Les îles
San Blas en voilier
Vous qui souhaitez passer du
Panama en
Colombie en voilier et profiter des îles
San Blas en chemin, voici le récit à plusieurs voix de notre expérience sur le Basta du 7 au 11/02/2014 ; deux femmes et un homme, sexagénaires, habitués à voyager, dont deux n’avaient encore jamais goûté au voilier.
On a appris sur place que c’était la période des alizées dans le mauvais sens, donc mer très remuante sauf si on est juste entre des îles ; avec un vent pas assez fort pour se passer longtemps du moteur mais assez de vent pour chasser les moustiques !
Ce voilier de 11 m, qui a déjà vécu bien des expériences, n’est en fait tout simplement pas adapté pour 5 passagers en villégiature. Il est exigu comme tous les voiliers, certes, mais vraiment inconfortable surtout pour y passer le temps, i.e deux jours et demi sur 4 de navigation sans pause, et dans notre cas, avec une mer bien remuante. Pas une mousse ou un coussin pour amortir les chocs à l’extérieur, rien pour se tenir sauf les filins, pas de gilets de sauvetage, pas d’espace sur le pont pour s’installer, on gêne constamment le skipper-propriétaire : on cache le compas, on gêne la manœuvre. L’annexe n’a pas les rondeurs d’un zodiac et n’offre aucune possibilité d’y remonter quand on est dans l’eau pour un moment de (beau) snorkeling. Quant à l’échelle de corde pour remonter sur le bateau après une baignade, elle glisse forcément sous le bombé de la coque à la 1ere marche, et à la 3e, ça mène au bastingage qu’il faut enjamber...Sans l’aide de ses partenaires pour la tirer/pousser/hisser, on en connaît une qui serait encore dans l’eau !
(Pour ce qui suit, il vaut mieux avoir une carte de la côte pour visualiser les lieux)
Quant à la « formule » que vous choisirez, attention ! Si comme nous, (sans en avoir compris l’enjeu) vous prenez la formule « croisière » et non « charter », voici le scénario des 4 jours :
-Départ vers 18h de Portobello pour 15h de navigation (ventre vide car mieux en cas de mal de mer, nous dit-on). C’est la seule nuit de navigation.
J 1- Arrivée le lendemain matin dans les
San Blas, vers l’île Banedup, arrêt sur une île pour baignade ou/et, à quelques minutes en annexe, snorkeling avec de beaux coraux vivants variés et plein de jolis poissons/ îlots de carte postale/ cocotiers/ plages de sable blanc. Déjeuner, diner et nuit sur le voilier.
J 2- 4h de navigation, déj, arrêt sur Coco Bandero, dîner et nuit sur le voilier.
J 3- Navigation pendant 11h, sans intérêt car loin des îles et de la côte, et dans l’inconfort. Arrêt avant la nuit à Mamitupu pour visite du village et dîner au restau local tenu par Pablo, un Kuna qui parle espagnol. On nous propose des molas, artisanat local (que vous verrez partout ailleurs et au même prix, mais là c’est censé profiter directement à la famille qui vend).
J 4- 11 à 12 h de navigation sans arrêt, partiellement au moteur ; sans intérêt, comme la veille. L’une de nous a passé les deux jours de houle dans l’étroite cabine, où elle pouvait au moins être allongée.
Arrivée prévue à
Puerto Obaldia, au
Panama, où se font les formalités pour quitter le pays. Mais on apprend qu’il fait trop sombre et que la mer est trop houleuse, donc on va un peu plus loin, et on débarque à Sapzurro,
Colombie vers 19h. On traine nos bagages sur le sable de la crique jusqu’à l’hostel du « Chilien » - précédé de notre courtois skipper, bras ballants, service visiblement terminé, et que nous ne reverrons pas. Là, ne reste dispo que le dortoir, en plein air, avec moustiquaire. Merci aux chiens et aux coqs qui ont sonorisé la nuit ! Vanté comme un petit paradis, ce petit village ne nous a pas fait une grosse impression : entre autres...pas moyen de manger après 20h mais on ne le savait pas... Avant notre arrivée, on nous avait conseillé d’y rester 2 jours. Mais on a appris peu avant d’accoster que nous serions clandestins (!) à Sapzurro, qui est en
Colombie mais où on ne peut pas avoir le tampon d’entrée dans le pays.. (Ce village se trouve entre les postes-frontières du
Panama et de
Colombie)
Mais surtout il y a obligation de faire
dans la même journée les formalités de sortie du
Panama (à
Puerto Obaldia) et d’entrée en
Colombie (à Capurgana)...Et comme Sapzurro est entre les deux, il faut donc prendre une lancha, (grosse barque à moteur) le lendemain vers 8h, marchandage, 10 usd, 30 min pour aller à
Puerto Obaldia (prévoir une cape de pluie pour vous et votre sac car on est copieusement arrosé). Une fois les bagages reniflés par les chiens puis fouillés à la main, et le passeport vérifié, on reprend la même lancha en sens inverse - 10 usd, arrosage, 40 min- pour atteindre Capurgana, poste-frontière et village très accueillant...En chemin on aperçoit Sapzurro qu’on ne reverra pas de près car reprendre une lancha pour faire marche arrière, oh non, on a eu notre dose de bateau... !
Expérience unique pour certains... et qui le restera !
D’après notre skipper, si on veut juste aller d’île en île, pour baignade / snorkeling / rencontrer des kunas, il faut préciser qu’on veut un « charter » qui fait selon votre demande. Il s’en propose partout, cf affiches dans tous les petits hôtels : des gros catamarans ou voiliers confortables jusqu’à 150 Usd /jour/pers, mais là, au moins, la pension complète a un sens car vous n’avez pas de raison d’être malade...
Non, on ne gagne ni temps, ni argent, ni discussions authentiques avec d’authentiques tribus par le système transport en voilier. Autant rester vers l’ouest des îles, à proximité de lanchas et retourner sur
Panama city (autoroute /taxi /45 min, ou car de
Colon, ou avion) puis prendre un vol pour la
Colombie...et entre temps, profiter des îles et de la mer avec plaisir. Plongée bouteilles et chasse sous marine interdites dans les
San Blas.
PS important :
Pourquoi ne trouve t on pas d’infos plus actualisées sur les
San Blas ? Y compris de la part des intervenants sur ce site... qui ressemblent souvent à des agences camouflées, prêtes à conseiller certaines agences de voiture ou voiliers. Pourquoi faire croire que sans 4x4,
Colon ou Portobello sont difficiles d’accès ? On y est allé en taxi banal, sans aucun problème, même si la route qui mène au Fort San Lorenzo était très chaotique.
Il existe des vols (pas bien chers, somme toute, si on compare avec le tarif voilier) pour El Porvenir - qui est le point de départ pour voir les
San Blas avec des lanchas. On peut aussi aller à Carti par la route, puis prendre ensuite des lanchas qui vont rapidement sur toutes les îles à cocotiers, à la demande, pour des tarifs raisonnables. Et vous n’aurez ni plus ni moins d’échanges avec les kunas que nous n’en avons eus. Peu parlent espagnol, ils vivent leur vie, et ont vu d’autres touristes les observer avant nous, même s’ils nous sourient quand on arpente leur village...Et vous en verrez de plus communicatifs à
Panama City qui vendent leur artisanat près de l’ambassade de
France.
TOUT LE MONDE va près des mêmes îles, les plus jolies : Banedup, Coco Bandero, donc à l’Ouest, et aussi dans le plus gros village Kuna : Mamitupu, où il y a même un petit aéroport comme sur la plupart des patelins de la côte. (Voir les cartes détaillées du
Panama).
Soit l’îlot est vraiment désert-on en fait le tour en quelques minutes, on se baigne, et on en repart selon accord avec la lancha - soit il est habité et il y a quelques cases/hôtel local si vous voulez y rester. Ex à Mamitupu, il y a PABLO qui propose pour 75 usd/pers une nuit sur place (une case avec un lit et une douche), les repas et 2 « excursions » en lancha au choix...comme par ex le cimetière, et du snorkeling, ou une visite à leur terres cultivées sur le continent...Bref, nettement mieux que la frustration d’être sur un bateau sans pouvoir se baigner, et sans rien visiter.
Il faut savoir qu’il n’y a pas d’avion tous les jours pour toutes les petites destinations, Air Panama, la Cie pour lignes intérieures, vous renseignera.
Le blog du Basta nous a tentés: partager quelques moments privilégiés avec ceux qui ont un métier et un mode de vie différents- skipper/photographe/journaliste ou kuna, aller sur des îles où tout le monde ne va pas contrairement aux charters « commerciaux », fallait-il être naïfs !
Si certains peuvent à présent choisir avec un autre point de vue, cette expérience aura au moins eu un aspect positif.
L’avant et l’après de nos aventures
Panama –
Colombie une prochaine fois sur un fil de discussion du forum
Panama-
Colombie.