INTRO
Nous n' étions pas retournés en
Grèce depuis 1979 et avions alors visité la
Grèce continentale, en commençant par
Athènes, puis, au volant d'une voiture (Fiat 850, assez inconfortable surtout sur les pistes caillouteuses de montagne) étions allés dans
les Météores et à
Corfou.
La
Grèce de cette époque n' a plus rien à voir avec celle de 2019, quarante ans plus tard.
Elle était déjà touristique mais sans les infrastructures hôtelières d'aujourd'hui, ce qui rendait le voyage difficile à organiser au jour le jour, les hôtels et pensions étant tous pleins ou presque.
Nous n' avions pas apprécié notre séjour comme nous avons pu le faire cette fois-ci, en choisissant d'aller dans les îles et en commençant par
Rhodes, seconde plus grande île grecque après la Crête.
Tout avait commencé par un entretien télévisé de feu notre grand académicien Jean d'Ormesson, helléniste et érudit, et grand amoureux de la
Grèce où il allait chaque année. Il avait confié au journaliste qui l'interrogeait qu'il y avait une île en particulier,
Symi, proche de
Rhodes, qui le fascinait toujours autant après tant d'années, pour sa beauté particulière, un concentré, selon lui, de toutes les beautés de la
Grèce.
J' étais alors allé chercher Symi sur une carte de
Grèce, et m'étais dit que les îles de la mer Egée valaient un voyage à elles seules. Il ne restait plus qu'à faire un choix :
Rhodes d'abord, puis
Symi, toute proche en bateau (ferry à l' aller et express au retour) et puis
Kastellorizo, plus au sud, plus secrète, plus grecque, moins touristique, éloignée du tourisme de masse, si proche - trop proche selon les Grecs - de la
Turquie, la ville de
Kas étant à 2km et demie seulement de
Kastellorizo dont la
Turquie actuelle et son président Erdogan, nouveau sultan, revendique la propriété en permanence, prétextant qu'elle n' est habitée que par 200 personnes l' hiver !
Du coup, le gouvernement grec maintient en permanence 400 soldats dans des tours de guet en haut des sommets qui scrutent la côte d'en face. Et puis dès 6 heures du matin, des drones ronronnent au dessus du port et des rivages de l' île, à la recherche de bateaux suspects ou malveillants, à la recherche aussi de migrants en bateau pneumatique, échappés de la côte turque et à qui l' on dit qu'
Athènes se trouve de l' autre côté de l' îlot où ils accostent si la marine grecque ne les empêche pas avant.
A
Symi comme à Kastelorizo, les migrants résident temporairement au commissariat de police avant d'être renvoyés vers
Rhodes, puis
Athènes. Ils n' ont pas le droit de se déplacer dans l'île ou même aux abords du port, mais n'ont l' air ni maltraités ni malheureux.
Départ aux îles donc pour ne pas changer... Nous sommes très îliens, résidant en
Polynésie.
Il y a vraiment de quoi se régaler en
Grèce entre les
Cyclades et le Dodécanèse. nous sommes tombés amoureux de la
Grèce, des Grecs, si charmants et chaleureux, des paysages splendides, de la lumière, de la nourriture. Bref, un feu d'artifice et un cocktail délicieux à partager !
UN PEU DE GEOGRAPHIE ET D'HISTOIRE
Le terme ' Dodécanèse ' veut dire ' Douze îles ' en grec, et c'est vrai qu'il y a douze îles principales mais en fait presque 160 îles en tout, si l'on compte dans le lot tous les îlots inhabités.
On commence par
Rhodes, la plus grande, et, dans un axe sud-nord, on pourra, si on a beaucoup de temps, faire escale à
Karpathos,
Kassos,
Symi,
Tilos,
Nissiros, Astypalaia,
Kos,
Kalymnos. Plein sud,
Kastellorizo, éloignée des précédentes.
Toutes ces îles à la position stratégique sont proches des côtes d'Asie Mineure et ont constitué, dès l' Antiquité, un carrefour de civilisations, l'apogée de cet âge d'or se situant au 3ème siècle avant JC. Puis ce fut l' arrivée du Christianisme au 1er siècle de notre ère, et l' on notera le passage de Saint Paul à
Rhodes et
Kos, et celui de Saint Jean l' Evangéliste à
Patmos où il rédigea l' Apocalypse.
Ensuite, c' est un peu la tourmente avec les invasions successives des Perses, des Arabes, des Vénitiens, des Croisés, et, en 1522, des Turcs qui feront régner l' ordre ottoman sur la grande région pendant quasiment quatre siècles sans interruption, jusqu'à l' arrivée des Italiens en 1912 !
L' occupation turque et son cortège d'atrocités (1 million de Grecs décimés au début du 20ème siècle pour ne citer qu'un épisode tragique) a laissé de mauvais souvenirs ici, et l' on se méfie toujours du grand voisin qui a tenté d'annihiler la culture et l' âme
grecques. Les touristes turcs aiment venir en
Grèce, on les y tolère... En revanche, le président Erdogan fait l' objet d'une intense détestation !
L' Etat grec nait officiellement en 1821 après une guerre d'indépendance, mais le Dodécanèse demeure sous le joug turc. L' ensemble de l' archipel sera rattaché à la
Grèce en 1948 à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
UN PEU DE MYTHOLOGIE
Rhodes était dédiée au dieu solaire Hélios. Selon le mythe, Hélios tomba amoureux fou de la nymphe
Rhodes. S'approchant d'elle, il la réchauffa de ses rayons, et elle devint une île.
Hélios et
Rhodes eurent huit enfants, sept fils et une fille. Le second fils nommé Kerkafos devint à son tour père de trois garçons, Kamiros, Ialissos et Lindos qui sont aujourd'hui les trois plus importantes villes de
Rhodes. le terme
Rhodes signifie ' la rose ' en hommage à l'une des îles les plus fleuries de la région, et connue comme telle depuis l'Antiquité.
UN PEU... OU BEAUCOUP DE SISMICITE ?
La
Grèce a de tout temps été sujette aux tremblements de terre, plus ou moins violents, plus ou moins destructeurs. L 'un des plus importants fut celui de 226 avant JC qui fit s'effondrer sur lui-même le fameux Colosse de
Rhodes, pourtant fait de bronze, quelques années après son érection à l' entrée du port de la cité ancienne.
En 1481, un autre séisme détruisit la plus grande partie de la ville en quelques instants.
Deux autres séismes sont dans les annales : l'un qui survint en 1926 et le dernier en juillet 2008, heureusement de magnitude plus faible que les autres et qui ne fit que des dégâts mineurs sur des bâtiments anciens de la ville médiévale.
RHODES : DES CHEVALIERS AU TOURISME MODERNE
Le terme '
Rhodes ' désigne à la fois l' île et sa capitale. L' île, avec son patrimoine exceptionnel, est un concentré de cette histoire millénaire si riche et variée et un mélange d'Orient et d'Occident tout à fait étonnant et fascinant.
En arrivant à
Rhodes -Ville, on est tout de suite plongé dans l' ambiance médiévale des Chevaliers de l' Ordre de St Jean qui construisirent le bourg médiéval en 1309 et l' entourèrent de murailles fortifiées impressionnantes. Celles-ci protègent des palais, des mosquées, des églises.
La ville fut originellement fondée en 408 avant JC, construite d'après les plans et selon le tracé quasi parfait d'un célèbre urbaniste de l' époque, Hippodamos de
Milet. Elle acquit rapidement une importance géostratégique en favorisant les communications en Méditerranée et en combattant impitoyablement les pirates qui infestaient la région depuis toujours.
Ce qu'on retiendra de l' histoire de
Rhodes, c'est son rayonnement artistique, philosophique et culturel, magnifié par deux oeuvres uniques : le Colosse, statue en bronze de plus de 30 m de haut qui honorait Hélios, le dieu-soleil et qui se trouvait à l' entrée du port (elle n' y est hélas plus !) et la Victoire de
Samothrace que l'on peut admirer au Louvre à
Paris.
Ce rayonnement était tel qu'il attira en son temps des personnages illustres tels Jules César ou Lucrèce, mais aussi des moins recommandables tels Gaius Cassius, l' assassin de César qui pilla la ville et emporta tous les chefs d'oeuvre qu'il put dérober à
Rome.
Rhodes perd de son influence, devient une simple préfecture de l' empire romain, puis est rattachée à l' empire byzantin, et ensuite traverse une période de troubles et de pillages incessants pendant dix siècles, passe sous contrôle de
Gênes et des Croisés, est vendue aux Chevaliers en 1309, est assiégée puis vaincue par les Turcs qui occuperont l' île pendant presque quatre siècles. Colonie italienne en 1912,
Rhodes redevient enfin grecque après la Seconde Guerre Mondiale.
La vieille ville médiévale est classée au patrimoine mondial de l' Unesco depuis 1988.
Les remparts, agrémentés de tours ornées et de bastions, et cernés d'anciennes douves, sont dans un état exceptionnel, percés de onze grandes portes, dont celle d'Amboise (du nom du frère du cardinal d'Ambroise, ministre de Louis XIII), tout près du Palais des Grands Maîtres.
On évitera, si possible, les deux rues hyper touristiques du centre. Elles sont bondées de touristes attirés par des échoppes sans grand interêt et vendant des produits made in China. Bref, ce que le tourisme de masse peut générer de plus laid et de plus toxique ! Ceci étant dit, on peut rapidement trouver des placettes et venelles tranquilles et apprécier la vieille ville autrement.
On visitera donc la vieille ville, le port de Mandraki, et la ville neuve qui ne manque pas d'interêt si l' on veut voir et savoir comment vivent les Grecs : rues commerçantes, petits hôtels, tavernes où l' on mange divinement pour le tiers du prix demandé en ville, quartiers résidentiels, bâtiments officiels plus récents d'architecture néo-classique dite fasciste et puis, quand même, le théâtre antique ainsi que le stade et ses gradins en parfait état, et les temples dédiés à Zeus et à Hera.
DETAILS PRATIQUES
Vols Air France de
Montpellier à
Athènes via
Paris CDG, puis Olympic Air / Aegean jusqu'à
Rhodes.
Une heure de vol. Nous n' avons que des compliments à faire à la compagnie nationale grecque qui assure son service avec professionnalisme et à l' heure.
Bien sur, il y a beaucoup d'autres compagnies qui desservent
Athènes ou
Rhodes directement.
L' aéroport est vite à saturation en pleine saison touristique (ce n' était pas le cas en juin) avec une centaine de vols quotidiens, dont neuf dixièmes sont des low-costs.
Beaucoup de touristes russes, scandinaves, britanniques (ces derniers envahissent et dénaturent
Kos) et chinois également (plus branchés sur
Santorin que
Rhodes, semble-t-il).
Séjour à
Rhodes (en centre -ville pour des raisons pratiques), puis à
Symi - où il faut impérativement loger au moins une nuit pour profiter du port avant l' arrivée en bateau des touristes à la journée et après leur départ en fin d'après-midi) puis à
Rhodes de nouveau (une nuit d'escale), puis
Kastellorizo, et enfin
Rhodes à loisir, hors capitale, sur ses deux côtes, avec base à Gennadi dans le sud est.
Pour ce dernier séjour, nous avons loué une voiture à l' aéroport, à l' agence HERTZ. Service impeccable. Ils sont même venus - sans facturer le déplacement - chercher la voiture à l' hôtel le dernier jour comme je l' avais souhaité, pour éviter les tracas de retour du véhicule à l' aéroport.
Carte routière d'origine allemande Reise de qualité impeccable. HERTZ a aussi fourni une carte indiquant les emplacements stratégiques des stations-service. Très utile surtout en fin de séjour.
Attention, le carburant est cher, plus cher qu'en
France. Compter de 1euro 70 à 1euro 90 par litre.
Guides du Routard et du Petit Futé.
Prévoir suffisamment d' argent liquide, en tout cas plus qu'en
France, si on ne veut pas avoir des problèmes d'utilisation de cartes de crédit. De toute façon, les Grecs se méfient plutôt de leurs banques... Contrairement à des idées reçues, les îles se sont plutôt bien sorties de la crise économique, d'abord parce qu'elles sont une destination de choix et que la
Grèce est belle et attirante partout, mais surtout dans les îles, également parce que la TVA y était quasi inexistante jusqu'en 2016.
Bruxelles a imposé au gouvernement grec de faire payer aussi les îliens comme les continentaux, ce qui n' était sans doute que justice.
Résultat : les Grecs ont privilégié le bas de laine rempli de grosses coupures en euros, celles-ci refaisant progressivement surface maintenant que la situation économique s 'est bien améliorée. On ne sera donc pas surpris de voir que les gens vivent souvent dans une certaine aisance et que les jolies maisons anciennes de port (
Symi ou
Kastellorizo et ailleurs...) sont rénovées avec goût et rachetées les unes après les autres. Prix d'une belle maison de port à Kastelorizo (dont on peut penser que c'est une île perdue et loin de tout) : 300.000 euros.
Pas de clichés en tête donc, la
Grèce îlienne vit plutôt bien, et le tourisme est une manne recherchée par tous, au risque parfois d'abîmer nature et sites côtiers où pullulent les hôtels.
SI l'on veut éviter une partie de la côte est (en particulier entre
Rhodes-Ville et Archangelos) et résider plus au calme et à la simplicité, on choisira la partie de côte entre Archangelos et Gennadi. On y trouve de beaux hôtels bien situés. Lindos est une petite ville adorable au pied de son Acropole, et y résider peut être une bonne solution.
La côte est est plus chaude, la côte ouest est plus sauvage et ventée.
Encore question de choix !
1er jour : 17 juin
Départ de
Montpellier pour
CDG. Nuit à l' aéroport à l' IBIS. Très décevant et cher pour la prestation offerte. D'ailleurs les hôtels d'aéroport parisiens deviennent de plus en plus chers.
C' était donc une fausse bonne idée ! A oublier à l' avenir.
Si l' on vient de province avec Air France, soit l' on voyage toute la journée pour arriver à
Rhodes en fin d'après-midi-midi, soit on voyage en soirée jusqu'à
Athènes, on dort à l' aéroport pour deux à trois fois moins cher qu' à
Paris et on prend le premier avion pour
Rhodes le lendemain matin.
A noter des vols directs saisonniers vers
Rhodes au départ de
Paris avec EasyJet, Transavia au départ d'Orly, Aegean au départ de
Marseille (une fois par semaine, le mardi actuellement).
2ème jour : 18 juin
Premier vol AF du matin
CDG-ATH. Escale d'environ 1 heure 30 puis vol AEGEAN vers
Rhodes.
A l' aéroport d'arrivée, on peut louer une voiture (à déconseiller si l'on commence ses vacances par
Rhodes-Ville où il est impossible de se garer), ou prendre un taxi (uniquement des Mercedes) pour 25 euros, ou bien on attend sagement le bus qui vous dépose au centre près du port. On ne paiera que 5 euros par personne. Bus climatisé. Compter 20 mn de trajet.
Installation dans notre petite pension confortable (maison ancienne rénovée), chambres agréables et bien climatisées, petit déjeuner exceptionnel avec confitures maison, et miel délicieux de l' île (je conseille le miel de thym sauvage, le meilleur). Nous avons vu de jeunes touristes chinois très branchés repartir chez eux avec 50 kgs de miel dans leurs valises !!!
Puis nous faisons un premier tour de la vieille ville médiévale en fuyant les rues du centre où défile de long en large une foule compacte et sans imagination... Surtout, quand à 5 mn à pied, il y a tant de merveilles et cette belle et douce lumière qui glisse sur la pierre blanche des monuments.
Dans la vieille ville commençons par Chora, que l' on appelle aussi Hora, à savoir le quartier ottoman, là où l' architecture ottomane se développa pendant quatre siècles, en particulier les maisons à balcons de bois très typiques de cette période.
A l' époque, les églises sont transformées en mosquées, la population grecque s'exile hors murs.
On verra en particulier, de l' extérieur uniquement car elle n' est pas ouverte au public, la mosquée de Soliman, érigée en 1522 initialement mais détruite et reconstruite au 19ème siècle.
Idem pour la bibliothèque musulmane édifiée en 1794 et abritant des manuscrits et Corans enluminés, mais fermée au public également.
3ème jour : 19 juin
Visite organisée des monuments et sites iconiques de la vieille ville.
Nous nous sommes renseignés la veille : l' idéal est de commencer par la visite du Palais des Grands Maîtres. A la billetterie d'entrée, on peut acheter un billet tournant permettant de visiter trois monuments : le Palais bien sur, mais aussi le Musée des Arts Décoratifs sur la place Moussiou ainsi que l' Eglise Panaghia Tou Kastrou, place Moussiou également.
On rajoutera pour 8 euros de plus - tous monuments dans un mouchoir de poche - le Musée Archéologique.
Nous quittons notre hôtel pour remonter immédiatement la fameuse Rue ('Odos' en grec) Ipoton ou Rue des Chevaliers, qui était l' artère principale de la cité et du pouvoir au temps des Chevaliers. Cette rue est bordée des différentes auberges de l' Ordre, dont les membres étaient originaires des grands pays européens catholiques, et divisés en groupes linguistiques, de
Provence, d'
Auvergne, de
France, d'
Italie, d'
Allemagne, d'
Angleterre et d'
Espagne.
La langue écrite pratiquée par tous était le latin, la langue orale était le français, une langue dominante et majoritaire qui permit à 14 Grands Maîtres français sur 19 de diriger l' Ordre. Le Palais, situé en haut de la rue, était le siège du pouvoir et de l' autorité suprême. Les différentes auberges - de belles maisons patriciennes en fait- étaient souvent reliées par des arcades ou ponts.
L' auberge de
France, la plus belle, abrite actuellement le Consulat de
France. En cas de problème, il ne faut pas hésiter à faire appel au Consul directement, ou à l' ambassade de
France (dans la capitale grecque) qui dispose d'un médecin militaire. J' ai du demander aide et conseils à Madame la Consule (par Email disponible sur le site Internet) pendant ce séjour et elle s'est montrée réactive, charmante et attentionnée.
Ensuite direction le Palais des Grands Maîtres.
Le Palais domine la ville et le port. il fait partie intégrante de la forteresse et des murailles.
Au rez-de-chaussée, co-existent deux expositions permanentes sur la
Rhodes ancienne depuis sa fondation. Au premier étage, salles de réception grandioses et appartements immenses dont les sols sont agrémentés de mosaïques des périodes hellénistique et romaine, et même chrétienne en son tout début. Voir en particulier la salle des Muses et celle de la gorgone Méduse.
Le palais a été rénové par les Italiens de façon un peu fantasque; ils y ont laissé par exemple un buste de Mussolini que l' on verra à la billetterie !
Puis l' Eglise Panaghia Tou Kastrou (ou Notre-Dame-du-Château)
Cet édifice est le plus ancien de
Rhodes, construit au 11ème siècle par les Byzantins, transformé en chapelle gothique par les Chevaliers, puis en mosquée par les Ottomans.
Belle exposition d'icônes byzantines et fresques pariétales datent du 14ème siècle.
Ensuite le Musée des Arts Décoratifs (Place Argyrokastrou)
Celui-ci s'abrite dans l' ancien arsenal médiéval de la cité. Bel ensemble de salles composant une maison rhodienne datant de la période ottomane. Artisanat typique des îles du Dodécanèse, costumes traditionnels, exposition d'assiettes de
Rhodes.
Il est temps de finir les visites par le Musée Archéologique (pour 8 euros de plus, billet à acheter au Palais comme précédemment indiqué). Compter 18 euros en tout par personne pour 4 monuments, ce qui n' est pas cher. Billets enfant et Senior disponibles.
Ce monument gothique - agrémenté d' éléments Renaissance ici et là - et magnifique dans sa simplicité et sa majesté, était initialement l' hôpital des Chevaliers. La cour intérieure est cernée d'une galerie complète à deux étages où se trouve les différentes salles du musée. Celui-ci recèle de grands trésors archéologiques : sculptures en marbre, mosaïques datant de l'ère chrétienne, sculptures tombales, sarcophages, stèles funéraires, collections antiques diverses provenant de fouilles effectuées par les Italiens lors de l'occupation mussolinienne.
Entre les visites et en jonglant avec l' heure, il reste à faire un tour des remparts (de midi à 15 heures uniquement à partir du Palais des Grands Maîtres). Ces murailles sont énormes, atteignant jusqu'à 12 m d' épaisseur et 8 à 10 mètres de haut. Il reste des tours de garde frappées d'armoiries de chacune des auberges linguistiques. Les vues sur la ville médiévale et sur la mer sont superbes.
L' après-midi est juste entamée. Nous allons donc - après un déjeuner léger - nous en aller tranquillement visiter un coin de la nouvelle ville au dessus de l' ancienne, quartiers plutôt résidentiels, ombragés et fleuris jusqu'à ce que nous parvenions au site archéologique du temple de Zeus tout en haut en bord de corniche, ainsi qu' au stade antique et ses gradins. Peu de touristes se risquent à marcher jusque là car il fait chaud, mais on y voit malgré tout des bus de tourisme de temps en temps qui arrivent au site directement par la route haute de corniche.
Il reste peu de vestiges, hélas, à part quelques colonnes cachées par des échafaudages, et seul le stade antique a vraiment de l' allure. De toute évidence, il manque de l' argent pour continuer les fouilles - commencées en 1912 par les archéologues italiens- et rebâtir le temple.
Les pierres sont là, éparpillées au sol. Il manque la décision officielle de redonner du lustre à ce site laissé à l' abandon.
En fin d'après-midi et soirée, ce sera le port, et une balade sur les quais pour prendre le frais et apprécier le style architectural qu'y ont imposé les Italiens dans les années 30 : ce style mélange un peu tous les genres en fait : antique, byzantin, gothique, oriental à l' ottomane, Renaissance, avec en plus la touche néo-classique grandiose fasciste (comme sur le Palais de Justice par exemple ou le Casino-Hôtel, ancien Grand Hôtel des Roses, ou encore l' Aquarium en style Art Déco).
Le maître d'oeuvre de tout ce renouveau urbanistique fut l' Italien Di Fausto.
Le carnet se poursuit en réponse à cette première partie... en photos.