Jemaflor · 29 octobre 2019 à 15:35 · 135 photos 33 messages · 11 participants · 6 355 affichages | | | 29 octobre 2019 à 15:35 Deux facettes de la Chine, urbaine à Shanghai et rurale à Yangshuo Message 1 de 33 · Page 1 de 2 · 5 495 affichages · Partager
Immense Chine, diverse et multiple... Lors d'un récent périple à travers une partie du territoire chinois j'ai découvert avec enthousiasme de très nombreux aspects de ce fascinant pays.Mais une telle variété paraît difficile à condenser dans un seul récit. Aussi, je me suis focalisé pour ce carnet de voyage à évoquer principalement deux facettes de la Chine. Une Chine moderne et urbaine, celle de la tentaculaire Shanghai puis dans un second volet, place à une Chine dont l'aspect est tout à l'opposé, une Chine rurale et plus traditionnelle parcourue dans les environs de Yangshuo, là-bas, la nature y est des plus somptueuse.Alors prêts pour un tour en Chine, côté ville puis côté campagne ? Des récits, descriptions et impressions de voyage sont au programme avec une grande place laissée aux nombreuses photos. Bonne vison et bonne lecture.
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Une Chine côté ville : Shanghai
En découvrant la ville on s'en aperçoit très vite, les Chinois ont voulu faire de Shanghai, pourtant un ancien village de pêcheurs, la vitrine d'une Chine moderne, puissante et conquérante désormais entièrement tournée vers le futur. La mégapole est démesurée et quelques 24 millions d'habitants fourmillent dans ses avenues ou patientent dans des embouteillages monstres aux pieds de gratte-ciel parmi les plus élevés du monde. Des tours si hautes qu'elles tutoient le ciel, enfin presque. Mais ce gigantisme n'est qu'un aspect de cette agglomération du Sud de l'Empire du Milieu.
A distance des tours et des quartiers d'affaires, c'est un autre visage de Shanghai que l'on découvre, plus traditionnel et plus humain diront certains. C'est par cet aspect de la ville que débute le récit de mon voyage, c'est à dire lors d'un matin calme parmi des shangaiens souriants et détendus. Nous sommes dans un des parcs de la ville, le Fuxing précisément.
C'est bien connu, les Chinois s'adonnent volontiers aux exercices de Tai chi chuan, en groupe ou en individuel et on ne s'étonne donc pas de les voir ici en nombre, effectuant des enchaînements avec lenteur et précision. Voici un premier groupe aux mouvements et attitudes bien coordonnés.
Dans une autre allée voici un autre pratiquant mais d'exercices en solitaire, l'homme paraît très concentré dans l'exécution de ses gestes et postures. Je l'observe quelques instants, discrètement et de loin afin de ne pas le déranger. Sur sa droite, une femme vêtue d'un pantalon au rouge flashy ne cesse de marcher en donnant presque l'impression de faire du surplace. Drôle de ballet : une série de pas en avant puis une série de pas à reculons et ainsi de suite...
Il y a aussi à proximité cette élégante sportive (ou artiste) qui exécute du Tai chi avec un sabre, presque une chorégraphie pour ces mouvements faisant penser à une véritable danse du sabre.
Plus loin, l'atmosphère est bien plus décontractée et plus mélodique. On joue de la musique et on danse en rythme et en toute gaieté, à l'image de cette dame à l'originale coiffure colorée, tout sourire et maracas aux mains. Pour un peu, on aurait envie de battre la musique en cadence avec elle, son entrain est si communicatif.
L'ambiance est bon enfant chez ce groupe de retraités. La chorale qu'ils forment enchaîne un chant du style hymne patriotique avec une chanson plus légère. Quelqu'un a du leur souffler que des français les observaient... et les voilà entonnant une vieille chanson bien de chez nous : « Vive le vent, vive le vent d'hiver... » et l'enjoué maître de chorale de nous inviter à chanter avec eux, tous en chœur. Ce qui a donné, soit dit en passant, une amusante cacophonie de paroles : nous en français et eux en chinois. Mais que c'était sympathique !
Assurément ces chinois nous ont transmis leur bonne humeur. Ils font vraiment plaisir à voir tous ces retraités, on les imagine sortis de leurs petits appartements pour prendre l'air et pour se retrouver dans ce parc afin de partager ensemble ces activités matinales. Mais ne nous leurrons pas, si ils semblent si épanouis et enchantés avec ces larges sourires aux lèvres... la plupart d'entre eux n'ont sans doute pas eu une vie toujours facile. Les périodes de pénurie alimentaire, les réglementations draconiennes du régime, la propagande, la politique de l'enfant unique... et j'en passe ! Non, ce que beaucoup ont enduré dans leur vie quotidienne ne leur donnait certainement pas l'occasion de toujours sourire si radieusement... Alors à présent, ils en profitent pleinement et comme je l'écrivais plus haut, on est heureux de tous les voir ainsi.
Enthousiasmé par ce début de moments partagés, autant le poursuivre. Allez, sans hésiter, je me joins à présent à une séance de Tai chi. Tant bien que mal, j'ai tenté de suivre avec application les mouvements de mes voisins de gymnastique traditionnelle, mais j'avoue que ce n'était pas gagné !
Cet artiste, particulièrement attentionné nous gratifie d'une phrase calligraphiée évoquant notre France. Amateur de calligraphie chinoise, c'est en caractères anciens qu'il écrit à même le sol ces sinogrammes. Écriture ou dessin ? On hésite à trouver le bon qualitatif, tant le résultat est esthétique. Une phrase éphémère... écrite avec de l'eau qui en séchant s'estompe peu à peu, avant de disparaître.
Chemin faisant, on s'approche d'une des sorties de ce parc si bien fleuri. Ces massifs et leurs fleurs sont des indices à propos du nom donné à ce charmant lieu : Parc des roses... et de plus c'est inscrit en Français.
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Nous sommes ici dans le quartier de l'ancienne Concession française de Shanghai, la raison de la présence de ces inscriptions dans notre langue. L'époque des Concessions étrangères à Shanghai, une ancienne histoire, cela remonte aux années 1840, une période favorable à l'ouverture du marché chinois au commerce international. Plusieurs nations dont des européennes ont ainsi établis des comptoirs au sein de la cité. On y retrouvait des britanniques, des américains, des japonais, des russes, des italiens, des allemands et des français. Ce quartier de Shanghai a été un temps sous administration française, c'était en 1846.
Certaines bâtisses du quartier en perpétuent le témoignage, comme celles-ci devant lesquelles défilent vélos et scooters. L'architecture en vogue à l'époque mêlait une influence européenne au style architectural des belles demeures shangaiaises : arche en pierre au-dessus des entrées, murs en briques et agréables cours intérieures. De grandes habitations souvent divisées de nos jours en plusieurs appartements.
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L'architecture traditionnelle chinoise, on la retrouve tout en splendeur avec cette maison de thé.Des toits au style pagode avec ces angles relevés vers le ciel, des teintes et des décorations raffinées, une petite tour d'angle à droite... ce pavillon Huxinting date de 1784, il a été construit au milieu d'un plan d'eau qui offre à la vue de jolies reflets. Assurément un lieu de charme où l'on peut déguster dans les salles intérieures les subtiles saveurs des thés d'Orient.
A deux pas de cet établissement pittoresque, il ne faut pas manquer la visite des pavillons et du jardin Yuyuan.L'ensemble est splendide et donne un aperçu des habitations et des parcs de l'époque impériale au temps des dynasties Ming.
Passons le porche d'entrée pour pénétrer dans cette propriété cossue bien abritée par un important mur d'enceinte. Sur l'un d'eux, la sculpture d'un dragon vautrée de tout son long, environ 7 mètres, a que quoi impressionner le symbole évoque la puissance mais aussi le bonheur.
Créé en 1577 par la famille Pan, de riches dignitaires de l'époque, on passe au cours de la visite de pavillons aux doux noms de Pavillon des trois épis à celui de Pavillon de l'annonce du printemps. Charmant.
Les intérieurs sont décorés de boiseries des murs aux plafonds où sont suspendues de belles lanternes asiatiques. Mais le charme opère encore plus à l'extérieur. Ces jardins ombragés bruissants de bambous sont agrémentés de plusieurs bassins ornés tout autour d'imposantes rocailles. Un univers qui recrée une atmosphère (en miniature) des paysages de montagnes et d'eau de la Chine rurale.
Cet historique jardin Yuyuan, au cœur de la ville, aurait nécessité environ 18 années de travaux, de sa conception à sa réalisation (pavillons et jardins). La présentation actuelle et le fruit d'une rénovation à l'identique bien nécessaire car en 1942, pendant la guerre dite de l'Opium, les officiers britanniques en avaient fait une de leurs résidences... en partie détruite lors de bombardements et puis il y eu aussi le saccage perpétré par les troupes françaises, mécontentes d'une attaque de leur concession.
D'ailleurs le site est toujours en travaux, entretien et rénovation, les échafaudages en sont une preuve. L'enceinte du jardin devait fermer pour travaux dès le lendemain de notre visite (pour quelques semaines jusqu'à la fin du mois d'Octobre 2019). C'est probablement pour ce motif qu'une foule de visiteurs s'y pressait rendant l'atmosphère un peu moins tranquille que ce bel ensemble architectural pourrait le laisser penser. Pour les photos, j'ai un peu rusé en évitant de prendre la foule afin de laisser une impression de quiétude, ce lieux historique le mérite bien.
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Suite récit --> message suivant | | Seconde partie : Chine : Shanghai
Le quartier tout autour des Jardins Yuyuan vaut la peine de s'y promener, il a d'ailleurs était bâti pour cela : épater les visiteurs avec un style reproduisant la Chine d'antan.
Il faut reconnaître que c'est assez réussi avec cette architecture traditionnelle. Des rues où l'on flâne le nez en l'air admirant cet enchevêtrement de toitures, ces lanternes et toutes ces dorures.
L'autre but de ce style « musée de plein air » était également de retenir les touristes pour leur vendre tout un lot de chinoiseries, de la pacotille aux objets d'art. On y trouve beaucoup de stands de restaurations, des bars pour y prendre thé ou café et quelques galeries d'art et encore bien d'autres objets d'artisanat : éventails, baguettes, calligraphies, peintures....
Ce quartier est appelé parfois Marché ou encore Bazar Yuyuan, une appellation qui convient parfaitement au ressenti que l'on a en parcourant ces ruelles et places.
Notre balade nous ramène vers notre point de départ, la très belle maison de thé Huxinting déjà vue en arrivant. Mais sous cet angle entre deux pavillons, saute au yeux en arrière-plan la vue d'un gratte-ciel étincelant sous le soleil... ils sont visibles de partout à Shanghai ! Il faut reconnaître que la Shanghai Tower et ses 632 mètres ne peut véritablement pas passer inaperçue !
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Le Shanghai futuriste, avec ses tours qui défient l'apesanteur et sa sa skyline devenue emblématique de cette Chine résolument orientée vers l'avenir, constitue notre prochaine escale.
Depuis la rive gauche du fleuve Huangpu, la vue de carte postale est vraiment séduisante et encore plus comme en cette fin d'après-midi avec des rayons de soleil bien au rendez-vous. La chance est avec nous, c'est parfait pour le moment d'observation et pour les prises photos. Quel panorama ! Les monuments historiques et les vieilles pierres ont certes leur charme mais ces immeubles futuristes du quartier d'affaires et de la finance de Pudong, sur l'autre rive, valent d'être admirés. Depuis ces quais, ils sont suffisamment éloignés pour que nos minuscules personnes n'aient pas trop l'impression d'être écrasées par leur réel gigantisme.
Diverses dans leur hauteur et surtout dans leur architecture, il y a cependant une tour qui semble inspirer cette artiste.
La Pearl Tower s'élève à 468 mètres dans le ciel, elle est surmontée d'émetteurs de télévision. Avec ces trois « perles orientales» enfin sphères qui brillent comme des rubis certains la compare à un jouet type bilboquet géant. Notre talentueuse dessinatrice/peintre a posé son chevalet sur la promenade et réalise une version singulière de cette tour. Une œuvre qui interpelle les passants et mon objectif photo.
Sur la photo de la skyline et sur la droite, la Shanghai Tower toise tous les autres buildings, elle les dépasse allègrement avec ses 128 étages et ses 632 mètres. C'est le fleuron actuel des tours de Shanghai avec sa hauteur et son architecture avant-gardiste en forme de spirale (Agence d'architecture Gensler, inaugurée en fév. 2015). Elle possède la plus haute terrasse au monde située au 118 étage d'où la vue est paraît-il exceptionnelle... sauf en cas de brume ce qui est souvent le cas dans cette région. La Shanghai Tower abrite des bureaux, des hôtels... et neuf jardins intérieurs. Sa surface vitrée brille de mille éclats (et même de beaucoup plus !). Quant à cette impression d'inclinaison, c'est une déformation due au grand angle de mon objectif, on pourrait rectifier la verticale avec le logiciel de retouche mais je trouve que cet aspect lui donne un plus grand effet de dynamisme bon, cela peu se discuter.
Sur ce plan plus serré, le sommet de la Shanghai Tower est sorti du cadre, elle est si haute ! Et puis c'est pour mieux voir les autres gratte-ciel, comme le « Décapsuleur ». Un surnom donné au Shanghai World Finacial Center (2008). 474 mètres et une arche évoquant un immense décapsuleur avec une passerelle panoramique longue de 55 mètres surplombant le vide et située à la base de cette arche d'altitude. Sensations vertigineuses garanties !
Plus modeste, façon de parler, à gauche du décapsuleur est érigée la Jin Mao Tower (383 mètres, 1998). La tour de la prospérité dont le sommet apparaît dans un style en marches d'escalier. Sachez qu'il n'y a pas moins de 130 ascenseurs pour atteindre ses 88 étages. L'immeuble abrite un des plus prestigieux hôtel et restaurant (5 étoiles) de la ville.
Et dire que sur ce rivage de Pudong, il y a une quarantaine d'années aucun gratte-ciel n'était encore construit ! L'horizon était plat avec de simples habitations avant d'apparaître maintenant tout en verticalité, c'est fou comme ces tours ont poussé comme des champignons ou plutôt, pour reprendre une expression locale, comme des bambous ! Et ce n'est pas fini...
Captivé par ce panorama d'exception, on délaisse pendant les premiers instants la vue sur le fleuve Huangpu qui traverse Shanghai, c'est un des derniers affluents du célèbre Yang Tse avant qu'il ne se jette en Mer de Chine.
Pourtant cette perspective vaut elle aussi le coup d’œil. Comme on le constate, les amateurs de photos sont en nombre au bord de ce large cours d'eau où se croisent cargos, portes containers et embarcations de promenade. Et si l'on se retourne, voilà la perspective des quais que l'on peut découvrir de l'autre côté.
Nous sommes ici sur les quais du célèbre Bund, cette immense avenue/promenade aménagée le long du fleuve. On y a admire l'exceptionnel point de vue sur la skyline et sur le fleuve... mais il y a encore beaucoup à découvrir. Le Bund est un lieu chargé d'histoire, il est emblématique de la période des Concessions étrangères de Shanghai. A cette époque, le quartier était le centre névralgique du commerce, des transactions et de la finance de cette cité où les affaires allaient bon train, enfin, pour certains seulement.
La plupart des immeubles qui bordent l'avenue sont d'intéressants exemples architecturaux de ces années particulièrement fastes. Cependant, à cette heure de l'après-midi, toutes les façades se trouvent plongées dans l'ombre. Il fallait s'en douter, difficile d'espérer avoir en même temps, une belle lumière sur la skyline de Pudong et sur les constructions historiques du Bund.
Au centre de la photo, la tour de l'horloge d'un des plus importants immeuble du Bund, celle de la Maison des Douanes (1927) avec sa Big Ching. Toute ressemblance avec une autre Big horloge européenne n'est bien entendu pas fortuite du tout !
Parmi l'alignement des façades sur la photo de gauche, on remarque le toit vert souligné de rouge du Fairmont Peace Hotel (style Art déco 1929), un palace de luxe où toutes les personnes en vue se devaient de descendre lors d'un passage à Shanghai. Quant à la tour carrée qui est située juste à côté, elle date de 1942, c'est le siège de la Bank of China. Son style est plus massif, moins élégant et de plus elle se fait coiffée par sa voisine qui la dépasse en hauteur d'un mètre.
Et la tour couronnée à gauche ? il s'agit de la tour du Bund Center, 198 mètres de haut. Son sommet m'évoque une couronne mais le plus souvent elle est comparée à un fruit mais bien sûr, vous avez reconnu un ananas !
Et si le style de ces imposantes façades qui n'ont rien de chinois vous faisait douter de la localisation... on est bien en Chine, le nombre de drapeaux rouges flottants aux sommets de ces constructions le prouve.
En face du bel immeuble de la Hong Kong & Shanghai Bank (1923), on tombe sur une imposante sculpture métallique. Un puissant taureau doté de cornes à faire pâlir un toréador et arborant un épais museau... comme un pied de nez aux américains !
Cette statue vous évoque celle de New York... pas étonnant, elle a été réalisée par le même artiste, Arturo Di Modica. Voilà qu'elle rivalise avec son homologue des Etats-Unis, tout un symbole au moment où chacun de ces deux pays affûte ses actions pour dominer l'économie mondiale ! Un détail encore, le féroce taureau chargeant de Shanghai présente une patine tirant vers la tonalité rouge. Un rouge de colère, de détermination ou bien de membre du parti communiste chinois ?
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Le très célèbre Bund, nous allons le retrouver avec une foule très dense... mais cette fois, c'est en peinture. Un beau tableau avec ce point de vue élevé et cette esthétique palette de teintes. Cette œuvre, elle est exposée dans une des galeries d'art au M50.
Le M50 ? Un site culturel de Shanghai aménagé dans les anciens entrepôts d'une filature désaffectée de la ville. Un lieu dédié à l'art contemporain : peintures, sculptures, céramiques et autres objets d'art... la photographie y est aussi présente avec notamment une exposition temporaire du photographe chinois Li Zhi. Une intéressante séries de clichés n&b. Vous pouvez vous doutez que je m'y suis arrêté le temps d'apprécier ce travail photographique consacré à des paysages de montagnes de l'intérieur du pays. Des panoramas glacés et également des scènes de la vie quotidienne de ces régions isolées.
Là, tout en contraste, un étonnant pic englacé... comme une introduction pour nous aux formes du relief karstique de la région de Yangshuo, celle où nous nous rendrons par la suite (second volet du récit de voyage). Bon, dans le Guangxi, au sud de la Chine, le climat est plus chaud, il n'y a ni neige ni de glace !
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Suite récit --> message suivant | | Troisième partie : Chine : Shanghai
A présent on change de quartier et d'ambiance, pour cela nous devons traverser une partie de la ville. Longer des immeubles au style particulièrement varié, emprunter des avenues, croiser des carrefours, stopper aux feux tricolores, rouler sur des rocades surélevées... suivez la flèche rouge.
Finalement, ce qui aura pris le plus de temps ne sera pas du à la distance parcourue mais à l'attente dans les incontournables embouteillages de Shanghai... coincé entre scooters, voitures, bus et taxis. Et encore, les quelques 24 millions d'habitants de l'agglomération ne possèdent pas tous une auto comme chez nous ou cela est devenu presque le cas !
On prend donc son mal en patience en regardant les abords d'une des voies dites rapides. Que voit-on ? Des immeubles et des immeubles qui se succèdent presque à touche-touche et qui barrent souvent la vue de l'horizon.
Et sur les surfaces vitrées des immeubles se reflètent... encore d'autres façades de hauts buildings ! Pour égayer la vue, ces quelques drapeaux rouges apportent un peu de contraste avec leur teinte vive.
Une trouée entre les constructions apparaît, le bouchon nous y stoppe. Cela nous laisse tous le temps d'observer cet îlot d'habitations anciennes du Shanghai d'autrefois.
Un enchevêtrement de petites maisons serrées entre ruelles et minuscules cours. Tout autour, c'est une forêt, pas arborée mais de buildings qui dominent les maisons et donnent l'impression d'étouffer ce quartier. Un quartier d'antan qui à l'image de beaucoup d'autres dans cette ville est amené à disparaître... les promoteurs sont prêts. Contre l'habitat traditionnel les tours ont toujours le dernier mot et c'est un style de vie qui disparaît progressivement... certes, les appartements neufs y seront plus confortables et pourront aider les shangaiens à s'y loger en plus grand nombre.
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Au centre de la ville, en bonne place sur la vaste Place du Peuple, près de la Mairie et de l'Opéra, voici un bâtiment à l'architecture tout en rondeur. Un vrai contraste d'architecture en comparaison des gratte-ciel des alentours et de leurs hautes lignes verticales. Horizontalité et courbes constituent donc la marque de ce grand Musée de Shanghai construit en 1996. Il paraît que certains habitants de Shanghai sont dubitatifs devant ces lignes architecturales et le moque en le surnommant : le panier !
Toujours est-il que les collections exposées à l'intérieur sont d'une grande richesse, des œuvres millénaires dans de nombreux domaines de l'art chinois : peintures, calligraphies, monnaies, mobilier, céramiques, sculptures, bronzes... le tout présenté d'une plaisante façon, les œuvres sont bien mises en valeur et en lumière, la disposition est aérée. Je n'évoquerais ici que trois exemples d'œuvres parmi toutes ces pièces d'art. Un bronze avec cette coupe à vin en forme de bœuf datant du début du 6e siècle avt. J.-C.
Puis ce très raffiné vase chinois (Yongzheng Reign – A.D. 1723-1735 -Qing) avec sa décoration de pêches, symbole de longévité, et de chauves-souris, un signe de bonheur. Bon, je sais on ne les voit pas vraiment sur ma photo (les chauves-souris). La collection de Bouddhas est conséquente, un exemple avec celui-ci sculpté dans du bois (Tête de Kasyapa -Tang- A.D. 618-907).
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On quitte le musée mais on reste en compagnie de statues de Bouddhas avec sans doute la plus renommée de tout Shanghai. On peut l'admirer dans le Temple de Jade. Visite.
Le bel édifice actuel, rénové récemment, date de 1928 il a remplacé le vieux temple édifié à cet emplacement mais détruit au cours de la révolte qui a renversé la dynastie Qing. Devant cette façade dorée on remarque l'imposant brûleur à encens. En entrant dans la première salle on est accueilli, si l'on peut dire, par des grimaçants rois célestes.
Au nombre de quatre, chacun d'eux est placé à un point cardinal, ils font office de protecteur du Bouddha placé quant à lui au centre de la pièce. Un Bouddha souriant dont on voit le visage avenant à travers une vitre.
De salle en salle, on admire la décoration autour des Bouddhas. Tentures rouges, lanternes traditionnelles... un raffinement du sol aux plafonds.
Ici, on se fait le plus discret possible devant cette scène, une femme priant agenouillée devant cet autel et ce Bouddha, tout étincelant d'un éclat doré.
Quant à cette autre statue, elle représente un Bouddha en position allongée, celle du repos. Des offrandes, principalement des fruits, ont été disposées juste devant la sculpture.
Et le fameux Bouddha de jade ? On l'a bien vu, une sculpture géante (1 m 90) réalisée dans une seule pièce d'un jade blanc de grande qualité. Sa patine lui donne un aspect remarquable comme la présence de pierres précieuses, émeraudes et agates, pour parfaire sa décoration. Ce grand Bouddha de jade, méditant en position allongé lui aussi, est placé dans une salle à la lumière tamisée, presque sombre... et une affiche à l'entrée prévient les visiteurs : photo interdite ! C'est ainsi, on fixera donc l'image dans nos mémoires.
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D'un Temple bouddhiste, lieu de recueillement, de prière et de méditation s'il en est à un temple d'un autre genre, celui de la consommation... Le contraste est certes un peu osé, mais en voyage, les sites de visites se succèdent dans leur diversité. Nous voici dans la Nanjing road, une rue envahie par les passants et bordée de commerces en tout genre : des babioles aux produits de luxe.
La Nanjing est sans conteste l'artère commerçante la plus fréquentée de Shanghai, les véhicules ne font que la traverser à plusieurs carrefours, la rue est entièrement piétonne. Une foule de personnes s'y presse tout au long de la journée, des shangaiens, des visiteurs chinois et des touristes étrangers. Et quel alignement d'enseignes verticales ! où les caractères chinois dominent même si l'on constate que les grandes enseignes internationales tentent d'y trouver un peu d'espace. La mondialisation et l'uniformisation sont bien en route tout autour de la planète.
Même si nous n'avons pas de souhaits précis d'achats, nous flânons dans ce flot de piétons, une sorte d'immersion dans l'atmosphère du lieu. Quelques pas en avant puis à droite et un zigzague vers la gauche... séquence lèche-vitrines. Vêtements, chaussures, montres, parfums... et étalages de spécialités chinoises qui vont attirer mon regard : ici un assortiment de brochettes, là, des petits pains fourrés (appétissants, la queue d'acheteurs incite à penser que la qualité et la saveur sont au rendez-vous) puis un étal de concombres de mer (qui ne donne pas envie d'y goûter !).
Suspendus par le cou à des crochets, voici une rangée de canards qui finiront sûrement laqués, à la mode pékinoise.
L'après-midi s'achève. Par une rue de traverse on s'échappe de la cohue de Nanjing alors que le crépuscule assombri la ville. Quelques enseignes commencent à s'allumer... place au superbe spectacle de Shanghai by night.
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Suite récit --> message suivant | | Quatrième partie : Chine : Shanghai
En voyage, parfois on s'interroge sur l'opportunité de revoir en soirée un site déjà visité en journée : tant d'autres lieux seraient encore à voir dans la ville et puis il faut parfois compter avec la fatigue de la journée... A Shanghai, il n'y a pas à hésiter une seconde. By night, le Quartier de Yuyuan et la vue des gratte-ciel depuis le Bund sont des immanquables lors d'un séjour à Shanghai, les illuminations y sont féeriques.
Commençons par une atmosphère shangaiaise des plus romantiques. Direction vers Yuyuan et toutes ses pittoresques maisons à l'architecture digne de l'ancienne Chine impériale. Vraiment, on a hâte de les voir sous les illuminations nocturnes.
Passé l'entrée de ce fameux marché aussi animé en soirée que dans la journée, on parvient à la place centrale et surtout face à la Maison de thé Huxinting. Une vraie merveille avec ces milliers de lumières multicolores et puis, que ce miroir d'eau est splendide, étincelant de mille reflets !
Sous cet angle on remarque la présence de balustrades bordant un pont d'accès à l'édifice aux allures de pagode. Un pont qui s'avère être une succession de zigzags, il y en a neuf exactement. Un chiffre symbolique dans la culture chinoise, noble et glorieux à l'époque impériale. Les zigzags de ce « Pont des neuf détours » protégeraient l'accès de la demeure des mauvais esprits qui, je vous l'apprends sans doute, ne peuvent emprunter seulement des voies rectilignes. Les couleurs des éclairages ne sont pas figées, après la version en vert et rouge voici celles en bleu et vert puis en violet, magnifique !
Ajoutez aux lumières l'ambiance sonore des lieux baignés d'une lancinante mélodie chinoise... vraiment, on est conquis par le charme du tableau.
Ensuite, ce sont les rues alentour que l'on arpente, souvent le nez en l'air, à admirer cette profusion de guirlandes de lumières dorées qui surlignent les toitures et leurs lignes incurvées.
Tiens, voici un revenant... avec sa tunique en soie bleue de l'époque impériale. Une élégante allure pour ce figurant qui incite les touristes à se faire prendre en selfie à ses côtés. Et pour de tels clichés souvenirs, il y a la queue... On connaît la passion des japonais pour la prise de photos, les chinois dans ce domaine-là, ne sont pas mal non plus... et comme partout en Chine il y a une grande affluence, l'impression paraît encore plus accentuée. Si bien qu'il est souvent difficile de prendre la photo d'une façade ou d'un paysage sans avoir des gens dans le cadre, posant (ou faisant l'imbécile) pour la photo ou l'incontournable selfie souvenir !
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Le festival de lumières n'est pas terminé, on se dirige maintenant vers le Bund, un haut-lieu des féeries nocturnes de Shanghai.
Les façades des immeubles du Bund sont toutes en lumière contrastant avec le fond de ciel sombre. Une lumière chaude, aux tons dorés, qui met en valeur la diversité de ces constructions alignées tout le long de la promenade et du grand fleuve Huangpu. Mais à bien observer tous les visiteurs d'un ou plusieurs soirs, on constate qu'ils n'ont finalement d'yeux que pour la skyline illuminée. Les gratte-ciel de Pudong sur l'autre rive volant la vedette aux constructions historique du Bund.
Il faut le reconnaître le spectacle est véritablement fantastique. Tous ces hautes tours scintillent, clignotent, étincellent et brillent de milliers de feux colorés. Un vrai feux d'artifice mais sans les pétards !
Les teintes varient sans cesse, des caractères chinois géants s'affichent, quelques messages et panneaux publicitaires également. A intervalle régulier, un immense « I love SH ( Shanghai) » apparaît, il partage l'affiche avec le même slogan coup de cœur mais en Chinois.
Les visages des spectateurs sont eux aussi tous illuminés... de larges sourires de satisfaction. Les « Waouh ! » fusent, les « Oh my God !» aussi, en chinois cela donne une exclamation que je ne saurais transcrire...
Bien sûr, je ne me suis pas privé de photographier cette lumineuse skyline by night... j'en ai une bonne série avec différentes couleurs, avec plus ou moins de reflets sur l'eau et avec ou sans bateaux de promenades nocturnes, illuminés eux aussi...
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La fête des lumières se poursuit. Pour cela, d'abord on roule sous le fleuve dans un long tunnel aux néons blafards... avant d'émerger sur l'autre rive (la droite), au coeur de Pudong et du quartier d'affaires et de la finance de Lujiazui... en simples mots : on se trouve maintenant aux pieds des gratte-ciel. La séquence «observations à se tordre le cou » va débuter en faisant toutefois attention (par quelques coups d’œil furtifs) au sol sur lequel on marche. Justement une marche, une différence de niveaux... trébucher et chuter constituent l'éventuel risque d'une visite nocturne des lieux. En revanche, côté observation, à tout coup, on est bluffé par le gigantisme et la lumineuse mise en scène.
Fiers de ces constructions d'avant-garde, les Chinois ne sont pas avares de vous vanter les qualités technologiques de ces gratte-ciel où tous les risques ont été pris en compte : on ne craint ni les incendies, ni les tremblements de terre, ni les pannes d'ascenseurs ou que sais-je encore... soit ! Pour un peu (et en exagérant) on pourrait croire que les Chinois ont trouver la solution pour parvenir au mythique risque zéro...
Une première vision verticale, le sujet photo s'y prête. A gauche, le « Décapsuleur », au centre la Jin Mao Tower et à droite la Shanghai Tower. Une présentation qui fait penser à un podium d'une compétition entre ces tours d'altitude mais ici la plus haute n'est pas celle située au centre, non, c'est celle de droite la numéro 1 avec ses 632 mètres. Qu'il paraît lilliputien ce preneur de photo, tout petit face à ces démesurés bâtiments dont les sommets semblent se perdre parmi les ténèbres du firmament.
Comme escortée par ces hautes silhouettes à étages sans fin, on retrouve la « Perle de l'Extrème-Orient », la tour de la télévision avec ces trois « perles » arborant en ces instants une teinte verte brillante comme celle d'énormes émeraudes.
Le point de vue a de quoi impressionner avec l'effet de cette forte contre plongée. Pour saisir un tel angle, imaginez-moi totalement allongé sur le dos et sur l'herbe d'une pelouse, mon objectif cadrant ainsi ces trois gratte-ciel.
Il y a là, des compositions originales à capturer, types selfies à fort impact visuel. Il suffit de placer un smartphone en mode photo sur le sol et de pencher la tête en situant son visage sur l'écran de contrôle bien intercalé entre deux tours. A trois personnes, c'est encore mieux avec une tête entre chaque tour.
On l'imagine, une telle débauche de lumières sur un fond de décor urbain si vaste a un coût et pas des moindres. On parle d'environ 1 million de yuans par soirée (environ 126 925Euros) aussi cet éblouissant spectacle est offert au public pendant les quatre heures qui suivent le crépuscule, finalement cela paraît suffisant pour en profiter et en prendre plein les yeux.
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Après les fascinantes lumières artificielles de la soirée, au matin, Shanghai (et nous même) se réveille sous la douce luminosité du soleil. Le moment est venu de quitter Shanghai, le Bund et le large fleuve Huangpu toujours animé par un ballet continu de bateaux.
Quant à cette tour, ce sera la dernière vue à Shanghai, ce n'est pas la plus imposante, il s'agit vous l'avez compris de la tour de l'aéroport. Le décollage vers d'autres découvertes n'est plus qu'une question de minutes.
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Suite du récit et second volet du carnet ( Yangshuo) --> message suivant | | Cinquième partie : Chine : Yangshuo
Une Chine côté campagne : Yangshuo
Un peu plus de deux heures de vol et quelques 1300 kilomètres survolés en direction du sud... notre avion amorce sa descente vers l'aéroport de Guilin, la principale ville de la région chinoise autonome du Guangxi. La vision à travers le hublot devient progressivement moins brumeuse, le paysage se dévoile : des collines et des terres cultivées sillonnées de cours d'eau. Le ton est donné, nous allons atterrir dans une région rurale de la Chine profonde.
Une fois posé en douceur sur le tarmac, c'est le soleil qui en guise d'accueil nous offre un ciel embrasé. Quelques minutes plus tard, il va tirer sa révérence en disparaissant sous l'horizon... il nous faudra donc attendre le lendemain matin pour découvrir les paysages de cette région au relief si renommé. Encore une heure de route à parcourir dans la nuit noire pour atteindre notre destination, la ville de Yangshuo. Une cité de seulement une cinquantaine de milliers d'habitants, en somme, presque une bourgade comparée à l'image d'une Chine si peuplée.
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J'affectionne particulièrement la première vision d'un lieu où l'on est arrivé tardivement et dont on a seulement deviné l'aspect sous de faibles lumières nocturnes. Levé de bonne heure, je tire le voile de la fenêtre de ma chambre : la perspective s'étend le long de la rue principale de Yangshuo baignée à cette heure d'une douce luminosité. Ici, pas de gratte-ciel comme à Shanghai mais des immeubles à la hauteur raisonnable. En ces lieux, c'est bien la nature qui domine : un bel écrin de versants verdoyants entoure la cité. Le petit-déjeuner sera vite avalé. Un petit-déjeuner classique, à l'occidental, car j'avoue avoir des difficultés à me faire aux petits-déjeuners à la chinoise avec leurs bols de nouilles ou de riz ! Bon, c'est un autre sujet.
L'impatience d'en découvrir un peu plus de cet environnement dépaysant nous pousse à l'extérieur. Là, à seulement quelques dizaines de mètres en contrebas coule la belle rivière Li.
Quel paysage, séduisant à souhait ! Il se dégage de ce panorama une impression d'estampe chinoise avec cette légère brume nimbant l'arrière-plan constitué de ces étranges « Pains de sucre ». L'atmosphère est apaisante, un matin calme et une longue rivière si tranquille transformée à cette heure en parfait miroir d'eau. On admire, bouche bée.
La plupart des embarcations sont encore sagement alignées le long des berges, pratiquement aucune ride ne vient troubler les splendides reflets. Afin de donner un peu de vie à ce paysage, il y a ces deux bateaux et ces pêcheurs affairés avec ligne et filet à taquiner les poissons. Un peu plus loin c'est un nageur qui enchaîne les brasses, on imagine qu'il a laissé pour un matin les traditionnels mouvements de taï chi pour cette séance de natation.
Après ce moment de contemplation on retrouve la rue Xi Jie (Rue de l'Ouest) où le trafic commence à s'intensifier : quelques voitures et les incontournables vélos... mais surtout, comme un peu partout en Chine, ce sont maintenant principalement des scooters qu'utilisent les chinois pour se déplacer. Des scooters, tous électriques comme les lois l'exigent, qui au moins ne pétaradent pas en roulant.
Des scooters à une, deux voire trois places... pour transporter la petite famille. Apparemment, la protection de la tête avec des casques n'est pas une priorité, en revanche beaucoup de ces engins sont équipés de capotes. Ici on se protège du soleil et surtout de la pluie. Imaginez, dans ces contrées subtropicales du sud de la Chine, les averses sont fréquentes même très fréquentes... on nous parle en effet d'environ 300 jours de pluie annuels. Ce matin un généreux soleil brille et il nous accompagnera d'ailleurs pendant les deux jours passés dans la région, on savoure notre chance.
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Passé le pont qui enjambe la rivière Li, la route serpente dans la vallée en se faufilant entre les collines. Après quelques kilomètres, on quitte le bitume pour s'enfoncer sur une étroite piste traversant une vallée cultivée. Le paysage alentour est d'une beauté à couper le souffle. La lumière fait resplendir les tonalités vertes et au loin des pics karstiques ceinturent ces étendues fertiles, comme des remparts protecteurs... mais des remparts aux très hautes silhouettes façonnées par Dame Nature.
Ce relief est le résultat de milliers d'années d'érosion : une mer recouvrait à l'origine ces terres puis une fois retirée, c'est le lent travail d'érosion qui a œuvré, l'eau et le vent ont ainsi créé au fil des temps ce paysage si singulier.
Côté cultures locales, vous ne serez pas surpris si je vous dis que les parcelles de rizières dominent. Avec le climat local humide et chaud, le riz se plaît à pousser sur ces terres bien irriguées par un dense réseau de canaux qui maille tout le secteur. Deux récoltes annuelles sont ainsi produites dans cette région. En cheminant sur les sentiers entre les rizières, on passe d'une récente plantation avec des jeunes pousses, pied dans l'eau, fraîchement repiquées à d'autres champs aux épis de riz plus matures.
Plus loin une bufflonne broute allègrement les herbes grasses d'une prairie. A ses côtés, son petit l'accompagne. Au fait, savez-vous comment appelle-t-on le petit d'une bufflonne ? Un... bluffetin ! Ici, on n'élève pas les buffles pour leur viande mais pour leur force. La culture du riz n'est pas encore toute mécanisée, aussi ces buffles domestiques sont indispensables pour labourer les champs et pour tracter les charrettes.
En parcourant cette vallée on découvre bien d'autres cultures : lotus, soja, coriandre, cacahuètes et d'autres dont j'ai oublié les noms... Ah si ! Il y a également des cultures de taros. Rien à voir avec le jeu de cartes, le taro est une racine très appréciée pour ces valeurs nutritives, un tubercule à la texture un peu farineuse s'apparentant à la patate douce. Ce sont ces racines que récolte cette paysanne.
Dans les campagnes en Chine, on voit surtout des femmes au travail dans les champs.... Non, ce n'est pas que les maris se la coulent douce, au contraire. Il faut savoir que les hommes d'âge mûr migrent souvent vers les villes où le travail dans les chantiers et les usines s'avère bien plus rémunérateur que celui dans la production agricole. Beaucoup de couples sont ainsi séparés... les hommes ne revenant que rarement dans leur famille, les transports coûtent chers pour leurs petits salaires. La période du Nouvel An chinois étant habituellement l'occasion pour les familles de se retrouver, le temps de quelques courts jours de vacances.
Au bout de ce chemin et au pied d'un imposant pic calcaire, on parvient à quelques maisons. Non, le hameau n'est pas abandonné comme l'état de certaines constructions aurait pu le laisser penser. Quelques bananiers donnent une touche tropicale à ce lieu et mon regard (indiscret) aperçoit sur le sol de terre battue d'une cour intérieure, des grains de riz séchant au soleil. Et au numéro « 14 », c'est du ?... du sorgho qui sèche, suspendu à l'avant-toit.
Autre hameau et autre maison, celle là est en parfait état, bien arrangée, simple mais toute coquette. Sa visite est au programme de notre balade campagnarde. Le sympathique couple de septuagénaires qui y loge a l'habitude de recevoir des visiteurs pour leur faire partager leur quotidien... et l'on imagine que cela leur permet de mettre un peu de « beurre dans les épinards » ou plutôt des « épices dans le riz », la formule semble plus adaptée à la gastronomie chinoise.
L' avenante paysanne dont le sourire permanent semble avoir sillonné de rides son visage nous fait une démonstration. Elle active avec dextérité une meule de pierre qui broie du soja, et un liquide blanchâtre et épais de couler dans un récipient. Il ne reste plus qu'a faire maintenant du tofu. Ce n'est pas tout, voilà que notre gentille fermière endosse à présent une tunique faite de paille de riz, nous dit-on. Une sorte d'imperméable à la mode locale pour se protéger des averses lors du travail dans les champs.
L'intérieur de la maison est propret mais on ne peut plus simple. Au fond de la pièce trône l'incontournable téléviseur. Affichées aux murs, quelques photos de famille et en bonne place on reconnaît le couple présidentiel saluant sur fond de skyline de Shanghai... La charmante vieille dame nous conduit maintenant dans sa cuisine, un évier et une cuisinière, simple et banal, pourrait-on dire. En revanche à l'opposé, dans l'autre partie de la pièce, on aperçoit un mobilier plutôt surprenant. Deux cercueils laqués de noir sont disposés, en attente, au cas où... c'est la coutume dans la Chine profonde, parvenu à un âge avancée, on est prêt !
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Suite récit – message suivant --> | | À: Jemaflor · 29 octobre 2019 à 17:49 · Modifié le 30 oct. 2019 à 22:45 Re: Deux facettes de la Chine, urbaine à Shanghai et rurale à Yangshuo Message 6 de 33 · Page 1 de 2 · 5 471 affichages · Partager Sixième partie Chine : Yangshuo
En retournant parmi les rizières alentours, on est à nouveau émerveillé par ce paysage au relief si étonnant et véritablement photogénique à souhait, difficile de résister à l'immortaliser une fois encore en le photographiant sous tous les angles.
C'est sans doute l'espèce d'arbre la plus présente dans la région (avec les bambous !), en campagne et aussi en ville, un osmanthus.Un beau feuillage vert et une floraison qui se fait attendre, dommage pour nous. L'arbre en fleurs apparaît couvert de fleurs jaunes, rosées ou blanches et de plus elles exhalent un doux parfum. Une senteur qui est utilisée pour aromatiser les boissons comme le traditionnel thé.
Jaune puis rouge, la maturation des « fruits du dragon » cultivés dans ce bout de terre fait virer de teintes ces fruits également appelés « pitaya ». Quant à la couleur de la chair, elle est blanche ponctuée de grains sombres. Avec l'habitude de faire des comparaisons avec ce que l'on connaît, j'ai envie de préciser que la texture et ses petits grains évoquent un peu le kiwi... mais pas tout à fait, car la saveur m'a paru plus fade.
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La nuit est tombée et nous sommes à nouveau « en ville » à Yangshuo où là aussi on découvre d'autres fruits locaux.
Sur cet étalage posé en bord de rue, ce sont des jacquiers. On les voit ainsi préparés et prêts à être dégustés... je ne sais si le mot dégustation est bien approprié car des effluves pas vraiment appétissantes se dégagent de ces fruits. Une odeur qui ne m'a vraiment pas incité à en savoir un peu plus sur la saveur de ces jackfruits.
Plus loin, le marché des fruits et légumes est ambulant avec ces femmes qui transportent leurs marchandises à la mode ancienne, c'est à dire à la palanche... dur, dur pour les épaules, on imagine !
Mais quelle cohue ce soir dans cette rue Xijie! On piétine par endroits, on se bouscule sur les trottoirs et on tente d'avancer parmi la foule qui déambule. « C'est comme ça tous les soirs », nous affirme-t-on. En effet la région de Yangshuo et de Guilin est une destination phare pour la clientèle chinoise et asiatique, le relief si séduisant de ce bassin où coule la rivière Li n'y est pas étranger. Traduit en chiffres, cet afflux de touristes impressionne encore plus : environ 20 millions de visiteurs annuels se pressent dans la région et ce n'est pas moins de 1000 hôtels et autres résidences qui les hébergent localement.
Pour l'instant, on se mêle aux badauds en flânant dans ce centre ville. Une joyeuse atmosphère de soirée festive du style 15 août chez nous. De la foule et une cacophonie. Imaginez le mix entre le trafic des scooters et des voitures, les éclats de voix et de rires des touristes en vadrouille et les annonces des vendeurs. Remarquez, tous les marchands portent des micros et des hauts-parleurs, indispensable s'il veulent se faire entendre parmi ce brouhaha.
Celui-ci à droite, émince des piments, ces autres présentés sur la photo de gauche malaxent et pilonnent une pâte épaisse, du nougat semble-t-il, et ils le font en rythme et en musique. Et booum et booum !
Sur la droite, ce sont des applaudissements fournis que l'on perçoit, ils émanent de l'intérieur d'une salle... un spectacle en cours ? Oui, un spectacle mais sportif avec une rencontre de basket qui semble enthousiasmer de bruyants spectateurs.
Même si ce sport n'est pas le plus populaire en Chine, nous sommes en pleine période de la Coupe du Monde de basket 2019 qui se déroule justement en Chine. Bon, les joueurs chinois n'ont pas vraiment brillé lors de cette compétition internationale, quant aux français, ils ont tiré leur épingle du jeu en se classant finalement 3ème, bravo !
Une centaine de mètres plus loin, le secteur devient entièrement piétonnier. Des bars, des restaurants et des fast food se succèdent ; et on peut le constater , l'uniformisation des enseignes sévit jusque dans cette Chine profonde avec plusieurs marques internationales de burgers.... Des étals de souvenirs et de pacotilles, à foison, jalonnent cette rue. On trouve décidément un peu de tout par ici, tiens, je vois un, puis un deuxième stand spécialisé dans l'hygiène corporel...des oreilles. Un nettoyage méticuleux proposé sur le trottoir de droite et un autre identique juste en face, à gauche. Le stand de droite serait-il dédié aux seuls soins des oreilles droites et celui de gauche aux oreilles gauches ?
La nuit noire est illuminée par un véritable festival de lumières et de couleurs : enseignes, publicités, néons et lampions... ici ça brille, ça étincelle et ça scintille de milliers de lampes. Pas de doute, pour donner un air de fête on ne lésine sur la consommation électrique ! Un dernier joli tableau avec ces reflets lumineux offerts par ce miroir d'eau. Splendide avec ce petit pont.
Le lendemain matin... Un autre jour et un nouveau matin calme sur les bords de la rivière Li. Vous l'avez compris, avant de partir en balade, nous n'avons pu résister à contempler de nouveau ce panorama d'exception... et d'immortaliser le souvenir à l'aide de quelques nouvelles photos.
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Un peu plus tard dans la matinée nous voici à 8 kilomètres du centre de Yangshuo, précisément à Fuli. Une petite ville qui présente deux aspects bien différents, une cité nouvelle et un quartier ancien qui évoque la Chine d'autrefois. Ici, dans ce secteur historique, le temps semble s'être arrêté au temps de Mao. Son portrait, arborant une éternelle jeunesse, trône en bonne place dans cette pittoresque pharmacie.
Plusieurs ruelles sont pavoisées de drapeaux rouge aux cinq étoiles. Tout semble prêt, pour la prochaine Fête Nationale du 1er Octobre. Une fête qui en 2019 marque le 70 éme anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine, un événement historique.
En déambulant le long de cette rue, on découvre quelques scènes du mode vie traditionnel des habitants de Fuli. Dans l'embrasure d'une porte, une femme âgée coupe des cœurs de bambous. Elle accepte gentiment d'être photographiée mais son sourire paraît un peu gênée... je n’insisterai pas tout en la remerciant. A proximité, sur un étendoir sèchent d'étranges (pour nous) filaments ?... Ce sont, en fait, de très, très longues nouilles chinoises.
Cette localité vieille d'un millier d'années est renommée pour ces artistes, peintres et fabricants d'éventails. Une longue tradition et un savoir faire artistique que nous présente cet homme.
Un tissu découpé en forme de demi-cercle, un peu de colle, des baguettes bien disposées, en forme d'éventail comme ils se doit. Et après un temps de séchage, voici le résultat. Ainsi l'artiste peintre peut exercer son talent en représentant une scène des paysages de la région : des pics calcaires en fond, le cours d'une rivière, Li par exemple...
Au bout de la rue, la voie est sans issue... enfin, façon de parler. Sans issue terrestre mais il y a un quai et un embarcadère et surtout un accès à la fameuse rivière Li. C'était bien le but de notre détour par Fuli, au programme ce matin, nous attend un moment fort d'un voyage dans la région, une balade en radeau sur la rivière Li.
Un homme endimanché fait les cent pas sur le quai, comme nous, il attend un radeau pour la balade fluviale. Le soleil brille encore aujourd'hui, une chance, le décor n'en sera que plus beau. On le constate, notre piéton chinois se protège des chauds rayons par une jolie ombrelle à la tonalité rosée. Dans ces contrées, l'ustensile est toujours de sortie, un jour pour se protéger du soleil et finalement le plus souvent pour être à l'abri en cas d'averses.
Au bord de l'embarcadère, un groupe de chinoises parées de leurs plus belles robes à fleurs sont prêtes, elles aussi, à monter sur un radeau de bambous. Leurs tenues assorties ne passent pas inaperçue avec ces motifs floraux. Larges sourires aux lèvres, elles ne semblent pas peu fières qu'on leur demande l'autorisation de les prendre en photos. Renseignement pris, elles nous diront que leurs jolies robes traditionnelles témoignent de leur appartenance à l' ethnie Puyi.
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Suite du récit – message suivant --> | | Septième partie : Chine : Yangshuo
Ça y est, nous y sommes ! Bien assis sur un sommaire radeau de bambous... qui soit dit en passant est constitué de bambous en pvc... plus pratique à fabriquer qu'en grosses tiges naturelles ! Bon, ce n'est qu'un détail car l'essentiel est dans le spectacle visuel auquel on assiste. Un panorama grandiose et de toute beauté défile à lente allure sous nos yeux. On admire une fois encore ce relief avec cette succession de « pains de sucre » qui par endroits prennent l'allure de pyramides ou de dents de scie émoussées. Les Chinois les surnomment parfois, « dents de dragons », une formule plus appropriée que mon allusion aux dents de scie. La plupart de ces pics karstiques sont entièrement recouverts de végétation ce qui leur donne un séduisant aspect verdoyant.
Sur notre droite, le bruit d'un moteur nous fait tourner le regard, une embarcation effilée nous dépasse, propulsée à bonne vitesse par un moteur fixé sur une longue tige... métallique, donc ni en bambou ni en pvc.
Les bambous, justement, parlons-en. De gigantesques spécimens bordent certains tronçons de la rivière. En forme d'éventails (c'est la région !), ces hauts feuillages forment presque une haie d'honneur qui bruisse sous l'effet du vent.
D'autres détails animent ce paysage. Là sur la droite, quelques enfants profitent des eaux de la rivière pour prendre un bain, et vas-y que je t'éclabousse !
Quant à ce buffle doté d'imposantes cornes, lui aussi se baigne entre deux séances de travaux agricoles. A bien l'observer, on remarque qu'il s'est emmêlé la corde entre ses cornes réduisant ainsi son espace de liberté. Le long du chemin de halage, sur la berge opposée, un paysan conduit une bufflonne accompagné de son petit... que l'on appelle un buffletin, mais oui je l'ai déjà signalé !
Mais que font ces femmes à la silhouette courbée semblant farfouiller avec persévérance la vase et les cailloux du rivage ? Elles cherchent probablement des coquillages ou des escargots, une des spécialités culinaires de la région.
Mais à mesure que l'on descend cette rivière on reste sans cesse captivé et enchanté par l'observation de ces paysages. Pas étonnant que de telles formes aient inspiré poètes et peintres... ici, chaque point de vue s'avère être un véritable tableau de maître. Les Autorités chinoises, elles aussi, ont fait honneur à la singularité de ces panoramas. Une vue de la rivière Li et de ses monts a été choisie pour illustrer un billet de banque de 20 yuans, sur le verso car pour le côté face est représenté l'incontournable Grand Timonier en la personne de Mao Zedong, lui-même !
Comme on voudrait la prolonger cette balade en arrêtant le temps et contempler sans fin ces panoramas à la si fascinante beauté... Pour cela le contemplatif fait appel à sa mémoire et le photographe à... sa carte mémoire. Figer l'instant pour mieux s'en souvenir, pour le retrouver ensuite ou encore le partager... vous l'avez compris, je ne me suis pas privé de photographier ces paysages, encore et encore...
Figer le souvenir de ces lieux en le dessinant, c'est ce que j'ai réalisé avec ce dessin à l'encre de Chine (parfaitement appropriée) et avec ces quelques teintes d'aquarelle. Les pains de sucre, la rivière, un pêcheur... avec une impression printanière en y ajoutant des pruniers en pleine floraison. Une simple reproduction inspirée par quelques œuvres d'artistes locaux.
Ce matin le cours de la rivière est parfaitement calme, le niveau de l'eau idéal pour la navigation et donc pour la balade découverte. Mais ce n'est pas le cas en permanence, lors des pluies abondantes et des crues, le niveau de la Li peut s'élever considérablement occasionnant inondations et dégâts ce fût le cas au printemps 2017... on n'ose pas imaginer la situation à l'époque, le niveau de la rivière était monté d'une vingtaine de mètres, un enfer !
Une aigrette toute blanche s'envole quittant les galets du rivage, l'a t-on dérangé ? Peut-être, pourtant nous sommes passés à distance.
Ici, finalement ce ne sont pas les oiseaux au plumage blanc qui sont les vedettes mais plutôt les noirs, je fais allusion aux cormorans. Une très ancienne tradition les associe aux pêcheurs qui les utilisent pour la prise de poissons dans les eaux des rivières et des lacs. La technique s'avère plus efficace que la pêche à la ligne.
Le cormoran apprivoisé de ce pêcheur vient de plonger pour attraper un poisson, bon, la photo est certes un peu floue... l'éloignement et puis ça bouge un peu sur un radeau. Mais elle témoigne de ce type de pêche. Regardez bien ce cormoran, on devine un fil autour de son cou, le détail a son importance. Explications.
Les cormorans à jeun sont avides de prises et pour être rassasiés, ils pêchent donc, à tout va. Mais les malins (et un peu barbares) pêcheurs ont pris l'habitude de leur poser un anneau autour du cou... le poisson pêché ne finit donc pas dans l'estomac de l'oiseau noir mais reste coincé dans le gosier de l'animal, le pêcheur n'a plus qu'à le saisir et hop... en un geste simple le poisson est dans le panier du pêcheur, astucieux, n'est-ce pas ? Les cormorans travailleurs sont régulièrement récompensés, tout labeur mérite salaire. On desserre ainsi l'anneau et un poisson est vite avalé. Si j'ai bien compris, blague ou vérité, le tarif syndical prévoit un poisson pour l'oiseau pêcheur toutes les six prises. Il paraît que certains oiseaux futés sont tellement habitués à cette fréquence qu'ils ont intégré ce rythme et qu'ils stoppent la partie de pêche dès le sixième poisson attrapé, dans l'attente de leur part, pas bêtes les cormorans de la rivière Li ! Cette technique est nous dit-on de moins en moins utilisée... pour perpétuer le souvenir, un ancien pêcheur stationne près du port d'embarquement. Avec ces deux cormorans, ils posent pour les visiteurs.
Comme on le voit, il prend soin de ces oiseaux en aspergeant régulièrement ses complices afin de les rafraîchir. Tiens, le vieil homme porte sur son dos une tunique en paille de riz, une protection que l'on avait découvert précédemment chez notre paysanne de pleine campagne.
La Li est poissonneuse et des poissons on peut en trouver à la vente sur des étals, ici, sur le quai de Fuli.
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Quant à nous, c'est de retour en ville à Yangshuo qu'un plat de poissons était à notre menu. Un accueil sympathique et tout sourire lors de notre entrée dans la salle.
Au centre le plat de poisson est une des spécialités locales, le « Poisson à la bière » et pour l'accompagner comme d'habitude en Chine, plusieurs petits plats de légumes, riz, pommes de terre, œufs... et pour se servir, il faut faire tourner le centre de la table ! Et la saveur du plat de poissons ? Agréable mais j'avoue ne pas avoir bien retrouvé l'apport du goût de la bière ? Il faut dire que, l'image en témoigne, avec les boissons avalées en début de repas : apéritif local (vin cuit) et le petit verre d'alcool de riz... le mélange avait tout pour nous saturer les papilles.
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Suite récit – message suivant --> | | Huitième et dernière partie : Chine : Yangshuo
On ne peut quitter la région de Yangshuo sans avoir assisté au superbe spectacle « Sons et lumières » donné chaque soir dans ce décor à nul autre pareil des montagnes des bords de la rivière Li. Un spectacle grandiose comme savent si bien les réaliser les Chinois. « Impressions Liu Shanjie » est joué par pas moins de 600 figurants devant quelques 3000 spectateurs par représentation.
Un merveilleux festival de couleurs, de lumières, de rayons lasers, de musiques et de costumes... les scènes, les chants et les danses évoquent la vie locale d'antan et la célébrité d'une légendaire chanteuse devenu célèbre grâce à une voix exceptionnelle. S'ajoute évidemment au scénario une déchirante histoire d'amour... La scène, plan d'eau de la Li et montagnes illuminées en arrière-plan est absolument magnifique et s'étend sur des distances de l'ordre du kilomètre ou sans doute plus !
La mise en scène du spectacle a nécessité près de cinq années sous la réalisation du cinéaste chinois Zhang Yimou, réputé entre autre pour sa cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'été de Pékin de 2008 (on parle de lui également pour les spectacles des JO d'hiver de 2022 qui se dérouleront également dans les montagnes autour de Pékin). Côté prises photos, un challenge, surtout lorsque l'on ne dispose pas de tripode et avec toute cette foule de spectateurs. Pas évident à réussir, les photos nocturnes à mains levées ! Ces quelques clichés donnent un (tout petit) aperçu de cette inoubliable représentation haute en couleurs.
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Dernier journée dans la région, le jour du départ, on file à présent vers la gare de Gulin.
Progressivement et à mesure que l'on s'éloigne des montagnes, la brume estompe le relief, et les versants verdoyants de se teinter d'une nuance presque bleutée.
Mais la nostalgie ne sera pas de mise, tant nous aurons apprécié le dépaysement, la beauté et les contrastes d'une Chine si diverse.
Jean SM – Shanghai/ Yangshuo – Septembre 2019. | | Malheureusement Yangshuo n'est plus le village tranquille qu'on pouvait découvrir il y a plus de 10 ans. La construction d'une nouvelle autoroute et l'arrivée du TGV a augmenté de façon importante le nombre de visiteurs, la construction de nouveaux hôtels pour les accueuillir, et même un McDonald. L'augmentation importante du nombre de visiteurs a aussi épuisé la patience des résidents. On peut comprendre que le fermier travaillant dans son champs soit exaspéré d'avoir des touristes qui viennent prendre sa photo ou la photo de son buffle. Il veut aussi profiter de cette manne touristique et demande maintenant paiement pour une photo. Pour la Chine rurale traditionnelle il faut aller dans l'ouest du pays ou certains villages plus reculés du Guizhou (pas très loin de Yangshuo). | | Salut Jean,
Fichtre!!! En voilà un travail de titan réalisé sans tambour ni trompettes!!!
Je ne suis pas du tout attirée par la Chine mais je suis curieuse d'en découvrir des aspects au travers des reportages ou des carnets. Je te remercie donc infiniment pour tout ce temps consacré. Comme en plus je ne suis pas attirée par les villes, c'est la région karstique qui a retenue mon attention... beaucoup de points communs au Vietnam et à la Thaïlande.... Ce sont vraiment de beaux paysages... Mais je suppose qu'il y fait chaud et humide. Donc, je suis d'autant plus contente de les découvrir confortablement installée dans mon fauteuil.
Merci beaucoup. | | Bonjour Superbe peinture ville- campagne
La mise en scène du spectacle a nécessité près de cinq années sous la réalisation du cinéaste chinois Zhang Yimou, réputé entre autre pour sa cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'été de Pékin de 2008 (on parle de lui également pour les spectacles des JO d'hiver de 2022 qui se dérouleront également dans les montagnes autour de Pékin).
Zhang Yimou*, avec cette référence le spectacle ne peut qu'être que parfait * l' Équivalent chinois d'un Scorsese ou, d'un Coppola Qui n’hésite pas, malgré sa notoriété a explorer sans cesse de nouveaux registres sa dernière réalisation " Shadow, Aka Ying " est une pure merveille d’esthétisme
Merci de ce beau partage
Cordialement | | Un carnet parfait comme d'habitude ! On se régale ! Merci du partage. | |
Le grand-angle ne fait pas bon ménage avec le flash | | Au vu du nombre de photos et de la qualité du texte, bravo, je sais quel travail cela représente, et merci, évidemment.
Cela m'a permis de faire revivre deux de mes voyages en Chine, Guilin, il y a plus de trente ans et Shanghai, il y a maintenant presque 20 ans.
Parmi l'alignement des façades sur la photo de gauche, on remarque le toit vert souligné de rouge du Fairmont Peace Hotel (style Art déco 1929), un palace de luxe où toutes les personnes en vue se devaient de descendre lors d'un passage à Shanghai.
En 2000, internet en était à ses débuts et j'avais préféré passer par la Maison de la Chine pour réserver mes nuits à Shanghai et Hangzhou. La personne de la MdlC m'avait conseillé, bien que le prix ne soit pas anodin, de réserver au Peace Hotel. J'avais coupé la poire en deux (en trois en fait) en n'y passant que 2 jours, passant les autres 4 jours dans un hôtel moins prestigieux. La nuit était à 800 FF à l'époque, mais je ne les ai pas regrettés une seule seconde. Cet hôtel est fabuleux, une merveille de l'Art Déco, idéalement situé sur le Bund, que je conseillerai sans réserve, personne en vue ou pas... Et je ne parle pas du petit-déjeuner, au septième étage, avec vue sur le Huang Po et Pudong. | | merci ! quel beau carnet !! magnifique. | | Merci Louis pour ce message et ce témoignage. Il est vrai que l'on est confronté de plus en plus à l'augmentation du nombre de touristes dans de nombreux lieux... il faut faire avec en essayant d'éviter les périodes de hautes fréquentations (vacances, festivités...). Néanmoins cette région de Gulin et Yangshuo offre aux visiteurs des paysages si esthétiques que ce serait dommage de ne pas en profiter... même en compagnie de nombreux touristes !
Merci pour le conseil de visite d'une autre région rurale comme celle de Guizhou. | | Je me joins aux nombreux compliments et remerciements pour ce magnifique carnet superbement illustre et plaisant a lire. Un veritable petit bijou qui donnent des envies et des fourmis dans les jambes... surtout que l'on annonce l'ouverture d'un vol direct Perth- Shanghai !!! | | Salut Jean,
Fichtre!!! En voilà un travail de titan réalisé sans tambour ni trompettes!!!
Je ne suis pas du tout attirée par la Chine mais je suis curieuse d'en découvrir des aspects au travers des reportages ou des carnets. Je te remercie donc infiniment pour tout ce temps consacré. Comme en plus je ne suis pas attirée par les villes, c'est la région karstique qui a retenue mon attention... beaucoup de points communs au Vietnam et à la Thaïlande.... Ce sont vraiment de beaux paysages... Mais je suppose qu'il y fait chaud et humide. Donc, je suis d'autant plus contente de les découvrir confortablement installée dans mon fauteuil.
Merci beaucoup.
Merci pour ce message,
Oui la réalisation d'un récit semble par moments un peu long... tu connais cela avec tes intéressants carnets publiés sur VF... mais tant que l'on se plait à "refaire" le voyage et à le partager... En effet, il fait plutôt chaud et humide dans la superbe région de Yangshuo... et encore septembre, moment de notre visite, n'est pas la période la plus et étouffante et arrosée de l'année. C'est vrai que l'on retrouve ce type de relief d'en d'autres pays d'Asie principalement... et aussi par exemple dans les Caraïbes à Cuba avec les mogotes de Vinales. Quant aux villes, elles sont particulièrement impressionnantes par leur dimensions en étendue et en vertical avec la concentration de barres de hauts immeubles et également par le nombre d'habitants. Mais la Chine est si diverse qu'il y a beaucoup de régions fascinantes pour les amoureux de la nature, des paysages et des déserts.. ce que tu sembles préférer. | | Merci pour la visite et pour mettre à l'honneur le travail du réalisateur Zhang Yimou. Le spectacle présenté à Yangshuo est grandiose et utilise idéalement le merveilleux décor naturel du relief autour de la rivière Li. Bien de signaler le lien vers la présentation de la dernière réalisation de ce talentueux auteur. Cordialement. | | Merci pour ce sympathique commentaire.
Cordialement. | Carnets similaires sur la Chine: Photo postée par le membre Jemaflor. Heure du site: 4:39 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 233 visiteurs en ligne depuis une heure! |