InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver MapandFork · 18 février 2016 à 15:32 · 27 photos 12 messages · 5 participants · 6 369 affichages | | | 18 février 2016 à 15:32 InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 1 de 12 · 6 319 affichages · Partager Interrail en Scandinavie: 1ère étape Copenhague
Après l'interrail Grèce+Balkans de l'été 2013, nous sommes prêts pour un nouveau voyage de 5000 km en train à travers 11 destinations et 4 pays : Danemark, Suède, Norvège et Finlande pour découvrir la Scandinavie en plein hiver. Ce voyage que nous avons surnommé Scandirail16 commence à l’aube d’un des premiers jours de la nouvelle année avec la première étape d’une série: Copenhague. Le premier jour de voyage s’annonce long : 12 heures et 4 trains si tout va bien et que nous ne ratons aucune correspondance (pour certaines nous avons seulement 5 minutes). Partis de Strasbourg, après quelques minutes nous sommes déjà outre-Rhin et le français n’est plus qu’un souvenir. Notre premier changement aura lieu à Offenburg, petite ville du Baden-Württemberg. Etant pile à l’heure, nous pouvons prendre notre correspondance pour Mannheim sans nous presser, aidés entre autres par le fait qu’en Allemagne les quais de départ des trains sont fixes et donc connus d’avance. Avant même d’avoir le temps de nous installer, le contrôleur de la Deutsche Bahn est déjà là pour nous accueillir, en allemand et semble perplexe lorsque nous lui répondons en anglais (qu’il ne semble pas comprendre). Heureusement l’un de nous se débrouille en allemand et nous réussissons à passer la barrière linguistique. Il est à peine plus de 7 heures et, après une courte nuit, nous commençons à nous endormir quand nous arrivons à Mannheim. Là aussi nous avons peu de temps pour changer de train mais, grâce à la précision allemande, nous pouvons prendre notre correspondance sans devoir courir.
Une fois dans le train pour Hambourg, où nous attend notre dernier train de la journée, nous pouvons nous relaxer, rattraper un peu de sommeil et boire un cappuccino bien chaud en admirant par la fenêtre les paysages enneigés qui défilent. Vers midi, nous arrivons dans la deuxième ville la plus peuplée d’ Allemagne alors qu’une tempête de neige s’abat sur la ville et nous ressentons alors le choc thermique. Cette fois nous avons un peu de temps avant notre correspondance pour Copenhague et profitons de la gare qui ressemble à un centre commercial pour avaler quelque chose de chaud. Il est à peine plus de 13 heures quand notre dernier train arrive, avec une dizaine de minutes de retard (juste pour démentir la précision allemande citée plus haut), avant que nous ne nous transformions en glaçons. Mais ce retard est vite pardonné par la surprise que nous réserve le premier jour de notre InterRail. Arrivés à Puttgarden, une petite gare du nord de l’ Allemagne, notre train s’arrête et on nous annonce une attente de vingt minutes avant de pouvoir... embarquer sur le ferry qui nous emmènera au Danemark.
Embarquer sur un bateau tout en restant confortablement assis dans le train, ça n’arrive pas tous les jours ! Pour des raisons de sécurité nous ne pouvons rester dans le train, qui est maintenant dans la cale, tous les passagers sont donc invités à descendre du train pour se rendre dans le bateau. La traversée dure environ 45 minutes et nos compagnons de voyage en profitent pour grignoter un en-cas et dévaliser les différents duty-free. Nous montons sur le pont et affrontons le vent glacial pour prendre des photos du coucher de soleil sur la mer quand le commandant nous annonce l’arrivée imminente et nous invite à retourner dans le train. Nous arrivons dans la capitale danoise peu avant 19h et déposons nos bagages à l’hôtel, à deux pas de la gare avant de sortir pour un dîner en ville. Nous passons devant le Parc Tivoli, nous longeons Stroget, la rue du shopping au centre-ville et peu après la place Kongens Nytorv nous entrons dans la cour intérieure d’une bâtisse élégante qui doit être fort agréable les soirées d’été. Nous entrons chez Banksia, dans une ambiance hygge comme on dit ici (comprenez relax, avec des bougies, une lumière tamisée et une ambiance chaleureuse) où le chef australien nous invite à découvrir la cuisine et les vins de son pays. Ayant déjà testé les spécialités danoises il y a quelques mois, nous tentons un voyage en Océanie, entre kangourou et soupe de crocodile, le tout très raffiné et délicat.
Rassasiés et réchauffés après cette première longue journée de voyage hivernal vers la Scandinavie, nous rentrons à l’hôtel pour profiter d’un sommeil réparateur avant de poursuivre notre périple en direction de Göteborg, en Suède. | | À: MapandFork · 19 février 2016 à 15:40 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 2 de 12 · 6 163 affichages · Partager Bonjour, sympa ce blog, je suppose qu'on aura droit à la deuxième étape bientôt ? J'ai bien regardé un peu le blog, mais en feuilleton c'est gai aussi. Je connais bien la Norvège, pour y avoir passé le mois de juillet 2015 en voiture de location, et je projette la Suède. J'aime aussi les trains. Alors je regarde à la fois pour des souvenirs et pour des idées. Merci de partager. Virginie | | À: Vigounir · 19 février 2016 à 19:22 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 3 de 12 · 6 152 affichages · Partager Bonjour Virginie, merci pour votre message. La 2ème étape va arriver très bientôt avec des aventures et dégustations à Göteborg. A' suivre! | | À: MapandFork · 19 février 2016 à 20:00 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 4 de 12 · 6 150 affichages · Partager
Après Copenhague, notre ScandiRail16 continue, direction la Suède. La capitale danoise est recouverte d’un manteau de neige quand nous nous réveillons. Nous nous rendons à la gare et, ayant bien vérifié les horaires sur des sites fiables comme celui d’Interrail, nous sommes surpris de ne pas trouver notre train sur le tableau des départs. Au guichet on nous dit de prendre un train pour l’aéroport, où nous en trouverons un autre pour la Suède.
Le train pour Göteborg est particulièrement confortable, on peut y accrocher nos vestes sur des cintres et la connexion à internet et gratuite. Après un peu plus de trois heures à admirer le paysage toujours plus nordique, nous sommes étonnés de ne plus voir de neige. Nous pensions qu’après l’ Allemagne elle ne nous aurait plus quittés. Le froid, lui, ne manque pas à l’appel : il fait -10°C mais étant bien équipés nous ne le sentons pas. La place de la gare est vide, la ville semble déserte.Nous traversons le centre commercial juste en face et nous nous retrouvons entourés par la foule qui se promène, joue aux échecs, fait du shopping ou mange dans un des nombreux cafés. Nous nous rendons alors compte qu’au nord de l’Europe la vie qui ailleurs a lieu à l’extérieur s’est transposée dans des espaces couverts et chauffés, que nous retrouverons tout au long de notre voyage. Nous essayons de profiter de l’après-midi avant qu’il ne soit trop tard et visitons le Musée de la ville (StadsMuseum), qui se situe le long du canal, pas loin de la gare.
Nous y passons trois heures, à découvrir l’histoire des vikings et de Göteborg avec un voyage dans le temps de la préhistoire au XIXe siècle et restons ébahis devant l’énorme et unique navire viking exposé au public en Suède. Le deuxième jour nous parcourons Kungsportavenyn, une des rues les plus importantes de la ville et arrivons au marché couvert de Saluhallen. Le bâtiment, construit il y a plus d’un siècle, abrite des dizaines de stands alimentaires pour tous les goûts, du salami de renne aux pâtisseries appétissantes, en passant par mille variétés de pains différents.
Sortis du marché, nous restons dans les environs pour explorer le quartier et toutes ses boutiques, dont un passage particulièrement charmant : le Victoriapassagen. Nous poursuivons la rue Magasinsgatan, le secteur hipster et ses magasins de design et décoration. Nous arrivons au canal gelé et observons les mouettes, imperturbables, quand nous apercevons ce qui nous semble être une église. En entrant, nous réalisons qu’il s’agit de la Feskekorka, soit l’église du poisson, un marché au poisson en forme d’église gothique, construit en 1874.
Juste au-dessus des étals de poisson se trouve un restaurant dont la spécialité est le poisson (évidemment) où nous faisons une pause et nous réchauffons avec une délicieuse soupe chaude. Gabriel, le restaurateur, n’a qu’à descendre la dizaine de marches qui le sépare du marché pour se fournir en poisson et adapte son menu aux arrivages du jour, gage de qualité et de fraîcheur.
Après avoir repris des forces, nous traversons le canal en direction du quartier Haga. L’église Hagakyrkan nous apparaît sur la gauche, illuminée par le soleil, et après quelques minutes nous arrivons sur Haga Nygata, la rue piétonne qui accède à l’un des quartiers les plus anciens de la ville, avec ses maisons en bois, ses bougies aux fenêtres et à l’entrée des boutiques et cafés.
C’est justement dans un des premiers cafés de la rue, Husaren, que nous nous arrêtons, tentés par les énormes brioches à la cannelle exposées en vitrine. On les appelle Hagabullenet ce sont certainement les plus grandes de Suède mais aussi d’Europe.
Nous profitons de l’énergie fournie par le sucre pour poursuivre notre visite par ce qui semble un exploit par ces températures (-10°). Nous montons les 200 marches qui mènent à la tour Skansen Kronan et sommes récompensés par la vue magnifique sur toute la ville. Avec ses 23 canons, la tour fut inaugurée en 1698 mais ne fut jamais utilisée en temps de guerre. De retour sur Haga Nygata nous décidons de visiter l’église Oscar Fredrik indiquée non loin de là par notre carte. Après quelques minutes nous arrivons sur Linnégatan, avec ses façades élégantes du début du siècle.
Nous montons sur la petite colline où est érigée l’église et c’est à ce moment que les flocons commencent à tomber, comme pour ajouter une touche de charme aux photos de la magnifique église de style néo-gothique.
Notre étape à Göteborg se termine sur le canal, où nous arrivons à bord d’un vieux tram bleu, pour une promenade au clair de lune. Pour le repas, nous nous arrêtons chez Barabicu, un bar-restaurant qui propose des cocktails et des viandes et poissons cuits au barbecue. Nous sommes saisis par l’inventivité du chef, sa purée aux carottes et gingembre, sa salade de papaye à la coriandre et l’anglais impeccable de tous les serveurs, ce qui se révélera être une constante durant tout notre voyage en Scandinavie. Bon plan : Avec la City Card de Goteborg, vous pouvez entrer gratuitement dans tous les musées et les attractions principales de la ville et vous déplacer en bus et tram. | | À: MapandFork · 19 février 2016 à 21:00 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 5 de 12 · 6 144 affichages · Partager Chouette cette deuxième étape. J'aime bien votre façon de voyager, un peu au hasard dans les villes, et cet intérêt pour la gastronomie. En fait je fais comme vous, mais pas par -10, et souvent en voiture de location, que j'abandonne dans un parking pour parcourir les villes... J'attends la suite avec impatience | | À: Vigounir · 29 février 2016 à 11:03 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 6 de 12 · 6 026 affichages · Partager Après un premier avant-gout de Suède, notre ScandiRail16à la découverte de la Scandinavie en plein hiver se poursuit pour son 4ème jour en direction de la Norvège. Il fait encore sombre à 9 heures lorsque nous quittons Göteborg et sa gare toute illuminée pour monter sur le train en direction d' Oslo, à 300 km plus au nord. Nous prenons place dans un train régional suédois, qui a tous les avantages d’un TGV (wifi gratuit et position GPS en temps réel). Après environ deux heures, nous descendons à Karlstad, non loin de la frontière norvégienne où, après une heure de pause pour grignoter quelque chose, nous reprenons le train pour Oslo. Sur ce dernier, en plus du wifi nous trouvons thé, café, petits muffins et pour couronner le tout, des paysages enchantés se mettent à défiler sous nos yeux, à base de sapins enneigés et maisons rouges en bois.
Nous arrivons dans la capitale norvégienne en fin d’après-midi et, après Göteborg, les 10° en dessous de zéro ne nous font plus peur. Nous nous promenons aux environs de la place de la gare qui grouille de monde, entre habitants et voyageurs. Nous suivons les illuminations de la ville, qui rappellent noël mais restent installées tout l’hiver ici quand nous nous retrouvons nez à nez avec la statue d’un lion sur le trottoir. Nous nous laissons tenter par le menu du restaurant Statholderens Mat & Vinkjelleret ses plats associant les meilleurs ingrédients scandinaves aux épices et fruits exotiques. De la mangue qui accompagne le saumon norvégien à la purée d’ail qui exalte la viande de renne, sans parler du dessert à la réglisse et framboise, nous sommes conquis par l’inventivité duchef Bent Stiansen. Celui qui s’avère être une star des fourneaux ici en Norvège est également le premier chef norvégien à avoir obtenu le Bocuse d’Or. Après une nuit régénérante, nous nous lançons à l’assaut du centre historique de la ville. Nous parcourons Karl Johans gate, rue centrale où abondent les boutiques et siège du Parlement.Nous nous dirigeons vers le Palais Royal qui apparaît au loin, rencontrant sur notre route une profusion de statues honorant des artistes norvégiens, l’université et des musées à chaque coin de rue.
Il y en a pour tous les goûts à Oslo: entre deux bâtisses historiques nous nous retrouvons sur une patinoire ouverte au milieu d’un parc qui diffuse de la musique disco, invitant les passants à y faire une pause, avec ou sans patins. Nous atteignons la colline dominée par le Palais Royal, où les familles font de la luge et à l’heure du déjeuner nous nous dirigeons vers le tram pour découvrir un autre quartier.
Nous descendons à Grünerløkka, attirés par les graffitis colorés et les boutiques originales. Nous traversons le fleuve Akerselva et nous arrêtons à la Mathallen: une halle d’une trentaine de stands, boutiques, restaurants et bars où l’on peut acheter ou déguster les spécialités locales, des produits bio mais aussi d’importation.
Attirés par tout ce choix, nous prenons place et dégustons des sashimis de saumon norvégien et autres tapas, accompagnés de flatbrød et d’une bouteille d’eau estampillée Eau d’Oslo. Nous découvrons alors que dans les cafés et restaurants scandinaves il n’y a jamais d’eau en bouteille, uniquement du robinet – plate ou gazeuse selon les goûts – car elle est considérée comme l’une des plus pures au monde. Après une matinée à l’extérieur, nous passons notre après-midi au chaud à la Galerie Nationale pour y admirer la plus grande exposition d’art norvégien et étranger qu’ Oslo puisse offrir. Nous passons de peintures d’artistes norvégiens aux statues de l’antiquités, non sans nous arrêter devant l’oeuvre la plus photographiée: le Cri d’Edvard Munch qui de près fait un certain effet. Il est à peine plus de de 17 heures quand nous sortons de la Galerie Nationale et il fait déjà nuit. Nous passons devant la splendide cathédrale et rejoignons le port pour découvrir de près l’Opera, un édifice moderne et original au toit pentu sur lequel on peut monter pour admirer la vue sur le fjord. Pour notre dernier jour à Oslo, nous retrouvons la capitale transformée par la neige qui recouvre les parcs, les rues, les statues et rend difficile la distinction entre routes et trottoirs. Malgré l’épaisse couche de neige, la ville ne s’arrête pas et les trams continuent de circuler normalement. Bien équipés pour ce type de situation, nous en profitons pour rejoindre l’attraction principale de la ville: le parc Frogner (appelé aussi parc Vigeland).
Avec plus d’un million de visiteurs par an, le plus grand parc d’ Oslo est ouvert toute l’année et abrite plus de 200 sculptures de Gustav Vigeland, des plus originales comme l’enfant qui fait un caprice à l’imposant Monolithe, une colonne de 17 mètres de haut composée de 121 figures érigée au milieu du parc. Nous décidons de faire une partie du chemin du retour à pied pour admirer les maisons enneigées, illuminées par les bougies devant les fenêtres. Alors que nous prenons des photos et profitons de cette atmosphère, la montre nous rappelle notre rendez-vous avec le train.Nous nous promenons au milieu de ces œuvres d’art curieuses et amusantes dans l’atmosphère aussi feutrée qu’euphorisante provoquée par la neige. Nous explorons le parc pendant que les enfants font de la luge et les plus grands du ski de fond, à quelques minutes du centre, comme au milieu d’une station de ski en pleine ville. Nous grimpons sur le premier tram pour la gare et saluons Oslo enneigée, prêts pour la prochaine étape de notre InterRail scandinave: Trondheim, à 500 km plus au nord. | | À: MapandFork · 13 mars 2016 à 17:10 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 7 de 12 · 5 934 affichages · Partager
Après Copenhague, Göteborg et Oslo, notre InterRail continue, toujours vers le nord, en plein cœur de la Norvège. Nous montons dans le train de nuit norvégien à la gare d’ Oslo et nous endormons rapidement sur les couchettes confortables, pour nous réveiller 500 km plus au nord, à Trondheim, troisième ville du pays.
L’ancienne Nidaros, fondée au Moyen-âge sur les rives du fleuve Nidelva nous surprend par sa douceur: à peine -10°C alors qu’il y faisait -30°C quelques jours plus tôt. Nous en profitons pour explorer le centre historique de la ville. Nous longeons le fleuve et ses anciens hangars aux façades colorées et nous traversons Bakklandet, la vieille ville et ses maisons pittoresques quand nous sommes interpellés par un objet assez particulier. Le Sykkelheisen Trampe est le premier « ascenseur à vélos » qui permet aux usagers habitant en haut de la colline de grimper la côte (plutôt raide) sans effort.
Entre les rues pavées et les panneaux amusants invitant les habitants à prendre le vélo sans se presser nous voici arrivés sur le vieux pont, d’où nous admirons le panorama et les hangars colorés se reflétant dans le fleuve. C’est le moment que choisit le soleil pour faire son apparition. Nous faisons le plein car à ces latitudes le soleil se fait rare et nous ne savons pas quand nous le reverrons.
En poursuivant vers le centre nous entrons dans l’église Notre Dame (Var Frue Kirk), ouverte à tous pour une prière, un toit, une boisson chaude ou un peu de compagnie offerte par les bénévoles.
Nous traversons la grande place, décorée et illuminée comme à Noël, et tandis que le clocher sonne les douze coups de midi nous nous dirigeons vers la Mathall, une halle qui fait office à la fois d’épicerie et de restaurant et réunit les producteurs de la région, permettant à tous d’avoir une vitrine.
Parmi eux, Gulating qui propose un éventail d’environ 400 bières différentes, certainement l’une des plus grandes boutiques de bières de tout le pays. Le propriétaire nous raconte que le nom Gulating vient d’une loi du Moyen-âge qui imposait aux paysans en ayant la possibilité de produire de la bière, sans quoi l’Eglise leur aurait pris leurs terre et les auraient expulsés. Ainsi gouverneurs et prélats faisaient le tour du pays et goûtaient les différentes bières, dont la production devait attendre le poids des époux de la famille.
La variété de produits locaux de la Mathall nous aide à comprendre d’où Trondheim tire son surnom de capitale norvégienne de la gastronomie. De nombreux festivals, brasseries artisanales et la volonté de promouvoir l’alimentation locale font le reste.
La ville accueille également un festival de la gastronomie qui attire chaque année plus de 150.000 personnes, entre visiteurs et producteurs locaux. Le festival, qui ouvrira sa 11° édition en 2016 voit la participation des brasseurs de la région du Trondelag et de toute la Norvège.
Nous optons pour un déjeuner à base de spécialités de la région, pain et beurre locaux, saumon fumé et salami de renne, sans oublier le fromage accompagné de tyttebærsyltetøy (confiture d’airelles rouges, une baie qui pousse dans toute la Scandinavie et agrémente viandes, fromages et différentes boissons chaudes ou froides).
Nous regagnons le port gelé égayé d’oeuvres d’art moderne et avant qu’il ne fasse nuit nous montons à l’Astrum Sky Bar pour admirer les couleur du ciel sur le fjord, qui varie entre rose et orange au fil de la journée, comme dans un état de pérenne lever-coucher de soleil.
Le soir venu, nous retournons sur les rives du fleuve et dînons chez Søstrene Karlsen, qui se révèle être un très bon choix, surtout après avoir découvert que le chef a récemment gagné un prix pour sa cuisine.
RØROSLe lendemain nous partons explorer la région et traversons en train fleuves gelés et forêts de sapins enneigés parsemées de maisonnettes rouges, pour descendre deux heures plus tard à Røros, un village pittoresque un peu plus au sud, inscrit depuis 1980 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Notre visite se fait sur fond de maisons rouges et jaunes en bois, aux toits parfois couverts d’herbe et toujours de neige. Nous étant déplacés à l’intérieur du pays, nous nous attendions à des températures beaucoup plus rudes mais le thermomètre reste sur -10°C, on ne s’en plaint pas.
L’histoire du village est étroitement liée à celle de la mine de cuivre, ouverte au milieu du XVII° siècle. L’activité minière a pris fin dans les années ’70 mais les maisons sont restées comme autrefois car classées comme « patrimoine culturel ».
Un Smørbrød (toast typique que les norvégiens mangent à midi) et un jus de Tyttebær au coin du feu chez Kaffestuggu, un café chaleureux fréquenté par les habitants du village, avant de traverser le village en spark, un engin à mi-chemin entre la luge et la trottinette, en nous arrêtant de temps en temps pour prendre des photos de jolis coins.
Parmi eux la vitrine d’un atelier de céramiques aux mille couleurs, ou celle d’une pâtisserie appétissante, en passant par une boutique de produits locaux, Delikatesser, où l’on peut acheter ou déguster du salami de renne et autres spécialités du terroir.
Nous apprenons alors qu’à une centaine de mètres de là se trouve une laiterie dont le beurre a été élu « meilleur beurre de Norvège » (note de Fork: ce qui n’est pas peu dire! Jamais on ne m’a vue tartiner du beurre sur du pain mais en Scandinavie c’était un geste quotidien). Intrigués, nous nous y rendons pour voir si nous pouvons le goûter et nous faire une opinion. En plus du beurre, la laiterie Rørosmeieriet produit du Tjukkmjølk (lait épais) et du Skjørost, un fromage frais à texture granuleuse, à tartiner ou à utiliser en cuisine et pâtisserie. Soucieux de la qualité de leurs produits, ils ne pressent pas leur beurre avec une machine pour fermer le couvercle de l’emballage mais entièrement à la main.
Nous montons ensuite sur la colline du village, en passant devant l’église blanche construite à l’âge d’or de l’extraction de cuivre et visitons le musée dédié à l’histoire de la mine de Røros.
sec-pic-DSC_2666Avant de reprendre le chemin de la gare pour retourner à Trondheim, nous nous arrêtons chez Berkel og Bar, géré par le célèbre chef norvégien Mikael Forselius, star de la télé et auteur de divers livres de recettes pour faire le plein de saveurs que la région a à offrir.
LE TRAM LE PLUS AU NORD DU MONDE
Après avoir visité la Cathédrale la plus au nord du monde, pour notre dernier jour à Trondheim nous prenons le tram le plus au nord du monde qui nous emmène au gré d’un parcours panoramique de plusieurs kilomètres au terminus Lian et son lac gelé.
Au-dessus du lac se dresse un édifice aux vitres panoramiques orné d’un drapeau norvégien. L’inscription à l’entrée “Kortreist mat i godt selskap” (nourriture locale en bonne compagnie) est de bonne augure. Une fois à l’intérieur la vue sur le lac, les montagnes environnantes et la mer au loin avec la lumière du coucher de soleil nous décide à nous arrêter pour profiter du spectacle.
Le restaurant propose un buffet, entièrement local et fait maison composé d’une délicieuse soupe aux légumes, de pain, fromage, saumon et confitures, sans oublier le Brunost, un fromage brun à base de lait de vache et chèvre, cuit jusqu’à ce qu’il obtienne une saveur caramélisée.
sec-pic-DSC_2765Une fois les batteries rechargées, nous reprenons le tram pour le centre et nous dirigeons vers la Cathédrale Nidaros. Habitués aux petites maisons en bois qui caractérisent le paysage norvégien, nous sommes surpris par cette imposante cathédrale gothique, l’unique en Norvège et la plus au nord du monde. Construite il y a mille ans sur la tombe de St Olav II Haraldsson, le saint patron de la Norvège, c’est une destination de pèlerinage depuis le moyen-âge.
Le soir nous attend un autre long voyage vers le nord et le cercle polaire arctique. Nous retraversons le pont et nous arrêtons pour dîner chez Baklandet Skydsstation. Dans une bâtisse du XVIII° siècle qui ressemble plus à une accueillante maison familiale qu’à un restaurant, avec ses broderies et ses jeux de société, nous mangeons un délicieux saumon accompagné de jus de Tyttebær (airelles rouges).
Les yeux plein d’étoiles et les papilles conquises par les saveurs locales, nous nous dirigeons vers la gare où nous attend notre train de nuit.
Notre ScandiRail16 continue vers le cercle polaire arctique, prochaine étape: Bodø. | | À: MapandFork · 14 mars 2016 à 18:11 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 8 de 12 · 5 911 affichages · Partager Génial, vivement la suite... | | À: An5 · 24 mars 2016 à 18:19 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 9 de 12 · 5 871 affichages · Partager
Après avoir admiré les beautés de Trondheim et le centre de la Norvège, quand le compteur nous indique 2000 km, le moment est venu de continuer notre route encore plus au nord, vers le cercle polaire arctique. Nous sommes réveillés par la voix du contrôleur alors qu’à travers la fenêtre défilent des paysages de montagnes enneigées sous un ciel rose. Il est environ 9 heures du matin quand nous arrivons à Bod ø, même si le peu de luminosité nous donne l’impression d’être à l’aube. Là encore, les -10°C ne nous effraient pas: à ces latitudes nous nous attendions à pire, mais nous serons vite comblés. Nous explorons à pied le centre de cette ville qui compte environ 50.000 habitants et restons béats quand s’ouvre à nous la vue sur le fjord enneigé. Nous montons au dernier étage du Scandic Havet pour profiter de la vue sur la ville, le port et le fjord et c’est à ce moment précis que le soleil a décidé d’apparaître timidement quelques minutes avant de retourner derrière les montagnes. La magie du lieu est accentuée par l’excitation palpable du personnel de l’hôtel. « C’est la première fois qu’on le voit depuis deux mois » nous disent-ils, ce qui explique leur émotion. Nous fêtons l’événement avec des Solboller, des beignets ronds fourrés à la crème pâtissière qui célèbrent le retour du soleil dans le nord de la Norvège avant de nous rendre sur le port. En prévision du voyage qui nous attend et sachant que la nuit tombe tôt à cette latitude, nous décidons de dîner à l’heure locale pour pouvoir partir de bonne heure le lendemain.
Nous retournons au dernier étage de la tour d’où nous avions vu le soleil se lever sur les montagnes pour dîner au bar restaurant Roast, avec pour décor une vue panoramique sur la ville. Nous goûtons la spécialité du chef: le plateau de viande grillée, un plat de poisson local et ses choux de Bruxelles croquants, sans oublier la touche sucrée, le tout en bonne compagnie. En effet, nous rencontrons pendant la soirée un couple franco-norvégien qui nous raconte desanecdotes amusantes sur les différences culturelles entre nos pays et nous invite à la plus grande prudence sur la route, régulièrement traversée par des élans. Le lendemain nous nous levons tôt et prenons la route pour Narvik, à 300km plus au nord. En temps normal le trajet dure 5 heures. La vitesse est limitée à 80km/h mais étant donné le verglas nous ne nous pressons pas. Les montagnes enneigées colorées de rose qui se jettent dans l’eau glaciale des fjords nous fournissent une excuse supplémentaire pour faire quelques pauses dans ces décors de rêve.
Le trajet inclut également une traversée du fjord en bateau entre Bognes et Skarberget, avec un départ toutes les deux heures. Etant partis bien en avance pour pouvoir rouler calmement sans rater le ferry, nous embarquons à la toute dernière minute et profitons là encore des paysages féeriques pendant la demi-heure que dure la traversée et d’une vue sur les îles Lofoten. A nouveau sur la terre ferme, nous poursuivons notre route sur la E6 jusqu’à Narvik, la deuxième ville de la région et mettons enfin pied dans le cercle polaire arctique. Après avoir posé les valises, nous rechargeons nos batteries avant de partir à la chasse aux aurores boréales. Plus on monte vers le nord et plus les chances de voir ce phénomène particulier sont grandes mais il faut également compter sur de bonnes conditions météo et beaucoup de chance. Ce soir les conditions sont réunies, nous croisons les doigts pour que la chance soit de notre côté. A la nuit tombée, nous nous éloignons de la ville et cherchons des lieux à l’abri de la lumière artificielle. Quand nous levons les yeux nous ne pouvons retenir une exclamation de surprise: même pendant les nuits d’été les plus dégagées, nous n’avions jamais vu autant d’étoiles briller. Puis nous voyons cette lumière verte, hésitante, comme un mirage ou une illusion, qui apparaît et disparaît comme dans une danse. Nous restons ébahis devant ce spectacle de la nature avant de l’immortaliser grâce aux conseils précieux de Pal, le photographe qui nous accompagne.
Le lendemain, après un petit-déjeuner « nocturne » (il faudra encore attendre quelques jours ici avant que le soleil ne revienne), nous montons sur les hauteurs de Narvik où petits et grands profitent du weekend pour skier. La « gondole » (télésiège) pour monter sur le Narvikfjellet, point de vue panoramique sur la ville est encore fermée à cette période de l’année mais nous faisons tout de même une promenade aux alentours pour faire le plein dette atmosphère et voir le ciel se colorer de rouge avant de poursuivre notre route. Nous saluons Narvik et la Norvège et reprenons les valises pour continuer notre InterRail en train vers l’étape suivante: Abisko et la Laponie suédoise | | À: MapandFork · 8 avril 2016 à 10:17 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 10 de 12 · 5 779 affichages · Partager ScandiRail16: Abisko, au coeur de la Laponie suédoise
Au douzième jour de notre voyage, nous quittons Narvik et le nord de la Norvège pour continuer l’aventure en Laponie suédoise. Nous montons sur la colline, ce qui n’est pas mince affaire avec le verglas et les valises, et rejoignons la petite gare qui marque le début du réseau ferroviaire pour la Suède, à quelques kilomètres de là. Il est à peine plus de quinze heures mais à cette latitude (68° Nord, la plus haute de tout le ScandiRail16) et à cette période de l’année il fait déjà presque nuit. L’absence de lumière de l’autre côté de la fenêtre laisse place à l’imagination alors que le train file dans le cercle polaire arctique. Après un peu plus d’une heure, le contrôleur annonce notre destination: Abisko turiststation. Nous nous couvrons autant que possible et descendons du train. Le train reparti, nous nous retrouvons au milieu de la neige avec un petit groupe d’aventuriers qui comme nous cherche l’auberge, l’unique signe de présence humaine à des kilomètres à la ronde. Après avoir traversé l’unique route, nous apercevons des lumières au loin qui nous indiquent la direction. Nous entrons dans l'auberge/hotel, dans un ambiance chaleureuse, apaisée et accueillante. Situé en plein cœur du Parc National d’Abisko, fondé en 1909 (un des plus anciens de Suède mais aussi d’Europe), le lieu est idéal pour des activités hivernales en pleine nature et pour tenter de voir les aurores boréales. Le lendemain au réveil l’atmosphère nordique chaleureuse qui nous accompagne depuis le début de notre voyage s’intensifie. Le soleil se fait rare ici en hiver alors les bougies un peu partout, le feu qui crépite dans la cheminée et le ciel rose qui se reflète sur la neige compensent par une sensation cocooning réconfortante. Après un riche petit-déjeuner nordique pour prendre des forces une activité sportive nous attend en conditions extrêmes. Le thermomètre annonce -17°C et semble avoir découragé les éventuels participants: nous sommes les seuls courageux à nous être inscrits. Ayant tour l'équipement pour affronter le froid, nous ne nous laissons pas impressionner. Au contraire, ce défi redouble notre motivation et notre excitation. Nous faisons connaissance avec notre guide, enfilons les raquettes et partons pour une randonnée de trois heures à travers le parc national.
La promenade sera une immersion totale dans une nature sauvage, à travers les forêts de bouleaux, les lacs glacés et les montagnes enneigées avec pour seul bruit celui de nos raquettes dans la neige. Nous avons cette impression d’être complètement seuls, sans le moindre signe de vie humaine à l’horizon et nous arrêtons de temps en temps pour admirer le paysage et boire un jus d’airelles chaud de notre thérmos. Entre deux pauses, des empreintes de renards, de lièvres et d’autre faune qui peuple le parc nous rappellent que nous ne sommes pas si seuls. Nous retournons à notre refuge quand la neige commence à tomber de plus en plus et nous ravitaillons avec les spécialités culinaires de la région, tout en regardant le paysage par la fenêtre alors que la luminosité devient de moins en moins perceptible et la couche de neige toujours plus épaisse. Le temps d’écrire quelques cartes postales à envoyer d’une des boîtes aux lettres les plus au nord du monde et c’est déjà l’heure de repartir. Alors que nous nous préparions, grâce à l’écran indiquant les horaires de départ et d’arrivée des trains situé à l’intérieur de l’auberge, nous réalisons qu’il ne nous reste pas 1/2h comme nous pensions mais à peine 10 minutes. S’ensuit une course contre la montre qui commence par l’inévitable enfilage de cagoule, bonnet, écharpe, gants et tout le tralala avant de trottiner dans la neige avec nos valises jusqu’à l’unique quai de la gare pour monter dans le train qui nous emmènera vers la prochaine étape de notre InterRail scandinave: Kiruna, une autre merveille de la Laponie suédoise. | | À: MapandFork · 8 avril 2016 à 19:04 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 11 de 12 · 5 765 affichages · Partager Bonjour,
Belle ambiance hivernale, merci | | À: MapandFork · 8 avril 2016 à 21:53 Re: InterRail de 21 jours en Scandinavie en plein hiver Message 12 de 12 · 5 759 affichages · Partager Merci pour ce sympathique reportage si bien décrit. Bravo pour nous transmettre cette belle atmosphère. Au plaisir de lire la suite | Carnets similaires sur l'Europe de l'Ouest: Heure du site: 6:32 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 217 visiteurs en ligne depuis une heure! |