DEUX DAMES SUR LES TRACES DE
DRACULA EN
TRANSYLVANIE
Le 16 septembre 2015, Monique et moi partons en
Transylvanie (
Roumanie). Nous nous sommes rencontrées à la thalasso en avril à Eforie (mer noire).
Contrairement à mes habitudes de voyager en solo, je fais une entorse à la règle et je décide d’inviter Monique à se joindre à moi pour ce circuit. Je sais qu’elle aime les légendes dont particulièrement celle de Dracula et je fais l’itinéraire en conséquence. Je réserve aussi toutes les pensions en fonction du petit nombre de chambres, du wifi, d’un parking et d’une bonne situation. Nous n’aurons pratiquement pas été déçues mais j’y reviendrai au fur et à mesure du récit.
Nous décollons avec Ryanair vers 10 H pour arriver 2H40 plus tard à
Bucarest. Nous consultons toutes les agences de location de voitures pendant 2 heures. Le prix aux agences de l’aéroport varie énormément. Qui est le meilleur???
Finalement, Monique téléphone à l’agence Olimpo, située à
Cluj Napoca et nous réservons une Volkswagen pour le 18 septembre.
Elle nous coûtera 540 euros pour onze jours avec une assurance tous risques, un GPS et un supplément car on nous amène la voiture à
Bucarest.
Nous avons été très satisfaites du véhicule et du loueur.
Enfin, la décision prise, nous prenons un taxi (90 Ron) qui nous emmènera à notre première pension Old Center à
BUCAREST. Le taxi a beaucoup de mal à trouver le chemin et téléphone plusieurs fois au propriétaire. Quand enfin, nous arrivons et avons pris possession de nos chambres respectives, nous partons faire un petit tour de reconnaissance dans la capitale. A ce sujet, je voudrais signaler que beaucoup de personnes zappe cette ville alors qu’elle est riche culturellement et qu’il fait agréable s’y balader vu le nombre de parcs.
Ce pays a été sous l’ère du président communiste Ceausescu de 1965 à 1989 (le 25 décembre 1989, ce dictateur et son épouse, accusés de génocide, furent exécutés dans une école de Targoviste à 50 km de
Bucarest).
Bucarest signifie « cité de la joie » et je le ressens effectivement de la sorte.
Un fleuve principal bien connu en
Roumanie est le
Danube (le fameux
Delta du Danube), mais il y en a d’autres tels Kris, Mures, Tisza, etc.....
Les Roumains sont à 81% de religion orthodoxe.
Dans le pays, il y a plus de 60% de Roms qui vivraient sous le seuil de pauvreté. Les Roms sont aussi appelés: romanichelles, bohémiens, tsiganes, gypsies, etc. Ils auraient la réputation d’être voleurs et ne sont guère appréciés des Roumains.
C’est un des pays les plus pauvres de l’UE.
J’en reviens donc à notre périple qui commence à
BUCAREST ce mercredi 16.
Ce soir là donc, nous irons nous balader et prendre un verre dans le parc Cismigiu qui se trouve à proximité de notre pension. Ce parc agréable, propice à la détente, accueille visiteurs et roumains. On rencontre des personnes jouant en plein air aux échecs, aux cartes, aux dés, etc. Au milieu du parc, se trouve un lac où l’on peut se promener en barque. De notre bar en bord du lac, nous voyons passer des milliers d’oiseaux noirs?? Ensuite, nous allons vers le centre dans un restaurant médiéval où l’on dégustera notre premier gros plat de viande de porc.
Jeudi 17 septembre:
S’il y a bien une visite qu’il ne faut pas rater à
Bucarest, c’est bien le Parlement dit aussi Maison du Peuple. Cette construction pharaonique est le 2ème bâtiment le plus important après la Pentagone. Il comporte 12 étages sur 48 mètres, fait 270m de long/240m de large; les fondations s’enfoncent jusqu’à 15 m.
Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir le visiter car normalement, il faut réserver le jour avant. Mais nous avons tenté notre chance en téléphonant et avons eu un rendez-vous pour 13H30. Nous étions 4 personnes pour la visite en français tandis que des groupes très importants nous croisaient. Avant la visite, je me suis baladée de la place Urici à la place de l’Université en visitant l’église St Georges (Biserica Sfantul Gheorghe) où il y a chaque année un pèlerinage.
En arrivant de l’aéroport, nous avions repéré au passage un établissement qui pratiquait des massages. On essaye péniblement de le retrouver, avec succès, et nous nous faisons masser une heure par un homme qui fait ça très bien.
Ce sera notre seul massage du séjour... dommage!
Le soir, nous avons réservé une table à la Caru Cu Bere (charrette à Bière). J’attends Monique dans une petite rue marchande où l’on monte un spectacle pour la soirée. Après l’apéro, nous nous rejoignons pour nous fondre dans la foule de notre brasserie où le porc est largement servi et où la bière coule à flot. Le soir, un spectacle de danse a lieu mais nous sommes mal installées pour le voir vu notre réservation tardive. La nuit est tombée, nous rentrons séparément.
Vendredi 18 septembre:
Je suis déçue du patron de la pension qui nous compte plus que prévu. Bref!
Je conclurai sur
Bucarest en disant qu’il y a beaucoup à voir et à faire et que ça vaut la peine de s’y arrêter plusieurs jours.
10 H, notre voiture est arrivée et prenons la route pour
CURTEA DE ARGES (en Valachie). La route de 155 km est assez banale. La ville se trouve sur la rive droite de l’Arges qui coule dans les
Carpates et les monts Fagaras. Au passage, à Pitesti, se trouve l’usine Dacia, voiture type du pays.
Nous arrivons à 14H30 à la pension IOANA, très propre et très accueillante.
Nous voulons aller visiter l’Eglise St. Nicolas mais nous nous trompons, dérangeons le Père qui se déplace pour venir nous ouvrir, pour se rendre compte qu’en fait nous ne sommes pas dans la bonne église. Celle que nous voulons voir, du même nom, est du 14ème siècle et on y voit toujours des fresques de cette époque dont une exceptionnelle représentant la vierge enceinte.
Nous trouvons enfin la bonne église St. Nicolas et avons le malheur de demander un guide qui nous racontera toute l’histoire de la
Roumanie et sa Politique mais pas beaucoup sur l’église. Il nous a un peu gâché notre admiration pour ce lieu.
Je m’éclipse lâchement laissant Monique qui ne tarde pas à me rejoindre...
De ce pas, nous allons visiter le merveilleux Monastère de Curtéa de Argès. Sa cathédrale a été fondée en 1514 et 1526 par Manole, un des bâtiment les plus visités en
Roumanie. Le mot magnifique est faible quand on voit cette église aux couleurs beiges et à l’infrastructure exceptionnelle, au design byzantin.
Elle abrite les tombes des premiers couples de rois et reines de
Roumanie.
Elle fut restaurée au 19ème siècle par un architecte français ce qui a entraîné la destruction de la plupart des fresques intérieures.
La légende dit que Manole et ses maçons voulaient bâtir la plus belle église du pays mais chaque fois que les ouvriers arrivaient au toit, les murs s’écroulaient. Ils décidèrent donc d’emmurer la première personne qui rentrerait dans l’église. Et ce fut la femme de Manole venant lui apporter son repas. Il emmura donc sa femme vivante. Un mémorial à sa mémoire se trouve devant l’église.
Le parc menant au monastère est reposant et joli. Nous allons paisiblement en direction du Monastère et de la petite église princière (la Biserica Domneasca).
Le soir, j’ai eu la mauvaise idée de prendre du mouton qui n’était pas bon, ce sera le seul repas que ne n’apprécierais pas sur tout le séjour.
Il est temps de retrouver notre chambre douillette de la pension Ioana.
Samedi 19 septembre:
Nous avons décidé de rejoindre
SIBIU par la plus belle route de
Roumanie, puisqu’à cette époque nous avons la chance qu’elle soit ouverte (fermée novembre à mai à cause de la neige). J’ai nommé la Transfagarasan qui est effectivement spectaculaire; son point culminant est à 2042 mètres. Elle a été construite sous les ordres de Ceausescu de 1970 à 1974.
29 kilomètres après Curtéa, nous arrivons à Poienari où se trouve le vrai château de Vlad Dracul père de Vlad Tepès (dit Dracula).
Vlad Tepès adoptait une politique autoritaire, stricte. Il était sévère avec ceux qui l’affrontaient. Il fut nommé Vlad l’Empaleur à cause de sa méthode cruelle d’empaler les nobles désobéissants, tout comme les voleurs et ennemis.
Il était bien respecté par le peuple.
Pour accéder au château, il faut monter 1500 marches raides. J’en gravi 250 puis retour car trop pénible pour moi. Par contre, ma copine ira jusqu’au bout!
Je l’attend à la taverne et suis étonnée de la rapidité à laquelle, elle revient.
A partir de là et du village Capatenii Pamantului (signifiant les extrémités de la terre), nous aurons une belle série d’épingles à cheveux et trois tunnels courts.
Nous roulons 28 kilomètres avant d’arriver au lac et au barrage de Vidraru.
La digue achevée en 1966 offre une vue imprenable sur le lac entouré de montagnes; on peut même y faire des balades en bateau (que nous ne ferons pas).
Nous arrivons au sommet une soixantaine de kilomètres plus loin après le tunnel Capra au lac Baléa. Le paysage change brutalement. Il y a beaucoup de monde et un petit marché de souvenirs. On peut aussi y manger, ce que nous avons fait. Après une balade au bord du lac, nous découvrons le paysage magnifique de la route transfagarasan et ses lacets, digne des cartes postales d’ailleurs...
Nous commençons à entamer la descente parmi la partie la plus spectaculaire de la Transfagarasan. Pas d’endroits pour s’arrêter donc pas beaucoup de photos de cet endroit mais tout est dans la tête... Le premier arrêt après 12 kilomètres sera à la cascade Balea. De là, un téléphérique peut nous remonter au lac Balea mais il n’y avait pas de monde assez donc avons abandonné l’idée.
Nous devons encore rouler pendant 66 kilomètre avant d’arriver à
Sibiu pour rejoindre la pension Chic dans le centre historique.
Notre trajet entre Curtéa et
Sibiu aura duré toute la journée avec 197 kilomètres. Ce fut un parcours très agréable, magnifique, inoubliable.
Après avoir pris possession de notre belle chambre, nous allons manger à cent mètres dans un restaurant grec et buvons une bouteille de vin rosé, le Murfatlar.
Je n’ose même pas y penser tellement il était bon. Nous avons apprécié.
Dimanche 20 septembre:
Sibiu est une des villes médiévales les mieux fortifiées de
Transylvanie. Il fait bon s’y promener. Aujourd’hui, Monique et moi avons décidé de voir la ville séparément afin de le vivre à notre rythme. En fait, nous ferons la même chose mais à des moments différents car nous ne nous croiserons pas.
Personnellement, je commence par visiter la majestueuse Cathédrale. Je dois un peu attendre avant de rentrer car on y célèbre un baptême et quand je sors, c’est un mariage qui arrive. Je traverse les trois places imbriquées les unes dans les autres (Piata Mare, Piata Mica et Piata Huet); elles ont du charme et on ne sait pas toujours sur laquelle on est. Sur l’une d’elle, il y avait de l’animation musicale et un spectacle d’hommes soulevant des voitures. Les places sont entourées de vieilles maisons du 15ème et 16ème siècles.
Je poursuis ma visite en rentrant dans l’église paroissiale évangélique du 14-15ème siècles, de style gothique, construite sur une basilique romaine du 12ème siècle; elle possède le plus gros orgue de
Roumanie.
A quelques pas, c’est le musée d’art Bruckenthal que j’ai l’occasion de visiter. C’est un des plus vieux musée de
Roumanie (1817) et le 2ème en importance après celui de
Bucarest. On y retrouve les portraits du Baron Bruckenthal et de son épouse ainsi qu’une copie de leur tenue, du mobilier leur ayant appartenu et beaucoup de peintures. Dès le début de la visite, dans la première salle, je suis en admiration devant une fresque de 1808 mesurant 3,5 mètres sur 2,5 mètres.
Dans la belle cour, un escalier descend dans la cave; on y voit des peintures macabres, des croix, des armes, un petit cimetière... Un lieu vite visiter surtout quand on s’y trouve seule...
A côté, la suite du musée ainsi qu’une exposition de serpents impressionnants.
Je me lance aussi dans le musée de la pharmacie, qui était déjà une officine en 1600 portant l’enseigne Ursul Negru (ours noir); c’est resté une pharmacie jusqu’en 1970. On y trouve un joli comptoir en bois, des casiers en bois, des fioles, des flacons, des ustensiles médicaux, etc. Je suis restée écœurée devant un tableau représentant les méthodes d’amputation d’époque sans anesthésie...
Je termine la balade en passant sur le pont des mensonges, datant de 1859. Il est joliment fleuri. On le nomme ainsi car on dit que les soldats autrichiens séduisaient les jeunes filles sur ce pont en leur promettant le mariage... sans respecter leur engagement. Si l’on dit un mensonge sur ce pont, il s’écroulera donc je n’ai rien dit, en tout cas sur le temps de mon passage!!!
En rentrant à la pension, je passe devant le musée historique: trop tard, on ferme.
Nous nous rejoignons avec Monique pour manger le plat du berger très copieux (porc & polenta) en nous racontant les merveilles que nous avons vu aujourd’hui.
Nous avons passé une belle journée, richement culturelle, et en toute sérénité.
Lundi 21 septembre:
Aujourd’hui, nous allons à 6 kilomètres visiter le musée Astra, un grand musée en plein air de 100 ha, parsemés de lacs, avec 340 bâtiments authentiques de plusieurs régions; ils ont été démontés et remontés ici.
Nous sommes un peu déçue car nous sommes lundi et je n’ai pas fait attention au jour de fermeture sur mon guide.
Donc en fait, nous avons pu faire la balade dans le musée Astra à notre aise et en admirant les petites habitations mais contrairement aux autres jours, elles sont fermées et on ne peut pas visiter l’intérieur.
On se contente donc de la longue promenade de 2-3 heures, chacune à notre rythme. On voit des moulins, des tas de maisons, de petites églises, le lac, des forges, des fermes, etc. Ce fut encore un moment de pure détente.
En rentrant sur
Sibiu, nous irons dans une pharmacie faire nos provisions de vitamines E et autres produits divers à base de plantes.
Le soir, nous mangeons dans des restaurants différents car la carte n’était pas à mon goût dans le premier. Je mange près de la pension dans un resto typique, cave voutée, une spécialité roumaine: poulet crème & polenta et une bonne bière.
Ce n’est pas bien d’avoir laissé ma copine et je m’en suis excusée le lendemain.
Mardi 22 septembre:
Nous quittons à regret
Sibiu qui nous a vraiment plu. Direction SINAIA. Nous y allons pour voir le château de Pelès qui est parait-il le plus beau château du pays.
En chemin, nous faisons une halte à SINCA VECHE car j’ai lu qu’il y avait un monastère rupestre de plus de 7000 ans, réputés pour ses phénomènes para-normaux. Il se trouve à 102 km de
Sibiu et c’est notre chemin.
Nous garons la voiture sur un parking car nous voyons qu’il y a des grottes; bien entendu, nous ne pouvions pas passer à côté. Surprenant, cette grotte, un lieu où l’on pourrait rester pour méditer. En entrant, on voit la croix de
Transylvanie, quelques icônes, des bougies et trois trous dont un laissant entrer le soleil.
En sortant, nous optons pour monter au monastère à pied par les bois. Nous ne le trouvons pas et redescendons pour nous y rendre en voiture.
On arrive enfin le monastère en bois dont j’ai du mal à croire qu’il a 7000 ans! Un prêtre ayant des pouvoirs de voyance y a vécu à un moment de sa vie. J’ai appris par la suite qu’il peignait dans des églises ce qui ne plaisait pas à Ceausescu (histoire de politique, je n‘ai pas bien compris).
Toujours est-il qu’il s’est rendu chez le Président en personne lui disant, je sais que vous me ferez tuer mais sachez que deux mois après ma mort, vous serez vous aussi tuer. Ce fut vrai jour pour jour....
Après cet arrêt, nous ferons 40 kilomètres en direction de BRAN pour s’imprégner du mystère du fameux château de Dracula.... Qui n’est qu’une légende puisqu’il n’y est resté (et encore enfermé) que quelques jours.
Il se trame une légende et un commerce inimaginable là-autour!
Le château domine la vallée qui relie la Valachie à la
Transylvanie.
Après avoir parcouru à pied le chemin qui nous y emmène, nous trouvons le château très beau, en style de la
Transylvanie.
On admire le mobilier d’époque en bois, la salle à manger, les cadres représentant le compte Vlan Tepees (fils de Vlan Dracula), son arbre généalogique, son bureau, sa chambre, sa couronne, ses armes, des armures, ses costumes, etc.
Mais ce m’a épaté, c’est le passage secret dans les murs, des escaliers droits en pierre où l’on peut juste passer à une personne. Joli château à voir!
On fait des photos à ne pas en finir pour se rejoindre ensuite avec Monique afin de continuer notre route pour SINAIA. En chemin, on admire les montagnes et la croix tout au-dessus érigée en mémoire aux hommes tués pendant la guerre.
Ce sont des chemins de randonnées en été et des pistes en hiver. Nous apercevons, en fait, le parc naturel des
Carpates roumaines, les monts Bucegi.
Il est temps de nous diriger vers la villa Condor (encore une très bonne adresse) pour une bonne nuit après cette belle journée. Nous aurons fait 170 km.
Mercredi 23 septembre
Ce matin, départ pour la visite du monastère de Sinaia. A l’intérieur, il est richement décoré, les énormes fresques sont splendides.
Pour ce qui est de l’extérieur, il est magnifique et même encore plus...
Maintenant direction Château de Pelès à 5 km. Il est impressionnant. On le voit de loin et il faut compter un gros kilomètres à pied par une petite ruelle bordée d’échoppes pour y arriver. On y trouve une finesse architecturale, accentuée par la beauté sauvage de la nature. Il fut bâtit de 1875 à 1883, de style renaissance.
A l’extérieur, un parc fleuri, des statues, des fontaines et une vue magnifique.
A l’intérieur, règne le style allemand mais on y trouve aussi une renaissance anglaise, italienne, baroque allemand, rococo, turque.
Le mobilité, en grande partie allemand et autrichien, est reconstitué aux mêmes endroits qu’il était à l’époque. La famille royale (Reine Elisabeth) a soutenu l’art roumain. Il y eu beaucoup de rencontres politiques qui ont débouché sur d’importantes décisions politiques. Il a été transformé en musée en 1914.
Il a été confisqué par Ceausesceau pour ne rouvrir ses portes qu’en 1989.
Ce château est très bien conservé et un des plus beaux que j’ai pu visiter.
Tout à côté, fut construit le château de Pelisor construit par le roi Ferdinand qui y habita avec la Reine Marie (qui avait un don pour la peinture et qui écrivait des livres) et ses trois enfants. Le château est beaucoup plus petit et plus fonctionnel, plus sobre. Il contraste avec le château de Pelès. Celui-ci m’a plu aussi.
Nous terminons les visites pour se diriger vers
BRASOV à 49 km de distance.
Il nous reste 27 km avant de trouver la pension Casa Matei à 1 km du centre. Encore un très beau choix, très propre, personnel sympa.
Je râle d’avoir une petite chambre alors que Monique a une grande; ça provoque une étincelle vite arrêtée puisqu’elle m’a cédé sa chambre. Caprice de quelqu’un qui est habituée à voyager en solo... Je m’en suis une fois de plus excusée!!!
Nous allons oublier ce malentendu dans un excellent restaurant chez Sergiana, dans le centre, où l’on s’est une fois de plus régalée avec un repas bien arrosé même avec un petit verre du patron : la tradition, mais c’était costaud!!!
Nous rentrons à la pension à pied car tolérance zéro pour l’alcool en
Roumanie.
Jeudi 24 septembre
Il est temps aujourd’hui de voir ce que
BRASOV a à nous dévoiler. Encore de commun accord, nous partons seule passer notre journée en ville à notre aise.
Je ne parlerai donc qu’en mon nom. Je commence par la grand place pour me repairer en buvant un café face à la grande bibliothèque 100 mètres plus loin.
Je visite en premier lieu l’église noire (la biserica neagra); c’est une cathédrale qui n’est pas extraordinaire si ce n’est par sa longueur de 89 mètres, la hauteur égale de la nef centrale et des nefs latérales. Sa particularité est qu’elle a été sauvegardée lors de l’incendie de la ville en 1689 (sauf une nef) et les parties qui en restent aujourd’hui sont carbonisées d’où son nom église noire. Elle a quand même une belle collection de tapis orientaux à l’intérieur du 17 et 18ème siècles.
Je poursuis en visitant la synagogue d’abord fermée mais je me suis renseignée et on est venu l’ouvrir. Jolis drapeaux bleu/blanc imprimés de l’étoile de David.
A quelques mètres, de là, je pénètre dans la rue Sforii qui a la réputation d’être la plus étroite rue de
Brasov, peut-être même d’Europe! On y rase les murs et elle servait avant pour le passage des pompiers.
J’entame ensuite une montée pour me rendre aux fortifications de la forteresse dont on ne voit que la cour puisque trop dangereux de visiter la tour qui date des années 1300. Dans la cour, tout est en bois.
Ma promenade m’amène tout doucement vers une petite église orthodoxe, la Sfanta Paraschiva, au pied du mont
Tampa et près du complexe olympique. Il faut traverser le cimetière pour y accéder. Elle est jolie et sobre, aux murs blancs et toit rouge. La gardienne de l’église m’interpelle en français et me donne quelques explications sur la religion orthodoxe. Je déciderai d’ailleurs de lui porter des habits de ma maman, pour ses pauvres, dès le lendemain matin.
En sortant, j’aperçois clairement la montagne
TAMPA mais je n’y monte pas car il est prévu de le faire avec Monique le lendemain matin, en téléphérique. Or, nous ne le ferons pas car Monique, de son côté, est montée hier au belvédère en taxi. Si j’avais su, je l’aurai fait aussi. Le mirador se trouve à 957 m d’altitude.
En redescendant la rue de la petite église, j’arrive aux portes Schei puis Catherina; bâties au 14ème siècle. La première ressemble à un arc de triomphe.
Je me repose un peu dans le parc entre ces deux portes.
Je reviens dans le centre historique piétonnier pour manger et encore visiter l’église San Treme et une autre belle église sur la place dont j’ai oublié le nom.
Ce fut une journée bien chargée. Je mange d’ailleurs dans ma chambre ce soir là.
vendredi 25 septembre
Nous quittons
Brasov en direction de
RASNOV, forteresse saxonne sur un piton rocheux dominant la ville. C’est une des mieux conservées du pays. Le puits de 140 mètres a été creusé pendant des années par des prisonniers turcs en échange de leur liberté. C’est à 20 kilomètres de
Brasov. J’avouerai très sincèrement que je n’ai plus beaucoup de souvenirs de cette forteresse... Monique, au secours!!!!
Maintenant direction RUPEA qui est sur notre chemin. C’est une magnifique citadelle médiévale en ruine, construite entre le 14 et le 17ème siècle, à 64 km de
Brasov. L’église est de style gothique avec de belles peintures murales.
On s’y balade aisément sans foule touristique. Il y a de petits établissements en ruine avec un tableau explicatif, la salle militaire, etc. Du sommet, on contemple la vue spectaculaire. Cette citadelle est super bien entretenue et je répète encore qu’il fait agréable s’y balader et surtout que le beau temps est de la partie.
Nous ferons encore une étape dans un petit village, à SASCHIZ. Nous n’irons pas voir la Citadelle mais juste la vieille et jolie église. Nous profitons pour acheter quelques produits locaux à l’office du tourisme avant de repartir.
Tout au long de notre séjour, sur les routes nous croisons des chevaux tirant une charrette en bois; les villages sont d’une autre époque avec leurs petites maisons colorées soit en jaune, orange, vert ou bleu. Certaines ont une croix au-dessus de la porte. On se croirait au siècle dernier s’il n’y avait pas quelques chauffards!
Ces petits villages nous mènent encore pendant 90 km vers notre destination
SIGHISOARA. Nous aurons fait 150 kilomètre aujourd’hui.
Nous allons directement à la pension Bastion dans le cœur même de la citadelle.
Une fois de plus, les chambres sont confortables et d’une propreté exemplaire. Nous avons un parking juste devant l’entrée qui nous est réservé gratuitement, car ce n’est pas évident de se garer en plein centre de la citadelle médiévale.
Nous terminerons cette journée en allant nous régaler dans la maison natale de Vlap Tepes (Dracula). Bien sûr, tous les menus sont à la sauce Dracula!
Samedi 26 septembre
Nous voilà donc arrivées dans la jolie cité médiévale de Sighişoara. Comme à notre habitude, Monique et moi nous séparons pour visiter à notre rythme.
Je commence par la tour de l’horloge (turnul cu ceas), monument historique; le beffroi mesure 64 mètres de haut, construite au 13 et 14ème siècles. La tour servait de tribunal, de maison du conseil, etc. Elle fut incendiée puis reconstruite en 1677. Au-dessus, il y a sept personnages représentant chaque jour de la semaine; l’horloge affiche toujours l’heure. Du sommet du Beffroi, je me régale en admirant la vue.
Il faut savoir que pour entrer dans la tour, il faut passer dans le musée d’histoire qui n’est pas mal du tout; on y trouve instruments médicaux, pharmaceutiques, armes, céramique de
Transylvanie, maquette de la ville, etc.
Avec le ticket acheté au musée d’histoire, on a droit à la visite du musée des armes antiques (à deux pas) et la chambre des tortures (sous la tour).
Poursuite de la visite vers l’église du monastère (biserica manastirii). Alors là, gros coup de cœur. En pénétrant dans l’église, il y avait l’orgue qui jouait et j’ai avancé comme si je suivais le cercueil de ma maman récemment décédée; les larmes ont coulé et je m’y suis recueillie profondément.
Je me promène un peu dans la citadelle, me reposant un peu sur les bancs, en allant remanger chez Dracula. Mais auparavant, je vais voir sa chambre à l’étage et j’ai eu une grosse frayeur en approchant du cercueil au milieu de la chambre, alors que la musique était déjà d’ambiance, un homme sursauta en criant du cercueil. J’ai frôlé la crise cardiaque...
Pour m’en remettre, je fais un peu de shopping, petits souvenirs à ramener...de Dracula bien sûr...
Après une pause, je monte les 173 marches de l’escalier couvert en bois pour arriver au-dessus écouter un guitariste à qui j’achète un CD avant d’entrer dans l’église de la colline (la biserica din deal), construite au 14 et 15ème siècles. Il y a la fresque de la trinité, exceptionnelle puisque le personnage a trois visages et celui de gauche, le St Esprit, est un visage féminin. Je descends dans la crypte où l’on voit un cercueil du moyen-âge dans un caveau recouvert d’une vitre...
En sortant, promenade spéciale car c’est dans le cimetière qu’elle aura lieu; celui-ci est enfoui dans la végétation. A la sortie, je redescends dans la citadelle à pied.
Je rentre quelques instants à la pension puis, comme il y a un beau soleil, je descends dans la ville de Sighişoara voir l’église orthodoxe, fermée. L’extérieur est d’un blanc immaculé. je l’avais vue du sommet et ai voulu l’admirer de près. Je rencontre une difficulté puisque je me trompe en remontant les escaliers par un autre chemin jusqu’à la citadelle pour ensuite les redescendre ensuite.
Vous suivez?
Quand ma visite fut terminée, je me relaxe dans un petit parc au bord de la rivière en regardant les pêcheurs.
Je remonte ensuite à travers la forêt pour rejoindre la citadelle. En chemin, je m’arrête un instant sur un banc où il faisait désert, personne en vue. Quand tout à coup, un groupe de sept jeunes roms dont une fille et six garçons sont venus m’encercler. Sans paniquer mais prudente, j’ai entamé la conversation avec eux, leur souriant, les prenant en photos; ils ont ainsi pu se disperser un peu et j’ai gentiment foutu le camp sans montrer ma peur.
Le soir, nous allons prendre l’apéro et manger avant de rejoindre notre lit.
Très bon souvenir de cette belle ville où de jeunes couples viennent se marier.
Dimanche 27 septembre
Nous quittons ce joyaux de la
Transylvanie pour rejoindre
CLUJ NAPOCA qui sera notre dernière ville. Nous dormons à la Pension Bonanza à RADAIA à 9 km de
Cluj Napoca. Nous ferons 205 kilomètres ce jour et resterons à la pension le reste de la journée y compris pour le diner du soir (je parle comme les français maintenant!). Nous sommes agréablement surprises d’entendre le serveur d’origine hongroise, parler le français. Par la suite, il nous donnera des explications pour les musées et nous dessinera même un plan pour trouver l’aéroport, ce qui ne s’avèrera quand même pas été si simple même plan en main du copilote (moi) et GPS allumé...
Lundi 28 septembre
D’abord, je ne voulais pas aller visiter
Cluj Napoca car j’avais lu que c’était une grande ville universitaire. Puis finalement, j’y suis allée car plusieurs musées m’intéressaient. Par malchance, le lundi est le jour de fermeture de tous les musées en
Roumanie. Je me suis donc baladée sous une pluie battante. J’ai visité une église orthodoxe, pris un verre, rejoins Monique pour manger.
Après le repas, nous sommes rentrées à la pension pour faire nos valises.
Mardi 29 septembre
Nous rendons la voiture à l’aéroport pour 10 heures.
Notre vol est à 14H50.
Ce voyage aura été magnifique.
La
Transylvanie est encore authentique.
On y trouve encore une certaine sérénité et on y mange bien quoiqu’un peu gras.
Récit fait le 6 octobre 2015
Marie