Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Gwennou · 2 mars 2006 à 16:18 · 21 photos 26 messages · 8 participants · 12 728 affichages | | | 2 mars 2006 à 16:18 · Modifié le 3 mars 2006 à 15:16 Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 1 de 26 · Page 1 de 2 · 10 546 affichages · Partager 19/02/06 -- PHOTOS A LA FIN --
Alors je vais vous dire ce qu'on va faire, on va évacuer tout de suite les détails qui fachent et on n'en parlera plus, d'accord ?
Les commercants égyptiens sont parmi les gens les plus pénibles qu'il m'ait été donné de rencontrer. C'est tout un poême, de larmes essentiellement : l'un des gimmicks favoris des égyptiens du Caire qui ont un truc à te fourguer (à peu pres une personne sur deux) est : "money is nothing, friendship stays forever". La combine consiste a faire assaut d'amabilites pour t'attirer dans sa boutique, te proposer du thé a la menthe, te montrer des photos de la femme, des enfants et te faire comprendre à quel point les francais comptent dans son coeur et combien toi-même y occupes déjà une place importante. Ne rien lui acheter dans ces conditions friserait l'impolitesse et le mec compte bien entendu sur ce sentiment de culpabilité naissant pour te fourguer sa camelote. On nous a fait le coup deux fois le jour de notre arrivée : une fois pour acheter du concentre de fleur de lotus et l'autre pour une peinture d'Isis sur papyrus. De guerre lasse, j'ai fini par accepter que Khrys l'embarque a la condition expresse d'en faire cadeau une fois rentrés en France. Je ne veux à aucun prix de dorures kitchissimes au-dessus du frigo ! l'addition en Egypte est aussi l'occasion d'une lecon de choses mémorable sur le business oriental : les cacahuètes et les serviettes en papier sont payantes ! sans compter le backchich qui ne semble jamais suffisant. A titre d'exemple, j'ai donne un énorme pourboire (50 livres égyptiennes, soit 7 euros) à des chameliers pour nous avoir trimballés deux minutes autour du temple de Djeser à Saqarra. Ils nous ont alors poursuivi a dos de chameau en exigeant 20 euros !! J'ai compris que mon geste - accorder de manière discétionnaire des pourboires exorbitants - était à l'origine de ce rapport faussé entre autochtones et touristes, exclusivement basé sur l'argent. Depuis je compte la moindre piastre. Dans la même veine une triste remarque : la visite des souks au Caire ou ailleurs se révèle un moment finalement assez pénible car on n'ose pas jeter de regards trop appuyés sur un quelconque étal de peur de voir le marchand nous coller aux basques jusqu'au bout de la rue, ne s'avouant jamais vaincu et te tirant au besoin par le bras si le niveau sonore de ses protestations d'amitieé (hello my friend ! what's your name ? where are you from ? ahhh bonjour ! take a look, no hassle, special price for you, 20 camels for your girlfriend muy bonita ! etc.. etc...) n'a pa suffi à te faire deposer les armes et ouvrir le portefeuille. Même les hoteliers ne sont pas toujours fiables : le nôtre nous rendait systematiquement la monnaie amputée d'un backchich autoritaire. Il nous a aussi proposé de s'occuper lui-meme de nos réservations de train pour nous annoncer ensuite que le Caire- Louxor était complet et que nous serions contraints de passer une nuit supplémentaire dans son charmant établissement. Bien entendu, une fois rendus à la gare Ramses, l'achat des deux billets n'a posé aucun probleme. Dernier exemple de "service" largement ponctionné : une réservation de chauffeur pour la journée d'excursions aux Pyramides qui nous semblait chère (35 euros) s'est trouvée justifiée par le fait que l'un de nos arrêts, Dahchour, se situait a 80 km de Saqarra. Verification faite : 3 km. Bref, évitez le Select Hotel, qui figure pourtant en bonne place sur le "guide du routard". Reflexion faite, evitez le "guide du routard".
Voila. c'est fait ! Parlons maintenant du versant enchanteur des contrées du Nil et, pour ne rien oublier, abordons ce recit dans son ordre chronologique.
La premiere chose que nous ayons faite une fois arrivés avec Khryz dans la capitale égyptienne fut évidemment d'aller visiter le musee égyptologique. Je pense qu'il nous faudra y retourner lors de notre seconde escale au Caire dans une semaine car les merveilles qu'il renferme sont bien trop nombreuses pour être admirées en quelques heures. Ma connaissance de l' Egypte ancienne sera egalement plus affutée à ce moment-là et mon face-à-face avec ses trésors cairotes un peu moins deséquilibré. De ce que j'ai pour le moment retenu, quelques pièces exceptionnelles se détachent immediatement : Le masque d'or de Touthankamon est évidemment LA star incontounable du musée. 11 kilos d'orfèvrerie multimillénaire, or massif, turquoise et lapis-lazuli essentiellement. L'affluence est telle dans cette partie du musée que son accès est limité à 10 minutes par visiteur. 10 minutes inoubliables, d'autant que le trésor se compose de presque 4000 pieces dont les plus beaux joyaux sont réunis autour du masque et des 2 sarcophages en or du jeune Pharaon. Il y a à proximité le trône en or de Toutamkhamon, les 4 chapelles dorées qui s'emboitaient les unes dans les autres dans le tombeau découvert en 1922, son char, ses bijoux, etc... Mais toutes les epoques de l' Egypte antique sont bien entendu representées et les moments d'émotion ne se limitent pas aux atours immortels du neveu d'Amenophis IV. Ce dernier aussi compte parmi les stars du musée en raison du schisme religieux qu'il imposa pendant 20 ans à son peuple en renoncant au polythéisme pour ne plus adorer que le dieu Aton, le dieu-soleil. Il se rebaptisa alors Akhen-Aton. Ce nouveau culte ne lui survecut pas puisque Toutankh-Aton s'empressa de rétablir les différents clerges locaux dans leur fonctions et notamment le plus puissant d'entre eux, celui d'Amon, effacant toutes les cartouches au nom de son oncle Akhenaton et se rebaptisant lui-même Toutamkh-Amon.
(petit intermède : au moment où j'écris ces lignes, mon ordinateur se met a gueuler "Allah Akhbar" sur toutes les notes de la gamme, petit rappel de l'heure imminente de la prière m'explique mon voisin de table. Ca surprend)
Ou en étais-je? ah oui, le shisme Amarnien comme on appelle cette époque troublée de l'histoire égyptienne produisit également une mutation artistique très étonnante dans cette civilisation dont les canons stylistiques ont très peu évolué en plus de 4000 ans.
(ca y est, c'est le muezzin du minaret voisin qui s'y met à son tour. 5 fois par jour, on commence à s'habituer)
Cette mutation est très visible dans la salle consacrée à Amenophis IV : les statues gagnent en réalisme, frisent avec la caricature (lèvres charnues, crânes allongés, hanches hypertrophiées, ventres ronds,..) et les scènes du quotidien du Pharaon en famille ne sont plus taboues. Malheureusement, les pièces sont assez rares, la plus grande partie des représentations d'Akhenaton ayant ete brisées après sa mort, ultime vengeance pour lui refuser la vie éternelle.
Je me relis et me rends compte que je n'ai jusqu'ici abordé que deux Pharaons, alors que l' Egypte antique compte une trentaine de dynasties de 3200 avant JC jusqu'aux premiers siècles de notre ère !! Ca vous donne une idée de la richesse du fonds du Musee. je vous livre donc pèle-mêle quelques pièces exceptionnelles : la palette du roi Narmer (3200 BC) le montrant en unificateur de haute et basse Egypte. C'est le plus vieux document du musée, trouvé a Saqarra, véritable point de départ de l' Egypte antique et de l'histoire mondiale. La statue du roi Djezzer (2700 BC) qui se trouvait dans un caveau derrière la célèbre pyramide à degrés de Saqqara, la première de l'histoire, oeuvre d'Imhotep, patron des architectes élevé au rang de demi-dieu, devenu chez les grecs une divinite de plein rang sous le nom d'Esculape : Imhotep etait aussi medecin... Les momies d'El Fayoum, datant de l'epoque greco-Romaine : les portaits des défunts sont peints à l'emplacement du visage et sont d'un réalisme incroyable. Véritables photos d'identité du début de notre ère afin que le Bâ, l'âme du mort, ne se trompe pas de momie au retour de ses pérégrinations quotidiennes !! Etc...
Hier, deuxième jour de notre voyage, nous sommes allés faire le tour des pyramides des environs du Caire, accompagnés d'un guide et d'un chauffeur. Nous avons decide de suivre un ordre chronologique en allant tout d'abord présenter nos respects aux habitants mythiques de Saqqara, nécropole royale de la capitale Memphis située quelques kilomètres au sud du Caire moderne. La pyramide à degrés est dans doute la première construction monumentale de l'histoire humaine. Comme les autres pyramides, elle était entourée d'un vaste complexe religieux dont les égyptologues ont reconstitué un portique, un temple et une allée bordée des premières colonnes jamais construites. D'autant plus impressionnante que les scientifiques lui ont rendu sont toit culminant à une quinzaine de mètres, rendant à cette double colonnade toute son aura mystique. Les grecs n'ont pas tout inventé. En bordure du complexe, nous avons visité la pyramide de Teti Ier (2400 BC, 6eme dynastie) et le gardien des lieux nous a pratiquement obligé à prendre des photos du sarcophage - ce qui est interdit - pour pouvoir ensuite réclamer le traditionnel backchich. A côté de la pyramide le mastaba de Ti, confident de Teti. C'etait évidemment un grand privilège de pouvoir construire son tombeau à proximité immédiate de la pyramide du Pharaon, signe évident de l'amitié qui liait les deux hommes. Les bas-reliefs peints que nous avons trouvés à l'intérieur sont stupéfiants de beauté, ils représentent des scènes de la vie quotidienne, toutes sortes d'offrandes, une statue du Kâ (le double immortel du défunt) et quantité de fausses portes pour permettre à ce dernier de circuler sans encombre et de jouir d'une existence heureuse dans l'au-delà.
Apres Saqarra vint le tour de la nécropole de Dahchour, site d'expériences architecturales pour Snefrou, père de Kheops, qui cherchait visiblement la "pyramide parfaite". C'est lui qui le premier supprime les degrés par un revêtement de calcaire uniforme. 2 de ses oeuvres sont visibles a Dahchour : la pyramide rhomboidale dont les angles des arêtes deviennent d'un coup moins aigus à mi-hauteur et la pyramide rouge (99 M de haut, troisième pyramide d' Egypte par sa taille, seulement surpassée par celles de son fils Kheops et de son petit-fils Kephren) à l'interieur de laquelle nous sommes descendus peniblement. Couloir bas et très pentu à la base duquel se sont offerts a notre regard 3 salles funéraires vides de décoration mais pleines d'une très forte odeur d'urine. Romantisme quand tu nous tiens. La remontée fut un calvaire, à l'heure où je vous parle j'en ai encore des courbatures plein les jambes.
Pour finir en beauté nous avons pris notre temps a Gizeh. Le site est tellement connu que je ne vais pas vous faire l’affront de vous en expliquer les tenants et les aboutissants. Pyramides de Kheops, de Kephren (toutes les deux aux alentours de 140M de haut avec des bases de 210 a 230 M de cote, des monstres !), celle de Mykerinos, descendant des deux premiers, plus petite que les deux autres comme si le Pharaon n’avait pas voulu faire d’ombre à ses aieux, et enfin le sphynx, sans nez ni barbe mais 70M de long d’une présence massive et silencieuse. J’ai eu peur qu’il me lance une devinette....
Voila, j’arrête la, j’ai mal aux mains. Sachez simplement que je me trouve actuellement a Louxor avec Khryz et deux suisses dont nous avons fait la connaissance dans le train cettre nuit. Nous revenons d’une visite collective au temple de Louxor. Khryz se repose dans sa chambre. Yohann et Noemie squattent les transats de l"hotel Nefertiti qui nous accueille aujourd’hui. A 17H, on va se faire une ballade en felouque et demain nous avons rendez-vous à midi avec l’un des archéologues qui bossent a Karnak sur le chantier de fouilles du temple. Visite privée sympa dont je vous dirai quelques mots dans ma prochaine bafouille.
D’ici la, que la paix du seigneur soit avec vous. | | À: Gwennou · 2 mars 2006 à 16:38 · Modifié le 3 mars 2006 à 15:17 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 2 de 26 · Page 1 de 2 · 10 533 affichages · Partager 20/02/06 -- PHOTOS A LA FIN --
Si je ne vous ai pas trop parlé du Caire, c'est que cette ville m'a furieusement rappelé Bangkok : une mégalopole surpeuplée et surpoluée. Riche de 15 millions d'habitants, c'est tout de même la plus grande ville d'Afrique. Les cairotes, comme tous les égyptiens, ont un vrai sens de l'hospitalité mais trop souvent perverti par leur contact avec le dieu Euro. Tous ne sont heureusement pas motivés par l'appat du gain et il n'est pas rare de se voir proposer une aide charitable et desintéressée. C'est meme souvent le cas lorsqu'on ne se situe pas a proximité immediate d'un souk ou d'un monument quelconque. A titre d'exemple, le coup de main que nous ont proposé 3 gamins égyptiens tout à l'heure lorsque Noémie a déraille sur le chemin de Medinet Habou : les enfants ont eu un peu de mal a venir a bout de la chaine. Au moment de repartir nous nous interrogions sur un pourboire éventuel, les mômes n'attendant clairement rien en échange de leur intervention. C'est alors qu'un adulte de leur connaissance est intervenu, leur a soufflé quelques mots en arabe et qu'ils se sont subitement mis a réclamer un backchich. Ils l'avaient amplement mérité, ca ne fait aucun doute. Mais la prochaine fois, le réflexe sera la. Et les rapports dénaturés.
Au moins aussi cruciale que la capitale du pays, sa principale artère, le Nil, a transformé sa vallée gigantesque en une oasis de plusieurs milliers de kilomètres de long coincée entre le désert lybique et le désert arabique. C'est impressionnant de passer subitement d'une immensité aride où il ne pleut qu'une ou deux fois par an à une surface cultivée où tous les champs ont une teinte vert foncée surnaturelle. La transition est instantanée et il faut se retourner pour se persuader de ne pas avoir rêvé. C'est un paysage d'autant plus merveilleux que les vestiges de ce passé multimillénaire sont partout présents : les tertres au bord du nil ne sont pas toujours uniquement constitués d'un dépot alluvial, lorsque l'on creuse un peu on tombe souvent sur des vestiges architecturaux en brique sechée aujourd'hui effondrés ; Les batiments ont de tout temps utilisé les gros blocs pharaoniques qu'ils ont recyclé dans leur maconnerie et il est ainsi courant de passer sous le portique d'entrée d'une mosquée ou d'un autre édifice public couvert de hiérogliphes ; On roule sur une route nationale et notre regard blasé de touriste s'arrête à peine sur deux énormes statues ramessides ornant le bas-côté. Renseignement pris on se trouve face aux colosses de Memnon. L'exceptionnel devient banal. Une sorte de rêve éveillé charpente dorénavant la vie quotidienne. On tutoie les siecles et l'on se sent l'inspiration d'un general d'Empire devant les vestiges titanesque d'une civilisation qui imprime partout sa marque.
Pour en revenir au Nil, La ballade en felouque fut une grosse partie de rigolade. Apres les traditionnels marchandages notre groupe de 4 prit place sur l'embarcation d'un certain Hassan, gentil garcon tres fier de son bel "egyptian smile". Il était 5 heures du soir. Notre destination : Banana Island. Premiere anicroche au phantasme occidental d'une pareille virée, le manque de vent a conduit Hassan à sortir la rame pour se rapprocher du milieu du fleuve. Ca promettait d'être long. A ce moment une petite péniche à moteur s'approche, à la suite de laquelle sont tractées 8 autres felouques en une sorte de longue grappe ridicule. Une corde est lancée pour nous accrocher a ce convoi bruyant. Les touristes des autres felouques ont l'air aussi effarés que nous. Le remorquage à moteur ne devait pas non plus faire partie de leur programme. On a bien essayé d'attraper une dixieme barque à la volée mais la corde fut mal lancée et notre rythme trop rapide pour un équipage qui, apres quelques rauques éructations, se resigna avec fatalisme à rester plantés là au beau milieu du fleuve. Arrivée a Banana Island à la nuit tombante. On y reste 5 minutes. Rien à voir que des palmiers-dattiers et des bananiers qui disparaissent bientot dans la pénombre. Une voie expresse au loin nous apprend que l'ile est en fait une presqu'ile que nous aurions tout aussi bien pu rejoindre le lendemain à bicyclette. Le trajet de retour se passe dans les mêmes conditions et nous plaisantons de bon coeur avec notre guide qui, décidément, sait tout faire passer d'un sourire. Revenus au quai, une chicha nous attend qui conclut dans un parfum de pomme cette équipée chez les marins d'eau douce. Demain, à l'heure de rejoindre la rive des nécropoles royales, c'est juré : nous prendrons le ferry. Ce sera plus prudent.
Avant les felouques, nous sommes allés visiter Louxor, un complexe écrasant de majesté. Perchée sur le contrefort gauche de l'entrée monumentale, une mosquée moderne complique singulièrement le travail des archeologues. Pour le reste c'est une succession de portiques, de salles hypostiles aux colonnades somptueuses, d'allées bordées de sphynx et, partout, de hiérogliphes du sol au plafond. De part et d'autre de l'entrée 2 très gros obélisques. En fait vous le devinez, il n'y en a qu'un qui subsiste, son frère jumeau trônant depuis le 19eme siecle sur la place de la Concorde à Paris. L'impression de grandeur et de majesté donné par l'ensemble incite au respect et nous sommes persuadés d'être en présence du plus grand temple égyptien jamais édifié. A 3 kilomètres de là, la découverte le lendemain du complexe de Karnak nous laissera sans voix et nous amènera à nous méfier des conclusions trop hâtives...
Karnak : cette fois ci j'en suis sûr, j'ai trouvé le plus gros centre religieux jamais édifié par l'homme. Des obélisques de 40m de haut, des colonnes de 15 M de circonférence, des temples par dizaines... le tout dans un état de conservation étonnant quand on sait que l'édification du complexe s'est étalé sur 1200 ans, la première pierre posée il y a plus de 35 siècles et constamment agrandie depuis par des générations de pharaons, tous soucieux de marquer l'édifice central du culte d'Amon-Re de leur empreinte. Le climat désertique et l'ensablement progressif ont bien sur contribué a cette preservation. Le travail des archéologues egalement, qui travaillent a Karnak depuis le 19eme siecle. Tout a été dégagé aujourd'hui alors que le niveau du sol sableux variait entre 3 et 7M au début des travaux. Plus étonnant encore, beaucoup de pharaons ont démonté les temples de leurs prédécesseurs pour réutiliser les blocs et, dans leurs patients travaux consistant à démonter puis réassembler cet étonnant puzzle que constitue le Karnak moderne, les archéologues retrouvent des pièces de soutien ou de fondation, naguère dédiées à un autre emploi, dont certaines faces recèlent des trésors épigraphiques. Ainsi Romain, l'un des 5 archéologues de Karnak qui nous a offert de visiter son chantier aujourd'hui, a récemment mis au jour à la base d'une porte "récente" du temple un bloc dont l'une des faces recelait des hiérogliphes dâtés de Touthmosis III qui avaient totalement conservé leurs couleurs originales. Bien entendu à Karnak comme ailleurs des traces de polychromie subsistent mais très rarement de cette qualité, de cette fraicheur étonnante. On a pris des photos mais je ne peux pas les partager sur Internet car la découverte n'a pas encore ete publiée. Les amis, j'en ai pris plein les mirettes.
J'aurais beaucoup d'autres choses à vous dire encore mais il se fait tard. Juste un mot pour revenir sur notre visite au temple de Medinet Habou, dédié à Ramses III, autre exemple de sublime préservation due - outre les facteurs climatique - au fait que des population coptes l'ont habité et entretenu plusieurs siecles durant après le conquête romaine. Les toits sont toujours en place, les couleurs très bien préservées et l'ensemble - monumental, dois-je le préciser ? - dégage une impression de calme et de sérénite qui permet, au mépris des millénaires, de se figurer les grandes cérémonies d'antan.
Au programme du prochain mail : la vallée des rois et notre arrivée sur les bords de la mer rouge. Nous avons loué un van à 4 qui nous amènera demain soir a Hurgada. Ou Quseir. Ou Mars'alam. Enfin là-bas, quoi.
Biz. | | À: Gwennou · 2 mars 2006 à 16:45 · Modifié le 2 mars 2006 à 17:16 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 3 de 26 · Page 1 de 2 · 10 518 affichages · Partager Bonsoir Gwennou,
Un beau retour sur le forum ! C'est avec grand plaisir que je viens de lire tes premiers jours en Egypte : quel bonheur de retrouver ton humour ainsi que tes commentaires intéressants sur les hauts lieux de ce pays fabuleux.
Grâce à ton récit, j'ai revisité ce superbe musée du Caire que j'ai découvert il y a quelques années. Un regret, tout de même, la rapidité imposée à cause du nombre sans cesse croissant des visiteurs.
A bientôt pour la suite de ton voyage ! | | À: Gwennou · 2 mars 2006 à 17:06 · Modifié le 3 mars 2006 à 15:17 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 4 de 26 · Page 1 de 2 · 10 511 affichages · Partager 27/02/06 -- PHOTOS A LA FIN --
Bonjour tous,
Pardon pour le long silence. Il y a trois jours j'ai passé deux heures à m'escrimer sur un mail pour voir le résultat détruit par un "control C" défaillant. Depuis, le courage m'a manqué. Mais aujourd'hui, dernier jour de notre voyage, nous voilà de retour au Caire. J'ai laissé Khryz, Yohann et Noémie partir à l'assaut du souk sans moi. Les trois heures que nous y avons passé hier au soir m'ont suffi. Je ne désirais qu'une chicha, dorénavant dans mes bagages, mission accomplie. J'ai profité de notre séparation temporaire pour aller visiter El Azhar, la plus grande mosquée sunnite du monde. C'est un centre politique important en Egypte et ses fatwas engagent une grande partie de l'Oumma, la communauté des croyants. Premiere pierre posée avant l'an mille, cinq minarets, des arabesques magnifiques sculptées partout dans la pierre, impressionnant. Et me voici donc dans un cafe internet a l'entree du bazaar el-Khalili.
J'espère arriver à mener ce nouveau mail à son terme, Inch'allah.
Il y a quelques jours je vous avais donc laissé en plan a Louxor. Bien des choses se sont passées depuis, mais on ne peut passer sur cette étape sans consacrer quelques mots à la Vallee des Rois et au Ramesseum dont la visite ont cloturé provisoirement notre présence au bord du Nil. Ces deux sites se trouvant sur sa rive ouest, nous l'avons traversé en prenant le ferry public. Trajet de quelques minutes au milieu des "vrais" égyptiens. En Egypte, il convient en effet de faire la distinction entre ceux qui n'ont rien a te vendre, les "vrais", et tous les autres. Dans la seconde categorie le plus rigolo fut sans doute ce vieux bonhomme en djellaba a Karnak qui, d'un air mysterieux, m'entraina hors de l'allee principale vers une colonne gravée et m'encouragea silencieusement à accomplir un rituel aussi complexe que bidon à base de caresses et d'embrassades de la pierre, de main posée sur le coeur ou passée sur le visage. Ayant ainsi attiré sur moi la bénédiction des pharaons, il se proposa comme intercesseur en recueillant en leur nom les offrandes que je leur destinais en retour. J'ai préferé risquer la malédiction.
Mais revenons plutôt à la vallée des Rois. Située à une dizaine de kilomètres de la rive, je m'attendais à quelquechose de plus vaste, à des sépultures éparpillées un peu partout dans le désert. En fait, la vallée est un canyon d'à peine deux cent mètres de long dans lequel les tombes jouent du coude les unes à côté des autres, parfois même les unes SUR les autres. C'est là que les pharaons du nouvel empire, renoncant aux pyramides (pas assez discrètes, pilleurs de tombes obligent) ont décidé de se faire secrètement enterrer. C'est aussi la raison pour laquelle ils ont parallèllement ordonné la construction des temples funéraires au bord du Nil, lieux publics des célébrations à leur memoire. Evidemment, ayant tous eu l'idée de se faire enterrer au même endroit, la "vallee secrète" ne le resta pas longtemps et il n'y eut guère que la fameuse tombe de Toutankhamon pour résister jusqu'en 1922 au zèle des chasseurs de trésors.
ticket d'entrée est de 55 livres et autorise l'accès à trois tombes uniquement, librement choisies par le visiteur. Beaucoup étant cependant fermées pour rénovation, nous avons décidé de visiter celles de Touthmosis III, de Ramses IV et de Ramses IX. La tombe de Touthmosis III est sans doute la plus étonnante. Son entrée se situe à une quinzaine de mètres de hauteur dans la falaise et l'accès au coeur du sanctuaire se fait en passant au-dessus d'un gouffre. Tout cela n'a pourtant pas découragé les pilleurs puisque seul le sarcophage et les peintures murales sont parvenus jusqu'a nous. Les décorateurs ont-ils manqué de temps ? étaient-ils restés fidèles à la tante usurpatrice du Pharaon, Hatchepsout ? Toujours est-il que les hiérogliphes ont un style bizarrement dépouillé, ne bénéficient que de deux couleurs (le noir ou le rouge) et sont même souvent remplacés par des textes en démotique, plus rapides a exécuter mais habituellement indignes de la demeure d'éternité d'un des fils d'Amon-Ré. La tombe de Ramses IV est plus conforme à l'idée que je m'en faisais. Les hiérogliphes sont polychromes, superbes, et ils couvrent encore tous les murs du sol au plafond. Le sarcophage force le respect, c'est une pièce en granit d'une seul tenant atteignant les trois mètres de haut. Les visiteurs ici sont nombreux en dépit de quoi on entendrait une mouche voler. Seule "ombre" au tableau, le plan relativement simple de la cavité (une sorte de croix chrétienne dont le sarcophage occuperait le centre) permettant à la lumière de s'immiscer jusqu'au fond du tombeau et lui ôtant du même coup une part de mystere. même problème chez Ramses IX dont la sépulture est en fait un couloir unique innondé par la lumière du désert. A nouveau décorations murales de toute beauté (la pesée de l'âme, l'hommage à osiris, la barque d'éternité, etc...). Le sarcophage est manquant.
Au sortir de la Vallée des Rois, direction le Ramesseum, temple funéraire dedié à Ramses II sur les bords du fleuve sacré. Situés à l'écart de la route menant aux differentes vallées funeraires (rois, reines, nobles, etc..), ces temples sont bizarrement dédaignés par la grande masse des touristes en voyage organisé et ils semblent ainsi n'avoir été édifiés que pour moi. C'est un pur régal que de pouvoir déambuler au milieu des colonnades sans être dérangés par autre chose que le chant des oiseaux. Avec Khryz et nos copains suisses, nous avons décidé de casser la croute au pied de la somptueuse fresque de 6M sur 5M retracant la bataille de Kadesh, étonnant exemple de propagande politique ayant traversé les siècles. On y voit Ramses II sur son char, semant la desolation dans les rangs hittites. Cette bataille, constamment rappelée sur les édifices édifiés par Ramses, a consacré l'image d'un roi conquérant et invincible. Ce fut pourtant une demi-défaite aux confins du Liban, le Pharaon ayant été intoxiqué par deux espions qui le trompèrent sur la véritable localisation de l'armée adverse. Les égyptiens ayant échappé de peu au désastre, cette bataille obligea Ramses à rentrer au bercail et à signer avec les hittites un traité de paix forcé.
Avant que l'Histoire ne soit écrite par les vainqueurs, rappelons simplement qu'elle le fut d'abord par ceux qui possédaient l'écriture...
Autre objet d'admiration au Ramesseum, la plus grande statue antique parvenue jusqu'a nous. Elle représente Ramses II et trônait devant le premier portique jusqu'au moment de son effondrement. La tête et le haut du buste, gisant a terre, sont bien conservés et donnent une idée de la taille gigantesque de la sculpture intacte. 2M séparent chacune des oreilles du Pharaon...
Le soir venu, un mini-van est venu nous chercher pour nous amener a 400 km de là, à Al Quseir, sur les bords de la mer rouge. Quelques heures passées en convoi au milieu des bus, sur une autoroute sillonnant le désert, grillagée de part et d'autre de crainte d'infiltrations terroristes. Pour qu'un égyptien ait accès à ses plages, il lui faut dorénavant un permis de travail en bonne et due forme. Triste réalité mais ici l'attentat de Sharm El Cheik est encore présent dans tous les esprits et le gouvernement a été contraint d'envoyer ce genre de signaux aux tour-operators afin de maintenir attractive l'une des principales attractions touristiques du pays, sa faune aquatique, la plus riche du monde.
Je ne suis pas prêt d'oublier la conduite typiquement égyptienne de Ramadan, notre chauffeur. Déjà au Caire, je m'étais demandé de quel côté de la route les locaux conduisaient - à gauche ou à droite - avant de me rendre compte que la réponse se situait à mi-chemin entre ces deux extrèmes : au milieu, exactement. Leur usage du klaxon continue aussi à m'intriguer, qui semble leur tenir lieu de frein autant que de clignotant. Avec Ramadan, notre apprentissage du code de la route égyptien s'est enrichi d'un nouveau chapitre : du bon usage de l'intimidation. Pendant tout le trajet, notre van s'est livré a un ballet incessant avec les differents bus du convoi, dépassant avant que d'être dépassés et de redépasser encore, faisant fi des lignes continues autant que des véhicules arrivant en sens inverse. Pour un maigre résultat me disais-je puique la voiture de police en tête du convoi nous empêchera de toute manière de prendre le large. J't'en fous! On leur a colle au train à 130 à l'heure en klaxonnant vigoureusement jusqu'a ce que, dégoutés, ils finissent par nous livrer le passage !!
Bref, arrivés à 21H30 au Rocky Bay Resort, à 15 km au nord de Al Quseir, dans un campement de huttes écolo coincé entre la mer et le désert. Rencontre avec Hassan, le maitre des lieux ayant passé 5 ans à Frankfurt, repas à la bougie et dodo avant la plongée du lendemain. Celle ci se fera directement depuis la plage face aux huttes (une première pour moi!). Une perspective excitante sur laquelle je me suis endormi, inconscient des nouveaux perils que le lendemain allait nous reserver.
Mais ce sera pour le mail de clôture, car il fait faim et j'ai bientôt rendez-vous avec ma troupe dans le hall de l'hôtel.
"A tantôt" comme disent les suisses.... | | À: Gwennou · 2 mars 2006 à 17:51 · Modifié le 26 déc. 2013 à 12:44 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 5 de 26 · Page 1 de 2 · 10 503 affichages · Partager 02/03/06 -- PHOTOS A LA FIN --
Salut !
Fin de la tétralogie consacrée à nos pérégrinations égyptiennes, je l'écris confortablement installé à la maison en Périgord où nous sommes revenus hier au soir, on a rebranché le chauffage, fait des caresses au chat et allumé un petit narguilé a l'abricot pour attenuer le choc du retour. Je suis maintenant fin prèt a vous révéler les derniers rebondissements d'un voyage à double gachette : la culture et la détente. La culture, c'est fait. Place à la détente.
Arrivee le 21 février au soir au Rocky Bay Resort sur les bords de la mer rouge. Comme je le disais précédemment, le camp est perdu au milieu du désert. Derrière soi : des immensités arides. Devant, à 50m, de l'autre côté de la route peu fréquentee qui nous a amené jusqu'ici : la plage. Au-dessus : la plus belle voie lactée qu'il m'ait été donné d'admirer depuis 30 années que mon âme reste clouée au sol à se coltiner ce corps bêtement terrestre.
Munis de lampes-torches, nous prenons tous les 4 possession des lieux, trébuchant d'une hutte à l'autre et atterrissant finalement dans le coin-détente, agrementé de poufs, de tables basses, d'une petite bibliothèque, ainsi que de posters et d'un fond musical signés Bob Marley. Eclairage a la lampe-tempête. Bougie dans les chambres. Les autres vont se coucher un a un. Je veille quelques heures de plus avec Bob Marley, ou d'une moins l'une de ses improbables réincarnations : c'est une allemande entre deux âges dont le prénom, Annabella, est trop difficile à retenir pour les égyptiens du coin. Quelques dreads - qu'elle porte joliement - ont donc suffi à bousculer son état-civil pour le reste du séjour. Avec Bob on discute dans un affreux melange d'allemand et d'anglais des plongées à venir, des lieux déjà visités, de l' Asie du sud-est, des JO d'hiver (dans le désert, j'te jure !) et de tout ce qui nous passe par la tête en attendant que le sommeil nous prenne. Les dernieres braises de la chicha éteintes, nous sommes bons pour reprendre les lampes-poche et aller retrouver nos couches. On s'endort au son du vent sifflant au travers des lattes disjointes de nos huttes de fortune. Un faible ressac en arrière-fond sonore oriente nos songes vers l'élément marin et les promesses du lendemain.
Lesquelles seront cruellement déçues.
Le lendemain, donc, un petit groupe de russes en provenance de Al Quseir vient nous rejoindre. La plongée se prépare et l'angoisse augmente. Petite énumeration de tout ce qu'il ne faut pas faire en plongée : dépasser les palanquées de 6 lorsqu'il n'y a qu'un seul divemaster. Nous sommes 8. mélanger des niveaux trop hétérogènes dans la meme palanquée. les 4 russes vont passer leur bapteme. Il ya trois open water (niveau1). Je suis Rescue (niveau 3). choisir un spot difficile lorsqu'on fait passer un baptème de plongée. Pour y aller depuis le rivage, il va falloir franchir la passe du lagon qui, du fait de son exiguité, entraine toujours un fort courant. Le divemaster va poser un fil d'ariane pendant que nous nous préparons et que je m'interroge. rajouter aux difficultés en proposant un matériel de merde. On n'a pas de profondimètre, la moitié des octopus fuient, Yohan a déjà perdu une bonne partie de son oxygène avant même sa première immersion. Les réparations s'éternisent et pendant ce temps les bouteilles restent exposées sur la plage en plein cagnard. Les jauges de pression deviennent erratiques, entre fuite et dilatation du gaz.
Dès la mise à l'eau, le divemaster souffre. Il est complètement dépassé par un courant plus fort que prévu. Nous passons 10 bonnes minutes à 5m, agrippés au fil en attendant Yohan qui est parti changer de materiel. Une fois la passe franchie - non sans mal - notre guide s'occupe du premier couple pendant que Khryz et moi nous improvisons chiens de berger pour maintenir tout ce petit monde en bon ordre. Telle russe ne se colle pas suffisamment au récif et se fait donc drosser par le courant, tel autre utilise mal sa stab et remonte a la surface comme un ballon de baudruche. C'est la panique totale. Yohan est pris d'une envie de gerber qui fait rebrousser chemin aux deus suisses, le guide de palanquée est trop absorbé par ses baptèmes pour s'en rendre compte. Impossibilité dans ces conditions de faire les exercices préconisés (vidage de masque, lâchage d'embout,..) et la plongée est écourtée en catastrophe, le groupe, vaincu, lutte pour pouvoir rattraper le bout annoncant notre retour au sec.
Une fois sur la plage, les visages sont fermés. La petite russe de tout à l'heure à qui j'ai dû tenir la main pendant toute la plongée craque. Elle court s'enfermer dans les toilettes en pleurant. Ma poignée de main était pourtant franche et denuée de toute connotation sexuelle, quelle bêcheuse celle-là alors...
Au cours du repas suivant nous improvisons notre cour martiale. Cela vaut-il la peine de rester dans ce camp alors que la sécurité en plongee laisse cruellement à désirer ? Je suis le seul à vouloir leur accorder une seconde chance. J'aime bien l'endroit et suis rempli d'appréhension à l'idée d'annoncer notre depart à nos hotes. Qui se relaient à notre table pour plaider leur cause. Tout ça devient franchement pathétique et me rend de plus en plus mal à l'aise. Finalement c'est la voix de la raison qui l'emporte. Le club a ouvert il y a 10 mois, ils sont encore en rôdage et nous leur rendrons service en soulignant par notre depart les multiples erreurs commises et à corriger. La rigueur suisse l'emporte sur l'insouciance française, qui s'incline fort logiquement.
Depart donc à 16h vers l'arrêt de bus pour Hurghada. Hassan est décomposé. Suivant notre exemple - et sans que nous l'ayons prévu - le camp se dépeuple. L'égyptien étant une race fière, il nous fait grâce du prix de la plongée et regarde stoiquement ses ex-pensionnaires le renvoyer à la solitude du desert. Je vais être de fort méchante humeur pour le restant de la journée, victime d'un sentiment de culpabilité aussi tenace qu'inutile.
Le trajet en bus (200 bornes pour 20 Livres Egyptiennes, qui dit mieux ?) se passe dans une ambiance joyeuse. Sauf moi, le nez collé dans mon bouquin à ruminer... Yohann a mis tous les passagers dans sa poche en leur demandant de l'aider à compter jusqu'a 10 en arabe. Devant sa bonne volonté, les lacunes manifestes de notre ami font naître chez les égyptiens une envie d'aider qui brise toutes les barrières. Au bout du trajet il finit par maîtriser sa premiere leçon de mathematiques arabes et nous tous par être adoptes.
Arrivés à Hurgada les repères changent dramatiquement. Il y a 20 ans encore cette localité etait un simple petit village de pêcheurs, aujourd'hui la ville est une grosse station avec partout des chantiers de construction à differents stades d'avancement. L'indifférence égyptienne pour le cadre de vie se fait sentir à chaque amoncellement de parpaings au bord de la route, chaque tas d'ordures non ramassé, chaque rangée de chiottes en attente d'installation alignées au flanc d'un futur hôtel... Cette indifférence est d'aillleurs renforcée par la loi puisque - comme en Espagne ou en Grèce - les habitations égyptiennes sont dispensées de taxes jusqu'à finition des facades. Dans ces conditions, on voit partout se succéder dans le pays des immeubles de type Beyrouth avec briques et armatures de béton armé apparentes. Seuls manquent les impacts de balles. Et ce qui pouvait être compris comme la conséquence d'une pauvreté endémique se voit ainsi eclairé par des dispositions fiscales inattendues.
Nous prenons pension au Gelsium village, gros complexe hôtelier tres loin du modèle baba-écolo que nous venons de quitter quelques heures auparavant, mais qui possède un atout de poids : il abrite le club de plongee UCPA d' Hurghada. Là au moins nous sommes sûrs d'être bien encadrés par des baroudeurs de formation FRAN-çaaaise, oui Môssieur ! La soirée se termine rapidement, nous avons une plongee éprouvante et 4h de bus dans les pattes. Cette nuit, les rêves seront plus neutres, échaudés par l'aventure de la veille.
Cette fois pourtant pas de couacs. Les 3 jours que nous allons passer me laissent des souvenirs de plongée eblouis. Rien a voir avec la Thailande, même si sa faune tropicale m'avait un peu préparé a la decouverte des varétés egyptiennes (poissons-anges, poissons- papillons, "nemos",..), mais pas dans de telles quantites ! Et pas dans de telles conditions ! Pour la première fois de ma vie, j'ai le sentiment de plonger dans un aquarium. Comparé au golfe de Thailande, la visibilité est largement supérieure : 30-40m à chaque fois, performance pourtant moyenne sur l'échelle locale m'a t-on dit... Et les poissons sont partout, les récifs coralliens de toute beauté attirant les bancs en quantité. Nous jouons les invités surprise à la Conference Annuelle des Poissons Tropicaux. Les deux plongées de la journee - sur les spots d'Abou Ramada et d'Eroug El Giftoun - se passent donc merveilleusement bien malgré la tripotee de petits français en séjour UCPA organisé avec qui nous partageons le bateau. J'ai juste tendance à consommer mon air un peu trop vite. Une lacune qui m'emmerde et que j'ai bien du mal à corriger, à moins de tenir de petites apnées, ce qui n'est pas du tout recommandé. Voila du boulot pour mes prochains séjours tropicaux. Yohan est malade sur le bateau, c'est dommage, ça lui fait louper la seconde plongée.
Le lendemain, je décide de faire la grasse mat' pendant que mes petits camarades se dirigent vers de nouvelles aventures aquatiques. Bien entendu, tous les UCPA embarquent, "quand on a payé pour une semaine de plongée, on fait une semaine de plongée", mentalite qui m'a toujours un peu emmerdé. Je passerai la journée entre mon lit, le quartier commercant à touristes et un bar tranquille, à fumer la chicha et à lire un bon bouquin. Quand les 3 autres reviennent, ils sont unanimes pour me dire que la plongée du jour était encore meilleure que celle de la veille, et que c'est dommage que je ne sois pas venu, "t'aurais halluciné, c'etait ouf" et gnagnagna.... Une bouffee de jalousie me vient ainsi qu'une détermination nouvelle : demain, je paie un supplement et je vais plonger dans le parc naturel a 1h30 de navigation d' Hurghada sur un spot nomme "small giftoun".
C'est au tour de Khryz, Yohann et Noémie d'adopter une approche farniente des vacances et je suis le seul à me lever a 7h45 pour une ultime journée de plongee. En approchant de la bouée d'amarrage de Small Giftoun (destinée à proteger les récifs des ancres des bateaux), j'apprends de la bouche du divemaster que la plongée du jour est un peu particulière : ce sera ma première "derivante" ! Le principe est simple : on saute du bateau à marche ralentie dans un endroit animé d'un bon courant et on se laisse porter par ce dernier le long du récif. Le bateau viendra nous rechercher après qu'on s'en soit pris plein les mirettes devant un travelling horizontal de 2 km de long pendant 40 minutes... Encore un souvenir inoubliable. Ma dernière journee sur les bords de la mer rouge s'achève par une halte sur Paradise Island où le groupe s'est scindé en deux : d'un côté tous les autres, partis s'adonner aux joies du snorkelling. De l'autre moi, parti m'adonner à celles de la Tourista. Et le premier groupe a profité de mon infortune pour tenter de m'abandonner sur cette plage déserte. Je le sais puisque de retour de mon périple au pays des WC chimiques je les ai surpris en train de réembarquer à toute allure sur le bateau qui, pour l'occasion, était venu s'échouer à quelques mètres de ma serviette, désormais seule sur la plage. Si c'est pas petit, si c'est pas mesquin alors. ;-)
Comme prévu, nous sommes repartis le lendemain pour le Caire.
A nouveau le voyage en bus s'est tres bien déroulé et, arrivés à la gare routière, nous avons pris un taxi qui nous a déposé en face du bazaar El Khalili, le plus grand souk du Caire. On est tout de suite tombé sur l'hôtel Al Hussein, un gros établissement planté au milieu du souk dont les chambres et les tarifs nous ont semblé plus que convenables. Bien entendu, il n'en est fait aucune mention dans le Guide du Routard... Chacun des deux couples dispose d'une terrasse privée avec une vue splendide sur une tres belle place encadrée de mosquées. A main droite : El Azhar, la mosquée aux cinq minarets, immense, imposante, magnifique.
La fin d'apres-midi s'est passée à déambuler dans le souk pour quelques menus achats (chichas, coffrets en bois, foulards, tentures, épices, bijoux en argent, plateaux en cuivre ciselé, etc...). Moi qui n'avais jamais vu de gros souk, j'en suis resté baba : des dizaines de ruelles encombrées de boutiques (et de rabatteurs aussi, malheureusement), des escaliers partout qui mènent à différents niveaux abritant les ateliers de tous ces petits artisans. Yohann et Noemie - qui sont chefs-scouts dans le civil - ont pris la tête des opérations car mon sens de l'orientation s'est rapidement détraqué dans un environnement aussi saturé en stimulis divers et variés. J'etais déjà paumé a 20m de l'hôtel !
La soirée s'est déroulée sur la terrasse à tester la pipe a eau en planifiant la journée du lendemain. Au réveil, Les trois autres sont repartis a l'assaut de El-Khalili tandis que je leur faussais compagnie pour aller visiter El Azhar. J'ai commencé par faire le tour du propriétaire et, en longeant les murs de l'édifice, me suis retrouvé dans le quartier de l'Universite Islamique. En voyant tous ces barbus méfiants habillés comme au temps du prophète, j'ai un peu cédé à l'angoisse : moi, un occidental impie, déambulant tout seul au milieu de bons musulmans noyautés par des fondamentalistes cousins de ceux qui nous ont sanguinairement précèdé a Louxor et a Sharm-El-Sheik, je ne vais pas faire long feu ! J'ai assez vite rejoint la protection ombragée des colonnades de la mosquée. Immense, imposante et magnifique vous disais-je. Rien à rajouter.
La journee s'est ensuite lentement égrenée, dans une atmosphère de fin de règne, notre trajet de retour devant commencer le soir même. Souk, fallafels, bar, terrasse. On a fini sur les coups de minuit à faire un "baccalauréat" pour passer le temps. A une heure du matin, un taxi est venu nous chercher, Khryz et moi avons distribué nos derniers backchichs aux grooms de l'hotel puis fait nos adieux a Yohann et Noemie qui avaient veillé bien tard pour accompagner nos derniers moments d'attente au Caire. C'est decidé, ils viendront nous rendre visite a Pâques en Perigord ! Le trajet s'est révèlé tellement long que nous avons eu tout le temps nécessaire pour nous faire à la perspective du retour. Déjà, pendant l'escale à Athenes, le temps gris et pluvieux nous avait rappelé aux dures realites de la rive nord de la Méditerranée. Départ du Caire à 3h45. 2H de vol jusqu'a Athènes. 4H d'attente pour la correspondance. Re-décollage a 9H50 pour Paris. Arrivés a Roissy, taxi pour Austerlitz et timing impeccable puisqu'on a juste eu le temps de sauter dans un train pour Brive et de courir à la recherche du controleur pour payer notre billet. Le même scénario s'est reproduit dans le train régional qui nous a mené à Condat-Le-Lardin où une amie est venue nous chercher pour les 10 derniers kilomètres jusqu'à Montignac.
J'ai dormi comme un loir puis me suis mis à la rédaction de cette lettre. Le point final en ayant marre de poiroter sur mon clavier, il est temps de retourner se coucher.
Bye ! | | À: Gwennou · 3 mars 2006 à 15:27 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 6 de 26 · Page 1 de 2 · 10 442 affichages · Partager Louxor (3 photos) et Karnak (2 photos). Images attachées: | | À: Gwennou · 3 mars 2006 à 15:35 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 7 de 26 · Page 1 de 2 · 10 438 affichages · Partager Medinet Habou (3 photos), Ramesseum (2 photos) et vallee des rois (1 photo) Images attachées: | | À: Gwennou · 3 mars 2006 à 15:42 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 8 de 26 · Page 1 de 2 · 10 435 affichages · Partager La mer rouge (3 photos) et nous (2 photos) Images attachées: | | À: Gwennou · 3 mars 2006 à 15:49 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 9 de 26 · Page 1 de 2 · 10 433 affichages · Partager Le caire : Souk El-Khalili (3 photos) + mosquee El Azhar (1 photo) Images attachées: | | À: Gwennou · 4 mars 2006 à 6:15 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 10 de 26 · Page 1 de 2 · 10 401 affichages · Partager S'il te plait, arrête d'appeler les "Colosses de Memnon" des statues Ramessides ! Elles représentent le roi Touthmès 3 qui a règné 3 siècles avant la dynastie ramesside !
Ce n'est qu'une des nombreuses erreurs à corriger à propos de ta description de voyage à Louxor. Mais cela n'enlève rien à la qualité du récit très vivant et passionnant | | À: Louxor · 4 mars 2006 à 6:59 · Modifié le 7 mars 2006 à 17:07 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 11 de 26 · Page 1 de 2 · 10 236 affichages · Partager aïe ! je savais bien que trois jours à Louxor ça n'était pas suffisant pour m'éviter de sortir de grosses bêtises... Mais plutôt que de jeter la suspicion indistinctement sur tout ce que j'ai pu écrire, veux-tu bien m'aider à corriger mes "nombreuses erreurs" ? Je te le demande comme un service. | | À: Gwennou · 4 mars 2006 à 8:35 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 12 de 26 · Page 1 de 2 · 10 230 affichages · Partager Bonjour Gwen. Alors, si tu insistes...
Je passe sur tes considérations à propos du fait que " des égyptiens du Caire qui ont un truc à te fourguer (à peu pres une personne sur deux)" et autres du même style. Je les considèrent comme venant de quelqu'un qui ne connait pas la mentalité du pays et débarque comme un gros bleu. (Rassure-toi, j'ai été dans le même cas la première fois mais maintenant...) Et l'idée de suivre le "guide du Routard" est une très mauvaise idée, au vu du nombre d'erreurs qui se glissent là dedans. Ou alors, prendre le contre-pied de ce qu'ils racontent...
Venous-en plutôt aux petites erreurs historiques et autres...
Toutankhamon n'est pas le neveu d'Akhenaton (Amenophis IV) mais très certainement le fils qu'il a eu avec une épouse secondaire, sa Grande Epouse Royale étant Nefertiti avec laquelle il n'a eu que des filles. Je passe sur le fait que lorsqu'il hérita du trône vers l'âge de 8 ans, c'est certainement son conseiller et successeur Aÿ qui le poussa à revenir à l'ancien culte. Mais Aton ne fut pas relégué aux oubliettes ! La preuve: que représente le dossier du fauteuil retrouvé dans la tombe de Toutankhamon ? Une scène d'adoration d'Aton (disque solaire aux rayons terminés par des mains ou des croix de vie...)
Le canon esthétique amarnien est en rupture avec le style "classique" qui datait de 1.500 ans (et pas 4.000) et le seul endroit où les deux canons esthétiques sont présents est la tombe de Ramose dans la Vallée des Nobles à Karnak. Mais le style classique n'est pas non plus resté figé mais a évolué...
Ensuite, désolé, mais l' Egypte n'avait plus de rois aux premiers siècles de notre ère... La dynstie dite "dynastie Zéro" est composée de 6 rois dont on a retrouvé la trace historique. Ce sont:HORUS " au serekh " (sceau) surmonté de deux faucons (nom incomplet), NY-HOR (lecture incertaine, sceau royal trouvé à Tarkhan), HAT-HOR (lecture incertaine, sceau royal trouvé à Tourah), IRY-RO (lecture contestée par Heck 1987), KA (lecture contestée par Heck 1987), SCORPION Le dernier roi de la dernière dynastie fut une femme, Cleopatre VII (LA Cléopatre), suicidée vers 45 avant notre ère. Et je dis bien "Roi" car le titre de reine n'a jamais existé, l'épouse du roi étant la Grande Epouse Royale et les femmes qui règnèrent le firent sous le titre de Roi ! Bon, je ne vais pas passer tous tes textes en revue, j'en aurai pour des heures... Juste quelques petites choses: La Vallée des Rois n'est pas à une dizaine de Km du Nil mais à moins de 3 Km (une dizaine de Km du débarcadère, oui), le Ramesseum est bien sur la route qui relie la Vallée des Reines à celle des Rois en passant par la Vallée des Artisans et celle des Nobles (et pas à l'écart, il est même en bord de route, à hauteur de Sheikh Abdl Gournah). Les statues "ramessides" dont tu parles n'ont rien à voir avec les Ramsès...elle sont antérieures de plus de deux siècles ! Enfin bref... Mais je le répète, j'ai lu avec plaisir ton récit de voyage, très vivant, et j'ai de plus en plus hâte d'être le 19 mars, quand j'y retournerai pour la 41e fois... Bien cordialement Gérard | | À: Louxor · 4 mars 2006 à 16:05 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 13 de 26 · Page 1 de 2 · 10 218 affichages · Partager Merci Bernard pour tes précisions historiques et tes compliments sur le récit. Concernant la mentalité du pays, ma vision des choses est forcément subjective et je veux bien admettre que 11 jours passés là-bas ne sont pas suffisants pour me débarrasser du voile des idées reçues. Cela dit, je l'ai écrit comme je le ressentais et comme le ressentront sans doute beaucoup de voyageurs lors de leur première virée en Egypte. En cela mon commentaire de "gros bleu" n'était pas complètement inutile... | | À: Gwennou · 4 mars 2006 à 18:03 · Modifié le 4 mars 2006 à 18:42 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 14 de 26 · Page 1 de 2 · 10 206 affichages · Partager Cela dit, je l'ai écrit comme je le ressentais et comme le ressentront sans doute beaucoup de voyageurs lors de leur première virée en Egypte
Tu as raison... et c'est ainsi que naissent les préjugés... Par courtoisie, je ne dirai pas quelles ont été les impressions à propos des Français qui m'ont été rapportées par des amis américains qui ont débarqué à Paris, se sont fait rouler dans la farine par un chauffeur de taxi, puis à peine installés à l'hôtel, ont voulu prendre le métro à une heure de pointe pour se rendre sur le Champs de Mars... Il a fallu quelques temps pour que je lui explique que non, tous les Parisiens n'ignorent pas l'usage du savon, que ce n'est pas un rite de cracher par terre et d'y jeter ses papiers sales et que le dentifrice qui parfume l'haleine de celui qui plaqué contre vous dans le métro n'est pas obligatoirement parfumé au vieux Munster. De la même façon, un Egyptien sur deux n'essaye pas de vous vendre quelque chose, tous les hôteliers ne sont pas des escrocs et tous les barbus des fanatiques islamistes. Mais je le rappelle, et tu le soulignes très bien, ce n'est pas en 11 jours qu'on sait se faire une idée exacte du pays. Surtout si durant ces 11 jours on se trouve d'abord au Caire, une des villes les plus peuplées au monde, puis à Louxor où débarquent chaque année 4 millions de touristes et enfin au bord de la Mer Rouge dans des endroits créés artificiellement pour la seule satisfaction des plongeurs. Tout comme la mentalité est différente à Strasbourg, à Paris et... dans le Périgord... Heureusement que tu en es conscient, tout le monde n'est pas dans le cas et j'ai déjà eu l'occasion de constater que certains individus qui passent une semaine en troupeau sur des bateaux de croisière, avec parfois une extension de 3 jours au Caire ou à Hurghada, prétendent et clament fièrement et péremptoirement qu'eux, ils connaissent l' Egypte et que c'est ceci ou cela. Merci encore pour ton carnet de voyage qui est très vivant, plein d'humour et rempli de sensations intenses.
Gérard | | À: Louxor · 4 mars 2006 à 18:16 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 15 de 26 · Page 1 de 2 · 10 201 affichages · Partager Je suis d'accord avec toi Gérard. Et si j'ai pu donner l'impression de caricaturer l'egyptien moyen je m'en excuse. Pour ma défense je idrais simplement qu'il n'est pas évident de prendre du recul lorsqu'on écrit un carnet sur le vif dans un environnement "touristique" aux rapports un peu dénaturés.. Ta mise au point était utile. | | À: Gwennou · 5 mars 2006 à 6:49 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 16 de 26 · Page 1 de 2 · 10 154 affichages · Partager Merci beaucoup pour ton récit plein d'humour.
J'avais commencé la lecture de ton carnet de voyage hier soir et ce matin, tombée du lit sans raison précise (peut-être est-ce un peu ta faute , j'ai poursuivi la lecture de tes aventures égyptiennes. Je me suis régalée et je suis impatiente de découvrir tes autres récits qui s'ils sont de la même veine vont égayer cette longue journée hivernale
Alors comme disent aussi les belges...à tantôt
Laure | | À: Gwennou · 5 mars 2006 à 12:25 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 17 de 26 · Page 1 de 2 · 10 143 affichages · Partager Une fois de plus, quand j'ai vu ton pseudo dans les carnets de voyage, je me suis précipité, et je viens de me délecter de la totalité du récit de votre voyage en Egypte.
J'y ai retrouvé l'ambiance que nous avions connu il y a quelques années, quand nous avions passé une douzaine de jours là bas.
Comme toujours, tes récits sont colorés, et drôles, et j'attends avec impatience la suite de vos prochains voyages.
Un grand merci.
Christian | | À: Christian06 · 14 mars 2006 à 19:47 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 18 de 26 · Page 1 de 2 · 9 972 affichages · Partager Merci Fabricia, Chinook et Christian06. La vérité, ça fait chô au coeur hein...
Quant à la suite de mes prochains voyages j'ai bien peur qu'il me faille attendre jusqu'à l'année prochaine, mon boulot ne me permettant de m'échapper qu'entre deux saisons touristiques. Mais bon, pouvoir partir chaque année, c'est déjà un luxe que beaucoup ne peuvent se payer. Par conséquent je vous ferai grâce de mes états d'âme quant au choix de la future destination ( Inde? Nouveau-Mexique ? Argghhh! Trop dur...). D'ici là je fais comme vous : je voyage par procuration grâce à Voyageforum | | À: Gwennou · 22 mars 2006 à 0:41 · Modifié le 22 mars 2006 à 1:35 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 19 de 26 · Page 1 de 2 · 9 876 affichages · Partager Une petite dernière qui vient de m'être envoyée par Céline, présente sur le bateau le jour de la plongée dérivante et qui a immortalisé notre mise à l'eau.
Devinez qui est ce garçon de dos avec une capuche ridicule et le tour de bras d'une allumette... Image attachée: | | À: Gwennou · 24 mars 2006 à 13:10 Re: Egypte, février 2006: antiquités et plongées tropicales Message 20 de 26 · Page 1 de 2 · 9 848 affichages · Partager Bonjour !
Ton récit est intéressant. Mais j'avoue que ce qui me gêne, c'est la façon dont tu parles des Egyptiens. Je n'ai pas du tout ressenti la même chose, peut-être parce que je connaissais déjà la culture orientale avant de partir en Egypte, avec des parents qui ont vécu au Moyen-Orient. Que le touriste soit une source de profits, qui peut les en blâmer, franchement ? Ils sont envahis en permanence par des hordes de touristes, certains ne sachant pas trop ce qu'ils font là (et on se pose la question, d'ailleurs, quand on voit certains groupes), il faut bien qu'il y ait une contrepartie.
L'attitude des marchands, ça fait partie du rituel, il faut prendre ça comme un jeu. Et elle dépend beaucoup de celle qu'on adopte en retour. Il faut montrer qu'on connaît les règles du jeu, avec courtoisie, c'est tout. Après, ça fait partie aussi d'une culture, à mon sens. Et puis faire l'effort de parler quelques mots d'arabe dialectal change beaucoup les rapports. Personnellement, j'ai passé de très bons moments dans les soukhs, j'y ai même fait de vraies rencontres humaines, à Aswan ou à Louqsor. Une phrase utile si on ne veut vraiment pas être "importuné", sans être aggressif : mafish fulus (ma3aya) (je n'ai pas d'argent). Et une règle d'or : toujours garder le sourire, savoir "jouer".
Le bakshish, c'est une tradition dont il faut savoir les usages, c'est tout. Mais honnêtement, en comparant les niveaux de vie, là encore, ce n'est pas grand' chose ; enfin il me semble.
Pour ce qui est de l'hygiène et de l'état des construction, je dirais que c'est ça aussi voyager si on ne veut se trouver dans des ghettos pour touristes. D'autres réalités... | Carnets similaires sur l'Égypte: Heure du site: 7:22 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 263 visiteurs en ligne depuis une heure! |