Poznan est plus polonaise historiquement que
Wroclaw.
En effet,
Poznan et la Posnanie, rattachées à la Prusse lors des partages de la
Pologne au XVIIIe siècle, ont toujours eu une population en majorité polonaise qui n'a pas subi de bouleversements comme la population de
Wroclaw, originaire en grande partie de la Galicie orientale (Lwow) annexée par l'Union soviétique. Jusqu'en 1945,
Wroclaw s'appelait Breslau, capitale de la Basse-Silésie, province prussienne avec une population majoritairement allemande, qui a été expulsée au-delà de la nouvelle frontière ramenée à la ligne Oder-Neisse et remplacée par des Polonais eux-mêmes expulsés de la région de Lwow désormais soviétique.
Aujourd'hui, après une restauration soignée à l'identique de la
vieille ville dévastée à la fin de la guerre,
Wroclaw peut à nouveau, dans le contexte européen communautaire, se réclamer de l'héritage allemand, ce qui était tabou pendant les décennies de l'après-guerre.
La
vieille ville de
Poznan par contre était bien polonaise par son style, l'héritage allemand étant constitué de quartiers neufs construits au XIXe siècle, quand
Poznan (Posen) était devenu chef-lieu de province et un grand centre administratif, militaire et ferroviaire. Et
Poznan est fière d'avoir été le foyer de l'insurrection anti-soviétique de 1956, qui a été reprise comme modèle par les Hongrois à la fin de cette année.
A noter que
Poznan redevient polonaise "de facto" dès le 11 novembre 1918, date de la résurrection de l'Etat polonais, situation entérinée "de jure" par le traité de Versailles, qui restitue la Posnanie, la Prusse Occidentale et une partie de la Haute-Silésie à la
Pologne.