Bonjour à tous!
Voici le récit de notre voyage effectué en novembre 2017, en louant un camping-car au départ de
Fukuoka, sur l’île de
Kyushu, réputée pour ses paysages volcaniques sub-tropicaux.
Vous trouverez le récit illustré en cliquant ici.
Ci-dessous le texte seul, bonne lecture!
PréparatifsFred et les enfants me suggéraient depuis plusieurs années d’organiser un voyage au
Japon et c’est l’opportunité de billets d’avion à bon prix, à destination de
Fukuoka, sur l’île de
Kyushu, au départ du
Luxembourg, qui m’a décidée. J’avais aussi envisagé d’aller sur
Hokkaido mais en novembre, c’est déjà l’hiver là-haut. Nous partirons à 3 avec Caroline notre fille aînée, les plus jeunes étant encore pris par leurs études.
J’ai acheté ces billets en juin, ce qui m’a laissé le temps de préparer ce voyage, en particulier avec l’aide de marie 31 de voyage forum (merci Marie !).
C’est elle qui m’a dégotté sur facebook la page de Yap Mulder, un bourlingueur hollandais installé à
Fukuoka, qui a joué le rôle d’intermédiaire avec la compagnie de location japonaise
Kyushu Rental Camper dont le site à l’époque était exclusivement en Japonais (!) Merci Yap !
Il s’est également chargé de faire traduire nos permis directement sur place.
Je me concentrai ensuite sur les possibilités de randonnée, assez nombreuses dans cette île au volcanisme actif.
J’espérais,
Kyushu étant située à la latitude du
Maroc, pouvoir bénéficier d’une météo encore douce et ensoleillée.
Je préparai donc plusieurs itinéraires de rando sur openrunner, puis les transférai sur wikiloc.
L’application Maps.me gratuite et utilisable offline comme wikiloc nous a été très utile pour les trajets routiers.
Le Lonely Planet
Japon m’a permis de dégrossir. Son complément Hiking in
Japan m’a aussi été utile.
J’ai acheté une carte au 1 : 1 200 000 qui concerne tout le
Japon donc très peu précise...
Marie 31 m’avait prêté un atlas routier en anglais « Road Atlas
Japan au 1/250 000 » qui m’a aidé surtout dans les repérages pré-voyage.
Budget:
BUDGET
JAPON
AVION
Luxembourg-
Paris-
Tokyo-
Fukuoka522 € x 3
1566 €
Location CAMPING CAR 13 jours
249480 yen
1866 €
TRADUCTION 2 PERMIS
6000 yen
45 €
SUR PLACE (essence, bouffe, entrées, péages, ferries) environ
1067 €
Total pour 2 semaines à 3 personnes
4544 €
Soit par personne
1515 €
Au jour le jour...
Di 12 novembreAprès un long voyage, partis la veille de
Luxembourg, nous atterrissons vers 16h00 à
Fukuoka.
L’air est très doux...
Nous récupérons très vite les bagages (au complet, ouf, après 3 vols !), Yap nous attend et nous conduit à notre camping car garé à la sortie du terminal. Ushijima de
Kyushu Rental Camper nous explique le fonctionnement du c car (très basique), puis Yap nous accompagne jusqu’à un grand supermarché pour faire le plein de victuailles (nous en profitons pour acheter un peu de vaisselle car il n’y a rien en dehors d’une bouilloire !)
Nous partons ensuite vers le nord-ouest où j’ai repéré un coin pour la nuit au bord de la mer, près de Futamigaura (ou Rock couple).
Le parking du Rock couple étant fermé pendant la nuit, on a dormi un peu plus au sud.
Lu 13 novembreJolie vue au réveil sur la mer du
Japon.
Quelques brumes matinales s’étirent entre les collines, que le soleil va rapidement dissoudre...
J’ai repéré un petit sentier qui descend à travers une forêt de bambous enchevêtrés (belles araignées !) vers une plage absolument déserte, bordée de roches qui rougeoient au soleil matinal.
C’est un bon spot de surf (nous croiserons un surfeur en remontant)
Nous reprenons ensuite le c car pour quelques km jusqu’aux fameux rochers de Futamigaura.
Il nous faut ensuite traverser les faubourgs sud de
Fukuoka, plus grande ville de l’île avec 1,5 millions d’habitants, pour nous rapprocher de la région des
Monts Aso et
Kuju (
Aso Kuju National Park).
Nous verrons très peu de chiens et encore moins de « vrais chiens », celui-ci porte fièrement le parapluie de sa maitresse.
En route, nous faisons un petit détour vers la cascade de Nabegataki, derrière laquelle on peut se faufiler (très aménagée, entrée payante, 200 yen je crois)
Voilà la bête : 5 m de long, 2 m de large, 3 m de haut : avec ce gabarit, on a pu aller partout sans difficulté. L’aménagement est sommaire : pas de vraies toilettes (un genre de pot de chambre amélioré avec des sacs à crottes, qu’on n’a pas utilisé car il y a des toilettes presque partout), pas de douche, pas d’eau chaude. Donc toilette dans une bassine avec de l’eau chauffée sur le réchaud. On s’y fait très bien d’autant qu’il est hyperfacile de trouver de l’eau (heureusement car autonomie de 20 litres) Chauffage au diesel (celui du moteur), vendu moins d’1 €/l. Accès internet via le hotspot d’une tablette fournie par le loueur.
A proximité de cette cascade nous marchons un peu pour découvrir notre premier petit village de campagne avec ses petits vieux, ses petits jardins de « curé » (expression inadaptée pour ce pays à majorité shintoïste ou bouddhiste !) Ni poules, ni chien, en 3 semaines, nous ne verrons pas le moindre gallinacé et n’entendrons qu’un unique coq. Aucun chien de ferme ou de village, aucun mouton ni cochon, quelques vaches et chevaux dans les parcs nationaux pour le décor.
Un vieux cimetière surplombe un temple et plus haut quelques maisons dont l’ancien toit de chaume a été recouvert de tôle ondulée, semblent abandonnées.
Nous reprenons la route et trouvons de nuit un coin pour dormir sur les hauteurs de Kurokawa Onsen.
Ma 14/11Belle surprise au réveil, nous avons dormi au pied d’un petit temple. La vue est magnifique !
En contrebas le village thermal de Kurokawa Onsen.
Il a plu toute la nuit et la brume s’effiloche sur les sommets des arbres.
A l’est on devine le panache de fumée du
Mont Aso.
C’est sous la pluie que nous visitons le village de Kurakawa Onsen, où flamboient quelques jolis érables.
Il y a des bains chauds un peu partout,
Du plus simple au plus luxueux.
Ça fume et ça glougloute de partout, les hôtels captant sans grand souci esthétique les eaux réputées bienfaitrices, à l’exception du ryokan situé en amont du village, très joli !
Nous reprenons la route 442 vers l’est puis prenons à droite vers le sud en direction du
Mont Aso.
A sa gauche (à l’est) le très inquiétant Neko Dake (Dake = volcan) hérissé de pics et entre les deux le col de Hinoo Toge.
Au nord le Mont
Kuju (point culminant de l’île à 1787 m).
En incorrigibles optimistes, nous basculons dans l’immense caldeira de l’
Aso (25X18 km) puis grimpons par une très belle route en lacets vers le volcan, espérant passer au-dessus des nuages. Mais nous ne sommes qu’à 1500 m d’altitude, en plein dans les nuages cette fois !
Je sais que le téléphérique qui permet d’accéder à la lèvre du cratère actif (au fond duquel bouillonne un lac) a été endommagé mais j’espère tout de même pouvoir y monter à pied, d’autant que le niveau d’alerte est passé récemment de 2 à 1. Impossible ! Il y a partout des panneaux « no entry », grrr.
On décide alors de se rapprocher du
Kuju San puisque du beau temps est prévu pour demain.
On se dégourdit les jambes sur les quelques km de balade au départ du visitor center de Chojabaru, dans une zone humide assez jolie parée de ses couleurs d’automne, mais toujours sous la pluie...
Inspirés par une carte sur le parking du visitor center, nous dénichons le camping indiqué (à perpète en fait. Nous aurons toujours beaucoup de mal avec les cartes japonaises, sans échelle, pas orientées, sauf exception. Je crois qu’on n’a pas du tout la même tournure d’esprit ou les mêmes habitudes graphiques car on n’y comprend jamais rien !)
Le coin est lugubre, désert, moche, sans douche, pour l’équivalent de 40 € !
Nous déclinons et grimpons dans la montagne pour nous poser près de ces beaux arbres morts. Un corbeau y veille une pierre ancienne gravée.
Me 15 novembreQuelques km de route nous mènent à Makinoto Pass sur le versant ouest du Mont
Kuju.
D’autres randonneurs, hyper-équipés, sont en train de s’échauffer, avant d’attaquer la grimpette, somme toute modeste.
Trace prévisionnelle :
fr.wikiloc.com/.../view.do?id=20214758 (En fait nous ne sommes pas allés sur le Mont Hoshisho)
Attention ! Mais à quoi ? Mystère....traduction en anglais loin d’être systématique et même assez rare...Bien souvent elles se limitent à « Caution » ou « No entry » !
Il faut reconnaitre que sur cette rando nous ne croiserons qu’un couple d’occidentaux et pas mal de monde pour un jour de semaine en novembre.
Le
Kuju San flirte encore avec les nuages...
Puis nous dominons une mer de nuages.
Au nord, une jolie crête colorée rehaussée de fumerolles.
L’ombre du Nakadake (plus haut sommet 1791 m) rafraichit encore l’atmosphère.
Nous faisons une pause ventée au bord de ce lac, rejoignons un refuge en contrebas de ce sommet secondaire, puis faisons une boucle vers le sommet du
Kuju San (1786 m), qui offre une vue imprenable sur les fumerolles,
qui se marient avec de « vrais » nuages.
Atmosphère glaciale et minérale au sommet, qui s’adoucit dès que l’on perd un peu d’altitude.
Retour au parking puis nous décidons de profiter du beau temps pour retourner vers l’
Aso, entraperçu hier dans la purée de pois.
Nous repassons près de ces élégantes sculptures végétales. Je m’étonne de cette atmosphère si brumeuse alors que le ciel a été rincé hier par une pluie continue et qu’il souffle un vent glacial ?! S’agirait-il de pollution atmosphérique (on est sous le vent du nord-est de la
Chine) ou d’une particularité climatique ? Il me semble que cette brume est fréquente en Asie mais j’en ignore la raison, si quelqu’un sait ?
Le Neko Dake est vraiment fascinant. Nous nous en approcherons ce soir car j’ai repéré un sentier qui part de Hinoo Toge (le col entre le
Mont Aso et le Neko Dake) dont j’espère qu’il pourra nous mener jusqu’au Taka Dake, situé en dehors de la zone interdite autour du cratère de l’
Aso, mais d’où la vue doit être impressionnante. Ce volcan
Aso, le plus grand du
Japon et l’un des plus actif, est dangereux (7 morts et 70 blessés en 1997 du fait des émanations de gaz toxiques), des bunkers en béton ont été construits à l’arrivée du téléphérique pour pouvoir s’y protéger des bombes volcaniques ! Mais en cas d’éruption, l’accès à moins d’un km du cratère est interdit, ce qui est actuellement le cas, à notre grand dam...
Petite pause au bord de l’immense caldeira de l’
Aso. Ce coin est très beau, et le vent anime les vastes étendues d’herbes blondes.
On retrouve cette belle prairie sur les flancs de l’
Aso, d’où émerge le vert petit cône volcanique de Komezuka, aux formes parfaites. Tout au fond, les parois abruptes de la caldeira, dont la circonférence fait 100 km. La ville d’
Aso, au fond de celle-ci compte 100 000 habitants !
Ah ! Ça valait le coup de remonter aujourd’hui, la vue sur l’
Aso est impressionnante, et accroit encore notre frustration de ne pas pouvoir approcher du cratère, alors que le vent est dans le bon sens, pfff...
On profite des belles lumières du soir, puis on descend vers Hinoo Toge pour y passer la nuit afin de pouvoir partir tôt demain pour randonner vers le volcan.
La route étroite semble abandonnée au-delà du col. Nous y arrivons avec tout juste encore assez de lumière pour découvrir que le départ du sentier est barré avec plein d’explications en Japonais et « no entry ». Flûte !
Je 16 novembreDéçus nous redescendons de Hinoo Pass, ce qui nous permet tout de même d’admirer le versant nord du Neko Dake.
On se console en constatant que le vent a tourné et que le Taka Dake est à présent pile dans les gaz toxiques de l’
Aso : nous n’aurions pas pu y aller...
Décidés à tout de même profiter de la belle journée qui s’annonce, on file plein sud via l’express highway qui part de
Kumamoto vers Ebino Kogen dans le
Kirishima Yaku National Park.
Voici le tracé prévisionnel :
fr.wikiloc.com/.../view.do?id=20214550En fait nous allons d’abord marcher vers le lac Rokkannon Miike (au bord de la route), puis contourner des fumerolles interdites d’accès (encore ! Grrrr.... On pense avec nostalgie à l’
Islande ou au Yellowstone, bien moins contingentés) avant de trouver le départ (modifié) du sentier qui mène au sommet du Karakunidake (1700 m).
Au fil de la grimpette, je me dis que la rando est plus spectaculaire que je ne le pensais...
On surplombe d’abord les lacs et les fumerolles (oui tout au fond on aperçoit un 2ème lac, le Byakushi Ike), puis on aperçoit au loin dans la brume le cratère du Sakurajima (volcan actif en face de la ville de
Kagoshima), avec au premier plan le joli lac de cratère Onami Ike.
Voici enfin le cratère du Karakunidake, éteint. 300 m de profondeur
Mais énorme surprise, en faisant encore quelques pas vers l’est, nous découvrons le magnifique cratère fumant du Shinmoedake ! Je n’en reviens pas. Malgré une préparation appliquée, je tombe des nues ! Je n’avais vu aucune photo de cette splendeur ! Dernière éruption il y a 1 mois le 12 octobre 2017! (Je découvre cette info a posteriori !)
La lumière de fin de journée est superbe, on a du mal à quitter cette vue fascinante.
Il nous faut cependant redescendre vers le lac Onami, par un sentier très raide (escalier fait d’énormes marches, à éviter absolument à la montée).
Puis le sentier court à flanc de montagnes dans une forêt peuplée de quelques biches peu farouches (mais floues sur les photos !)
Comme le camping de Ebino Kogen ferme à partir de novembre, nous n’avons aucun scrupule à dormir sur le parking du visitor center, avec vue sur les fumerolles.
Ve 17 novembreJournée grise et même pluvieuse.
Après une rando pas palpitante (escaliers et même tunnels de béton et 100 m de dénivelé) jusqu’à la cascade de Senriga, dont les eaux très minéralisées blanchissent toute la végétation environnante, nous poursuivons vers le Kirishima Shrine, joli temple pimpant (il date du VIème siècle mais a été reconstruit de nombreuses fois suite à des destructions volcaniques) dans son écrin de verdure, qui attire les foules (à en juger par la taille des parking)
Un peu plus loin nous faisons une petite balade sur la rive nord du lac Miike, encore un lac de cratère, jusqu’à un tout petit temple très confidentiel.
Une mystérieuse épée de bois est plantée dans le sol, juste à côté de pierres dressées. Un symbole shinto ?
Drôles de « fruits » sur un ficus, sans doute un parasite ?
Tiens un idéogramme...
Nous poursuivons vers la côte est de
Kyushu, pour découvrir la curiosité géologique de la petite île d’Aoshima (présente aussi ailleurs sur la côte, à voir en vue satellite sur Google Earth !) : des roches parallèles, qui ne sont pas d’origine volcanique mais sédimentaires.
Joli petit temple lové au cœur d’une végétation tropicale.
Nous apprécions les parapluies prêtés par la dame qui tient un des nombreux parkings (payants) du site.
Un peu plus au sud nous visitons toujours sous la pluie le sanctuaire shinto Udo Jingu, construit dans une grotte qui surplombe la mer.
Nous espérons pouvoir dormir ce soir au cap de Toi Misaki, mais la route côtière 448 s’avère soudainement barrée...
On décide de dormir là, sous une pluie battante qui va durer toute la nuit, pas rassurés (enfin surtout moi !) quant à l’éventualité d’un glissement de terrain car il fait trop noir pour juger de l’état du terrain au-dessus de la route.
Le relief accidenté, l’abondance des précipitations et sans doute aussi les tremblements de terre font que ces glissements de terrain sont nombreux et l’on croise régulièrement sur les routes des ouvriers chargés de remettre la route en état.
Là où en
France nous aurions mis un système de feux alternés, il y a en général 1 voire 2 hommes équipés de drapeaux rouge ou blanc. Il faut s’arrêter au drapeau rouge et l’on en est remercié par une gracieuse courbette, renouvelée au lever du drapeau blanc quand on peut démarrer !
Moins glamour, ces centaines d’hectares de pans de collines bétonnés dans l’espoir d’éviter les éboulements. Ajoutez à cela une bonne brassée de poteaux et fils électriques, ça fait vraiment mal aux yeux ! C’est là qu’on se dit qu’on a vraiment une géographie et un climat bénis des dieux en Europe !
Sa 18 novembreAu réveil, il pleut toujours mais moins fort, positivons.
Nous rebroussons chemin en longeant à nouveau la côte, cette fois vers le nord.
L’eau boueuse de ce petit port de pêche témoigne de l’abondance des pluies de la nuit.
Tiens un tori en PVC ! Avis aux amateurs !
La côte très découpée offre de multiples abris pour les nombreux bateaux de pêche.
Temps « breton » sur la côte est de
Kyushu !
Nous trouvons une autre route pour aller jusqu’au cap Toi Misaki, réputé pour ses vertes collines peuplées de chevaux « sauvages »
Une petite randounette jusqu’à une cascadette qui se jette dans la mer et c’est reparti plein nord en direction du volcan Sakurajima.
Belle éclaircie en découvrant le Sakurajima. C’est un des volcans les plus actifs du
Japon, en activité permanente et qui présente un haut risque humain puis la ville de
Kagoshima (600 000 hab) n’en est distante que de 8 km. Voir ici :
fr.wikipedia.org/wiki/SakurajimaEt en effet, son activité ne fait aucun doute...
Ce qui n’empêche pas la vie de suivre son cours à quelques encablures du volcan.
Le quotidien des Japonais est organisé autour de cette gestion du risque. Il y a un peu partout des abris pour se protéger des bombes volcaniques et chaque village est équipé d’une sirène. On a d’ailleurs été surpris de constater que celles-ci servent souvent au quotidien pour rythmer les heures (pas la nuit) en musique (un peu comme les clochers de nos campagnes)
Une crique naturelle sans béton (rare !) entre 2 coulées de lave.
Sur le flanc sud du Sakurajima à Arimura Observation Point, une petite randounette permet d’observer à quelle vitesse la végétation, après une éruption, reprend ses droits sur cette île au climat sub-tropical.
Agréable bain de pieds (un peu chaud !) près de l’embarcadère du ferry que nous prendrons demain pour traverser la baie vers
Kagoshima.
Nous profitons de la belle lumière de fin de journée pour monter jusqu’à Yunohira observation point, survolé par ce beau rapace. A cette époque de l’année, il y a très peu d’oiseaux, mais plein de rapaces (a priori des buses).
Vue de la face ouest du volcan depuis l’observatoire.
Nous redescendons et trouvons un square en bord de mer pour la nuit un peu au nord du ferry.
Di 19 novembreGrand beau temps sur
Kagoshima au réveil !
Nous prenons le joli ferry (de mémoire 4600 yen pour le c car + 3 personnes) pour une minicroisière, tandis que le Saku fumote tranquillement dans l’air matinal.
Nous allons faire un tour au jardin Senganen, construit au XVIIème siècle en bordure de mer (enfin presque, il y a tout de même le tram et la route) à flanc de colline. Nous y sommes à l’ouverture, bonne idée car en repartant la foule du week-end ensoleillé arrive !
Route laborieuse ensuite pour sortir de
Kagoshima par le sud en direction du lac Ikeda, un joli lac de cratère. Une petite route permet de le contourner par le nord et d’avoir un joli point de vue sur le volcan Kaimon Dake au cône parfait.
C’est le week-end, il fait beau, les joueurs de croquet en profitent.
On repère sur la carte un autre petit lac à l’est de Ikeda-ko (ko=lac) et après quelques errements (route fermée) dans une jolie campagne, où nous découvrons d’étranges ventilateurs au-dessus de plantations de thé (google m’apprend que leur rôle est d’éviter en hiver la stagnation de nappes d’air froid) et de drôles de mottes paillées (???) sans doute pour abriter quelque plant frileux,
nous découvrons un mignon petit lac de cratère (Unagi ko)
Sur sa rive nord-est un petit village fume de partout !
Presque chaque maison a sa propre petite fumerolle et surprise il y a même un petit onsen où Fred et Caroline vont faire trempette (chaud ! 41°C !) pendant que je vais faire un tour dans le village, surplombé par cette falaise volcanique où tournoient des dizaines de rapaces.
Nous reprenons la route vers le Kaimon Dake. Nous sommes étonnés de voir des cultures si exposées aux influences de la mer ! Chez nous tout serait grillé par le sel ! Pourquoi alors les côtes sont-elles si souvent hérissées de digues et autres blocs de béton ? Malgré le vent, la mer - sans doute peu profonde - nous semble courte et hachée, pas de grande houle qui pourrait ronger les côtes. Bizarre...
Nous trouvons un coin pour la nuit sur un observatoire juste à l’ouest de Makurazaki.
Lu 20 novembreTemps gris ce matin, le vent s’est calmé et les rapaces – omniprésents - sont au repos.
Il n’y a pratiquement pas d’oiseaux de mer, étonnant...
Nous continuons de longer la côte vers le nord sur la route 226 jusqu’au cap Noma-Misaki où j’ai repéré un petit sentier de rando, qui mène à un phare, sans intérêt car on ne voit rien, noyé dans la végétation.
Une des nombreuses centrales à béton, celle-ci fabrique les modules destinés à renforcer les côtes.
Elles sont pourtant déjà bien protégées par tous ces récifs éparpillés et - encore un sujet d’étonnement, le plus souvent non balisés.
Comme nous avons un peu d’avance sur mon programme, modifié du fait de la météo (on a zappé le Yufu Dake et les enfers de
Beppu), on décide finalement de tenter notre chance pour aller voir les grues (des oiseaux hein !) à Izumi. J’avais initialement écarté cette idée car nous habitons pas loin du lac du Der, autre site fameux d’observation de ces oiseaux migrateurs, et que le site d’Izumi est moins champêtre.
En effet, il s’agit d’une sorte de polder cerné de hautes digues de béton, piqueté de poteaux électriques et la zone de repos des grues est cernée d’une bâche de protection en plastique bleue.
Cadrages étroits recommandés pour les photos !
Mais le spectacle est tout de même fascinant car nous avons la chance d’avoir un beau ciel tourmenté.
1h avant le coucher du soleil, les grues regagnent la zone de protection (agrainée...) par petits groupes successifs.
Les voilà toutes posées pour la nuit.
Aucun bruit durant la nuit alors que nous dormons à une centaine de mètres des volatiles. Seule une odeur de basse-cour nous rappelle leur présence.
Ma 21 novembreL’envol au lever du soleil est encore plus spectaculaire car les centaines de grues décollent en l’espace d’une dizaine de minutes à peine.
Il fait très beau, en route vers le nord pour découvrir les villages de montagne de Gokanosho...
Il s’agit d’une région de moyenne montagne au sud-est de
Kumamoto, où quelques routes très étroites et sinueuses relient quelques villages isolés dans la forêt. Les couleurs d’automne de la première quinzaine de novembre nécessitent de mettre les routes à sens unique pour éviter les bouchons. Nous ne verrons pas grand-monde...
Jolies couleurs dans la forêt. J’adore ces conifères ! Je crois que ce sont des cèdres du
Japon...
Jolie balade jusqu’à la cascade de Sendantoro (route d’accès :
fr.wikiloc.com/.../view.do?id=21150394, ensuite c’est balisé)
Nous reprenons ensuite la route jusqu’au village de Momigi et ses 2 ponts suspendus.
fr.wikiloc.com/.../view.do?id=20215704Dernière balade à Umenoki todoro Park, où un autre pont suspendu mène à une jolie cascade (en remontant vers le nord sur la route 445)
Nous arrivons enfin à un observatoire qui domine la plaine de
Kumamoto, où nous trouvons un endroit pour la nuit près d’un jardin public. Aucun bruit la nuit en ville à
Kyushu, c’est étonnant.
Me 22 novembrePluie...
Pas trop gênante finalement pour la visite du Suisenji Park (surtout que nous avons fini par investir dans des parapluies !), très beau jardin à
Kumamoto.
J’observe de plus près la taille et la technique pour obtenir de si jolis arbres : trop compliqué pour moi ! Dommage, j’adore même si ça s’apparente un peu à de la torture végétale...
Nous attrapons ensuite de justesse le ferry de 11h00 pour la traversée vers
Shimabara (environ 7600 yen de mémoire). Tiens ! Il y a donc tout de même des mouettes à
Kyushu ?!
Voici la ville de
Shimabara (45000 hab) à 6 km à vol d’oiseau en contrebas du volcan Fugen Dake.
Nous visitons l’intéressant Mémorial de l’éruption de 1991, qui coûta la vie à 43 personnes dont les volcanologues
Maurice et Katia Krafft.
A quelques centaines de mètres du musée, on a conservé les maisons enfouies sous les cendres de cette éruption.
Nous visitons rapidement le château de
Shimabara et allons flâner dans une jolie rue où nous pouvons visiter en accès libre quelques anciennes maisons de samouraï.
Nous terminons la journée sous la pluie en arpentant au pas de course les « Enfers du Mont Unzen », où les tuyaux déglingués qui courent dans tous les sens sont plus nombreux que les fumerolles ! On n’en revient pas ! L’endroit est pourtant hyper touristique ! Enfin pas trop en novembre...
J’avais prévu de passer la nuit sur le parking de Nita Pass, point de départ du téléphérique qui mène au Mont Fugen, mais la route est fermée après 18h en hiver.
On se trouve un parking tout confort un peu plus loin, avec une jolie vue.
Je 23 novembreAu réveil quelques voitures de randonneurs arrivés durant la nuit nous rappellent que ce jour est férié. La nuit a été fraiche pour certains dirait-on...quelques degrés au-dessus de zéro...
Nous sommes en vue du téléphérique et le Mont Fugen est encore dans les nuages.
Nous prenons la 1ère benne, qui nous fait gagner 200 mètres de dénivelé. Voici le tracé réalisé :
fr.wikiloc.com/.../view.do?id=21150392Un joli Tori en bois marque le début du sentier.
En contrebas le lac du village de Unzen.
Nous marchons vers un col, en contrebas du Fugen Dake, toujours ennuagé.
La montagne fume d’un peu partout.
Nous voilà arrivés sur une sorte de plateau juste en contrebas du vrai sommet, fumant et interdit d’accès.
Les gros blocs de lave disparaissent peu à peu sous la végétation.
Voilà le sommet du Mont Fugen (1359 m) et à l’arrière - plan les îles proches de
Kumamoto.
Le vrai sommet est à 1486 m. Il fait très froid, en-dessous de zéro avec un fort vent du nord, gants bienvenus !
La vue est superbe !
Nous regagnons le bas du téléphérique à pied. Cette fois le Mont Fugen est bien dégagé.
Nous reprenons le camping-car, traversons une vaste forêt de cèdres du
Japon (ces arbres sont superbes !), et décidons de pousser jusqu’à
Nagasaki.
Nous faisons un petit tour dans le Dejima, ancien comptoir de la Compagnie des Indes Orientales.
Nous poussons jusqu’aux quais, on aime les bateaux !
Puis nous faisons un tour au Mémorial de la Bombe Atomique, très fréquenté en ce jour férié, où l’émotion des visiteurs Japonais est vraiment palpable.
A la nuit tombée, nous roulons laborieusement vers le nord et la ville de
Sasebo au sud de laquelle un observatoire domine d’innombrables îles.
Nuit près de la plage de Shirahama.
Ve 24 novembreNous reprenons l’avion demain donc nous avons finalement le temps de visiter l’île de Hirado (Hirado Shima) dont le côté champêtre et « hors du temps » nous attire.
Arrivés de nuit, nous prenons d’abord le temps de découvrir les environs immédiats.
Une petite crique où quelques ostréiculteurs « décortiquent » leur récolte, et plus loin une jolie plage.
Drôles de fruits sur ce bel arbre !
Quelques km nous mènent au Kujushima viewpoint. Nous mesurons à quel point le
Japon est tourné vers la mer : chaque crique, chaque baie abrite quelques bateaux de pêche !
En route vers le nord, nous faisons quelques achats (indispensables bien sûr) dans un magasin où (presque) tout est à 100 yen (soit 0,75 €)
Un joli pont rouge qui nous rappelle quelque chose (suivez mon regard de l’autre côté du Pacifique !) mène à Hirado Shima.
Le soleil tente quelques percées...
Jolies rizières qui s’accrochent à la pente...
Les surfaces agricoles sont minuscules, le plus souvent moins d’un hectare et l’agriculture est très peu mécanisée. C’est presque du jardinage potager. (C’est ainsi partout sur
Kyushu d’ailleurs)
Pas de grosse ville, pas d’industrie sur cette belle île : on pêche ou on cultive la terre.
On se régale...
Encore un aller-retour sur le joli pont bleu (en cours de remise en peinture) qui mène à Ikitsuki Shima, et on finit par une grimpette jusqu’à Kawachitouge Pass, d’où la vue à presque 360 ° sur le Sakaï NP est splendide.
Retour laborieux sur
Fukuoka.
La conduite sur
Kyushu est très tranquille. On roule certes à gauche mais les gens sont courtois et disciplinés. Les routes de campagne sont étroites mais peu fréquentées et la compacité du camping car nous a permis d’aller partout.
La moyenne horaire est très faible, 30 à 40 km/h car ça tournicote en permanence et les feux rouges sont innombrables !
Pour aller plus vite, il faut emprunter les voies express, payantes, mais à un prix qui nous a semblé voisin de nos péages en
France, pour des parcours où se succèdent ponts et tunnels.
Le GPS est perdu dans les bretelles d’accès et les directions sont indiquées au sol au dernier moment et en Japonais donc à 2 reprises on a pris l’autoroute dans le mauvais sens (mais pas à contresens hein !)
Nous trouvons un coin pour dormir pas loin de l’aéroport où nous reprenons l’avion demain.
Sa 25 novembre5h du mat, nous rendons le camping car à Yap et Ushijima, après 2000 km de bons et loyaux services.
Décollage à 7h20 pour le 1er de nos 3 vols...
Arrivée le soir même vers 21h à
Nancy sous la pluie !