Oldplatypus, ce n'était pas spécialement contre toi. Juste pour expliquer que les coulisses des attractions touristiques sont généralement peu glorieuses...
Le
Machu Picchu est exactement dans le même esprit, ce ne sont pas les sites qui sont mauvais mais leur gestion et la manière de les vendre.
Willemspie, moi aussi j'y suis passé en venant de Tinqui et il y a 3 ans, c'était seulement la première année de grosse exploitation touristique et pourtant quand les touristes arrivent le choc est grand ! Tu conviendras que rares sont les touristes qui vont là bas pour camper ou pour marcher 2 jours. Encore une fois ce n'est pas le lieu qui est en cause mais la manière de l'exploiter, évidemment que les paysages du coin sont jolis mais je vois pas vraiment d'autre manière que des randos ou treks sur plusieurs jours pour visiter correctement cette zone...
Jerome72 : désolé de pourrir ton post :D
Je trouve que le cas de Viñicunca est extrêmement intéressant, c'est l'histoire de la naissance d'un gros spot touristique avec toutes les problématiques du tourisme au
Pérou :
Ce n'est pas un site "ancien" abîmé par le développement touristique progressif comme le
Machu picchu ou les Uros. On aurait dit que Viñicunca était comme sortie de terre en un an, quelques agences ont commencé à emmener quelques touristes, puis les réseaux sociaux firent le reste, bien avant que le site ne trouve sa place dans les guides de voyage et les programmes des grandes agences de voyage il était déjà proposé dans toutes les rues de
Cusco par tous les opérateurs bas de gamme. Ce site est bien la preuve que ce sont les demandes des touristes qui créent l'offre !
Cet endroit regroupe un peu toutes les contradictions du tourisme... Vouloir absolument voir un endroit "instagrammable", un trophée typique de liste de site "à faire" bien que totalement inintéressant. Vouloir se rendre à plus de 5000 m sans s'être préparé au préalable mais surtout sans efforts grâce aux bus et aux chevaux... Vouloir faire tout ça en un jour, car on n'a pas le temps... c'est toujours le choc frontal entre des touristes occidentaux venant d'une société où chaque minute compte et un pays où les notions d'espace et de temps sont totalement différentes !
Le coût extrêmement bas de l'excursion est révélateur des problématiques d'exploitation qu'on retrouve dans toutes ces agences et opérateurs ayant pignon sur rue à
Cusco,
Puno ou
Arequipa. Faites un calcule rapide avec ce montant essayez de payer les frais de l'agence, les impôts, les frais de l'excursion, le vendeur, de chargé d'opération, le chauffeur, le guide...
Les dangers qu'on fait courir aux touristes en voulant s'affranchir de la nature et de la géographie sont ceux qu'on retrouve à une autre échelle dans beaucoup de pays... encore une fois c'est la même absurdité de ce type de tourisme qui veux vous emmener sans expérience au sommet de l'
Everest ou en une semaine sans acclimatation au sommet du Kilimanjaro qui vous emmènera sans acclimatation, mal encadré avec des chauffeurs fatigués prendre un selfie à Viñicunca...
Enfin on trouve à Viñicunca les problématiques sociales que j'ai évoquées dans mon message précédant, les communautés andines locales veulent tirer leur épingle du jeu comme partout au
Pérou, difficile de leur en vouloir dans un pays où ils sont totalement laissé pour compte et ne touchent pas un centime du développement touristique. Le développement économique trop rapide, disproportionné et informel provoque des violents conflits sociaux qui étaient prévisibles. De plus comme cette économie est en grande partie informelle et que les autorités péruviennes sont incapables d'encadrer correctement le développement touristique, des mafias locales et la corruption s'installent afin de contrôler les bénéfices du tourisme...
Pour le cas similaire des habitants des vallées de
Machu Picchu, voir l'article traduit en français et paru dans courrier international : les oubliés de
Machu Picchu. On assiste exactement à la même histoire à Viñicunca mais à une vitesse extrêmement rapide !
Thomas