Les premiers pas dans un pays sont toujours très marquants. Tout me saute au yeux, aux narines, aux oreilles. Cette première image est souvent totalement fausse simplement parce que mes sens et mon cerveau saturent. Trop de nouveautés à la fois. A cela se rajoute les attentes, la fatigue du voyage et une petite appréhension qui caractérise toutes les premières fois...
Mon voyage en
Egypte a été le premier réalisé seul, avec pour ainsi dire aucune expérience du voyage.
J'arrive à l'aéroport. On est en Juillet et il est 14h30. Après les formalités, je prends le soleil et la foule dans la figure. Parmi ces innombrables personnes (cent, cinq cent ? elles me paraissent être des milliers!) il me faut trouver le gars de l'hôtel. Je suis comme ivre, je fonctionne au ralenti. C'est peut-être une protection (inutile) face à l'inconnu. Enfin je lis l'écriteau portant le nom du petit hôtel. Allez, c'est parti. De la voiture, je tourne la tête dans tous les sens. Je trouve cette route belle!! Le chauffeur doit me prendre pour un fou ou un provocateur. Effectivement, au retour, elle me semble nettement moins intéressante cette large avenue. La lumière écrase tout. Il y a peu de circulation mais tout le monde klaxonne. Ah, un âne tirant une charette traverse... C'est sûr, j'ai bien fait de sortir de chez moi, enfin des nouvelles ambiances, des nouveaux sons, des nouvelles couleurs...
Je jette mon sac dans ma chambre. Le plafond est très haut. L'hôtel est au 7ème. Quel ascenseur! Heureusement que j'avais un guide. La télé égyptienne fonctionne à l'accueil. C'est une femme qui pose une question à Moubarak lors d'une conférence. Je me sens déjà bien dans ce lieu...
Mais je veux sortir, tout de suite. Allez voir! Tout de suite après mon enregistrement, je reprends l'ascenseur en sens inverse. Il y a plus de monde que tout à l'heure. Le soleil est descendu un peu. Je passe la porte. et je ne suis pas calme. Un jeune homme coure, un T-Shirt en main. Il me bouscule un peu pour passer. Je ne comprends rien. Le pauvre est rattrapé quelques mètres plus loin. Un vingtaine de personnes le battent. Il a volé.
Je regarde quelques instants puis continue mon chemin. Je suis au
Caire et je veux voir le
Nil. Je passe la Talaat Harb. Je ne me rends pas compte combien il est étonnant, exceptionnel que personne ne m'interpelle!
Voilà, je laisse le célèbre musée ocre sur ma droite et passe sur le pont. Enfin, il me faut traverser d'abord. Très excitant de frôler toutes ces voitures, tous ces klaxons, ces sirènes.
Sur le pont, un misérable vient me demander de l'argent. Il me colle franchement. C'est mon premier voyage... Je m'apprête à lui donner quelques livres quand un homme en costume trois pièce le rejette violemment. Depuis que je suis arrivé sur le sol égyptien, je suis spectateur. Je suis totalement passif et me laisse porter. Comme dans un songe. C'est comme ça que je me retrouve dans l'échoppe d'un vendeur de parfum! Juste pour m'aider à acheter une carte téléphonique, qu'il disait. Assis sur ses divans, j'ai sûrement un sourire idiot qui ne me quitte pas: je suis heureux d'être là, dans ces odeurs et avec ce thé. Quelle hospitalité. Et tant pis si c'est pour m' escroquer, c'est égal. Il est gentil quand même.
Il se fait tard, je veux rentrer...Bien, mais où ? Je tourne, je tourne mais ne retrouve plus le Luna Pension. Avec les oeillères que j'avais, je n'ai pris aucun repères. Il est temps de se réveiller, de redevenir actif. Je me renseigne dans des magasins de Papyrus... Riche idée! Une heure plus tard je ressors avec un dessin minable sur feuille de banane et un jeune apprenti qui me dépose à l'hôtel...qui se trouve à 20 mètres dans la même rue.
Le lendemain matin, lorsque je suis sorti de ma chambre, mon attitude a changé. J'étais serein, calme. Le premier pas avait été fait. Je découvrais plein de choses qui ne m'avaient pas marqué la veille. Et je n'allais plus me faire avoir par ces gentils vendeurs!
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Opai.
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