Faits divers : 10/08/2007 à 15:48
Crash d'Air Moorea: "Nous sommes en pensée avec les familles", déclare C. Vernaudon
(Tahitipresse) - Dans l'attente que les autorités judiciaires, et notamment le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses), livrent de nouveaux éléments "vérifiés" susceptibles d'expliquer les raisons du drame d'Air Moorea, la compagnie domestique a repris ses vols, vendredi matin, avec deux pilotes à bord de chacun des appareils, a annoncé la direction générale.
Au lendemain du crash d'un avion d'Air Moorea dans le chenal entre
Tahiti et l'île soeur qui a fait, jeudi peu après-midi, quatorze morts et six disparus, le P-d.g du groupe Air Tahiti, Christian Vernaudon (dont Air Moorea est une filiale), est apparu pour la deuxième fois devant les journalistes, encore très ému par le drame qui frappe toute la
Polynésie française.
"Nous sommes en pensée avec les familles, tous les personnels sont bouleversés (...) Notre sympathie et toute notre compassion vont naturellement à ces familles qui ont perdu des êtres chers", a-t-il déclaré d'emblée. Par ailleurs, toutes les dispositions ont été prises pour faciliter la venue des familles endeuillées, a t-il précisé.
Sur la tragédie en elle-même, le patron des deux compagnies aériennes domestiques, entouré pour la circonstance de Marcel Galenon (P-d.g d'Air Moorea), Manate Vivish (directeur général adjoint d'Air Tahiti) et de Freddy Chanseau (directeur général d'Air Moorea), a reconnu n'avoir que "très peu d'informations nouvelles" du fait que "les données factuelles n'ont pas changé depuis hier".
Un avion entièrement remis à neuf
Sur les circonstances exactes de l'accident, "il appartient aux autorités judiciaires et notamment au Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) de nous apporter des éléments vérifiés", a-t-il souligné dans un souci de prudence légitime.
Toutefois, s'agissant du commandant de bord - un homme de 53 ans, expérimenté - mais également de l'appareil, Christian Vernaudon a fourni tous les détails possibles visant à démontrer que sur ces points, la compagnie n'avait rien à se reprocher. Et d'expliquer notamment que la coque du Twin-Otter a été achetée aux
Etats-Unis en 2005, après quoi l'avion a été entièrement remis à neuf (des sièges aux moteurs en passant par les câblages) avant son exploitation par Air Moorea à partir de novembre 2006.
Le "reconditionnement" s'est déroulé dans un atelier canadien à la fois "certifié par le constructeur" et respecteux des normes européennes en vigueur. Quant à dire que l'avion volait en "surcharge", la direction dément catégoriquement. Alors que la masse maximum au décollage est de 5, 7 tonnes, dans ce cas précis, l'avion accusait 5, 3 tonnes.
Reprise des vols vendredi matin
La mécanique étant - théoriquement et jusqu'à preuve du contraire - hors de cause, reste la "défaillance humaine". En l'occurence, le pilote a-t-il eu un malaise? Dans l'attente des résultats de l'autopsie qui va être pratiquée, rien ne permet de l'affirmer.
Toujours est-il que les vols d'Air Moorea ont repris vendredi matin, dès 6h30, avec dans chacun des avions le "renfort" d'un co-pilote. Il s'agit là d'une "assurance supplémentaire qui est plus psychologique qu'autre chose", a indiqué Freddy Chanseau, répondant ainsi à l'émoi ressenti depuis le drame chez un certain nombre de pilotes. Cette mesure exceptionnelle durera le temps qu'il faut, ont laissé entendre les responsables, quand bien même la réglementation en vigueur pour ce qui concerne les "vols à vue", à la différence des "vols IFR", permet d'opérer avec un seul pilote.
Par ailleurs, les équipes techniques ont procédé à des vérifications sur les deux Twin Otter restants à
Tahiti, plus particulièrement au niveau des chaînes de commande.
Preuve que la compagnie conserve toute sa confiance dans ce type d'appareil, trois Twin Otter supplémentaires de "nouvelle génération" ont déjà été commandés, dont un "ferme", a annoncé Marcel Galenon.