JOUR 12 : vers Baetov –
Tash Rabat (3100m)
Après avoir petit-déjeuné et être retournés voir une rivière (flaque d'eau avec du courant) qui
a grossi pendant la nuit, nous nous arrêtons à un ancien caravansérail en boue séchée en
ruine. On explore le moindre petit recoin et même quand il n'y en a pas. Nous nous arrêtons ensuite au « col des bouteilles de vodka vides (« snif » dit Maman...). La vue y est
inoubliable à 3390m. Des nomades montent leur yourte d'été, sans oublier le coin cuisine.
Notre prochaine étape : la gorge n°1. Après un hors piste au milieu des steppes, nous
nous arrêtons à côté d 'une source captée jaillissant dans la verte prairie.
Nous marchons vers la gorge toute proche. Nous passons au milieu d'un troupeau de vaches
et Timéa, en bonne Kirghize, les intimide avec un formidable « hush ».
Nous arrivons aux gorges par un sentier périlleux et glissant. C'est très joli, mais nous ne pouvons pas aller plus loin et devons rebrousser chemin et repasser parmi les vaches, qui reconnaissant Timéa, s'écartent pour nous laisser passer.
A la source, nous nous lavons. L'eau est glaciale mais cela fait un bien fou de se
débarrasser de cette couche de sueur et de poussière qui nous recouvre. Maman
en profite pour laver les chaussettes dont l'odeur nous incommode...
Nous repartons plein d'entrain car je conduis la voiture en hors piste. Après
avoir traversé 2 gués, je laisse le volant à Papa. Nous stoppons au présumé départ de la randonnée dans la gorge n°2. Nous commençons à monter mais nos efforts sont vains car
c'est un cul de sac. Il fallait suivre la vallée. Au mini col, nous en profitons pour nous restaurer. Erwan a du mal à manger à cause de son appareil qui part en pièces détachées.
Nous redescendons et nous rencontrons un chien de berger. Je saisis immédiatement mon
arme répulsive anti-chien à ultra-sons, mais qui ne sert qu'à l'intimider car le chien préfère
quitter mon champ de vision et retourner à ses moutons.
Nous trouvons le vrai départ au milieu d 'une autre verte prairie. Nous marchons dans un
canyon qui se rétrécit petit à petit et finit par s'arrêter avec de la glace. Avec Timéa, nous
explorons jusqu'au bout en passant sous un névé (nous sommes à 3500m d'altitude).
Nous reprenons notre piste et nous arrêtons au caravansérail de
Tash Rabat du XVes. bien
restauré. Il est en pierre. Timéa nous explique le rôle de chaque pièce. On peut y trouver par
exemple une suite parentale, une salle de jeu, un frigidaire ou des toilettes.
Nous campons dans une petite vallée perpendiculaire sans personne.
JOUR 13 :
Tash Rabat – vers
Naryn (2700m)
Avec Timéa, nous commençons par faire une petite promenade sur une bosse au-dessus de
notre campement. Ensuite, nous partons faire la vraie randonnée du jour, sur un
sommet au-dessus du caravansérail. Elle fait 700m de dénivelée et nous partons de
3100m. et il n'y a pas de chemin. Dans la partie la plus raide c'est à moi de tirer Timéa.
Avec le manque d'air je suis essoufflé. Mais c'est tellement beau que ça en vaut le coup !
Nous visitons ensuite une forteresse, ou plutôt les ruines d'une forteresse. Il ne reste que les
remparts en terre écroulés alors qu'ils faisaient 10m de haut. Il fait très chaud : nous ne
sommes qu'à 2000m ! Erwan fait le plein d'eau avant que nous partions dans une petite
vallée plus alpine. En voulant nous garer un peu en dehors de la piste pour camper Timéa
entend « pshhhhhhh »... Un pneu s'est crevé. Nous rejoignons la piste pour changer la roue. Mais le cric ne monte pas la voiture assez haut et avec Papa, nous empilons des cailloux sous
la voiture pour la maintenir pendant que nous en rajoutons sous le cric.
C'est la 1e fois que nous dormons dans un coin aussi isolé : pas une voiture ne passe pour nous aider ! Enfin, tout se termine bien et la roue est changée.
JOUR 14 : vers
Naryn - vers
Kochkor (2700m)
Nous passons un gué à côté d'un pont en tôle avec des trous pour nous garer près d'une ferme avec une source chaude.
Nous commençons par faire une randonnée de 6km aller jusqu'à 2 lacs. Il y a seulement
500m de dénivelée et on monte sur un chemin ! Nous mangeons à l'abri du vent à côté du
grand lac. Je me divertis en cassant des cailloux...
Nous redescendons en coupant dans les champs de fleurs et allons nous baigner dans la cabane de la source chaude (200 soms par personne).
séchage de palets de bouses servant de combustible dans une région sans arbre
L'eau est trop chaude pour moi (43°) et je n'arrive à tremper que les pieds.
Je voudrais que l'on prenne la piste « difficile » comme le dit le guide qui passe par le col de
Tosor (le dinosaure) mais Maman refuse fermement car la route est risquée, nous n'avons
plus de roue de secours et il y a peu de passage. Nous sommes donc condamnés à repasser
le gué car elle ne veut pas non plus tenter le passage par le pont troué. « La voix de la
sagesse » nous fait faire un détour de 400 km !
Lorsque nous nous arrêtons au col (3300m), Papa remarque soudain que les feux stop restent continuellement allumés même lorsque le moteur est coupé. Alarmé, il prévient toute
la famille de ce problème non résolu.
Avec la poussière de la piste, la lumière des feux stop ne provoque pas de pollution
lumineuse...
Nous continuons la bonne piste roulante secouant juste ce qu'il faut pour m'empêcher de
faire mon cahier de devoirs de vacances. Nous nous arrêtons à côté d'un champ pour
monter notre bivouac quotidien.
Grâce au réseau, Papa arrive à contacter l'agence de location et ils nous fixent rendez-vous
à la grande ville la plus proche,
Karakol. Notre lieu de campement est loin d'être idéal car il
comporte une quantité astronomique de moustiques affamés de sang de touristes français ;
1 chien qui rôde, menaçant d'après moi, autour de la tente ; et des fourmis qui ne me
dérangent pas sauf quand elles sont dans mes pieds. Dans la tente, les cheveux de Maman
ressemblent à ceux de Mantine quand elle sort de l'eau : dressés grâce à l'électricité
statique.
JOUR 15 : vers
Kochkor –
Issyk Kul (Tosor) (1600m)
Lorsque je me lève, je vérifie que les animaux ne sont plus là : il ne reste que les fourmis. Nous partons pour
Kochkor pour faire réparer notre pneu. Le mécanicien, véritable alchimiste du caoutchouc, répare l'énorme crevasse causant tant de soucis (et nous obligeant à cet
interminable détour, merci Maman...). Nous partons à la recherche d'un restaurant, plutôt
rare par ici. Nous en trouvons un grâce à mon GPS ! Repas habituel : samsas, lagman ;
thé. Nous admirons le probablement seul troupeau de chameau du
Kirghizstan.
Nous remarquons une statue d'un étrange bonhomme sur une colline. Nous y montons,
évidemment ; mais elle n'a que peu d'intérêt.
Nous explorons ensuite, au milieu d'autres touristes et des mariées venues se faire
prendre en photo, le Fairy Tale Canyon. Ce n'est pas un canyon proprement dit, mais
de multiples formations rocheuses de toutes les couleurs, rappelant Bryce
Canyon (cf
USA).
Nous regagnons les berges de l'
Issyk Kul, le plus grand lac du
Kirghizstan, pour nous
baigner dans une eau légèrement salée car le lac n'a pas d'évacuation, et creuser le sable.
Nous campons sur la plage.
JOUR 16 :
Issyk Kul – cascades Barksoon (2600m)
Quand nous nous réveillons, il pleut. C'est assez inhabituel. Pour fêter cela, nous rentrons jouer aux cartes sous la tente. Nous achetons au bord de la route du miel et du papier cuisson à l'abricot. La dame offre à Timéa un abricot.
Nous cherchons le rocher sacré Tamga Tash. Nous traversons la rivière sur un tronc d'arbre tombé en travers. Le rocher comporte des inscriptions bouddhistes
gravées et il est fendu en 2 par MANAS qui s'est pris pour Roland.
Avant d'aller voir des cascades, nous saluons Gagarine, un cosmonaute
russe qui est allé sur la lune et aussi ici : les cascades de Barksoon sont aussi connues que la lune !
Nous devons grimper 400m sur un chemin presque vertical et glissant. Nous arrivons au-dessus des cascades, donc nous ne voyons rien. Nous redescendons avec difficulté et nous nous réfugions sous un sapin en attendant que l'orage de pluie et grêle se calme.
Nous repartons en courant à la voiture car il reste cependant quelques gouttes ma foi fort
désagréables. Miracle : plus un grain de poussière sur notre belle carrosserie d'un blanc éclatant tel le soleil à l'aube nous éblouissant... Nous montons vers un col en suivant
la piste menant à la mine d'or du coin : la boue reprend possession de la voiture. 2 statues de Marco Polo et d'un léopard des neiges nous accueillent au col à 4024m. Nous montons les voir vit fait bien fait car il se remet à pleuvoir.
Nous redescendons camper vers les cascades.