Nous comptons monter jusqu'à
Tromso par la
Suède.
Est ce vraiment réalisable ?
bien sûr que c'est réalisable. C'est peuplé, villages et petites villes. Les gens conduisent au travail, les autobus et les routiers effectuent leurs services, etc. Trivial. Comme partout où il y a de l'hiver, comme par exemple dans les Alpes.
La seule
particularité est lors de blizzard avec formation rapide de congère, qui oblige pratiquement à s'arrêter sur le bord et attendre que ça passe et éventuellement que les charrues dégagent la route. Ça arrive mais pas souvent, et dans ce cas retards. Sur le rebord montagneux norvégien il arrive que la route E6 vers la frontière norvégo-suédo-finnoise, entre Skibotn et Galggojavri soit devienne trop une énorme patinoire et fermée le temps du raclage, ou soit mise en convoi.
Conduire en
convoi consiste en ceci: une barrière ferme la route et une queue de voitures se forme derrière, un certain nombre de véhicules selon les instructions des employées de l'administration des routes présents, souvent une dizaine de véhicule. Une grosse charrue avec des projecteurs puissants ouvre la route, dégageant donc la neige pour les voitures qui suivent derrière. Parfois une charrue ferme la marche,
Les passages en convoi sont occasionnels et peu nombreux dans le nord: entre
Tromsø et Alta, au niveau d'un passage en basse montagne et plus au sud entre
Mo i Rana et Straumen. C'est habituel tout l'hiver au niveau de passages montageux du sud-ouest norvégien, vers les grands fjords, uniques routes reliant vallées de l'Ouest et de l'Est.
Si le temps est mauvais, la moyenne horaire bien sûr diminue fort car rouler dans le vent et la poudreuse c'est ne voir qu'un mur de neige devant soi avec la lumière des phares s'y réfléchissant pour vous retourner dans les yeux. On a du mal à savoir où est le bord de la route, et quelques mètres suffisent pour perdre les feux arrières de la voiture précédent.
Mais là aussi, ce n'est pas très courant, simplement que si c'est ainsi, alors on est fort ralenti. Bref, mieux vaut ne pas être avec un emploi du temps serré.
Tout cela reste de l'ordre de l'
occasionnel, mais autant le savoir car ça peut vous tomber dessus.
nous investissons dans des pneus cloutés
les pneus cloutés sont interdits en-dessous du
Danemark et sinon les pneus d'hiver sont obligatoire mais pas nécessairement en clous.
S'il s'agit de pneus mous, il faut s'assurer qu'ils sont aux normes exigentes nordiques. Tous les ans, on a le cas en
Norvège de routiers polonais avec des pneus mous hiver aux normes m**diques, qui patinent, s'enlisent et doivent être tractés.
Les pneus hiver mous des principaux fabriquants font l'affaire, mais pas les pneus bon prix chinois.
Si vous roulez en pneus mous, vous pouvez donc partir et revenir tel quel sans changer de roues à la frontière danoise.
Mais, en
Allemagne la loi exige que la voiture soit en pneus adaptés aux conditions. Et donc s'il y a du gel et/ou des températures négatives, la Polizei peut vous épingler si vous n'êtes pas en pneus d'hiver càd. -- pour l'
Allemagne où les clous sont interdits -- en pneus mous.
Bref, si vous achetez des pneus clous vous ne pouvez les monter qu'à la frontière danoise, mais s'il y a du gel en
Allemagne et vous êtes en pneus d'été, il y a un risque potentiel d'amende ou de glissage et tôle froissée, auquel cas, l'assureur va défausser en insistant que vous n'êtes pas en pneus d'hiver...
En pneus mous tout du long vous êtes aux normes en
Allemagne ET en Scandinavie.
Les pneus mous peuvent s'utiliser en été, en étant prudent, car la capacité de freinage par pluie est diminuée. Si vous achetez en clous, vous vous retrouvez avec un jeu de roues inutilisables par la suite. Même en
Suisse et en
Autriche les clous sont interdits. Par contre c'est légal dans les pays baltes (Lithuanie,
Lettonie,
Estonie).
Ceci dit, moi, je suis en pneus clous. Mais aussi je suis familier des routes étroites et sinueuses norvégiennes où je roule à 100km/h dans les virages en hiver.
comme l'indique Tito38, les campings sont fermés la saison d'hiver. Pensez à une autonomie totale pour éclairage, chauffage et sanitaires. Les tuyauteries doivent être isolées sinon inutilisables et pétés par le gel. Ça arrive vite.
Mettez du liquide de refroidissement moteur en dilution 50-50 il ne fait pas grand froid entre
Tromsø et la Botnie, mais quelques jours très froids occasionnels ça peut arriver. Le froid est à l'intérieur du plateau lapon plus au nord-est, vers Kautokeino,
Karasjok.
--
d'où je dis tout cela?
vivant en
Norvège, et par ailleurs appréciant beaucoup la Laponie Orientale, en gros la péninsule de Kola, ainsi que la Carélie septentrionale, il m'est arrivé de prendre dix à quinze jours de vacances en février-mars pour m'y rendre et effectuer de petits circuits. Pas souvent, ça fait de la route.
Sur la carte ces trajets entre autres (j'utilise la fonction 3D de Google Cartes, car leurs cartes 2D ont une déformation pour les latittudes nordiques abominable).
Cet itinéraire est le même jusqu'en Laponie finlandaise que celui que vous empruntez pour aller à
Tromsø. D'où les illustrations qui suivent.
ici je pose auprès du nouveau panneau d'entrée de Kirovsk:
dans le centre une architecture néo-classique impériale des années 30 qui fait fonctionner ma caméra photo. On voit mieux sur celle-ci ma voiture d'il y a quatre ans, et ses plaques norvégiennes:
c'était au coin de ces bâtiments:
ici, même hiver je pense, càd. 2014, car même Passat que j'avais à l'époque, et on peut bien constater mes plaques norvégiénnes, dans le village de Oumba, Mer Blanche, pointé sur la carte. J'avais pris ce cliché car Oumba est à accès réglémenté par le FSB, c'est un village de relâche pour les sous-mariniers de la flotte arctique russe. Mais comme ils sont très relax, de facto, ils se foutent de la présence d'un ou deux étrangers. Or là je suis aux côtés de mon voiture, laquelle est clairement en plaques norvégiennes, et pas russes, Je me prenais en photo à côté de la voiture au niveau du pont avec la plaque du village (et rivière) pour documenter la chose.
bon tant que j'y suis, une paire de clichés en vrac, c'est la
Russie sub-arctique européenne, donc Laponie, et variations architecturales à part, pays similaire à la Laponie en
Finlande, et sur le plateau norvégien (pas la côte, qui elle est en montagnes alpines). une cabane que j'avais loué au village de Varzouga, 50 kms après Oumba, et qui possède une grande église en bois datant du 15è s. (mais refaite lorsque le bois à noirci et craquèle de trop), une paire de moto-neige de l'époque soviétique, des Bouran, qu'on trouve encore ici ou là. Pas chiqué mais du costaud:
voilà une route et paysage dans cette région de Laponie Orientale /péninsule de Kola. Là c'est la descente vers la route fédérale en venant de Kirovsk. Les routes norvégiennes vers
Tromsø sont plus étroites.
En zoomant le panneau routier en bas en droite on peut constater qu'il indique le carrefour
Saint Pétersbourg-Mourmansk (de fait, 200 kms à droite pour Mourmansk, et 1300 kms à gauche pour
Saint Pétersbourg):
mais si on roule tout droit vers l'Est au-dessus des montagnes, c'est la Laponie centrale en
Finlande.
Bref, ces clichés pour indiquer que pour me rendre dans ces destinations comme tracé sur la première carte, je passe par les 3/4 de la
Suède, comme dans votre plan.
Dans votre plan vers
Tromsø vous bifurquez vers le nord-ouest soit après Gällivare soit après Haparanda/Tornio, alors que dans mon cas vers le nord-est.
Depuis Mourmansk, il m'est arrivé aussi d'aller passer la journée entre
Kirkenes et Alta, plus au nord de
Tromsø.
Ainsi, l'un dans l'autre, tout cela est banal. Rien de particulier.
La route en
Suède est très ennuyeuse, forêt enneigée à droite, forêt enneigée à gauche, ridelles basses en gros fil métallique séparant les sens de circulation et souvent sur les côtés aussi. Trois couloirs de circulation, plutôt étroits, alternant 1 voie-2 voies/2 voies - 1 voie (pour les dépassements). Très monotone sur 800 kms.
J'ai effectué une paire de fois le trajet
Oslo-Rødby-
Lille, ça me prenait une vingtaine d'heures (sans dormir). Le trajet
Oslo-Mourmansk l'hiver il faut compter deux jours s'il n'y a pas de blizzards en route.
Selon d'où vous démarrez en
France, il faut compter en camping-car trois jours pour arriver à
Tromsø, si vous passez le Ruhrgebiet puis
Hambourg aux bons moments, sans queues, c'est à dire de nuit entre samedi et dimanche. Pour la
Suède la route E39 vers Gällivare est peut-être un brin moins monotone que la route côtière vers Umeå, Luleå.
--
bon après tout ça, j'ai soif, m'en vais prendre une bière...
Bonne route!
Image attachée: