Jour 4 (2) Après une pause vacances, (pas au
Japon) je reprends le fil de ce CR...
Masterpo avait anticipé une destination surprise... et elle était initialement prévue. Mais ce ne fut pas le cas, la météo m'ayant forcé à annuler la visite du village coloré de Fukiya et ses anciennes mines de cuivre. Une bonne douche le matin m'a suffit pour la journée...
J'ai donc zappé cette destination que je j'espère pouvoir faire lors d'un prochain voyage pour me rendre directement à
Kurashiki, ville que je devais seulement rejoindre en soirée. (Je ne sais si ma visite de cette destination très classique donnera beaucoup d'idées à Toth...)
En arrivant l'après midi, j'aurai le temps de parcourir le quartier de Bikan de jour et de nuit et ainsi je pourrai repartir plus tôt demain...
Une petite précision pour ceux qui voudraient se rendre à Bitchu
Takahashi avec le Pass ferroviaire Kansai-
Hiroshima, il faut payer un supplément de 420 yens par trajet, la ville étant située en dehors des limites de couverture.
C'est donc en milieu d'après midi que je commence la visite de ce quartier qui s'étend de part et d'autre d'un charmant canal coulant entre des quais plantés de saules pleureurs, de cerisiers et bordé d'anciens entrepôts reconvertis en musées, restaurants et boutiques.
Comme dans un véritable musée de l'ère Edo à ciel ouvert, des barques glissent lentement sur les eaux calmes, les bateliers entraînant des passagers obligatoirement coiffés de chapeaux de paille dans le sillage des embarcations qui transportèrent le riz durant cette époque prospère ou la ville était directement gérée par les services des Shoguns Tokugawa.
Tiens, tous les pigeons n'ont pas embarqué...
De nos jours, il ne reste plus d'entrepôts mais les bâtiments bien conservés et restaurés avec soin permettent d'imaginer le cadre de vie de cette époque, si on parvient à faire abstraction des magasins de souvenirs stéréotypés, bien entendu.
Aux carrefours, on peut remarquer certaines traces montrant que les gros blocs de pierre placés pour protéger les angles des habitations ont bien fait leur travail.
Si on s'éloigne un peu de l'animation en bordure du canal, les ruelles adjacentes beaucoup plus calmes permettent mieux d'apprécier l’architecture médiévale.
Si vous avez bien regardé ces photos, vous avez certainement remarqué qu'il manque quelque chose par rapport à la grande majorité des villes japonaises... Il n'y a ni poteaux ni fils électriques apparents dans ce quartier, la municipalité ayant décidé de les enterrer afin de redonner aux rues une ambiance médiévale plus réaliste et de permettre de bien apprécier l'architecture des bâtiments.
Le musée Ohara, étonnante réplique du Parthénon, serait le plus ancien musée d'art européen du
Japon. Il permet d'admirer des toiles de Matisse, Monet, El Greco ou Picasso ainsi que des bustes de Rodin.
Momotaro est certainement le personnage folklorique le plus connu de la préfecture de
Okayama. Petit garçon envoyé des dieux, arrivé sur terre dans une pêche, un peu paresseux mais doté d'une force surhumaine, il vaincra toutes sortes de démons et d'ogres, accompagné d'un chien, d'un singe et d'un faisan. Un petit musée lui est consacré dans le quartier.
Lors d'une reconversion industrielle, la région de Kojima, toute proche de
Kurashiki est devenue le principal centre de production de blue jeans du
Japon. Un fabricant artisanal actuel commercialise ses produits sous le nom de Momotaro.
Le musée du jouet est situé dans un magasin ou j'ai déniché cette bande de chats musiciens qui m'ont fait penser au film d'animation "Neko no ongaeshi" des studios Ghibli...
C'est à la caisse du magasin que j'ai demandé de pouvoir faire la visite du musée et c'est tout seul que j'ai pu parcourir avec émerveillement cet endroit extraordinaire qui recèle de milliers de pièces de tous styles et datant de toutes les époques. Une véritable caverne d'Ali-Baba répartie dans les étages de plusieurs petits bâtiment situés à l'arrière de la boutique.
Je me suis ensuite baladé dans une ancienne fabrique de textile qui se situe dans le parc Ivy Square. Derrière les murs de vieilles briques recouvertes de vigne vierge se trouve un musée des textiles, des expositions artisanales ainsi qu'un luxueux hôtel... dans lequel je n'ai pas dormi.
La maison Yurin-sô fut la résidence secondaire de la riche famille Ohara (qui édifia le musée). Bâtie en bord du canal elle ne se visite pas, mais son architecture est intéressante par la couleur verdâtre de ses tuiles.
Je suis revenu à la nuit tombée pour refaire une partie du parcours. Il n'y avait pratiquement personne dans les rues.
« C'est beau, une ville la nuit... »