Mariage malais GeorgesOZ · 31 mars 2012 à 16:44 · 17 photos 40 messages · 10 participants · 7 489 affichages | | | 31 mars 2012 à 16:44 · Modifié le 1 avr. 2012 à 16:06 Mariage malais Message 1 de 40 · Page 1 de 2 · 5 352 affichages · Partager Il y a quelques semaines, j’avais été invité au mariage d’une jeune Malaise que je connais pour raisons professionnelles. Deux copains Chinois qui connaissent bien la mariée, et invités eux aussi, m’avaient proposé de me joindre à eux pour y aller. En route, pendant que la voiture avalait les 200 kilomètres pour nous rendre au « kampung » (village) de la mariée, à partir de Kuala Lumpur, j’avais été étonné que leur discussion se déroule en Mandarin. Sans comprendre un traitre mot au Mandarin, j’en reconnais assez facilement les sonorités et sais le distinguer d’autres langues chinoises. Curieusement, mes compagnons, qu’ils sont tous deux de dialecte Hokkien, trouvaient plus pratique de parler en Mandarin, parce que, m’expliquèrent-ils, l’un étant de la côte ouest et l’autre de la côte est de la Malaisie, leurs versions du Hokkien sont un peu différentes. Cela me laissait rêveur : imaginez qu’un Marseillais et qu’un Lillois préfèrent parler en Latin (supposons qu’ils l’aient appris à l’école, de même que les Chinois en Malaisie apprennent le Mandarin dans des écoles privées), plutôt que de parler Français car, diraient-ils, leurs versions du Français sont un peu trop différentes.....
Il était impossible de ne pas aborder le sujet des relations entre les différentes communautés de la Malaisie. Mes deux compagnons Chinois me dirent qu’il y a 20 ans ils auraient hésité à franchir les démarcations intercommunautaires, et à se rendre à ce genre d’événement dans un « kampung » malais.
Nous trouvons la maison au bord d’une petite route et il y a du monde. Les femmes sont vêtues de longues tuniques plus ou moins comme à l’ordinaire et sont coiffées de leurs hijabs. J’en vois même une qui porte un voile lui cachant la face, ce que je n’ai vu que rarement à Kuala Lumpur et, si je ne me trompe, que porté par des visiteuses venues du Golfe. Cette femme plus couverte que la moyenne tient une fillette à la main qui ne peut guère avoir plus de 6 ou 7 ans, elle aussi portant le hijab. Assez souvent, pourtant, ce n’est que quand les filles atteignent leurs 10 ans et quelques qu’elles portent le hijab. Quelques rares femmes ont les cheveux découverts, mais il n’y a pas l’ombre d’un doute, ce sont des Malaises elles-aussi. En dehors de moi-même et des deux Chinois, il n’y a ici que des Malais. Ces femmes qui ont gardé leurs cheveux découverts ne semblent pas avoir le moindre problème à cela. Cela me permet de me rendre compte que les jolies Malaises existent-elles-aussi.... Je me demande dans quelle mesure le milieu environnant n’exerce pas une pression sur ces femmes, pour qu’elles aussi se couvrent les cheveux.
Quant aux hommes, ils portent aussi bien les tenues les plus ordinaires que des « baju » (chemises) plus cérémonieuses, souvent coiffés de ces calots de feutre noir si typiques de la Malaisie (et de l’ Indonésie) et ceinturés de tabliers d’apparat par-dessus leurs pantalons. Ces tabliers que portent les hommes sont des « songket », des brocards tissés à la main, en soie ou en coton, dans lesquels on incorpore des fils d'or ou d'argent qui donnent un effet de scintillement. Le mot « songket » en malais signifie d’ailleurs «broder avec un fil d'or ou d'argent». Par contre, je ne vois pas un seul batik. Un détail qui ne manque de me frapper, ayant tant été habitué aux batiks superbes de l’ Indonésie, que ce soient les chemises portées par les hommes (et immanquablement chaque « jour national » de la semaine) ou les sarongs magnifiques, où traditionnellement le marron et l’indigo dominent, portés par les femmes dans les « kampong» (et non « kampung») de Java. Mais je crois que l’art du batik, bien que revendiqué par la Malaisie (tourisme oblige), appartient en fait et véritablement à l’ Indonésie. Il est certain, toutefois, que la culture malaise accorde une place importante aux habits et aux textiles, révérés comme des attributs de beauté, de pouvoir et de statut social.
J’ai un peu de mal à prendre de bonnes photos, la foule limite mes mouvements et je suis conscient d’avoir à garder une certaine distance de mes sujets afin de conserver le naturel de la situation. Je ne veux pas qu’ils posent. Cependant, à examiner mes photos par après, je me suis rendu compte du nombre de fois que les gens avaient remarqué mes manœuvres – je ne pouvais bien sûr pas passer inaperçu, faisant tache comme le seul non Malaisien sur les lieux – et m’avaient fixé du regard alors que je les prenais en photo. Moi qui espérais pouvoir prendre mes photos en douce!
(la suite à plus tard) Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 31 mars 2012 à 16:53 Re: Mariage malais Message 2 de 40 · Page 1 de 2 · 5 337 affichages · Partager Cette 5-ème photo ne voulait absolument passer avec le premier message. Voici donc les hommes! Image attachée: | | À: GeorgesOZ · 1 avril 2012 à 1:47 Re: Mariage malais Message 3 de 40 · Page 1 de 2 · 5 303 affichages · Partager Dès notre arrivée et sans rien demander à personne, les Chinois me disent « Allons manger ! ». Trois larges auvents ou chapiteaux ont été installés sur le terrain assez spacieux qui entoure la maison. Celui des hommes, à l’entrée de la maison, celui des femmes, plus loin à l’arrière, et celui qui a été mieux décoré et visiblement aménagé pour les invités d’honneur, également à l’entrée. Nous nous dirigeons naturellement, et humblement, vers celui des hommes. Il y a un choix classique de plats malais. Je prends du bœuf « rendang » et quelques autres « sauces » que je n’arrive pas à identifier mais qui, je l’imagine, vont donner du goût supplémentaire, tout ça sur une grosse pile de « nasi putih » (riz blanc), et accompagné d’un verre de boisson fruitée. Nous trouvons une place où poser nos assiettes à l’une des longues tables. « Allons nous laver les mains ! », me disent les Chinois. Dans la cour, là où les gens vont se débarrasser de leurs plats, une fois finis, et jeter les restes, il y a des citernes d’eau pour se laver les mains.
Tout le monde mange avec les doigts. Il n’y a aucun couvert, sinon des cuillères pour manger les desserts. En avant ! C’est comme en Inde, on se sert des doigts comme de cuillère et on essaie de ne pas trop laisser tomber de choses à droite et à gauche, et c’est un art que de ne pas se salir les doigts. Je fais de mon mieux, et je sais que quoiqu’il arrive, je prendrai garde à ne pas me lécher les doigts, ce qui passerait sans le moindre doute comme une rustrerie.
En face de moi, quelques hommes.... Quelques regards.... Pas un mot.... Pas un sourire..... Sont-ils embarrassés, timides, pas trop heureux de me voir ici ? Certes, tout le monde ne parle pas si bien l’Anglais dans le « kampung ». Je finis par briser la glace en souhaitant « selamat makan » au vieil homme à l’air très digne qui est assis juste en face de moi. Lequel finit par m’adresser la parole : « Arabic ? » me demande-t-il ? Je lui dis que non, je ne suis pas Arabe, et que je ne parle pas Arabe. « Muslim ? » enchaîne-t-il. « Non », réponse toute simple, claire et factuelle. Cette interrogation ne part pas obligatoirement d’un mauvais principe (j’accorde le bénéfice du doute), les gens ont bien besoin de reconnaître un peu le terrain, pour voir où nous pourrions nous rencontrer, si on peut dire. Mais je reconnais cette manie de vouloir cataloguer les gens : les Musulmans à droite, les autres à gauche. Toujours est-il que c’est un homme d’une très belle allure, au visage éclairé par un beau sourire, serein plutôt que joyeux, faisant contraste avec les mines plus fermées de la plupart des autres. Je me trompe peut-être, mais je sens comme de la réserve, sinon de la méfiance. Ces gens n’ont pas l’habitude de voir débarquer des non-Malais, et encore moins encore des étrangers.
On m’invite à manger ce qu’ils appellent du riz gluant, enveloppé de feuilles que je n’arrive pas à identifier (palmier ou manguier ?). Trois ou quatre de ces petits paquets sont liés ensemble pour former une sorte de grappe. Ils appellent ça du « tamaï » ou « tapaï » ou qqc dans le genre. Je m’attendais à une friandise de riz gluant tel que je la connais en Thaïlande ou au Cambodge, légèrement sucrée et cuite sur feu doux dans un tube de bambou, que je trouve très bon et satisfaisante - ça remplit bien la bouche et ça garnit l’estomac - et ça existe d’ailleurs en Malaisie (où on appelle ça du « lemang » si je ne me trompe). Mais en fait c’est du riz légèrement fermenté, le sur équilibrant le sucré, et je ne trouve pas ça tellement bon. Image attachée: | | À: GeorgesOZ · 2 avril 2012 à 15:15 Re: Mariage malais Message 4 de 40 · Page 1 de 2 · 5 245 affichages · Partager Le rendang était très bon et l’une des « sauces » était vraiment délicieuse, faite de petits fruits non identifiés et légèrement pimentée. En fait, cette nourriture n’était que très légèrement épicée, comparée à tant d’autres expériences dans la région. Ayant fini de manger et ayant une fois de plus lavé nos mains, les Chinois et moi-même sommes conduits à la maison. Des gens se reconnaissent, on s’étonne moins de ma présence, et on nous invite à entrer dans la maison pour rendre visite à notre amie Malaise, la mariée. L’entrée de la maison a été délimitée par une arcade fleurie, et un tapis rouge mène à la porte d’entrée, où nous laissons bien sûr nos chaussures. Immédiatement à l’entrée, on a érigé un canapé blanc, couronné d’une nouvelle arcade fleurie d’énormes roses artificielles. Plusieurs bouquets de fleurs bleues, mauves, roses et blanches ont été arrangés sur le sol, de part et d’autre d’une petite table sur laquelle je reconnais un petit service à thé. Cet agencement un peu rustique ne manque cependant pas d’élégance, et sait être plaisant, joyeux, tendre et intime tout en étant formel. C’est là que la cérémonie du mariage se déroulera.
Nous montons un escalier, et je remarque en passant comme la maison est fraîche et d’une propreté immaculée, et nous arrivons à la chambre de la mariée. C’est une chambre agréable, spacieuse et climatisée qui donne sur le devant de la maison. Là aussi, la note « rose bonbon » domine, du tapis de couleur crème agrémenté de fleurs rouges et roses aux rideaux bleu mauve auxquels de grosses fleurs artificielles bleues et blanches ont été suspendues. Pour ne laisser aucun doute sur le caractère festif de l’occasion, une rangée supplémentaire de fleurs multicolores a été coincée entre les tringles de rideaux et le plafond. Une autre rangée de fleurs posées sur le grand lit tout blanc leur fait écho.
La mariée a été bellement maquillée et elle est somptueusement habillée, d’une tunique longue brodée de motifs floraux, rehaussée de brillants. Son hijab sort complètement de l’ordinaire. Rien à voir avec le hijab de tous les jours que je trouve plutôt assez triste, celui-ci ferait honneur à une princesse dans les meilleurs films de fantaisie. Elle est installée sur son lit, entourée d’amies. Leurs tuniques décrivent un arc-en-ciel pastel qui s’accorde parfaitement au reste de la chambre. (J’ai pensé qu’il serait plus convenable de masquer les visages de ces jeunes femmes sur la photo que je joins). Elle doit passer des heures entières à se faire photographier par toutes ses connaissances ! Elle nous voit sur le pas de la porte et nous fait un joyeux sourire, souligné par le « V » de la victoire qui pour une raison qui m’a échappé jusqu’ici semble être le signe de ralliement de tous les Asiatiques qui posent pour une photo. Puis c’est à mon tour de poser, assis sur le lit à côté d’elle. On m’y a poussé à vrai dire, car j’éprouvais une petite hésitation à le faire. Eh ! L’étranger non-musulman, assis tout seul sur le lit nuptial à côté de la mariée Malaise ! C’est le genre de photo qui ferait jaser, non ? Mais je plaisante, tout ça se passe en toute décontraction et dans la meilleure humeur. Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 3 avril 2012 à 3:35 Re: Mariage malais Message 5 de 40 · Page 1 de 2 · 5 218 affichages · Partager N’ayant eu aucune réaction jusqu'ici, je vais changer de cap. Avant d'aller plus loin dans mon récit sur ce mariage Malais, je vais un commentaire sur la « connaissance d’un pays ». Grand sujet, immense débat ! Mais quelques lignes seulement ici, et après, je vous le promets, je reviendrai sur le mariage Malais.
Il y a des gens qui peuvent vous faire une thèse de 50 pages sur l’histoire, l’architecture, la gastronomie, les plages, les ruines, les hôtels, les je-ne-sais-pas-trop-quoi-d’autre d’un pays donné, forts de leurs guides, de leurs lectures et de leurs voyages répétés. Mais savez-vous à quoi on reconnaît la « véritable connaissance » d’un pays ?
Et bien, c’est à un détail comme celui-ci : une enquête récente a révélé que les Malaisiens (les hommes) ont les aisselles les plus odorantes au monde. En Anglais, pas de chichis, on le dit bien « les plus puantes ». Les mâles de ce beau pays auraient la réputation d’avoir des dessous de bras à faire une concurrence sérieuse aux insecticides les plus performants. L’ennui, c’est qu’il n’y a pas que les mouches qui tombent raides quand ils lèvent leurs bras et font se propager leurs effluves... L’explication serait que plus de la moitié d’entre eux n’utilisent pas de déodorants, une explication que je trouve suspecte, pour ne pas dire fumeuse , car je suis sûr qu’il y a bien d’autres pays où les gens n’utilisent pas trop ce genre de produits corporels sans « fouetter » pour autant.
video.malaysia.msn.com/...st-armpits/1noue9jwm | | À: GeorgesOZ · 4 avril 2012 à 4:29 Re: Mariage malais Message 6 de 40 · Page 1 de 2 · 5 181 affichages · Partager Redevenons sérieux!
--
Dehors de nouveau, j’ai l’occasion de bien étudier la foule environnante. Je trouve que les hommes sont dans l’ensemble moins corpulents qu’ils ne le sont souvent en ville. Sans doute les gens dans les kampungs ont-ils su garder un minimum de leurs bonnes habitudes alimentaires. Mais je remarque cependant que les cornets de glace ont beaucoup de succès auprès des femmes, et ce ne sont pas les grassouillettes qui manquent, assises sur des fondements imposants !
Au risque de simplifier, je note deux réactions quand les gens prennent conscience de ma présence. Il y a ceux qui me sourient et puis il y a ceux qui me fixent du regard, le visage fermé et j’ai même l’impression qu’ils ont alors les lèvres pincées et que leur regard ne manifeste pas l’accueil le plus chaleureux, bien au contraire. Est-ce de la gêne ? Est-ce le rejet de l’intrus, et peut-être même du non-musulman ?
Mais il y a ce groupe de femmes, au milieu de la cour, pressées autour d’une table sur laquelle des desserts ont été disposés. Elles ont l’air très gentil et bon enfant, et me font des sourires charmants et taquins. Elles m’offrent des gâteaux et – encore – de ce riz gluant en fait fermenté, le « tamaï » ou « tapaï », qui semble être une spécialité du coin. J’arrive à faire l’impasse sur les gâteaux mais elles me pressent une grappe de « ta-machin » et la courtoisie m’oblige à ouvrir un de ces petits paquets et à en manger un. L’attention des femmes s’est momentanément portée ailleurs, j’en profite pour discrètement poser le reste de la « grappe » dans un coin.
Je remarque quelques hommes portant la même chemise rouge brun, bariolée, ainsi que ce chapeau de feutre noir typique de la Malaisie et de l’ Indonésie. Cela fait un peu uniforme, aussi je m’approche d’eux et leur demande de quoi il en retourne. Aucun ne parle Anglais et mon Malais est insuffisant. Mais ils me font comprendre par gestes qu’ils sont les musiciens de la fête. Je prends quelques photos de ces gars sympathiques vers l’arrière de la cour, sur fond de végétation.
Ce chapeau de feutre noir est inspiré du fez qui avait été adopté par les Ottomans en 1830 et qui par la suite s’était propagé en Asie du sud-est, où on en fait mention pour la première fois en 1840. Ça s’appelle un « songkok » en Malaisie et un « peci » en Indonésie, et il est devenu la coiffure nationale des hommes dans ces deux pays (les musulmans du sud des Philippines et de la Thaïlande le portent également). Les hommes le portent normalement avec leurs vêtements traditionnels (leur « baju melayu » en Malaisie), et lors de cérémonies, que ce soit les mariages, les enterrements ou les fêtes musulmanes, et de fait le « songkok » est associé avec l’Islam en Malaisie.
En Indonésie, Sukarno l’avait popularisé dans les années 1950-1960 – son « peci » tout noir ressort bien sur les timbres indonésiens de l’époque, à son effigie. Mais Sukarno avait alors donné au « peci » des connotations plus séculaires. N’oublions pas qu’il était surtout un nationaliste avec des penchants communistes marqués, et que de plus il sortait notoirement des normes sociales : ce génie avait réussi à se marier 9 fois, dont plusieurs fois en parallèle au su et au vu de tout le monde ! N’oublions pas non plus que, quand il avait introduit les cinq principes du « pancasila » en Indonésie, en 1945, pour donner un fil idéologique directeur à son pays à l’aube de l’indépendance, il avait réussi à exclure la mention explicite de l’Islam du cinquième de ces principes. Dans la vision de Sukarno, les Indonésiens sont des gens spirituels et religieux, mais essentiellement tolérants vis-à-vis des pratiquants d’autres croyances. En conséquence, ce dernier principe du “pancasila” affirme la croyance en Dieu, et que toutes les religions sont traitées sur le même niveau d’égalité. Je me sens personnellement conduit à tirer mon chapeau (justement) à Sukarno pour ce tour de force. Il ne reste pas moins que la liberté de croyance s’arrête là : il est illégal d’être athée en Indonésie.
Pour revenir en Malaisie, le « songkok » est donc devenu le symbole de l’homme Malais, et être Malais équivaut officiellement à être musulman. En Malaisie, que ce soit à l’assemblée législative (Dewan Undangan Negeri) de l’un des 13 états ou à l’Assemblée Nationale (Dewan Rakyat), tout homme est tenu de porter le « songkok » pour se conformer au code vestimentaire de l’assemblée. En juin 2008, un parlementaire Chinois s’était fait sortir de l’assemblée de Johor parce qu’il ne le portait pas.... Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 5 avril 2012 à 3:33 Re: Mariage malais Message 7 de 40 · Page 1 de 2 · 5 155 affichages · Partager Ça n'intéresse personne? | | À: GeorgesOZ · 5 avril 2012 à 6:59 Re: Mariage malais Message 8 de 40 · Page 1 de 2 · 5 154 affichages · Partager si si! un ptit compte rendu d'un mariage en malaisie interessant!!! a te lire, on peut en deduire que le sourire des gens ici n'est pas trop dans leur gene...ou comme tu le dis, sont timides ou ta venue ici ne leur plait pas!!!....
et pourquoi avoir masquer le visage des femmes asises sur le lit et non les autres photos????
on attend la suite, avez vous dansé plus tard??? je suppose que l'alcool n'etait pas de la partie??? | | À: Jouki · 5 avril 2012 à 7:27 Re: Mariage malais Message 9 de 40 · Page 1 de 2 · 5 150 affichages · Partager Bien, au moins 1 personne d'intéressée! C'est comme dans la Bible, s'il n'y a qu'un Juste dans la ville, on ne détruira pas Sodome (ou Gomorrhe, ou qqc dans le style) .
Tes questions:
"le sourire des gens ici n'est pas trop dans leur gene...ou comme tu le dis, sont timides ou ta venue ici ne leur plait pas"
Cette question mérite une page entière. Je ne peux pas te dire "c'est à cause de ceci ou de cela", je n'ai que des perceptions. Disons que oui, premièrement, ce ne sont pas les sourires généreux et étincellants de la Thaïlande; que deuxièmement, ces gens ne sont pas du tout habitués à voir des étrangers chez eux (on est ici loin des sites classiques, îles Perhentian, Melaka, Penang et autres); que troisièmement, à mon humble avis, ce sont des gens un peu trop imbus d'eux-mêmes et de leur qualité d'être Malais et musulmans.
Si je peux me permettre, quand on est chez les Malais, on ressent un léger.... malaise!
Cela n'empêche qu'on a droit aussi à de beaux sourires. C'est quand-même l'Asie!
" pourquoi avoir masquer le visage des femmes asises sur le lit et non les autres photos????"
Excellente question. Car cette photo montrait directement mon amie Malaise qui m'avait invité et je ne veux pas l'exhiber sur le net. Plus, les Malaises ne se voilent pas complètement (sauf exceptions rares, dont une sur une de mes photos.... je vous gâte vraiment, sur VF!), mais je préfère garder une certaine discrètion à l'égard de ces jeunes femmes photographiées d'un peu près. On m'a accueilli, je respecte les gens de la manière qui me semble appropriée.
" avez vous dansé plus tard??? je suppose que l'alcool n'etait pas de la partie???"
Je ne suis pas resté trop tard, j'ai quitté les lieux après la venue du marié et la cérémonie de mariage à proprement parler. Les Chinois qui m'accompagnaient m'avaient fait signe que c'était peut-être le moment de partir, ce qui me semblait également être le cas. Je ne sais pas si les gens ont dansé plus tard, mais si c'est le cas, certainement pas dans le style "discothèque"!
Pour ce qui est de l'alcool, bien entendu pas une goutte, tu plaisantes!
Sinon, j'ai encore 1 ou 2 pages à écrire plus quelques photos. Il faut me donner quelques jours car je n'ai pas que ça à faire! | | À: GeorgesOZ · 5 avril 2012 à 7:37 Re: Mariage malais Message 10 de 40 · Page 1 de 2 · 5 142 affichages · Partager on attend la suite.... | | À: GeorgesOZ · 6 avril 2012 à 9:16 Re: Mariage malais Message 11 de 40 · Page 1 de 2 · 5 009 affichages · Partager Moi aussi çà m'interresse mais pas eu le temps de tt lire je garde çà bien au chaud merci de ce récit, continuez!!! | | À: Asia7 · 6 avril 2012 à 12:11 Re: Mariage malais Message 12 de 40 · Page 1 de 2 · 4 992 affichages · Partager Merci Fabienne! | | À: GeorgesOZ · 6 avril 2012 à 12:25 Re: Mariage malais Message 13 de 40 · Page 1 de 2 · 4 984 affichages · Partager Donc, voici la suite.....
.....
Heureux d’avoir fraternisé avec les musiciens, je reviens vers le devant de la cour. Je suis un peu désœuvré, aussi je cherche la compagnie de mes copains Chinois, que je retrouve assis à l’une des tables sous le chapiteau plus « cérémoniel ». Je m’y installe pour bavarder avec eux, prenant la chaise libre au côté d’un homme âgé, vêtu simplement mais d’allure digne.
Les gens ne sont pas très bavards avec moi, je dois dire, toujours cette ambigüité entre timidité, réserve, arrogance larvée (???), ou modestie (???). Nous sommes loin de l’exubérance verbale qu’on trouve assez souvent chez les Chinois. La curiosité est peut-être ce qui finit par pousser cet homme à m’adresser la parole. Il me demande « comment se fait-il que je sois arrivé ici ? ». Est-ce une marque de surprise...... ou de désapprobation ? Mais il devient vite clair que je suis ici de bon aloi, connaissant la mariée et introduit par les Chinois (qui eux naviguent dans ce monde comme des poissons dans l’eau). L’homme nous pose les questions usuelles, la première étant si nous sommes déjà mariés. « Sudah kawin », « Je suis déjà marié », réponse simple, la meilleure réponse peut-être car cela me rapproche un tantinet de la norme de ces gens – comment peut-on être un homme mûr et ne pas être marié ?
Mais si je croyais me tirer d’affaire aussi rapidement, il n’en est rien, car il enchaîne par cette réflexion que « C’est une situation dangereuse ». Réflexion qui fait sourire les autres gens autour de la table, mais je ne suis pas trop sûr si c’est parce que je représente un danger pour la communauté – peut-être vais-je me trouver une jeune fille et déguerpir avec – ou plutôt parce qu’il y aurait des chances qu’une femme me jette le grappin dessus . Mais je crois plutôt qu’il s’agit d’une plaisanterie légère et aimable. Toujours est-il que cette discussion est curieusement laissée là, suspendue en l’air avec toutes ces implications possibles, parallèles, qu’on préfère ne pas expliciter pour plutôt les laisser se dissiper dans les sourires. Sourires pas trop prononcés, d’ailleurs, à peine effleurent-ils le visage des gens. Cette modestie, ou discrétion, est bien particulière.
Si je m’étais trouvé dans une telle situation quelque part en Thaïlande, j’aurais eu droit à des sourires francs et complices de la part de tout le monde autour de moi, et j’aurais sans doute eu à repousser les avances ouvertes d’une ou deux femmes, sans la moindre inhibition dès le départ mais de plus aiguillonnées par l’alcool. Les gens en auraient été tous pliés de rire et à surenchérir sur les plaisanteries. Mondes tellement différents....
L’homme se lève et nous salue de la façon la plus courtoise qui soit. Quelque chose me dit que je viens de rencontrer l’un des hommes les plus respectés du village.
..................
Pas de photos cette fois-ci. Je chercherai plus tard (j'en ai encore), mais là, comme disait un ami Anglais, "it's beer o'clock", c'est l'heure d'aller prendre une petite bière ... surtout que je dois m'entraîner pour la fête de Songkran dans une semaine! | | À: GeorgesOZ · 6 avril 2012 à 17:15 Re: Mariage malais Message 14 de 40 · Page 1 de 2 · 4 967 affichages · Partager ....bravo, très intéressant....
....la suite ? | | À: GeorgesOZ · 6 avril 2012 à 21:31 Re: Mariage malais Message 15 de 40 · Page 1 de 2 · 4 953 affichages · Partager Bonjour Georges ;)
Merci pour ce récit, en attendant la suite... | | À: GeorgesOZ · 6 avril 2012 à 23:21 Re: Mariage malais Message 16 de 40 · Page 1 de 2 · 4 929 affichages · Partager très intéressant, on attend la suite. Juste une question, c'est la première fois que tu rencontres des malais au delà de kl ? | | À: Thevert7 · 7 avril 2012 à 2:11 Re: Mariage malais Message 17 de 40 · Page 1 de 2 · 4 926 affichages · Partager Bonjour!
Comment vas-tu?
Merci de te manifester (et aussi merci a Denis, une ligne plus haut).
Tu vois, je suis maintenant très curieux de savoir comment un étranger musulman aurait été reçu et comment il quelles auraient été ses impressions. | | À: Tarimakasih · 7 avril 2012 à 2:20 Re: Mariage malais Message 18 de 40 · Page 1 de 2 · 4 923 affichages · Partager "kembali!"... ou "sama sama!" (en réponse à ton pseudonyme ).
Ta question est très judicieuse. Oui, c'est la première fois que je rencontre "vraiment" des Malais en dehors de KL. ("vraiment": c.à.d. pas en tant que touriste, ce n'est pas du tout la même chose). J'ai rencontré pas mal de Malaisiens auparavant, en dehors de la Malaisie, mais c'étaient tous des Chinois, et ils n'ont pratiquement rien à voir avec les Malais.
Par contre, j'ai travaillé 2 ans dans un bureau avec une Bruneïenne, musulmane et portant le hijab. Les Bruneïens sont (à très grande majorité) des Malais. Une jeune femme fine, amusante et d'abord agréable, modeste et discrète.
Tout ça me fait me rendre compte que d'avoir des rapports professionnels avec qqn (comme avec cette jeune Malaise qui m'avait invité à son mariage), cela brise la glace et qu'alors les différences culturelles, erthniques, religieuses etc... s'estompent. Nous sommes tous des humains après tout! Mais c'est de personne à personne. | | À: GeorgesOZ · 7 avril 2012 à 9:29 Re: Mariage malais Message 19 de 40 · Page 1 de 2 · 4 905 affichages · Partager Hello Georges,
Quand J'étais dans le Perak je formais des jeunes gradués, ils m'invitaient tous à leur mariage j'en avais presque tous les wk-end, donc j'en ai vite eu mon overdose, Eh oui on finit par se lasser de tout, j'avais pensé un temps faire un fil comme toi pour raconter mon expérience mais bon par manque de temps et aussi car il est difficile pour ceux qui vivent pas sur place, donc encore moins pour les touristes de passage de comprendre la complexité des relations interculturelles en Malaisie. Merci pour ton récit, ce qui est intéressant dans les mariages comme dans la vie de tous les jours en Malaisie c'est la diversité culturelle, le choc des cultures. J'ai fait des mariages chez les malais, les chinois, les indiens, les matsalais ben comme tu peux l'imagier c'est totalement différent par leurs propres coutumes et cultures et c'est là que la vrai magie opère. J'espère que tu auras également cette chance dans un futur proche et tu viendras nous raconter... Je pourrais en faire un livre mais le courage me manque...MDR! J'ai aussi 3 amis français et suisses qui se sont mariés avec des malaisiennes, donc convertis à l'Islam. (L'un va pas sans l'autre... Et je peux te dire que c'est le + souvent bien loin des clichés qu'on peut s'en faire... Au final on va de + en + vers une société mixte, multiculturelle le fameux citoyen du monde... J'ai pu me rendre compte dans tes récis que tu te posais bcp de questions, c'est pas un reproche, les locaux s'en posent bcp moins, je peux te l'assurer c'est + souvent de l'innocence, de la curiosité, de l'étonnement que de l'hostilité, ici les gens restent très "zen" le + souvent, la grosse lacune c'est plutôt au niveau de l'éducation à mon avis. Allais un bon séjour en Malaisie et encore bcp de découvertes enrichissantes. | | À: Madog · 7 avril 2012 à 11:06 Re: Mariage malais Message 20 de 40 · Page 1 de 2 · 4 892 affichages · Partager J'ai pu me rendre compte dans tes récis que tu te posais bcp de questions, c'est pas un reproche, les locaux s'en posent bcp moins, je peux te l'assurer c'est + souvent de l'innocence, de la curiosité, de l'étonnement que de l'hostilité, ici les gens restent très "zen" le + souvent, la grosse lacune c'est plutôt au niveau de l'éducation à mon avis. - --
Bonjour Oli!
Le choc des cultures, c'est sûr. Je reprends ta dernière ligne. Si je me pose beaucoup de questions, c'est que je suis curieux et aussi que je ne vois pas trop l'intérêt de faire un récit sans essayer d'en tirer quelques angles d'analyse. Sinon, c'est le récit purement descriptif du genre "collection de papillons épinglés", on dit "c'est beau" ou "c'est pas beau"... et on passe, oublié. Autant pisser en l'air, comme on dit!
Quant à l'innocence des gens, leur côté "zen" etc.... je m'en doute (je connais l'Asie depuis plus de 30 ans). Mais par contre, justement, pas du tout la vibration "zen" que je connais en Thaïlande (en dehors des concentrations touristiques). Mais à chacun son vécu!
Et si j'ai le temps, d'ailleurs, j'écrirai quelques pages sur la fête de Songkran, vécue du fond de l'Isaan (mon pays). | Carnets similaires sur la Malaisie: Heure du site: 7:32 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 285 visiteurs en ligne depuis une heure! Ajouter mon annonce ici 460 photos | Trois semaines Singapour et Malaisie | 16 photos | La Malaisie, entre tradition et modernité | 20 photos | Trois jours à Kuala Lumpur | 214 photos | Bornéo, la nature fantastique | | Où aller à Bornéo? | 43 photos | Le tour de la Malaisie péninsulaire en 3,5 semaines | 34 photos | Six semaines en Indonésie, Malaisie et Singapour | 133 photos | Kuala Lumpur - Bornéo - Singapour, été 2013 | 100 photos | La Malaisie, de Kuala Lumpur jusqu'aux Perhentian en famille | | Malaisie, Indonésie, Thaïlande... que choisir? | | La Malaisie, cool ou pas cool? | 20 photos | 35 jours en Malaisie, Singapour, l’île de Koh Lipe en novembre-décembre 2018 | |