Bonsoir à toutes et tous. Voici un bilan au retour d'un voyage de 18 jours en
Turquie de l'est et du sud, le tout en voiture en avril 2019.
L'accueil turc est toujours aussi fabuleux en toutes circonstances.
Les paysages à cette saison sont magnifiques, avec les restes de neige au-dessus de 2000 mètres.
Nous avons fait une boucle de 9200 kilomètres depuis la
France, dont 5200 kilomètres dans le pays. En gros : Ipsala-
Ankara-Kangal-
Erzurum-Dogubayazit à l'aller, puis Van-Bitlis-Midyat-
Mardin-
Urfa-
Cappadoce-Ipsala au retour.
J'avais quelques incertitudes sur l'état de certaines routes et pistes avant le départ, et surtout du nombre et de la perspicacité des barrages.
Voici donc des informations fraiches et à peu près lucides, même si la situation change très vite en ce moment.
- Paysages superbes sur la 4-voies entre Ankara et Dogubayazit et une escapade de qualité entre Kangal et Divrigi par les pistes (dont celle de Kemaliye qui longe l'Euphrate). La mosquée de Divrigi est en travaux jusqu'en janvier 2020 et ne se visite pas, seul l'extérieur est accessible. Les contrôles de gendarmerie les plus aboutis ont eu lieu dans cette zone, étonnamment. Pas de drame non plus : vérification (je ne dis pas fouille) du contenu du coffre et des passeports...
- A l'est : nous étions 4 visiteurs au palais Ishak Pasa, bivouac possible au camping à 200 mètres pour 2,50 euros par voiture. Les pistes le long de l'Iran ne sont pas déneigées au-dessus du palais mais pas interdites. Le col Tendurek à 2644 mètres est parfaitement dégagé. Les gendarmes sont vigilants et nous ont fait accélérer le repas du midi le long de la frontière, mais là encore, pas de stress démesuré.
- Van très belle, Akdhamar se visite en toutes saisons et le nombre de bateaux est important. Exclusivement des touristes turcs. Le cratère de Tatvan n'est pas accessible, même en 4x4, trop de neige. Les chasse-neiges s'arrêtent à 2050 mètres.
- Plus au sud, en zone "délicate", encore moins de contrôles routiers... Bitlis-Batman-Hasankeyf-Midyat-Mardin sans voir de gendarmes... On nous a déconseillé la zone entre Cizre et Hakkari, sans motif clair.
- Le monastère Mor Gabriel se visite, mais le dimanche il y a beaucoup de monde et c'est au pas de course : le guide éteint la lumière avant même que vous ayez pris une photo...
- Bivouac possibles en pleine nature partout dans cette zone (du moins nous l'avons fait) sans aucune crainte.
- Mardin belle mais très touristique, puis des merveilles ensuite : le site de Dara à la frontière syrienne, le musée archéologique d'Urfa et Gobeklitepe en remontant vers le Nemrut Dagi.
- La route 200 qui longe la Syrie est parfaitement praticable (voie de droite fatiguée par les poids lourds) et on peut dormir dans les stations si besoin. Accueil parfait encore une fois.
- Retour par la Cappadoce et les montgolfières mais il a gelé même à l'intérieur de la voiture !
- Retour par le même chemin qu'à l'aller (traversée des Dardanelles) et la Grèce puis Ancône.
Quelques remarques personnelles sur ce pays que nous apprécions de plus en plus :
- les routes sont très sûres (peu de circulation, entretenues, des habitudes de conduite qui évoluent). Aucun accident signalé ni même accrochage pendant ce parcours.
- Les contrôles étaient concentrés dans la partie nord du Kurdistan turc, personne au sud, on a vraiment eu l'impression que la guerre en Syrie est terminée, d'ailleurs les frontières semblent ouvertes normalement.
- Les turcs avec qui nous avons échangé déplorent profondément le manque de touristes occidentaux et trouvent la situation injuste (à raison selon moi).
- Les tarifs de musées sont dérisoires et offrent pourtant des prestations de haut niveau.
- Le carburant diesel est à 6 LT, soit moins d'un euro.
- J'en oublie...
R.R.