Bien d'accord, Giogio. Je suis allé à Secondigliano, avec quelque inquiétude après avoir lu Gomorra... C'est calme, comme partout à
Naples. Bien sûr, l'ami italien qui m'accompagnait m'a dit de faire attention à ma sacoche. Comme je lui aurais dit dans le métro à
Paris.
Bien sûr, vu de la voiture d'un touriste français, Scampia est moche. C'est le béton des années 80, poussé après le grand tremblement de terre : il fallait reconstruire, et vite. Mais Sarcelle, c'est beau ? C'est une époque.
Une anecdote, sur la vie ''cauchemardesque'' de ce type de banlieue : j'y ai des amis, coupes de retraités âgés. Ils ont leurs enfants et petits enfants dans le vieux
Naples. D'où ils viennent. Mais pour rien au monde ils ne quitteraient leur grand immeuble de béton : grandes pièces, trois chambres et trois salles de bain, chauffage central, air et vue. Il y a des habitants de hlm heureux dans ces banlieues impersonnelles et bétonnées.
Quant aux écoles où règne un absentéisme : oui, il y a des enfants qui sèchent les cours (pas en
France ?). Mais le remède des fonctionnaires de l'administration est assez monstrueux : l'enfant qui a manqué un peu trop est tout simplement embarqué par les assistantes sociales et placé dans une ''casa familiale'' (qui n'a de familial que le nom, comme tout ce qu'on range sous le vocable ''d'aide à l'enfance''). Et certains, sans avoir volé un oeuf ni un boeuf, grandissent sans leur famille. Terrible. Effectivment, avec une méthode aussi radicale, on ne risque plus de voir des gosses traîner dans les rues : l'ordre règne. Je parle de ça pour en avoir discuté avec un éducateur de rue qui essaient de protéger les enfants, aussi bien de la mafia que de... l'administration.