Voyager en solitaire ne prend pas la même signification selon bien sûr les destinations, les cultures rencontrées, le type et la durée du voyage envisagé, mais aussi l'expérience, le caractère, voire même le sexe de chacun. Seul point commun pour tous, c'est le plus souvent à la tombée de la nuit que l'impression de solitude est la plus forte.
En attendant, mieux vaut déjà ne pas aller trop à l'encontre de sa "nature" pour choisir de partir seul ou accompagné. Tout en sachant que des compromis existent et qu'il est toujours possible de partir à plusieurs en se ménageant en cours de route des moments, voire des périodes de plusieurs jours, où l'on voyagera en solitaire.
Incontestablement les inconditionnels du voyage en solitaire vous diront qu'être seul représente la liberté absolue, celle de voyager à son rythme, changer son itinéraire et faire ce que l'on veut quand on veut. Et être seul pousse à aller vers les autres en multipliant les rencontres même si, hormis en Europe ou en Amérique du Nord, il est parfois difficile de rester isolé tant la "curiosité" des locaux peut être importante. À l'opposé, on peut penser que voyager à plusieurs réduit cette envie de contacts en incitant, même inconsciemment, les gens à rester entre eux au détriment des autres voyageurs et populations locales.
Dans un autre domaine, cet aspect solitaire peut permettre à certains de mieux se connaître, se dépasser, prendre confiance et agir parfois en ce sens comme une thérapie.
Néanmoins, le routard solitaire aura plus que tout autre intérêt à emporter avec lui quelques bons bouquins, sa musique, ses films et de manière générale d'autres choses qui lui tiennent à coeur et qui combleront les moments sans rencontres. Moments que certains pourront d'ailleurs mettre à profit pour tenir un journal de voyage.
Voyager seul présente aussi des inconvénients. Pour une fille seule, à l'évidence, certains pays ou régions ne sont pas forcément faciles.
Pour le voyageur débutant, partir avec d'autres personnes ou quelqu'un d'un peu expérimenté évitera pas mal d'erreurs, notamment pour des périples difficiles ou des pays très différents de ce qu'il connaît déjà. Sans parler de ceux qui au niveau langues maîtrisent avant tout.... le français. Dans ce cas, certains auront en effet tendance à ne rechercher que le contact d'autres francophones, ce qui dans les faits limitera quand même pas mal les possibilités de rencontres.
Dans un autre domaine être seul revient également plus cher, ne serait‑ce déjà qu'au niveau de l'hébergement que l'on payera proportionnellement plus qu'en voyageant à plusieurs, avec souvent aussi la certitude de récolter la plus mauvaise chambre ou la pire des tables quand il s'agit du resto.
En matière d'hébergement justement si vous souhaitez partager votre chambre pour faire des économies (ou des rencontres), le plus simple après avoir choisi celle‑ci est d'attendre à la réception l'arrivée d'un(e) autre solitaire pour lui proposer le partage (vous pouvez aussi laisser un message en ce sens à l'accueil); ça marchera neuf fois sur dix.
De même, si l'on compte camper, faire sa cuisine, ou si l'on est assez chargé, personne ne sera là non plus pour porter une partie du matériel. En parallèle, on ne trouvera pas toujours le moyen de faire garder ses affaires pendant que l'on cherchera par exemple un hôtel, et nul ne partagera les longues attentes à faire la queue pour un billet de train ou de bus. Et puis il faudra assumer seul toutes les tâches habituelles du voyage (change, réservations, etc).
Mais de tous, l'inconvénient majeur demeure en cas de problèmes ou au niveau des risques (évitez d'ailleurs de partir seul s'il y en a trop) notamment pour les voyageuses. Et il est vrai que les voleurs de tous pays préféreront toujours s'attaquer aux personnes seules. Sans oublier qu'il est encore moins réjouissant d'être malade quand on n'a personne avec soi ou que l'on subit ce que l'on pourrait appeler
"le stress du voyage et le choc des cultures".
Enfin à force de vivre seul ses voyages, ou simplement avec des gens de rencontres, un sentiment de frustration peut à la longue s'installer. L'impression d'avoir vu et vécu plein de choses que finalement on ne peut partager avec aucun de ses proches.