Santorin....
L’île actuelle, un arc de cercle incomplet, n’est plus que le reste d’un ancien volcan dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Il faut un peu d’imagination pour reconstituer virtuellement l’aspect initial du volcan dont une grande partie a disparu, engloutie dans la mer. Ce relief particulier est la conséquence de terribles phénomènes volcaniques : éruptions, tremblements de terre, ras de marée puis effondrement du cratère central... c’était selon les géologues il y a bien longtemps, vers 1600 avant J.C.
Bref, de nos jours l’île de
Santorin ne représente seulement qu’une partie de la crête de l’ancien volcan sur laquelle sont perchés les villages aux maisons blanches quant à la caldera, c’était le centre du cratère... En cette matinée, les eaux presque lisses et paisibles ont de quoi faire oublier la tumultueuse histoire géologique des lieux.
Notre excursion nous fait rejoindre
Oia, à l’extrémité de
Santorin. Le village est renommé pour son côté pittoresque et enchanteur... en y arrivant on comprend vite pourquoi. Ici, le charme opère d’emblée.
La visite d’
Oia, à prononcer à la grecque «
Ya » se fait obligatoirement à pied, il n’y a pas de place pour les véhicules dans les ruelles du village et finalement on ne s’en plaindra pas. On peut ainsi profiter à son aise des inépuisables panoramas vers l’intérieur de la caldera. Ils sont à couper le souffle, grandiose et esthétique à souhait, un véritable décor de carte postale (au bon sens du terme). Tous les éléments pour réaliser des compositions photogéniques sont ici rassemblés, en voici la liste, j’en vois au moins cinq :
1 : une vue plongeante sur la mer bleue.
2 : un horizon entre ciel et mer avec un bout d’île en arrière plan.
3 : des maisons blanches sur le versant rocheux en premier plan.
4 : un clocher d’église ou un dôme (bleu) en point fort de l’image.
5 : une atmosphère ensoleillée pour faire ressortir la palette et le contraste de teintes...
Ce (parfait) point de vue, où se situe t-il me demanderez-vous ? Pratiquement à chaque coin de rue de
Oia.
Cependant, cela ne doit pas inciter à ne s’arrêter seulement à une première vision même si elle vous paraît unique et vous comble déjà. Il ne faut surtout pas hésiter à sortir de la rue Nikolaou Nomikou, la principale, la plus empruntée et finalement la moins intéressante sur le plan visuel.
Découvrir
Oia, c’est arpenter les ruelles tortueuses qui se faufilent entre les maisons, longer les murets blancs, contourner les terrasses, monter quelques marches puis en descendre d’autres, s’arrêter, continuer son chemin, jeter un regard presque indiscret entre deux murs ou par une ouverture... et surtout, tomber en admiration devant le pittoresque de ce village à nulle autre pareil.
A la blancheur traditionnelle des constructions et au bleu des coupoles des églises s’ajoutent d’autres teintes, histoire d’enrichir la palette de couleurs.
Oia, un village en bleu et blanc, assurément, mais pas seulement. De l’ocre, du jaune, un peu de rouge par ici ou du rose par là jusqu’aux tons fushia des bougainvillées. Toutes ces maisons, ces chapelles et ces murets imbriqués comme également toutes ces teintes complémentaires composent un bric à
brac désordonné mais ô combien esthétique.
Idéalement situés pour une bonne exposition aux vents du large, plusieurs moulins surplombent les habitations de cette falaise.
Aux côtés des maisons traditionnelles aux façades blanchies, on remarque également quelques murs éboulés, laissés à l’abandon. Ce sont les vestiges de maisons entièrement détruites lors du dernier grand tremblement de terre, c’était en 1956. Les terribles secousses (magnitude 7,8 sur la fameuse échelle de Richter), leur lot de destructions et surtout le nombre de disparus, (54 morts et 2000 blessés !) ont fait fuir de nombreux rescapés... avant que le développement touristique des lieux ne lui donne un nouvel essor.
Même en voyage les contraintes horaires vous poursuivent, il nous faut à présent quitter (avec regrets !) le si charmant site d’
Oia et ses panoramas d’exception.
Histoire de découvrir d’autres aspects de l’île, notre chemin du retour se fera par la route qui serpente parmi le versant maritime, au nord de l’île. Après la route de la crête, nous dévalons maintenant une route plus campagnarde sur les pentes du volcan. Ici, le long de cette voie toujours aussi sinueuse, le paysage s’avère plus rural et donc plus authentique... moins de touristes et plus habitations modestes où vivent en majorité les vrais îliens parmi quelques terres cultivées.
On le sait, les sols volcaniques sont souvent fertiles même si sur ces parcelles pentues, l’aridité et le manque d’eau sont de véritables problèmes. Cependant, la vigne y pousse, pas en rangs rectilignes comme on a plus l’habitude de le voir dans nos vignobles, mais avec des ceps et des feuillages s’étalant à proximité du sol. Plantés dans de petites cuvettes, les tiges semblent ramper sur le sol autour des pieds de vigne, formant ainsi un cercle végétal autour de la plante. Le produit, un vin acidulé, est paraît-il très plaisant au palais. Désolé, je n’ai pas eu l’occasion de déguster un Assyrtiko local aux arômes citronnés.
Lorsqu’on voyage, par définition, on ne fait que passer et le moment de quitter un lieu apprécié arrive toujours trop rapidement. C’est ainsi ! Déjà il nous faut rejoindre la petite capitale de l’île,
Fira. D’ici le point de vue est grandiose sur l’ensemble de la caldera, sur l’îlot volcanique au centre du cratère et sur notre paquebot, il nous nous attend. Il nous reste un peu de temps pour admirer encore, au loin, le village perché d’
Oia et plus près de nous les falaises volcaniques aux teintes sombres.
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Corfou est bien une île grecque, pourtant l’aspect architectural de la ville principale évoque plus une cité d’
Italie. Ici à Kerkira où nous venons de débarquer, les maisons ne sont pas blanchies comme sur les îles de la Mer Egée, leurs façades arborent pour la plupart des teintes colorées, ocre ou rouge sang de bœuf, quant aux volets, ils sont peints d’un vert très italien.
Il fait bon flâner parmi les places fleuries et les rues étroites, le nez en l’air, en observant les habitations, les balcons et les enseignes des commerces... mais aussi (et surtout) le haut campanile de l’église Saint-Spyridon, le Saint patron protecteur de l’île il aurait protégé les habitants de la famine, de la peste et des envahisseurs turc en 1716, rien que cela ! L’intérieur de cet édifice grec orthodoxe vaut que l’on y face une halte, il est richement orné.
Ensuite, nous nous dirigeons vers le front de mer en traversant un agréable parc ombragé. La large baie en forme de parfait arc de cercle se termine par une imposante forteresse, un système défensif impressionnant édifié à l’époque de la domination vénitienne (1386- 1797) afin de protéger l’île des ennemis. On craignait beaucoup en ces temps les velléités d’expansion de l’Empire Ottoman...
Un autre lieu, devenu emblématique de
Corfou sera notre seconde visite dans cette île, il n’est situé qu’à seulement quelques kilomètres du centre ville. C’est sans doute le panorama le plus photographié de l’île, il faut reconnaître que ce
monastère de Vlacherna, construit sur le minuscule
îlot de Kanoni au milieu d’une jolie baie est particulièrement photogénique. Depuis les terrasses des cafés qui dominent le site, le point de vue est vraiment idéal comme de nombreux visiteurs, j’immortalise avec plaisir cette célèbre vue corfiote.
Un monastère est à priori un lieu de recueillement paisible, enfin c’est ce que l’on imagine... mais ici, le site est régulièrement survolé par des avions de lignes. En effet, la baie et ses îles dont
Vlacherna se trouvent dans l’alignement de la piste de l’aéroport international de l’île... cela ajoute donc un peu plus d’animation (pas toujours appréciée !) à cette superbe vue.
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Au petit matin, après une nuit de navigation, d’autres falaises sombres apparaissent. Nous longeons à présent les montagnes noires du
Monténégro, des silhouettes et des crêtes entre ombre et lumière. Le
Monténégro, un pays bien nommé... lorsqu’il se dévoile ainsi entre ombres et rayons de soleil.
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Après la
Grèce et la côte du
Monténégro, c’est le long des rivages de
Croatie que nous croisons maintenant. Aujourd’hui, l’ultime escale du parcours nous fait débarquer dans le port de
Dubrovnik, joyau de la côte Dalmate dont l’histoire a été on ne peut plus mouvementée. Une ville florissante au temps où elle s’appelait
Raguse et une ville meurtrie sous les assauts des obus lors de la guerre entre Serbes et Croates, c’était en 1992...
Quelques gouttes d’une pluie fine nous accueillent en ce dimanche matin... l’averse ne sera qu’éphémère, on ne s’en plaindra pas.
Après avoir flâné dans les rues de la ville et admirer l’architecture unique de cette ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco, nous décidons de prendre de la hauteur... Un téléphérique permet de gagner le sommet de la colline (presque une montagne) qui domine l’ensemble de la ville.
Les points de vue aériens sont toujours grandioses, celui depuis le terminus du téléphérique de
Dubrovnik ne déroge pas à la règle. Les yeux se régalent du panorama dont on bénéficie sur la ville aux toits de tuiles rouge- orangé, d’autant plus que les nuages matinaux ont maintenant déserté le ciel. Le regard balaye le paysage et se perd au loin entre cette côte déchiquetée et les îles qui la bordent. A l’horizon, le bleu du ciel se confond avec celui de la mer, superbe !
Depuis ce vertigineux belvédère, le cœur historique de
Dubrovnik apparaît bien blotti au milieu de son imposante ceinture de remparts... Une vision qui éveille nos souvenirs anciens de visite et la promenade (incontournable) qui emprunte ce splendide chemin de ronde, nous en avons gardé un inoubliable souvenir...
Depuis ce vertigineux belvédère, le cœur historique de
Dubrovnik apparaît bien blotti au milieu de son imposante ceinture de remparts... Une vision qui éveille nos souvenirs anciens de visite et la promenade (incontournable) qui emprunte ce splendide chemin de ronde, nous en avons gardé un inoubliable souvenir...
Le départ de
Dubrovnik restera lui aussi un souvenir bien ancré dans ma mémoire. Alors que le bateau s’éloigne lentement du port, un air d’opéra se met à retentir. Tous les passagers sont à cet instant réunis sur les ponts extérieurs, immobiles et surtout admiratifs devant le superbe spectacle magnifié par cette ambiance musicale. La ville et ses fameux remparts disparaissent peu à peu derrière la verte végétation de l’îlot de
Lokrum.
Cap au Nord...
Dubrovnik était notre dernière escale à terre avant l’arrivée au terminus du voyage à
Venise mais il reste encore du temps pour profiter à bord des plaisirs en mer.
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La croisière touche à sa fin mais pour autant le spectacle n’est pas entièrement terminé... et quel spectacle, celui qui nous sera proposé en arrivant à
Venise sera une apothéose !
Découvrir
Venise aux premières heures de la matinée depuis la mer ne s’oublie pas. Passées les digues et le phare (à damier) qui protègent la lagune,
Venise nous apparaît dans toute sa splendeur : une île posée sur la mer et des silhouettes d’églises, de campaniles et de palais qui peu à peu se détachent à l’horizon. Les rayons obliques du soleil matinal sont au rendez-vous pour illuminer la scène qui a pour fond de décor une chaîne de montagnes dont les sommets sont encore enneigés.
Depuis l’avant du paquebot, au pont 10, nous sommes une fois encore émerveillés par le panorama offert... Décidément cette croisière en Méditerranée nous aura comblé du premier jour aux derniers instants.
Mai 2013
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PS : En complément de ce récit, vous avez la possibilité si vous le souhaitez de poursuivre le voyage avec mes autres récits (et photos) visibles sur
Voyage Forum :
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Venise en quelques photos :voyageforum.com/...ues-photos-d6160360/-
En sillonnant la lagune autour de Venise : îles de Burano, Tocello et Murano :voyageforum.com/...our-venise-d6021151/-
Santorin, Oia en blanc et bleu :voyageforum.com/...blanc-bleu-d6060905/-
Escale à Dubrovnik :voyageforum.com/...9;page=unread#unread
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