GeorgesOZ · 19 novembre 2010 à 22:54 · 23 photos 19 messages · 5 participants · 4 382 affichages | | | 19 novembre 2010 à 22:54 · Modifié le 23 mars 2011 à 18:17 Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 1 de 19 · 4 265 affichages · Partager Il y a quelques mois, j’ai écrit quelques pages sur « Une semaine du côté de Bâan Nâawk »
( voyageforum.com/v.f?do=post_view_flat;post=3...;).
« Bâan Nâawk » est un district rural de l’Isàán comme tant d’autres, où j’ai la chance de connaître (un peu) la vie du « mùu bâan» (village) de Y, ma compagne thaïe. Un forumiste avait fini par me faire avouer que ce district n’existe pas, ou plutôt que c’est un pseudonyme. « Bâan Nâawk » signifie « la campagne », quelque chose dans le genre de « Trifouillis-les-Oies » ou de ce patelin bien connu des amateurs de la province française: Pétaouchnoque. Un petit district bien tranquille qui résiste toujours et encore à l’envahisseur...... bien réel en tout cas, rien à voir avec la bande dessinée à laquelle vous pourriez penser !
Il ne semble pas s’y passer grand-chose, et bien des gens chercheraient vite au fond de leurs tiroirs un pistolet qui puisse les délivrer d’un ennui... mortel. Mais au fil des jours, on finit par se rendre compte qu’il n’y a pas besoin de trop se poser la question profondément existentialiste « mais, tudieu ! que vais-je bien pouvoir encore f@*%re demain ? ». Au fil de la rivière du temps (pardonnez-moi le cliché !), les divertissements viennent d’eux-mêmes.
Je vais donc reprendre ma plume et vous faire partager mon expérience récente de quelques festivités bouddhistes. Oh ! rien de bien exceptionnel, aucun dignitaire ne s’est déplacé de la capitale pour s’y rendre ! Mais la simplicité du fond de la campagne est par elle-même exceptionnelle.
La suite à plus tard. | | À: GeorgesOZ · 20 novembre 2010 à 8:28 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 2 de 19 · 4 234 affichages · Partager C'était il y a quelques semaines.......
Le repiquage du riz a été terminé il y a déjà plusieurs semaines et nous tirons tout doucement vers la fin de la saison des pluies. Hier soir, cependant, nous avons encore eu droit à une pluie violente. D’après les éclairs et les coups de tonnerre, la bourrasque s’était vite éloignée du village, mais les rafales de vent étaient encore si brutales qu’il était devenu impossible de rester sous le porche et nous avions mangé à l’intérieur de la maison, la porte fermée, assis sur des nattes dans la pièce commune. Le riz « trempe » et mûrit tout doucement en attendant la récolte qui ne se fera que dans quelques semaines. C’est semble-t-il une période de l’année où les gens n’ont pas trop grand-chose à faire.
Je viens juste de boire mon premier café matinal que Y vient me dire que son frère aîné, « pêechai khohn dtoo », est venu m’inviter (« chuaan ») à le joindre pour assister à une célébration dans un autre village. J’ai un peu de mal à comprendre de quoi il s’agit exactement, mais peu importe, en route ! Un autre frère de Y plus les épouses, une des sœurs de Y, quelques neveux et nièces nous accompagnent. Notre destination est bien à une trentaine de kilomètres du village de Y et il nous faut demander le chemin en route puis encore dans le village-même, lequel est de toute évidence totalement inconnu des gens de la famille. On nous dirige vers la maison où se déroule la célébration du nouveau « jaeh dii » (« chedi » ou stupa) du temple local – c’est ce que j’ai au moins réussi à comprendre en route.
Il y a une bonne cinquantaine de gens dans cette maison. Une douzaine de moines siègent sur une estrade installée dans la cour, et un bon nombre de gens sont assis en contrebas. Les hommes de la maison s’affairent pour que tout soit en ordre de ce côté « officiel » de la célébration. Régulièrement, on vient apporter des offrandes aux moines. Il n’y a plus beaucoup de places libres aux tables où d’autres invités se restaurent, dans la cour agréablement ombragée par quelques arbres et par des auvents.
Le mot « invité » est-il bien de mise ? Il ne me semble pas que nous ayons été invités ! Mais il est vrai que le style de vie communautaire dans les villages instille un sens fort d’harmonie sociale, où le tact, le compromis et la tolérance sont essentiels, et les gens sont tous considérés comme étant un peu de la même famille. On est simple et bon enfant, et on accorde en général beaucoup de valeur aux formes extérieures de courtoisie et d’accommodation. Donc, on nous conduit à l’intérieur de la maison où on nous invite à nous asseoir. La maîtresse de maison vient s’assurer que tous les convives sont bien servis. Les plats arrivent. Il y a du « lâap wuaa», entre autres, une salade de viande de bœuf hachée dont je ne suis pas très friand à vrai dire. La même viande cuite ne m’inspire d’ailleurs pas trop non plus. On m’avait dit qu’il y aurait beaucoup de viande de bœuf, et c’est peut-être pour cela que Y ne nous a pas accompagnés, elle qui répugne à la viande et surtout au bœuf car, dit-elle, elle éprouve de la sympathie pour les bovins. Mais elle ne manque jamais de faire le plein de saucisses de porc quand nous prenons notre petit déjeuner dans un hôtel !
Quant aux boissons, je me contente de boire de l’eau, au contraire de mes compagnons qui se sont déjà mis à la bière voire au « lao » (gnôle). Il n’est encore que 10 heures du matin ! Mais c’est l’occasion festive qui le veut et c’est un peu exceptionnel, en tout cas pour les gens que je connais. Normalement, c'est de l'eau fraîche qu'on boit. J'apprécie la manière presque rituelle avec laquelle on m'apporte toujours un bol d'eau fraîche à la fin de chaque repas. Dans la pièce où nous sommes installés, les femmes de la maison préparent les plats pour les convives. J’entends l’une d’elles dire « un autre groupe de 16 personnes vient d’arriver». On ne chôme pas !
Ce qu’on fait dans de telles occasions, après avoir profité de leur hospitalité, c’est remercier les hôtes et leur faire une petite donation. Je me joins au frère aîné de Y pour cela. Un « wâi » accompagné d’un billet de 100 bahts fait l’affaire, accompagné des sourires de tous. Mais, peut-on se demander, que faut-il faire pour ne pas déclencher les sourires généreux de ces gens ? Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 21 novembre 2010 à 9:37 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 3 de 19 · 4 179 affichages · Partager Le moment est venu de partir. Allant voir de plus près ce qui se passe du côté « officiel » de la cérémonie, je me mets à prendre quelques photos. Un vieil homme vient gentiment me prendre par le bras pour m’inviter à aller plus en avant vers l’estrade où siègent les moines, mais je viens de remettre mes chaussures et j’ai la flemme de les enlever de nouveau. Je vais m’asseoir à l’une des tables dans la cour et attendre que la famille se regroupe, ce qui me donne l’occasion de bavarder un brin avec plusieurs personnes. Ils sont curieux, bien sûr, de voir un farang dans leur village, mais ne sont pas trop pressants avec leurs questions. Une femme fait asseoir sa petite fille à côté de moi pour que nous puissions échanger quelques mots d’anglais. Ces quelques rares mots d’anglais que j’entends dans ce coin de l’Isàán se limitent à dire son âge et comment elle s’appelle....
Nos hôtes nous accompagnent jusqu’à notre voiture. Un jeune homme assis avec des amis sous l’étage d’une maison voisine se précipite dans la rue pour venir me serrer les mains et me dire quelques gentillesses. Nos hôtes, qui ne nous connaissaient ni d’Adam ni d’Ève, nous gratifient de superbes sourires et de bons mots jusqu’au moment où nous mettons la voiture en marche. La maîtresse de la maison est d'une hilarité réjouissante! Il est impossible de dire combien ces gens sont agréables et chaleureux. Ils sont tout simplement adorables, ça en devient presqu’hallucinant.
À la sortie du village, nous nous arrêtons pour visiter le « wát » (temple), assez imposant il faut le dire. Le « jaeh dii » flambant neuf fait l’admiration de tous. Visiblement, ce village a fait de grands efforts pour se donner un tel complexe religieux. C’est loin d’être un cas isolé. Quelques lignes tirées de thaibuddhism.net ( www.thaibuddhism.net/aspects.htm) versent un peu de lumière sur la fréquence de ces constructions impressionnantes et des cérémonies et festivités qui y sont associées.
Cela ne sera une surprise pour personne d’entendre dire « qu’on peut voir le bouddhisme comme un mouvement de réaction contre la suprématie du brahmanisme en Inde. Le Bouddha plaça la vertu et la morale au-dessus du statut formel des castes. Les aspects révolutionnaires du bouddhisme incluaient également une réaction contre le formalisme rituel. Cependant, la tradition en Thaïlande a remis le moine dans le rôle de maître des rituels.
Les administrateurs de la « sangha », c.à.d. la communauté monastique, les abbés et autres moines seniors, ayant perdu une partie de leur rôle social et en particulier de leurs fonctions éducatives, se sont maintenant tournés vers la construction et la réparation des immeubles monastiques, ainsi que vers les cérémonies et les rites associés à la magie et la superstition. Ils semblent avoir donné au bouddhisme un virage vers un nouvel âge de construction d’édifices monastiques grandioses et d’immenses statues de Bouddha, ainsi que de cérémonies luxueuses. Quant au peuple, l’accent a été placé sur l’obtention de mérites (« tham boon ») en contribuant à la construction d’édifices imposants et à des cérémonies luxueuses. »
Il est dommage que thaibuddhism.net ne donne pas d’indication plus précise quant à l’époque à laquelle ces lignes se réfèrent. Je ne sais pas vraiment dans quelle mesure il s’agit ici de phénomènes relativement récents. Mais je reconnais là ce que je peux observer autour de moi en Isàán.
Une autre source, « Le Bouddhisme en Thaïlande », de Karuna Kusalasaya (dans « The Wheel Publication No 85/86 », publié par la « Buddhist Publication Society » à Kandy au Sri Lanka et réimprimé en 1983) relève bien le fait que le gouvernement thaïlandais alloue un budget annuel pour le maintien et la réparation des temples importants mais que le soutien de la Sangha et la gestion des temples restent néanmoins pratiquement à la charge entière du public. Un rapport du Ministère de l’Agriculture de 1953 indiquait qu’une famille thaïlandaise dépensait de 5 à 10% de ses revenus pour des causes religieuses, surtout en milieu rural « car il est bien reconnu que les citadins sont moins enclins à la religion ».
De retour au village, je montre mes photos à Y qui est impressionnée par le « jaeh dii » et déclare qu’il faudra qu’elle aille le voir elle aussi, comme s'il s'agissait d'une curiosité touristique, démontrant une fois de plus à quel point les gens d’ici ont l’esprit spontanément tourné vers les choses attenant à la religion. Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 23 novembre 2010 à 9:01 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 4 de 19 · 4 117 affichages · Partager Et voici la suite!
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Aujourd’hui, point besoin de prendre la voiture pour assister à d’autres démonstrations de ferveur bouddhiste populaire. C’est dans notre village-même que tout se passe. Les travaux de construction du nouveau temple, que j’avais décrits dans mon poste précédent, sont loin d’être achevés mais on va y installer ce matin une grande statue de Bouddha et le village tout entier s’est rassemblé pour l’occasion. On a dressé des pavillons sur la place du temple car, inutile de le dire, le soleil est aussi de la partie ! Il y a abondance de fleurs et de fruits disposés en offrandes et plusieurs drapeaux jaunes et tricolores (bleu, blanc et rouge !) flottent bien en évidence et marquent l’union de la religion et du patriotisme. Si la fameuse alliance du «sabre et du goupillon» est un phénomène bien dépassé aujourd’hui de par chez nous (en France), il n’y a ici pas la moindre hésitation à afficher ces valeurs traditionnelles.
Quelques vieilles villageoises sont assises sous le pavillon principal, dans cette posture typique des femmes, jambes repliées vers l’arrière et bien à plat sur les nattes posées sur le sol. Un homme debout derrière elles frappe un gong (« kháawng »; ฆ้อง) à intervalles espacés. Quatre autres gongs, aux angles du nouveau temple, lui répondent. Les coups sont réguliers mais sans l’être trop, étant plutôt laissés à l’inspiration du moment de chacun. Les vibrations lourdes et lancinantes des gongs meublent pour ainsi dire l’atmosphère sacrée de l’événement.
En attendant que la cérémonie commence, les gens se sont attablés pour manger, gratuitement bien sûr. Dommage que j’aie tout juste pris mon petit-déjeuner ! Y est venue avec deux de ses sœurs et quelques neveux et nièces. Elles se sont endimanchées et portent leurs plus beaux sarongs de soie, mais leurs sandales, sans aucun doute les meilleures qu’elles aient pu trouver, restent dans le ton « relax » du village. Autour de nous, le blanc domine et beaucoup sont ceux qui portent aussi une écharpe blanche ou jaune pâle. Ce sont les gens qui font le « jam sèén » (« จำศีล), c.à.d. le « rappel des préceptes », en fait une retraite de quelques jours au monastère.
Les moines se préparent à passer le fil de coton blanc rituel autour du temple et de la statue qu’on vient d’apporter sur un camion. La procession autour du temple commence, dans le sens des aiguilles d’une montre, avec en tête la statue sur le camion et les moines. Derrière eux, une nonne, toute habillée de blanc y compris un châle lui recouvrant la tête (à cause du soleil ou est-ce la règle?). Je crois cependant que les nonnes sont relativement rares en Thaïlande. Suivent des gens porteurs de fleurs et le reste des villageois. Le tout est accompagné d’un carillon de gamelan (terme indonésien, je ne sais pas comment dire en thaï) qui se superpose sur les coups sourds des gongs en un accompagnement musical étonnant. On peut bien parler de bonnes vibrations ! Comme je suis occupé à prendre des photos, je ne prends pas soin de compter combien de fois on fait le tour du temple, mais sans doute trois fois, trois étant l’un des nombres clés du bouddhisme (il y a ainsi par exemple « les Trois Joyaux » ou « les Trois Refuges »: le Bouddha, le Dharma et la Sangha).
Le moment est venu de hisser la statue pour la faire pénétrer dans le temple, par l’arrière. Sans doute a-t-on attendu jusqu’ici pour achever le mur. Inutile de dire que nombreux sont les hommes à vouloir donner un coup de main, honneur et mérite à la clé! Mais ce n’est pas facile, la statue doit peser lourd et il n’est pas question qu’il y ait le moindre heurt ou la moindre égratignure ! Les villageois ne quittent pas l’opération des yeux, les mains jointes, faisant un « wâi » où s’expriment l’ardeur et la ferveur de leur piété. On lit bien sur les visages à quel point le moment leur est d’une grande importance. Les femmes poussent quelques « hiiii-youuu ! ». La statue est maintenant à l’intérieur du temple.
Cela me fait penser aux cathédrales européennes, dont plusieurs ont été bâties dans des lieux qui n’étaient à l’époque que de petits bourgs. On imagine que les gens, qui devaient être alors d’une très grande piété, avaient fait de leur mieux pour contribuer aux dépenses extraordinaires que représentaient ces monuments, de la même façon que ces gens de l’Isàán aux revenus bien modestes, pour ne pas dire inexistants, se saignent pour avoir « leur temple » dans leur village. Un nouveau temple, en fait, car il y en a déjà un qui me semble parfaitement fonctionnel, mais cela n’est peut-être pas suffisant pour démontrer l’attachement du village au bouddhisme ? Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 24 novembre 2010 à 8:49 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 5 de 19 · 4 089 affichages · Partager Mais trêve de plaisanteries, voici deux jours que je vous ai plongés en plein bouddhisme populaire. Vous ? Les deux ou trois visiteurs occasionnels de mon poste, à juger de l’absence de réactions ! Et la vie de tous les jours, me direz-vous ? Elle continue bien aussi. Le soir tombé, Y et Sàámraan, le plus âgé de ses neveux, proposent d’aller à un karaoké à Bâan Nâawk. C’est à quelques bons kilomètres du village mais nous ne sommes pas ici pour pleurer, non ? Alors en route ! Un voisin, fils du « phûu yaì bâan » (le chef du village), nous accompagne. Il est en pleine forme, celui-là, dis donc ! Il n’arrête pas de bavarder pleins pots et de rire, et je dois admettre que je n’entrave strictement que couic à ce qu’il raconte.
Il faut dire qu’ici on parle le « phaasàá Isàán », ou disons-le franchement, le lao. Je sais que certains disputent sur le fait qu’il ne s’agit pas de lao, mais d’un dialecte du thaï où se mêlent beaucoup de mots lao. À mon très humble avis, c’est faux. Il s’agit bien d’un dialecte lao où se mêlent beaucoup de mots thaïs, sous la pression de l’éducation, des medias, des services officiels etc. Les néologismes sont les mêmes qu’en thaï, ce qui contribue à différencier le « phaasàá Isàán » du lao « standard ». Selon le contexte ou la situation, les gens passent d’une langue à l’autre, mais le plus souvent ce n’est que pour me parler à moi qu’ils parlent (ou, pour certains, essaient de parler !) en thaï.
Ceux qui pensent que le « phaasàá Isàán » est un dialecte du thaï sont sans doute confus du fait de l’étroite parenté entre le thaï et le lao, et ne semblent pas connaître l’histoire de cette région. Il y a eu bien sûr des brassages de populations mais la souche principale est sans nul doute formée de gens venus du Laos
- volontairement, comme l’explique Charles Higham, un universitaire Néo-Zélandais spécialiste de l’archéologie de l’ Asie du Sud-Est : au 18-ème siècle, des groupes Lao empruntèrent la vallée de la Chii (la « Sii »), propice à la culture du riz par irrigation, pour s’étendre sur le plateau de Khorat (Isàán), la Chii étant avec la Muun l’une des deux grandes rivières de l’Isàán et la rivière la plus longue de toute la Thaïlande.
- Involontairement, au début du 19-ème siècle, quand le Siam a déporté des populations entières du Laos pour les installer plus près de Bangkok afin de mieux les contrôler.
Une politique de “thaïfication” a été poursuivie après la deuxième guerre mondiale pour enlever leur identité à la population lao de la Thaïlande et pour affaiblir ses connections avec les “cousins” du Laos, de l’autre côté du Mékong. Cette politique a été en particulier active pour combattre les influences communistes venant du Laos. Le thaï a été introduit à l’école, il est devenu obligatoire dans les communications écrites, le nom de la région, des gens et de leur langue a été changé en “Isàán”, les publications en alphabet lao ont été interdites, etc. De plus, le mépris des « Thaï centraux » vis-à-vis des autres ethnies du pays a donné une connotation péjorative au terme « lao », ce qui fait que beaucoup de gens de l’Isàán n’apprécient pas, pris « à froid », de se faire dire qu’ils sont Lao et qu’ils parlent lao. Mais quand ils se trouvent dans une situation plus confortable, ils n’hésitent pas à montrer à quel point ils sont fiers de leur identité lao.
Pour en revenir à notre sortie au « karaoké », je ne comprends donc pas une bribe de ce que les gens se disent entre eux. Si le thaï et le lao sont très proches l’un de l’autre et partagent près de 70% de leur vocabulaire, il n’est pas du tout immédiat pour quelqu’un qui se débrouille bien en thaï de suivre une conversation en « phaasàá Isàán » / lao.
Aux abords de Bâan Nâawk, quelques gargotes se pressent le long des bretelles qui rejoignent la route principale. On y trouve à boire et à chanter, sinon plus. Ce sont les seuls lieux de divertissement nocturnes que je connaisse dans les parages. Celle que nous visitons a une demi-douzaine d’hôtesses plus ou moins désœuvrées. Nous profitons vite de la compagnie d’une bouteille de whisky, puis de quelques morceaux à grignoter, et bien évidemment de celle de 2 ou 3 filles. Oh ! N’allez pas imaginer quoi que ce soit de louche ! Quels drôles de gens vous êtes, quand-même ! Même si Y me laisse entendre ouvertement, au cas où j’en aurais envie, que je pourrais me choisir l’une des filles et voir où cela pourrait mener – elle parle même d’aller à l’hôtel en ville..... Et ce n’est pas la première fois qu’elle me dit « si ça te fait plaisir ! ». Elle m’a bien suggéré deux ou trois fois déjà qu’il y a des filles très gentilles au village et qu’elle pourrait m’arranger quelque chose à l’occasion. Qu’elles soient « gentilles », je n’en doute pas le moins du monde! Mais serais-je tenté que j’hésiterais tout de même. Cela se saurait immédiatement dans un village de 500 habitants, et ce serait un crime que de faire perdre la face à une personne aussi bonne et adorable que Y.
Notre voisin est en pleine conversation avec une fille qui semble bien lui plaire. Sàámraan reste très calme selon son habitude et garde ses distances. Les gens prennent le micro et chantent sur les titres qu’ils ont demandés. Y fait de son mieux pour nous montrer qu’elle se mesure bien avec Taï Orathaï, sa chanteuse préférée. Quant à moi, avec le bruit et ce que je sais du « phaasàá Isàán », je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre que boire, manger et observer. Quand on me demande si j’apprécie les prestations de tout un chacun, je laisse tomber quelques mots polis. En fait, tout ça ne casse pas des briques, il n’y a que trois ou quatre autres clients et l’atmosphère n’est pas des plus exubérantes. Peu importe, c’est relax.
Sur le point de reprendre la voiture, notre voisin échange encore quelques mots avec sa demoiselle, qui est sortie de l’établissement avec nous. Il en est tout frétillant, notre ami, et il rit encore plus qu’à l’aller, car elle lui a donné son numéro de portable. Même si tôt ou tard il se pouvait qu’il l’emmène pour quelques heures faire des petites douceurs, il n’y a vraiment pas de quoi se frapper. Tout cela reste bien gentillet, non?
Je reviendrai sur le bouddhisme populaire dans ma prochaine page, photos à l’appui. | | À: GeorgesOZ · 24 novembre 2010 à 22:05 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 6 de 19 · 4 068 affichages · Partager Hello Georges !
Comme d'habitude tes textes sont très agréables et instructifs à lire, nous attendions la suite.... d'où l'absence de réactions Amicalement | | À: Nobrul · 25 novembre 2010 à 8:55 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 7 de 19 · 4 060 affichages · Partager Merci Marie-Claude,
Tes mots gentils ne m’étonnent pas, venant de toi. J’ai vu sur ton profil que tu es adepte des voyages chez les habitants. Tu es servie avec les moments que je vis dans ce village de l’Isàán.
J’ai beau essayer de m’inspirer de l’atmosphère bouddhiste, je n’en reste pas moins un peu vaniteux, je dois le reconnaître, mais je ne suis sans doute pas un cas isolé. Je me sens un peu comme un artiste sur scène : beaucoup de travail ingrat.... silence et bâillements d’ennui dans la salle, si ce n’est sifflets et œufs pourris en guise de remerciement ! Donc quelques mots d’appréciation me font toujours plaisir et m’encouragent.
À propos, une petite colle :
Pourquoi les bouddhistes ne sont-ils pas bons pour passer l’aspirateur dans leur maison? | | À: GeorgesOZ · 25 novembre 2010 à 9:07 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 8 de 19 · 4 056 affichages · Partager Le vendredi matin suivant, j’accompagne Y, son fils aîné T et un neveu au « wát » (temple). C’est un « wan phút », un « jour de Bouddha ». Il y a un calendrier cloué sur l’un des piliers du « wát » où ces jours importants sont bien indiqués. Je ne sais pas quelle est leur régularité, en tout cas ils ne semblent pas toujours tomber le même jour de la semaine. Sont-ils déterminés selon un calendrier lunaire ?
Il y a déjà beaucoup de monde dans le temple. Sur le côté et vers l’arrière, des femmes s’occupent de la nourriture dont on se servira plus tard, après le « service ». Aux premiers rangs, une vingtaine de gens tout habillés de blanc sont assis faisant face aux trois moines assis sur une estrade basse, juste une marche plus haut. Ces gens en blanc sont les « khon jam sìín » dont j’ai déjà parlé. Nous prenons place derrière une bonne vingtaine d’autres villageois.
Le « service » est plus long que d’habitude. Pendant les prières, l’un des moines, parent de Y, se hausse à plusieurs reprises sans décroiser les jambes pour prendre l’assemblée en photo. Je trouve cette familiarité amusante et sympathique. À un certain moment, nous allons présenter de la nourriture aux moines, ce que j’ai déjà décrit dans mon texte précédent sur Bâan Nâawk. L’un des deux autres moines, dont je trouvais jusque là l’aspect plutôt sévère et austère, me reconnaît et me sourit. Il y a un va-et-vient de gens qui vont apporter la nourriture aux moines qui sont bien sûr les premiers à manger. Mais le respect qu’on leur porte n’empêche pas les gens de bavarder, je dirais même jacasser. Pour ne pas mentionner les quelques rires dans la salle ! Eh, nous ne sommes pas à un enterrement !
Puis on entame une prière assez longue pour laquelle les gens prennent cette position à genoux que je n’ai vue qu’en Thaïlande, une jambe croisée devant soi et l’autre jambe repliée vers l’arrière. En fait, c’est une façon de s’asseoir très habituelle pour les femmes, et pas seulement au temple. Mais là, tout le monde prend cette position, les mains jointes pour faire un « wâi » et les coudes reposant sur les genoux. Je n’ai aucun problème pour m’asseoir à genoux, même s’il n’y a pas de coussin à se mettre sous les fesses comme on le fait dans le bouddhisme zen ou tibétain (ce qui aide à garder son équilibre), mais cette position particulière finit par m’être pénible. Y me fait signe de m’asseoir « normalement ». Cette entrave à la règle fait sourire T qui s’est gentiment occupé à me montrer ce qu’il faut faire jusque là.
La cérémonie est terminée et on porte son attention sur la nourriture. Y-a-t-il un moment dans la vie de ces gens où il ne serait pas question de manger quelque chose ? On dispose des plats sur de gracieuses tables basses en rotin, et les « gens en blanc » s’installent. Nous sommes sortis pour nous asseoir en haut des escaliers qui mènent au temple. J’ai bien compris que ces gens ont un statut spécial mais T me le confirme : « dtâwng hâi khon jam sìín gin gàawn », « il faut laisser les gens du « jam sìín » manger en premier ». Faire autrement serait « bàap », « un péché », me précise-t-il. Le moine parent de Y, que je trouve éminemment sympathique, vient nous dire qu’il faut aller manger, nous aussi, sinon ce sera bientôt fini! Il y a de tout, « mii thóok yàang », nous dit-il, et d’énumérer les plats....
Il ne reste plus maintenant que quelques personnes dans le temple, tout le monde n’étant pas resté pour y manger. J’en profite pour prendre une photo de l’arrière de la salle, où on voit bien la disposition des lieux, le plancher fait de larges planches, les piliers, les nattes, un gong en position centrale, et n’oublions pas toutes les décorations suspendues un peu partout. Il y a huit portées d’un bout à l’autre de la salle, délimitées par les colonnes (« sàó »). Est-ce un hasard ? Le nombre huit est lui aussi important dans le bouddhisme, faisant référence au « Noble Sentier Octuple » qui mène à la cessation de la souffrance (la compréhension juste « Sammā ditthi » ; la pensée juste « Samnā saṅkappa »; la parole juste « Sammā vecā »; l'action juste « Sammā kammanta »; le mode de vie juste « Sammā ājiva » ; l'effort juste « Sammā vāyāma » ; l'attention juste « Sanmā sati » ; et enfin, la concentration juste « Sammā samādi »). Plus loin à l’arrière, mais séparée de la salle, il y a une pièce attenante où on lave, nettoie etc...
Assis un peu à l’écart des gens du « jam sìín », nous côtoyons trois vieilles femmes qui semblent plus intéressées par le bétel qu’elles se préparent à mâcher que par la nourriture. Il me vient à l’idée que le « wát » n’est pas loin de faire office de bistrot pour certains... Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 25 novembre 2010 à 12:24 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 9 de 19 · 4 040 affichages · Partager Bonjour et un grand merci pour ces récits... Plus qu'un mois et une semaine et je gouterai en "live" à ces atmosphères... Au plaisir de te lire...
Dimitri. | | À: Dim69 · 25 novembre 2010 à 15:15 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 10 de 19 · 4 033 affichages · Partager Merci Dimitri et bon voyage prochain! | | À: GeorgesOZ · 26 novembre 2010 à 9:11 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 11 de 19 · 3 948 affichages · Partager Personne n'a voulu répondre à ma petite colle bouddhiste? Dommage..... Voici ma dernière page, après, je prendrai des vacances bien méritées!
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Il est remarquable à quel point les gens se sentent à l’aise dans le temple. Citant de nouveau « Le Bouddhisme en Thaïlande » (de Karuna Kusalasaya, dans « The Wheel Publication No 85/86 »), le « wát » est l’institution la plus importante dans la campagne thaïlandaise. La vie sociale de la communauté rurale évolue autour du « wát », comme vous avez pu en juger d'après les moments que j’ai décrits ici:
« En plus des activités religieuses, le « wát » sert de centre de récréation, de dispensaire, d’école, de maison d’accueil pour les personnes âgées et démunies, d’auberge, de centre d’information etc... C’est là que les gens se réunissent et font l’expérience de leur esprit de camaraderie... Les rituels et cérémonies religieux qui ont lieu au « wát » sont toujours accompagnés d’activités sociales. Ce sont des occasions pour que les gens se divertissent. Cet aspect festif du service religieux aide le peuple à se décontracter et satisfait son besoin de récréation».
Quant aux moines, « ils sont les personnages les plus révérés de la campagne thaïlandaise et sont très proches du cœur des gens.... En plus de s’engager dans les études de la doctrine et de respecter les règles de la discipline monastique (« Vinaya »), on attend d’eux qu’ils soient des amis, des philosophes et des guides pour la communauté ». Ils ont pour rôle « de promouvoir la stabilité morale parmi les membres de la société. Il n’est pas déplacé de réitérer que le bouddhisme accorde beaucoup d’importance au besoin de conduire une vie moralement équilibrée afin d’atteindre le bonheur dans la vie présente ainsi que dans l’au-delà... La coopération entre la Sangha et les gens du commun est spontanée. »
« Faire de bonnes actions » (« Kusala Kamma ») est un point cardinal des enseignements du bouddhisme. Faire des actions qui apportent du mérite (« Punna », d’où le mot thaï « boon » ) est donc une notion profondément ancrée dans l’esprit des bouddhistes. Il y a diverses façons de le faire pour les Thaïlandais : faire l’aumône aux moines, contribuer aux rituels religieux, se faire moine (même si c’est pour une courte durée), apposer des feuilles d’or sur les statues de Bouddha ou sur les monuments religieux, et contribuer à la construction ou à la réparation d’un temple. »
Mais, dans tout cela, « l’attitude des Thaïs vis-à-vis de leur religion est décontractée. Ils ne cherchent guère à analyser les divers éléments de la religion, pour eux elle est d’un seul tenant. Peu nombreux sont les gens sophistiqués qui se penchent sur les questions de la pureté de la doctrine et de la logique bouddhistes.... En fin de compte, on peut dire que les Thaïs sont heureux de leur religion. Les devoirs religieux sont pour eux tout autant des occasions sociales et de récréation que des occasions sacrées. »
Voilà, c'est clair, les Thaïs vivent leur religion avec plaisir. Cependant, ce vécu populaire ne résume pas le bouddhisme en Thaïlande. Toujours d’après Karuna Kusalasaya, « les gens en Thaïlande semblent vouloir en savoir plus sur le Dhamma. Dans le passé, la religion a été surtout considérée comme le refuge des personnes âgées. Mais, par contrecoup à l’intérêt croissant porté au bouddhisme dans le monde depuis la deuxième guerre mondiale, bien des Thaïlandais, surtout chez les jeunes, commencent à être plus inquisitifs vis-à-vis de leur religion, un héritage qu’ils ont toujours accepté comme le leur mais dont ils n’ont pas trop cherché à en savoir plus jusqu’à nos jours. Il est dans la nature humaine de ne pas trop s’intéresser à ce qui est familier (« familiarity breeds contempt »).
Après avoir mangé, je laisse Y faire le ménage à l’arrière du « wát ». Je connais son dévouement et je sais qu’elle n’y manque jamais, et je vais me promener dans l’enceinte du temple. Au milieu de la place, il y a un grand arbre, un banyan (« dtôhn gràang»), ceint d’une banderole multicolore et aux pieds duquel se trouvent plusieurs statuettes et offrandes diverses. Le bouddhisme sait accorder leur place aux « phìí », les esprits et seigneurs des lieux. L’animisme représente en effet des croyances et des pratiques religieuses communes chez les divers groupes ethniques Taï de l’ Asie du Sud-Est. Pour les Thaï et les Lao, le culte des ancêtres et les cultes des esprits divins du ciel (« pìí fáa ») étaient populaires bien avant l’adoption du brahmanisme puis du bouddhisme, tous deux transmis de l’ Inde par l’intermédiaire des Khmer et des Mon. Ces cultes persistent de nos jours, surtout en milieu rural.Sans doute y-a-t-il un « màáw phìí » dans le village, un « docteur des esprits », c.à.d. un sorcier ou chaman ?
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That's it! Image attachée: | | À: GeorgesOZ · 26 novembre 2010 à 11:56 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 12 de 19 · 3 939 affichages · Partager Bonjour Georges, merci de ces moments d'émotion et de rêve, tes écrits m'ont transporté et, sans que tu le saches, j'étais près de toi en te lisant .... De plus, comme d'hab', tu nous instruits de ton savoir, merci de le partager, c'est un réel plaisir !!! J'espère le plaisir (j'aime ce mot) de te revoir lors de mon prochain voyage en Thaïlande... peut-être en février. Pour l'instant quelques obligations m'obligent à rester en France (je pensais pouvoir venir en décembre, c'est raté)
Amicalement à toi et mon bonjour à Y PS: alors, c'est quoi la réponse à ta devinette ??? René | | À: TDMsolo · 26 novembre 2010 à 12:26 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 13 de 19 · 3 932 affichages · Partager Bonjour René,
Toujours sympa d’avoir de tes nouvelles! Je ne sais pas si je serai sur place en février, car j’ai des déplacements (je cherche un emploi dans la région, eh oui, il faut bien gagner ses sous !). En attendant, voici la réponse :
« pourquoi les bouddhistes ne sont pas bons pour passer l’aspirateur ?
Parce qu’ils n’ont pas d’attachements »
(pour faire les coins) | | À: GeorgesOZ · 26 novembre 2010 à 12:27 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 14 de 19 · 3 930 affichages · Partager Ola !!
Merci pour la suite de ton récit.... Moi aussi je voudrais connaitre la réponse à ta colle.... Alors ???... | | À: GeorgesOZ · 28 novembre 2010 à 16:12 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 15 de 19 · 3 889 affichages · Partager Salut Georges, la réponse à ta devinette est très subtile, je ne l'aurai jamais trouvée !!! Je viens de passer un bon moment (au moins 2 heures) à relire quelques uns de tes posts... déjà lus et pourtant toujours captivants (ce mot n'est pas exagéré, je n'ai pas vu le temps passer).... le téléphone m'a tiré de ma rêverie !!! Je te contacterai bientôt en MP car je pense aller au Cambodge en passant par la Thaïlande, je devrai être à Bangkok le 23 ou 24 janvier (si pas d'imprévus d'ici là), je serai ravi d'aller boire un verre avec toi... et Y (à moins que tu ne veuilles la garder secrète) ...
A bientôt Georges... René | | À: TDMsolo · 29 novembre 2010 à 22:02 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 16 de 19 · 3 858 affichages · Partager Content que la petite devinette t’ait plu. Elle est mignonne, non ?
Je viens de passer un bon moment (au moins 2 heures) à relire quelques uns de tes posts... déjà lus et pourtant toujours captivants (ce mot n'est pas exagéré, je n'ai pas vu le temps passer).... le téléphone m'a tiré de ma rêverie !!!
- -- Là, tu me flattes ! Mais merci tout de même !
..... Il va falloir que je pense à commercialiser, un de ces jours !
je devrai être à Bangkok le 23 ou 24 janvier.... je serai ravi d'aller boire un verre avec toi... et Y (à moins que tu ne veuilles la garder secrète)
Je serai également ravi de l’occasion. Mais si tu comptes revoir « Miss Heineken », je regrette, le site a été modifié et elle ne semble plus y « officier »..... sniff ! Quant à garder Y secrète, non point du tout, aucune raison, rien à cacher !
Par contre, les dates, ça risque de ne pas coller car je pense que nous serons en Malaisie vers mi janvier et fin janvier je dois retourner en Europe. On verra. | | À: GeorgesOZ · 30 novembre 2010 à 11:44 Re: Bouddhisme du côté de Bâan Nâawk ( Thaïlande) Message 17 de 19 · 3 840 affichages · Partager Bonjour Georges,
je te contacte en MP... | | Je remonte ton carnet pour ne pas rester sur une mauvaise impression (coté livres) Et comme le sujet est intemporel....
Les administrateurs de la « sangha », c.à.d. la communauté monastique, les abbés et autres moines seniors, ayant perdu une partie de leur rôle social et en particulier de leurs fonctions éducatives, se sont maintenant tournés vers la construction et la réparation des immeubles monastiques, ainsi que vers les cérémonies et les rites associés à la magie et la superstition. Ils semblent avoir donné au bouddhisme un virage vers un nouvel âge de construction d’édifices monastiques grandioses et d’immenses statues de Bouddha, ainsi que de cérémonies luxueuses. Quant au peuple, l’accent a été placé sur l’obtention de mérites (« tham boon ») en contribuant à la construction d’édifices imposants et à des cérémonies luxueuses.
Il est dommage que thaibuddhism.net ne donne pas d’indication plus précise quant à l’époque à laquelle ces lignes se réfèrent. Je ne sais pas vraiment dans quelle mesure il s’agit ici de phénomènes relativement récents. Mais je reconnais là ce que je peux observer autour de moi en Isàán.
Toujours se garder des généralités, pour t’en convaincre ainsi que nos lecteurs, notre dernier Khao Phansa, en début de semaine, Loin du luxe..., en vidéo : voyageurasie-soleillevant.blogspot.com/...-la-h... | | Merci pour "remonter" mon récit!
Dire ce que je perçois, et qui semble s'accorder avec ce que d'autres (plus experts que moi) en disent (mes citations) ne veut pas dire vouloir systématiquement généraliser. Je vois bien autour de moi le sérieux des gens, au-delà des dorures (et du clinquant). Je n'ai qu'à prendre note de ma petite moitié à qui il arrive assez régulièrement de faire du "nâng samathit" en plein milieu de la nuit.
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