Pour qui passe à
Liège et a envie d’admirer la Promenade des Anglais, peinte par Matisse, baignée non pas dans le sang, mais la torpeur et l’insouciance, "comme coupée du monde choqué encore par la fureur de la guerre" (il y a un un siècle de ça déjà), il est vivement conseillé de faire un détour par le très très très chouette Musée de la Boverie, coincé entre la
Meuse et le canal, à dix minutes de la gare des Guillemins. Anciennement Musée des Beaux Arts, la Boverie (pas beuverie) a réouvert depuis peu, après que l’architecte Rudy Ricciotti (concepteur notamment de la dépendance du Louvre à Lens) lui ai fait subir un lifting et l’ait affublé d’une superbe extension vitrée.
L’exposition En plein air est visible jusqu’à la mi-août (12€ tarif normal).
"Un jour de loisirs, c’est un jour d’immortalité" a écrit un penseur chinois espérons que le visiteur de cette exposition ressentira, en découvrant toutes ces œuvres consacrées à la joie de vivre et au plaisir de l’individu, de la famille et des amis, cet instant d’immortalité que peut représenter que le bonheur" (Vincent Pomarède, Directeur de la programmation culturelle du musée)
Pour ceux que les différentes versions des Déjeuners sur l’herbe (par Manet, Monet, Léger, Picasso, Cézanne) mettraient en appétit, il ne faut pas hésiter à marcher 20 à 30 minutes supplémentaires jusqu’au quartier d’Outre-
Meuse, patrie de Simenon, et se remplir la panse chez François Ducroux, l’affable patron de la taverne Tchantchès & Nanesse (35 rue Grande-Bêche). La cuisine y est pour le moins roborative mais fraîche et goûteuse.
Pour une excellente salade au Bouquet des Moines grillé (fromage local), un fabuleux lapin à la bière, des frites belges (parfaitement dorées, croustillantes et moelleuses), des bières (oui oui au pluriel, météo oblige), un café (version simple et non pas liégeoise) et un pousse-café au genièvre, compter 35€. Les portions sont copieuses, j’ai ma dose de viande pour les trois mois à venir. François Ducroux est un type incroyablement chaleureux, curieux, bavard (le temps d’une bière, une autre, une autre, un café et un Peket, la fameuse liqueur de genièvre...). Intarissable sur les vins bios italiens et les champagnes, il compte inscrire prochainement des vins de jeunes et audacieux producteurs belges à sa carte.
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