Je reprends la suite de mon récit avec mon départ de
Turquie, le samedi 5 août 2006.
Nous quittons le camping Atakoy, en parie une déception, vers 11h.
On rejoint facilement l'autoroute pour
Edirne et la frontière bulgare.
La route est belle et pas trop fréquentée. On arrive rapidment à un péage, où l'on doit prendre un ticket. Mais ça, on le comprend trop tard ! Voulant éviter les queues, nous prennons les files de gauche qui s'avèrent être des files avec abonnement, à l'image du "T" français.
Trop tard, on est déjà sur l'autoroute ! On verra bien la suite...
On quitte l'autoroute avant
Edirne, en direction du Nord et de la côte bulgare de la Mer Noire, afin d'aller se baigner un peu après quatre jours de visites à
Istanbul.
On arrive au péage tellement craint. On me demande mon ticket, que je n'ai pas. J'essaie de baraguiner que je viens d'
Istambul et que j'ai pris la file rapide. J'ai peu d'avoir une amende ou de payer le prix maximum alors qu'il me reste très peu de livres turques.
En fait, le Turc s'avère très compréhensif et ne pose aucun problème, je pays le pirx
Istambul/sortie
Kirklareli et se passe !
Qu'est-ce qu'ils sont sympas, ces Turcs ! Au cours de mon séjour en
Turquie, il n'y a que dans les quartiers populaires d'
Istambul et chez un vendeur à la sortie du grand bazar que je n'ai pas ressenti de sympathie.
La route vers le Nord est bonne, elle traverse rapidement
Kirklareli, ville assez moderne sans grand intérêt, à ma connaissance.
Au-delà, ça se complique un peu.
Le paysage est très particulier : des petites collines sans arbre d'où émergent régulièrement des gros rochers (le paysage est très boisé côté bulgare). La route, assez étroite, sinueuse, est très peu fréquentée. Dire que c'est la seule liaison entre la
turquie et l'est de la
Bulgarie et la mer noire !
J'ai croisé quelques gros camions et une poignée de voitures.
Nous arrivon à Derekoy, petit vilage dont je connaissais le nom. En effet, c'est le nom offciel du poste frontière. Je l'ai retrouvé sur le passseport de mes parents, tamponné lorsque nous vinrent en
Bulgarie en 1986.
Enfin, la
turquie profonde, "anatolienne". Jusque là, la
Turquie d'Europe me paraissait moderne. Ce village pauvre, isolé, est hors du temps. Je suis sûr qu'il n'a presque pas changé depuis 1986.
Vient ensuite la frontière même, quelques km après.
Nous dépenssons les dernières livres turques dans le resto de la frontière. c'est bon, copieux et pas cher ! Et le patron est très sympa. je leur laisse une carte de téléphone turque que j'ai à peine utilisée.
Je me rends ensuite à la douane. comme à l'allée, je ne vais pas avoir de chance. Il me faudra une heure pour passer !
Je fais la queue devant un bureau ("police"). On me tampone mon passeport; je prends mon véhicule et me rends à la barrière turque. C'est ok ! Non ! au dernier moment, le douanier turc me dit qu'il me manque un tampon. J'y retourne.
Je vais voir le douanier qui m'a mis le tampon. il me désigne un 2ème bureau ("custom") pour faire l'autre tampon.
Une nouvelle queue à subir : des bus entiers de Bulgares se rendant à
Istanbul. J'en profite pour voir les photos affichées des saisies des douaniers turques, surtout de la drogue. Ils ont de quoi essayer de redorer leur image : il y a peu, des dizaines d'entre-eux ont été pris en flagrant délit de corruption par des caméras.
J'arrive devant le responsable qui me dit que je dois retourner au premier douanier !
Celui-ci me dit ensuite que je dois me rendre dans un 3ème bureau. j'y vais, le responsable me demande d'aller dans un 4ème bureau, celui du chef. Je frappe, personne ne répond, j'entends la TV à fond. Que fait-il ? Il arrive 10 minutes après, tranquillement.
Il me demande de retourner au deuxième bureau ! Argh ! Je commence à perdre patience. Mon amie attend dans la voiture.
Je dois refaire la queue devant les photos des saisies de drogue. Enfin, j'ai le tampon salvateur. Que je dois faire signer par le chef, en retournant au quatrième bureau...
Entre temps, il est reparti faire un tour, bien sûr, quel glandeur !
Il revient après 5 minutes et j'ai enfin le césame.
Je retourne à la barrière au moment où un bus bulgare arrive de l'autre côté. Je tends mon passeport 5 minutes avant qu'on me dise, enfin, c'est ok.
Ah, l'administration douanière turque ! Aucun d'entre-eux ne semblait savoir où je devais réellement me diriger. Cela m'a fait penser aux fonctionnaires romains dans la Astérix et la Zizanie
Visiblement, les touristes occidentaux ne devaient pas être nombreux à passer par ici.
On arrive côté bulgare. ça sera très rapide. Tout d'abord, cela n'a pas changé depuis 1986, désinfection des peneus obligatoire, on route dans un petit bassin. Bien sûr, c'est payant.
Des douaniers débonnaires me font ouvrir mon coffre. J'en profite pour montrer ma caisse de guides touristiques et surtout celui sur la Bulgaire, qu'ils feuillètent. Je me rappelle encore de ce douanier bulgare qui, en 1986, avait feuilleté mon livre de tous les pays (voir la discussion à ce sujet sur VF). Il voulait qu'on l'offre à ses enfants. mais j'y tenais trop !
Un douanier s'est amusé à identifier tous les autocollants de pays sur la lunette arrière de ma voiture : et il les a tous trouvés ! Cela m'a rappelé les douaniers des années 80, qui agissaient de même. A cette époque, c'était la mode de collectioner les autocollants des pays que l'on visitait, et de les coller sur la vitre ou le coffre. Aujourd'hui, je dois avoir la seule voiture de
France a posséder des autocollants de pays !
. Mais franchement, cela me rappelle tellement cette bonne vieille période de mes voyages en Europe ! c'est pour cela que j'en suis fière, de mes autocollants !
Après avoir payé la taxe "vignette" bleue pour avoir le droit de rouler sur toutes les routes et autoroutes de
Bulgarie, on quitte cette frontière, pour moi, mythique.
Et la suite est une surprise. Très vite, la route devient étroite. Difficile. Très habîmée. Albanaise, en quelques sortes !
Et cela va continuer...jusqu'à la fin ! Pauvre amortisseurs ! En fait, cette route très peu fréquentée, qui relie la frontière à Carevo, traverse un parc national (je me disais aussi que le paysage était beau et sauvage
). Sur ma carte Michelin Europe, c'est un gros trait rouge.
En réalité, c'est l'équivalent d'une mauvaise route départementale française. le revêtement n'a pas du être refait depuis 1986.
Par contre, qu'elle fut belle ! Le paysage, assez montagneux, est vert, boisé. Un peu trop ! Beaucoup de branches et de feuilles empiètent sur la route, étroite. Et un cheval, en pleine au milieu de la route, libre. Et un âne, et une charette !
On traverse un hameau constitué de vieilles maisons traditionnelles elles aussi hors du temps, ainsi que quelques villages équipés de pompe à essence, heureusement, je suis à sec ! Et le bulgare pompiste de me répondre en français, dans ce "trou" paumé !
Avec un 4x4, traverser ce parc national aurait été un plaisir. J'ai quand même chopé un clou dans mon pneu. je le trimballerai jusqu'en
France, regonflant mon pneu tous les 300km !
Nous voyons enfin la mer, à Carevo. Et là, quel contraste ! Tout est neuf, moderne. la chaussée est excellente. En quelques mètres, on passe d'un monde (l'ancien) à un autre (le nouveau).
On remonte la route jusqu'à
Sozopol. On passe devant plussieurs plages de sables fin et un hôtel de luxe gigantesque. le ton est donné, mais je le savais. Un tourisme de masse se développe dans certains secteurs de la côte pontique (=de la Mer noire).
On s'arrête peu avant
Sozopol au camping Kavaci, conseillé par les guides. Il est vaste, assez bien équipé, et possède une magnifique plage de sable fin (mais les sanitaires sont déplorables
). On est venu pour cela, donc on se baigne.
Surprise, l'eau de la mer noire est peu salée ! je n'en avais pas le souvenir, mais c'est très net. Il y a pas mal de monde : Bulgares, touristes slaves, quelques occidentaux (on croisera 6 couples de français dans ce camping !). Contrairement aux Macédoniens, les Bulgares ne font pas la foire le soir.
Après une douche dans les sanitaires, sans porte et sans lumière, on sort à
Sozopol.
Cette ville, ancienne colonie grecque antique (il n'en reste aucun vestige) est sise sur une presqu'ile rocheuse, un peu comme Madhia, en
Tunisie. Les maisons tradiotionnelles du XIXe siècle ils sont encore assez nombresues. Mais que de monde le soir ! Des boutiques partout, une foule de touristes slaves. c'est à cette occasion que je constate que de nombreuses bulgares et slaves sont minces voire très mince, sans comparaison possible avec les ratios occidentaux. Il n'y a aucun fille enveloppée !
Nos resto conseillés sont complets. On en prend un autre, où on a pas l'habitude de recevoir des Occidentaux. Pour choisir, avec cette écriture cyrillique, c'est pas facile ! Finalement, la nouriture sera correcte mais pas fantastique (fruits de mer, soupe tatator, vin mavrud). Par contre le serveur nous ferra une très délicate attention : j'ai remarqué que la musique d'ambiance était franaçaise (Ginsbourg, Piaf) plusieurs fois de suite. Le serveur arrive et montre la sonno du doigt, faisant un sourir puis nous montrant du doigt. Je lui souris, faisant compendre que ça nous faisait plaisir. C'est à cette occasion que le "non, je ne regrette rien" m'a paru la plus belle chanson française de tous les temps.
Deuxième jour en Bulgarie
On profite de cette très belle plage de sable. Il y a pas mal de monde, surtout des slaves, les jeunesfilles étant souvent très mince voire squelettique, siens nus et en string. j'ai même vu courir une gamine de 5 ans....en string ! Quelle inconscience, ces parents !
La mer devient assez sale en milieu de journée. On quitte le camping pour
Sozopol. On traverse la vieille ville jusqu'à son extrêmoté rocheuse. En face, côté sud, on aperçoit la ville moderne, elle aussi sur une presqu'ile rocheuse. La vielle ville possède encore un certain nombre de maisons bulgares traditionnelles, à encorbellement, mais l'ensemble n'est pas très spectaculaire.
Le soir, nous partons (tôt) au restaurant Neptune. Il faut s'y prendre tôt, car il est très demandé. Aidé demon guide vert
Bulgarie que j'ai étudié sur la plage, je vais me faire un plasir de demander toutes les spécialités bulgares qui m'ont mis l'eau à la bouche: Tarator (soupe), Cesnova pitka (pain à l'ail), fil vreteno (filet de porc), saslik (brochette de poulet), targoviste (vin blanc doux)...Après un petit tour au café internet, retour au camping.
Troisième jour en Bulgarie
Matinée réservée à la baignade, lorsque le ciel s'assombrit. On reste tout de même sur la plage, pour lire et se baigner. la location de parasol est payante, mais on évite la personne responsable car, nous, on se biagne ! En fin de journée il commence à faire frais, ce 7 août. Des voisins suisses viennent discuter.
Pour le diner, je vais dans unmarket à la sortie du camping, ce n'est pas cher du tout.
Le soir, un couple de Français vient nous voir et s'installe pour bavarder, nous offrant du vin rouge. On reste 2 heures à parler d'
Istanbul ou de la
Bulgarie, de nos autres voyages...
Quatrième jour en Bulgarie
Après ces quelques jours de repos et de baignade (mais aussi de lessive !), on décide de commencer la route du retour, vers l'Ouest. On quitte
Sozopol, puis nous passons par
Bourgas. de là, la route vers l'Ouest (
Sofia,
Plovdiv) est bonne, mais étriote et très fréquentée, c'est une autoroute qu'il faudrait ! Résultat, les Bulgares dépassent comme des sauvages, à l'albanaise. Ils commencent à doubler même lorsqu'unn véhicule arrive vite en face. Résultat, sur une chaussée prévue pour 2 files, on double à trois fils ! Le centre de la chaussée est réservée à ceuxqui doublent. Et tout le monde fait ainsi, ceux qui doublent escomptent donc que l'ont se décale vers la droite pour les laisser passer. Il faut regarder partour. Et parfois ça freine subitement. Des gros camions nous double ! D'autres sont tellement lents (ils doivent dater des années 60) qu'ils nous obligent à les dépasser dans des contition dangereuses.
J'ai moi-même tenté un dépassement délicat : en haut d'une côte, deux voitures de ma file doublent un camion. Je les suis, j'ai le temps, le type en face est de l'autre côté, sur l'autre pente. Mais le véhicule doublé accélère ! Résultat, lorsque je suis à son niveau, le véhicule deface n'est qu'à quelques mètres de moi ! Imaginez l'angoisse ! Finalemnet, j'accélère, le type doublé a probablement ralenti et le type de face s'est décalé sur sa droite, je suis donc passé entre les deux véhicules ! (sur une voie prévue ppour deux véhicules de front). J'ai donc doublé "à la bulgare", mais qu'est-ce que je l'ai regretté ! Quels risques pour riens ! Je vous le déconseille fortement. Par la suite, j'ai pris des risques une 2e fois, pour doubler un gros camion lent, mais mon seul risque était de rentrer dans le derière du vehicule de devant qui venait de s'arreter !
Dans une station d'essence, un bulgare sympa me regonfle mes pneux (avec deux clous de plantées !).
A
Stara Zagora, je prends enfin l'autoroute. Gratuite pour ceux qui ont la vignette bleue, donc pour tout le monde. Elle est très fluide, neuve, très belle. On arrive vite à
Plovdiv, où on a prévu de s'arrêter.
On se perd dans les quartiers sud. On trouve difficilement la pension conseillée par le Routard. On laisse la voiture dans un parking gardé.
La vieille bulgare qui s'occupe de la pension
est francophone. Elle loue désormais deux chambres, mais les tarifs ont doublé ! La notre est assez grande, avec balcon, les meubles font vieillots, époque communiste, j'aime bien !
La salle de bain est propre mais particulière.
On va se promener dans les rues de
Plovdiv. je le dis tout de suite, cette ville est magnifique, une des plus belle et intéressante du Sud Est de l'Europe. On arrive par la place de la poste, de type communiste, on y voit les vestiges du forum romain enfouis dans la végétation. On prend la rue principale, très animée, bordée de nombreuse boutiques, qui s'enfonce vers le centre historique. A son exrémité se trouve les vestiges d'un stade romain. L'aménagement est unique : on en voit qu'une petite partie, en très bonne état (marches), entouré d'un muret et de ruelles quelques mètres au-dessus. les immeubles alentours dominent ce "trou" où aparait ce stade antique. Des marches y conduisent. Je le croyais. En fait, elles mèenent à une salle de jeux en réseau situé un mètre ou deux au-dessus du stade antique ! Quel cadre pour ces ados bulgares !
A proximité se trouve une des plusvieille mosquée des Balkans, construite peu après la conquête ottomane (XIVe). Les murs extérieurs font "byzantins'. L'intérieur, accessible, est en pleine restauration. Une patisserie orientale moderne se trouve à gauche de l'entrée.
On poursuit notre chemin vers la vieille ville, en hauteur. On voit enfin les fameuses maisons baroquessu style renaissance bulgare du XIXe siècle. Les façades sont de toutes les couleurs. Toutes les maisons de cette vielle ville sont intéressantes. L'ensemble est homogène, bien préservé. Un vrai trésor architectural.