Darzel · 1 décembre 2018 à 11:06 · 212 photos 75 messages · 14 participants · 3 595 affichages | | | Bonjour,
Je débute un carnet de voyage de ma dernière virée dans le sud, en fin octobre et début novembre 2018. Ce petit voyage à duré 10 jours. J'ai déjà mis en ligne quelques photos de celui-ci, en réponse aux demandes d'autres Forumeurs.
Nous étions 4 pour ce voyage : mon frère ainé et mes 2 filles de 15 et 18 ans. C'est le 4ème séjour de mon frère. Je lui concocte des séjours qui l'on rendu accro au Maroc qu'il a découvert à la retraite. Maintenant, c'est tous les ans.. Quant à mes filles, elles sont moitié marocaines et moitié françaises (bretonnes). Elles connaissent très bien le Maroc atlantique pour y avoir passé toutes leurs vacances d'été depuis leur naissance. Elles parlent aussi Darija (surtout la plus âgée) et me servent d'interprète. Mais elles ignorent tout du Sud : j'ai donc cédé et leur ai préparé un séjour avec l'espoir de les rendre à leur tour accro.... Donc, cette année, les vacances de Toussaint, c'est dans le désert....
J'ai donc récupéré ce petit monde à Fez. Nous passons les 2 premiers jours près de Rabat, avec une promenade que je fais souvent dans la médina et la kasbah. La médina de Rabat fait l'objet d'un important programme de rénovation des principales voies et de tous ses monuments. 2 de ses principaux axes sont terminés (bd Mohamed V et rue Souika), les travaux débutent rue des Consuls. Le marché central est fermé (en rénovation). Tous les monuments historique sont en cours de rénovation (mosquées, zaouias, Foundouks,...). Nous mangeons dans un petit resto de rue, bd Med. V, où j'ai mes habitudes depuis quelques années: copieux, bon et bon marché (30 dhs boisson comprise). Beaucoup de Rbatis, surtout les étudiants, viennent manger dans cette rues qui est très animée en début d'après midi. On fait du chouffing, activité qui consiste à regarder l'animation de la rue.
La rue Souika est magnifiquement refaite. C'est un bon endroit pour faire quelques emplettes. J'achète des ceintures de cuir et des souliers, à prix marocain. Puis nous remontons la rue des consuls et nous allons aux Oudayas prendre un thé au café maure.
Ici, les nouvelles boiseries qui couvrent la rue Souika, dans la médina. C'est du très beau travail.
Un regret : la disparition des bois peints dans la médina (trop cher ?, perte du savoir faire ?). Le bois peint est une tradition à Rabat.
Bois peint rue des consuls et à proximité.
Il ne reste qu'un foundouk (anciens hôtels / caravansérail) d'accessible rue des consuls. Les autres sont en cours de rénovation.
Pour la première fois depuis bien longtemps, la kasbah des oudayas est visible sans échafaudage. La rénovation des murailles extérieures est enfin terminée.
Au café maure
Aux Oudayas, il faut se laisser aller et prendre un peu toutes les ruelles qui se présentent. Il y a beaucoup de belles choses à découvrir, comme cette porte peinte.
On se croirait à Chefchaouen, n'est-ce pas..
Rabat est pour moi une ville très belle, pleine de sites, monuments, musées, points de vue, sans parler de la mer. C'est une erreur d'ignorer la capitale. Je la préfère à Marrakech et suis toujours surpris du peu de touristes qu'on y croise.
Le second jour, nous allons à Casa rendre visite à Mina, la grand mère. Je l'appelle " Moui ", Ma mère, comme toute la famille. Cà l'a toujours fait rigoler. Elle règne sur sa cuisine et sur sa nombreuse descendance (quelques dizaines d'individus !). Elle n'est jamais allé à l'école et fut mariée à l'âge de 12 ans. C'est la patronne. Je l'adore.
Retrouvailles après plus d'un an. Séquence émotion.
| | Agreable retour. J aime beaucoup rabat. Je viens d y passer 8 jours sans m ennuyer une seconde. Je vous suis.... | | Nous avons juste le temps de faire une rapide balade vers la corniche de Casa, mais là, surprise, le secteur de la grande plage d'Aïn Diab est inaccessible. Ils refont aussi cette Corniche. Nous sommes déviés et contournons le parc d'attraction de Sindibad. Je l'ai fait une fois au tout début de sa reconstruction. On y trouve aussi un parc zoologique.
Sur la même route, je passe devant le nouvel archéodrome de Casablanca. Il n'est pas encore ouvert (pas inauguré). Il inclut les célèbres carrières et grottes de Sidi Abderhamane. L'endroit fut découvert fortuitement sous le protectorat. Les falaises étaient la décharge des bidonvilles du site. Sous 10 mètres d'ordures, on découvrit des grottes qui révélèrent de nombreux ossements d'hominidés et de grande faune. Epoque : paléolithique inférieur = - 450 000 ans environ. Casablanca et Rabat possèdent une série de grottes paléolithiques qui font de cette côte un des haut lieu de la préhistoire africaine. C'est un petit miracle que le site n'ai pas été livré aux promoteurs. J'espère qu'il sera bientôt ouvert.
Il est déjà temps pour nous d'aller préparer notre départ pour le grand sud, tôt le lendemain matin. J'ai choisit de descendre d'une traite jusqu'à Merzouga. La route choisie me fait passer par Meknes (autoroute), El Hajeb, Azrou, Midelt, Errachidia, Erfoud, Rissani et Hassi Labied (Erg Chebbi). Je contourne donc le Haut Atlas. Je ne regretterai pas ce choix car le lendemain, une violente perturbation s'abat sur la nord du pays. Le temps bascule d'un coup et quelques jours plus tard, le col du Tichka sera même fermé (en octobre !). | | C'est un régal, de te lire, de regarder tes photos, d'apprendre à chaque fois, un truc par ci un truc par là, bref c'est un tout et ce tout me donne bien du plaisir. Bonne soirée, Hannah | | Me voici de retour.
J'ai prévu le lendemain une longue route au départ de la région de Rabat. Mes coéquipiers ayant tous réclamé " des grandes dunes ", j'ai prévu de passer 2 nuits à l'Erg Chebbi, bien connu, puis 2 nuits à l'Erg Ouzina, beaucoup moins connu car accessible uniquement par piste.
Une pluie battante et des bourrasque nous accompagnent jusqu'à El Hajeb, puis çà se calme. Plus nous roulerons vers le sud, plus le ciel se dégagera. En soirée, la belle lumière du Sud sera au rendez-vous. La route est belle et nous autorise à faire quelques haltes, comme au " Paysage d'Hito", dans la forêt de cèdre que nous traversons, après Azrou, puis, lorsque nous rejoignons la vallée du Ziz, à la source bleue de Meski et à quelques beaux points de vues.
Au final, nous sommes partis à 8 heure le matin et arrivons vers 17 H 30 à Hassi Labied. Cette route me semble pertinente pour ceux qui viennent de la côte atlantique, elle est en bon état et assez peu fréquentée : bref, çà roule bien.
Le paysage d' Ito, par temps couvert est déjà très beau. Je l'imagine avec un ciel plus clément. Ito est une femme chef de tribu, qualifiée de " guerrière ". Elle vécu à la fin XIX ème et début XXème et combattit aussi bien les autres tribus que les Français. Elle aimait venir contempler le paysage de cet endroit....
Plus loin, la traversée de la forêt de cèdres. Nous nous arrêtons pour admirer quelques spécimens remarquables.
L'arbre suivant est frappant : c'est manifestement le fils du " cèdre Gouraud ", ce dernier étant mort de vieillesse. Ceux qui se sont rendu au cèdre Gouraud comprendront de suite (Désolé pour les autres) Il reste quelques siècles à attendre pour que le fils ai la majesté du père.
Nous ne les croiserons pas.... ce sera pour une autre fois.
Nous nous arrêtons chez un "marchand de tout" au bord de la route. Mes gazelles veulent absolument l'accessoire vestimentaire indispensable pour tout touriste qui va dans le désert. Au final, le chèche s'avèrera très utile pour se protéger des vents de sable... Notre marchand, qui ne voit pas beaucoup de clients dans la journée, prend le temps de leur donner un cours complet d'installation du chèche dans toutes les configurations règlementaires. Cà n'est pas si inutile que cela, car souvent, on voit des trucs bizarres sur la tête des gens...
Et avant l'Erg Chebbi, un coup d'œil sur la vallée du Ziz.
C'est au final une journée de voiture longue (650 kms), mais agréable. Je préfère cet axe à la route du Tichka, plus stressante avec l'autoroute Casa- Marrakech, la traversée de Marrakech, la route du col etc....
Nous trouvons sans difficultés notre auberge à Hassi Labied, le "Riad Ouzine Merzouga ". L'endroit est agréable et confortable. Après un bon repas, nous passons notre première nuit au pied des dunes. | | Et donc, le lendemain matin, débute vraiment notre escapade sudiste.
J'ai choisi Hassi Labied plutôt que Merzouga en lisant le forum. Plus au Nord de l'Erg, ce village est moins soumis à la pression touristique. Il possède quelques belles maison d'hôtes. L'erg est bien là, majestueux. Nous décidons, tout simplement, de monter sur la première grande dune face à nous.
Notre hôte nous recommande de nous rapprocher de la dune et de nous garer dans l'oasis, ce que nous faisons. Il nous donne aussi ce judicieux conseil : pour monter une grande dune, il faut utiliser les dunettes qui l'entoure et monter progressivement en marchant sur les crètes. Surtout pas de ligne droite qui nous casserait les jambes (montée, descente, etc...). C'est plus long mais beaucoup moins fatiguant.
Nous prenons le départ vers 9 H. Le soleil est déjà assez haut et de face. L'aire de rassemblement des caravanes revenant des bivouacs ne va pas tarder à s'animer. Notre petite montagne de sable est juste derrière. C'est notre objectif.
Ma plus jeune fille court vers le sable toute excitée. Sportive, elle ne fera qu'une bouchée de cette dune. Quant à nous, c'est une autre histoire !
Nous appliquons le conseil qui nous a été donné : nous cheminons sur les crètes. Le sable est plutôt dur, mais çà ne va pas durer. Nous nous élevons lentement et nous commençons à avoir une vue intéressante sur l'Erg. En bas, les caravanes sont nombreuses (il y en a même un peu partout). Elle ramènent au village les adeptes du bivouac.
En fait, notre dune qui semblait proche et pas trop haute vu d'en bas semble s'éloigner et grandir plus on en approche. Le petit point noir, sur la photo, c'est la plus jeune. Nous, nous faisons déjà des pauses régulières pour reprendre notre souffle et admirer la vue.
La beauté de l'Erg Chebbi se révèle rapidement. C'est à couper le souffle (aussi !). Le paysage que nous allons découvrir " d'en haut " est tellement époustouflant qu'il justifie à lui seul le voyage. La lumière du matin, un peu irréelle, accentue l'impression d'être sur une autre planète.
Le village d'Hassi Labied s'éloigne. Nous nous étions effectivement trompés sur la distance.
Nous nous sommes aussi trompé sur la hauteur. C'est pas très grand vu d'en bas, mais il ne faut pas s'y fier. Quant à la difficulté, plus on monte, plus c'est pentu et plus on marche dans de la semoule. En fin d'ascension, nous nous arrêtons tous les 10 mètres, pour finir les tous derniers mètres à quatre pattes !!! Mais bon, " yes, we can " !
Nous sommes surpris de constater qu'il n'y a personne " en haut ". Nous verrons juste un jeune homme très sportif faire une montée express, sinon... absolument personne.
Ici un bivouac, dans la vallée.
C'est notre petit Everest, alors je ne résiste pas à l'envie de remettre cette phote. (manque plus que le drapeau !)
Mon avis : si vous allez à l'Erg Chebbi, montez aussi haut que vous le pouvez sur les dunes. Là haut, c'est un autre monde. Ci après la vue en direction de Merzouga et sa grande dune.
Je vais en rester là avec le sable. Que du bonheur. J'en sort avec l'idée que dans l'Erg Chebbi, chacun peut trouver son plaisir. Mais en tout état de cause, il faut y aller...
Une anecdote pour clore. On m'a raconté à Hassi qu'il y avait désormais des bivouacs pour chinois. Les tours opérateurs chinois ont imposé les goûts des touristes chinois en exigeant des bivouacs blancs (tout est blanc). C'est leur truc.... C'est comme çà.... Image attachée: Photo postée par le membre Darzel. | | merci les photos sont juste somptueuses !!! bien à toi
Aymeline | | Bonjour, Merciiiiiiiiiiiiiiiiiii !! que du bonheur à vous lire et voir ces magnifiques photos (Moui et ses 2 petites filles sont rayonnantes de joie). Contente du tuyau pour la route Rabat / Hassilabied, quitte à la faire en 2 jours ; car vous m'avez presque convaincue de visiter Rabat ; elle n'est pas trop "occidentalisée " ? Autre question : les batons de randonnée sont utiles dans le sable ? c'est bon à savoir, même si les montées de dunes ne sont plus pour moi ! J'attends la suite du carnet avec impatience ! | | Vos photos sont magnifiques. Bravo. Et c'est un plaisir de vous lire. Je me régale et j'attends la suite. | | bonjour grand, grand merci ! d'abord, comme pour Jakieta, je ne connais pas encore Rabat et ça me fait très envie ! et puis vous confirmer ce que j'affirme souvent, l'erg Chebbi est pour le plus souvent très calme ! J'y rencontre en ce moment beaucoup d'Asiatiques en effet, des Coréens qui logent à l'auberge l'Oasis ou je vais le plus souvent ! Ce sont souvent des jeunes, sympas, mais hyper bruyants...c'est pourquoi quand j'emmène mes amis je "privatise " le bivouac ! mais beaucoup de touristes, Français entre autres, ont délaissés ce lieu, donc les aubergistes sont bien content de les voir ! j'ai une " grand mère" à Hassilabied, je l'appelle Morali...ça veut dire "mère de mon oncle " en berbère...elles sont tellement attachantes ! vos photos sont superbes ! j'attends la suite avec grand plaisir ! francia | | Bonsoir Votre carnet réhabilite enfin l' erg Chebbi! Merci pour vos écrits, vos photos. | | Bonjour,
Rabat est une grosse ville provinciale, très propre et bien entretenue. C'est bourgeois et riche, mais il y a aussi des endroit populaires et traditionnels. Je me répète, mais la médina et la kasbah sont à voir, mais aussi la ville d'époque coloniale (toujours dans son jus). Rabat a un charme qu'aucune autre ville du Maroc n'a. Je ne sais pas si le terme d' "occidentalisé" convient.
Pour le bâton de marche, c'est utile pour les séniors. Pas forcément nécessaire, mais quand on fait des marches, on se rend compte que la poussière sèche peut être glissante comme du verglas... Donc prudence. A+ | | Salut,
J'ai vu à Hassi L. une famille nombreuse qui faisait du snowboard (planche). On pourrait aussi faire du bodyboard d'ailleurs (les vagues de sable sont grosses). Les enfants étaient plus que ravis de leur matinée dans les dunes. Les planches se louent. C'est une super activité pour le lieu, et c'est tellement mieux que les quads et autres engins motorisés. L'erg a un énorme potentiel. A + | | Nous poursuivons nos balades par un détour au " lac de Merzouga", appelé dayet Srji, sur ma carte. Pour s'y rendre, rejoindre la N13 d' Hassi Labied, dépasser la station Afriquia, rouler 2 kms et 100 mètres avant le premier grand Hôtel Kasbah au bord de la route, prendre la piste à droite. Le lac est en eaux, il me semble très étendu. Il n'y a pas beaucoup d'oiseaux visibles : nous repérons des tadornes casarca, des aigrettes et des hérons blancs. Peut-être y a- t-il au loin un groupe de flamands roses, mais très loin.
En toile de fond, l'erg détonne dans ce paysage : désert et eau ensemble.
Nous nous rendons ensuite à Merzouga. Dès notre arrivée à proximité des commerces, des rabatteurs nous interpellent. Nous poursuivons notre chemin sur la piste qui mène au parking, face à la dune et, surprise totale, nos rabatteurs nous pourchassent en 4X4 et se mettent à notre hauteur pour poursuivre leur racolage. Je les envoie paître. Je suis surpris de l'état d'abandon de Merzouga (route défoncée, parking non aménagé, aucun aménagement) : un patelin à l'abandon. Les nombreuses traces de véhicules et de pas au pied des dunes et dans les dunes indiquent pourtant qu'il y a du monde.... quelque part, mais là encore il n'y a personne (!), sauf ces harceleurs qui vous tombent sur le paletot dès votre arrivée. La poule aux œufs d'or est morte et bien morte. Le business de l'erg se passe ailleurs désormais. Bon, rien de transcendant. Nous nous arrêtons dans un café pour nous rafraichir.
La dune à Merzouga.
En poursuivant notre chemin 1 ou 2 kms au sud, nous retrouvons les sensations que nous avions le matin à Hassi Labied.
Pour terminer cet journée, nous remontons la route 702, récemment goudronnée. Elle rejoint Erfoud en serpentant curieusement dans le désert. Elle longe l'erg jusqu'à son extrémité nord et offre de très jolis points de vue sur celui-ci.
Le reg (désert de caillou) rejoint l'erg, sans que le paysage ne soit perturbé par des constructions ou des lignes électriques. C'est très joli.
Certaines dunes vers le nord sont imposantes, comme celle-ci. J'en viens à me demander si la dune de Merzouga est bien la plus haute. Cà n'est pas évident pour moi. Ne serait-ce pas une légende touristique ?
| | Quelles superbes photos encore ! je n'ai pas eu la chance de voir le lac en eau ; j'aime beaucoup le contraste avec les dunes à l'horizon... Fin Mars de cette année nous avions trouvé beaucoup de monde (trop) dans la grande rue de Merzouga ; du coup nous n'avions pas été importunés comme vous ; ils avaient assez d'occupation ! c'était la fin des vacances scolaires en Espagne, et je pense qu'ils étaient un bon pourcentage de ces touristes. même coup de cœur aussi pour l'association reg / erg !!
| | Bonjour,
Mon vagabondage marocain se poursuit dès le lendemain : direction Ouzina et son erg.
Notre hôte d' Hassi Labied nous met en confiance dès nos préparatifs de départ en nous disant que nous n'arriverons pas à Ouzina en voiture de tourisme. J'avais quand même contacté mon auberge de destination au préalable qui m'avait certifié qu'avec mon véhicule, çà passait. Qui vivra verra, me dis-je. La route est goudronnée jusqu'à Taouz. Nous nous arrêterons souvent pendant ce trajet pour faire des petites marches, s'arrêter à gauche ou à droite, dès que nous avons l'œil attiré par quelque chose. Notre objectif de la journée : arriver à destination ! A Taouz, nous nous égarons dans le village (nous avons raté le début de la piste). Nous utilisons le G.P.S. marocain, à savoir, nous ouvrons la vitre et demandons notre chemin au passant. Celui-ci nous indique la route, toise notre véhicule et nous dit : vous n'irez pas à Ouzina avec çà ! Un conseil judicieux : " Surtout ne quittez jamais la piste principale." Cà devient chaud.... Il y a 28 kms de piste. Cette piste est la célèbre piste qui permet de rejoindre Merzouga à Zagora par le désert.
Nous allons mettre 2 heures et demi à faire nos 28 kms, souvent au pas, mais nous ne sommes pas pressé. Les premiers kms sont les plus difficiles. La piste est taillée dans la pierre, çà cahote et surtout, il y a un ballet incessant de camions remplis de pierres qui reviennent des carrières situées dans les montagnes. Les croisements sont difficiles. Ensuite, cette piste se fait assez facilement, avec parfois des raidillons un peu difficile (lorsqu'elle descend dans les oueds occasionnels) et quelques passages sablonneux, pas plus de 100 mètres d'affilée, que je passe tranquillement en seconde. Je roule au pas (10 kms/h) ce qui me permet d'anticiper les soucis éventuels (grosses pierres, ornières profondes...). Le plus important... ne pas être pressé. Et cahin-caha, nous arriverons à notre auberge qui porte le nom de " Porte de Sahara ".
Le paysage est magnifique : nous comprenons que le Sahara commence ici.
Il n'y a plus rien, sauf nous....
Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, ou 2 légionnaires,.... ou 2 touristes....
Les points d'eau se situe dans le lit des oueds traversés. Les auges contiennent de l'eau, pour les animaux de passage (?), la faune sauvage (?). A chaque fois, nous serons surpris de voir que la nappe phréatique n'est qu'à quelques mètres sous le désert.
Au bord de la piste, un tumulus de grande taille. Nous en trouverons le lendemain de nombreux, de toutes tailles.
Ces belles colonnes de pierres nous intrigues. Je présume qu'ils ont pour rôle d'indiquer la piste.
Etant amateur d'archéologie préhistorique, j'ai souvent le regard qui traine par terre quand je me balade. Il y a toujours de jolies trouvailles à faire, comme ici un nucléus. Un nucléus est une pierre dont l'homme a détaché une série d'éclats. Ces éclats servaient de racloirs, grattoirs, couteaux...
Mais il y a aussi la surprise : cette jolie pierre est vraisemblablement une belle météorite. Elle en a toute les caractéristiques : belle croute de fusion, il y a en surface des regmaglyptes qui sont ces enfoncements ou " empreintes de pouce ". Ces empreintes se créent sur la surface en fusion de la météorite lors de la traversée de l'atmosphère. Elle est très lourde (583 gr) et sa densité la classe dans les roches extraterrestres (5gr/cm3). Les roches terrestres ont une densité de 3 gr/cm3 maxi environ. Elle est non ferreuse (ne réagit pas à l'aimant). J'ai ramené cette pièces en France pour analyse par des pros.
Une portion de piste, plutôt roulante ici.
Nous avons croisé quelques 4X4 qui foncent dans le désert. Je ne comprend pas trop quel genre de tourisme ils pratiquent. Pour moi, si on ne s'arrête pas pour " ressentir " l'environnement, autant regarder un documentaire à la télé. Par contre, le soir, notre auberge est envahie par une joyeuse troupe de catalans (17 au total), qui font le sud Maroc à vélo. Leurs VTT sont équipés de roues énormes (pour rouler dans le sable). Je les avais dépassés il y a 3 jours à Erfoud. J'aime beaucoup cette manière respectueuse de faire du tourisme. Le lendemain, ils continuèrent la piste vers... ? Notre auberge est très confortable et située au tout début de l'erg, qui fait 4 à 5 kms de long. Il s'adosse à une montagne de roche noire qu'on rejoint après 1,5 kms de marche. Le lendemain, nous irons découvrir ce qu'il y a au milieu de nulle part.... | | Nous voici donc le lendemain à pied d'œuvre : la principale occupation, c'est la marche et nous serons surpris de toujours trouver un sujet d'étonnement ou de réflexion dans ce qui, à priori, n'est qu'un désert.
Voilà l'environnement : l'auberge " Porte de Sahara" se trouve au milieu de la photo. Au loin, une chaine de montagne. On nous dit de ne pas y aller car il y a un poste de l'armée tous les 3 kms. Après, c'est la zone tampon avec l' Algérie. Ce secteur était une zone de contrebande très active il y a quelques années, mais désormais, plus rien ne passe.
L'erg s'étire sur quelques kms. Il n'est pas très haut et sa dune la plus haute n'excède pas quelques dizaines de mètres. Nous n'y verrons aucun être humain. Seulement quelques groupes de motards et de 4X4 passent sur la piste dans un nuage de poussière.
Seuls au monde. Le sable est très pur et devient presque orange. L'erg est vierge. Nous sommes frappés par le nombre incroyable d'empreintes d'animaux qui le traversent un peu dans tous les sens. Lézards de toute tailles, gerbilles, oiseaux, gazelles ou moufflons, chat du désert... Il y a une vraie ménagerie dans le coin, mais sans doute visible seulement la nuit.
Le chat du désert
Les mouflons ou les gazelles Nous pensons que les animaux quittent le Jebel tout proche la nuit pour venir s'abreuver. Il y a de l' eau dans les auges des puits de la vallée, comme à l'extérieur de l'auberge aussi. Il faudrait faire une veille de nuit pour voir ce qui se passe réellement....
Le (gros) lézard. En fin d'après midi, il y a des lézards en grand nombre. Ils détalent devant nous...
Le papillon des sables....
Nous tombons nez à nez avec un grand rapace noir, posé sur un arbuste, à 10 mètres devant nous. Surpris, il prend son envol, majestueux. A priori, il s'agit d'un milan noir. Mais il n'y a pas que le sable et les animaux. Nous trouvons aussi de très beaux plants de " melon du désert ". Je n'en ai jamais vu d'aussi beaux. Ils portent jusqu'à 20 beaux melons.
Notre hôte nous expliquera que le melon du désert est utilisé contre les morsures de scorpions. On le coupe en 2, et on frotte la morsure.
Dans le sable, des plantes d'un vert éclatant poussent. Comment ? Mystère....
Nous trouvons d'immenses fourmillères, avec de très nombreuses entrées.
, et des termitières imposantes (2 mètres de hauteur)
Sans oublier le petit monde des scarabées de tout genre.
Notre petit erg grouille de vie. Il faut juste prendre son temps pour s'en rendre compte. Ces quelques photos n'ont d'autre but que de le montrer. Cà n'est pas spectaculaire, mais c'est tellement plus.... A chacun son tourisme.
Passé les dunes, nous avons cette montagne sombre où nous découvrons aussi des choses étonnantes.
A la lisière du sable, des tumulus s'étirent sur les quelques centaines de mètres que nous ferons. Il y en a au moins une quinzaine, certains imposant. Ce sont des tombeaux, sans doute d'époque proto -historiques.
A proximité de cette nécropole, les restes d'un village dorment. Il s'agit de cercles de grosses pierres, avec parfois des enceintes carrées (pour parquer les animaux ?). Toutes ces structures nous ramènent à une époque où l'erg ne devait pas exister, et où le désert devait être fertile.
| | Bonjour Et c'est vraiment une bonne journée quand on la commence par la lecture de vos aventures ! Prendre le temps de trouver l'infiniment petit dans l'infiniment grand, y retrouver des traces du passé, c'est un voyage dans le voyage. Merci pour nous le faire partager | | bonjour j'ai un ami qui ne veux plus aller à Merzouga...il veut rester à Ousina... je comprend mieux normalement nous y allons fin 2019... merci pour le partage ! francia | | Bonne idée. C'est un autre tourisme. Il n'y a vraiment rien à faire de spécial, sauf se reposer. Où faire de la marche.Même pas de balade à dos de chameaux : il n'y en a pas. Le village est à 2 kms, mais il se meurt. Reste un tout petit oasis avec quelques cultures, mais c'est vraiment la fin. A+ | Discussions similaires sur le Maroc: Heure du site: 6:28 (23/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 249 visiteurs en ligne depuis une heure! |