Attention vitriol.
Quant les militaires (américains en Irak), sûr de leur bon droit, ont beaucoup de plomb dans la pétoire mais pas beaucoup dans la tête, et, à défaut de bravoure, une bavure sur les bras... on se prend à espérer qu'ils seront, au minimum, hantés à vie par les souvenirs de leur crime (que la hiérarchie ne punit pas) et, si ce n'est pas châtiés, châtrés, peut-être.
La forme du film, sensée valorisée l'effet "documentaire" est, de façon apparente, factice.. ce qui, au premier abord, a empêché mon adhésion au récit.
De plus, les hoquets de pauvres militaires couinant leurs exaspérations, leurs impatiences et leurs frustrations avec des airs de bravaches incultes, ne sont pas pour me soutirer des larmes de compassion.
Comprenant l'idée de Brain De Palma, d'exposer l'image d'une humanité déréglée et de la crise de nerf permanente de ceux qui sont au front, on patiente.
Mais le film, comme un sniper, nous attend patiemment, et là, d'un coup, on se prend une rafale qu'on a pas vu venir.
C'est raide. On tombe. Enfin, pas tout à fait raide mort mais assez secoué.
Si vous voulez passer une bonne soirée, n'allez pas voir ce film. Je vous conseille plutôt dans ce cas "Le Merveilleux magasin de Mr Magorium", plus indiqué...
Si vous êtes contrarié mais que vous n'arrivez pas à pleurer, voyez d'abord "Le cahier" de Hana Makhmalbaf, puis celui-ci juste après, ça devrait marcher.
Certes, stimuler sa conscience n'est pas forcément ludique mais ça a, au moins, un avantage: celui de ne pas mourir bête.