Bonjour,
Je profite d'une pause (et d'un ordinateur) à
Chiang Mai en attendant mon vol de retour pour vous livrer quelques réflexions sur le voyage à vélo de près de 2 mois que je viens d'effectuer exclusivement dans la nord de la
Thailande.
2600 kms effectués sans jamais utiliser d'autre moyen de transport que le vélo sauf pour me rendre à l'aéroport. Cela peut paraitre peu mais, vu les dénivelés, pour moi, ça fait déjà pas mal.
Le sujet ayant déjà été abondamment traité, je vais en rester à des généralités qui pourront peut-être servir à d'autres pour préparer un périple en vélo dans cette région.
L'entrée en ThailandeJe suis arrivé à
Chiang Mai en avion en provenance de
Paris par Thai Airways (vol
Paris -
Bangkok puis
Bangkok -
Chiang Mai). Le forfait bagage était de 30 kgs, incluant les équipements sportifs comme le vélo. Donc pas de supplément pour le vélo. Le prix du billet AR était de 630 €.
Le parcoursJ'ai bien sur effectué la fameuse boucle de
Mae Hong Son (
Mae Hong Son loop en anglais). Tout a déjà été dit sur le sujet. Je renvoie à l'excellent compte rendu détaillé, comportant les dénivelés, d'un jeune cycliste australien :
www.cyclingabout.com/...e-mae-hong-son-loop/Cela étant dit, je n'ai pas de parcours précis à proposer. Tout est faisable. Pour préparer mes étapes (le plus souvent au jour le jour) et m'orienter, J'ai utilisé sur mon smartphone Maps Me et Osmand. L'avantage d'Osmand est qu'il affiche le détail des dénivelés du trajet choisi. On sait donc à quoi s'attendre quasiment au mètre près. Il faut bien évidemment se méfier des parcours "vélo" calculés par ces logiciels. Pour m'amuser, j'ai suivi 2 fois les parcours proposés. Une 1ere fois, je me suis retrouvé sur un sentier en pleine jungle qui ne débouchait nulle part. Ce qui m'a fait faire un détour de 40 kilomètres. Une autre fois, Maps Me et Osmand m'ont envoyé faire une trentaine de kilomètres sur une 4 voies...
Les dénivelés On rencontre régulièrement des pentes à 20%, voire plus. Pour donner un ordre de grandeur, le col du Lautaret depuis Le Clapier, c'est 8% maximum. Le col du Galibier depuis Saint Michel de Maurienne, c'est 10,5% maximum. Vu le poids de mon équipage (plus ou moins 35 kgs pour le vélo et les bagages), j'ai régulièrement posé le pied à terre pour pousser la machine parce que soit je m'épuisais à pédaler pour aller à peine plus vite qu'en marchant, soit je zigzaguais dangereusement, soit je n'y arrivais tout simplement pas.
Les routesLa
Thailande dispose d'un réseau de routes secondaires de plus en plus important. A quelques exceptions près, je n'ai emprunté que des routes goudronnées. Le revêtement de la majorité des routes que j'ai empruntées était en excellent état.
La circulation et les dangers de la route
C'est variable. Dans les zones escarpées, l'essentiel de mon voyage, les automobilistes étaient en général précautionneux avec les cyclistes. Je n'y ai été que très rarement frôlé. En revanche, en plaine ou dans les villes, c'est la loi habituelle de la jungle thaïlandaise. Il faut toujours considérer qu'en vélo, on n'a jamais la priorité. J'ai tout de même l'impression qu'au fil des années, le nombre de cyclistes sportifs thaïlandais augmentant, les automobilistes commencent à prendre l'habitude de partager la route. Mais ce n'est qu'une impression. En attendant, il faut éviter les embrouilles. Tout doit se régler par un sourire. Les thaïlandais sont susceptibles et gros consommateurs d'amphétamines. Et donc, vu le nombre d'armes en circulation, on ne sait jamais...
La météoJ'ai pédalé de janvier à début mars. Les temépratures se situaient entre 10 et 17 °C le matin pour monter à 30 °C et plus à partir de 11h/midi. D'où l'intérêt de partir au levé du jour, soit vers 7 h. Depuis fin février, d'une vingtaine de dégrès le matin, on passe à plus de 35°C l'après midi. Ce qui devient pénible. Ayant déjà pédalé en
Thaïlande, je pense qu'il est préférable d'y voyager en vélo jusqu'à mi février au plus tard.
Le ravitaillementOn trouve plus ou moins régulièrement des échoppes où acheter de l'eau et de la nourriture. Par précaution, je suis toujours parti avec 2 ou 3 litres d'eau. Les bouteilles d'eau purifiée de 1,5 litre coûtent une quinzaine de bahts, soit 30 cts d'euros. En
Thaïlande, l'eau et les glaçons servis dans les restaurants, même les gargotes, sont potables. En revanche, l'eau du robinet est à prohiber.
L'hébergement
J'ai toujours trouvé des logements en dur grace à Maps Me et Google Map (il y a la wifi partout). Je n'ai jamais réservé. Pour les amateurs, il est possible de camper dans les parcs nationaux. Quelques rares hébergeurs privés proposent également cette faculté. Quant au bivouac, qui ne fait pas parti des us et coutumes locales, je signale juste qu'il est impossible sur certaines portions en raison de la pente et la densité de la végétation qui la recouvre.
Le budgetL'hébergement a absorbé l'essentiel de mon budget. Pour une chambre double avec salle de bain, j'ai dépensé en moyenne entre 400 et 600 bahts par nuit, soit entre 11 et 18 €. Je n'ai que très rarement eu de remise parce que je voyageais seul. Donc, en voyageant à deux, on dépense la même chose. Pour les repas, un plat au restaurant coute en moyenne entre 1 et 3 €. Dans les villes comme
Chiang Mai, c'est plus cher.
Les magasins de véloIl y en a un peu partout. De quoi se dépanner. J'ai juste eu besoin d'acheter une chambre à air (130 bahts, soit 3/4 €). Pour avoir une idée du niveau de développement de la
Thailande, je précise que beaucoup de magasins vendent des vélos de route identiques à ceux qu'on trouve en Europe (cadre carbone, dérailleur shimano 105 et autres).
ConclusionLe voyage à vélo dans le nord de la
Thailande est très physique. En raison des dénivelés, voyager léger est l'idéal. Soit en laissant le plus de bagages possible à un endroit et en rayonnant autour. Ce que je n'ai hélas jamais fait. Soit carrément en mode bikepacking.