais finalement fait demi-tour et nous la perdons de vue.
Un peu plus tard, nous arrivons à Nossob, et demandons à tout hasard s’il n’y aurait pas une place de camping disponible. Et justement si !!! C’est un emplacement « premium », c’est-à-dire avec un bloc sanitaire privatif. Le prix est assez élevé, d’autant plus qu’il nous faut payer également une journée de parc au tarif Afrique du Sud, mais nous n’hésitons pas longtemps, trop heureux de pouvoir scinder l’étape en deux et de loger dans le secteur qui est peut-être le meilleur pour l’observation des félins. C’est le milieu de la journée, il fait 38° et les animaux se font plus rares : nous en profitons pour faire une pause maintenant que nous avons un bel emplacement. Plus tard dans l’après-midi, nous prenons la piste direction plein nord. Au point d’eau de Kwang, une voiture est arrêtée alors qu’il n’y a aucun animal. Bizarre ! Les occupants nous signalent qu’il y a un couple de lions quelques centaines de mètres plus loin, et ils attendent là dans l’espoir que les lions viennent boire. Sur la piste, quelques centaines de mètres plus loin, ce ne sont pas moins de dix voitures qui sont déjà agglutinées. Difficile pour nous de voir les lions qui sont en partie cachés derrière un arbre. Nous patientons que les véhicules bougent un peu. Ils semblent que les lions aient festoyé récemment, et ne sont a priori pas près de quitter les lieux.
C’est la fin de la journée et nous rentrons au camp de Nossob. Nous faisons le plein d’essence en prévision des jours à venir car la prochaine station est loin. Au point d’eau, des koudous et des chacals viennent se rafraichir. Des chacals circulent d’ailleurs à l’intérieur du camp. Autre avantage non négligeable de cette étape non prévue à Nossob : nous pouvons prendre une douche !
| | À: OldPlatypus · 21 novembre 2019 à 15:12 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 11 de 177 · Page 1 de 9 · 5 165 affichages · Partager Quelle chance d’avoir vu une hyène brune. 🤩 C’est justement pour avoir aussi la chance d’en voir une que nous pensons peut-être aller au Kgalagadi l’année prochaine. | | À: OldPlatypus · 21 novembre 2019 à 21:48 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 12 de 177 · Page 1 de 9 · 5 152 affichages · Partager La chance. Je trouve cette hyène magnifique! | | À: OldPlatypus · 21 novembre 2019 à 22:00 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 13 de 177 · Page 1 de 9 · 5 149 affichages · Partager Superbe rencontre la hyène brune ! Jamais observée pour ma part. Cela me fait penser au livre de Mark et Delia Owens "le cri du Kalahari". | | À: OldPlatypus · 22 novembre 2019 à 6:19 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 14 de 177 · Page 1 de 9 · 5 139 affichages · Partager Superbe, en effet la hyène brune et la lionne magnifique 🙂 Pour le lion la nuit, il faudrait mettre un piège photo comme Sylvie au Kenya, c’est top! 😎 | | À: OldPlatypus · 25 novembre 2019 à 13:11 · Modifié le 21 jan. 2020 à 13:02 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 15 de 177 · Page 1 de 9 · 5 082 affichages · Partager 18/09/2019 : Kgalagadi
Le soleil n’est pas encore levé lorsque nous quittons Nossob pour le point d’eau de Rooikop, quelques kilomètres au sud, où un léopard a été vu la veille. Nous restons une quinzaine de minutes, mais aucun animal ne se présente.
Nous poursuivons jusqu’à la boucle de Marie Se Draai. Des traces de félins sont clairement visibles sur la piste, mais aucun ne se montre, juste des koudous, des springboks et des gemsboks. Un bel autour surveille le point d’eau.
Nous retournons vers Nossob, car le trajet qui nous attend aujourd’hui jusqu’à Sizatswe est assez long. Au passage, nous nous arrêtons quelques instants à Rooikop au cas où le léopard aurait décidé de se montrer... mais non ! Mais alors que nous avons à peine quitté le point d’eau, nos amis qui suivent juste à cent mètres derrière hurlent dans le talkie-walkie « Le léopard arrive !!! ». Rapide marche arrière, en faisant attention à ne pas effrayer l’animal, nous restons à distance. Il se désaltère trois minutes, puis repart et disparait derrière les grandes herbes. Il fallait vraiment être là au bon moment, cela se joue à quelques secondes près !
Au nord de Nossob, nous arrivons à l’endroit où la veille nous avions aperçu un couple de lions. Incroyable, ils n’ont pas bougé ! Le mâle est toujours bien planqué derrière un arbre, et la femelle un peu plus visible. Ils semblent avoir toujours avoir à manger et ne sont prêts de quitter les lieux. Un peu comme hier, la lionne se lève est va s’allonger une vingtaine de mètres de là. Un vautour observe la scène.
Plus loin, un peu avant Polentswa, nous distinguons un animal couché sur la piste. Nous nous arrêtons à bonne distance et scrutons la bête aux jumelles : c’est une lionne ! Nous avançons lentement jusqu’à nous retrouver à sa hauteur (heureusement que la piste est assez large ici). Elle ne bouge pas d’un poil, elle n’ouvre pas un œil ! Nous restons un bon moment et l’observons sous toutes les coutures : elle a des mouches dans les narines. Mais comme elle semble profondément endormie, nous décidons de poursuivre notre chemin.
A Kannaguass, nous quittons les bonnes pistes sud-africaines en direction de Kaa tout au nord. Pour la première fois, nous sommes confrontés au sable profond des pistes botswaniennes. Côté sable, pas de problème particulier, la Toyota Hilux passe bien partout. Le problème est surtout que la piste est souvent étroite et bordée d’acacias aux épines acérées : difficile d’éviter les griffures sur la carrosserie toute neuve ! Nous surprenons des gemsboks et steenboks en bordure de piste qui semblent ne pas être très habitués au passage de véhicules. La conduite nécessite une attention de tous les instants et est donc plutôt fatigantes pour les conducteurs inexpérimentés que nous sommes. Par deux fois, dans des endroits où l’environnement est plutôt dégagé, nous nous arrêtons une dizaine de minutes pour nous reposer un peu, tout en restant attentifs à la présence éventuelle de prédateurs.
Il nous faudra trois bonnes heures pour rallier Kaa depuis Kannaguass. Peu avant d’arriver, le 4x4 de nos amis fait un drôle de bruit. Après un rapide examen, il s’avère que la plaque de protection sous la voiture s’est en partie détachée. Malgré son épaisseur, elle est maintenant complètement pliée sous le véhicule et frotte le sol. Nous décidons d’aller jusqu’à Kaa Gate avant d’intervenir. A peine arrivés, les rangers nous prêtent immédiatement assistance pour dévisser les écrous restants et enlever complètement la plaque. Vue son épaisseur, impossible d’envisager de la remettre en état nous-mêmes. Tant pis, les amis devront s’en passer jusqu’à la fin du voyage !
Normalement, nous devrions poursuivre la piste jusqu’à Sizatswe où nous avons une réservation pour ce soir. Il existe pourtant deux emplacements de camping à Kaa, mais ce sont des emplacements de secours pour ceux qui se présenteraient à l’entrée de Kaa Gate depuis l’extérieur sans n’avoir rien réservé. Depuis le début, nous avons envisagé de négocier avec les rangers pour pouvoir camper à Kaa. Déjà parce que Sizatswe ne dispose d’aucun équipement, même pas de toilettes sèches. Mais aussi parce que demain un long trajet jusqu’à Ghanzi nous attend, et que partir de Sizatswe prendrait une heure supplémentaire. Etant donné que la journée est déjà bien avancée, les rangers acceptent sans difficulté. Super ! En plus, nous pouvons profiter de sanitaires très corrects avec eau courante et douche. Avant la tombée de la nuit, il nous reste un peu de temps pour nous rendre à un point d’eau situé à une dizaine de kilomètres : nous y voyons que des koudous, des springboks et des gnous. De retour au camp, nous avons la visite d’un ratel peu farouche.
Après cette longue journée pleine de rebondissements, nous dégustons un peu d’Amarula. | | À: OldPlatypus · 29 novembre 2019 à 13:25 · Modifié le 25 mars 2020 à 12:20 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 16 de 177 · Page 1 de 9 · 5 022 affichages · Partager 19/09/2019 : Kgalagadi - GhanziEn pleine nuit, nous sommes réveillés par le rugissement d’un lion. Après l’avoir entendu une seconde fois, c’est sûr, il se rapproche ! Déçus d’avoir raté celui qui avait traversé le camp de Rooiputs deux jours auparavant, nous sommes fermement décidés de ne pas manquer cette deuxième chance. La tente sur le toit est un excellent poste d’observation. Nous entrebâillons les ouvertures de la tente. La lune est presque pleine, et nous distinguons assez bien tous les alentours. Tout à coup, une forme apparait et se rapproche. Aucun doute, c’est un lion, ou plutôt une lionne que nous percevons parfaitement bien alors qu’elle passe à dix mètres de la voiture. Mais un nouveau rugissement démontre qu’elle n’est pas seule. Quelques instants plus tard, c’est un lion qui approche, juste en face. Nous sommes à la fois excités et effrayés lorsqu’il s’arrête à quelques mètres devant nous et pousse un énorme rugissement. Nous retenons notre souffle. Nous sommes pétrifiés... Enfin pas tout à fait car nous tentons d’immortaliser la scène en prenant une photo. Grand angle et mise au point approximative dans le noir... Dommage, la photo est floue !
Aucunement dérangé, le lion repart, frôle la voiture, renifle un pneu du véhicule des amis, puis disparait dans le noir. Autant dire que nous n’avons pas beaucoup dormi le reste de la nuit. Au petit matin, nous descendons avec prudence et allons voir les empruntes laissés par les félins. Les amis les avaient bien entendus eux aussi, mais n’avaient pas osé ouvrir leur tente. Nous n’avons pas de temps à perdre ce matin, car l’étape s’annonce assez longue jusqu’à Ghanzi.
A la Kaa Gate, nous signons le registre de sortie du KTP. Les voyageurs précédents sont sortis deux jours auparavant, et ceux d’avant il y a tout juste une semaine : le secteur est vraiment peu visité ! La piste en direction de Zutshwa est en sable profond, mais elle est plus large que la dernière du Kgalagadi et la conduite est donc un peu plus aisée. Il y a encore quelques animaux sauvages.
Nous arrivons à Zutshwa par un grand vent soulevant beaucoup de poussière. Les habitants nous saluent au passage. Un péage de 50 pulas (sans contrôle à notre passage) est établi ici, que l’on peut éventuellement payer en Rand, en Euro ou en Dollar Américain.
Plus loin, nous traversons la petite ville de Hukuntsi. Bien qu’elle soit dotée de plusieurs stations-services et pas mal de commerces, nous poursuivons jusqu’à Kang, d’autant plus que ce dernier tronçon est goudronné. A Kang, nous retirons nos premiers pulas à un distributeur. Nous faisons également regonfler les pneus (nous aurions pu/dû le faire à Hukuntsi), ainsi que le plein d’essence, y compris les deux jerricans loués en supplément auprès de Bushlore. Le loueur s’était d’ailleurs un peu étonné qu’en plus de double réservoir du Hilux, nous ayons besoin de jerricans. On va dire que c’est juste pour se rassurer un peu, surtout pour les cinq à six jours au nord de Maun sans approvisionnement possible. La route vers Ghanzi est plutôt monotone. Tout à coup, un gros camion arrivant en face nous fait des appels de phares. Qu’est-ce qu’on a fait de mal ? On est en excès de vitesse ? On est en train de perdre la tente sur le toit ? Pas du tout ! C’est juste pour nous prévenir qu’il y a des éléphants au bord de la route. Nous verrons également de bubales, des autruches et des vautours.
Arrivés à Ghanzi, nous nous présentons au verdoyant Kalahari Arms Hotel and Campsite où nous pensions passer la nuit, mais celui-ci est complet et nous n’avions pas réservé. Nous nous rendons alors au Thakadu Bush Camp, un peu au sud de la ville. Les emplacements pour camper et les sanitaires sont corrects. Il y a un petit point d’eau où diverses espèces d’antilopes viennent se désaltérer, parfois des animaux plus rares mais nous n’en verrons pas.
Nous sommes surtout inquiets par les affiches indiquant que des vols se produisent et qu’il faut éviter de laisser des choses en évidence dans la voiture. Le camp dispose également du wifi (lent) qui nous permet de donner quelques nouvelles à nos familles et nos amis.
| | À: OldPlatypus · 3 décembre 2019 à 13:26 · Modifié le 21 jan. 2020 à 13:04 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 17 de 177 · Page 1 de 9 · 4 963 affichages · Partager 20/09/2019 : Ghanzi - Central KalahariNous complétons les importantes courses d’hier par l’achat de bois, et faisons le plein d’essence en prévision des jours à venir. Nous prenons en effet la direction du Central Kalahari Game Reserve où tout approvisionnement sera impossible. Après une heure environ sur la route de Maun, nous tournons à droite vers le CKGR. La piste sableuse nous oblige à dégonfler les pneus, mais nous roulons plutôt bien jusqu’à la Tsau Gate, l’entrée nord-est de la réserve.
Les crottes d’éléphants sont nombreuses pas ici, et le sympathique ranger qui enregistre notre arrivée nous conseille de nous rendre au point d’eau situé juste un kilomètre au sud. La présence d’éléphants dans le secteur est indéniable, mais nous n’en voyons malheureusement pas. Nous poursuivons sur une trentaine de kilomètres la piste qui longe la limite nord de la réserve. Elle est relativement roulante mais monotone, et la végétation empêche de voir d’éventuels animaux qui seraient dans le coin. Quelques steenboks, couchés à l’ombre, détalent cependant à notre passage. Lorsque nous bifurquons plein sud en direction de Motopi Pan, la piste devient plus difficile. Alternant le sable profond, la tôle ondulée et les ornières, elle est étroite et bordée d’acacias qui griffent la carrosserie. Parfois, la voiture tangue brusquement de droite à gauche, ou rebondit violemment. Les conducteurs, qui ont encore peu d’expérience dans le pilotage de 4x4, doivent rester concentrés.
De plus, la végétation ne permet toujours pas de voir grand-chose, ce qui n’est pas très drôle. Cela nous donne l’impression que le Central Kalahari est vraiment une terre sauvage qui se mérite. Le paysage devient plus sympa lorsque nous entrons dans la Passarge Valley : la végétation est moins dense, la savane herbeuse et desséchée ressemble à l’idée qu’on se fait de la brousse africaine, la faune devient plus visible (springboks, girafes, gemsboks, autruches).
Tout à coup, freinage d’urgence ! Il y a une forme féline allongée à l’ombre d’un arbuste à une dizaine de mètres de la piste... C’est un léopard ! Malheureusement peu visible derrière de hautes herbes... Nous patientons un moment au cas où il déciderait de bouger... Et nous faisons bien car il se lève, mais prend finalement une direction qui l’éloigne de nous. Dommage, nous ne l’aurons pas bien vu !
Le soleil commence à baisser et le Kalahari devient resplendissant. La piste est encore longue jusqu’à l’emplacement CKPAS1 où nous arrivons juste avant la nuit, assez fatigués. Toilettes sèches, douche-seau hors-service : à 130 € (pour nous 6), oui le Central Kalahari se mérite, financièrement parlant aussi ! Même si la végétation est assez importante, le site domine un peu la plaine et est plutôt sympa. Nous passons une agréable soirée autour du feu en faisant le point sur la journée qui se termine et en nous projetant sur celle du lendemain. Les amis ne souhaitent pas se lever aux aurores, nous démarrerons donc la matinée tout seuls.
| | À: OldPlatypus · 3 décembre 2019 à 19:30 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 18 de 177 · Page 1 de 9 · 4 948 affichages · Partager C'est dingue ça ! Les lions qui traversent le camp à Kaa gate, on a vécu exactement la même chose, ils ont traversé le camp en rugissant en pleine nuit et nous les avons retrouvés au point d'eau d'à côté le lendemain matin. Lors du passage nous n'avions pas sorti le nez de la tente, il faut dire que c'était une tente au sol... Le lendemain matin après leur sieste au point d'eau, les lions ont traversé à nouveau le camp dans l'autre sens. Il semble bien qu'il s'agisse d'une troupe sédentaire qui est là depuis des années et ce genre d'aventure doit se répéter très souvent. Le camping de Kaa gate est à recommander chaudement ! | | À: OldPlatypus · 3 décembre 2019 à 22:01 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 19 de 177 · Page 1 de 9 · 4 936 affichages · Partager Même si il est caché, c'est une belle chance d'avoir vu un léopard! | | À: AirOne · 4 décembre 2019 à 7:58 Re: Au pays des Tswanas ( Botswana) Message 20 de 177 · Page 1 de 9 · 4 936 affichages · Partager C'est tout à fait vrai : pas mal de voyageurs disent avoir eu la visite de lions au camp de Kaa Gate. Là ils faisaient clairement le tour de leur territoire, et ça semblait habituel... | Carnets similaires sur le Botswana: Heure du site: 9:42 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 536 visiteurs en ligne depuis une heure! |