Voici un résumé de mon séjour à
Kyushu, qui s’est déroulé du 22/10 au 03/11/2016. J’en profite tout d’abord pour adresser un
Grand Merci à tous ceux qui alimentent blogs et forums et m’ont permis de tracer cet itinéraire, et, particulièrement à Béné (de
Fukuoka), toujours à l’écoute pour donner de précieuses infos ! A mon tour donc de livrer un petit retour d’expérience.
Je joins également quelques photos, pas trop réussies, juste pour vous donner un aperçu des lieux visités.
Enfin, pour éliminer tout suspense de ce récit, je vous le dis tout de suite : Visitez
Kyushu, c’était génial ! Il s’agit de mon 3ème voyage au
Japon et je souhaitais en découvrir un aspect moins urbain et à un rythme « cool ».
J2 : KAGOSHIMA :
Après un petit trajet en train suivi du vol
Paris-
Frankfort-
Tokyo-
Kagoshima, nous descendons un peu défraichies de l’avion vers 16h30, en titubant, pour aussitôt monter dans notre voiture de location, une Passo réservée à l’agence Toyota de l’aéroport. Un mini bus vert Toyota attend les clients à la sortie de l’aéroport pour les emmener gratuitement 500 mètres plus loin à l’agence.
Les formalités sont ultra rapides et en quelques minutes, après nous avoir réglé le GPS en anglais, nous voilà livrées à nous-mêmes dans les affres de la conduite à gauche, pour rejoindre l’hôtel Shiroyama. (Je ne sais pas si c’est permis mais je vais citer le nom des hôtels et en donner un bref avis).
L’hôtel est magnifique, avec un extraordinaire petit déjeuner, continental et japonais un personnel sympa, des supers chambres avec vue sur le volcan, mais aussi un prix en conséquence.
Le soir, nous dinons dans un resto tranquille du Dolphin Port pour environ 800 yens, à 10 minutes de l’hôtel, où il est facile de se garer.
J3 : Journée sur le SAKURAJIMA :Départ vers le port pour prendre le ferry : 1 toutes les 15 minutes 24h/24h. L’accès au bateau est très direct en voiture, il est à noter que l’on paie à la sortie du ferry et non à l’entrée, à l’aller comme au retour, sans sortir de la voiture. Ils sont forts ces japonais !
Super météo, soleil et 26-27 ° degrés à l’ombre ! Comme nous visitons en mode flânerie, la visite de l’île nous prend quasiment la journée : visite intéressante et gratuite du Visitor center, bain de soleil au onsen pédestre, balade sur le chemin de lave, déjeuner sur l’île où nous goutons le porc noir de
Kagoshima, visite des différents points d’observation du volcan, multiples contacts avec les chats autochtones etc... Le volcan aura légèrement fumé de jolis volutes blancs, de 10h à 16h00, juste le temps de la visite, parfait timing.
Nous passons à l’hôtel en fin d’après-midi pour tester le rotenburo et repartons diner au centre-ville, au Kagomma Furusato Yataimura : une ruelle reconstituée de petites gargotes à l’ancienne où l’on peut grignoter diverses choses en buvant des bières. Sans doute un peu touristique en pleine saison, mais très convivial, on peut facilement discuter avec ses voisins de table.
J4 : CHIRAN et jardin SEGANNEN :Après le monumental petit déjeuner de l’hôtel (c’est devenu une activité à part entière de notre séjour), départ pour la petite ville de Chiran, 35 km, 1 heure de route. Encore une journée estivale. La ville est connue pour sa rue composée de maisons de samouraïs. On peut en visiter 7 en prenant un billet unique (500 yens). On en voit surtout les jardins, magnifiquement conçus et entretenus. A la maison n° 3 ou 4, qui, elle, est ouverte, on peut siroter sur sa terrasse l’excellent thé vert de Chiran, que vendent les propriétaires des lieux.
On déjeune tardivement et rapidement au Family Mart et découvrons dans la même rue une toute petite boutique de thé vert biologique, de producteurs locaux. On va y tester une glace au thé vert. La vendeuse nous offre gentiment, en complément de notre immense glace, un thé vert chaud suivi d’un gigantesque verre de thé vert glacé... Etait-ce de sa part une tentative d’empoisonnement au thé vert ? Faut-il se méfier de ces charmantes et jeunes vendeuses japonaises ? Quelqu’un a-t-il un témoignage à apporter dans ce sens ? Je ne sais que penser.
Pas rancunières, nous y achetons nos provisions à ramener en
France.
On délaisse la visite du musée des kamikazes et rentrons à
Kagoshima pour faire un tour au jardin Senganen. Dans la tradition des jardins créés au 17ème siècle par les grandes familles seigneuriales, ce jardin est conçu avec tout le raffinement et l’esthétique de l’époque. Adossé à une colline et offrant une pleine vue sur le Sakurajima, la visite est très agréable, d’autant qu’il est peu fréquenté en cette fin d’après-midi. On visite avec le même billet le petit musée attenant, consacré à l’histoire des clans locaux et à l’arrivée des premiers occidentaux au
Japon.
Le soir on se balade sous les arcades commerciales du centre-ville puis trouvons un petit resto dans la gare, un peu moyen. Le principe du resto est de faire griller soi-même ses aliments sur une plaque posée sur la table, mais on nous sert des portions misérables (une demie carotte, 3 tranches fines de patate douce, un bout de viande) à l’exception des oignons en lamelles, servis à profusion..
J5 : Randonnée à KIRISHIMANous quittons définitivement notre bel hôtel pour rejoindre à un peu moins de 2 heures de route (70 km) Ebino Kogen, point de départ de nombreuses randonnées dans ce parc naturel volcanique.
Concernant la route, je précise que le GPS nous permet toujours de choisir plusieurs itinéraires. Les péages étant beaucoup plus chers qu’en
France, nous prenons quasiment à chaque fois l’itinéraire « éco », gratuit, qui finalement est plus direct et souvent plus court en temps. De plus, les petites routes sinueuses de
Kyushu offrent des paysages sympas. Au final, nous n’aurons presque rien dépensé en péage, une trentaine d’euros pour 1 000 km. De plus, la conduite d’une automatique est très agréable.
Nous avions prévu de faire une belle rando comprenant l’ascension du Mont Karakuni et le tour du lac Onamino, mais comme partout ailleurs, la montagne est capricieuse et Kirishima « l’ile dans la brume », a décidé de bien porter son nom. Avec très peu de visibilité, nous nous rabattons sur le tour des petits lacs de cratère. Une balade (et un piquenique) la plupart du temps en forêt qui ne valent pas vraiment le détour par mauvais temps, mais qui permettent de rencontrer des randonneurs japonais.
Le soir nous rejoignons notre hôtel, le Kirishima Kanko hotel. Je suis bien obligée de constater que, jamais au
Japon, je n’avais vu une salle de bain aussi sale ! Des murs couverts de crasse, des poignées de porte et un lavabo qu’aucune éponge n’a jamais effleurés etc. Le repas traditionnel servi le soir est de piètre qualité, des sashimi récalcitrants qu’il faut mâcher longuement, des viandes atrocement cartilagineuses etc.. Les viandes sont toutes mises à chauffer en même temps, si bien qu’il faut les ingurgiter à toute allure. Même qualité au petit déjeuner.
Le hameau comptant plusieurs hôtels tout près, je conseille donc d’éviter celui-ci !
J6 : KIRISHIMA – UDO - AOSHIMA :
Attention chers lecteurs, vous êtes déjà un peu las de mon modeste récit et vous vous apprêtiez peut-être à cliquer ailleurs, mais non, attendez une minute car
ceci est une journée idéale :
Trois sites remarquables : Tôt le matin, visite du
sanctuaire shinto de Kirishima, avant l’arrivée des cars de touristes. La météo n’est pas terrible mais le ciel gris et bas et une petite bruine renforcent l’aspect mystérieux de ce magnifique sanctuaire, très coloré, enchâssé dans une montagne couverte d’une épaisse forêt sombre. Une atmosphère très particulière se dégage de cet ensemble, qui plaira aux amateurs de photos et aux voyageurs contemplatifs. Même si c’est tout à fait subjectif, on se sent plongées dans cette région, au « cœur du
Japon ».
En fin de matinée, départ vers le
sanctuaire d’Udo (100 km, 2 heures de route). Le trajet à lui seul est intéressant pour ses paysages, qui nous mène de la montagne jusqu’à la côte pacifique. Le sanctuaire d’Udo est un véritable bijou, creusé à flanc de falaise. Avant de descendre jusqu’au temple principal, nous empruntons un petit sentier marqué par un tori, qui monte d’abord dans la forêt subtropicale, pour redescendre presque aussitôt au pied de la falaise vers une petite grotte abritant un mini –temple. L’endroit est désert, il n’y a que nous et le bruit des vagues qui se brisent à nos pieds...
Nous remontons vers le chemin du sanctuaire proprement dit, bordé de palmiers. Celui-ci occupe presque entièrement une grande grotte, toujours face à l’océan. Un prêtre y joue par intermittence de la flûte traditionnelle, c’est bôôô..
Fin de la journée à
la presqu’île d’Aoshima (à 23 km, 30 minutes). Cette minuscule presqu’île est une curiosité géologique. A marée basse, la presqu’île est entourée de curieuses formations basaltiques sculptées par l’érosion, appelées « orgues du diable » ou « planches des démons » selon les différentes traductions. En son centre se trouve un joli temple, littéralement ceinturé par une infranchissable forêt subtropicale. On en fait le tour à pieds, sur une plage de coquillages. Un lieu aussi très photogénique.
Nous passons la nuit à l’Aoshima Grand Hotel
Miyazaki. Pratique, à 200 m de la presqu’île et au bord de la plage. La vue sur l’océan est directe. Le soir venu, nous sommes les seules occidentales dans la salle du restaurant de l’hôtel. Au milieu du repas, la patronne des lieux, une honorable mamie japonaise en tenue traditionnelle, s’approche de notre table et nous offre une pleine brassée d’origamis.
On constate au travers de ce petit geste, que presqu’à chacun de nos contacts, la plupart des japonais ont eu à cœur de montrer le meilleur côté de leur pays et de mettre en avant leurs traditions aux yeux des touristes étrangers. C’est la 1ère fois qu’on le ressent autant, ayant déjà voyagé au
Japon. Je me demande si c’est propre à
Kyushu. En tout cas, c’est assez touchant et je me dis qu’on ferait bien de s’en inspirer chez nous auprès des touristes étrangers !
Le lendemain, au petit matin, je relève le défi du onsen sous la pluie et monte sur le toit-terrasse de l’hôtel pour un bain d’extérieur avec vue sur l’océan agité. Ça, c’est fait !
J7 : AOSHIMA –HOSOSHIMA – TAKACHIHO :
En sortant de l’hôtel, on tombe sur un petit jardin botanique, gratuit, sympa à visiter surtout pour sa serre de fruits exotiques. Puis, on part à Hososhima, en suivant la route côtière après avoir fait un léger détour au sud, vers Nichinan, pour aller voir de plus près leurs fameuses glaces à la mangue.
On pensait faire une journée « de transition », avec pas mal de route et peu de sites à voir en chemin : grave erreur : si j’avais su, j’aurais programmé un jour de plus sur cette très belle côte pacifique.
Chemin faisant, on découvre par hasard le vieux quartier de Mimitsu, un petit port de pêche. On y fait une halte car ces quelques ruelles désertes aux maisons traditionnelles ont été préservées de toute urbanisation moderne. On trouve dans une de ces maisons anciennes une petite galerie d’art qui a l’air intéressant mais qu’on a malheureusement plus le temps de visiter.
En milieu de journée, nous arrivons à Hososhima, près de Hyuga, (98 km, 1h30) sous un soleil éclatant pour visiter le promontoire d’Umagase. Il y a dans ce secteur plusieurs départs de balades sur des sentiers qui démarrent en forêt pour se terminer au sommet de hautes falaises, très découpées, qui offrent une vue magnifique sur la côte. La forêt est peuplée de crabes arboricoles. Au final, après une belle balade, on regrette de ne pas pouvoir y passer la journée et on quitte les lieux à regret.
En fin d’après-midi, on file vers la montagne pour rejoindre notre ryokan à Takachiho (70 km, 1h 15).
Il s’agit du ryokan Yamatoya, situé dans la rue principale. J’avais lu sur internet des avis mitigés sur ce petit établissement de montagne. Pour ma part, je l’ai trouvé tout à fait correct, bien tenu, avec un accueil sympa et une ambiance presque familiale. Il n’y avait que peu de clients, sauf au restaurant où les gens du coin viennent diner le soir.
Le Ryokan a deux onsens, dont l’un des deux est si petit qu’à 5 personnes, nous nous partageons 4 douches et nous retrouvons dans le bain serrées comme des sardines. Il fait à peu près la taille de deux baignoires mises côte à côte. Cette proximité inédite avec trois japonaises qui parlent assez bien anglais, se termine en franche rigolade. Ce sont en fait des habitantes de Takachiho qui se font une sortie onsen/restaurant entre filles ! Un concept à importer, non ?
Fin de la première partie, à suivre......