Rosa Venus, papier-cul parfumé, reductor de velocidad et AVP (bref résumé d’un séjour de 90 jours au
Mexique)
Si vous avez déjà séjourné au
Mexique, alors vous connaissez les 3 premiers termes. Pour les nouveaux, voici une devinette : elle est présente dans presque toutes les chambres d’hôtel du pays, elle ne sent pas véritablement mauvais mais contrairement à ce qu’indique son nom, elle ne sent pas les roses non plus, et elle est vraiment toute menue... Si vous répondu qu’il s’agissait d’une prostituée, alors vous avez tort... Il s’agit d’une marque de savonnette omniprésente au
Mexique!
Cherchez tant que vous voulez: du papier-cul parfumé on n’en trouve ni au
Canada ni aux É-U, mais au
Mexique, c’est la norme ! J’aurais préféré un bon vieux bidet, mais sentir bon du cul, c’est quand même une expérience à vivre... Bon, ben maintenant vous êtes au parfum...
Plus sérieusement, les installations sanitaires mexicaines sont délicates, et on est instamment invité à laisser le papier hygiénique utilisé dans une corbeille plutôt que dans la cuvette, de là le papier-cul parfumé. Pas certain de l’effet vraiment désiré, cependant... Un conseil: les chasses d’eaux sont souvent en plastique, alors allez-y avec lenteur et ménagement quand le levier sera actionné.
Les «reductor de velocidad» aussi connus sous l’appellation: tope est une bande d’asphalte + ou - haute et + ou - large qui barre une voie de circulation aussi bien en ville, qu’en campagne, et parfois même là où onles attend pas, mais alors là vraiment pas... Ils ont le pouvoir de se confondre parfaitement avec leur environnement, et souvent on les voit trop tard et c’est la crise de hoquet sévère pour la voiture et les passagers...
Avec eux, les voitures qui roulent trop vite font un sacré soubresaut, et même si l’immense majorité des automobilistes étrangers aimerait bien les voir disparaître, je crois dur comme fer qu’ils ont assurément sauvé la vie de millions de Mexicain(e)s.
Prenez (très, très bonne) note que les automobilistes mexicains conduisent comme des pieds, et roulent à tombeau ouvert pendant que les piétons patientent pendant de très longues minutes aux intersections et attendent que les cons sur 4 roues aient disparu AVANT de traverser la rue, même si le feu est vert pour eux aussi. J’ai plusieurs fois «forcé» la note, pcq le temps d’attente devenait ridicule, et je n’ai jamais été même frôlé par un automobiliste... Leçon pour les autochtones?
AVP n’est pas seulement le titre d’un film (particulièrement) moche de science-fiction, c’est un acronyme inventé par moi qui signifie : Amants des Vieilles Pierres. J’en suis un, et je l’assume, et si vous n’en êtes pas, vous le deviendrai à la fin de la lecture de ce récit de voyage.
Comment ne pas aimer profondément ce pays ? Si vous pensiez, à l’instar de l’actuel locataire de la Maison Blanche qui sera évincé sous peu pour cause de malpropreté intellectuelle, que le
Mexique n’est qu’une extension géographique, politique et économique du
Guatémala, qu’il est rempli de voleurs, de violeurs, et de narcos, eh bien! vous êtes dans l’erreur...
Ce pays est à la fois vibrant, moderne, et ressemble à s’y méprendre aux clichés véhiculés par le Net (fiesta continuelle, catholicisme exacerbé et joyeux bordel). Cependant, comme le renard, il demande à être apprivoisé. Une fois que vous aurez compris ses codes, ses non-dits, et que vous les aurez acceptés et digérés, vous y reviendrez encore et encore. Promis!
Tout débute et se termine à
Mexico. J’ai profondément aimé détester cette... mégalopole, polluée, bruyante et surpeuplée. C’était écrit dans le ciel : quand on habite un village de moins de 1000 h, ça paraît à tous les niveaux. Comme le disent les habitants des petites collectivités: c’est juste trop «gros», trop... trop tout, quoi. Quand on roule pour aller visiter
Teotihuacan, et que le paysage urbain ne change pas une miette jusqu’à la destination, 42 km plus loin c’est que cette mégalopole est vraiment tentaculaire.
Que diriez-vous d’un tour de bus pour la découvrir? Au zocalo (la grande place centrale de toutes les villes mexicaines), des bus touristiques vous proposent plusieurs circuits. Nous avons commis l’erreur d’y aller un jour de semaine. Grave erreur. La circulation est carrément infernale dans cette mégalopole. Le circuit jaune nous a conduit vers le périphérique sud, l’hôpital militaire et tout le tralala dans les environs, mais on est resté pris exactement 24 minutes sans avancer d’un poil à une occasion et 15 autres minutes à faire du surplace dans un autre secteur... Avec la chaleur, et le soleil qui tapait sur nos têtes = pas une bonne idée. Conseil: si vous voulez faire une visite guidée en bus, attendez le samedi ou le dimanche.
Nous avions réservé au «
Mexico city Hostel» situé sur Republica de Brasil 11. Il s’agit d’un établissement bien tenu avec dortoirs et chambres privées à 2 ou 3 lits. Ne peut vous parler des dortoirs, car étions en chambres. Nous avions réservé par le Net sans appeler, les sites d’appréciation étant favorables, mais pas un mot sur les chambres qui donnent sur la rue, évidemment. Elle ne sont pas particulièrement bruyantes le jour, mais le soir venu, quand les rideaux de fer des boutiques tombent, les systèmes d’alarme se déclenchent à la moindre vibration et rugissent pour 5 minutes, minimum.
Laissez donc mononcle Marc vous donner l’heure juste. Chambres à l’étage : évitez la 233, 3 lits, car elle donne sur la rue (sur le site de l’Hostel, il s’agit de la photo qui montre 2 lits près l’un de l’autre alors que le troisième est juché plus haut sur une mezzanine). La 232 (sa voisine) est dortoir, et donne sur la rue également. Évitez ces 2 chambres comme la peste! La 237, 2 lits ne donne pas sur la rue, alors calme.
Les chambres suivantes sont au r-d-c. La 119, 3 lits est silencieuse, la 117, 2 lits est silencieuse, et enfin la 114, 2 lits, est silencieuse. Les ventilos de la 119 et 117 sont réglés au max, et impossible de les ralentir si on les mets en marche... Je présume que la situation est la même dans toutes les chambres. Super pour faire sécher la lessive, cependant...
Toutes les chambres qui ne donnent pas sur Republica de Brasil sont aveugles, mais possèdent des puits de lumière.
Si vous êtes en chambre le p-déj est gratuit, si vous êtes en dortoir, c’est 30 P (P majuscule = peso mexicano). Le p-déj en vaut la peine : fruit frais, yogourt mexicain, i-e d’une couleur ringarde, et beaucoup trop sucré, café (à l’eau), lait, pain grillé, et omelette ou œufs/fromage, confiture. Le tout à volonté. Ramassez vos plats et ustensiles, SVP, et oui, il démarre bien la journée.
Le sans fil (désolé, mais je n’utilise pas l’expression: wi-fi (autre pays, autres mœurs, n’est-ce pas...)) est rapide et on peut s’y fier. C’est surtout la réception qui est couverte ainsi que le «salon». Tout l’Hostel est très propre, n’oubliez pas de donner 20 P par jour à la femme de chambre, n’est-ce pas? Les femmes de chambres mexicaines travaillent fort pour peu. Un détail qui vaut son pesant d’or: les serviettes de bain ne sont pas fournies...
Je recommande le
Mexico City H. sans hésiter surtout que la localisation est à une enjambée du zocalo. Vraiment, un super emplacement. Marché de fruits/légumes miel et bouffe mexicaine situé à 15 minutes à pied sur Republica de
Venezuela (le bâtiment aux arches). Évitez à tout prix le «buffet china» situé juste en face de la porte d’entrée de l’Hostel. Un autre conseil de mononcle Marc : évitez TOUS les buffets chinois au
Mexique... et ce même si vous en avez marre des tacos... Cette nourriture est carrément infecte...
Il y a aussi Mundo Joven, un hostel situé encore plus près du Zocalo/cathédrale sur une rue calme malgré la proximité du Zocalo. N’y avons pas demeurés, mais avons fait souvent affaire avec son agence de voyage pour réservations de billets d’avions et locations de voiture. En passant, n’avions rien réservé AVANT notre départ... Billets d’avions pour
Chihuahua et
Palenque et 3 réservations de voitures effectuées facilement rendus sur place, et pour avoir comparé les prix, Interjet (cie aérienne) arnaque sa clientèle étrangère. Un conseil : achetez une fois rendus sur place. Sur les 4 vols intérieurs, tous avaient au moins 20 % de sièges encore disponibles lors des vols. Seule la classe moyenne/haute voyage en avion, les «vrais» mexicains voyagent en bus.
Je nedevrais vraiment pas mentionner cet endroit, car il risque d’être envahi par une horde de gringos qui suivent de trop près les recommandations de mononcle Marc: le Café Tacuba sur la rue éponyme situé à 10 minutes à pieds de l’Hostel déjà mentionné. À un jet de pierre du métro Allende.
On se croirait dans les années ’60. L’uniforme, et surtout la coiffe des serveuses est impayable. On y mange bien, les portions sont (trop) généreuses, mais la raison pour y aller, c’est les musiciens... Habillés comme des troubadours du M-âge, ils jouent solides et les voix sont beaucoup plus que «juste bonnes». À l’honneur, des chants typico mexicains.
Les hispanophones chanteront avec eux, les autres seront ravis de voir les locaux fredonner des airs archi-connus du répertoire du pays.
Mon moment AVP, maintenant. Le templo mayor en vaut plus que la peine. Juchez-vous sur la promenade qui surplombe ses ruines pour voir de plus près les superpositions d’enceintes des différents règnes, époques. Promenez-vous dans ce labyrinthe, et revivez la grandeur passée de ce peuple à la fois cruel, en guerres perpétuelles, mais bâtisseurs du sublime.
Faut jeter un coup d’œil sur différentes maquettes et cartes présentes dans plusieurs musées de la ville, et qui ont essayé de reproduire ce à quoi pouvait ressembler Tenochtitlan avant l’arrivée des barbares, pour se rendre compte du degré de raffinement de cette civilisation. Et tout cela, en 2 siècles et des poussières seulement...
Si votre temps est compté (le temps n’est jamais compté pour un v-é-r-i-t-a-b-l-e AVP mais enfin...), concentrez-vous sur le musée adjacent qui est époustouflant. Malheureusement, trop souvent les musées (putain, pourquoi un e muet à un mot masculin??? Oh! Oh!, les vieux en vert avec l’épée, vous m’entendez?) associés à des sites archéologiques sont quelconques. Pas celui-ci, loin s’en faut...
Le musé d’anthropologie: quoi ajouter qui n’a pas encore été écrit par d’autres? Ils ont mis le paquet et n’ont pas manqué leur coup, c’est certain... Juste la vue de la cour intérieure peut donner une érection intellectuelle, alors c’est peu dire... On défile d’une salle à l’autre, et on va de beauté en beauté, Du magnifique au sublime. Merde, j’ai encore les larmes aux yeux... J’y retourne un jour, c’est certain...
N’oubliez pas de visiter les salles du premier étage, souvent ignorées. L’ethnologie est souvent négligée par rapport à l’anthropologie/archéologie. Costumes, musique, vie quotidienne, nourriture etc...
La visite du musée Soumaya m’a causé des ulcères... Je suis loin d’être muséologue, mais des musés d’art, j’en ai visité un grand nombre. L’architecture du musé est audacieuse, mais l’idée de me retrouver dans un immense bâtiment de + ou - 8 étages sans lumière naturelle est... étrange car aucune fenêtre ni puis de lumière (sauf dernier étage). Claustrophobes, prenez note. Les issues de secours sont difficiles à localiser. Un feu ou une panne électrique, et bonjour la panique du troupeau! De plus, il fait froid dans cet endroit. Ne faites pas la gaffe d’y aller jambes et bras nus (même s’il fait 40 dehors) ou alors le veilleur de nuit vous retrouvera congelé au petit matin... Petite laine obligatoire.
La collection de toiles est moche, incroyablement redondante, et se limite à des peintures religieuses provenant d’illustres peintres... inconnus. Elles se ressemblent toutes. Mêmes thèmes, mêmes couleurs sombres, mêmes traitements stylistiques. Ennui assuré. Lors de l’acquisition, elles devaient être en solde, et Slim a fort probablement dû pouvoir compter sur un prix de gros... CQFD
La collection d’œuvres en ivoire est impressionnante, mais gardons en mémoire que des animaux ont été massacrés pour notre plaisir de visiteur. Elle devrait dormir dans l’entrepôt, et être présentée qu’une fois l’an aux écoliers pour illustrer la vacuité des êtres humains.
Les dizaines de millions de $ engloutis dans ces collection, et dans le bâtiment sont supposés incarner un cadeau aux Mexicains par le richissime C. Slim. Celui-ci aurait mieux fait de consacrer ces sommes importantes dans un projet plus utile, comme la réfection du métro de
Mexico qui tombe en ruines... Les résidents de la ville auraient appréciés...
Nous sommes arrivés à
Mexico le 09 janvier, et comme ils disent de l’autre côté de la flaque: ça caillait solide le soir venu, mais comme on allait partir bientôt pour le
Chihuahua, on avait prévu le coup. Soyez avertis: il faisait autour de 9 degrés la nuit venue à ce temps de l’année.
On a vu le Ballet folklorico de
Mexico au Castillo de Chapultepec (juché sur une colline et avec un solide vent), et malgré le coût de 800 P, le spectacle en valait la peine. Bon danseurs/ses, beaux costumes, bons musiciens, beaux éclairages. Recommandé, mais n’oubliez pas votre laine... Admission générale, alors premiers arrivés, premiers assis. Débute à 19h00 pile.
Quand on passe 4 jours sur 6 dans des musées de l’ouverture à la fermeture, reste pas beaucoup de temps pour le shopping, mais les inconditionnels trouveront assurément un marché d’artisanat à se mettre sous la dent, mais vous paierai beaucoup plus que d’aller à la rencontre des artisans en province. Avoir affaire à un commerçant plutôt qu’à l’artiste, c’est frustrant surtout quand le premier ignore tout de la provenance, de l’artiste impliqué, des techniques utilisées etc... Je vous déconseille fortement le marché public de la Merced, car les pick-pokets y règnent et les porte-monnaie y disparaissent rapidement, hein Denis?
En route vers le Chihuhua
La voiture nous attendait à l’aéroport. Les 3 locations du voyage ont été avec Europcar, et nous avons été satisfait de l’état des véhicules, mais aurions apprécié que le personnel des agences de
Chihuahua et
Palenque soit un minimum à l’aise avec la langue anglaise...
Pour avoir visité le nord-est (
Chihuahua) et l’extrême sud (
Chiapas) du
Mexique, je ne peux que conclure que sur un plan géographique la diversité de ce pays est fascinante. Les littoraux Atlantique et Pacifique, les différentes régions montagneuses (les montagnes du Michoacan sont passablement différentes de celles du Guerrero pourtant voisines), le
Chiapas est tropical à souhait etc... Si vous aimez les dépaysements en neparcourant que 200 km entre deux destinations, ce pays est pour vous!
La ville de
Chihuahua est riche, ça se sent dès l’arrivée. C’est une ville du nord, et la langueur que l’on pourrait retrouver au
Chiapas ne s’y trouve absolument pas.
Besogneuse, elle se compare avantageusement à plusieurs villes américaines. Son zocalo est remarquable de propreté à l’image de sa cathédrale impec. Il y a plusieurs sites qui méritent le détour. J’ai particulièrement apprécié la Quinta Gameros, le musée Francisco «Pancho» Villa, le palais municipal, mais j’ai vraiment perdu mon temps au Museo del mamuth, un attrape touriste exécrable. Même les enfants n’apprécieront pas...
On était à l’hôtel Maria Dolorès. On a apprécié notre séjour là et Javier à la réception était une source inépuisable de renseignements, il a un bon anglais. Assez près du zocalo et vraiment pas loin d’un Soriana (grande épicerie)
Le but premier du déplacement était de se rendre à
Creel. Pour le Chepe et les canyons, et je n’ai pas été déçu, mais alors là pas du tout.
On a quitté Chihuhua pour
Cuauhtemoc (attention, il y a probablement 300,000 villes, rues, boulevards, statues du mec au
Mexique). L’autoroute est super, et il y a un seul péage de 102 P.
Cuauhtemoc est moche, et il y rien à visiter sauf observer de près les Mennonites besogneux qui ont, il faut quand même le dire, transformés les vallées et les environs de cette agglomération grâce à leur connaissances agricoles.
Cette région produit l’essentiel des pommes mexicaines. Je ne me ferai pas d’amis mexicains, mais aucune pomme produite au
Mexique ne vaut la peine d’être mangé... Mononcle Marc connaît bien le domaine, croyez-le sur paroles et restez loin des «pommes» mexicaines. Gardez plutôt vos envies pour les divines mangues Ataulfo offertes à un prix ridicule dans tout le pays.
Si vous décidez d’arrêter là pour une pause-pipi ou repas. Il y a le restaurante Elvis Buffet comida mexicana (et autres mets moins typico mexicains) situé Avenida Juarez entre 4a y 6a au no 460-A Col Barrio Viejo tél : (625)122.30.00, (les infos viennent de leur carte d’affaire) Si mononcle Marc a pris la peine de prendre la carte, c’est qu’il a été particulièrement impressionné par la variété/qualité de la nourriture, et la propreté des lieux. L’endroit était bourré de Mennonites, alors c’est pour dire... Oui, ça reste genre buffet, mais encore une fois: bonne, bonne découverte.
Creel: un ville sortie de nulle part, une ville de far-west, remplie d’indiens et de cow-boys, et même un train qui fait hou-hou y passe chaque jour. Comment ne pas tomber amoureux, hein?
Si vous aimez ça avec de la boue, de la poussière, du vent à écorner les bœufs, et des températures sous zéro la nuit (en janvier en tout cas), alors il faut vous précipiter!
Si vous n’avez pas le temps de vous rendre à Mata Ortiz, et voir le site de Casa Grandes, vous pourrez vous rabattre sur la super-magnifique-extraordinaire poterie dite de cet endroit. Il y a une boutique à
Creel qui en vend. Préparez vos valises de P, car c’est vraiment pas donné, mais ces poteries sont vraiment, vraiment très belles. Mata Ortiz est le nom de ce style.
Vous pourrez faire toutes sortes d’activités là-bas : vélo, 4 X 4, randonnée pédestres etc...
Nous, on y était pour 3 choses : le parc d’aventure des quebradas, voir le canyon qui mène à Batopilas, et prendre El Chepe, of course! On s’est glané des infos numéro un auprès de l’agence de voyages : 3amigos. Ils sont sur le Net. Pour les forfaits, ils ne sont pas donnés, mais la qualité de la prestation est nettement persceptible.
Un site pour le parc: httpparquebarrancas.com La Via Ferrata n’est pas piquée des vers, la tyrolienne décoiffe en profondeur, et la vue sur le canyon est à couper le souffle. Y a aussi un téléphérique très, très cela qui rivalise avec ses cousins européens... Ils sont loin d’avoir défiguré les canyons, selon mon avis.
Pour le canyon de Batopilas, ce fut une aventure juste des’y rendre. La route asphaltée qui descend au fond du canyon est bordée de précipices, et les paysages (et les éboulis) sont tellement impressionnants que l’on doit conduire lentement et avec prudence pour ne pas se retrouver dans l’inframonde (une sorte de no man’s land Maya)... Les pierres, rochers, et blocs de pierre sont tellement nombreux que l’on doit souvent slalommer, et c’est sans compter tous les virages en épingles qui font passer la route des trolls en
Norvège pour une sinécure. Oui, j’aime exagérer quelques fois...
Si vous vous décidez à y aller, Batopilas est une bourgade sympa où les manguiers sont légion. La température y est si élevée qu’on a l’impression d’être sous les Tropiques, et le contraste de températures qui règne avec le haut du canyon est quelque chose à expérimenter. Nous avons bien apprécié la cuisine de Carolina Nunez Gastelum du resto Carolina (restaurantcarolinabatopilas@gmail.com), tél : (649) 104.81.23. Essayez sa truite fourrée aux crevettes, super!
Si vous êtes à l’aise avec l’anglais, contactez Keith Albritton (httpmtsbek.com). Il vadrouille la région depuis 20 ans, parle super bien l’espagnol, et est une source précieuse de renseignements. Malheureusement, sa carte d’affaire ne donne pas ses coordonnées personnelles, il vous faudra donc passer par l’agence qui l’emploie. Par contre, en entrant son nom sur le Net, je suis tombé sur ceci:
www.linkedin.com/...h-albritton-49376874.
Donc, en théorie, vous pourriez court-cuicuiter l’agence et le contacter directement par l’intermédiaire de Linkedin. Il est éminemment sympathique, et connaît super bien une grande partie du
Chihuahua en plus d’être un ornithologue passionné.
Je vais terminer sur ce point. Très peu d’étrangers à
Creel. La ville de San Cristobalde las Casas (
Chiapas) semble beaucoup plus populaire aux yeux des gringos que le
Chihuahua... Je vous jure que la région des canyons est d’une beauté à tomber à la renverse, et s’il n’y avait que le Chepe, ça vaudrait à lui seul le déplacement. Est-ce que je vends ma salade avec assez de vigueur? L’avenir le dira.
Maintenant la grosse, grosse cerise sur le gâteau : ElChepe
Si vous avez toujours pensé que les «westerns» américains avaient été tournés aux
USA, alors grosse erreur... Le Moab, Zion, Grand canyon sont tous des parcs nationaux depuis des lustres, et y tourner un film serait impensable/impossible. À part les studios américains, ces westerns ont été tourné ici. C’est là que les montagnes mexicaines viennent mettre leur grain de sel... Vous serez au cœur de la Sierra Madre occidentale, car le Chepe la traverse de part en part.
Nous avons fait le trajet
Creel (
Chihuahua)/
El Fuerte (Sinaloa) en A/R. Le coût a été de 796.40P pour une direction. Plusieurs sources concordaient pour dire que les sections
El Fuerte/
Los Mochis et
Chihuahua/
Creel étaient assez monotones, et nous avons décidés de les court-circuiter.
Dans la direction
Chihuahua/
Los Mochis, je confirme qu’il faut prendre un siège du côté gauche du corridor qui sépare les 2 banquettes. Le côté droit dans l’autre direction. Ceci étant dit, le 21 janvier dernier, il restait de très nombreuses places de libre en seconde classe. Réservations inutiles.
La seule différence entre le wagon de 1ièreet 2ième, c’est la couleur des banquettes. Ah ! oui, il y a aussi comme un wagon-resto qui sert une bouffe très, très ordinaire. Si ça vous chante de payer 2 fois plus pour la même prestation: libre à vous. Tout le train est non-fumeur, mais vous pouvez fumer à l’extérieur des wagons. Il s’y trouve de petites plates-forme. C’est vraiment l’idéal pour prendre des photos, mais pour le bol d’air faudra repasser, car les fumeurs s’y donnent rendez-vous...
Les toilettes sont dans un état...décent, mais pensez apporter vos lingettes mouillées (d’ailleurs, il faut T-O-U-J-O-U-R-S s’équiper de lingettes mouillées tout le long d’un voyage au
Mexique). Nous, on a apporté notre bouffe, et c’est d’ailleurs exactement ce que font les mexicains. Mes produits de l’érable ont connu un succès fou. Pour initier une conversation, délier les langues ou pour goûter un plat maison cuisiné par mémé, le beurre d’érable agit comme un «sésame, ouvre-toi!
Un trajet quelque peu fatiguant, mais ô combien intéressant et photogénique. Nous n’avions aucune réservation à
El Fuerte, et trouver un hôtel à été facile. Un aéroport devrait ouvrir sous peu à
Creel, mais la date d’ouverture est repoussée depuis au moins... 5 ans !
En route pour le
Chiapas
N.B. Il y aura beaucoup de moments AVP dans ce compte-rendu, soyez-en averti.
2ième location de voiture à «l’aéroport» de
Palenque (une piste, la fouille des bagages soute se fait... entièrement à la main, l’endroit est manifestement neuf mais résolument vide de passagers). Lors de notre passage à la toute de fin de janvier 2018, il n’y avait que 2 vols/semaine. Un le mercredi et l’autre le samedi. Pas de blague.
Le site archéologique de
Palenque est un des assez rares sites Mayas avec une vue/panorama un peu quelconque. On est en pleine forêt, et celle-ci a «avalé» et «grignotée» peu à peu une bonne partie du site original, mais n’empêche: où sont les montagnes, et le panorama grandiose, aimerions-nous dire... Franchement, les Mayas vous auriez pu mieux choisir le voisinage...
L’ensemble du site ainsi que les monuments présents sont dans une classe à part. Debout sur le promontoire le plus élevé du site, on se rend compte rapidement de l’importance des lieux. Pour le négatif, je dirais que la foule est nombreuse dès l’ouverture du site.
Les vendeurs du Temple sont presque aussi nombreux que les visiteurs, et ne se gênent nullement pour offrir leur camelote en plein milieu du site! Plusieurs restos, genre «cocina mexicana economica».
Pour le positif, un musé (vous voyez, c’est pas si tant pire sans «e» final, non ?) moderne, aéré. J’aurais aimé vous en dire plus mais l’électricité a coupé moins de 15 minutes après notre arrivée, et on a dû évacuer illico. Frustrant, dites-vous? Surtout qu’on partait le lendemain matin tôt. Nous reviendrons, c’est certain.
Le bureau touristique près du Zocalo offre une brochure intitulée «mapa estatal». Au verso, toutes les routes et voies de communication de l’état. Ne partez pas du zocalo sans elle...
Nous avons quittés
Palenque avec l’intention de voir le site de
Bonampak dans la journée, et puis de coucher à Frontera
Corozal pour pouvoir être les premiers le lendemain matin à visiter le site de
Yaxchilan. En route, nous nous sommes restaurés dans la bourgade de Parador Turistico.
Pour
Bonampak, il faut laisser la voiture dans un stationnement, et prendre une «navette» conduite par un autochtone du village appelé Yaxkin Lacadonia. Les pick-up sont dans un état assez lamentable, le trajet fait environ 5/6 kilomètres, mais il s’agit plus d’un vulgaire sentier cahoteux qu’une route... Attachez vos ceintures, et agrippez-vous aux sièges... Le prix demandé (70P) est exagéré, mais pas l’choix, car on nevous laissera pas marcher jusqu’au site. Oui, une arnaque, mais ces gens sont (relativement) pauvres, et semblent délaissés par les différents paliers de gouvernements. Ils ont la chance de demeurer près du site, et en profitent: peux-t-on raisonnablement les blâmer?
Bonampak m’a séduit à l’instant où j’y ai mis le pied. On dit que
Bonampak était une succursale de
Yaxchilan, car pas trop éloignée l’une de l’autre. Faux. Après avoir vu les 2 sites, on comprend mieux cette mauvaise affirmation, car il y a déjà eu la guerre entre les 2 endroits... et
Yaxchilan a gagné. Les fresques du site sont fabuleusement fabuleusesssssssssssssss.
Elles sont situées sur les parois intérieures d’un petit bâtiment. On pourrait presque les toucher, mais elles sont juste assez éloignées des visiteurs (et des vandales) pour conserver une partie de leur mystère.
Les pigments des couleurs utilisées sont encore vifs: les ocres et le célébrissime «bleu maya» sont en vedette ici pour le régal de nos yeux devant un festin visuel si jouissif. AVP enthousiastes, soyez cependant avertis: les détails des scènes représentées sont légions, et les conditions de lumière pauvres.
Je vous conseille de regarder une fresque à la fois, car l’ensemble donne le tournis. Les informations foisonnent. L’ensemble ne raconte pas une histoire, mais des scènes explicites et chargées de détails. L’ensemble est prodigieusement merveilleux. Si vous aviez encore des doutes sur le génie artistiquedes Mayas, vous deviendrez un converti AVP, c’est certain...
Verrez-vous les gouttes de sang couler des doigts des pauvres prisonniers? Non, il ne s’agit pas de coulisses de peinture... HA! HA! HA! «Simple» tourment ou sacrifice sanguinaire avant LE sacrifice final de la victime? Votre interprétation vaut la mienne...
Tout AVP sérieux ne voyage jamais sans une lampe frontale... La mienne pourrait éclairer la face cachée de la Lune. Sérieusement, si vous voulez tirer le maximum de vos visites dans les «inframondes» et bien voir en détails les fresques souvent situées dans des galeries sombres, il vous faut une lampe de poche ou frontale.
Bonampak et
Yaxchilan en sont la preuve.
Le bâtiment où les fresques sont présentes est malheureusement petit. Une seule entrée/sortie fait en sorte que la quiétude n’est pas au rendez-vous... Interpréter, déchiffrer, et juste faire en sorte de «comprendre» les différentes scènes peintes demande un minimum de temps et de concentration, et si j’avais su j’aurais planifié une visite plus tôt le matin, mais heureusement l’achalandage autour de
Bonampak est ma foi, fort raisonnable.
Pas de musée associé.
Frontera
Corozal est l’archétype d’un village mexicain humide, boueux, et rempli de poules/coqs/chiens vagabonds. La normale, quoi! Il n’y a strictement rien à faire que d’aller voir le rio Usumacinta, et voir ô incommensurable béatitude le début du
Guatemala (oui, c’est du cynisme...)
Semblerait que la région soit très chaude et humide en été, mais en janvier, le température était très supportable même pour un nordique comme bibi. Nous étions à la posada Lizbeth. Un édifice peinturé rose bonbon impossible à manquer dans un si petit village.
Il y plein d’embarcations en fibre de verre, des lanchas ou barquesprêtes à vous prendre pour
Yaxchilan. Comme anticipé, il n’y avait que nous à l’embarcadère vers 08h10. On a craché 800P pour deux pour l’aller/retour. Somme très correcte, selon moi. L’essence coûte cher, et le mec a attendu 2h 1/2 notre retour, quand même...
La balade en barque est sympa, et on nous a remis des gilets de sauvetage. Pendant une quarantaine de minutes, on remonte ou descend le fleuve avec la jungle sur chaque rive d’un côté le
Mexique, de l’autre le
Guatémala. L’Oreille cassée, je vous dit...À l’arrivée sur le site, impossible de dire à prime abord que l’on va à la rencontre d’un grand moment AVP...
Si au moment de sa construction, le site était complètement dégagé d’arbres et de végétation, alors le panorama, avec la rivière en fond de toile, devait être absolument génial! L’adjectif est faible, chers AVP.
La Nature ayant repris ses droits, le site fait très «
Indiana Jones», car cet endroit n’est pas manucuré comme
Chichen Itza, loin s’en faut.
Bon, encore un rapide moment de romantisme... Se retrouver seul (enfin, deux personnes) sur un site archéologique est, assurément, un incommensurable privilège. Des fois, un AVP prend, inévitablement, ses désirs pour la réalité.
Puis-je faire en sorte de créer les conditions parfaites pour être vraiment seul sur un site? Pour plusieurs méga sites mexicains comme
Palenque,
Chichen Itza,
Teotihuacan etc... c’est fort probablement: mission impossible.
Par contre, pour plusieurs sites dont la plupart sont très, très loin d’être secondaires, c’est tout à fait possible.
Yaxchilan,
Bonampak, et
Tonina en sont des exemples.
Oui, ça demande de la planification stratégique/logistique, mais pour un vrai AVP (surtout s’il peut compter sur un conjoint presque qu’autant AVP), c’est un devoir... En quelque sorte, un devoir de mémoire, de commémoration, de souvenir. Il n’en tient qu’à vous d’enfin connaître l’extase de se retrouver seul sur un site archéologique...
Donc, nous voici sur le plancher des vaches après un trajet d’une trentaine de minutes. Pas d’autres embarcations en vue, personne dans les environs du quai. Hourra! Même le gardien des lieux est introuvable...
On commence la marche en suivant les indications, et là c’est la boule au ventre. Qu’est-ce que l’on va découvrir? Dans la mesure du possible, je ne jette qu’un regard distrait sur les photos et brochures touristiques qui représentent un site archéologique. J’aime le choc du premier regard. Je ne serai (vraiment) pas déçu...
Arriver devant Angkor Wat les yeux fermés à 07h00 du matin dans la brume évanescente, puis les ouvrir devant ce chef-d’œuvre est un sentiment inexplicable, et impossible à décrire à un non-initié...
Secrètement, j’espérais revivre ce moment à
Yaxchilan, car l’entrée en matière (le voyage sur le cours d’eau), et puis cette forêt si luxuriante faisaient bonne impression... Au début, le sentier est engoncé dans cette forêt à l’apparence impénétrable, et puis il s’ouvre lentement et on arrive devant un bâtiment/temple plutôt impressionnant, pas par sa taille, mais par son architecture.
Et là, je réalise enfin que ça sera ma première visite dans l’inframonde. Êtes-vous prêt?
Ah! Vous pensiez vraiment qu’un AVP allait gâcher le plaisir d’un autre AVP en devenir? C’est hors de question, mais j’accepte de vous donner quelques impressions.
Le site est véritablement majestueux et tellement homogène. Tout est à l’échelle humaine, ici. Oubliez la démesure de
Chichen Itza. Un site cérémonial, oui! c’est cela... Ça saute aux yeux dès que l’on a balayé du regard l’ensemble du site. L’harmonie des différents bâtiments est remarquable. Ici, pas de pyramide de 80 mètres qui côtoie un minuscule édifice. Toute est à l’échelle... Savante planification que fût la vôtre, les amis!
Prendre le temps de bien distinguer les différents édifices. On entre dans ceux-ci et on fait partie de l’Histoire. Et puis... et puis qu’est-ce que cet énigmatique et monumental escalier fait ici? Les pierres constituant les marches sont à la fois déplacées, usées, et super glissantes (prudence, si vous arrivez par une journée sombre et pluvieuse).
Je regarde tout en haut de l’escalier. Il y a quelque chose, mais le couvert forestier est important, et je distingue rien de précis. Il n’y a qu’une seule chose à faire: escalader ledit escalier.
La magie commence à opérer, et je distingue un immensément immense linteau. Quelque chose de véritablement majestueux, gigantesque, et d’une beauté architecturale sans nom. Je ne vous en dis pas plus... et vous laisse sur votre faim. Sachez cependant, que les linteaux présents sur le site sont tous plus beaux les uns des autres même si je garde un souvenir impérissable du numéro 33.
Vous passerez sur le site des moments enivrants qui resteront gravé dans votre mémoire pour longtemps., et vous donneront le goût de poursuivre vos goûts et intérêts AVP plus loin, au
Mexique ou ailleurs.
Après un tel «high », c’est difficile de revenir à une simple narration touristique, mais en bon soldat, je vais essayer.
Ais-je déjà mentionné que le
Chiapas se prête à un circuit en voiture, une boucle en quelque sorte dont voici, grosso modo, les détails.
Après
Yaxchilan, ce sont des paysages, et une forêt luxuriante et omniprésente qui s’offriront à vos yeux. Nous avons donc continué à rouler pour atteindre Guacamayas, une petite bourgade. On a remarqué un projet éco-touristique éponyme, et on y a passé la nuit. Un beau site tranquille avec un bon resto, plusieurs activités extérieures et sportives possibles, et où on peut voir des animaux gardés en cage. Pour la portion «éco», on repassera...
Soyez avisés que la route asphaltée (la seule dans la région) n’est pas très bien entretenue. Oubliez le 80 km/heure et pensez plutôt 25 km/heure. Non, ce n’est pas une plaisanterie. Le revêtement de bitume manque à plusieurs endroits, et nous avons même eu droit à 2 glissements de terrain importants. N’ayez crainte, l’endroit n’est pas désert, et qui dit présence humaine dit aussi ingéniosité et débrouillardise des locaux face à l’adversité.
Aucun problème avec notre Chevrolet Aveo. L’essence n’est pas disponible partout, alors faites le plein même à mi-réservoir. On a fait cette bouche pour les paysages qui deviennent de plus en plus montagneux au fil des kilomètres, pas pour les activités culturelles ou autres, soyez prévenus.
On nous a parlé de plusieurs endroits à visiter: Las Nubes,
Laguna Miramar entre autres.
Puis, il y a une série de lacs, certains assez grands, d’autres plus petits, mais tous situés dans des endroits charmants accessibles en voiture. C’est la région de Tziscao, et de la Laguna de Montebello. Au programme : Montebello, cinco lagos, Pojoj, et autres endroits. De légers frais sont demandés pour pénétrer dans ces zones: 25P, et 30P à une autre occasion.
Il s’agit d’une sorte d’administration locale des lieux par des autochtones.
C’est une région populaire pour le grand air, et les activités lacustres. Nous avons dormi au «Cabanas del centro», sur les rives d’un joli lac. Grand espace, W-C, eau chaude, et sans fil pour 400P. Possibilité de manger sur place ou dans le village.
Particularité intéressante: on se trouve à un jet de pierre du
Guatemala (400 mètres), et la frontière se traverse sans formalité aucune. On visite les marchés de 2 côtés facilement, et le retour au
Mexique se fait sans problème.
Ensuite, cap sur Chiapa de Corzo pour visiter le canyon del Sumidero. Il s’agit d’une vallée inondée après la construction d’un barrage. La ballade en bateau rapide est intéressante pour voir les parois vertigineuses qui semblent émerger de l’eau. La vallée serpente beaucoup, et les différentes sections du canyon changent sans se répéter à outrance. Par contre, le narratif du capitaine genre : regardez-le-rocher-à-ma-droite-dont-le-profil-de-gauche-semble-être-la-tête-d’un-éléphant! est très redondant, surtout après la 6ièmesupposée ressemblance. Un conseil: gardez les yeux bien ouverts, mais mettez vos oreilles en position fermée.
La ville est très quelconque, mais populaire auprès des touristes mexicains, mais guichets bancaires, marché, restos, et hôtels en petite quantité, alors pourquoi ne pas dormir ici?
Quittez Chiapa de Corzo pour San Cristobal implique d’emprunter une route de montagne très escarpée située en altitude, expérience très intéressante en hiver car brouillard opaque, et plusieurs occasions de collisions...
Arrivée à San Cristobal machin truc. Remplie à satiété de gringos, de restos remplis de gringos, de cafés remplis de gringos, de rues remplies de gringos... Au secours! Le zocalo est animé, mais en pleine réno... La cathédrale est fermée, et n’ouvrira pas de sitôt. Plusieurs bâtiments importants aussi sont en chantier suite à un tremblement de terre.
Faut pas toujours suivre ce que disent les guides touristiques hein, et mononcle Marc s’est fait prendre...
San Juan Chamula et Zinacantan. Le premier village avec son marché, son église pas-trop-catholique-mais-juste-assez-sauce-locale. Je me suis senti comme un épouvantable voyeur... Il y a tellement de touristes que les locaux ne peuvent pas les ignorer, c’est certain... et on se demande dans quelle mesure tout le cérémonial spirituel à l’intérieur de l’église est vrai, factice ou commandé la veille pour les tout risques.
Le second village est beaucoup moins visité, et j’ai trouvé que c’était moins spectaculaire (et factice?) que
Chamula. On peut visiter les lieux de cultes sans se faire constamment harceler, et les locaux en costumes locaux nous sourient et nous approchent sans arrières pensées. Malheureusement, mon castillan étant limité, les conversations sont restées au niveau superficiel.
Puis ce fut une super agréable découverte :
Comitan de Dominguez. Une ville de moyenne dimension, avec un zocalo animé, et bien entretenu.
Je n’ai pas osé demander ce qui faisait la «fortune» de la ville, mais cet endroit tranchait beaucoup avec le reste de la région... Propreté, urbanisme recherché, musicien de rue etc...Tout sur place pour vous satisfaire, qui plus est: no gringo. Vaut assurément le détour. On peut y passer la journée, mais aussi pour un dodo.
Ensuite, on se rend à Ocosingo. La ville est quelconque. Par contre, c’est la base idéale pour visiter le site de
Tonina, situé à environ 14 km de là.
Ah!
Tonina... La route qui mène au site est bucolique à souhait. Quand vous verrez le panneau routier avec l’indication du site, regardez au loin en direction de la forêt, et essayez de localiser l’endroit le plus haut.
Au fur et à mesure de vos nombreux coups d’œil, l’ensemble de pyramides devrait se matérialiser. Si vous ne le voyez pas, c’est que votre regard n’est pas assez soutenu. Ne vous en formalisez pas, car vous aurez une autre occasion de voir le tout.
On gare la voiture dans un stationnement vide, on paie au guichet, et on suit un sentier découvert qui mène au site proprement dit. Et c’est dans ce parcours que réside votre 2ièmechance de jeter un regard relativement éloigné sur l’ensemble. Pendant la marche, regardez sans arrêt vers la droite, et en hauteur. Si l’ensemble des pyramides dans toute leur majesté n’apparaît pas c’est que vous êtes trop occupé à parler au lieu de r-e-g-a-r-d-e-r !!!
Quand l’orée de la forêt fait place au découvert,
Tonina nous saute littéralement au visage. Quelle présence, quelle majesté! Ici aussi, présence de l’inframonde avec un bâtiment assez spectaculaire à 3 arches et croix Maya. Comme à
Yaxchilan, présence de nombreuses chauves-souris. Vous les ignorez, et elles font la même chose. Pas besoin de crier ou d’agiter les bras, car elles ont sûrement plus peur de vous que le contraire...
Sur un grand mur, vous pourrez apercevoir la représentation d’un immense papillon, un peu comme une gigantesque murale. Les ailes sont déployées, c’est du grand art! À vous d’en découvrir le sens.
Il y a aussi, protégé par un grillage, une large représentation d’une scène mettant en scène un squelette format géant. Il arbore un sourire, et il est chevelu. Il est difficile à repérer, car un mur de pierre en cache la partie inférieure. Peut-être le Dieu de la mort, souvent représenté ainsi. Bel et rare exemplaire de celui-ci offert aux yeux du public.
On monte graduellement les multiples marches pour arriver au sommet de l’ensemble constitué de plusieurs bâtiments/temples/pyramides. La vue au sommet est spectaculaire. Y a vraiment pas à dire: les emplacements choisis par les Mayas, et autres peuples autochtones du pays sont tous plus spectaculaires les uns des autres, et
Tonina en est un bel exemple. Musé adjacent. L’emplacement du site et son panorama, jumelé à la richesse architecturale du lieu rendent la visite de
Tonina obligatoire...
On continue à boucler la boucle, et on arrive à
Agua Azul, un ensemble de plusieurs cascades qui forment des bassins qui se jettent l’un dans l’autre. On indique à plusieurs endroits que la baignade est permise, mais le courant semble un peu trop fort. Pour les adultes, va encore mais pour les enfants je dirais, non. Grosse, grosse présences des vendeurs du Temple, mais beaucoup de cuisine de rue disponible. On peut y passer un bon moment de détente surtout si la journée est chaude.
Arrivée à
Palenque, puis vol de retour vers
Mexico le lendemain. Si jamais vous prenez un vol vers
Mexico, faire exprès de regarder par les hublots pour voir les volcans Popo et
Iztacchihualt. Profitez-en avant d’amorcer la descente vers
Mexico, là où le ciel est jaunâtre en permanence.
58 jours en vadrouille dans la très grande région de
Mexico
Bon, je vois que je m’épivarde, m’épivarde. Je vais essayer de faire plus court.
[
Mexico–
Teotihuacan: Faire en sorte d’être seul sur le site est impossible. Essayez quand même d’être sur les lieux à l’ouverture (l’offre de chambres est importante dans la ville éponyme), car les visiteurs en provenance de
Mexico arrivent souvent en masse, mais rarement avant 10/11h00.
Donc en théorie, vous pourriez avoir le site à peu près pour vous durant 30 minutes à partir de l’heure d’ouverture. Gardez la visite du musée pour la fin de votre visite. Celui-ci mérite amplement la visite (2 heures minimum pour un AVP). Si vous n’êtes pas trop coincé par le temps, je vous dis 2 jours pleins, ou alors goinfrez-vous et risquez le trop-plein en une journée.
On a privilégié la formule suivante: arrivée à Téo vers midi, achat des billets pour le spectacle son et lumière du soir même, visite du site le lendemain à l’ouverture des guérites, et visite du musée 2 heures avant la fermeture du site.
Le spectacle en valait la peine, même si le tout aurait pu être un peu plus professionnel... L’équipement remis aux visiteurs était manifestement passablement usagé. La vitre de plusieurs écrans de baladeurs était craquée. Certains n’avaient pas été rechargés, et certains écouteurs étaient dépourvus de mousse, donc inconfortables sur les oreilles. Finalement, on a trouvé chaussure à notre pied...
L’écran de projection du spectacle est... la pyramide du soleil elle-même. Audacieux, c’est le moins qu’on puisse dire... L’histoire racontée en images et en sons est un peu convenue, mais néanmoins digne de visionnement.
Avant la projection proprement dite, les visiteurs sont conviés à visiter à pied la section qui se trouve à gauche de la pyramide du soleil. Plusieurs projecteurs de couleurs s’allument dès que les visiteurs approchent, et s’éteignent après un certain moment. Pas de flânage sur un site en particulier ou vous vous retrouverez seul dans le noir de la nuit...
Il semble que ce spectacle ne soit pas offert tout le temps, donc se renseigner en temps et lieu.
Rares sont les sites archéologiques mexicains où des guides professionnels, d’autres plus ou moins bien renseignés, apprentis guides, et faux guides ne sont pas présents. Difficile de s’y retrouver dans ce salmigondis. Personnellement, je préfère les infos trouvée (et imprimées) sur le Net, mais je dois dire qu’à 2 occasions, je me suis subrepticement inséré dans un groupe pour bénéficier de commentaires de première classe.
Le scénario est invariable. Ils/elles sont généralement en très petits groupe (2 à 10 personnes), sont souvent habillés en
Indiana Jones (ils ont de l’argent, ont souvent voyagés, sont assurément des initiés, au minimum, et souvent des AVP purs et dures, et ça paraît juste à les voir), transportent du matériel photo passablement haut de gamme, écoutent religieusement le guide, et ne parlent jamais entre eux pour de rien manquer des commentaires.
Quand ils sont repérés, c’est le moment de prier Quetzalcoatl ou autre... Ils sont Français, Amerloques, British? Gros lot! Allemands, Néerlandais, Suédois? Meilleure chance à la prochaine visite. Rien de raciste, c’est juste que je comprend pas ces langues...
Teotihuacan-Tulancingo-Papantla-
El Tajin:
On a quitté Téo un peu tard, car je voulais jeter un dernier coup d’œil à cette splendeur. Tulancingo n’était qu’une étape coucher, car on a quitté vers midi. La traversée de la nouvelle autoroute fut une agréable expérience: plusieurs tunnels, un viaduc très impressionnant, de supers paysages de montagne (la Sierre Madre orientale). Le seul bémol: les péages qui totalisent environ 500P. Le trajet fait environ 02H45 (cuota=payant) et la (libre=gratuite) près de 6 heures...
Papantla est une ville agréable. Beau zocalo, et quelques très bons restos. Il fait chaud, cependant, mais la (petite) piscine de l’hôtel Tajin a répondu à l’appel! Bon rapport qualité/prix.
Un mât de Voladores est installé devant l’église. Il faut vraiment, mais alors là vraiment pas avoir froid aux yeux pour pratiquer cet exercice. Je soupçonne que toutes les équipes composées de 5 hommes qui pratiquent ce spectacle sont soudées depuis des décennies. Il faut avoir une confiance dans le matériel (un mât de 30 mètres, quand même), les cordes, et une foi aveugle envers ses coéquipiers pour réussir ce tour de force. Si vous n’allez pas au
Veracruz, vous pouvez quand même les voir au musée d’anthropologie de
Mexico.
Le spectacle est époustouflant, POINT. La synchronie de ces artistes est inusitée, et sans doute que seule une très longue expérience de cet exercice permet de donner l’apparence que le tout semble facile et couler comme de l’eau.
Soyez pas chiche quand on passera le chapeau, ils le méritent amplement d’autant plus que les touristes mexicains ne sont pas très généreux de nature envers les artistes de rue...
La ville est la capitale de la vanille mexicaine. En effet, la vanille est originaire du
Mexique, et pas d’ailleurs même si on la retrouve plantée dans tous les coins du monde...
Saviez-vous que 99% de la «vanille» liquide vendue sur cette planète n’en n’est pas? C’est pas moi qui le dit mais la reine de la vanille, Mme. Patricia Rain (
www.vanillaqueen.com/). Je suis presque autant vanille que AVP, alors je suis un converti de Pat. Elle a été assez chic pour me donner le nom de son principal importateur Mexicain qui réside (non, mais quelle coïncidence...) à Papantla. C’est un homme assez occupé, mais il a trouvé le temps de me recevoir. Il accepte de vendre de la (véritable) vanille liquide ou en gousse.
Cependant, il vend un minimum de 1 kg. Les prix vont de 250$us à 400$us le kilo (qualité standard à supérieure). La vanille liquide fait 309P le 250 ml. La vanille liquide a fait des miracles dans une recette de biscuits. À utiliser avec parcimonie, cependant...
Je peux pas vous en vouloir de succomber aux chants des sirènes mexicaines, car l’offre de prétendue «vanille» liquide au
Mexique est vraiment importante, mais sachez pour votre bien que vous allez acheter un liquide parfumé à la vanilline, et non de la vraie vanille liquide. Je peux vous donner le courriel ou téléphone de M. Valencia, mais encore une fois il ne fait la vente que d’un minimum de 1 kg de gousses ou 2 bouteilles.
El Tajin est un site majeur, mais malheureusement peu visité situé à moins de 15 km de Papantla. Les infos glanées sur le Net semblaient alléchantes. Ben moi, je vais le dire sans me gêner :
El Tajin, c’est G-É-N-I-A-L !!!
Le site est somptueux, et les différents bâtiments sont situés non loin les uns des autres. La forme de l’ensemble est conventionnelle, mais le style des Totonaques était différent des autres peuples autochtones, tout en étant apparenté. Les pommes tombent jamais loin du pommier... Les pyramides dites «à niches» représentent un style architectural unique, et on ne peut que se demander encore et encore ce à quoi elles ressemblaient à l’origine, lors de la construction/inauguration.
Même si le site est calme et forestier (pas de panorama), il en ressort un sentiment de spiritualité, presque de béatitude surtout si vous êtes seul sur le site comme ce fût (encore) notre privilège. Musé adjacent.
En route vers
Tula:
La zone archéologique de
Tula/To (l)lan est impressionnant même si elle est située dans une vaste vallée dégagée et aride sans véritable panorama. La vue d’une raffinerie (?) au loin gâche un peu le spectacle, mais cela ne devrait pas gâcher le vôtre. C’est sans aucun doute un site important dans l’histoire mexicaine (peuple Toltèque). Le site est spectaculaire, et vaut assurément le détour si vous êtes dans le coin. Musé adjacent.
Dans la grande région, on retrouve aussi les différentes villes dites «coloniales» incarnées en
San Miguel de Allende,
Guanajuato et
Zacatecas.
San Miguel est TRÈS touristique, et sa population comprend une forte proportion de «snow birds » faisant en sorte que l’offre touristique (hôtel, restos, musées, boutiques etc...) est très importante. Trop à mon goût, cependant. Par contre, un bel artisanat se démarque, surtout les articles de cuir provenant des environs de la ville de Leon.
J’ai aimé visité un musé privé (mentionné dans les guides), et situé dans un hôtel pour gringos argentés, car sa collection de masques mexicains est très bien garnie, et j’affectionne beaucoup les masques de bois. Faites aller vos yeux pour trouver l’info.
Sa voisine,
Guanajuato, jouit d’une situation géographique enviable même si elle représente un épouvantable casse-tête pour les touristes motorisés. Encore une fois, mononcle Marc à la rescousse!
Il y a un hostel (très simple, mais propre et avec cuisine et frigo) du nom de Casa del tio qui est situé dans un emplacement idéal dans la ville. Si vous avez votre voiture, rendez-vous à l’hôtel Hacienda de cobos, calle Padre Hidalgo 3 y Avenida Juarez 153, tél : (473) 73 2 92 70 (même proprio pour les 2 endroits).
Ils vous offriront le stationnement gratuit si vous avez déjà une réservation au Casa del tio.
D’ailleurs, cet hôtel n’est pas véritablement beaucoup plus cher que le Tio, et est également central. Y demeurer ou y laisser la voiture vous exemptera d’un mal de tête assuré. Ville beaucoup trop touristique (Mexicains +++, gringos ++) à mon goût, mais très jolie. J’ai fait un effort pour y rester 3 jours mais ce ne fut pas une épreuve, loin s’en faut...
Zacatecas: plus loin, mais beaucoup moins touristique que ses sœurs... Des efforts certains sont faits pour rénover le Centre-ville, et les quartiers avoisinants. Les 2 frères Coronel, Rafael et Pedro ont joué un rôle artistique important dans la ville. Le second a fondé un musée d’art contemporain avec une collection d’estampes de plusieurs peintres européens connus, le tout mis en valeur par un dispositif muséologique très moderne. Dans un autre bâtiment de la ville, Rafael a laissé une collection de masques vraiment très impressionnante. Les amateurs avertis seront aux anges, car les masques sont véritablement légion. Tous les styles, formes et régions du pays sont représentés. Une très belle visite.
Los dorados de villa est un resto bien connu de la ville. La porte d’entrés est souvent verrouillée, et étrangement, le personnel vient régulièrement jeter un coup d’œil aux clients agglutinés sur le trottoir mais sans mot dire... Le secret? Tirez la cloche située en haut près de la porte pour manifester votre présence. Un moment donné, on vous demandera le nombre de convives... Pas un centimètre des murs n’est exempt de cadres, fleurs, affiches, vieux instruments de musique ou antiquités. Présence d’un pianiste. Une agréable surprise: le guacamole était délicieux, probablement le meilleur mangé au
Mexique... Pourtant, on était loin d’Uruapan???
En route pour
Morelia. Gardez les 2 yeux ouverts, car le paysage est magnifique. Beaucoup d’eau, des lagunes, des montagnes, des sites arides, une autoroute qui passe en plein milieu d’un lac très étendu etc...
Morelia vaut bien le détour. Rien qui m’a particulièrement marqué, cependant. Le zocalo est bien aménagé, et la cathédrale est impecavec une façade remarquable. Il y a aussi les restes d’un aqueduc qui parcours une partie de la ville, ce secteur est tranquille, et presque bucolique. Juste une belle ville.
En route pour Angangueo pour les papillons monarques, de vieux amis qui viennent butiner nos asclépiades de temps à autre.
Arrivé à Sierra Chinque, ce fut une perte de temps. Peu de papillons présents. Rien pour écrire à sa mère, vraiment.
On fait un 180 degrés puis on met le cap sur Angangueo dont on fait le tour rapidement, trop rapidement. On aurait dû pousser jusqu’à El Rosario, car on aurait été plus proche des papillons, mais on savait pas...L’hôtel du zocalo étant très potable, on y passe la nuit avec l’intention de quitter le lendemain à l’heure des poules pour rejoindre El Rosario.
L’offre hôtelière d’El Rosario est suffisante, et on aurait pu y passer la nuit, mais par contre Angangueo était plus typique, et beaucoup moins besogneuse... À vous de choisir. On stationne la voiture, l’endroit est vide. On emprunte un trottoir de béton étendu où sont flanqués une multitude de kiosques et boutiques à donner le tournis. Heureusement à cette heure hâtive, tout est désert.
On paie le droit d’entrée, et un homme passablement âgé vient à notre rencontre. Il s’appelle Luis, et s’offre de nous accompagner jusqu’au lieu de repos des papillons. On pourra lui donner ce que l’on voudra, dit-il. Marché conclu.
Se mettant en route, on voit que l’on peut se rendre chez les papillons avec l’aide d’un cheval, des canassons plutôt. On choisit la marche. Il s’agit d’une bonne grimpette d’environ 40 minutes (certains prendront plus ou moins de temps). Le chemin est bien tapé, marqué. Pas de danger de se perdre sauf peut-être à un carrefour.
Arrivé au lieu dit, Luis nous montre les «essaims» de papillons accrochés aux gros conifères. Quand les monarques ont les ailes déployées, leurs couleurs sont vives, avec de l’orangé, dunoir, et du blanc. Quand les ailes sont refermées, les couleurs sont passablement ternes, un ton grisâtre pas très joli.
Quand ils dorment, et sont suspendus en grappes, c’est ce ton de gris terne que l’on remarque... On a juste hâte qu’ils se réveillent pour les voir enfin dans toute leur splendeur.
Luis est un vrai pro, et nous positionnent juste au-dessous des papillons. Silencieux, et immobiles, nous avons le sentiment de ne pas les déranger. D’ailleurs, ils dorment du sommeil du juste à cause du temps frais.
Luis nous dit du même souffle que les gardiens seront ici dans environ 15 minutes, qu’ils installeront de larges rubans de plastique comme sur les scènes de crime, et que les visiteurs seront parqués à l’extérieur des cordons, et que personne n’aura un aussi bon point de vue que celui qui est le nôtre pour les 14 prochaines minutes...
Éventuellement, les gardiens arrivent, et effectivement délimitent les endroits où les visiteurs peuvent circuler. Nous avons eu de la chance!
À mesure que le temps passe, et que le soleil réchauffe l’air ambiant, les papillons sortent de leur torpeur et virevoltent dans toutes les directions. Oui, c’est un spectacle magique de voir ces millions de papillons voler sans nous craindre. Un spectacle inoubliable, et un déplacement qui en vaut largement la peine.
On continue sur la même route, car la carte touristique remise à
Morelia (très bien faite, d’ailleurs), et qui englobe tout le Michoacan, indique un site archéologique, celui de San Felipe de los Alzati.
Pour un vrai de vrai AVP, il n’existe pas de sites archéologiques secondaires ou même tertiaires. Nous aimons tous nos «enfants» du même amour inconditionnel, mais comme dans la vraie vie, il existe aussi des «parents» indignes que l’on devrait dénoncer aux autorités...
Dès que le site est annoncé sur le panneau routier, compter un maximum de 500 mètres pour apercevoir un abri bus bétonné doté d’un toit de tôle. Juste en face de cet abri, ce trouve pas vraiment une route, mais un large chemin bien dégagé. Engagez-vous sur ce chemin. Vous serez derrière une clôture mi bétonnée mi grillagée qui abrite une école. Suivez la route qui grimpe mollement pour environ 2 km, et vous arriverez au stationnement du site archéologique.
Une légère grimpette vous amène au sommet de la pyramide principale. Le panorama qui s’offrira à vous est vraiment enchanteur, et merveilleux: des montagnes à perte de vue. L’emplacement du site est lui-même d’une grande quiétude. La visite de l’endroit en vaut la peine si vous êtes dans le coin.
Sur une carte, on comprend qu’il n’y a pas d’autres liens routiers dans les parages, car le panorama est remplit de montagnes monstrueuses mais enchanteresses. Le trafic est quand même important sur cette route, et vaut mieux trouver un lieu sûr, et arrêter la voiture plutôt que de risquer l’accident en insistant trop pour regarder ces belles montagnes...
Après San Felipe, Tuxpan, Hidalgo, et San Pedro on arrive dans une région où l’activité géothermale est très importante : los Azufres. Les lacs et les sources thermales sont très nombreux dans le coin. C’est un lieu de villégiature apprécié des mexicains, et les «balnearios» (piscines d’eau chaude) sont nombreux. Nous avons jeté notre dévolu sur le balneario Dona Celia tél : 01 (786) 154 14 69 Pas d’adresse postale, mais plusieurs gros panneaux dissimulés sur la route annoncent sa présence.
5 piscines, glissoires, plusieurs «cabanas», resto (ouvert jusqu’à 18h00), petits prix. Les enfants vont adorer. Zéro gringo, 100% Mexicano, On a beaucoup aimé! Profitez de votre présence dans la région pour voir les très importantes installations de production d’électricité (vapeur d’eau chaude) du coin.
Retour sur l’autoroute située pas trop loin, passage vers
Morelia pour rejoindre finalement
Patzcuaro, de même que le lac du même nom. Le séjour dans cette ville est fort agréable : hôtels, restos, zocalo superbement aménagé (assez rare dans le pays) et artisanat plutôt haut de gamme. Nous avons fait le tour du lac, et avons bien aimé visiter l’important site archéologique de Tzinzuntzan, de même que les sites archéologiques disséminés près du lac.
On quitte ensuite pour Uruapan, autoproclamée : Capitale mondiale de l’avocat. Ma foi, c’est plutôt vrai compte tenu des innombrables plantations d’avocats dans la région, et des multiples entrepôts frigorifiques de la ville. Bien pourvue en banques, restos, hôtels, mais le parque nacional Barancadel Cupatitzio est vraiment le bijou de cette agglomération.
Il s’agit d’un très grand parc urbain qui regroupe une végétation luxuriante grâce à un cours d’eau impétueux qui le traverse de part en part. Marcher dans ce parc m’a fait oublier bien de petits soucis. Il y a malheureusement beaucoup de vendeurs du Temple, mais les jours de semaine semblent être beaucoup plus tranquilles que la fin de la semaine. Les enfants vont adorer. Il y a un élevage de truite qui m’a fait saliver... Si on avait eu une cuisinière à l’hôtel, j’en aurais pris deux.
Prochaine direction: volcan Paricutin.
Avons pris une chambre au complexe hôtelier des autochtones du village de Angahuan qui organise le parcours vers le volcan et/ou vers l’église figée dans le champ de lave solidifiée. Ils font aussi la location de chevaux, et fournissent aussi le guide. Ils font en plusresto, et la bouffe était très bonne.
Il s’agit d’une expédition qui dure la journée. J’ai trouvé l’aventure légèrement éprouvante à cause d’un seul élément. Tenez vous bien: les selles des chevaux sont en...bois sans aucune couverture en laine ou autre tissu ou rembourrage, et naturellement mon cul était en compote sur le retour. De mémoire, j’ai mis le pied à terre environ 60 minutes avant la fin du périple, et j’ai parcouru le reste du trajet à pied dans + ou – 10 centimètres de poussière.
En parlant de poussière... Toute la région a reçu beaucoup de poussière lors des éruptions, et celle-ci a fait en sorte que la végétation est luxuriante, cependant il n’y a pas vraiment de gazon ou de couche de terre, alors tout est poussière, poussière et poussière. Ais-je mentionné qu’il y avait BEAUCOUP de poussière PARTOUT ??? Les chevaux marchent dans la poussière, et font lever la poussière, vous respirez une bonne quantité de poussière, et surtout vos vêtements seront imprégnés de la chose jusqu’à saturation... Prévoyez des vêtements de rechange.
Il n’y a aucune boutique dans le coin. Apportez toute votre eau/jus. Prévoyez aussi un lunch léger, et des tablettes énergétiques. Si vous quittez à 09h00, et prévoyez visiter l’église dans la coulée de lave (oui, madame : c’est très, très impressionnant!), vous ne serez pas de retour avant 17h00.
Bon, je vous raconterai pas en détails la montée au volcan et tout le tralala, mais sachez que la montée pourrait être ardue pour certains, mais que la descente défrise en pas pour rire!
Pour les non-initiés en vulcanologie, sachez que le basalte solidifié est très coupant. Vous ferez donc éminemment attention quand vous marcherez sur celui-ci pour vous rendre d’une partie de l’église à une autre.
Si vous êtes dans le coin, c’est une randonnée que je vous recommande chaudement, car c’est vraiment dépaysant, et passablement unique en son genre.
Ensuite, une long trajet en voiture et une longue journée en terrain montagneux en perspective: Angahuan vers Playa Azul sur la côte du Pacifique. En ce qui me concerne, je trouve cela pas mal éprouvant de passer de la fraicheur de la montagne à la chaleur accablante de la mer surtout quand cela se fait en quelques heures. Ah!, les vacances, c’est pas toujours reposant...
On s’est arrêté quelques instants à Lazaro Cardenas. Les importantes activités portuaires font bien vivre la population, semble-t-il. Plein de grandes surfaces : Walmart, Sam’s club, et un grand mail climatisé, youppi!
Agua Azul est moche, mais au moins c’est loin d’être
Cancun. Avons décidés de coucher là, mais on savait que le lendemain on se dirigerai rapidement vers Maruata.
Belle petite localité que cette bourgarde. La plage est magnifique, et quasiment déserte en cette période de l’année (fin février). Il y a un centre «éco-turistico» (le seul de l’endroit). Vous n’avez qu’à demander, on ne peut pas se tromper. Les chambres sont situées sur un escarpement rocheux. Puisque c’était pratiquement désert, on a eu le choix des chambres. On a décidé de se payer la traite, et de dépenser une somme folle (400P/nuit/chambre), et de prendre 2 chambres avec terrasse commune, la 5 et la 6. On s’est sentis comme des nababs pendant 4 jours... La vue était vraiment exceptionnelle, et l’endroit agréable à souhait.
Le centre fait aussi tous les repas pour un rapport qualité/prix très raisonnable. Vous pouvez même commander vos menus à l’avance. Il y a une petite épicerie dans le village, mais rien de complet. Puisqu’on avait fait les provisions AVANT l’arrivée, il n’y a pas eu de soucis à ce sujet.
Je soupçonne que Maruata doit être prise d’assaut à certains moments de l’année, mais au moment de notre passage, c’était super calme. Rien pour nous déplaire. La seule fausse note: sur la plage, pas de palapas ou de table/chaises en location.
On a emprunté des chaises au voisin, et on s’est protégé du soleil grâce au toit du commerce voisin puisque celui-ci était fermé. Hôtel et plage étaient parfaites. Recommandé.
Puisque qu’on avait entendu parlé d’en endroit nommé Troncones dans le Guerrero voisin, on s’est dit: pourquoi pas? Un autre petit arrêt à Lazaro Cardenas pour les courses, et puis 60 minutes plus tard on arrivait à destination.
Le village a le mot gringo tatoué sur son front, mais au moins c’est loin d’être
Cancun... On a trouvé un endroit nommé: Casas Gregorio (httpcasasgregorio.com). Petite piscine avec palapa, plage large et longue, très propre. Les couchers de soleil sont magnifiques. Le proprio d’origine américaine est très serviable, et pas compliqué. Il loue 2 magnifiques studios à prix élevé, mais il a aussi 2 chambres avec 2 lits doubles superposés, S de B. et frigo dans la chambre.
Surprise : entre les 2 chambres, il y a une cuisinette toute équipée. En pleine saison, on a payé 800P par nuit. Un prix exorbitant pour nous, hum... mais compte tenu de la prestation fournie, on a pas rouspété.
Un camion de fruit/légumes passe (presque) à tous les jours dans la rue. Même chose pour la poissonnerie ambulante sur 4 roues. Il y a plusieurs restos au village.
Un agréable séjour à Truncones. Puis une virée de quelques heures à Zihuatanejo.
On a cherché toutes les routes disponibles pour remonter plus au nord en zone montagneuse pour rejoindre
Taxco. On nous a parlé de l’autoroute du soleil qui relie
Acapulco à
Mexico. On nous a surtout découragé de prendre la route 134 qui mène justement dans le coin de
Taxco. On nous a tellement répété de long en large (mais surtout en mal) à propos de cette route, que notre esprit de contradiction s’est mis en marche!
Ouais... on allait passer par là. Il y a une station d’essence (sur la route 200) juste avant d’emprunter cette route. Ça serait très sage de faire le plein, car il n’y a pas d’essence avant le kilomètre 185...
J’ai savouré à plein parcourir cette route sinueuse à souhait, mais au trafic quasi inexistant: 6 voitures et zéro camions lourds. Il y a pratiquement que des maisons isolées, et pas de véritables villages jusqu’au kilomètre 150. Ensuite, c’est la ville d’Altamirano. Les 30 derniers kms sont + ou - sur le plat.
Cette route peut être parcourue en voiture, moto, et même en vélo. Il faut seulement garder un œil sur la route ce qui peut être difficile à plusieurs occasions, car les paysages montagneux sont très nombreux et magnifiques. Le revêtement d’asphalte est bon, mais ça et là quelques nids de poule, et aussi quelques éboulis mineurs.
Je ne saurais trop vous recommander cette voie si les autoroutes vous navrent et vous laissent de glace.
Bon, Altamirano n’est pas précisément une belle ville (loin s’en faut) mais elle est quand même bien fournie en services de toute sorte. Nous avons passé la nuit à l’hôtel Aries situé au 102 Benito Juarez.
Et puis en route pour
Taxco. Si circuler à
Guanajuato est extrêmement difficile, pour
Taxco c’est l’enfer sur terre! Les rues sont tellement pentues que seules les petites voitures peuvent y circuler sans heurt. Un conseil: trouvez vous un stationnement public ou payant, et laissez la voiture pour toute la durée de votre séjour. Les «colectivo» sont nombreux, efficaces et pas chers!
Taxco est populaire avec les gringos, mais encore plus avec les Mexicains. La promiscuité près du zocalo est effarante surtout le soir, car la vie culturelle est pétillante. Des fois, on manque d’adjectifs dans un document aussi long...
On vend des trucs en argent à
Taxco, beaucoup de bijoux, bibelots etc... Si vous ne trouvez pas chaussure à votre pied, c’est que vous êtes particulièrement difficile à satisfaire. Les vendeurs du Temple sont plus nombreux que les touristes, et se faire harceler jusque dans la rue est déplaisant, mais la vieille ville est tellement belle!
Ensuite, en route pour les grottes de cacahuamilpa (cacahuète, c’est plus court et très
approprié, car les cacahuètes: c’est mexicain!
Bon, la visite guidée est obligatoire, mais on peut la court-circuiter assez facilement. C’est certain que si vous aimez les commentaires nuls (et ils sont légion) du genre: à-droite-le-stalagmite-ressemble–à-une-bouteille-de-champagne-non?, suivez le troupeau. Si vous détestez, suivez mes instructions.
Lors du premier arrêt, s’arranger pour être les premiers à l’avant du groupe. Quand le troupeau se remet en marche pour la 2ièmeétape, marchez plus rapidement que lui, et ne vous arrêtez pas à la seconde étape. Continuez lentement, mais volontairement pour environ 800 mètres. Jusqu’ici vous marchiez sur un trottoir surélevé et éclairé. Quand vous arriverez à une jonction avec un escalier, allez dans cette direction (vers la droite) pour un autre 600 mètres (oui, le réseau de grottes fait 1,4 km).
C’est certain que si vous avez eu le réflexe AVP et qu’une lampe de poche ou frontale vous accompagne, alors vous serez encore plus à l’aise dans cet environnement plutôt sombre, et vous pourrez éclairer les différents structures à votre guise.
Il n’y a pas de limite de temps une fois rendu dans les grottes, et nous avons rencontrés plein de gens, (seuls ou en très petit groupes) qui faisaient la visite tranquillo. Impossible de se perdre, car le trottoir est continu, quelques fois avec balustrades quand il y a présence d’escaliers, toujours faciles à monter ou à descendre.
Pas d’accès pour les chaises roulantes malheureusement. Il y a même des toilettes à l’intérieur des grottes.
Nous avons trouvé la visite super intéressante, mais 2,8 km à marcher, c’est quand même un peu long alors prévoyez des grignotines. À l’extérieur, l’offre alimentaire est très importante.
Une chose de vraiment, vraiment certaine: les enfants vont adorer!
Bon, on nous avait parlé de la ville d’Olinala (Guerrero), comme d’un endroit pour l’artisanat. Comme c’est «hors des sentiers battus», c’était donc fait pour nous!
Dès que l’on quitte l’autoroute du soleil, on entre dans un autre monde... Soudainement, il n’y a aucune voiture en avant ou derrière la nôtre, et plus on s’éloigne, et plus les paysages sont désolés, morcelés, arides et quand même passablement montagneux. À environ 50 kms d’Olinala, ils deviennent encore plus sublimes.
Entre-temps, vous allez rencontrer un «balneario» vraiment typico, situé juste à côté d’une magnifique rivière qui serpente à n’en plus finir, et flanquée d’escarpements rocheux: c’est le balneario ecoturistico de Papalutla. On était pas supposé coucher là, mais comme ils disent: l’occasion fait le larron!
Plusieurs piscines, quelques cabanas très correctes pour un coucher avec la possibilité de manger sur le pouce jusqu’à 18h00 (vaut mieux prévenir les dames d’avance, cependant). Avons beaucoup aimé notre séjour de quelques heures à cet endroit totalement désert après 18h00, car les clients quittent pour retourner chez eux. Ma foi, il doit y avoir peu de gens qui passent des jours ici. Manifestement c’est un balneario local pour les locaux, car trop éloigné pour intéresser les gringos... Donc, 100% mexicano. Tant mieux...
Olinala possède une école d’enseignement des techniques de l’artisanat ([lien "http://www.icatolinda.webs.com. Ils sont aussi sur face de bouc, mais comme je ne suis pas face de bouc, impossible pour moi d’aller y faire un (vrai) tour.
On a fait une visite guidée détaillée de l’école, accompagnés d’un professeur qui nous avait pris sous son aile.
On a visité tous les ateliers : peinture, laque, sculpture sur bois, fabrication de masques, fabrication de plateaux, etc... et avec notre proverbiale bonne chance (qui ne nous quitte jamais sauf quand on rencontre un policier corrompu qui nous a «mordu» ( (la fameuse mordita mexicaine...)) nous avons été super choyés, et on a même pu visiter la salle aux trésors de l’école. La pièce était remplie des plus belles œuvres crées par les étudiants ou par des professeurs.
J’étais comme un enfant dans l’atelier du Père Noël. Que des objets magnifiques dignes de figurer dans notre... maison. Malheureusement, ma bourse n’est pas sans fond sinon j’aurais fait un raid digne de Genghis Khan...
On s’est plutôt limité aux quelques échoppes de la ville, où nous avons achetés plusieurs des célèbres plateaux laqués pour une bouchée de pain.
Ensuite, en route pour
Oaxaca.
Je vous avertie tout de go, je perd tout sens critique quand je parle de cette ville que j’ai beaucoup, beaucoup aimé. Vous voilà avertis.
Nous avons choisi l’hôtel Posada el Chapulin au Aldama 317, hotelchapulin@hotmail.com tél : 52-6 16 46. Les hôtels, c’est vraiment pas ça qui manque dans la ville: pour tous les goûts, pour toutes les bourses. Éminemment sympa et serviable, Adrian nous prêtait son stationnement en face de la posada, et allait garer sa voiture plus loin. Difficile de faire plus chic que ce type: il nous a même permis d’utiliser son frigo perso! N’oubliez pas de lui demander un exemplaire de sa carte recto du centro et de la grande région de
Oaxaca au verso.
Pour le remercier de ses attentions au cours de notre séjour, je lui ai remis quelques échantillons de produits de l’érable, et aussitôt, il nous a donné des mignonettes de mezcal.
Bon, je vais pas aller dans les détails, car il y a beaucoup, beaucoup trop à dire (de bon) sur cette ville.
En bon AVP, je me suis précipité au musée Tamayo Les guides touristiques laissent entendre que le musée «compte quelques pièces remarquables». C’est vraiment n’importe quoi! car, tout le musée recèle d’objets précolombiens de grande beauté. Jamais rien de mineur pour un AVP, c’est vrai. Mais franchement, je n’exagère pas...
Tamayo était un artiste, et les pièces qu’il s’est procuré le démontrent haut la main. Vraiment des pièces sinon uniques ou à tout le moins fort intéressantes. La disposition muséologique manque un peu de rigueur, comme toutes ces vitrines placées trop haut ou trop bas pour le regard. Je ne sais pas si c’était lendemain de fête pour le personnel, mais plusieurs vitrines étaient barbouillées de doigts sales.
Les responsables du musée ont fait traduire certaines descriptions en langues étrangères. Celles-ci sont disponibles sur des présentoirs juchés sur les murs, près des vitrines. Les résultats, du moins pour celles rédigées en français, ne sont pas bons du tout. Du pur charabia. Même Google translate aurait fait mieux...
Le musé est relativement petit, mais les objets exposés sont de première qualité. Véritables AVP ou juste curieux d’objets précolombiens, précipitez-vous!
Le muséo de las culturas de
Oaxaca est également un must. Belle architecture pour cet ancien couvent. Les 4 premières salles sont consacrées aux temps préhispaniques. Un régal pour les yeux. Là aussi, de très belles pièces sont présentées (si elles n’ont pas été prêtées à d’autres musées, Grrrr !). L’endroit est magnifique, et la disposition muséologique impeccable. Les autres salles sont OK, mais je n’ai pas visité, car les bondieuseries me laissent de glace...
Comme pour le Guerrero, beaucoup d’artisanat dans cet état. C’est souvent les carpettes et les alebrijes qui dominent, mais ne faites pas la gaffe d’acheter en ville, faut plutôt aller choisir votre carpette en périphérie : Teotitlan del Valle, par exemple ou alors le marché public de Tlacolula, mais évitez Santa Ana del Valle, car s’il y a des tisserands dans cette agglomération, il n’y a aucune salle de montre.
Le marché est très typico, vraiment. Il vaut amplement une visite. Quelques fois, les prix sont affichés sur de minuscules étiquettes accrochées aux carpettes. Votre première offre devrait être au moins de 50% inférieure. Passé 15h00 est une bonne heure pour les négociations de dernière minute...
À Teotitlan del Valle, près d’une vingtaine d’ateliers avec salles de montre. Par contre plusieurs métiers à tisser sont «cachés» dans les maisons privées.
«Casa Cruz» située au Juarez 190 fait dans le très beau, et le très cher. Vous cherchez une carpette qui sort vraiment de l’ordinaire, élaborée avec des matériaux nobles et vos poches sont sans fond?, alors c’est l’endroit à voir.
«Bug in the rug» (très hispanophone, comme nom, vous trouvez pas?) située au Hidalgo 30, fait dans les grandes, et très grandes carpettes. Un savoir-faire évident, mais les proprios fréquentent trop le marché US, et les prix sont conséquents...
«Casa Encanto» située: Intrada a Teotitlan km 2, 01- 951 166 61 47, encantorugs@hotmail.com. Pour la famille Gutierez, l’art passe avant, et les pesos après. Styles conventionnels, mais beau travail. Selon moi, le meilleur rapport qualité/prix des innombrables ateliers visités.
Par contre, en cherchant bien, et avec beaucoup de chance, nous sommes tombés sur LA perle rare. On visitait les milliards de boutiques de
Oaxaca, quand on est tombé sur une carpette avec des motifs et couleurs qui nous plaisaient. Malheureusement, la carpette était trop petite. Un rappel: les boutiques de la ville ne sont que des négociants, de vulgaires intermédiaires. Pourquoi s’adresser aux saints quand on veut parler à Dieu, hein?
On réussit à apprendre le nom de l’artiste: Maria Garcia, mais pas plus. On quitte la boutique, on revient plusieurs jours plus tard, et on zieute encore longuement ladite carpette. Une femme nous aborde, c’est la tisserande elle-même. Pourrait-elle nous faire la même carpette, mais en plus grand ? No problema, qu’elle nous répond. Combien de temps? 2 semaines. On signe où, chérie?
Elle nous apprend que SES carpettes sont généralement vendues 40% de plus en boutique... et qu’elle va nous faire un prix. Pour une capette 2m X 1.5M = 6000 P. Un prix fort raisonnable. Nous avons les coordonnées de cette dame.
Vraiment pas difficile de bien manger à
Oaxaca, mais franchement plusieurs restos sont chers pour la qualité servie... Suffit de chercher, cependant. Juste un mot pour signaler un resto à peu près italien, pas cher avec du vin (Chilien) pas cher. J’ai aimé la pizza.
Ne me rappelle plus du nom, mais facile à trouver. Plantez vous devant les lettres qui forment le nom de la ville. Je vous indique pas où. Quand vous êtes devant, le resto se trouve à gauche à un mètre...
Bon, redevenons AVP un tout petit peu... Que dire de plus que les livres sur
Monte Alban? Rien, en fait. Être à
Oaxaca, et ne pas visiter ce site c’est comme ne pas manger un seul plat «mole» durant son séjour dans cette ville... Cela ne se fait tout simplement pas...
C’est la même chose pour Mitla et Yagul. Même si j’ai vadrouillé les 3 sites en extrême profondeur, j’ai une place dans mon cœur pour Yagul. Beaucoup moins visité, un panorama à couper le souffle, surtout si vous savez EXACTEMENT où vous positionner pour admirer les environs. Montez jusqu’au promontoire dans la colline, si vous avez ce qu’il faut...
Puisque je déteste faire de la plage, et que j’ai été «obligé» d’en faire sous peine de me faire couper des sites archéologiques à venir, alors je ne vous en parle pas... C’était dans le
Oaxaca, et les guides touristiques vous renseigneront mieux que moi. Par contre, j’ai adoré descendre de la montagne pour arriver au littoral. Beaucoup de délicieux miel en vente en chemin.
Retour à
Oaxaca pour un dernier court séjour (fallait bien aller chercher la carpette, non?) Et puis, pas mal de route pour se rendre à Oriental, une ville idéalement située pour aller visiter le super-impressionnant-fantastique-incontournable site de Cantona.
La ville est quelconque, même si j’ai senti que son passé devait avoir été à mille lieux de sa déchéance (toute relative quand même!) actuelle. Il y avait un gros truc en construction à 2 pas de cette ville. Usine de voitures? No se, mais l’avenir s’annonce meilleur...
Le seul hôtel potable de la ville s’appelle le Cristal. Avertissement : je me rappelle plus très bien de l’orthographe, mais il s’agit bien du nom avec peut-être une calligraphie différente...
Juste à côté, un resto qui ne paye pas de mine, mais avec une bouffe familiale plus que potable.
Le lendemain. En route pour Cantona. Le site est «neuf» si vous me passez l’expression. Un musée moderne à proximité. Un resto situé juste en face de l’entrée du site tenu par des locaux. Bonne cuisine, mais service très lent. La qualité n’a pas de «temps»...
Bon là, faut vendre ma salade. Facile. Avons passés presque 5 heures en incluant le musée, et avons rencontrés 4 visiteurs et 6... gardiens. Le site à proprement parler, maintenant.
Commençons par le commencement, comme dirait la police (La Palice, la pognez-vous?) Il s’agit véritablement d’une ville, pas seulement d’un site cérémonial avec quelques restes d’anciennes habitations. Une vraie ville avec ses différents quartiers, des murs qui délimitaient les différents ensembles d’habitation, des emplacements pour les maisons, les jardins, les puits d’eau, les entrepôts, puis les multiples quartiers réservés aux classes dirigeantes, les différentes pyramides etc...
Il ne reste que les pierres (en quantité monstrueuse, cependant. On se demande vraiment, où ils en ont trouvé autant...) mais toutes les divisions des différents bâtiments sont visibles, et on n’a qu’à imaginer les charpentes en bois pour deviner toutes les habitations et quartiers de cette ville. C’est vraiment très impressionnant! Un site comme un gigantesque jeu de lego (sans les couleurs) où la ville est littéralement visible sous nos yeux éberlués!
Bon, je suis quand même rendu à la 28ièmepage, et suis en panne d’adjectifs... Si près de
Mexico, vous n’avez strictement aucune raison de ne pas faire la visite, POINT.
En route vers Cuetzalan. Sur papier, ça semblait prometteur: paysages merveilleux de montagne, petites localités en chemin, et le site de Yohualichan.
Serais-je considéré indigne si je ne vous recommande pas ce village ainsi que la visite du site archéologique associé ? Coupons la poire en deux.
Si vous avez vu
El Tajin, Yohualichan en est son (minuscule) précurseur, et le site n’en vaut pas vraiment la visite. Par contre, il n’est qu’à 8 km de la ville... Si vous n’avez pas eu la chance d’admirer
El Tajin, alors vous aurez au moins l’occasion de voir ce qu’il en est d’une pyramide dite «à niches». Le jardin botanique privéest bien, également.
Pour Cuetzalan, je demeure mi-figue mi-raisin. Le village est situé sur un promontoire, le zocalo est éminemment pittoresque, mais l’humidité est difficile à supporter.
Les matinées sont souvent brumeuses et pluvieuses pour ne pas dire qu’elles «baignent dans la poisse» jusqu’ à 10h00 en matinée. Pas ma tasse de thé, mais je suis persuadé que plusieurs trouveront le tout à leur pointure...
En route pour
Puebla (sentez-vous la fin approcher? moi, oui...). Ah!
Puebla, juste 2 brins moins intéressante qu’
Oaxaca. Le zocalo est animé, et les différents cafés sont nombreux. Ce que j’ai beaucoup, beaucoup apprécié dans cette ville, c’est la visite du musée Amparo.
Il s’agit d’un musée où sont réunis à la fois des artéfacts préhispaniques (sublimes, certains étant très rares) et des salles avec des installations hautement contemporaines (art moderne). Assurément, les salles précolombiennes ont attirée mon attention, car elles en valent largement le coup, mais le reste du musée en vaut la peine aussi...
Soyez avisé de privilégier une visité avec commentaires enregistrés (appareil, et écouteurs fournis). Si je n’abuse pas trop de ma mémoire, c’était gratuit sur simple présentation d’une carte d’identité. Les commentaires audio sont pertinents, et traduisent fidèlement les commentaires écrits en espagnol. Un seul pépin : certains commentaires audio pour certaines pièces ou pour certains ensembles de pièces regroupées étaient manquant. Je dirais qu’il manque 3 ou 4 commentaires, mais bon ne boudons pas notre plaisir...
Si vous n’avez pas le temps (vous êtes en vacances, non?) ou l’intérêt pour les «reconstitutions de pièces de maison de l’époque hispanique», genre cuisine reconstituée, salon reconstitué (un truc très utilisé dans plusieurs musée mexicains), et pour les salles dédiées à l’art contemporain; soyez quand même avisés de monter sur le toit du musée pour un point de vue très, très cela sur les environs. Petit resto présent avec tables et parasols. Un sacré beau moment à passer sur une terrasse passablement étendue, et peu fréquentée.
Visite ensuite de Tlaxcala (le site archéologique), et son voisin
Cacaxtla. Le prix payé pour visiter l’un des sites vous permet de visiter l’autre gratuitement. Ils semblent reliés par un sentier/passerelle très apparent, mais il était fermée lors de notre visite. À moins qu’elle ne serve à un autre usage...
Cacaxtla possède un beau musé bien aménagé. Si vous avez un peu manqué d’admirer (la distance de visionnement est un peu trop importante) les magnifiques fresques présentes sur le site, rattrapez-vous au musé. De très belles copies.
Tlaxcala possède un monument en spirale, ce qui est assez rare à voir au
Mexique. Par contre, il nous a été impossible de bien voir les volcans Popo et Iztaccihualt tant le smog est important dans cette vallée. Meileure vue en avion...
Selon l’Inah (
www.inah.gob.mx/), le
Mexique serait l’hôte de plus de 40 000 sites archéologiques, 13 000 seraient recensés et seulement 187 seraient mis à jour et ouverts au grand public... Semble réaliste de croire que mes prochains séjours dans ce pays si attachant seront fort occupés...
Hasta Pronto,
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