Rarement la préparation d’un voyage a été aussi laborieuse ! L’
Argentine et le
Chili offrent tous les 2 une immensité de possibilités, les choix ont été difficiles. Patagonie, oui mais par où arriver ?
Argentine ou
Chili ?... Et avec quelle extension :
Iguaçu ?
Bariloche ? Valdès ?
Chiloé ?
Puerto Montt ?... Et pour tout ça, que 3 semaines...
Ce qui a finalement déterminé nos choix fut : la cohérence géographique (rester dans le monde des glaciers) se donner du temps pour en voir moins mais le voir bien (pas d’extension) en arrivant par
Santiago, la possibilité d’enchaîner aussitôt vers
Punta Arenas sans avoir à changer d’aéroport (à la différence de
Buenos Aires).
NOTRE PERIPLE EN 3 SEMAINES :
Notre goût pour la liberté nous a incités à ne rien réserver depuis la
France hormis les 2 dernières nuits à
Santiago. En contrepartie, il fut nécessaire de prévoir de la marge qui fut utile, notamment à
Torres del Paine. J’y reviendrai.
PN = Parc National
Ven 10 Nov 2006– Vol de nuit AF
Paris/
SantiagoSam – Vol LAN
Chile Santiago/
Punta Arenas (
Chili) – Arrivée vers 17h -
Nuit à Punta ArenasDim – Bus pour
Ushuaia (
Argentine) - Arrivée vers 19h -
Nuit à UshuaiaLun – Croisière sur le
Canal de Beagle -
Nuit à UshuaiaMar– Rando dans le PN de la Terre de Feu -
Nuit à UshuaiaMer– Vol LAN
Argentina Ushuaia/
El Calafate - Arrivée vers 19h -
Nuit à El CalafateJeu– Préparation de la visite du PN
Los Glaciares (Sud) -
Nuit à El Calafate
Ven– PN
Los Glaciares : les glaciers Spegazzini, Upsala et Onelli sur des bras du Lago Argentino -
Nuit à El CalafateSam– PN
Los Glaciares : mini trekking sur le
Perito Moreno -
Nuit à El Calafate Dim– Journée de transition -
Nuit à El CalafateLun– Bus pour
El Chalten - Arrivée vers midi - Préparation de la visite du PN
Los Glaciares (Nord) -
Nuit à El ChaltenMar– Rando vers la laguna de los Tres au pied du Fitz Roy -
Nuit à El Chalten
Mer– Rando vers la laguna Torre au pied du Cerro Torre -
Nuit à El ChaltenJeu– Retour en bus vers
El Calafate – Arrivée vers 10h30 -
Nuit à El CalafateVen – Bus versPuerto Natales (
Chili) - Arrivée vers 14h – Préparation de la visite du PN
Torres del Paine -
Nuit à Puerto NatalesSam – Journée de transition -
Nuit à Puerto NatalesDim – Départ pour le PN
Torres del Paine et rando vers la base de las Torres -
Nuit au Refugio Las TorresLun – Rando dans la Vallée des Français -
Nuit au Refugio Paine Grande (ex Péhoé)Mar– Rando vers le Gacier Grey – Retour à
Puerto Natales -
Nuit à Puerto Natales
Mer– Bus pour
Punta Arenas – Arrivée vers 10h30 - Visite de la pingüineras Seno Otway -
Nuit à Punta Arenas Jeu– Visite de
Punta Arenas – Vol LAN
Punta Arenas/
Santiago – Arrivée vers 23h -
Nuit à Santiago
Ven– Visite de
Santiago -
Nuit à SantiagoSam 2 Déc– Vol de nuit AF
Santiago/
Paris
BUDGET :
Le Peso, chilien (pour éviter toute confusion, j’écrirai Ch$) et argentin (Ar$)
1 000 Ch$ = 1, 5 €
1 Ar$ = 0, 25 €
Dépenses préalables :Vol A/R direct de nuit Air France
Paris/
Santiago : 1 116 €/p
On trouve facilement moins cher en acceptant des escales. Le choix est très large.
Vol A/R LAN
Chile Santiago/
Punta Arenas : 291 €/p
Principales dépenses sur place : Vol LAN
Argentina Ushuaia/
El Calafate : 581 Ar$/p. Réservation à la dernière minute (donc, plein pot). Le bus revient beaucoup moins cher...
Entrées des sites et excursions diverses (vous trouverez tous les détails au niveau de la description des sites) : environ 380 € pour nous 2 (hors
Torres del Paine)
Rando dans
Torres del Paine (refuges inclus) : 362 € pour nous 2 (détails dans chapitre correspondant)
Hébergement (hors refuges de
Torres del Paine) : 700 € (37 €/nuit en moyenne) en catégorie "moyenne".
Je n’indique pas le total sur place, il n’est absolument pas significatif (nous avons beaucoup dépensé dans les restaurants, tels de gros gourmands que nous sommes...
). Pour plus de détails, voyez les chapitres suivants.
GUIDES :
Lonely Planet Argentine - Version française - 1è édition
Guide du Routard Chili 2006-2007 –
Tous 2 manquent d’explications structurées pour organiser ses propres visites dans les PN. Nous avons préparé nos sorties en consultant sur place les centres d’informations et les agences locales.
TRANSPORTS :
1 – Vols
L’ère du e-ticket est arrivée. Et c’est tant mieux pour nous, c’est tellement plus simple.
Paris/
Santiago - Air France
Achetés mi Septembre sur le site d’Air France : 1 116 € l’A/R. e-ticket.
Direct, 13h de vol de nuit dans un très gros porteur (B777). Je déteste... trop gros... ça me fait peur... comment ça tient en l’air ?...
Santiago/
Punta Arenas – LAN
ChileAchetés mi Septembre sur Voyages-sncf.com : 291 € l’A/R. e-ticket.
Moins cher que sur le site de Lan
Chile.
Escale à
Puerto Montt sans changer d’avion.
Le gros intérêt de ce vol est qu’il partait 3 heures après notre arrivée à
Santiago, du même aéroport ; on pouvait donc enchaîner. Néanmoins, il n’y a pas de temps à perdre. Nous avons eu quelques sueurs froides en voyant la queue devant les postes de douane. Il faut prendre la file de droite qui, normalement, est réservée aux Chiliens. C’est juste, mais ça se fait... Ne flânez pas !
Ushuaia/
El Calafate – LAN
ArgentinaAchetés 2 jours avant à
Ushuaia auprès de Rumbo Sur (San Martin 350): 581 Ar$ l’Aller. e-ticket. Paiement par Amex.
Taxe d’aéroport = 13 Ar$/p à payer après l’enregistrement des bagages.
2 – Bus longues distances
Plus habitués à l’Asie qu’à l’
Amérique du Sud, nous avons été surpris de trouver des bus très confortables, ponctuels, sûrs. Mais moins folkloriques qu’en Asie... Et plus chers.
Punta Arenas/
Ushuaia – Bus Pacheco – 21 000 Ch$/p – départ 9h – arrivée 19h
El Calafate/
El Chalten – Bus Chalten Travel – 50 Ar$/p – départ 8h – arrivée midi
El Chalten/
El Calafate – Bus Cal Tur – 50 Ar$/p – départ 6h30 – arrivée 10h30
El Calafate/
Puerto Natales – Bus Cootra – 50 Ar$/p – départ 8h30 – arrivée 14h
Puerto Natales/
Punta Arenas – Bus Pacheco – 3 000 Ch$/p – départ 7h30 – arrivée 10h30
Nous achetions nos billets aux bureaux de la compagnie de bus dès que nous étions en mesure de savoir quand partir. Aucun problème, l’offre est grande. Paiement cash la majorité du temps. Siège numéroté.
Les passages à la frontière sont assez longs : il faut que tous les passagers se présentent et fassent tamponner leur passeport, à la sortie et à l’entrée. C’est long, surtout quand on attend dans le vent... mais ça se fait...
Le plus beau voyage fut
El Calafate/
El Chalten. Essayez d’obtenir les 2 places de devant, à droite (à l’opposé du chauffeur qui bouche la vue). Paysages extraordinaires pendant 4 heures, avec notamment, si le temps est dégagé, une approche vers le Fitz Roy très impressionnante.
3 – Transport urbain
Juste pour donner une idée...
Taxi
Punta Arenas/Aéroport : 6 000 Ch$
Taxi
Ushuaia/Aéroport : 10 Ar$
Minibus
Ushuaia/PN : entre 10 et 20 Ar$/p selon l’arrêt dans le PN
Taxi
El Calafate/Aéroport : 28 Ar$
Bus CentroPuerto
Santiago/Aéroport : 1 200 Ch$/p
Métro
Santiago : 370 Ch$ le ticket
HEBERGEMENT :
Partout, l’accueil est serviable et chaleureux, presque familial. Souvent, le propriétaire, même quand il avait une chambre à nous louer, nous a proposé de garder nos sacs pour que nous puissions poursuivre plus librement notre recherche.... Vraiment sympa !
Literie impeccable et sdb toujours très propre, même quand elle est commune.
Bon à savoir : en Novembre, nos premiers choix étaient souvent complets... Il y a du monde, surtout dans les petits hôtels indiqués dans les guides.
Les horaires des petits déjeuners sont flexibles et s’adaptent aux départs matinaux.
Enfin, bien sûr, partout, ils gardent les bagages.
Prix indiqués pour nous 2.
Punta Arenas : Tous nos choix étaient complets. On a fini par trouver 2 lits à
Hostal Danae (ex Macarena - Guide du Routard) - O’Higgins 765
Dortoir, sdb commune, petit dej inclus. 14 000 Ch$ cash (7 000 Ch$/p en fait).
Propre, accueil adorable, mais pour dépanner seulement. Les 2 jeunes Suisses qui partageaient notre chambre sont sortis quand nous on s’est couché et sont rentrés peu avant notre réveil ! On n’a pas été gênés par leurs ronflements
!!
Pour le retour, on avait réservé une chambre plus intime et plus confortable :
Hostal Art Nouveau – Lautaro Navarro 762 - mail :
chefbrocolino@hotmail.comEn face du bureau des bus Pacheco.
Chambre double, sdb privée, petit déj buffet (8 chambres seulement pourtant) inclus. 36 000 Ch$ - Internet gratuit à disposition.
Ushuaia : Nahuel B&B (Lonely Planet) – 25 de Mayo 440
Chambre double, sdb commune, petit déj inclus. 110 Ar$ cash.
Excellente literie. Sdb très propre. Accueil amical. Très bonne adresse.
Mais attention, la maîtresse de maison est TRES bavarde, méfiez-vous si vous avez un bus ! Dans mon espagnol hésitant, je lui ai demandé combien de chambres elle avait. J’ai eu ma réponse mais j’ai aussi eu la composition de sa famille, l’âge de ses filles, ce qu’elles font, sa position sur l’avortement, la place de la femme en
Argentine, la dernière grande rupture du
Perito Moreno, l’ambiance à
Ushuaia... On n’a plus dit un mot, on ne pouvait pas, on a juste essayé de comprendre ce flot de paroles... et puis, on a été sauvé par le klaxon du taxi. Adorable ! mais bavarde. Choisissez bien votre moment pour poser votre question et... accrochez-vous.
El Calafate :Hosteria Sir Thomas (LP) – Espora 257
Chambre double, sdb privée, petit déj inclus. 130 Ar$ cash.
Chambre surchauffée par un chauffage individuel que l’on peut couper. Ouf ! Accueil timide (mais après
Ushuaia, ça nous a fait des vacances !) mais très serviable. Habitués aux départs très matinaux pour les excursions, les petits déjeuners sont assurés efficacement.
Très bonne adresse.
El Chalten : Posada Poincenot (LP) – à gauche du
Rio GrandeIl est vivement recommandé de réserver son hébergement à
El Chalten à cette période. Nous demandons à notre hôte de l’hosteria Sir Thomas de nous aider (trop dur pour nous de nous débrouiller en espagnol au téléphone). Elle s’en charge volontiers, efficacement et gracieusement. Effectivement, toutes les adresses (pas trop chères) données par le LP étaient complètes. Nous décidons de décaler d’une journée notre programme et parvenons ainsi à réserver 3 nuits à la Posada Poincenot. Pour garantir ma réservation, la posada a souhaité que je paie à l’hosteria Sir Thomas qui m’a donné un voucher en échange. Pas de mauvaise surprise.
Chambre double (quadruple même), sdb privée. 160 Ar$ cash.
Aucun charme. Genre UCPA. En 3 jours, pas vu une femme de ménage... à ce prix-là, on pouvait l’espérer non ?... Cela dit, spacieux et propre. Surchauffée, et malgré les recommandations, on coupe le chauffage pour pouvoir dormir.
Petit déj américano très copieux en sus pris au
Rio Grande voisin pour 15 Ar$/p.
Je ne conseille pas cette adresse, trop chère. Je suis sûre qu’on doit pouvoir trouver mieux.
Puerto Natales : Hotel Los Pinos (GdR) – Philippi 449
Chambre double, sdb privée, petit déj inclus. 25 000 Ch$ cash.
Accueil gentil. Là encore, l’horaire du petit déj s’adapte à vos départs. Grand salon/séjour confortable pour préparer son trekking dans
Torres del Paine et au retour pour mettre à jour son carnet de voyage. Consigne à bagages, ça va de soi.
Très bonne adresse.
Santiago : Hotel El LibertadorCoup de gueule !J’avais réservé par internet 2 nuits à
l’hôtel Plaza Londres (42 000 Ch$) en suivant les recommandations de VF. Tout était confirmé. Echange de mails sympas avec l’hôtel. Ils devaient venir nous récupérer à l’aéroport de
Santiago tardivement. Effectivement, René, le chauffeur bavard, est bien là, à 23h, malgré notre retard d’1h. Tout démarre bien ! 30 minutes plus tard et la tête farcie par les plaisanteries de René, nous arrivons au Plaza
Londres. Superbe petit hôtel sur une place, dans un quartier pavé de
Santiago. Beaucoup de charme. On nous attend. Parfait. Mais, mais... ils sont désolés nous disent-ils, l’hôtel est complet et ils ont dû nous réserver une chambre dans un hôtel voisin, le Libertador. Déception... René nous y dépose. Et on se retrouve à 23h45 dans une grande chambre d’un gigantesque hôtel impersonnel, bruyant, sans aucun charme. Le genre de grand machin sans intérêt qu’on essaie toujours d’éviter ! Le seul minuscule intérêt qu’on y a trouvé c’est le petit déj buffet (on est des gros gourmands, en particulier au petit déj) où on s’est gavé de cerises, de fraises, d’abricots (c’était la pleine saison) ! Tant qu’à faire !
Evitez à tout prix El Libertador, c’est sans intérêt. Au pire, si vous devez y séjourner, exigez une chambre qui ne donne pas sur la rue, c’est horriblement bruyant.
Le Plaza
Londres semble très bien mais attention donc à la fiabilité de leur réservation.
Cela dit, on a bien été récupéré à l’aéroport et on a payé au Libertador ce qui était prévu au Plaza
Londres (alors que Le Libertador était à 70 000 Ch$). Sur ce point là, ils ont parfaitement assuré. Mais c’était vexant de voir le peu de cas qu’ils ont fait de nous face à un groupe. Bien sûr ça se comprend, ça n’empêche la déception...
REPAS :
D’abord, un petit mot sur les
pique-niques : lors des journées en rando ou en excursion, nous emportions notre pique-nique. Aucun problème pour les préparer. Les supermercados (qui sont ici de petites superettes de quartier, ne vous attendez pas à l’Auchan de Val d’Europe !) comme les plus petites épiceries et autres boulangeries ferment suffisamment tard le soir (vers 22h) pour pouvoir s’organiser. Et on peut toujours les garder au frais sur le rebord de la fenêtre de l’hôtel.
Les légumes (qu’on m’avait dit introuvables, terrible présage pour moi qui suis un vrai lapin !) sont effectivement moins présents que chez nous et sont rustiques (entendez par là, assez abimés). Néanmoins, on a toujours réussi à trouver nos tomates pour agrémenter nos sandwiches. Quant aux pommes, elles sont délicieuses.
Le pain des supermercados est très bon, croustillant et moelleux tout à la fois, ne le snobez pas. Vous trouverez aussi quelques petites épiceries proposant des sandwiches tout prêts (au poulet, au thon, au jambon...) si, comme nous, vous êtes un peu feignants
...
Pour ce qui est des
restaurants (plus souvent fréquentés le soir qu’à midi, d’ailleurs bon nombre sont fermés à midi), eux aussi servent jusque tard. Nous avons rarement aussi bien mangé en voyage (je vous l’ai dit, on est des gros gourmands) ! Un très grand choix de restau, des produits frais, de la viande extraordinaire en
Argentine, du poisson et des fruits de mer au
Chili, des légumes variés (oui, des légumes ! je croyais qu’on en trouvait peu ! Faux.)
Sans oublier le chocolat. Les magasins de chocolat font souvent salon de thé où il est très agréable de venir prendre son café avec une barre de chocolat choisie dans les vitrines. Mmmmh, j’en salive encore.
Seul problème, et non des moindres : le prix. Les bons restau sont assez chers. Encore une fois, l’Asie est bien loin...
Voici néanmoins quelques bons souvenirs :Sauf indication contraire, les prix que j’indique sont pour nous 2, pour une entrée, un plat et 2 petites bouteilles d’eau (généralement l’eau est servie en bouteille plastique de 50cl). Pas de dessert, pas de vin, pas de café.
Ushuaia :C’est le domaine de l’araignée de mer (centolla) si vous êtes en saison. C’est délicieux, froid en salade, ou chaud en plat. Cependant, ça reste plus cher que le poisson.
Bodegon Fuegino (LP) – San Martin 859
70 Ar$ pour 2 (CB), pour un repas goûteux dans une ambiance chaleureuse.
La Casa de los Mariscos (LP) – San Martin 232
60 Ar$ pour nous 2 (CB), ambiance décontractée, grand choix de fruits de mer (mariscos)
Le Kaupé (LP) – Roca 470
Cuisine délicieuse, très fine, mais beaucoup, beaucoup trop chère (284 Ar$ avec 3 verres de vin) et bon sang, vraiment trop cul serré !! Pffff.... L’eau, servie d’office, est facturée (alors que, naïvement, je pensais que ça faisait partie du service). Seulement si vous avez un (grand) événement à fêter...
El Calafate :Enorme choix de restaurants. Ici, la viande
argentine (bœuf et agneau) est reine et les parrilla (je ne sais pas s’il faut un s au pluriel...) sont nombreuses. Nous avons opté la plupart du temps pour des buffets (parrilla libre) qui offrent, en plus de la viande à volonté (bœuf, agneau, poulet, saucisses...), un très grand choix de crudités (à volonté aussi et toujours servies, même dans les restaurants plus classiques, avec l’assaisonnement à part). Et ce n’est pas très cher, rapport quantité/prix on est largement gagnant. Quant à la qualité, à ce stade, même un peu moins bonne, la viande reste succulente ! On s’est littéralement goinfrés, il n’y a pas d’autres mots !...
Notre préférée :
Tierra Bendita, Gobernador Gregores 1170.
Buffet à 24 Ar$/p, de l’entrée au dessert, boisson non comprises (1 eau ou 1 coca = 2 Ar$). Ne manquez pas la purée de potiron et le vinaigre balsamique sur les crudités.
Très bien aussi, juste au coin de la même rue,
l’Estilo Campo (à l’angle de la 9 de Julio). Buffet à 21 Ar$/p boisson non comprises. Pas d’agneau le midi.
Toujours dans les parrilla libre, le
Rick’s Parrilla (Av Libertador 1091) est beaucoup moins bien. 32 Ar$/p en plus ! Ici, ce sont des serveurs qui apportent la viande (bien sûr toujours à volonté mais c’est moins bien) et le buffet de crudités est moins varié.
Paiement cash dans ces 3 parrilla libre.
En restauration plus classique, nous avons eu un vrai coup de cœur pour
El Puesto (LP - angle G.Mayono et 9 de Julio). Le medalon de lomo est à tomber par terre (bien meilleur que les viandes des parrilla libre, il faut le reconnaître). Vin au verre pour 10 Ar$ pour un grand verre de 18 cl !!! Beaucoup plus cher que les parrilla libre, on en a eu pour environ 100 Ar$ (CB) pour nous 2 (entrée, plat et verre de vin) mais ça les vaut. Réservez ou venez tôt, c’est petit et très réputé donc très vite plein.
Un petit conseil : ne prenez pas votre café au restaurant. Préférez plutôt les boutiques de chocolat qui vous permettront de goûter aux différentes barrettes de chocolat avec votre café. Enfin... vous faites ce que vous voulez après tout... c’est vos vacances !
El Chalten : Malgré une impression tristoune de bout du monde quand on arrive en plein après-midi,
El Chalten cache quelques restau sympas.
La Senyera, Av Lago del Desierto (à côté du supermercado)
Restaurant de cuisine locale. C’est bon, l’ambiance est sympa. Pas grand monde...
Nous avons goûté à la carbonada, plat typique argentin. C’est un ragoût de boeuf accompagné de potiron, maïs, patate douce et pêche. Un vrai régal pour 22 Ar$ le plat. On y est revenu le lendemain ! Avec l’entrée, le plat, l’eau et le café, on en a eu pour 60 Ar$ cash pour nous 2.
L’intérieur du
Ruca Mahuida (LP) – Lionel Terray 104 - est superbe et la cuisine raffinée mais les portions sont vraiment légères. C’est le genre de restaurant où il parait incongru d’avoir faim. Pourtant, quand on a passé la journée à grimper vers le Fitz Roy, on a vraiment envie de plus consistant... Vraiment cher en plus. 120 Ar$ cash pour nous 2. On a très largement préféré la Senyera.
On n’a pas eu le temps de tester le
Malbec, déjà conseillé sur VF. Nous y sommes entrés, ça a l’air effectivement très bien. Next time...
Puerto Natales :El Asador Patagonica (GdR) – Arturo Prat 158
Nous avons testé le Cordero al Palo, c’est de l’agneau cuit "à la roue". C’est fondant et très goûteux. Pain maison, vin au verre. Belle portion pour les gourmands que nous sommes. 20 000 Ch$ pour nous 2.
Pour prendre le café :
Cielo de Palo, sur la petite place également, avec un poêle dans la petite salle.
A
Puerto Natales, les restaurants ferment tard. Pas d’inquiétude, vous pourrez donc manger sans problème en rentrant de votre trek à
Torres del Paine.
Punta Arenas :La Luna (GdR), attention, l’adresse du GdR est fausse, c’est O’Higgins 1017
Beau restau jaune et bleu, belle carte, poisson, crabe...
13 000 Ch$ pour nous 2.
On a bien sûr planté notre petit fanion sur les cartes qui recouvrent les murs et qui ont fait l’originalité de ce restaurant (pas fous, on ne l’a pas planté sur la
France mais sur le drapeau du bas où il y avait moins de monde). Les patrons ont d’ailleurs bien compris l’intérêt marketing qu’ils pouvaient retirer de cette habitude. Néanmoins, ça n’est pas le seul intérêt, on y mange très bien. Nous y sommes d’ailleurs allés 2 fois (non, on n’a pas planté 2 fanions, on n’est pas égocentriques à ce point !).
La Marmita (LP) – Plaza Sampaio 678
On peut difficilement trouver un accueil plus amical. Ecoutez ça : la Marmita fut le premier restau de notre voyage. Nous arrivions de
Paris. Or on aime bien, le premier soir, se faire un vrai gros plaisir. Un peu cher mais coup de cœur du LP. Allez, on y va ! La patronne nous accueille avec un grand sourire (ce premier sourire, ah, ça y est, le voyage commence !). Elle parle quelques mots de français. On se fait le grand jeu du premier soir : Pisco Sour, araignée de mer, coquille st Jacques, congre, saumon, café... on mange bien. C’est cher, mais c’est vraiment bon. Nous partons heureux de ce premier repas réussi qui marque le début de notre voyage. Le lendemain, on partait pour
Ushuaia... 18 jours plus tard, à la fin de notre voyage, nous revoici à
Punta Arenas pour prendre notre vol de retour vers
Santiago. Nous aimons les symboles, nous décidons de retourner à la Marmita, histoire de boucler la boucle. On entre, la patronne nous voit, nous sourit et me prend dans ses bras, me fait un bon gros bisou et nous demande en français comment s’est passé notre voyage ! vous croyez ça, vous ?! Moi, je n’en suis toujours pas revenue !! Vous avez dans cette anecdote un résumé de l’accueil que l’on a reçu partout !
Dommage que ce soit si cher : 26 000 Ch$ pour nous 2 avec 2 pisco sour (sans vin).
Santiago :Ocean Pacific’s (GdR) - Av. Ricardo Cumming 221
Quel restaurant fabuleux ! Plusieurs salles en enfilade, on s’y perd, au décor de Nautilus ! C’est un restaurant que l’on visite. Allez aux WC, ça fait aussi partie du voyage ! 2 cartes séparées : fruits de mer et poissons, avec la photo de chaque plat. Facile, du coup. J’ai pris du poisson : du congre maï maï. Je me suis régalée. Philippe, lui, a fait le choix un peu moins heureux d’une salade froide de fruits de mer. Du coup, nous avons partagé nos plats. Oui, je sais, je suis trop bonne avec lui. Plat autour de 7-8 000 Ch$. Pour nous 2, avec 2 verres de vin : 20 000 Ch$.
Le restaurant est flanqué d’une boutique d’artisanat, notamment des porte bouteilles en simili cuir de toute beauté pour 13 000 Ch$. Voila un cadeau très original pour accompagner dignement la bouteille de bon vin chilien offerte à vos amis.
Mercado Central (GdR)
Tout autre ambiance : populaire, vivante et authentique. Nous avons voulu éviter le trop envahissant Donde Augusto, et avons choisi, un peu au hasard le local # 14. Nous y avons mangé du poisson frais pour moins de 4 000 Ch$/p. Simple et bon.
SITES NATURELS :
Dans l’ordre de notre voyage (et non de nos préférences) :
1 – La Terre de Feu (Argentine)
La ville étape : UshuaiaJolie petite ville au bord du
canal de Beagle. Une grande rue commerçante (San Martin) où on trouve tout. Une matinée nous a suffi à organiser nos visites et à trouver un vol pour
el Calafate (reculant devant les 36h de bus...).
Nous passerons 3 nuits à
Ushuaia soit 2 jours pleins. 1 pour le
canal de Beagle, l’autre pour randonner dans le parc. A mon avis, c’est le minimum.
Croisière sur le canal de Beagle140 Ar$ /p – Départ 15h, retour 19h.
Sur le port touristique, de nombreuses agences proposent des croisières sur le
canal de Beagle, chacune vantant ses spécificités. Difficile de faire son choix. Dans ces cas là, on se réfère aux recommandations des guides (GdR et LP). Nous choisissons donc l’agence Tres Marias qui propose une croisière sur un petit voilier en petit groupe (nous serons une dizaine). Nous réservons pour un départ ce même après-midi, à 15h.
L’intérêt de cette croisière est son côté moins usine. Petit groupe, mais petit bateau et sur le petit pont, on est transi, malgré un beau soleil. Prévoyez le bonnet ! Le voilier glisse lentement sur le canal, pour arriver devant une petite île couverte de lions de mer et de cormorans. Sur fond de cimes enneigées, c’est superbe ! Ensuite, un arrêt à l’Ile H où nous débarquons. Ici, nous serons seuls, puisque l’agence a l’exclusivité de cette île. Petite rando d’1h30 où le guide-capitaine du voilier nous décrit la flore et les oiseaux rencontrés (notamment des cormorans de roche aux yeux rouges assez surprenants). La pluie et le froid nous glacent et le thé offert au chaud bien serrés les uns contre les autres dans la petite cabine est le bienvenu ! Retour au port vers 19h15.
Rien d’exceptionnel dans cette croisière, juste un très bon moment passé sur un canal au bout du bout du monde... Pour ceux dont le budget est serré, on peut s’en passer.
Randonnée dans le Parc National Tierra del Fuego 20 Ar$/p (entrée du PN) + 30 Ar$/p (navettes AR)
C’est à l’Office du Tourisme, sur la San Martin, que nous trouverons toutes les infos nécessaires : dans un anglais parfait, une jeune femme nous détaille les différentes randos du parc ainsi que le système de navettes le desservant. On ressort de là muni d’un petit plan du parc et des horaires de bus : départ quasiment toutes les heures, 3 stations différentes en ville, 4 arrêts différents dans le parc, prix selon la distance (de 10 à 20 Ar$) – On peut prendre le billet en open. Très souples, très fiables, très pratiques, ces navettes évitent de devoir revenir à son point de départ et nous laissent une totale liberté dans les randonnées.
Ainsi donc, le lendemain à 8h30, nous grimpons dans le micro bus qui nous déposera à 9h00, à l’intérieur du parc, à Crossroad, point de départ de la randonnée que nous avons choisie. Magnifique rando (rando 2 Costera Trail du petit plan) le long de la côte qui offre de superbes vues sur la baie Lapataia, les criques de galets verts et les montagnes. 3h de rando facile.
Nous consacrerons l’après-midi à enchaîner de petites boucles faciles dans la région de Lapataia. Paysages verdoyants puis tourbières rouges, barrages de castors, malheureusement nous ne verrons pas les propriétaires, et toujours le blanc des sommets en toile de fond.
A 16h, nous attendons un bus à l’arrêt Lapataya Bay et 40 minutes plus tard, nous sommes dans notre B&B !
Vous l’aurez compris : ce parc se visite en parfaite autonomie !
2 – Parc National Los Glaciares (Argentine)
2 points d’entrée : au Sud
El Calafate et au nord
El Chalten. Tellement différents qu’il serait dommage de n’en faire qu’un seul.
2a – Partie Sud du Parc
La ville étape : El CalafateEn arrivant au terminal de bus, il faut descendre la grande volée d’escaliers pour se retrouver dans la rue principale (Av Libertador).
Petite ville moderne née du tourisme, elle est fort agréable même s’il lui manque une âme
argentine. On trouve tout, ouvert tard le soir : restaurants, épiceries, bars, salons de thé, agences, boutiques, DAB... On y flâne avec plaisir. C’est aussi le meilleur endroit pour l’achat d’artisanat (dans notre programme bien sûr, je ne dis pas de toute l’
Argentine).
La ville est distante de 50 à 80 km des entrées du parc.
Il faut prévoir au minimum 2 jours pleins à
El Calafate. Ici encore, c’est à l’Office du Tourisme (au bout –à l’Ouest- de la rue principale San Martin) que nous aurons une idée des 3 régions principales du parc à visiter depuis
El Calafate : 1 - les glaciers Upsala et Onelli depuis le Lago Argentino, 2 - l’incontournable Glacier
Perito Moreno bien sûr et enfin 3 - le Lago Roca.
Par choix et par économie (puisqu’il aurait fallu payer transport et entrée du parc une 3ème fois), nous abandonnerons la randonnée à Lago Roca.
Après avoir consulté plusieurs agences locales, nous réserverons 2 excursions auprès d’EuroTur (San Martin 1025). Paiement CB pour les 2.
Croisière Todos Los GlaciaresD’abord, une croisière sur un des bras du Lago Argentino pour s’approcher des glaciers Spegazzini, Upsala et Onelli.
Croisière au nom un peu pompeux de "todos
los Glaciares"
210 Ar$/p (transport+croisière) + 30 Ar$/p (entrée PN)
Départ de l’hôtel à 7h15, retour à l’hôtel à 17h
Bus jusqu’à l’embarcadère de
Puerto Bandera où l’on paie le droit d’entrée au PN et d’où l’on embarque sur un énorme catamaran.
Nous voguons pendant quelques heures sur un bras du Lago Argentino. Moment d’émotion quand on s’approche des énormes icebergs bleus curaçao qui dérivent. Long arrêt devant les glaciers Spegazzini et Upsala. On débarque ensuite (vers 13h) à la Bahia Onelli pour pique-niquer (pique-nique à notre charge). 20 minutes de marche nous conduisent à la petite baie. Elle est entourée de glaciers et le lac glaciaire est couvert de petits glaçons aux formes variées. Un vrai paradis s’il ne faisait pas si froid.
Même si elle est ultra-touristique, ultra encadrée, ultra organisée, on a beaucoup aimé cette croisière. Les arrêts sont suffisamment longs pour bien en profiter et le pique-nique sur la baie Onelli est agréable si vous ne restez pas au restaurant mais poussez jusqu’au glacier pour pique-niquer, dans le vent certes, mais devant un spectacle naturel superbe. Couvrez-vous.
Minitrekking sur le Glacier Perito MorenoOrganisé par Hielo y Aventura (revendu entre autres par EuroTur au même prix que Hielo y Aventura directement, on a vérifié) qui a le monopole de ce type d’activité sur le
Perito Moreno.
250 Ar$/p (transport+minitrekking) + 30 Ar$/p (entrée PN)
Départ de l’hôtel à 7h, retour à l’hôtel à 16h
On débarque sur la partie Sud du
Perito. Quelques explications de glaciologie par un guide, Carlos, un beau brun ténébreux. On chausse ensuite des crampons et, en petits groupes (<10), on part sur la glace, finalement avec Paula, jolie brunette. Philippe est content, moi je regrette le beau brun... Pendant 1h30, on va s’y promener. Bien sûr, on ne va pas très loin, bien sûr on n’est pas seul et on aperçoit souvent un autre groupe, bien sûr c’est touristique et ça n’est pas la grande aventure, seuls dans l’immensité blanche, mais c’est quand même une expérience unique, en tous cas, pour nous, c’était une grande première, nous n’avions jamais marché sur un glacier. Le plus impressionnant étant bien sûr les crevasses bleu outremer. Aucun danger et accessible à tous, avec en plus une petite surprise à la fin du périple. Chut...
Les guides parlent espagnol, quelques-uns parlent anglais. A vous de choisir votre groupe au moment du départ sur la glace. Mesdames, mettez-vous à l’espagnol pour partir avec Carlos !!!....
Pique-nique (toujours à notre charge) au bord du lac glaciaire, face au
Perito. Comme toujours dans le froid et dans le vent. Bien couverts, ça n’est que du bonheur. La veille, nous avions acheté un bonnet qui couvrent les oreilles. Pas très sexy mais ultra efficace ! Aahhh.... que c’est bon !
Après cette expérience de marche sur le glacier, transfert en bus jusqu’au fameux mirador. Nous aurons 1 heure pour profiter de la vue et espérer, en vain, une éclaircie. C’est un peu court, 2 heures auraient été parfaites. Nous avons manqué de chance au niveau temps mais qu’importe... Le bruit du glacier qui s’effrite dans l’eau est inoubliable !
C’est une belle journée.
Le
Perito Moreno est beaucoup plus impressionnant que les autres glaciers. C’est pourquoi, je conseillerais de faire ces 2 excursions dans cet ordre.
La vue sur le
Perito Moreno depuis les miradors est le point d’orgue de la visite de ce PN. L’excursion peut se faire sans tour organisé, avec les bus locaux (sans le mini trekking sur la glace) pour sûrement beaucoup moins cher.
D’un autre côté, nous avons entendu chez Rumbo Sur qu’ils proposaient également un trek beaucoup plus long sur le glacier (5h de marche, je crois), ce qui doit permettre de s’aventurer bien plus loin. Apparemment, c’est plus physique que le minitrekking (quoiqu’accessible) et surtout il faut être bien équipé en vêtements imperméables (pantalon notamment). Détail très important : d’après ce qu’on a compris, cette option n’inclut pas le passage au mirador, il faut alors revenir le lendemain et repayer transport et droit d’entrée si on veut vraiment aller jusqu’au mirador.
Nous avons entendu tout cela d’une oreille et ça reste à confirmer...
Et s’il fallait choisir ou serrer le budget ? Dans ce cas, je conseillerais de faire la croisière "todos
los glaciares" et le lendemain de prendre simplement un bus local pour aller au mirador du
Perito Moreno (incontournable). Et de laisser tomber le minitrekking sur la glace. Seulement s’il fallait vraiment choisir....
Pour ces 2 excursions, le bus vient nous chercher et nous redépose à l’hôtel.
Organisation hyper rodée.
2b – Partie Nord du Parc
La ville étape : El ChaltenDifficile de tomber sous le charme de
El Chalten. Pas vraiment une ville, plutôt un agglomérat de pensions, hôtels, restaurants. Posés les uns à côté des autres, sans harmonie. Pas jolie du tout. Et on sent qu’elle ne cherche pas à l’être.
Quand on y arrive vers midi en bus, après avoir quitté la proprette Calafate, l’impression est dure. Tout est désert, les restau sont tous fermés, les épiceries ne rouvrent qu’à 16h... Bouh... Seul au
Rio Grande, grande auberge centrale, l’ambiance bat son plein en permanence.
Mais quel cadre magnifique avec la chaîne du Fitz Roy en toile de fond ! Et voila bien qui suffit à compenser. L’après midi libre permet d’organiser ses randonnées et d’aller en repérages.
Nous n’aurons plus le même œil les 2 jours suivants car nous aurons passé, comme tout le monde, la journée en montagne, et retrouvé le bourg seulement en soirée. Et cette étape fut finalement un très grand bonheur.
En fait, ce qui est magique ici, c’est que nous sommes DANS le parc. Les randonnées démarrent du bourg. Pas de bus à prendre. On est totalement autonome, on part de l’hôtel avec son petit sac à dos et juste les affaires pour la journée. Ca, c’est génial.
Le bus qui nous amenait de Calafate s’est arrêté à l’office du tourisme (à l’entrée de
El Chalten) où nous avons écouté sagement les consignes des rangers et récupéré les petits dépliants indiquant les possibilités de randos. C’est suffisant. Inutile de faire les frais d’une autre carte.
Les lunch box du
Rio Grande sont hors de prix (20 Ar$). Une petite épicerie (un peu plus bas en face, à côté d’une laundry) vend des sandwiches tout faits très bien et bien moins chers (6 Ar$). Vous trouverez aussi de très bonnes pommes dans les supermercados, des barres de céréales et autres fruits secs.
Attention, en Novembre, il est nécessaire de réserver (tout au moins si on veut loger dans du pas trop cher). Nous avons réservé dès notre arrivée à
El Calafate (donc 4 jours plus tôt) et avons déjà dû composer. Pensez-y !
Attention encore, la CB ne sert quasiment à rien ici, ni en paiement, ni en retrait. Prévoyez du cash.
Voici décrites les 2 randonnées que nous avons faites :
Laguna de Los Tres Aucun droit d’entrée
4h de montée (750m de dénivelé) jusqu’à la laguna de los Tres au pied de l’impressionnant Cerro Fitz Roy - Un peu plus de 3h pour redescendre.
Le sentier au départ grimpe gentiment la colline. Il n’a pas besoin d’être balisé : c’est un véritable sillon creusé profond dans le sol. Très vite, on domine un paysage grandiose. Le Lago Viedma au fond illumine le paysage de son bleu turquoise.
Tout est très propre, la seule trace de l’homme ici est ce profond monorail qui traverse la lande. Pendant 3h, tout est facile, jusqu’à Rio Blanco. Beaucoup de randonneurs s’y reposent, pique-niquent, se rafraîchissent dans le Rio dont l’eau est potable. Il reste alors 1h de montée, 400m de dénivelé et là, ça se
corse... Aucune difficulté technique cela dit, il suffit d’un peu de souffle, d’un peu de muscles dans les cuisses et d’un peu d’agilité ; ça grimpe fort. Pendant le dernier 1/4h, les très fortes bourrasques glacées, de face, nous mettent en garde et nous rappellent que nous sommes dans l’univers de la montagne et que nous y sommes juste tolérés. Rien de plus. Anoraks verrouillés, gants et bonnets bien enfoncés, on continue à braver les éléments. Face à nous, le très majestueux Fitz Roy, agressif, vertical, violent. A droite, un glacier bleu immobile domine un lac totalement gelé, recouvert de neige aux reflets bleutés. Magique, magnifique, mais on sent trop le piège ce qui n’empêche pas quelques fous de s’aventurer sur le lac... A gauche des rochers rouges. Non, Philippe, tu ne vas pas rapporter ce caillou de 3 kg ? Non ?!! Ah ben si... (en fait, il fait 1, 550 kg, je viens de le peser, car, oui, il est bien là
!!). Ce n’est pas fini, il faut encore grimper dans un pierrier où les piquets jaunes balisant la fin de cette randonnée ont disparu. Qu’importe, ici l’intuition suffit et tous les chemins mènent à
Rome. Pas à pas, on progresse. Les derniers mètres sont les plus difficiles tant le vent est fort. Tellement fort que l’imaginaire aidant, on finit par croire que le Fitz Roy nous repousse, nous prévient que nous ne sommes pas les bienvenus, nous minuscules fétus de paille. Qu’avons-nous à faire dans ce milieu minéral, glacial, hostile qui n’est pas le nôtre ? Pourtant, on insiste. Et enfin, on atteint le sommet... Enfin. Et là, sous nos pieds, en contrebas, la Laguna de Los Tres. Celle pour qui on a enduré cette dernière heure si éprouvante. Mais, bon sang, comme elle la mérite !! Vert émeraude, reflets turquoise sur les bords, entourée de parois verticales, glacées, blanches, dominée par le grand Fitz Roy, géant furieux, hurlant, soufflant sa fureur sur son monde.
On pique-niquera là-haut en cramponnant nos sandwiches à 2 mains. Pause rapide car trop éprouvante, physiquement et moralement. Le Fitz Roy dégage un tel charisme que nous ressentons une humilité respectueuse face à ce géant immobile. Sentiment très fort qui prend aux tripes. Je suis convaincue que les passionnés de montagnes comprennent ce que je veux dire.
Accrochez-vous, et montez jusqu’en haut. C’est un souvenir à vie.
Pour info, toutes pauses incluses, nous avons démarré à 8h45 et étions revenus à 16h45.
Laguna Torre Aucun droit d’entrée
3h de montée (250m de dénivelé) jusqu’à la laguna Torre au pied du Cerro Torre - Un peu plus de 2h pour redescendre.
Randonnée facile, qui pendant un temps, va longer les eaux turquoise du rio Fitz Roy. La Laguna Torre est un petit lac occupant les moraines du Glacier Grande. Cerro Torre en toile de fond. Le temps se couvre et nous pique-niquerons au bord de la Laguna sans chercher à rejoindre le Mirador Maestri qui ne nous apporterait rien de plus. Retour tranquille. Rando bien plus facile que la précédente mais beaucoup moins spectaculaire.
Toutes pauses incluses, nous avons démarré à 8h50 et étions revenus à 14h40.
Remarque : ne vous chargez pas en eau, vous trouverez de l’eau potable tout au long de ces 2 randonnées. Prévoyez juste une petite bouteille vide ou, mieux, un gobelet.
3 – Parc National Torres del Paine (Chili)
La ville étape : Puerto NatalesNous sommes maintenant au
Chili. Petite bourgade beaucoup plus authentique que Calafate. Quelques restau répartis autour d’une place carrée. Quelques rues commerçantes. Artisanat sans intérêt. C’est trop tard, et si vous aviez pensé que vous retrouveriez le bel article vu à Calafate ici à
Puerto Natales, c’est raté ! On s’en mord les doigts ! A force de vouloir porter léger le plus longtemps possible lors de nos voyages, que de fois on se sera mordu les doigts. J’vous le dis, on finira manchots
!
Le parc est à plus de 100 km de
Puerto Natales. Impensable de faire plusieurs A/R... Il faut s’y rendre, y randonner et y dormir en refuge. Un peu d’organisation est nécessaire mais les guides (ceux qui parlent) sont inutiles.
Le Parc National Torres del Paine – Comment organiser sa visite ? C’est auprès de Path@gone
(cliquez ici), agence locale réputée et gérante de certains refuges du parc, que, le vendredi, nous allons nous renseigner pour organiser notre visite. Nous voulons rester autonomes et nous avons 4 jours devant nous. Que pouvons-nous faire ? Julia regarde les disponibilités en refuges. Tout est complet pour le lendemain. Zut. En partant le dimanche, il reste 3 jours, 2 nuits. Elle nous propose alors une alternative au W complet, impossible en 2 nuits (sauf à marche forcée) : 1 nuit au Refugio Las Torres, 1 traversée du Lago Pehoe, 1 nuit au Refugio Péhoé. Et 3 journées presque pleines pour randonner (n’oubliez pas qu’à cette époque les journées sont longues et qu’à 21h il fait encore jour). Cette proposition nous convient parfaitement.
Voici au final et dans le détail, comment ça s’est déroulé :
Dimanche07h00 : Depuis l’hôtel, bus régulier jusqu’à la Laguna Amarga dans le PN – 15 000 Ch$/p AR
On paie ici le droit d’entrée du PN = 15 000 Ch$/p – On récupère un plan qui suffit pour ce qu’on a à faire - Minibus jusqu’au Refugio Las Torres – 1 000 Ch$/p
10h20 : Refugio Las Torres - On s’installe (c’est rapide, on enferme nos vêtements de rechange et on ne prend qu’un petit sac à dos contenant notre pique-nique), on se tartine de protection solaire (si !!) et on relace les chaussures de marche.
10h40 : C’est parti pour la rando vers Las Torres (détaillée plus bas) !
18h40 : Retour (8h toutes pauses incluses), éblouis !
Nuit au Refugio Las Torres
Lundi09h00 : Minibus jusqu’à la Laguna Amarga – 1 000 Ch$/p
09h45 : Bus régulier inter parc jusqu’au Refugio Pudeto - gratuit (chouette !)
12h00 : Traversée par bateau du Lago Pehoe jusqu’au Refugio Pehoe, nouvellement rebaptisé Paine Grande – 17 000 Ch$/p AR, billet open.
12h30 : Refugio Paine Grande – On s’installe (un peu plus long, c’est plus grand) -
13h10 : Départ pour la rando vers la Vallée des Français (détaillée plus bas)
18h15 : Retour (après 5 heures de marche sous une pluie battante), trempés !
22h00 : Philippe finit de faire sécher les chaussettes et les pantalons sur un poêle du refuge. C’est pratique mais la concurrence est rude !
Nuit au Refugio Paine Grande
Mardi 08h30 : Départ pour la rando vers le Glacier Grey (détaillée plus bas)
16h00 : Retour (7h30 toutes pauses incluses), déjà nostalgiques !
18h30 : Retour par bateau au Refugio Pudeto – déjà payé
19h00 : Retour en bus à
Puerto Natales – déjà payé
En fait, ces 3 randos constituent les 3 "branches verticales" du W. Nous ferons les horizontales par bus ou par bateau.... Mais si, avec un plan, vous comprendrez tout de suite ce que je veux dire...
Toujours soucieux de porter léger et de nous simplifier la vie, nous optons pour l’hébergement en pension complète (petits dej, pique-nique et repas du soir), lit fait à Las Torres, location d’un sac de couchage à Paine Grande. Le confort a un prix : 215 € pour nous 2 pour ces 2 nuits en pension complète. Bigre. Et si on inclut les transports et l’entrée du parc, ça nous conduit gentiment à un total de 362 € pour cette visite de
Torres del Paine. Gloups
.... Bon, allez, c’est ça ou rien.
Nous n’avons pas fait jouer la concurrence. On a signé chez Path@gone aussitôt et payé en CB. Je ne sais pas si ça serait revenu moins cher de réserver les refuges beaucoup plus tôt depuis la
France... Peut-être...
Pour limiter les frais, un bon moyen pour les courageux que nous ne sommes pas : camping complet et autonomie au niveau des repas. On a croisé plusieurs de ces purs et durs avec leurs énormes sacs sur le dos.
Quant au W complet à pied, il évite quelques trajets en minibus (au coût dérisoire par rapport à tout le reste : 1 000 Ch$/p) mais surtout l’A/R en bateau sur le Lago Peheo (17 000 Ch$/p quand même). Cela dit, cette traversée sur le lac est absolument magnifique ! Nous avons croisé des non-marcheurs qui venaient spécialement pour cette balade sur le lac.
Bref, c’est très cher mais ça les vaut et si c’était à refaire on referait pareil, avec même une nuit en plus au Refugio Paine Grande pour ne pas avoir à courir vers la Vallée des Français. Cette fois, le temps nous a manqué (alors que nous en avions !). C’est le problème de ne pas vouloir réserver à l’avance... Peut-être aurions-nous dû ?... C’est l’éternel dilemme entre organisation et liberté...
Pour mieux préparer ces 3 randos, en sortant de Path@gone, nous avons acheté la Trekking Map n°13 (en vente partout). Ca nous a rassurés (enfin, euh... c’est surtout moi la grande angoissée, Philippe lui était prêt à partir les mains vides !) et ça nous a permis de nous approprier le trek (ça c’est vrai pour nous 2) mais, sincèrement, vous pouvez en faire l’économie, elle ne sert à rien, le plan offert à l’entrée du parc est largement suffisant.
A l’intérieur du parc, l’organisation des bus, minibus, bateau est bien rodé !... Ce qui parait bien tendu sur le papier, se fait très simplement et sans stress. Les quelques transferts en bus permettent de voir des guanacos (lamas sauvages).
Les refuges :Refugio de Las TorresUn nouveau bâtiment tout neuf vient doubler l’ancien. C’est dire le succès ! Il s’agit de grands bâtiments proposant des chambres de 6 en lits superposés. Casier que l’on peut verrouiller si l’on a pensé à apporter un cadenas (oui, j’y avais pensé ! angoissée, certes, mais organisée ! l’un entraîne l’autre me direz-vous...). Les sanitaires sont super propres. Grand restau central. Mais dans ce grand bâtiment tout neuf, la propreté ne compense pas le manque d’âme... Ca va venir, j’en suis sûre...
Lit fait = oreiller, draps et couvertures fournis. Mmmh, qu’on dort bien !
Refugio Pehoe ou Paine GrandeIl vient d’être renommé Paine Grande.
Ici encore, un immense bâtiment dont les chambres, toujours de 6, sont disposées pour avoir toutes une jolie vue. Et quelle vue !!
Dédale de couloirs. Grande salle de restaurant et bar à l’étage. Des petits coins salons avec gros poêle un peu partout. Une vraie ambiance, chaleureuse, simple et amicale.
Ici, oreiller, sac à viande et sac de couchage (propre et épais) fournis.
Bien sûr tout est prévu et on peut laisser son sac en consigne (sous clé, numéroté) pour partir en rando avant de reprendre le bateau du soir.
J’aurais vraiment aimé passer une nuit de plus ici, d’abord pour avoir plus de temps pour faire ou refaire la Vallée des Français (au sec), ensuite parce que vraiment l’ambiance y est très agréable et les touristes, tous marcheurs, respectueux du repos d’autrui. Next time....
Les pique-niques (lunch box) sont fournis le matin au petit déjeuner (système de voucher ultra simple). Ils sont frais, copieux et suffisants. Inutile de prévoir du rab. Par personne : 2 sandwiches, 1 pomme, 1 barre de chocolat aux amandes, 1 barre de céréales, 1 bouteille d’eau (50cl), 1 nectar de pêche. Pas mal, non ?
Des détails sur ces 3 randos :
Las Torres (refugio Las Torres – mirador Las Torres)9, 5 km aller - 800 m de dénivelé – 8h (tout inclus) – 1 heure de montée difficile.
On a eu un peu de mal à trouver le démarrage. Soit parce qu’on on est des nouilles, soit parce que le balisage au sortir du refuge est un peu léger. Bon, sûrement les 2... Il faut se diriger vers la très chic Hosteria de Las Torres et la contourner à gauche. Vous franchirez plus loin un petit ruisseau sur une passerelle métallique. Après, y a plus qu’à suivre le sentier.
Beaucoup de monde au départ et petit à petit ça s’effiloche... Très vite, on réussit à avoir l’impression d’être seuls.
Magnifique randonnée, aux paysages variés et aux parois raides, noires, dénudés du massif
Torres del Paine qui nous domine. Buissons de fleurs rouges, lac bleu vert, torrent glaciaire bouillonnant, bleu, pensées sauvages jaunes, violettes... Faut-il en rajouter ?...
Après 1h30 d’une montée raide mais sans difficulté, on arrive au camping Chileno. On poursuit pour arriver à la guarderia (2h40 de marche depuis le début) où l’on pique-nique (torrent d’eau potable). Après 3/4h de repos, nous voila prêts pour l’assaut final ! Il reste la partie la plus difficile, l’ascension vers Las Torres. Cette dernière heure sera très éprouvante. Elle s’effectue dans un pierrier où il vaut mieux avoir les mains libres plutôt qu’encombrées par des bâtons totalement inutiles ici. Il faut monter haut les genoux parfois. Avouons-le, ça m’a épuisée ! En plus, on n’en voit pas le bout et, comble de malchance, alors qu’il a fait très beau depuis le début, les nuages viennent maintenant boucher l’horizon... de nombreux randonneurs redescendent déjà. On est les 2 seuls crétins à contre sens... pour voir quoi ? une grosse masse de nuages blancs bien opaques !... Pfff... moral en berne : je suis en train de me crever pour rien !! Pas le choix, de toute façon. Philippe est devant, gaillard, une vraie chèvre ! Moi, je me traîne... De temps en temps, il se rappelle que j’existe, se retourne, me lance "ça va ?..." "mais oui, mais oui, ça va, grmffff... tu parles......
" Pfff... Motivation dans les chaussettes ! Il atteint le sommet bien avant moi. Alors lentement il se retourne, me regarde (en contre bas), hoche la tête en signe d’encouragement et me sourit. Je connais ce sourire, je sais ce qu’il signifie. Non, on n’a pas fait tout ça pour rien ! Effet magique, toute la fatigue s’évanouit, mon moral remonte en flèche, mon énervement disparaît et je galope sur les derniers rochers. En 3 minutes, j’ai rejoint Philippe, face à un paysage époustouflant ! Si je n’avais pas écrit dans mon carnet de voyage la difficulté de cette dernière heure, je l’aurais déjà totalement oubliée, tant la beauté de ce paysage nous fait oublier tout ce qu’on a enduré pour y arriver. Pour ceux qui veulent garder la surprise (et ils ont raison !) passez au paragraphe suivant. Pour les autres... imaginez... un immense amphithéâtre, caché par ces maudites caillasses : au fond les 3 Torres, hautes, extrêmement verticales, dénudées, fières. A leurs pieds, un lac vert émeraude alimenté par des centaines de gouttières plus ou moins gelées provenant de la glace bleue accrochée à la paroi pourtant bien raide. Vent et ciel pâle ajoutent au dramatique de la scène. Des nuages, certes, mais qui passent et qui dévoilent les 3 Torres plus souvent qu’ils ne les cachent. C’est magnifique. On frissonne d’émotions.
Paysage grandiose, minéral, froid, qui se mérite et qui, comme toujours, prend tellement plus de valeur parce qu’on a souffert pour arriver ici ! Ce qui est amusant, c’est le fait que, une fois de plus, on découvre tout ça au tout dernier moment. Comme si la Patagonie prenait un malin plaisir à cacher ses trésors.
Tout ça n’a qu’un seul but : vous encourager à faire cette randonnée jusqu’au bout. Courage ! c’est extraordinaire.
La descente est plus facile, dopés par ces magnifiques images. Et je vous promets une très bonne nuit !
Vers la Vallée des Français (refugio Paine Grande – campamento italiano)8 km aller – 150 m de dénivelé – 5h (tout inclus) – facile
"Vers" la vallée, car on n’a pas été au bout... Nous sommes partis tard, sous un ciel plombé qui n’a pas tardé à péter....
Depuis le refuge, le sentier démarre près de la maison des gardes. Facile, il sillonne dans la lande et grimpe très gentiment. Nous pique-niquons sous la grisaille et la bruine, un bout de fesse posé sur un rocher. Précautionneusement, on poursuit, on regarde maintenant beaucoup nos pieds pour déjouer les pièges du sentier gadouilleux. On chantonne en cœur "la gadoue, la gadoue, la gadoue...". Après 2h de marche, on arrive près d’une rivière glaciaire. De l’autre côté, le camp des Italiens. Entre les 2, une passerelle ! Une vraie, suspendue. Mais elle est suffisamment large pour que je réussisse à la traverser sans trop d’émoi. J’ai même pu un peu frimer : j’ai lâché le câble ! sans les mains ! non ? si !!
Nous avons poussé jusqu’au Glacier qu’on a aperçu sous la brume et on a rebroussé chemin. On n’a donc rien vu de la Vallée des Français. On a juste senti qu’on manquait quelque chose de grandiose... Tant pis, la balade, très facile, était quand même très agréable. On est rentré avec nos pantalons trempés (qui n’étaient pas imperméables, grave erreur !) qu’on a fait sécher (enfin, c’est surtout Philippe qui s’y est collé) autour des poêles en compagnie de pantalons italiens, canadiens, suisses... Ca crée une super ambiance agrémentée de l’odeur internationale des chaussettes....
Que nous aimerions refaire cette rando dans de meilleures conditions !
La leçon : prévoyez un pantalon, ou mieux un surpantalon, imperméable !.... Sinon, vous risquez la corvée de poêle !
Glacier Grey (refugio Paine Grande – albergue Grey) 11 km aller – 200 m de dénivelé – 7h (tout inclus) – très facile
Démarrage aussi près de la maison des gardes (avec des chaussures, chaussettes et pantalons ultra secs ! Merci Philippe !). C’est la plus facile. On grimpe tout doucement en longeant un lac. Cette fois, le temps était de notre côté et la vue sur le Glacier Grey est magnifique. Une mer de glace. A la différence des autres, il a beaucoup moins de traces grises de moraines. Ce qui lui donne une allure plus pure. En contrebas, des petits glaçons tout bleu sur le Lago Grey.
On a poussé jusqu’au refuge du Lago Grey. Mais de là, aucune vue sur le Glacier. Il aurait fallu pousser encore 1h (aller) de plus jusqu’au campamento Los Guardas pour en voir davantage. Ce qu’on avait déjà vu nous a suffi et après un solide pique-nique, nous sommes redescendus aidés par un vent de dos efficace ! Bizarre, ceux qui montaient avaient l’air moins heureux que nous....
Aucun problème pour attraper notre bateau à 18h, nous avons même eu le temps de prendre tous 2 une bonne douche avant !
Ces 3 jours passés dans le parc sont inoubliables et de loin, ont été le clou de notre voyage. Pour nous, il est clair que le confort, certes payé chèrement, a largement contribué à la qualité et à la force de ces souvenirs. A chacun de voir.
Et si c’était à refaire, j’ajouterais une nuit de plus à Paine Grande pour faire la Vallée des Français dans de meilleures conditions (pas climatiques, ça, on ne peut que subir... mais au moins pouvoir partir plus tôt).
4 – La pinguineras de Seno Otway (Chili)
La ville étape : Punta ArenasPetite ville étape sans grand intérêt. Nous y avons passé notre première nuit avant de partir vers
Ushuaia, puis en fin de voyage, une nuit encore avant de reprendre un vol vers
Santiago. C’est lors de cette dernière journée, que nous avons eu le temps d’aller visiter la pingüineras Seno Otway. Les bus Fernandez propose un départ quotidien à 16h pour 5 000 Ch$ /p AR. Retour vers 19h.
La pingüineras5 000 Ch$/p (bus AR) + 4 000 Ch$/p (entrée de la réserve)
1h de bus pour parcourir les 65 km de piste qui mènent à la réserve en bord de
Détroit de Magellan. Là, un sentier de caillebotis en boucle nous guide vers la plage. Cà et là, quelques miradors bien inutiles car les pingouins sont tout proches. On les sent habitués à la présence humaine, sans la craindre (tant mieux). Ils vivent leur vie, se dandinant, se chamaillant, se bécotant, jouant, piaillant... Nous n’en avons pas vu autant que les guides en promettaient. Information abusive ou mauvaise période ? Qu’importe, ils étaient suffisamment nombreux et suffisamment proches pour que nous passions un bon moment, bien trop court.
Le bus repart à 18h. C’est un peu court... Dommage.
Signalons au passage le sympathique chauffeur du bus Fernandez qui s’arrête et nous signale (en espagnol) les animaux sauvages à repérer : renards, nandous, divers oiseaux et un truc dans la mer (pas compris !! c’est quoi ? c’est où ?... une baleine ? un pingouin ? trop tard... rien vu, tant pis
). Les hispanophones s’en sortiront mieux que nous...
Les PN - Parlons préférence (pingüineras hors jeu) : 1 – Torres del Paine, car la randonnée y est reine. Le W est un must, au minimum ce qu’on a fait (les 3 verticales du W).
2 – Los Glaciares Nord – Fitz Roy, pour l’autonomie que l’on a à
El Chalten.
3 – Los Glaciares Sud –
Perito Moreno, tellement bleu, tellement extraordinaire
4 – Ushuaia, très beau mais moins dépaysant que le reste. Paysages plus sages, plus convenus. C’est bien pour commencer.
Coup de chance (?) : notre voyage a été crescendo.
DIVERS :
L’accueil et la langue : que dire de plus ? Ils sont serviables, aimables, attentifs. Faites l’effort de les aborder en espagnol. N’ayant ni l’un ni l’autre appris cette langue à l’école, nous baragouinions... eh bien, personne ne nous a jamais fait répéter. Ils ont toujours fait l’effort de comprendre ce qu’on voulait. Et répondaient toujours lentement. Un vrai plaisir.
Logistique : partout des cybercafés, des banques, des DAB (sauf à
El Chalten), des épiceries, des restaurants, des agences de bus... Voyage facile.
La carte bancaire : elle est bien acceptée mais il faut quand même pas mal de cash : dans les petits hôtels que nous avons fréquentés, pour payer les bus, à
El Chalten...
Pour retirer de l’argent avec une Eurocard, à défaut du logo Mastercard, sélectionnez le réseau Cirrus sur le menu initial. Ca ne se devine pas... Et rappelez-vous que vous avez intérêt à retirer de grosses sommes puisque la commission de votre banque est forfaitaire.
L’American Express est bien acceptée aussi. C’est tellement rare que ça mérite d’être signalé.
Le climat à cette époque : froid et vent. Beaucoup de vent. Une seule journée de pluie. Il faut bien se couvrir : bonnet avec les oreilles couvertes (on les a achetés sur place), écharpe, gants, polaires, bon coupe-vent (indispensable)... En moyenne, les températures ne dépassaient pas 10°C, parfois franchement moins. Le vent accentue énormément l’impression de froid glaciaire. Vous avez compris : ce n’est pas l’Ile
Maurice !
Un conseil : multipliez les couches. Même si c’est désagréable de porter en début de randos le sweat, la polaire, l’anorak... petit à petit, on est content de les ré-enfiler.
Attention aussi au soleil, il est particulièrement mauvais puisque nous sommes ici juste sous le trou de la couche d’ozone. Prévoyez une bonne protection.
La végétation à cette époque : des petites fleurs de montagnes qui se cramponnent aux rochers pour résister aux bourrasques. Discrètes et belles...
L’affluence touristique à cette époque : beaucoup de monde. C’est la 1ère fois en 17 ans de voyage que nous avons un peu cherché nos hôtels (d’habitude, le premier est toujours le bon, ici, il était souvent complet)... Un tourisme de randonneurs, pas mal de seniors, sac à dos, du plus léger au plus lourd, respectueux de la nature. International. Sympathique.
L’itinéraire : Ah, alors là !! Ce fut le grand débat à la maison pendant des semaines
!! Pour la première fois de ma vie de voyageuse, j’ai pris, lors de sa préparation, ce voyage en grippe. Difficile à organiser (
Buenos Aires ou
Santiago ?... Les randonnées, elles sont à notre niveau ? le W, c’est quoi ? on le fait, on le fait pas ? sans sac de couchage, on pourra quand même dormir en refuge ?...), difficile surtout de faire des choix (une extension ? mais il faut plusieurs jours pour la plus courte... pas d’extension ? dans ce cas, 3 semaines, ça risque d’être un peu large....), la crainte de galérer (et comment on va de
Ushuaia à Calafate ? le bus, c’est vraiment long, même si on aime ça...), la crainte aussi de se barber (des glaciers, encore des glaciers, toujours des glaciers...). Vous le voyez, beaucoup de doutes, d’hésitations, de revirements... Au point que j’ai fini par être vraiment sceptique en partant. Un comble ! La volonté aussi de composer un itinéraire, sans réserver (fidèles à nos habitudes) donc en se laissant du temps pour parer à toute éventualité !... du coup, vous noterez 2 journées "de transition". Autant il y a quelques années, j’aurais trouvé cette "perte de temps" insupportable, autant finalement, ici et maintenant, nous avons beaucoup apprécié ces petites journées de break... C’est l’âge vous croyez???
Alors, au final ???.... Ce fut un des voyages qui nous a fait le plus de bien et on est revenus totalement enchantés !
Toute la logistique s’est réglée très facilement sur place, toutes nos questions ont trouvé réponse très rapidement, sans effort, sans aucune galère. Et puis surtout les paysages grandioses, vierges, rudes, vident énormément la tête et nous ont permis d’évacuer une grosse fatigue accumulée depuis des mois. Aucune lassitude à voir tant de glaciers. Non, aucune. En fait, ils sont tous différents et chacun a son charme, sa spécificité. Randonnées ou excursions, les moyens sont variés pour en profiter.
La montagne est un environnement bien particulier. Je sens les mordus sourire, l’air entendu. Bien sûr. Nous, nous ne sommes pas de grands connaisseurs de la montagne. Là, on a découvert l’envoûtement qu’elle peut créer, son côté sauvage et oppressant (dans le bon sens) est très régénérateur et remet les pendules à l’heure.
Et puis, bien sûr, il y a les randonnées qui ont beaucoup apporté... J’en reparlerai plus bas.
Ce fut parfait pour nous, sans aucune ombre au tableau. Mais mon scepticisme aurait pu trouvé sa raison d’être : qu’aurions-nous fait pendant 5 jours à
Puerto Natales si les refuges de
Torres del Paine avaient tous été complets ?...
Alors, après tout ce blabla, la conclusion de tout ça ? Si c’était à refaire, on le referait tout pareil (dans ce sens-là, via
Santiago, sans extension) mais je réserverais les refuges pour faire le W complet. Et tant pis pour les contraintes que ça impose... C’est mon conseil. Path@gone peut vous y aider
(cliquez ici).
Les randonnées : c’est toute l’épaisseur d’un voyage en Patagonie. Elles permettent de s’approcher des grands sommets et de découvrir les beautés cachées de la Patagonie, notamment les lacs glaciaires à leurs pieds. Si vous le pouvez, ne vous privez surtout pas de ces plaisirs ! D’abord pour le spectacle de la nature, ensuite pour le plaisir de l’effort (jamais insurmontable même si parfois l’arrivée mérite un peu de motivation mais j’espère que la lecture de mon carnet vous la fournira, c’est un de ses buts en tous cas). Pas besoin d’être un alpiniste chevronné, toutes ces randonnées sont accessibles à tout marcheur habitué. On croise ici beaucoup plus de seniors que de jeunes étudiants ; avec nos 44 ans, nous étions parfaitement dans la moyenne. Pour une fois
!
Pas de risque de mal des montagnes, on reste trop bas.
Les sentiers que nous avons suivis sont bien balisés. On trouve toujours une carte (à l’office du tourisme ou à l’entrée du parc) qui décrit bien les randonnées de base. Nous n’avons jamais sorti notre boussole. Sentiers ultra propres également. Pas un mégot, pas un plastique, pas une cannette. Eh bien, ça aussi, ça repose... Nous ne rencontrerons que des randonneurs très attentifs à ne laisser aucune trace derrière eux. Un vrai bonheur dont le prix est de remporter ses déchets. En effet, pas de poubelles non plus qui risquent toujours de déborder ou d’être renversées. Prévoyez des sachets en plastique qui feront office de poubelle.
Plutôt que de vous charger avec des litres d’eau, préférez une bouteille vide ou mieux un gobelet. Tous les ruisseaux sont potables. Bien pratique et bien agréable...
Pour les randos décrites ici, tout guide (celui qu’on écoute, pas celui qu’on lit) est totalement inutile. Profitez au contraire de ces espaces, seuls, à votre rythme.
Soyez bien équipés : nous étions trop légers sur l’imperméabilité de nos pantalons... Des chaussures de marche à tige basse nous ont suffi.
Photos : rien ne ressemble plus à un glacier qu’un autre glacier et nous serons les seuls à faire la différence entre le Glacier Upsala et le Glacier Grey... (mais nous la ferons !) Voila bien un album qui va manquer de variété et qui va vite saoûler nos amis. Enfin, heureusement je sais qu’il y en a au moins une qui se pâmera devant le
Perito Moreno. Mais, soyons honnêtes, c’est bien minéral et nos quelques photos de pingouins ne suffiront pas à apporter un peu de vie. Alors, pensez à photographier des scènes de vie pour animer votre album.
Attention, gros danger de surexposition sur la glace. Réglez la sensibilité au mini.
L'
artisanat : rien de transcendant mais des petits trucs sympa à
El Calafate. Attention, à
el Chalten,
Puerto Natales ou
Punta Arenas, il n’y a rien. Les prix nous ont paru fixes (en tous cas, nous on n’a pas cherché à marchander).
Pour ceux qui aiment le monde des sorcières, des fées, l’ambiance de Tolkien, une petite boutique très originale : Los Super Duendes del Pariso, dans une venelle perpendiculaire à la rue principale à Calafate (je n’ai pas d’adresse plus précise).
On a beaucoup aimé : L’accueil cordial partout.
Evidemment, le plaisir retrouvé (oui, ça faisait un petit moment pour nous....) de la randonnée.
Les paysages époustouflants et ce sentiment d’humilité respectueuse qu’engendre la montagne.
L’entretien des sentiers de randonnée.
Le climat rigoureux (pour marcher, c’est tellement plus agréable, et puis, en vrais Lorrains, on préfère le froid au chaud).
La viande, les fruits de mer, les crudités, les pommes, le chocolat Amargo Crocante de la Laguna Negra de Calafate, le pain, le vin.... Mmmmmhhh..... quel régal !
On a moins aimé : Le vent glacial et violent. On comprend ici que les 40ème Rugissants n’ont pas été ainsi nommés en référence aux légères brises marines...
Les prix.
En conclusion...Ne venez pas ici pour faire de vraies rencontres avec des Indiens. Non. Par contre, venez ici pour randonner au milieu de paysages grandioses, austères, rudes, éblouissants. Les images des glaciers gigantesques, des énormes icebergs bleus curaçao dérivant sur des lacs laiteux, des pics acérés, des lacs verts ou bleu-turquoise sont fantastiques. Surtout quand elles arrivent après une randonnée de plusieurs heures dans une nature préservée et superbe.Certes, ces petites villes qui vivent du tourisme manquent cruellement d’authenticité mais, ne boudons pas notre plaisir, que c’est sympa d’avoir le choix entre de très nombreux restaurants, des épiceries ouvertes tard le soir, des petits bars chaleureux...!Amateurs de grands espaces, de belles randonnées et de bonnes viandes, la Patagonie vous attend.