Je ne peux résister à l'envie de déterrer ce sujet pour raconter ma petite expérience: pour un premier voyage en avion avec un vélo, elle est plutôt folklorique!
J'avais pris un vol
Paris-
Riga avec la compagnie Czech Airlines, départ à 19h10, arrivée à
Riga à minuit avec correspondance à
Prague. J'avais bien lu les conditions d'emballage du vélo (assez vagues) sur le site de la compagnie, et je les avais imprimées par mesure de précaution.
Donc je me suis pointée à Roissy plus de trois heures avant le décollage, avec mon biclou, mes deux sacoches, quelques blocs de polystyrène et du film d'emballage récupéré dans un supermarché. J'ai mis le cap sur le comptoir de Czech Airlines, histoire de tâter le terrain. Manque de pot, le système informatique était en panne, donc débrouillez-vous, "vous verrez à l'enregistrement".
Celui-ci commençait une heure et demie seulement avant le départ de l'avion. Je suis arrivée dans les premiers, mon vélo dûment emballé à la main. Et là, surprise, ce n'était plus Czech Airlines, mais Air France qui s'occupait de l'accueil des passagers. Après quelques coups de fil et palabres avec ses collègues, l'hôtesse m'annonce la couleur: la procédure d'emballage des vélos est celle d'Air France et non plus celle de Czech Airlines. Il fallait donc que je me rende au comptoir d'Air France pour y acheter un carton, puis que je revienne et que j'attende qu'on vienne m'apporter ledit carton.
Bien sûr, je lui ai mis sous le nez le règlement de CSA, mais autant parler à un mur. Direction donc le comptoir d'Air France, situé comme par hasard à l'autre bout du terminal, et au pas gymnastique s'il vous plaît, dans l'aéroport bondé, et en traînant mes deux sacoches. L'employée du comptoir se mouvait avec la grâce d'un scaphandrier par 400m de fond, là aussi il a fallu plusieurs coups de fil avant que je ne sois autorisée à payer mes six euros. Enfin, marmonnant qu'elle n'avait pas de monnaie, elle a disparu en se dandinant et en faisant la sourde oreille à mes appels. Tout cela a pris un peu de temps.
Lorsque j'ai été enfin de retour, rouge et hors d'haleine, l'hôtesse a enregistré celle de mes deux sacoches destinée à partir en soute. Elle m'a demandé si j'avais bien tout ce qu'il me fallait. Et là, erreur fatale, j'ai dit "oui, oui", en reprenant mon souffle. Un grand quart d'heure après, un bagagiste un peu endormi est arrivé avec le carton. J'ai entrepris de glisser mon vélo dans le carton, ce qui n'était pas facile à cause de la foule environnante. Horreur! Le vélo ne rentrait pas dans le carton. Il aurait fallu baisser la selle, démonter les cornes de boeuf, que sais-je encore. L'ennui, c'est que mes outils étaient dans la sacoche qui venait d'être envoyée dans la soute, et que l'enregistrement était sur le point de fermer...
J'ai argumenté, proposé de leur signer une décharge si on laissait partir mon vélo avec son emballage initial. Les employés d'Air France n'ont rien voulu savoir et m'ont refusé l'embarquement. Soufflant le feu par les narines, j'ai dû les regarder me rayer de la liste des passagers et retarder le départ de l'avion, le temps de récupérer ma sacoche. Puis on m'a inscrite sur le vol suivant, moyennant un supplément de 50€. Au lieu d'arriver à
Riga, j'ai atterri à
Prague ce soir-là.
Voilà pour l'aller. Maintenant, le retour:
Arrivée à
Riga, les employés du local destiné aux objets trouvés m'ont gentiment autorisée à laisser mon carton dans leur service le temps de mon périple. J'aurais peut-être dû penser à inscrire sur le carton la date de mon retour. Toujours est-il que lorsque je suis revenue, d'excellente humeur après une magnifique randonnée, eh bien mon carton s'était envolé...et là, je n'avais absolument rien d'autre pour emballer.
Direction le comptoir de Czech Airlines, une fois de plus. J'ai expliqué mon problème, et l'employée m'a expliqué avec une petite dose de sadisme que l'emballage devait être le même à l'aller et au retour. Je me suis mise en quête d'un endroit où se procurer un carton, mais il s'est avéré que l'aéroport ne contenait rien de tel. Le détail qui tue: l'aéroport de
Riga est petit, mais sur trois niveaux, et mon vélo ne rentrait pas dans l'ascenseur. Pendant tout ce temps, il fallait que je fasse des allers-retours en portant dans les escaliers mon vélo chargé de ses sacoches.
Commençant à me demander si je n'allais pas devoir rentrer en
France à vélo, j'ai fait comprendre aux employés de la Czech Airlines qu'il fallait absolument trouver une solution, que je n'allais pas camper dans leur bureau! La dame a réfléchi, puis m'a dit qu'il me suffirait de tourner le guidon, démonter les pédales et dégonfler les pneus, de demander du scotch au comptoir d'enregistrement, et que ses collègues lui téléphonent s'il y avait un problème. Finalement j'ai pu embarquer sans difficulté.
Abstraction faite de ces menus contretemps, le vélo est arrivé en parfait état. A l'aller comme au retour, il m'a été remis en mains propres par un bagagiste. Donc compagnie à recommander, même s'il faut se méfier comme de la peste des "code-shares"!