Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Jemaflor · 3 juin 2014 à 20:13 · 80 photos 54 messages · 20 participants · 22 222 affichages | | | 3 juin 2014 à 20:13 · Modifié le 3 juin 2014 à 22:04 Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 1 de 54 · Page 1 de 3 · 18 864 affichages · Partager D’ouest en est, du nord au sud, des bords de mer jusqu’à l’intérieur de l’île, je vous propose de sillonner quelques routes de la Jamaïque. Une balade visuelle, les photos sont en effet nombreuses tout au long de mon récit de voyage mais la « ballade » est aussi musicale... évidemment, la Jamaïque est le pays du reggae, yeah !
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Atterrissage en douceur sur le tarmac, formalités d’entrée en Jamaïque (trop longues), transfert vers l’hôtel, installation... Enfin, çà y est ! me voilà prêt pour une première promenade dans Montego Bay, une ville de l’Ouest de l’île dont le front de mer se présente comme une importante station balnéaire. Je n’ai à cet instant qu’une envie, me dégourdir les jambes après les dix heures de vol subies depuis Paris et puis surtout l’envie de commencer à découvrir les lieux. J’apprécie toujours les premières impressions de voyage, à peine débarqué, la tête est encore dans son univers familier alors que les yeux observent avec délectation le dépaysement local. La Gloucester avenue longe la côte ainsi qu’un ensemble très hétéroclite, pour ne pas dire anarchique. Des deux côtés de la voie, c’est la même vision : hôtels, boutiques, bars, restaurants... Il faut arriver au Parc de « l’ Old Hospital Garden» pour voir la mer. Des palmiers et des fleurs tropicales agrémentent de belle façon ce parfait belvédère sur l’horizon marin. En contre bas, une plage publique, fréquentée par quelques jamaïcains, forme une anse régulière. Certes, le sable blanc n’y est pas ratissé tous les jours comme celui des plages des nombreux hôtels « All Inclusive » des environs mais ce rivage très nature ne manque pas de charme.
C’est vrai que l’on imagine souvent les paysages côtiers tropicaux constamment illuminés d’un soleil généreux mais en cette fin d’après-midi, ce n’est pas vraiment le cas. Cependant ce ciel menaçant apporte un surprenant contraste et enrichie la palette de teintes, un aspect photogénique qui n’est pas pour me déplaire ! La poursuite de la balade me fait passer devant un mini parc aquatique (quelque peu désuet) puis le long d’une autre plage bordée d’un vaste terrain. Des ados l’ont transformé en terrain de foot. Un drible, une passe, une tête... les actions s’enchaînent mêlées d’ordres, de cris et de rires. Aussi bruyants soient-ils, ces footballeurs en herbe n’arrivent pas à couvrir les décibels de l’ambiance sonore des lieux. En effet, la musique est partout, les notes s’échappent des bars, des maisons... les sonos sont poussées à fond, ici on se ne préoccupe pas vraiment de savoir si cela dérange le voisinage ! De toute manière tout le monde en Jamaïque adore la musique, du reggae au dancehall ! Quant aux voitures, leur carrosserie vibre également au rythme des basses... booouumm ! et re-booumm ! Fini le rivage et les plages, la route débouche sur un grand rond-point, le trafic automobile s’intensifie, ici débute un autre aspect de la ville avec le quartier de Downtown. Un environnement urbain moins riant, qui fait hésiter à continuer la promenade, d’autant que le crépuscule approche. L’heure n’est plus idéale pour entre apercevoir cette réalité du quotidien d’une grande partie de la population de cette ville et de ses 85 000 habitants...
C’est ici, à Doctor’s cave beach, que l’aventure touristique de Montego Bay a débuté. Près de cette superbe plage de sable clair, une grotte abrite une source thermale découverte en 1906 sur la propriété d’un certain Docteur Mc Catty. Des eaux aux vertus bienfaisantes... et voilà comment ce rivage est passé du thermalisme au tourisme. La plage est réservée aux clients de l’hôtel du même nom et pour les visiteurs individuels, son accès est payant ! Bon, le gardien ce matin là était sympa, il m’a permis de jeter un œil... le temps de faire quelques photos. -- Changement de lieu et changement d’atmosphère. Nine Mile où nous arrivons est un village perdu au milieu des collines de l’intérieur de l’île. Pour y parvenir il faut emprunter une route tortueuse qui serpente de vallons en vallons et qui n’en finit pas... 300 à 400 personnes habitent ici, isolées et loin de tout, pourtant c’est dans ce bourg de la paroisse de St Ann qu’est né l’homme le plus célèbre de la Jamaïque : la reggae star mondiale Bob Marley, c’était en février 1945. Le musicien y a passé une partie de son enfance puis y est retourné régulièrement à l’âge adulte. La contemplation de ces paysages de campagne favorisait, paraît-il, son inspiration musicale en tout cas, le coin était beaucoup plus paisible que le bruyant ghetto de Trench Town où il résidait à Kingston.
Dès l’entrée du village, Marley et sa famille sont à l’honneur. Cela commence par Cedella, la propre mère de Bob, c’est elle qui a fait construite cette école pour les enfants de Nine Mile. Bien sûr, la maison où vécu Bob Marley est la principale attraction au centre du village. Certes, elle a beaucoup changé depuis... restaurée, agrandie, décorée et peinturlurée de frais aux couleurs rasta. Un lieu qui se doit de pouvoir accueillir une foule (enfin presque !) de visiteurs. Parmi les admirateurs de passage, il y a les touristes qui ont délaissé pour quelques heures les plages des hôtels du bord de mer et puis il y a les autres, les vrais fans. Ceux-là, on peut les reconnaître, l’air un peu planant et les yeux qui brillent, tant l’émotion est grande lorsqu’ils se retrouvent au milieu de l’univers du grand Bob. C’est sans doute du à l’effet décrit dans le morceau Natural Mystic : « There’s a natural mystic blowing through the air..... Il y a un vent mystique qui souffle dans l’air, si tu écoutes avec attention à cet instant tu l’entendras...» chantait Marley (1).
Du haut de la terrasse la vue s’étend sur la petite cour de la maison ainsi que sur les alentours. Drapeaux jamaïcain et rasta au vent et portrait géant, adossé au versant de la colline qui fait face, du Ras Tafari, le roi des rois, l’empereur d’ Ethiopie Haïlié Sélassié 1er, il est considéré comme le chef divin du Rastafarisme. Pauvres rastas, pauvre Bob, victime du tourisme et des meutes de fans. Rendez-vous compte, dans la maison de Marley on a même construit un bar, oui un bar où l’on sert de l’alcool... alors qu’il faut savoir que les vrais rastas ne boivent pas de boissons alcoolisées, cherchez l’erreur !
Question ambiance sonore, vous vous doutez que la musique est omniprésente chez Bob, avec du reggae, comment pourrait-il en être autrement ?
Un groupe de musiciens accueille les visiteurs, dreadlocks et rythmes reggae, on est maintenant tout à fait dans l’ambiance. Juste à côté, une pièce rassemble plusieurs trophées de la star. Disques d’or, de platine et photos de l’artiste. Les récompenses dédiées à « Legend » l’album le plus vendu sont en bonne place. Une compilation des 10 plus grands tubes de Bob Marley (and the Wailers) : « One love », « Buffalo soldier », « Could you be loved », « Exodus » et j’en passe.... Des chansons d’amour, de fraternité mais aussi des textes militants, et toujours des rythmes reggae.... à écouter en boucle ! Sur ce disque, il y a aussi le célèbre « Is this love... » (2) dans lequel Marley chante « I wanna love you, every day and every night... » dans son « single bed ». Eh bien, ce lit à une place (qu’il partageait donc), on peut le voir ! Là, on entre dans l’intimité de Marley et on se retrouve pris peu à peu dans une vraie spirale de culte de la personnalité ! Comme aussi, lors de la visite de son mausolée, Bob Marley est mort d’un cancer à seulement 36 ans, en mai 1981. Un destin brisé en pleine gloire, cela a certainement amplifié le mythe de la reggae star !
Le mausolée, un lieu de recueillement, assurément, mais pas seulement ! Regardez bien la photo ci-dessus, précisément celle du milieu où l’on voit le fameux mausolée... On aperçoit la silhouette d’un homme en partie caché derrière la végétation. A plusieurs reprises, il faisait des signes aux visiteurs présents, comme s’il avait quelque chose à proposer ? En regardant ce qu’il tenait dans ses mains, j’ai vite compris... c’était de la ganja (marijuana). La ganja fait partie des rites dans le Rastafarisme, elle est de toutes les cérémonies et de bien des soirées ! Cependant, la ganja est officiellement interdite en Jamaïque comme en témoigne cet écriteau placé à l’entrée de la maison de Marley... disons qu’ici, cette mise en garde est vraiment une vaste fumisterie ! C’est peut-être ça qui fait éclater de rire à gorge déployée l’homme sur la photo, à gauche. En fait, Captain Crazy, c’est son surnom, est un des guides des lieux, certainement le plus célèbre... justement pour son rire communicatif. Il a l’habitude de ponctuer chacune de ces phrases par une plaisanterie accompagnée d’un rire de circonstance, saccadé, grave, en un mot : inimitable !
Sur ces pierres peintes en rouge, vert et jaune, Bob Marley aimait, paraît-il, jouer de la guitare. Ce même serait là qu’il aurait composé quelques un de ses morceaux. Bon, on imagine que depuis le temps, les pierres ont été changées ! A force de voir, ici et là, les teintes rasta à grand renfort de peinture brillante, voilà que maintenant je les vois jusque dans la nature environnante. Cette fleur est rouge, les feuilles vertes et une jaune, tiens, mais ce sont les couleurs rasta... Non, non, je n’ai pas fumé !
-- Sur les routes du centre de l’île... en direction du sud.
Traverser l’île du nord au sud nécessite d’emprunter de petites routes sinueuses qui se faufilent entre les collines, de vallons en sommets. Le fond des vallées et quelques versants sont cultivés, bananiers et petits lopins de choux, entre autres cultures. Et par endroits, le long des routes on passe dans de petits hameaux isolés ou seulement devant quelques cases éparpillées. Leurs murs sont couverts de teintes chatoyantes, bleues, vertes ou roses... On comprend vite que les habitants égayent leur cadre de vie simple avec le peu de moyen dont ils disposent.
-- Dans la paroisse St Elizabeth, au pied des Nassau mountains, notre première halte est pour les YS Falls. Un nom on ne peut plus court qui paraît inversement proportionnel à l’importance de ces cascades. Drôle d’appellation ? Un nom dont l’origine proviendrait d’un mot gaélique « wyess », signifiant : enrouler... enfin peut-être, rien ne semble très sûr !
Afin d’atteindre les chutes d’eau, il faut maintenant traverser une immense et superbe propriété agricole. On prend place sur une remorque aménagée avec des bancs, le tracteur démarre. Ici, dans cette ferme on pratique principalement l’élevage, bovins et chevaux de course. Des enclos délimitent des prairies recouvertes d’herbe grasse au joli ton vert. Pour un peu, on se croirait presque dans le bocage normand, sans les pommiers... sur la gauche, le chemin de terre borde un champ de papayers puis de bananiers, nous sommes bien sous les tropiques ! Parlons à présent des cascades, l’intérêt principal du lieu.
Impressionnant est bien l’adjectif qui convient lorsqu’on découvre ces chutes d’eau étagées qui dévalent au milieu d’un environnement luxuriant, une véritable jungle. Les plus téméraires peuvent se prendre pour Jane ou Tarzan, agripper une liane (enfin une corde !) et sauter dans un des bassins situés entre deux cascades, il y a même une tyrolienne pour survoler cette tumultueuse rivière.
Bien entendu, on peut tout simplement admirer le site, les pieds au sec, un escalier et des marches suivent les cascades. Et si l’on n’a pas fait trempette au milieu des tourbillons ni sous les cataractes d’eau... on apprécie, ô combien, le plaisant bassin au bas des YS Falls, je peux en témoigner. L’eau y est bienfaisante, ni chaude ni fraîche et le cadre enchanteur. Une vue plein cadre sur les multiples cascades en fond et tout autour une végétation arborée et fleurie digne d’un des plus beaux jardins tropicaux. --
Sur la route... en direction de la Black River.
Image typique de bord de routes en Jamaïque : un petit abri et un appétissant étalage de fruits locaux, une balance traditionnelle pour la pesée et toujours de sympathiques marchandes qui vendent là leur production locale... les bananes y ont toujours une place de choix. Plus surprenant, cette jamaïcaine voulait aussi nous vendre des crevettes ! -- Ils s’appellent Margaret, Tom ou encore Philippe et la Black River est leur territoire. Non, ce ne sont pas de sympathiques habitants mais... d’impressionnants crocodiles. Ils font l’attraction de cette région sauvage et naturelle, entre marécages, mangrove, fougères géantes et roseaux.
Après avoir embarqué puis passé ce petit port, notre bateau navigue sur un véritable miroir d’eau où se reflète le ciel et quelques nuages épars puis progressivement de petites rides se forment à la surface et ondulent doucement. Sur les rivages, les arbres apparaissent ponctués de formes blanches, comme des fleurs... qui par endroit s’envolent. Ce sont bien sûr des oiseaux au plumage blanc, des aigrettes sans doute. Parmi les arbustes des berges on distingue maintenant un oiseau plus discret, un héron vert. Petite taille, plumage teinte camouflage, seules les pattes orange permettent de le repérer.
A mesure que l’on avance, le cours d’eau se fait plus étroit. Les branches des arbres composent une véritable voûte végétale et les racines aériennes des palétuviers ainsi que les lianes se prolongent et s’unissent avec leurs reflets. Il devient même difficile de différencier les reflets de la réalité, le tableau est absolument magnifique.
Et les crocodiles me direz-vous ? On y arrive ! Le pilote de notre bateau connaît parfaitement ce lieu sauvage ainsi que le territoire de quelques’ uns des 200 à 300 crocodiles qui ont élu domicile dans la Black River. Le bateau ralenti et nous approche doucement d’un de ces imposants spécimens. Un corps gris bleu qui se double d’un reflet sur l’eau et surtout quelle effrayante mâchoire aux dents acérées !
Et si ce crocodile a la bouche grande ouverte ce n’est pas pour nous impressionner ou parce qu’il a une fringale irrésistible ! Non, c’est habituel et l’animal peut rester ainsi, immobile, des heures et des heures durant... c’est leur façon de réguler leur température corporelle interne. Au passage, on peut voir qu’au milieu de cette large gueule, il n’y a pas de langue, c’est ainsi chez les crocodiles.
Au fait, j’ai oublié de vous expliquer pourquoi ce cours d’eau est appelé Black River. Le plus simple serait le fait de trouver ici des eaux sombres voire noires... ce n’est pas le cas. Les eaux de cette rivière sont parfaitement claires mais pas son lit à six mètres de profondeur environ, il est recouvert d’une vase à la teinte très foncée. --
Sur la route... en direction de Negril. Une route ? Enfin presque, plutôt une piste tellement il y a sur cet itinéraire de portions chaotiques parsemées d’ornières, de passages en terre et de flaques. Notre vaillant chauffeur nous fait part d’une de ses blagues favorites... Attention ! Après les nids de poules, il y a les « bassines » remplies d’eau, les baignoires et puis la « piscine » ! Le véhicule semble traverser le gué d’un torrent, au ralenti évidemment. Ballotté et bringuebalé en tout sens, on bénéficie d’un massage (fesses et jambes), c’est gratuit nous dit encore avec humour le conducteur ! Cela a au moins l’avantage de nous éviter de somnoler et nous permet de regarder le paysage défiler : bananiers, cocotiers, cases... et en passant dans le village de Belmont, voilà qu’on reparle de musique et de reggae. Sur le bord de la route, une maison aux couleurs reggae fait honneur à Peter Tosh, un acolyte de Bob Marley, il faisait parti de son groupe à l‘époque des Wailers. Ici repose en paix ce musicien chanteur mort assassiné à Kingston en 1987. C’est vrai qu’avec son titre « Legalize it » (3), la marijuana en l’occurrence, il avait créé la polémique à l’époque.
Suite du récit : Negril, Ocho Rios... message suivant ...
Ps : Les morceaux de reggae indiqués par un numéro entre () renvoient à une liste de liens vidéos (You Tube) pour écouter et voir ces chansons. La liste est placée à la fin du dernier volet (le 4 ème) de ce récit de voyage en Jamaïque. | | À: Jemaflor · 3 juin 2014 à 20:41 · Modifié le 11 juin 2014 à 18:54 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 2 de 54 · Page 1 de 3 · 18 723 affichages · Partager Jamaïque 2 : Negril et Ocho Rios
L’entrée dans Negril se fait par le centre ville qui se résume à un grand rond-point entouré de commerces, banques, fastfood, supermarket.... Et si l’agglomération n’abrite que 6000 habitants, Negril compte près de 200 hôtels. Vous l’avez compris Negril est la principale station touristique de la Jamaïque. Il faut reconnaître que ses 11 kilomètres de plage de sable blanc bordées d’eau turquoise, la « 7 Miles beach » est un atout indéniable. Depuis la route longeant le littoral on ne voit qu’une succession de complexes hôteliers, leurs entrées sont sécurisées avec barrières et gardes. Quant aux bâtiments, ils sont en partie masqués par une belle végétation fleurie et dominée par de hauts palmiers royaux. Côté sud, la station s’étend le long de falaises rocheuses, elles surplombent une mer d’un bleu à faire rêver. A Negril, station branchée s’il en est, « the place to be » en fin d’après-midi est assurément le Rick’s Café.
Un établissement idéalement placé sur les rochers avec une vue imprenable sur l’horizon marin, plein est, une orientation idéale pour contempler le soleil couchant. C’est vers ce café que nous nous dirigeons et nous ne sommes pas les seuls ! Des terrasses étagées bondées, une piscine, des carrés VIP, de la musique rythmée... et une atmosphère festive communicative, c’est vrai que les cocktails et la bière coulant à flot, cela aide à doper l’ambiance ! Et puis il y a le spectacle des plongeurs qui se succèdent. Certains maîtrisent parfaitement la technique et offrent quelques figures très réussies, leurs plongeons font l’admiration de tous. D’autres, les plus nombreux, sautent à la va vite, les bras moulinent, les jambes s’agitent et le splaasssssh est accompagné de gerbes lors de l’entrée dans la belle bleue. Il faut les voir ces sauteurs amateurs remontant à la surface avec leur dos (ou leur ventre, c’est selon) dont la peau arbore une teinte rouge plus foncée que celle observée après un intense coup de soleil tropical !
L’épaisse couche de nuages gris qui obscurci l’horizon nous fait vite comprendre que le soleil ne sera pas au rendez-vous pour nous offrir ses derniers rayons, il y a des jours comme ça où il fait relâche. Cela doit bien arriver... seulement une vingtaine de jours par an ! Au moins, nous auront vécu ici une fin d’après-midi presque unique ! Mais pour faire oublier très vite l’absence du spectacle côté lumières, il y a les boissons, l’ambiance et surtout la musique. Les musiciens se préparent pour le « live ». Des reggaemen, dreadlocks et tenues aux couleurs rasta et une chanteuse au micro... et « Yeah, it’s the punky reggae party... and it’s tonight... » (4) les rythmes de Bob peuvent commencer avant de laisser place à la « Reggae night » (5), comme le chantait le bon Jimmy Cliff. : «... now listen to this jam it, reggae night, we come together when the feeling's right, reggae night... »
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Sur la route... le long de la côte Nord, vers Ocho Rios.
On aimerait toujours faire rêver en décrivant les parcours d’une île des Caraïbes mais entre Montego Bay et Ocho Rios, il faut le reconnaître, les abords de la route ne sont pas particulièrement esthétiques. On ne voit pas beaucoup la mer et les paysages sont sans grand charme. Les rivages de sable blanc ont disparu du regard pour laisser place par endroits à une terre rouge.
A côté des revenus liés au tourisme, ces terres chargées de fer et d’alumine représentent une autre importante ressource pour les jamaïcains. Le pays est un gros producteur de bauxite, environ 15 millions de tonnes par an. Ainsi, certains versants des collines offrent cet aspect de mines à ciel ouvert, elles sont parcourues par de monstrueux engins de chantier. A Discovery Bay, une importante usine et un port témoignent de cette activité industrielle. Pourtant cette baie de la découverte est célèbre sur l’île, pour une autre raison. C’est en effet au bord de cet anse que Christophe Colomb a débarqué pour la première fois sur ce territoire insulaire, il y a bien longtemps, c’était en1494 !
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Quelques kilomètres avant d’atteindre la ville d’ Ocho Rios, il est un endroit à ne pas rater. Les cascades de la Dunn’s River valent vraiment que l’on y fasse une halte même si souvent elles sont envahies de touristes. C’est un hasard mais cela tombe bien, nous arrivons près des chutes en fin d’après midi, le flot des visiteurs a laissé la place au seul flot des eaux vives de la rivière qui dévalent sur 180 mètres jusqu’à la plage. L’environnement végétal est luxuriant à souhait et ces chutes se présentent comme une succession de cascades, de bassins, de tourbillons et de torrents tumultueux.
Un cadre si photogénique me donne l’envie de le valoriser encore plus en effectuant quelques réglages sur mon reflex photo : une pause lente et l’appareil posé sur une barrière en guise de trépied, cela devrait donner un bon impact visuel en créant un effet de filé au niveau des multiples cascades. En fond d’image, on aperçoit une silhouette blanche, celle d’un homme remontant à pied les chutes... L’activité est très prisée en ce lieu, la remontée du cours d’eau depuis la plage en empruntant le lit des cascades est un must. Pour cela il faut se munir de chaussures antidérapantes (possibilité d’en louer à l’entrée du site) et ensuite suivre les connaisseurs du lieu, en file indienne (lorsqu’il y a foule) ou en cherchant son passage en (presque) solitaire. Je me suis essayé au jeu de pistes... d’eau, ça glisse pas mal par endroits, le courant s’avère puissant sur les pierres, les petits bassins sont parfois assez profonds et certains cailloux sont instables ! Et si vous voulez rebrousser chemin afin de passer un peu plus à l’écart, la descente est encore plus acrobatique ! Bien entendu, un escalier à sec avec quelques petits belvédères en bois permettent de contempler les cascades sans se mouiller.
Pour le réconfort, deux possibilités sont offertes. Premièrement, une douche vraiment revigorante sous une des chutes près de la plage... le massage du crâne et des épaules est un peu brutal lorsque les trombes d’eau vous tombent sur la tête, on en a le souffle presque coupé et il est conseillé de retenir son maillot de bain, la force du débit aurait vite fait de vous transformer en nudiste ! Deuxième possibilité, le bain de mer, plus calme avec une vue imprenable sur les cascades et sur la perspective de la superbe plage. Bien sûr, on peut profiter des deux options, je ne m’en suis pas privé.
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Depuis les collines surplombant Ocho Rios, le panorama se déploie sur l’ensemble de cette station située au bord d’une large baie. Mais les photos prises de ce point de vue peuvent donner des aspects différents selon le cadrage choisi. Si l’on focalise le cliché sur le centre de la baie, on bénéficie d’une agréable composition sur plusieurs plans, au loin une mer turquoise jusqu’à la verdoyante végétation tropicale du premier plan. En revanche, si l’on élargi la vue et cadre en panoramique on se rend compte que quelques hauts immeubles enserrent cette baie... Ocho Rios, enfin Ochi pour les habitués est une importante station balnéaire où le tourisme y est roi et où les constructions ont poussé de façon anarchique. C’est ainsi !
En bord de mer, la plage de Turtle Beach est très plaisante avec son cocktail caraïbe parfaitement composé. On y savoure la baignade dans des eaux cristallines, le sable fin est d’une blancheur de rêve et les palmiers offrent de l’ombre. Une ombre au tableau tout de même, l’accès y est payant... sauf pour les clients des hôtels du rivage et de la ville.
Sur ce plan d’eau généreusement ensoleillé s’y croisent toutes sortes d’embarcations, du simple kayak de mer aux imposants bateaux de croisière qui restent bien amarrés au quai portuaire, juste en face, le contraste est saisissant ! En ville, le temps de l’escale de ces immeubles flottants, les croisiéristes flânent dans les rues. Main Street prend l’allure d’un immense marché touristique. Je dois avouer que j’ai rarement vu (enfin jamais !) autant de boutiques de souvenirs... et encore je suis loin de les avoir toutes longées ! Plusieurs centres commerciaux destinés aux visiteurs rassemblent ces commerces, Island Village, Ocean village Plaza... ainsi que des marchés plus artisanaux avec leurs dizaines (centaines !) de cahutes ou l’on propose à quelque chose près les mêmes articles : sculptures sur bois, bracelets et bonnets aux couleurs rasta et j’en passe... les tee-shirts en hommage à Bob Marley sont on ne peut plus nombreux. Mais à bien y regarder, on s’aperçoit qu’une autre célébrité est en passe de voler la vedette à Bob, principalement dans les boutiques vendant des articles de sports. « L’extraterrestre » qui est de nationalité jamaïcaine, Usain Bolt, l’homme le plus rapide du monde sur 100 mètres et détenteur de prestigieux titres olympiques voit les articles à son effigie se multiplier dans les vitrines.
Comme tous les visiteurs, j’ai flâné (un peu) dans quelques échoppes, partout les vendeurs sont accueillants (on s’en doute) et vous proposent (avec insistance) de petites dégustations d’alcools locaux... cela ne se refuse pas, d’autant qu’ils sont particulièrement agréable au palais. Un petit verre de rhum par ici, un cocktail au coco par là, puis on recommence dans la boutique d’à côté... où finalement je me suis laissé séduire par la liqueur au café des Blues Mountains, une production locale extrêmement savoureuse. Lassé de tous ces étalages ou légèrement ivre de dégustations, on peut se reposer à deux pas du centre en retrouvant le calme apaisant dans le Turtle Garden. Il y faisait bon, assis à l’ombre des superbes palmiers royaux.
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Au bord de la route... dans les environs d’ Ocho Rios.
En sortant de la ville, un joli point de vue vaut que l’on s’y arrête même s’il n’y a pas vraiment de place pour se garer ! N’est-il pas plaisant cet îlot avec sa tour et ses palmiers ? D’ailleurs, les oiseaux ne s’y trompent pas, comme cette aigrette perchée sur sa branche.
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Sur la route (encore) en direction de Port Antonio.
Au gré des pauses, ici un rivage nature, celui d’un village de pêcheurs. Tiens, à côté de ces deux palmiers on dirait une barque avec deux antennes ? En fait, ce sont des tiges qui sont utilisées pour la pêche au gros... les gros marlins précisément. Sur la gauche, on voit également des casiers, jetés en mer ils attendent les langoustes, rien que d’y penser cela me donne l’eau à la bouche.
La route qui mène à la région du Portland, au Nord Est de la Jamaïque s’avère de plus en plus belle. Tantôt elle suit et domine le panorama marin, tantôt elle traverse en serpentant une végétation plus luxuriante, verdoyante et tropicale à souhait avec cocoteraies et bananeraies. Une belle route dans tous les sens du terme, les tronçons au bitume idéalement lisses sont assez nombreux, la photo en témoigne.
Suite du récit : Port Antonio et le Blue Lagoon.... Message suivant.... | | À: Jemaflor · 3 juin 2014 à 21:04 · Modifié le 3 juin 2014 à 22:09 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 3 de 54 · Page 1 de 3 · 18 712 affichages · Partager Jamaïque 3 : Port Antonio et le Blue Lagoon
Port Antonio est la ville principale de cette paroisse (chez nous on dirait de ce département). Une ville à l’aspect bien plus authentique de la réalité jamaïcaine que les cités des stations balnéaires de la côte. Une ville et un port qui ont connu une période plus florissante à l’époque où le commerce et les exportations maritimes de bananes étaient plus prospères.
Le centre ville est plutôt bruyant et animé en cette fin de matinée. La présence de travaux de canalisations occasionne quelques embouteillages.... Passons et allons du côté du marché. Avec ses étalages de produits tropicaux et ses ménagères occupées à faire leurs courses, la vision apparaît très couleur locale. Même si l’on voudrait faire plaisir aux vendeuses qui toutes vous proposent avec gentillesse leurs marchandises, il faut faire des choix. « Please, for me »... un petit sachet du fameux poivre de la Jamaïque, ce sera un bon souvenir de ce marché typique. Voilà un poivre au parfum giroflé qui embaumera une partie de mes bagages jusqu’à mon retour de voyage... puis mes plats cuisinés ensuite, et là ce sera plus plaisant !
Parmi tous les légumes et fruits tropicaux vendus ici (dont certains nous sont bien étrangers), il y a en un que je souhaite repérer sur ces étals : l’ ackee. C’est le légume national et nous avons eu l’occasion d’en manger la veille, bien cuisiné avec de la morue selon la recette du pays. Ce légume jaune-rouge, une fois mûr laisse apparaître de gros noyaux noirs luisants, comme des yeux. L’ackee ne doit être consommé qu’à bonne maturité et bien bouilli, car avant d’être mûr il serait même toxique ! C’est sans doute pour cela qu’il n’est pas habituellement consommé dans les autres îles des Antilles. Concernant la photo de gauche où l’on voit des ackees (rouge) sur leur arbre (l’ackesia), elle n’a bien entendu pas été prise sur le marché... mais dans un parc.
A l’écart du marché (et de la foule) mais pourtant à courte distance, le front de mer permet de s’y balader en profitant de l’agréable douceur de l’air du large. N’imaginez pas une promenade aménagée pour les touristes, il s’agit d’un simple passage au bord de la baie. Entre les palmes, on aperçoit la colline de Titchfield qui ferme une partie de l’anse, c’est sur ces rochers que vivaient autrefois les familles enrichies par le commerce de la banane, rappelons que Port Antonio a été la capitale mondiale de la banane... avant que l’activité ne décline dans les années 1890. Parmi les habitations sur Titchfield, il reste quelques belles maisons de style colonial comme celle-ci, transformée de nos jours en un lodge de charme. Depuis ces hauteurs la vue est admirable sur toute la ville, la baie et sur le petit phare qui trône sur la pointe rocheuse d’en face.
Il est midi lorsque la balade citadine nous mène vers la seconde baie de la ville, celle où est situé le port. La marina est baptisée « Errol Flynn » du nom du célèbre acteur américain décédé en 1959 connu pour son tempérament de grand séducteur, il s’était laissé séduire par cette région aux magnifiques paysages. Sur les eaux calmes il y a toutes sortes de bateaux, des voiliers aux catamarans en passant par un radeau en bambou (en premier plan), ce type d’embarcation est fréquemment utilisé sur les rivières des environs.
Alors qu’un flot d’adolescents en uniforme défile le long de la marina, c’est l’heure de la sortie des classes du collège proche, je prends place sur le banc d’un kiosque. Un peu d’ombre et de repos sont les bienvenus. Juste à côté de moi, il y a une dame âgée, robe et coiffe colorées et un visage illuminé d’un regard souriant. Et comme à chaque rencontre avec un ou une jamaïcaine, c’est la même question : « Where do you come from ? ». Le fait de répondre « France » provoque à chaque fois le même effet de surprise. La population locale est plus habituée aux visiteurs d’ Amérique du Nord... quant aux français, ils ne sont pas si nombreux à parcourir la Jamaïque ! Quelques paroles échangées à propos des lieux visités, voilà qu’elle se met à me raconter sa vie... enfin une petite partie elle habite dans les environs et m’évoque son grand âge, « 84 years old ! ». Tiens, si je lui parlais d’Errol Flynn ? Mais oui, elle s’en souvient et de me confier l’avoir croisé plusieurs fois lorsqu’il séjournait à Port Antonio... mais c’était « long time ago ! ». Son visage empreint de sagesse, son sympathique sourire et sa belle coiffe apparaissent si photogénique à l’amateur de photo que je suis... que l’idée de lui demander de lui tirer le portrait me traverse l’esprit, mais non ! Pourquoi vouloir à chaque instant tout prendre en photo ? Finalement, j’en resterai à cet échange, uniquement focalisé sur la conversation... et oublierai pour une fois, de tout voir au travers de mon objectif photo !
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Sur la route... du Blue Lagoon.
Après un virage, la route suit le rivage d’une crique très abritée, la Turtle Crawle Harbour. Le paysage est ravissant mais c’est une imposante demeure blanche, éblouissante sous la forte luminosité du soleil, qui attire immanquablement le regard.
Le Château Trident à l’étonnante architecture médiévale est un lieu de villégiature pour hôte de marque. On imagine le luxe (intérieur) et le panorama (extérieur) dont on doit jouir depuis les terrasses. Parmi les privilégiés ayant séjourné dans ce château blanc, il y a les Clinton, anciens locataires de la Maison Blanche... de Whashinton !
De l’autre côté de la baie, on est toujours dans le luxe. L’ Hôtel Jamaïca Palace avec son architecture de style néoclassique a de quoi surprendre sous ces latitudes. Un décor tout en noir et blanc avec des terrasses évoquant d’immenses damiers. L’hôtel est presque désert, les sons résonnent dans l’immense hall d’entrée et la superficie des terrasses permet d’imaginer la foule de convives que peut accueillir l’endroit.
Et puis il y a la piscine, elle aussi est étonnante et unique avec sa forme dessinant la carte de la Jamaïque, ainsi en quelques brasses, il est possible de faire le tour de l’île... que la distance paraît courte dans ces eaux translucides entre Negril à l’Ouest et le Blue Lagoon à l’Est de la Jamaïque, notre prochaine étape !
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L’embarcation est légère, une sorte de pirogue quelque peu instable à mesure que nous prenons place à bord. Ce moyen de transport est vraiment idéal pour profiter pleinement du Blue Lagoon. Progresser au ras de l’eau dans ce décor paradisiaque est un vrai moment de bonheur. Imaginez un lagon protégée du large par une barrière de corail, on la devine au loin comme posée sur l’horizon entre ciel et mer. Et le reste du décor ? Enchanteur ! Un écrin de verdure luxuriante et des eaux dont la teinte bleue est déclinée en une palette infinie de nuances. La tonalité varie et scintille au gré des rayons du soleil. Un lagon dont la profondeur peut atteindre près de 60 mètres ou même beaucoup plus, chacun ici à sa version ! L’eau cristalline a une transparence telle, qu’associée à la grande profondeur elle apparaît par endroits presque verte.
Entre îlots boisés et villas... la balade se poursuit en passant devant les quelques habitations du rivage. Ici, le tourisme de masse et les hôtels n’ont pas leur place, non, le Lagon Bleu est réservé à seulement quelques privilégiés. On nous cite quelques noms parmi les chanceux propriétaires (et résidents) de ces luxueuses demeures, des vedettes comme Ian Smith ou Maria Carey... la famille Marley possède également une villa avec une vue imprenable sur le lagon. Ce lieu, à nul autre pareil, a souvent été utilisé comme décor de cinéma... pas étonnant que quelques stars hollywoodiennes séduites par le charme du panorama aient eu envie d’y posséder un pied à terre... les pieds dans l’eau ! Sur une des terrasses, on aperçoit deux silhouettes, des stars en vacances ? Pas vraiment, ce sont des ouvriers d’entretien. Pour jouer au paparazzi, c’est raté !
La pirogue glisse à présent dans la partie la plus abritée du lagon, à cet endroit les eaux sont si calmes qu’elles se transforment en un vrai miroir. Superbe ! Juste en dessous, il y aurait une source souterraine aux vertus de jouvence... Si le Blue Lagoon n’est pas le paradis, alors cela doit fortement y ressembler.
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Sur la route... ou plutôt, au bord de la route : la plage.
Et ce n’est pas n’importe quelle plage ! Frenchman’s cove donne sur cette anse bien abritée par deux avancées rocheuses recouvertes d’arbres. Elle fait partie des plus belles plages de l’île et ici on affirme même du monde ! Pourquoi pas ? Reconnaissons que ce sable blanc bordées par ces eaux aux différents tons de bleus a de quoi séduire. La baignade y est des plus agréables avec des eaux qui hésitent entre la tiédeur d’une mer tropicale et la relative fraîcheur de l’eau douce. Sans doute un effet du au brassage des eaux dont un courant vient d’un petit ruisseau qui coule à gauche de la plage.
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Sur la route... en direction de Kingston, au sud.
A nouveau nous reprenons les routes de l’intérieur de la Jamaïque et traversons des paysages de forêts vertes, parfois frangées à leur bord supérieur de rouge. Ces arbres aux fleurs rouge flamboyant sont appelés flam forest, donnant l’impression d’apercevoir un départ de feu. Bon d’accord, c’est très imagé !
Suite (et fin) du récit : Kingston et les Blue Mountains... message suivant.... | | À: Jemaflor · 3 juin 2014 à 21:40 · Modifié le 11 juin 2014 à 18:56 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 4 de 54 · Page 1 de 3 · 18 703 affichages · Partager Jamaïque 4 : Kingston et les Blue Mountains
Finie la nature paisible, le contraste est saisissant, nous voici dans la plus vaste agglomération de la Jamaïque. Kingston, la capitale de l’île avec près d’un million d’habitants est une ville tentaculaire. Elle s’étend depuis les eaux du port jusqu’aux contreforts des montagnes et avec ses ghettos et ses bidonvilles, l’agglomération n’a pas toujours bonne réputation. Cependant, si c’est un lieu commun de parler de cité très contrastée, ici, l’expression prend tout son sens. En Effet, il n’y a pas grand-chose de commun entre les quartiers du centre où règnent souvent la misère et la violence et ceux des hauteurs en périphérie, habités par les élites aux confortables revenus. La plupart du temps ces deux catégories de population ne font que se croiser à Kingston. Quant à la classe moyenne, en Jamaïque, elle est réduite à une portion congrue !
Les abords de la ville ressemblent à toutes les grandes agglomérations de la Caraïbe avec des avenues où se pressent des flots de passants. Quelques marchands ambulants sur les trottoirs mais surtout des centres commerciaux bardés de grandes enseignes publicitaires, des banques et des boutiques en tout genre. Plus on s’aventure dans le centre de la ville basse, plus l’aspect se dégrade... comme ici, près de l’immense marché. Il faut savoir se faufiler entre les piétons et les nombreux « pushcarts », ces chariots typiques, habilement bricolés, qui vont en tous sens ! Des chariots rudimentaires utilisés aussi bien pour le transport des marchandises que comme présentoir de denrées destinés à la vente.
En passant devant le « Red Rose Market », je remarque l’écriteau avec son « Welcome » en grosses lettres... pour autant, a-t-on vraiment envie de s’y arrêter et d’y flâner ? Avec une dégaine de touriste blanc portant en bandoulière son appareil photo ce serait sans doute faire un peu de provocation aux yeux de cette population qui vivote comme elle peut ! Passons en restant en sécurité, derrière la vitre de notre véhicule.
Les boutiques décrépies, les façades décolorées, les trottoirs et les rues défoncées auraient toutes besoin de plus d’entretien.... comme les fils électriques auxquels s’attaque cet ouvrier. Bon courage brave homme, avec cet entrelacs de fils et ces poteaux brinquebalants, on imagine que la tâche ne doit pas être facile !
Quelques rues plus loin, nous voici près des ghettos chauds de la cité, ils se nomment Tivoli Garden ou Trench Town. Habitations de bric et de broc ou même parfois en ruines, passants et enfants déambulant dans des ruelles sans âme. A un carrefour, des policiers, gilets par balles sur le dos et doigts sur la gâchette tentent de faire régner un peu d’ordre dans ces quartiers où les rivalités entre gangs, le trafic de drogues, la circulation des armes et la misère forment un cocktail explosif ! « Kingston kill some, quand le soleil descend à Downtown... » chantait en son temps Lavilliers (6). Maintenant, on rase sur notre gauche un mur interminable, rehaussé de rouleaux de fils de fer barbelés, c’est la prison de Kingston.
Quittons à présent Downtown et parlons musique, le reggae est bien présent dans cette ville où l’on trouve les principaux studios d’enregistrement de l’île. Direction le studio le plus célèbre, « Tuff Gong », là-même où Bob Marley a enregistré plusieurs de ses albums. Actuellement c’est son fils Ziggy, chanteur lui aussi qui s’occupe du mythique studio.
Pour la visite nous aurons affaire avec un autre chanteur, Ricky Chaplin, un vrai rastaman aux dreadlocks... plus qu’impressionnantes ! Cela fait, paraît-il, 22 ans qu’il ne s’est pas fait couper les cheveux. Obtenir une telle chevelure demande, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, des soins attentionnés. Enroulées, ces interminables dreads rentrent à peine dans le pourtant large bonnet aux couleurs rastas de l’ami Ricky !
En ces lieux, le souvenir de Bob Marley est omniprésent, portraits sur les murs, photos... il y a même son « old truck » sur le parking. Bob utilisait ce camion rouge pour transporter tout son matériel de sonorisation ainsi que les instruments de musique de son groupe.
Mais l’endroit le plus intéressant de la visite est bien entendu le studio d’enregistrement, pour rendre le lieu encore plus confidentiel et secret, Ricky nous prévient : no photo inside !Des panneaux aux formes géométriques recouvrent murs et plafond, aucun écho ni sons ne peuvent parvenir de l’extérieur. L’acoustique y est parfaite. Le regard curieux des visiteurs balaye l’ensemble de la pièce, du micro pour le chanteur aux percussions en passant par l’orgue Hammond, celui de Marley. Emporté par la « fan attitude », me voilà posant les yeux sur un objet fétiche de l’artiste et de le placer méticuleusement (l’objet) sur mes oreilles, il s’agit d’un des casques qu’utilisait Bob, himself ! On peut même le voir sur la tête de Marley, dans le clip du célèbre « Could you be loved... » (7). Derrière la vitre, un technicien travaille sur son écran d’ordinateur, il a devant lui une immense table de mixage avec son alignement de curseurs et de cadrans. Ce studio « Marley » a accueilli bon nombre de vedettes internationales voulant donner à leurs albums le vrai tempo d’un reggae pur Jamaïque. Citons parmi tous les artistes, nos français, tel Lavilliers ou Pierpoljack qui ont fait quelques enregistrement ici.
L’étape suivante nous mène dans l’atelier de production de disques... les bons vieux vinyles au son inimitable. Devant une machine et la complexité de son mécanisme, on écoute attentivement les explications sur les phases successives de la fabrication d’un disque. La fin de la visite de Tuff Gong International passe par une petite boutique, j’y reconnais la photo du mythique casque de Marley avant que Ricky mette le feu.... En interprétant son tube : « Fire Rastaman » (8).
On pourrait continuer les visites en restant dans le thème, musique reggae, en se rendant au musée Bob Marley. Une maison de l’artiste située sur la grande avenue Hope Road. Mais dans cette rue, je préfère découvrir une autre intéressante habitation, elle aussi est chargée d’histoire, son style est cependant très différent.
La Devon House est à n’en pas douter une des plus belles maisons traditionnelles de la capitale et sans doute de toute l’île. Une demeure cossue de style colonial avec véranda, terrasse et murs ocre et blanc qui contrastent de belle façon avec la végétation du parc qui l’environne. Qu’il est plaisant de flâner parmi les allées bordées de buissons fleuris et de hauts palmiers royaux, un havre de tranquillité au beau milieu d’une capitale bruyante et poussiéreuse. Cette élégante « House » a été construite en 1881 selon les souhaits de George Stiebel, un des premiers jamaïcains à avoir fait fortune grâce à de judicieux investissements dans des mines d’or au Venezuela.
L’intérieur avec ses pièces à la décoration raffinée et ses meubles d’époque vous plonge dans une ambiance d’antan. Dans une des chambres on peut voir deux lits, un beau lit à baldaquin et un petit divan juste devant. Le grand lit était utilisé pour le sommeil nocturne quant au divan seulement pour les siestes. La plus vaste pièce à l’étage était la salle de musique, il faut imaginer les danseurs valsant sur ce joli parquet lustré aux rythmes des notes du piano... j’imagine aussi que ce ne devait pas être des morceaux de reggae que l’on jouait ici ! Le droit d’entrée pour la visite guidée de l’intérieur donne droit en complément à.... une glace, à la fin de la visite. Voilà qui est original, après la culture, un plaisir gustatif rafraîchissant, pourquoi pas ? C’est vrai que dans le parc, à côté de quelques boutiques de souvenirs, il y a un glacier très renommé. Les portions de crème glacée sont généreuses et délicieuses mais on comprend facilement que sous ces latitudes, il faut faire vite pour déguster sa glace... sinon, la grosse boule se liquéfie en vous dégoulinant sur les doigts !
Sous les tropiques le crépuscule arrive rapidement en fin d’après-midi. La nuit s’installe sur Kingston qui se pare de milliers de lumières alors que nous avons rejoint notre hôtel situé dans le quartier de New Kingston. Un district d’immeubles, de bureaux et d’hôtels sécurisés.
Petit matin sur Kingston, côté montagnes. Les crêtes sont nimbées de brumes aux tonalités bleutées... et ces Montagnes bleues sont notre destination du jour.
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Sur la route... en direction des Blue Mountains
Au détour d’un virage, une vallée encaissée et quelques cases agrippées au versant opposé à la route. Unique moyen pour y accéder et seulement à pied, un frêle pont suspendu. Les habitants doivent donc l’emprunter pour gagner leurs maisons.
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Plus on s’enfonce vers l’intérieur de l’île, plus la route grimpe. Après une succession de courbes, de tournants en épingle à cheveux et de lacets, on parvient à une altitude digne d’un vrai massif montagneux. Ici à Green Hill nous avoisinons les 1800 mètres, la température est nettement plus fraîche qu’en bord de mer et surtout beaucoup plus humide.
La vue panoramique s’étend sur une partie des contreforts montagneux dont le point culminant (du massif et de toute la Jamaïque) est le Blue Mountain Peak, 2257 mètres de haut, quand même ! En contemplant le paysage on constate que pour des montagnes bleues... elles apparaissent plutôt vertes ! Au fait, pourquoi ce nom de Blue Mountains ? Certes, comme partout dans les montagnes, les brumes et les nuages restent souvent accrochées aux sommets mais ici l’aspect de voile bleuté serait accentué par la condensation provoquée par le grand nombre de Blue Mahoe. Cette espèce endémique est l’arbre national en Jamaïque, sa haute stature l’élève souvent à une 20 de mètres au dessus du sol. Et s’il y a des habitations dans cette région d’altitude, ce n’est pas seulement pour accueillir les quelques visiteurs. Non, la principale ressource de ces versants pentus est la culture de caféiers. Le microclimat local, tropical et frais, est particulièrement propice à la production d’un café particulièrement savoureux. En effet, le café des Blue Mountains est considéré comme un des meilleurs café au monde, sa renommée est internationale... bon, ici, on aime bien les superlatifs ! En tout cas, son prix élevé témoigne bien de sa qualité.
De la culture à la fameuse tasse... De loin on aperçoit les plants accrochés aux pentes des montagnes et de plus près, on nous présente les différents aspects du café selon la maturité des grains. Sur le pied, le café est vert puis vire au rouge, c’est à ce moment qu’il est cueilli, une baie rouge presque comme une petite cerise. Après, les grains sont triés manuellement selon leur catégorie, ils apparaissent sous forme de graines claires à la surface légèrement visqueuse. Ensuite, vient l’étape de la torréfaction avant d’être moulu afin de sublimer son arôme. Sur la photo, on voit les aspects successifs mais en ce qui concerne cette torréfaction artisanale dans le récipient métallique, ne vous fiez pas à la couleur de ces grains de café, cuits et recuits pour ne pas dire brûlés ! Toutes ces explications ont un double effet sur les visiteurs, leur apprendre tout sur la culture et la production du café... mais aussi et surtout leur donnent envie de passer à la dégustation. La tasse fumante dégage un puissant arôme et le breuvage est particulièrement plaisant au palais mais de là à dire que c’est un des meilleurs cafés du monde... je ne suis pas assez spécialiste pour le confirmer, restons humble et objectif !
La poursuite de la découverte se fera par une sympathique randonnée pédestre en cheminant sous l’impressionnante voûte végétale, bambous, fougères géantes et arbres tropicaux. Un environnement exubérant et verdoyant agrémenté de fleurs.Celles des blue Mahoe sont les plus discrètes, jaune orangée, elles évoquent l’aspect des fleurs d’hibiscus, pas étonnant, cet arbre est une variété endémique, justement d’hibiscus. Beaucoup d’autres fleurs n’imposent pas de lever le regard vers les branches des arbres, elles sont disséminées parmi les grandes herbes comme ces orchidées elles forment par endroits de véritables tapis végétal à la tonalité bleutée... nous sommes bien dans les Montagnes bleues !
-- Le hasard du voyage fait que notre périple se termine à Ocho Rios par une dernière matinée au bord de la plage. Sable fin, soleil, farniente et quelques pas le long du rivage, les pieds dans l’eau, entre sable et mer. « Sun is shining, the weather is sweet... » (9)
Pendant que mon regard rêveur divague depuis les palmes des cocotiers jusqu’à l’horizon marin, quelques notes de musique parviennent à mes oreilles... du reggae ! Diffusé par la sono d’un bar de plage, je reconnais les rythmes du fameux album « Legend » de Bob Marley. Pendant un long moment je vais rester là, assis sur le sable, le regard fixé sur la mer et les pensées bercées par la musique : l’image et le son de la Jamaïque réunis... Que pouvait-on rêver de plus plaisant pour terminer en beauté ce voyage ?
JSM. Avril 2014
PS : Pour tous ceux qui voudraient ajouter du son à mon récit, en retrouvant quelques morceaux légendaires de Bob Marley... (et de quelques autres chanteurs) cités dans le texte voici les liens numérotés. Ils renvoient à des clips sur « You Tube » :
1)”Natural Mystic” (Bob Marley) :
2)”Is this love” (Bob Marley) :
3)”Legalize it” (Peter Tosh) :
4)”Punky reggae party” (Bob Marley) :
5) “Reggae night” (Jimmy Cliff) :
6)” Kingstone” (Bernard Lavilliers) :
7)“Could you be loved...” (Bob Marley):
8) “Fire Rastaman” (Ricky Chaplin) :
9) “Sun is shining” (Bob Marley) :
| | À: Jemaflor · 3 juin 2014 à 22:03 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 5 de 54 · Page 1 de 3 · 18 695 affichages · Partager Pleins de souvenirs qui me reviennent J'étais en Jamaïque en décembre dernier. Par manque de temps on a pas pu visiter autant que vous mais je garde un super souvenir de ce pays. Ya man | | À: Jemaflor · 4 juin 2014 à 20:38 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 6 de 54 · Page 1 de 3 · 18 608 affichages · Partager Merci Jean pour cet intéressant compte rendu et ces photos magnifiques!! | | À: Jemaflor · 4 juin 2014 à 22:16 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 7 de 54 · Page 1 de 3 · 18 594 affichages · Partager Merci pour ce bilan de vos vacances.
la Jamaïque fait partie des destinations auxquelles je m'intéresse pour mes futurs voyages.
Je dois avouer, qu'après avoir lu et visionner votre voyage, cela me permet de dire que ce n'est pas une destination qui m'intéresse : trop touristique, il y a un côté "vie traditionnelle" qui semble manquer à ce pays. | | À: Yemen · 5 juin 2014 à 13:20 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 8 de 54 · Page 1 de 3 · 18 559 affichages · Partager Bonjour,
Bien sûr il y a les stations balnéaires et les centres touristiques dont j'ai parlé (avec ironie) dans mon récit... mais j'ai envie d'ajouter comme partout dans les îles des tropiques. Il est toujours possible de les éviter... Mais la Jamaïque est une grande île et dans la majeure partie partie de l'île, à l'intérieur entre les collines et les montagnes ou dans la région de Port Antonio par exemple, on peut voir le côté authentique du pays et la vie traditionnelle... et sans croiser beaucoup de visiteurs. A Kingston aussi, mais dans certains quartiers ce n'est pas évident de rencontrer la population ! Les villages de pêcheurs ou les communautés dans les collines sont plus accueillantes. Peut être que pour avoir une idée plus précise, il faut faire le voyage sur place... mon récit n'est qu'un aperçu de différents aspects de l'île. De façon générale, les visiteurs apprécient le dépaysement car la Jamaïque offre la possibilité d'y faire des découvertes selon ses propres centres d'intérêts.
Merci pour la visite de mon récit.
Jean
Ps : une photo de la côte près d'un village de pêcheurs... loin des plages des hôtels.
| | À: Solene40 · 5 juin 2014 à 13:22 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 9 de 54 · Page 1 de 3 · 18 558 affichages · Partager Merci Jean pour cet intéressant compte rendu et ces photos magnifiques!!
Merci pour l'appréciation à propos des photos... l'île est très photogénique, la diversité des paysages et les couleurs y sont pour beaucoup.
Jean | | À: Steph28x · 5 juin 2014 à 13:26 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 10 de 54 · Page 1 de 3 · 18 556 affichages · Partager Pleins de souvenirs qui me reviennent J'étais en Jamaïque en décembre dernier. Par manque de temps on a pas pu visiter autant que vous mais je garde un super souvenir de ce pays. Ya man
Merci pour le commentaire et content de lire que cela t'a évoqué de bons souvenirs... c'est vrai que l'île est vaste et il y aurait tant à voir et apprécier qu'il est difficile de profiter de l'ensemble lors d'un séjour. Je vois que comme la plupart des personnes ayant fait le voyage en Jamaïque, tu es revenu enchanté par le dépaysement et l'ambiance, on est d'accord ! Jean | | À: Jemaflor · 5 juin 2014 à 23:20 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 11 de 54 · Page 1 de 3 · 18 521 affichages · Partager hé oui, cette photo là me donne plus envie
bon, tu me rassures. tu penses donc que si l'on se donne les moyens, si l'on cherche, si l'on sort des zones touristiques, on peut se retrouver dans des endroits où la population n'est pas "blasé" de l'étranger, est "disponible" à la rencontre, ne regarde pas l'étranger comme un porte monnaie, où le mode de vie de la population n'est pas identique à notre société européenne.
Mes propos sont simplement pour comprendre si je peux trouver dans cette destination ce qui est pour moi important dans les voyages. | | À: Jemaflor · 7 juin 2014 à 12:57 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 12 de 54 · Page 1 de 3 · 18 440 affichages · Partager Yah Man ! Mille merci pour tes images, cela me ramene en arriere, 2011 ou jai parcouru la Jam a moto avec un local jamaicain, Du bonheur ces antilles... Un coucou des iles grec ce jour | | À: Yemen · 10 juin 2014 à 20:34 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 13 de 54 · Page 1 de 3 · 18 279 affichages · Partager La Jamaïque... avec deux autres vues prises en dehors des sites très (trop ?) touristiques.
La rue principale de la ville de Port Antonio (Est de l'île)
Et la photo d'un bord de mer avec un jamaïcain rêveur.
| | À: Jemaflor · 10 juin 2014 à 20:53 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 14 de 54 · Page 1 de 3 · 18 277 affichages · Partager Merci mille fois Jean...
encore un lieu que j'ai connu (4fois) dans les années 79/82 ! séjourné à Port Antonio entre autres...qui n'a pas changé semble t'il ?
Négril, oui, a beaucoup changé ; et Kingston pas trop non plus ! des souvenirs tellement forts pour moi !
tes photos sont très chouettes comme toujours et j'aime tes récits, merci vraiment ! quant aux enregistrements musicaux !!...je n'en dis pas plus ! | | À: Jemaflor · 10 juin 2014 à 23:44 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 15 de 54 · Page 1 de 3 · 18 254 affichages · Partager hé oui, les photos parlent et peuvent faire pencher votre coeur vers le : j'y vais où je n'y vais pas !!! | | À: Fmaej · 11 juin 2014 à 19:04 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 16 de 54 · Page 1 de 3 · 18 221 affichages · Partager Salut Alienor !
Merci pour ton appréciation, je vois que tu connais bien l'île avec tes différents voyages à-bas... sans doute mieux que moi
En effet la musique, le reggae est bien une des principales spécificités de cette île des Caraïbes. L'occasion d'ajouter une photo prise à Kingston, dans l'enceinte du célèbre studio d'enregistrement Tuff Gong. Avec ici une vue où le chanteur Ricky Chaplin pose devant cette fresque en jouant avec ses longues... longues, même très très longues drealocks ! One love, one heart.... and one world !
| | À: Jemaflor · 13 juin 2014 à 21:17 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 17 de 54 · Page 1 de 3 · 18 149 affichages · Partager Toujours au top Jean !
Merci | | À: Pierre · 16 juin 2014 à 17:41 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 18 de 54 · Page 1 de 3 · 18 076 affichages · Partager Bonjour Pierre et merci pour ton passage...et cette sympathique appréciation. Tu aurais pu ajouter... encore une île Comme tu es un amateur de photos, en voici une en supplément. Un format marque-pages avec ces racines de palétuviers et leurs reflets. C'est pris sur les bords de la mangrove de la Black River au sud ouest de l'île.
| | À: Jemaflor · 16 juin 2014 à 19:56 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 19 de 54 · Page 1 de 3 · 18 063 affichages · Partager Tu aurais pu ajouter... encore une île
Je l'ai pensé si fort que tu l'as entendu ! | | À: Jemaflor · 17 juin 2014 à 8:52 Re: Jamaïque: Couleurs tropiques et rythmes reggae Message 20 de 54 · Page 1 de 3 · 18 049 affichages · Partager tres belles photos, et dieu sait que les sujets de photos sont nombreux en Jamaïque!! Je te recommande ma page Facebook: Jamaïque bons plans Je mets des infos régulièrement sur les concerts, au sujet de la musique, il faut peut-être nommer les artistes de la nouvelle génération roots: Droop Lion, Prophecy, Nature, Rootz Underground, car des fois le reggae est un peu fossilisé autour des anciens!! Les attractions officielles Bob Marley sont un peu standard quand meme, ma préférée c est la Culture Yard a Trenchtown qui est de loin la plus authentique, les autres ça sent un peu la machine a faire de l argent! En Jamaïque actuellement, les jeunes sont beaucoup plus fans de dancehall que de reggae roots, c est une tendance plus accentuée!!!Il y a un public 10 fois plus nombreux aux concerts de dancehall, mais les deux genres se melent parfois avantageusement sur un concert! Je t invite sur le site reggae français : liveanddirect.fr, tu pourras y voir des artistes jamaicains et y lire leur interview traduite en français.. | Carnets similaires sur la Jamaïque: Heure du site: 20:07 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 680 visiteurs en ligne depuis une heure! |