Suite...
Malheureusement je suis un peu déçu du rendu des photos faites avec la Gopro publiées sur VF, je trouve que cet appareil fonctionne mieux pour les vidéos mais quand même le rendu est tellement moins incroyable qu'en vrai, heureusement les souvenirs sont bien inscrit dans ma mémoire, mais c'est dommage pour le partage sur le site.
Je verrai si je poste d'autres photos, en attendant, voici la suite du carnet de voyage.
Une page de ce voyage se tourne, je rentre plus tôt sur le continent à
Semporna avec l’objectif de prendre un bus pour Lahad Datu, ville étape pour la prochaine destination, le fleuve
Kinabatangan.
Le bateau de Scuba Junkie file en direction de
Semporna, en route nous passons à proximité de villages colorés.
Puis on s'approche de la skyline de
Semporna.
Une des jetée de
Semporna (pas celle des speed boats)
Alors que la première partie du séjour a été consacrée à l'exploration des splendeurs sous-marines de Bornéo, maintenant je vais découvrir la richesse de la faune de la forêt tropicale. En fait, j’avais essayé de contacter des agence pour partir explorer la forêt primaire de Danum Valley, mais il n'y avait plus de place disponible ces jours-ci (je vous conseille donc de réserver en avance) donc j’ai sauté cette étape et enchainé sur l'étape suivante,
Kinabatangan.
A partir de ce moment là, rien n’est encore réservé, c'est après avoir embarqué dans le bus pour Lahad Datu que je consulte le guide de voyage pour trouver un contact afin d’organiser ce séjour à
Kinabatangan. Je ne cherche pas nécessairement quelque chose de haut de gamme, il est visiblement possible de dormir dans un des plus beaux lodges du monde à
Kinabatangan, mais plutôt l’assurance d’être au plus près de la nature et d’avoir un guide qui peut nous permettre de s’approcher de la faune sauvage. Au vu des revues du guide lonely planet,
Tanjung Bulat Camp semble particulièrement correspondre à ce critère et j’appelle directement Afiq donc grâce aux coordonnées du guide. Il me dit que son Jungle Camp est rustique mais qu'il est disponible les jours demain et après-demain, parfait je lui confirme que je réserve directement et que je le retrouve en fin de matinée à l’intersection de la route entre
Sandakan et Lahad Datu.
Toujours dans le minibus, il faut attendre qu’il soit plein pour partir, une bonne heure sur le parking enfin un dernier passager pointe le bout de son nez, enfin on peut démarrer. Je suis bien content d’avoir amené un sweat à capuche avec moi dans mon sac, c’est vraiment indispensable pour ne pas attraper la crève tant la climatisation est froide et puissante dans le bus. Je mets la capuche, je serre au maximum autour du cou et je me concentre pour lutter, alors que je vois les autres passagers en T-shirt et qui ne semble pas avoir de souci pour supporter, comment ils font ? Je suis assis derrière un père qui emmène ses deux très jeunes enfants, ils se partagent un siège tous les deux et sont très sages et patients, ils n'ont pas beaucoup de place mais ne disent rien, bien sûr ils sont aussi très curieux de voir ma tête pas très commune dans ces contrées et me regardent avec beaucoup d’attention.
On arrive en fin d'après-midi à Lahad Datu, qui se révèle être une petite bourgade de bord de mer sans charme mais moins repoussante que
Semporna. C’est déjà ça. C'est même plutôt calme et en fin de journée je fais le tour de ce que l'on peut appeler un centre-ville, je fais quelques courses pour notre expédition. Je verrai de nombreux rats qui se promènent dans les rues, et les canaux sont remplis de déchets plastiques, on a vraiment l'impression qu'ici les gestes simples de respect de l'environnement ne sont pas encore acquis.
Parfois, le voyage à Bornéo fait monter en soi un sentiment de grande tristesse, mais aussi une prise de conscience qui semble nécessaire. La nature si riche de l'île semble si fragile et attaquée par l'Homme, qui semble ne pas avoir pensé aux conséquences. Combien de fois j’ai été attristé par ce que j’ai vu lors de ce voyage ! Déjà les habitants de
Mabul jettent leurs déchets directement dans la mer, on voit des bouteilles flotter, et des emballages viennent s'accrocher aux coraux. Puis juste avant d'arriver à
Semporna, plusieurs fois notre bateau a été pris dans un amas de détritus qui nous ont obligé à couper le moteur et le soulever pour ne pas l'abimer. Ensuite la baie de Lahad Datu est remplie de détritus et l'odeur est insoutenable. Enfin sur cette rue entre Tawau,
Semporna, Lahad Datu et
Sandakan, ce sont des kilomètres carrés de forêts qui ont été abattues pour faire pousser des champs de palmiers pour récupérer l'huile de palme
(ci-dessous une photo qui représente à peu près la seule chose que vous verrez de chaque côté sur le bord de la route entre Tawau et Sandakan)
Les animaux se retrouvent acculés dans de petites poches de forêt préservée, insuffisant pour garantir leur survie. Ce tableau est vraiment triste et je me demande si la nature pourra survivre le temps que les consciences s’éveillent, est ce que cette formidable biodiversité de Bornéo n’aura pas déjà été éteinte et disparue lorsque les habitants auront compris de la richesse que cela représente ? Voici une fresque peinte sur un mur de
Kota Kinabalu qui illustre la triste situation à Bornéo, mais aussi dans beaucoup d’endroits dans le monde.
Il est vrai que j'avais remarqué que tous les carnets de voyage parlait de ce sujet à un moment ou un autre, maintenant je comprends pourquoi. C'est triste. D'un autre côté, quand je vois qu'ici en
Chine maintenant le gouvernement a décidé de s'attaquer frontalement au problème avec une immense campagne de tri des déchets et de respect de l'environnement d'une envergure incroyable, je me dis qu'il faut garder l'espoir car si en
Chine c'est en train de changer si radicalement alors la
Malaisie le fera aussi...
Ce matin je réserve un grab plutôt que prendre un bus directement jusqu'au point de rendez-vous convenu avec Afiq la veille. C’est très pratique et pas beaucoup plus cher que le bus et surtout je peux gérer en direct la puissance de la climatisation (la raison première de ce choix du grab). En une heure on arrive un peu en avance à cette jonction entre la route de
Sandakan et
Kinabatangan, on attend Afiq sur le bord de la route cerné par les champs de palmiers.
Nous montons dans sa petite voiture Proton et embarquons aussi notre guide pour ces trois jours au
Tanjung Jungle Camp, Joey. Pour rejoindre le camp, la voiture ne sert à rien. En fait Afiq nous dépose au bord du fleuve qu’il faut d'abord traverser sur un canot, puis marcher dix minutes dans la fôret et enfin reprendre une autre barque sur l'Oxbow lake jusqu'au campement. Je découvre ce qu’est un Oxbow Lake, il s’agit d’un bras de fleuve qui est alimenté lors des crues et séparé de la rivière principale le reste du temps.
Alors que nous sommes sur la barque, nous sommes accueillis par une pluie qui refroidi l'atmosphère, c'est agréable au début mais on arrive trempé. Juste le temps de se mettre à l'abri au camp que la pluie se transforme maintenant en tempête, il tombe des trombes d'eau sans interruption jusqu'à la fin de la journée. Il fait même un peu frisquet et je me réfugie dans la chambre pour faire une sieste. Comme les animaux on se repose en milieu de journée, de toute façon il n’y a rien d’autre à faire et surtout avec l'espoir qu'en fin de journée la pluie s'arrêtera pour qu'on puisse faire le programme prévu, soit un cruise sur l'oxbow lake à la recherche des animaux. Je m’endors bercé par le bruit assourdissant de la pluie tropicale qui s’abat sur le toit de tôle de la cabane. Lorsque je me réveille en fin d'après-midi, je n’entends plus que le bruit de quelques gouttes. Je jette un œil par la fenêtre, quelle chance la pluie a finalement arrêté, et pourtant j'avais peu d'espoir avec cette tempête.
On s'installe à nouveau dans la pièce commune du camp, qui se trouve être en fait un superbe poste d'observation, c’est simplement un plateau surmonté d’un toit de tôle et ouvert sur trois côtés face qui surplombe la rivière. Alors qu'on lit tranquillement, la brume se lève petit à petit, et c'est le spectacle de la nature sauvage commence. D'abord un hibou s'installe sur une branche d'un arbre juste derrière le camp, on a de la chance de la voir en journée.
Puis des singes proboscis se mettent à s'agiter dans les arbres sur la rive opposée, ils sautent de branches en branches avec raffut.
Alerté par ce bruit, un crocodile malicieux se laisse porter sans bouger par le courant pour s'approcher au plus près des singes, surement dans l'espoir qu'un des primates rate son saut et tombe dans le lac, ce qui malheureusement pour le prédateur n'arrivera pas.
Ce n’est pas fini, sous notre poste d'observation, deux immenses lézards arrivent en nageant puis s'installent sur la petite plage de sable sous la structure.
Incroyable, on n'a pas eu besoin d'aller bien loin pour être au cœur de l'activité des animaux, ce jungle camp est vraiment idéalement isolé. Et ce n'est que le début ! A un moment donné, je pars aux toilettes – j'ai un peu forcé sur le thé pour me réchauffer cet après midi – et alors que je suis en train de me soulager, je vois à travers les ouvertures des toilettes tout un groupe de singes proboscis juste en face, à quelques mètres. Je reste autour des toilettes pour les regarder, ils sont très peureux et dès que je fais un mouvement ils me repèrent avant moi et changent de branches, difficile de les suivre, et je n'ai pas les chaussures adaptées pour m'aventurer seul dans la forêt. Ils s'éloignent petit à petit mais resteront dans le secteur toute la soirée pour notre plus grand bonheur
(désolé je n'avais pas emmené mon appareil photo aux toilettes...). On n'a pas encore bougé de notre camp pour aller en safari que l'on en a déjà pris pleins les yeux !
Lorsque le soleil se couche, on embarque à nouveau sur la barque avec Joey pour faire le tour du lac oxbow. C'est quand même une manière très agréable de découvrir cet environnement, assis tranquillement dans le bateau avec Joey à l'affut du moindre mammifère, oiseau ou reptile.
Un oiseau posé en observation sur une branche, il s'envolera à notre approche.
Enfin l'espèce que l'on verra le plus dans la région de
Kinabatangan, le macaque qui traine sur la plage en bande. Une maman avec son bébé :
Leurs expressions faciales sont vraiment troublantes
On verra aussi des King fishers avec leur long bec qui se parent de très belles couleurs de bleu et d’orange.
On trouve aussi différentes colonies de singes proboscis assis dans les arbres, difficile de les approcher car ils sont haut perchés.
A suivre...