« Y’a du soleil et des nanas darladilada. Bienvenue au Sol Kantaoui darladilada... » A l’arrivée du car devant l’hôtel club Selima de
Port el Kantaoui en
Tunisie, ce sont des dizaines de personnes qui accueillent les visiteurs en chansons, un collier de fleurs autour du cou. Les touristes, fraîchement débarqués de l’avion, ont le sourire jusqu’aux oreilles. En short pour la plupart, certains sont coiffés d’un bob et d'autres portent des tee-shirt sérigraphiés au nom de Punta Cana,
Varadero ou Tenerife. Bienvenue en
Tunisie !
Les visiteurs se dirigent vers le salon en passant sous une haie d’honneur formée par les anciens, ceux qui sont au club depuis une semaine et qui connaissent tout : les bons p'tits plats, les meilleures places à la cantine, les gentils GO, les dragueurs, les célibataires névrosé(e)s, les taux de change...
Dans le salon, un groupe d’hommes du désert joue la chansonette au groupe. Le directeur de l'hôtel accueille ses hôtes habillé selon les traditions de la
Tunisie ancestrale et leur joue la cérémonie du thé. Tous assis sur des coussins, à l’intérieur d’une tente touareg reconstituée, nos visiteurs contemplent avec émerveillement leur serviteur lever la théière le plus haut possible
« pour se rapprocher de Dieu ». La chicha trône au milieu de nos aventuriers émerveillés par leur rencontre avec cette terre exotique. Une retraitée s’extasie :
« qu’est-ce que c’est typique, on se croirait dans le désert ».
Le chant du muezin
Le désert. A 400 kilomètres de
Port El Kantaoui, peu de visiteurs iront fouler le sable du Sahara.
« Pas la peine, il y a les chameaux qui nous emmènent sur le sable de la plage », explique Régis, la quarantaine bien avancée, la casquette « I love Phuket » vissée sur la tête.
« Il y a de tout ici, renchérit son épouse, Yvette,
même des bazars (sic) dans l’hôtel ». Et puis c’est vrai avec
« ces gens là », mieux vaut ne pas sortir du cocon qui offre tous les charmes de l’orient sans les dangers.
« Un Wallon est allé dans la casbah (resic) de Sousse, rajoute Yvette,
il n’a pas pu sortir d’une boutique de bijoux et s’est fait dépouillé de 200 francs pour un bracelet en toc ! ». Et son mari de remarquer : «
ils ne sont quand même pas comme nous ».
A l’intérieur de l’hôtel, les familles lézardent doucement au bord de la plage privée ou de la piscine, les mamys et les papys prennent un verre de Celtia dans le salon climatisé en jouant aux cartes, les mères de famille font de l’aqua gym sous une musique disco, les papas regardent les jeunettes bronzées par le soleil médittérranéen défiler devant leurs yeux lubriques, les enfants jouent dans une piscine surchauffée pleine de crème solaire et de sable... Le soir venu, les animations traditionnelles ponctuent la journée de nos aventuriers, les jeunes se trémoussent sur la piste de la discothèque et les filles se font draguées par les serveurs locaux, le GO invite une vieille dame à faire passer une balle de ping pong d’une jambe à l’autre du pantalon d’un jeune homme gêné... Tout est à sa place. Chacun joue son rôle : touristes, vieux, jeunes, filles, garçons, serveurs, GO...
Le soleil se lève enfin sur la
Tunisie. Les jeunes couples quittent la plage encore tout imprégnés de sable, d’amour volatile et de mots doux, un petit groupe de téméraires finit son petit déjeuner avant de prendre la route du « désert » (1 heure sur une dune de 5 mètres de haut au bord de la route de
Tozeur avec escale chez un marchand de tapis). Seuls signes d'authenticité dans le décor, les mouettes qui lancent leur cri au dessus d'une mer d'un bleu turquoise et le chant du muezin réveillant le dormeur au sommeil léger qui regrettera ses grasses matinées de
Majorque.
Les femmes de ménage débarrassent les cadavres de bouteilles du champ de bataille d’une belle soirée bien vite achevée... Pas grave, le rythme reprend son cours sur le Sol Selima. Un autre groupe arrivera bientôt.
« Bienvenue en Tunisie ! » reprendront en chœur les désormais anciens qui sont là depuis la veille...
NDLR : ceci est un récit de voyages de votre humble narrateur inspiré d’un très très vieux périple. Votre serviteur étant aujourd’hui trop éprouvé par ce genre d’aventure, il a laissé tomber ce type de formule... Image attachée:
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Yatra.