Chibani31 · 5 avril 2020 à 12:53 · 88 photos 37 messages · 8 participants · 5 233 affichages | | | 5 avril 2020 à 12:53 Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 1 de 37 · Page 1 de 2 · 4 546 affichages · Partager En ces temps de confinement, je re-regarde des photos de voyages, et je suis tombé sur cette semaine de mai 2011, où j'ai emmené 4 copains découvrir l' Atlas de Marrakech. Nous partions chaque matin de Marrakech en voiture, 1h ou 1h30 plus tard, nous étions à pied-d'oeuvre. Ces balades de 4, 5 ou 6h, je les ai “découvertes“ quand j'étais résident marrakchi ; elles ne sont pas au catalogue des tours-operator, et même les guides locaux n'ont pas l'idée de proposer ce genre de trek, le touriste standard demandant le Toubkal. Alors je vous raconte... 1er jour : villages en rive droite du Zat. Pour se mettre dans l'ambiance. Comme on le fera chaque jour, on passe rapidement au supermarché du coin pour acheter Vache-qui-Rit, tranches de dinde, pain (en galette, dites kesra), oranges et eau... Nos menus ne seront pas très variés, les sardines pouvant remplacer la dinde, certains jours l'un d'entre nous sortira une boîte de pâté ou un saucisson ! Route du Tichka, après ait Ourir, on prend à droite la petite route qui longe l'oued Zat jusqu'à Arba Tighdwine et son souk (mais on n'est pas mercredi donc le souk est désert), on traverse le village, le goudron disparait (aujourd'hui c'est goudronné) et on se gare peu après la maison forestière (où on élève des perdrix pour les chasseurs fortunés), sur une épaule qui domine le Zat et vallée de son affluent que nous allons suivre un peu..
c'est l'heure du repas, je reviens bientôt | | La dernière photo montre la vallée de l'affluent du Zta qui descend d'un col bien marqué (où passe la route actuelle qui rejoint Had Zereqten sur la route du Tichka).
Le long de cette vallée quelques villages, des pâturages, des oliveraies, mais aussi quelques buttes de terre rouge nue. C'est l'occasion de rencontres :
Il faut dire que dans ce pays la notion d'herbage ou de prairie n'existe pas, donc on garde l'âne ou la vache à la maison et les femmes vont leur chercher à manger, ou bien elles les sortent pour les conduire en laisse brouter l'herbe des talus. | | Bonjour,
Tes photos me rappellent des souvenirs de randonnée dans le massif du Toubkal quand j'avais 5 ans, en 1984, et de nouveau en 1990, où nous devions faire le Toubkal, mais le matin trop de neige... Tu as dû dormir au refuge de Tachedirt ? En 1996, randonnée de 12 jours dans le massif du M'goun avec ascension de celui-ci. Et la magnifique vallée des Aït Bougemez... Et en 2000, randonnée de 12 jours dans le Siroua avec ascension de celui-ci également. Des souvenirs inoubliables.... | | Je reprends... après une petite sieste sous les oliviers !
Ensuite on descend cette vallée jusqu'à l'oued Zat, accompagnés d'un gamin qui a l'air surpris de nous voir marcher comme en terrain conquis !
Puis retour par une piste (goudronnée aujourd'hui) à notre voiture. Retour à Marrakech. Vue de notre chambre sur les toits de la ville...
Vous pouvez voir que les Marocains n'ont pas trop confiance dans la télé officielle !
JOURS 2 et 3 : Cette fois, le sac est un peu plus gros, avec sac de couchage, anorak ou polaire épaisse, 2 piqueniques... Nous partons vers la vallée de l'Ourika qu'on remonte presque jusqu'en haut : à Oulmès, à droite quelques boutiques, à droite un pont en ciment. C'est là qu'on laisse la voiture et on remonte 2 km environ sur la route jusqu'à une passerelle suspendue assez haut au-dessus de l'oued Ourika. Les câbles sont solides, mais il manque quelques planches ou certaines sont défaillantes.
Passerelle qui se prolonge par un bon sentier muletier
qui monte vers un village isolé, Wigrane, où j'ai bien du mal à trouver des gens parlant la darija (version dialecte marocaine de l'arabe)... Sur la photo ci-dessous, outre ce village, on voit au fond une ligne de faille, d'un côté le sol est rougeâtre, de l'autre jaune : ici le jaune a glissé sur le rouge en suivant la ligne (qui n'était pas pointillée à l'époque) sur quelques centaines de mètres (la glissade a duré plusieurs Millers d'années, bien sûr.
On poursuit la montée vers un col (1990m) sur la gauche
et là-haut, un berger peu loquace
mais aussi plus de chemin pour descendre sur l'autre versant ! Le berger nous fait signe d'aller tout droit à la va comme j'te pousse ! Moins de 10 ans avant, ce sentier de descente se voyait de loin, il était assez fréquenté. Mais aujourd'hui les gens préfèrent descendre direct à la route de l' Ourika et là, emprunter un taxi-brousse pour aller aux autres villages qui, eux, sont reliés par des pistes. Ci-dessous la vue depuis le col : le gros douar d'Annamer et ses innombrables terrasses...
Bon, alors, on pique dans la pente au sol instable, plein de pierres branlantes, descente olé-olè, mais on arrive en bas, sous les terrasses, reste juste à remonter vers le centre-ville.
Quelques photos du centre-ville : les Champs Elysées locaux (ceux de Paris montent moins raide) et l'âne confiné.
La journée est presque finie, il ne reste que 300m de dénivelé pour gagner notre gîte d'étape à Tizi n'Oucheg (1500m). Images attachées: | | Soirée sympa avec Rachid, le patron du gîte. Il nous raconte les efforts faits pour améliorer la vie du village ; lui et d'autres ont réussi à convaincre de leur dynamisme un groupe de gens de Casa, qui leur fait découvrir par exemple la confiture de mûres et les incite à descendre dans la vallée pour la vendre aux touristes, qui leur fournit les matériaux pour rénover l'école ou fournir l'eau courante ou encore qui les aide à obtenir l'électricité, etc... Demain il nous accompagnera pour gravir, via une vire fameuse, les falaises du Yagour, immense plateau visible de Marrakech situé entre 2200 et 2400m d'altitude, limité au sud par jebel Meltsen (3700, je crois). Mais, quand on se lève, le village est dans les nuages et il pleut... Les projets sont à l'eau (sous l'eau ?).
Vers midi, en sortant de l'école, un groupe de petites filles vient nous chanter et faire une ronde devant la porte de notre gîte. Sympa...
En fin de matinée, la pluie cesse, alors nous partons faire une virée vers le Tizi n'Outfi, par le sentier qui dessert les cultures en terrasse du village.
Celles-ci sont établies sur les 2 faces d'un dièdre, dont l'arête est un petit torrent, duquel se détachent de petits canaux d'irrigation.
Vue du village au retour
Et puis nous reprenons le chemin qui ramène à l' Ourika, où nous attend notre voiture.
Et retour à Marrakech :
| | Jour 4 : Aujourd'hui, temps ensoleillé avec juste quelques cumulus de beau temps. On reprend la route du Tichka, on dépasse Ait Ourir, la vallée du Zat et dans un virage, Touama et ses quelques boutiques. On y quitte la route principale pour une petite route qui part à gauche (vers le SE), et je laisse la voiture pas très loin d'un village, en la confiant à un gamin pour quelques dirhams. En mai, la région est splendide : les champs sont verts, entrecoupés de petits ravins de terre rouge.
On vise le village qui est sur le flanc gauche de la colline (sud). Notre chemin traverse des villages, s'insinue entre les champs ou entre dans des petits ravins rouges.
Sur cette dernière photo, l'espèce d'obus est un... hammam en réduction : on allume le feu juste en dessous, on y entre en se baissant par l'ouverture et c'est vite chaud. D'accord, un jacuzzi ou une bonne baignoire, c'est mieux, mais faut savoir se contenter de peu. Après le village sur le flanc est de la colline, on s'enfonce dans des ravins colorés pour aller rejoindre le lit de l'oued Rat, celui que domine la route du Tichka entre Toufliaht et Had Zereqten.
cette descente offre des points de vue époustouflants. Et puis, une fois atteint le lit de l'oued Rdat, on le suit vers l'aval. A suivre, j'ai des problèmes de chargement de photos ! Images attachées: | | Voilà donc le lit de l'oued Rdat, plein de cailloux, mais encadré de terrasses portant des oliviers ou des céréales.
Une petite heure plus tard, en aval, on arrive aux 4 arches d'un très vieux pont, almohade semble-t-il,
mais après une dizaine de siècles, le cours du Rdat s'est déplacé, et le les arches sont sur une île, et on doit se mouiller les mollets pour traverser.
Une bonne remontée en suivant une dame chargée comme une mule, et on retrouve les paysages du départ, et la voiture, qui a été bien gardée !
| | Jour 5: Objectif : le plateau du Timenkar. Bordé au N par la vallée qu'emprunte la route de l' Oukaïmeden, à l'est par la vallée de l'Ourika, au S par le jebel Ikkis, ce plateau triangulaire est constitué en majorité de grandes plaques de grès entre lesquelles les gens cultivent, mais aussi de zones de marnes jaunes. Si bien que les maisons d'un village sont construites en gros blocs de grès rougeâtre et celles du village voisin sont en torchis jaunâtre, couvertes de chaume. L'altitude oscille entre 1900 et 2300m.
On prend donc la route de l' Ourika, puis de l' OUkaïmeden et on laisse la voiture à une dizaine de km de l'embranchement. On traverse l'oued qui descend de l'Ouka (par un petit pont) puis on attaque la montée vers le plateau. Un village, Sidi Farès, avec un marabout et une petite école coranique.
Bel effort, mais qui est récompensé par la vue de là-haut, d'abord sur la plaine, la vallée de l'Ourika, le plateau du Yagour, mais aussi sur le plateau lui-même.
Ci-dessus, on distingue la route de l'Ouka à nos pieds. Et ci-dessous deux vues du plateau avec ses villages.
Au fond, le jebel Ikkis qui domine le plateau du haut des 2900m. Arrêt pique-nique; je soulève quelques pierres et bientôt voilà un joli scorpion jaune : dans ces coins-là, il y en a presque sous une pierre sur deux ! Mais ils sortent rarement avant les chaleurs.
Un peu plus loin, des ouvriers construisent une maison, et sont trop contents de s'arrêter pour nous offrir le thé .
En se dirigeant vers la pointe ouest du triangle, notre chemin nous fait traverser Tidili, joli village de grès, construit sur une grande plaque de cette même roche.
Un dernier coup d'oeil sur le plateau :
Et maintenant, on va dégringoler une pente assez raide pour gagner le fond d'un défilé bordé de falaises rouges déchiquetées, où l'oued se faufile entre les gros blocs. Et nous aussi, il faut s'y faufiler : notre photographe très préoccupé par ces acrobaties en a oublié ses devoirs...
A la sortie du défilé, un petit pont, des cultures
et surtout un bon sentier horizontal qui suit une séguia (canal d'irrigation)
pour nous ramener à notre voiture. Facile oui, mais offrant des vues inoubliables.
Images attachées: | | Très bonne idée et périple superbe. Et pour moi qui ne suis plus assez "pieton", de beaux paysqges nouveaux | | Bonjour, Et merci pour ces photos qui me rappellent de nombreux souvenirs. Durant mes 10 années marrakchies (années 80) j'allais souvent à Timenkar. Photos d'archives : le marabout Sidi Belqas de Tagadirt. Maintenant il est recouvert de tuiles vertes vernissées, comme partout...
| | À: Ajft · 8 avril 2020 à 17:45 Re: Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 11 de 37 · Page 1 de 2 · 4 321 affichages · Partager Quelle belle couverture en feuilles de palmier semble t'il !! | | Quelle belle couverture en feuilles de palmier semble t'il !!
En alfa. | | À: Ajft · 8 avril 2020 à 21:26 Re: Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 13 de 37 · Page 1 de 2 · 4 302 affichages · Partager J'en apprends tous les jours, et essaie d'être bon élève. Merci pour la précision | | À: Ajft · 8 avril 2020 à 21:28 Re: Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 14 de 37 · Page 1 de 2 · 4 300 affichages · Partager Effectivement en grossissant un maximum, rien de feuilles de palmier | | À: Ajft · 8 avril 2020 à 22:04 Re: Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 15 de 37 · Page 1 de 2 · 4 296 affichages · Partager Oui, la première fois que je suis monté au Timenkar, le copain qui m'emmenait a été surpris de découvrir un toit de tuiles vernissées, cela datait de peu (en 85, je crois)... Et je n'avais jamais vu de photos de cette exemplaire très rare de nos jours. Merci pour ces photos. Conclusion : nous avons dû connaitre le Maroc dans les mêmes années, moi je résidais et travaillais à Marrakech... | | Jour 6 : j'ai sauté le jour 5, car une journée de pluie nous a empêchés de nous balader; donc ce jour-là, ce fut souk et monuments... Le ciel n'est pas vraiment pur comme d'habitude en mai, un voile nuageux en altitude atténue la lumière, amis on part quand même vers Amizmiz. C'est le jour du souk hebdomadaire, et tous les berbères des environs sont là, pour acheter, vendre ou voir les copains. Avant la balade, un petit tour s'impose : le parking aux ânes :
les épices :
le coiffeur :
les tajines :
Ensuite on pousse un peu plus loin au sud d' Amizmiz pour stopper à l'entrée des gorges de l'oued Amimiz. Et on les attaque par la rive droite, très aride au début :
Sur l'autre rive, des villages et des terrasses à l'intérieur des méandres :
Comme le montrent les photos, la lumière n'est pas géniale...
Le chemin suit souvent les séguias, parfois il faut même faire quelques acrobaties pour franchir les passages étroits.
Et puis les gorges se desserrent, le ciel se dégage un peu et on arrive dans une zone luxuriante :
Retour par une grosse piste, heureusement 3 jeunes garçons nous accompagnent, on parle foot bien sûr et école.. Et le lendemain c'est le retour.
la bergère vous salue bien ! Et moi aussi ! Image attachée: | | Je suis car belles ballades et belles photos. | | Conclusion : nous avons dû connaitre le Maroc dans les mêmes années, moi je résidais et travaillais à Marrakech...
Moi aussi. LVH ? | | À: Ajft · 9 avril 2020 à 8:25 Re: Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 19 de 37 · Page 1 de 2 · 4 272 affichages · Partager Merci pour les images du marabout de Tagadirt. Superbe, comme toutes celles postées par Chibani. Celle-ci est pour vous, prise cet automne au centre d'Ifni .
| | À: Levelo · 9 avril 2020 à 9:25 Re: Sept jours de rando dans l' Atlas de Marrakech Message 20 de 37 · Page 1 de 2 · 4 257 affichages · Partager Celle-ci est pour vous, prise cet automne au centre d'Ifni .
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