Il y a en
PNG ce qu'ils appellent des raskolls, des bandes (souvent ivres, drogués) qui attaquent assez violemment. Quand tu interroges les habitants à ce sujet, c'est le plus gros danger du pays. Quand on creuse un peu on se rend compte que c'est très exagéré. Un militaire qui m'a pris en stop les appelle les opportunistes et me disait qu'il n'y avait du danger que dans certaines villes, la nuit, mais qu'il considérait son pays sûr, plus sûr que l'
Australie où il a fait ses études militaires.
À
Vanimo, notre première "ville", les habitants nous disaient que c'était sûr mais qu'à Aitape, oh lala! attention aux raskolls, même en chemin, etc. Arrivés à Aitape, même topo mais en inversant les noms des villes. Et c'était comme ça tout le long. En fait, personne ne connaît vraiment la situation du village 100km plus loin. On raconte ce qu'on entend à la radio et le téléphone arabe étant ce qu'il est...
Ceci dit, je ne dis pas qu'il n'y a aucun danger, on nous a tout de même rapporté qu'un cycliste s'était fait tuer il y a 3 ans autour de
Wewak (ville qu'on nous prédisait très dangereuse et où règne, il est vrai, une ambiance pesante : barbelés autour des magasins, la seule auberge de jeunesse ressemble à une prison et... je sais pas ambiance assez lourde en fin de journée, on est pas restés, on a pris un bateau 2h plus tard). La région de
Mont Hagen est réputée dangereuse, et puis on a rencontré des habitants de là-bas qui ont rigolé quand on leur a dit.
Nous n'avons pas eu de problèmes pendant nos 15 jours (à part une infection au genou mais c'est une autre histoire...) mais nous avons pas mal changé nos habitudes de voyage. En Asie ils nous arrivaient de pédaler de nuit, de dormir un peu n'importe où, etc. En
PNG, nous ne voyagions jamais la nuit, on évitait de rester en ville, on y dormait jamais et nous nous arrangions toujours pour dormir dans un village. On commençait par demander un coin pour nos tentes et nous finissions systématiquement avec un toit au-dessus de la tête et la plupart du temps avec un bon repas. En restant avec les habitants, dans les campagnes, tu ne coures aucun danger. Il est arrivé que certains dorment à côté de nous pour qu'il ne nous arrive rien. Autant dire que où on était ça ne risquait rien... Les habitants sont toujours aux petits soins quand ils voient des blancs, toujours prêts à aider, à offrir quelque chose.