Rien n’interdit à Ryanair de s’implanter partout où ils le souhaitent en
France.
Jusqu’à présent ils ne l’avaient pas fait car refusant de respecter le droit du travail français pour leurs salariés.
La compagnie a d’ailleurs été condamnée à
Marseille pour ces raisons.
De plus les aéroports sont peut-être un peu frileux face à l’expérience strasbourgeoise qui avait déroulé le tapis rouge à la compagnie au détriment de ses concurrents. Après une condamnation judiciaire, la compagnie a plié bagage et a eu du mal à s’en remettre.
Récemment ce sont les collectivités locales qui ont eu du mal à récupérer de l’argent public indue à Ryanair qui refusait de payer malgré une nouvelle condamnation en justice. Seule la saisie d’un avion a permis de faire respecter les décisions de justice par la compagnie (*).
En
France les places sont actuellement prises par Easyjet et Volotea, un peu par Transavia qui pourrait voir son interdiction de vol (hors Orly
Lyon Nantes) levée et connaître une nouvelle expansion.
Pour Orly, rien n’interdit à la compagnie de s’implanter: Easyjet, Level, La Compagnie et French Blue s’y sont récemment développés. Cependant l’aéroport est limité en trafic aérien pour des raisons légales.
Contrairement à la légende (évoquée récemment par le PDG de Jetblue), Roissy n’est pas saturé: Norwegian s’y est développée, Primera a pu s’y implanter avant de faire faillite (et d’y abandonner jusqu’à récemment un avion).
Pour
Beauvais, cet aéroport fortement subventionné a une forte activité: le hic est son éloignement de
Paris. Des départs matinaux, vers 6-7 heures, nécessiteraient un départ de
Paris vers 2h30-3h30, une heure avec peu de transports publics, des arrivées vers 22-23 heures feraient atteindre
Paris vers minuit-1 heure, la fin des services de soirée.
Il est d’ailleurs amusant pour
Beauvais que, alors que l’aéroport bénéficie de la dérégulation du secteur et du low cost, l’aéroport protège énergiquement le monopole de sa desserte routière en refusant tout concurrent (Ouibus, Flixbus, également un autocariste local) qui souhaiterait relier
Paris à l’aéroport en proposant des tarifs plus attractifs que son bus high cost. Toute demande est systématiquement attaquée en justice. La perte de cette poule aux oeufs d’or remettrait en cause le modèle économique de l’aéroport.
(*): outre les nombreuses condamnations, la saisie d’un avion pour obtenir l’application d’une décision de justice tranche avec la présentation faite par un juriste/lobbyiste évoquant une attitude exemplaire et irréprochable de la compagnie en matière de respect du droit et d’indemnisation.