Ce soir sur Arte seront diffusés les deux premiers épisodes (sur 3) de la série documentaire
"Sacrifice" (Horici Ker en tchèque, soit "l'arbuste ardent") ayant obtenu plusieurs prix.
Le 16 janvier 1969, Jan Palach s'immole par le feu sur la
place Venceslas, à
Prague, pour protester contre l'occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de
Varsovie et contre l'embryon de ce qui allait devenir la "normalisation". Mort trois jours plus tard, il est devenu le symbole de la résistance de la nation contre la force irrépressible de la tutelle soviétique, petite lueur d'espoir alors que tout semblait perdu. Il a cristallisé le rejet de la dictature socialiste pour les uns, et la peur du peuple pour les autres, les apparatchiks du régime, peur qui s'est vite commuée en paranoïa.
Les évènements des dernières semaines sonnent comme le reflet, certes édulcoré, de ce qui est arrivé il y a 45 ans. Le monde a changé, la Tchécoslovaquie n'est plus et la tutelle russe bien lointaine et pourtant, Palach reste aujourd'hui encore un symbole fort et fédérateur. Chaque année, le 19 janvier, des milliers de praguois vont allumer une bougie, se recueillir, prier ou simplement se joindre aux autres sur la tombe de cet étudiant.
Un voyage dans le temps, l'espace et l'esprit, à un point de l'Histoire où simultanément, en
France, on se revendiquait de Mao pour exiger la mixité des cités universitaires. Qui a dit qu'on ne pouvait voyager depuis chez soi ?