Le meilleur film que j'aie vu sur la guerre en Irak, avec une plongée dans le quotidien de chacun: celui des terroristes, celui des marines américains, celui de la population irakienne prise en otage entre les deux.
Le film montre bien comment la violence et la folie s'alimentent elles-mêmes, en un cercle vicieux et ininterrompu... La barbarie des uns ne faisant qu'aviver celle des autres, et provoquer davantage de victimes, d'injustices et accroître les vélléités de vengeance...
Le film montre bien aussi, malgré toute la technologie dont chacun dispose (téléphones cellulaires pour bombes télécommandées des terroristes contre drones et écran vidéos des Q.G des militaires) le manque de communication entre ces deux mondes...
Oui, les irakiens font la cuisine, joue à la balançoire, font l'amour, plantent des arbres... mais ces images là, l'Occident (et sans doute, les américains moins encore que les français)n'ont pas l'habitude de les voir. Le film met aussi en lumière comment tout est déshumanisé à travers les écrans vidéos, et que les "frappes chirurgicales" sont surtout aveugles!
Il s'attarde aussi sur les motivations de chacun, sur la résonnance que la portée d'un acte peut avoir en soi et comment chacun gère ça. Comment certains semblent anesthésier leur conscience, la réduire au silence, quand d'autres se posent des questions... Justifier ses choix est douloureux et l'issue incertaine...
La parole la plus sage -et la plus politique- du film arrive par une femme. Une irakienne parmi d'autres, pendant la préparation d'un repas... voilà des héroïnes, à la merci des hommes de tous bords, qui, par leurs activités domestiques quotidiennes, maintiennent un semblant de sens, dans une vie bousculée, fragilisée, menacée de part et d'autres.
La grande réussite du film, son authenticité, tient sans doute à l'implication de ses interprètes...que le réalisateur est allé chercher dans des camps de réfugiés ou parmi des ex-marines ayant participé à la guerre en Irak...