jour 4, Visite des gorges de tislit et route de Taliouine à Foum zguid
Après le petit déj, nous faisons nos adieux émus à Mahfoud et suivons ses indications pour arriver aux gorges de Tislit.
Nous dépassons la région du siroua d'après un panneau. Le paysage est magnifique.
Nous dépassons des villages toujours avec des amandiers en fleurs.
Nous découvrons le village d'Assaisse que nous prendrons en photo d'en haut plus tard.
Après le village d'Assaisse, le goudron s'arrête et nous roulons sur un chemin rocailleux uniquement pour 4x4. Nous empruntons 3km de pistes assez défoncées, dont la prise de vue d'en haut donne une bonne idée.
Cette piste nous conduit, cahin, caha, sur un plateau lunaire sorte de vaste champs de pierres, du coup plus de piste du tout. Heureusement, un monsieur perché sur son âne que nous avions dépassé un instant plus tôt, arrive à notre niveau, et il nous confirme la bonne direction prise. Puis il nous laisse après nous avoir fait un grand signe de la main et un grand sourire.
Au village de Tislit, il y a une maison d'hôte. Arrivés en haut du village, les gorges sont en face de nous, de l'autre côté de la rivière.
Nous surplombons les gorges d'en haut. Mais pour y arriver, ce serait idéal d'avoir un guide.
Des enfants non francophones, nous disent"Tajine? gorges?" et nous proposent de nous montrer le chemin. Ok. Nous les embarquons, et il nous font descendre quelques mètres plus bas. Une dame arrive, manifestement la mère de l'un d'eux, puis un homme, son père, Ahmed, et ils nous souhaitent la bienvenue. Ils nous invitent à prendre le thé. Nous expliquons que nous voulons aller aux gorges et souhaiterions avoir un guide. Ahmed nous explique qu'il est guide. Mais il insiste: d'abord le thé, ensuite les gorges.... Euh, Ok, d'abord le thé. Nous profitons d'une visite de la maison d'hôte plutôt rustique, avec des toilettes turques, et un seau d'eau pour verser après avoir fait ses besoins. J'en profiterai à 2 reprises. Ça me rappelle mon enfance, à l'école primaire, c'était comme ça!!!
Elle nous montre aussi le métier à tisser sur lequel travaille sa fille entrain de fabriquer un tapis, puis prend la place de sa fille pour que nous la photographions et mettions la photo sur facebook pour faire venir des touristes.
Eh, y a peut être pas des toilettes modernes, mais facebook est arrivé jusque là!!!! Puis évidement, elle nous propose un étalage de tapis qu'elle place à même la terre, comme ça, si jamais on voulait en acheter, on avait un tapis sale direct!!!! N'imaginant pas mettre ça dans la valise, nous refusons poliment mais fermement, par contre, nous lui indiquons que nous voulons déjeuner d'un tajine. Réconfortée par cette contre proposition, elle accepte.
Nous profitons de la cérémonie du thé, faite par Ahmed, comme avait fait Mahfoud: thé versé dans un verre, puis remis dans la théière, et ceci 4 fois. Ensuite, il goûte un fond de verre, semble le trouver à son gout, et là, nous pouvons être servis et savourer notre thé brûlant. Nous serons servis une 2ème fois avec plaisir.
Ensuite départ vers les gorges qui sont de l'autre côté de l'oued par rapport au village.
Nous commençons par emprunter un petit chemin de terre, qui longe l'oued, A cause des pluies des jours précédents, la rivière est quand même bien fournie en eau. Du coup, pour que nous ne nous mouillons pas, il cherche le passage le plus étroit, où le cours d'eau sera minimal. Nous passons le long de la montagne en suivant une rigole très étroite, à flanc de falaise: pour avancer, nous devons nous appuyer sur la montagne et marcher en équilibre sur le muret étroit. La rigole est pleine de boue.
Puis nous devons traverser la rivière, sur un un conduit d'eau, passage nécessitant un grand sens de l'équilibre et surtout de n'être pas sujet au vertige. Je passe la première aidée par Ahmed qui se montre extrêmement prévenant.
Jf arrive à vaincre son vertige pour passer, aidé par Ahmed.
Nous poursuivons de l'autre côté passant par un tunnel étroit creusé dans la roche, puis toujours pour éviter l'eau, Ahmed grimpe sur un gros rocher et me demande de faire pareil. Euh, trop haut pour moi, mais il insiste et me tend la main pour escalader la roche. Je finis par arriver à grimper, et passe de l'autre côté.
Nous poursuivons et sommes obligés de passer par la rivière. A chaque fois, Ahmed cherche une grosse roche pour la jeter dans le cours d'eau afin qu'on puisse passer sans se mouiller les pieds. Nous sommes touchés par tant de prévenance.
Même si au bout d'un moment, je finis par me dire que jouer les équilibriste en sautant de roche en roche me semble plus risqué que traverser le cours d'eau pas si important que ça avec mes grosses chaussures de randonnées, imperméables. A un moment Ahmed met carrément ses pieds dans l'eau, alors qu'il a une paire de baskets dont la semelle est entrain de le lacher, pour me donner la main afin que je ne glisse pas sur les roches dans la rivière. J'en suis profondément touchée.
Nous finissons pas arriver au milieu des gorges où nous faisons forces photos.
De nombreuses formes géologiques toutes plus sculptées les unes que les autres attirent nos regards. On dirait un notable d'une tribu africaine avec son manteau sur la droite sur la photo ci-dessous.
Nous profitons du calme et de la beauté des lieux pendant un long moment, découvrant même des gens de l'autre village Taslat, qui gardent leurs moutons dans les environs. Nous avons même croisé un adolescent de Taslat qui passe par la rivière pour aller à l'école à Tislit, chaque jour. Le voici, sautant de roches en roches avec agilité. Eh ben!!!!
Puis nous rentrons au village. Cette fois ci, j'insiste pour passer uniquement par la rivière, et montre à Ahmed que je n'ai pas peur de mettre mes chaussures de rando dans l'eau. Nous mettrons beaucoup moins de temps pour rentrer. Nous n'éviterons pas le passage en équilibre par le canal d'eau au dessus de la rivière, et le contournement de la montagne, sur le muret.
Une fois rentrés, il nous fait passer par une salle dans laquelle se trouve le matériel permettant la préparation du pain: le récipient pour pétrir le pain, le four,...
Puis il nous installe sur la terrasse face aux gorges pour déjeuner. Puis au bout d'un instant, il revient avec la théière, et constate qu'il vente beaucoup et nous propose de déjeuner dans la chambre. C'est moins romantique, mais d'accord. Il déménage les 2 tables basses qu'il avait gentiment aménagées pour nous, et les places dans la chambre qui manifestement est aussi le salon et la chambre à dormir.
Nous déjeunons d'un délicieux tajine, hyper copieux,
Avec le pain fait par sa femme dont il nous montre un exemplaire non déchiré. Ça ressemble à une grande crèpe qu'il tient comme un trophée, avec ses mains sans gants!!! Je pense à tous les microbes que mes anticorps vont devoir combattre.... Mais bon, il faut bien qu'ils fassent un peu de boulot...
Puis après les photos du trophée, il déchire le pain en plusieurs morceaux qu'il pose sur la table nue sans serviette!! J'ai une pensée émue pour les normes d'hygiène de chez moi, et faisant fi de toutes les bactéries que nous pouvons ingurgiter, nous dégustons le pain avec le tajine. Vive les anticorps!!!!
Une fois le repas terminé, nous faisons nos adieux après avoir tout réglé, et refusé de nouveau les tapis. En sortant, c'est une armada de femmes du village qui sont postées en embuscade avec des tapis placées à l'arrière de notre voiture qui nous attendent. "Pas de tapis" dis je à Ahmed. Il se charge de faire sortir les femmes et nous pouvons manœuvrer pour partir sans encombre.