Du soleil noir de l’Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Trois14 · 12 novembre 2017 à 15:49 · 402 photos 97 messages · 14 participants · 11 401 affichages | | | 12 novembre 2017 à 15:49 · Modifié le 26 nov. 2017 à 14:41 Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 1 de 97 · Page 1 de 5 · 5 380 affichages · Partager Bonjour
Préambule 1 :Cet été 2017 devait être, pour Annie mon épouse et pour moi-même, l'occasion d'un long retour de près de deux mois dans divers archipels de Polynésie (toutes les îles de la Société, les principaux atolls des Tuamotus, auxquels je comptais ajouter la découverte des Iles Marquises, que nous ne connaissons pas). J'avais bien avancé dans la mise au point difficile de ce voyage, et les grandes lignes étaient déjà bien arrêtées.
Oui mais -- -- le soleil a décidé de jouer avec la lune, et une rencontre fortuite des deux astres a été organisée le 21 Aout 2017 au-dessus des USA. L’évènement est d’importance car c’est la première éclipse totale de soleil qui traverse une partie importante des Etats Unis depuis près de 100 ans ; et la suivante de mêmes caractéristiques et de même ampleur ne se produira qu’à la fin du XXI siècle. Il ne fallait donc pas manquer cet évènement exceptionnel. Le voyage fut alors modifié et adapté en conséquence. Nous ferons donc, sur le trajet vers Tahiti, une étape aux USA du 16 au 31 Aout. Mais pour des raisons de disponibilité (et aussi de budget), la partie Marquise a encore une fois les frais de l’opération, et a dû être supprimée (l’occasion d’un prochain voyage ?). Quoi qu'il en soit, nous conservons, Annie et moi, un magnifique souvenir de ce périple original de près de deux mois. J'ai donc décidé d'en laisser une trace sur VF, pour avoir le privilège de pouvoir me le remémorer plus tard en détail, et aussi pour faire rêver ou donner des idées à certains lecteurs.
Préambule 2 :Je ne suis pas fan de la rédaction de carnets de voyage. Mon unique expérience (voir ICI) a démontré que je ne savais pas faire court. Comme je n'ai pas le temps de rédiger un long carnet (il y a tant d'autres choses à faire dans la vie), j'ai finalement décidé : 1/ de détailler comme il se doit (début du carnet) tout ce qui concerne l'éclipse solaire (c'est si rare dans une vie), 2/ de passer beaucoup plus rapidement sur tout le reste du périple. Ce sera alors plutôt une compilation de photos, avec un commentaire explicatif très court (si j'y parviens).
Enfin (pour perdre encore quelques lecteurs), je dois signaler que mon appareil photo de base (un petit compact Panasonic de 180g) m’a très vite lâché, le traitre. Une bonne partie des vues ont donc été réalisées avec mon smartphone ou avec l’IPhone de mon épouse, ou encore avec la caméra Gopro (initialement prévue uniquement pour les vues sous-marines). Cependant les couleurs magiques des Mers du Sud sont tellement étincelantes, que cela ne devrait pas paraitre (ou si peu). J’envisage également d'incorporer occasionnellement des vues pas trop anciennes de mes voyages précédents dans ces régions, quand celles de cette année s'avèreront vraiment trop mauvaises.
Le programme fut donc finalement le suivant (cliquer sur une ligne devrait renvoyer vers le CR de cette étape du voyage, au moins quand l'ensemble du carnet sera rédigé) :
- vol France-LAX-Portland,- visite rapide de Portland,- gorges de la Columbia River, les fameuses cascades, tour du Mt Hood,- éclipse totale du soleil, vécue à seulement 30 mètres de la ligne de centralité, dans le State Park des Painted Hills (zone désertique du Centre-Est de l’ Orégon), - Bend ; Smith Rock State Pk (Misery Ridge Loop), - Crater Lake National Park,- Autres cascades en Oregon ( Silver Falls State Park trail), - côte de l’Oregon vers le Nord, jusqu’à l’embouchure de la Columbia River, - continuation Nord par la côte de l’Etat de Washington, et ses plages sauvages magnifiques, - Olympic National Park (Forks, Port Angeles),- randonnée sur les pentes du Mont Rainier (boucle Skyline), - retour à Portland, vol vers Los Angeles, pour une journée de transition, avant de prendre le vol AF de nuit vers Tahiti, - Papeete, - île de Moorea, - île de Huahine, - île de Raiatea, avec une journée sur l’île de Tahaa, - une semaine de rêve sur l’île de Maupiti, avec les raies Manta, - île de Bora-Bora, - vol vers l’archipel des Tuamotus, - atoll de Tikeahau, - atoll de Rangiroa, - atoll de Fakarava, - retour à Tahiti, puis vol de retour vers Lyon.
Les vols France- USA- Tahiti ont été réalisés avec Air France (ou son associé KLM). Les trajets intérieurs US vers l' Oregon, ont été réalisés avec SouthWest Airlines. Les transferts en Polynésie ont généralement (une douzaine de vols) été réalisés par les ATR d’Air Tahiti (pass "Iles de la Société/Tuamotu", par Air Tahiti). | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 16:07 · Modifié le 26 déc. 2017 à 1:40 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 2 de 97 · Page 1 de 5 · 5 367 affichages · Partager Un long voyage "aller"Départ donc de Lyon le 15 aout en fin d’après-midi pour CDG. Nuit à Paris- CDG au Tulip Inn, hôtel proche de l’aéroport (très bien, pratique) afin d’alléger le voyage. Vol tranquille et agréable avec Air France vers Los Angeles le lendemain (nous avons réussi à obtenir des sièges pour deux en fond d'appareil). L'équipage a été cette fois très plaisant avec nous (champagne, re-champagne,...). Beau survol du Groenland.
Nuit dans un hôtel de l’aéroport de LAX (afin de ménager un délai en cas de problèmes aériens, car nous ne continuons pas avec la même compagnie aérienne). Le matin suivant, vol de 2h30 (Southwest Airlines, pratique, pas cher, sans frais de bagages) vers Portland, où nous débarquons à midi.
Rien de vraiment touristique jusqu’à présent, ce ne fut qu’une phase d’acheminement, un peu longue certes, mais bien sans histoire. Cependant le vol LAX-PDX ( Portland) nous a procuré quelques soucis. En effet, par le hublot côté droit de l’avion, j’avais une vue directe sur la chaine des Cascades, à proximité de laquelle j’envisageais de m’installer pour voir l’éclipse (j’avais présélectionné un point à 20 km à l’Est du Mt Jefferson pour cela). Je constate vite depuis l’avion que la sècheresse persistante de cet été avait transformé tout le centre de l’ Oregon en un gigantesque terrain d’incendie, dont les fumées multiples perturbaient fortement toute visibilité. Vu d’avion, c’est vraiment spectaculaire.
Mt Jefferson
Je vais devoir m’adapter, et passer pour l'éclipse à des plans B ou même C.
L’arrivée à Portland, puis la prise de notre voiture Alamo furent sans histoire (sauf que j'ai oublié de remarquer que l'essence n'était qu'au 2/3. Tant pis pour moi !).
Cependant, la moitié des Américains se déplaçant pour assister à « leur » éclipse, les loueurs ont dû s’adapter. De nombreux véhicules ont été acheminés depuis tous les Etats-Unis pour faire face à cette méga demande de location, et les parcs de stationnement des loueurs aux aéroports ne suffisant pas, des parcs annexes ont été créés plus loin, dans des champs en périphérie de la ville. Ces parcs (mal signalés) devaient aussi être utilisés pour retourner les voitures dans les deux jours suivant l’éclipse ; mais leurs accès étaient mal signalés, et je pense que beaucoup de gens ont du avoir des surprises désagréables et rater leur avion (cela ne nous concernait pas, car nous ne retournions la voiture que deux semaines plus tard, la fièvre de l’éclipse étant alors complètement retombée). | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 16:23 · Modifié le 12 nov. 2017 à 21:53 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 3 de 97 · Page 1 de 5 · 5 359 affichages · Partager Portland
La visite rapide de Portland (que nous connaissions déjà un peu, mais mal) nous a encore déçus. Il faut cependant admettre que nous n'étions pas particulièrement motivés par cette visite.
La circulation automobile en banlieue et en ville s’avère de plus en plus cauchemardesque. A pied nous aurions souvent avancé plus vite. Après un long voyage de plusieurs jours en avion, cela nous a fortement indisposés, et a probablement influencé négativement notre jugement.
Portland est pourtant connu comme une ville très libre, où il fait bon vivre, s’amuser et avoir des idées originales. Des brasseries, des bars à vin et de bons restaurants se trouvent à tous les coins de rues au centre ville. Mais on y rencontre aussi en tous lieux une très forte densité de clochards, de SDF, comme nulle-part ailleurs. A quelques centaines de mètres de l’hypercentre ou des beaux quartiers résidentiels victoriens, on se perd vite dans des quartiers malodorants, mal fréquentés, et très peu engageants.
Bref, probablement encore fatigués par le voyage, nous n’avons pas du tout apprécié. Seules les rives de la rivière Villamette, avec ses nombreux ponts métalliques anciens et ses espaces verts, a trouvé grâce à nos yeux.
Le quartier Chinois nous a paru glauque et sans attraits.
L'hypercentre est vivant et probablement sympa c'est vrai, mais pas plus que dans beaucoup d'autres villes. L'impression négative prédomine.
Aussi nous décidons d'abréger la visite, et d'éviter dorénavant le centre (nous logeons à Vancouver, de l'autre coté du fleuve, dans l'Etat de Washington).
De fait la campagne à l'Est de la ville le long de la Columbia River, et la région autour du Mt Hood, nous paraissent bien plus sympathiques. C'est la boucle que nous avons prévue pour le lendemain. | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 16:34 · Modifié le 30 nov. 2017 à 20:22 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 4 de 97 · Page 1 de 5 · 5 355 affichages · Partager Columbia River Gorges et Mt Hood
Un départ matinal de l'hôtel (facile pour nous, avec le décalage horaire) nous a permis d'atteindre de bonne heure les Gorges de la Columbia River. Et ce fut une décision excellente, car 1h plus tard, avec l'affluence dans la région due à l'éclipse prochaine, tous les parkings se sont rapidement trouvés saturés. Les accès depuis l'I-84 ont même dû être neutralisés assez rapidement.
Notre première destination a été la magnifique chute de Multnomah Falls. La présence touristique encore raisonnable à cette heure nous a permis de bien profiter de ce lieu très photogénique.
Et dès que nous avons emprunté sur la montagne le "Wahkeena Trail" qui fait le tour des diverses chutes de la région (Multnomah Falls, Dutchman Falls, Weisendanger Falls, Ecola Falls, Fairy Falls, Wahkeena Falls, et enfin retour vers Multnomah et la voiture, 8km et plus de 500m de D+) nous nous sommes retrouvés quasiment tous seuls, sur des sentiers agréables et paisibles, avec une première approche de la forêt humide. En plein mois d'aout, les diverses chutes sont loin d'être à leur débit maximum (certaines sont quasi-sèches) mais le plus souvent elles restent quand même photogéniques, et nous prenons du plaisir. Surtout que les conditions sont parfaites : beau soleil, mais temps assez frais, surtout en sous bois.
Nous reprenons la voiture un instant pour trouver et nous approprier une magnifique table de picnic au Bridal Veil State Park. Puis encore quelques minutes de route (la circulation est alors complètement bloquée dans l'autre sens) et nous stoppons au parking (coup de chance, une voiture quitte et nous laisse sa place) de la chute Latourell pour parcourir le "Latourell Falls Trail" ( environ 4km, et 200m D+), également très agréable.
Oui mais maintenant ? Que faire ? Revenir trainer la fin de la journée à Portland ? Sans façon, non, merci ! Il y a mieux à faire. Depuis ce matin nous avons aperçu à maintes reprises le Mt Hood, qui domine Portland, comme le Mt Rainier domine Seattle. Il est grandiose. Nous comptons le contourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Ce sera un long trajet en voiture, mais sur des routes faciles et belles, et sans circulation ; le Mt Hood joue sans cesse à cache-cache avec nous.
J'avais prévu et préparé (trace gpx) une petite rando autour du Trillium Lake sur les pentes Sud de la montagne ; mais l'heure avance, et cela nous fait déjà une longue journée : aussi nous annulons cette balade, et rentrons à l'hôtel un peu avant la nuit. | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 16:50 · Modifié le 19 nov. 2017 à 0:54 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 5 de 97 · Page 1 de 5 · 5 339 affichages · Partager Compte à rebours pour l'éclipse
Cette journée à l'Est de Portland fut agréable, mais nous ne devons pas oublier que si nous sommes ici, c'est avant tout pour profiter de la fameuse éclipse du soleil qui aura lieu demain. Il n'y a pas de temps à perdre !
Mais d'abord, d'où l'observer ? Notre hôtel pour ces deux prochaines nuits est à Bend, légèrement au Sud de la zone de "totalité". Il faudra donc de bon matin se rapprocher autant que possible de cette ligne de "centralité", afin d'allonger notre durée d'éclipse totale.
La zone déclarée par tous les spécialistes comme optimale pour l'observation est la région de Madras, à une quarantaine de miles de bonne route au nord de Bend, principalement parce que la région, exactement sur la ligne de centralité de l'éclipse, est bien protégée des aléas nuageux venant du Pacifique par la chaine des Cascades. De plus le mont Jefferson un peu à l'Ouest est proche et pourrait permettre des vues magnifiques. Oui mais les sociétés astronomiques du monde entier se sont données rendez-vous à Madras. Les hôtels, malgré des tarifs dix fois plus élevés qu'en temps ordinaire, ont été réservés depuis plusieurs années. Cette ville de 6500 habitants devrait recevoir plusieurs centaines de milliers de personnes. Des embouteillages monstres sont annoncés, des appels à la TV insistent pour que toutes les personnes qui comptent venir en voiture fassent bien un gros plein d'essence et de nourriture pour survivre à au moins 24h en autonomie... J'ajoute que les vues que j'avais eues de la région lors de mon vol LAX>PDX montraient de nombreux incendies dans la région, et donc un ciel probablement troublé, pouvant géner l'observation du soleil. L'aéroport de Madras sera inaccessible, car réservé (sur invitation) par les toutes les sociétés d'astronomie de la planète.. J'avais néanmoins repéré, quelques lieux plus à l'Ouest, et donc proche du magnifique Mt Jefferson, et également quasiment sur la ligne de centralité : - Round Butte, une élévation d'une cinquantaine de mètres, permettant de dominer la région - et surtout la rive Est du Billy Chinook Lake, lac de barrage exploité par PGE (l'EDF local). Elle présente diverses aires de stationnement, avec belles vues sur le lac, et sur le Mt Jefferson tout proche.
Aussi cette journée devait me permettre de rejoindre Bend, mais surtout d'évaluer les points d'observation potentiels.
Nous parvenons en fin de matinée dans la zone critique. Effectivement nous traversons plusieurs zones d'incendie, et le ciel est très enfumé. Cependant, le soleil reste bien visible à travers cette fumée, qui agit comme un premier filtre d'observation des rayons solaires. Cependant cela ne m'emballe pas, principalement parce qu'on ignore comment les incendies vont se développer dans les prochaines 24h. A Madras, c'est déjà la folie et la route bouchonne fortement. Tous les cultivateurs locaux ont sous-loué leurs champs pour en faire des zones de camping provisoire et d'observation de l'éclipse, probablement très lucratives pour eux.
Non, ces ghettos ne nous conviennent pas.
Je prends alors la direction du lac Billy Chinook. Sans être encore complètement être bloquées, les routes sont déjà bien encombrées, et des campeurs s'installent sur toutes les zones dégagées, même en bord de route. Au bord du lac, tout est déjà complet 24h à l'avance, il est difficile de stationner, et de plus la fumée empêche toute vue sur le Mt Jefferson, même si la vue du lac est très belle.
Il nous faut donc envisager des plans B ou C.
Mon plan B est l'un des State Parks entre Madras et Bend, que nous pourrions envisager de rejoindre très tôt demain matin.
Nous stoppons donc un peu plus tard au Peter Skene Ogden State Park, un joli parc dominant une gorge profonde, avec deux ponts métalliques, à partir desquels se jettent des sauteurs à l'élastique.
C'est assez sympa, mais les places de stationnement sont déjà fortement occupées (nous n'envisageons pas à notre âge de dormir dans la voiture), et la sursaturation guette (des panneaux indiquent d'ailleurs que les toilettes sont fermées jusqu'à la fin de l'éclipse, car non en mesure de faire face à la foule attendue).
Une autre possibilité tentante est de viser, un peu plus au Sud, le Smith Rock State Park, où de toutes façons nous envisagions de passer. Mais j'avais lu que les zones de parkings sont là aussi limitées, et ne pourront pas accueillir tous les visiteurs. De plus, ce parc commence à s'éloigner trop à mon gout de la ligne de centralité de l'éclipse, réduisant sensiblement la durée de l'obscurité.
La dernière solution (plan C) me plait plus, mais présente quelques risques. Il s'agit de rejoindre le beau State Park des Painted Hills, sensiblement plus à l'Est, et à 150 km de Bend (2h de route si la circulation est fluide, mais nous ne pouvons raisonnablement pas l'espérer). Cependant, ce parc se trouve dans une zone désertique, loin de toute ville significative avec hôtels, et loin de toute route d'accès à grande circulation ; il devrait donc attirer moins de visiteurs (bien que le site du Park annonce qu'il accueillera le 21 aout 30% de sa fréquentation annuelle !). Nous sommes néanmoins bien décidés à retenir ce lieu d'observation, pour plusieurs raisons : 1/ le parc ferme la nuit, et n'ouvrira qu'au lever du jour. A nous d'arriver assez tôt, dans les premiers. Nous décidons que nous mettrons le réveil à 2h du matin, pour arriver si possible avant l'aube (l'éclipse totale étant à 10h du matin), 2/ la ligne de centralité de l'éclipse traverse le parc, 3/ nous en profiterons pour visiter ce parc, qui a bonne réputation. 4/ si la circulation ne nous permet pas d'atteindre le parc à temps, nous pourrons toujours stopper en bord de route (sans problème pensons nous dans ces zones peu fréquentées) avant destination, mais espérons nous dans la zone de totalité de l'éclipse, moins bien situé certes qu'aux Painted Hills. 5/ il n'y a pas d'incendies importants signalés à proximité : nous devrions avoir un ciel plus propice.
Nous rejoignons notre hôtel de Bend en milieu d'après-midi. Annie tient à profiter du temps de libre pour écumer les Outlet Factories de la ville, arguant du fait qu'il n'y a pas de taxes dans l'état de l' Oregon. OK.
Quant à moi pour marquer le coup, je suis attiré par un teeshirt spécial éclipse. Mais ils sont tous vendus plus de 30$, ce qui même sans taxes est abusif. Je m'en passerai donc.
Et nous terminerons la journée dans un pizzéria, particulièrement quelconque, avant de nous coucher de bonne heure. | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 16:58 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 6 de 97 · Page 1 de 5 · 5 334 affichages · Partager Bonjour Jean-Pierre,
J'embarque dans ton carnet qui outre la partie Ouest USA me fera revivre quelques magnifiques souvenirs Polynésiens. J'étais en Oregon 1 mois avant toi et je partage totalement ton point de vue sur Portland. Je croyais avoir mal abordé cette ville mais en te lisant peut-être pas. Je n'ai pas vu de sites, charme ou autre je ne sais quoi qui donne envie de se promener et de profiter. Et en effet que dire des laissés pour compte un peu partout.........Personnellement une demie journée m'a largement suffit et j'ai déclenché un plan B pour la 2ème 1/2 journée. | | À: Erjome · 12 novembre 2017 à 18:07 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 7 de 97 · Page 1 de 5 · 5 307 affichages · Partager Bonsoir, Nous étions aussi là bas à la même époque et avions fait l'impasse sur Portland au vu de ce que j'avais lu sur VF avant de partir, et vous avis ne me le font pas regretter. Nous n'avons fait qu'y passer une nuit en camping en périphérie, point de chute pratique e rien d'autre. | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 18:20 · Modifié le 30 nov. 2017 à 20:24 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 8 de 97 · Page 1 de 5 · 5 304 affichages · Partager JOUR J, préparatifs Dreeling-dreeling-dreeling, le réveil sonne . Il faut nous lever, et nous dépêcher pour tenter de rejoindre les Painted Hills à temps. Nous sommes rapidement dans l'auto. La circulation dans Bend n'est pas nulle, mais à cette heure elle est encore faible. Nous roulons ainsi un bon moment à la vitesse limite autorisée sur la route 26 (la police est omni présente). Mais à partir de Prineville, la circulation s'intensifie. Cependant il n'y a plus de village, et tout le monde va au même endroit. Aussi cela devient une file de voiture ininterrompue, mais roulant à bonne vitesse (55m/h) vers notre destination commune. Nous pénétrons rapidement dans la zone prévue de totalité de l'éclipse. Ainsi donc, si nous ne pouvons pas parvenir au but, nous verrons quand même l'éclipse totale, mais moins longue. Dans chaque zone dégagée en bord de route ou plus loin, de nombreuses tentes ou camping-cars se sont installées, avec leurs occupants encore endormis.
Les derniers km deviennent plus laborieux, car la file de voiture doit maintenant pénétrer dans le parc. Nous terminons ainsi les 5 derniers miles au pas. J'avais repéré que la ligne de totalité coupait le parc en son centre, mais aussi coupait la route d'accès, 2 km avant l'entrée du parc. De nombreuses voitures sont déjà garées en bord de route, en position pour l'observation de l'éclipse. En fait, chaque endroit dégagé et accessible accueille de nombreux véhicules.
La "ligne de centralité" est signalée ce jour sur mon GPS (merci GoogleMaps). Et justement lorsque nous la coupons avant d'arriver au parc, coup de chance extrême, je remarque sur le bas coté une petite place probablement suffisante pour nous, entre deux véhicules déjà en situation. Sans réfléchir, je m'y engouffre. Il y a peu de monde ici, car c'est une zone de nature sauvage, avec des rochers et une maigre végétation, et au parking difficile. Mais nous avons trouvé notre point d'observation, à seulement 25 mètres de la ligne de centralité ! Je suis fier de moi. Il est 7h du matin, nous avons tout notre temps pour nous préparer. De l'autre coté de la route nous apercevons le soleil qui se lève à peine sur les Painted Hills.
L'un de mes voisins est Californien du Sud. Il a conduit tout seul 20h d'une traite, pour arriver ici quelques minutes avant nous. C'est un astronome très averti (son adresse email se réfère d'ailleurs à une société d'astronomie). Il est très sympathique, connait et apprécie la France, je lui donnerai des idées de rando, ou de balades en kayak (sa spécialité) pour un prochain séjour en Europe. Notre autre voisin a garé ici son léger camping-car Volswagen hier soir, et il dort encore. Nous ne ferons connaissance que quelques minutes plus tard (il vient du centre des Etats Unis).
Notre "trio" d'observation est enfin constitué (avec Annie en soutien). Il n'y a plus place pour d'autres véhicules ici, et nous serons tranquilles dans notre coin. Nous aurons toute la matinée à passer ensemble. Ce sera plaisant. La campagne sauvage au dessus des voitures permet de courtes mais belles balades pour se dégourdir les jambes. Mais j'ai à faire à des astronomes très avertis, et surtout bien préparés pour l'éclipse ; à coté d'eux, je fais vraiment amateur, le candide de l'équipe. Il est enfin temps d'installer nos dispositifs, et les différences éclatent de suite aux yeux. Mes "collègues" disposent d'énormes lunettes et télescopes, avec plusieurs appareils de prises de vue fixés sur des platines mobiles pour suivre la rotation des astres (de la terre, en fait), pilotée par ordinateur pour l'un d'entre eux. A coté et de manière indépendante de leur platine, ils disposent chacun d'une GoPro installée pour prendre en time-lapse le phénomène. Une radio leur indique en live l'avancement du soleil et de la lune, et donne en permanence divers paramètres. Et surtout le compte à rebours de l'éclipse.
Mais sans aucun complexe, j'installe mon dispositif à la Dubout. Cela amuse beaucoup mes "collègues", qui avec ironie mais sans méchanceté, louent l'ingéniosité à la française. Ce sera mon appareil Panasonic compact de 180 grammes. Fixé par du scotch, un pot de yaourt au fond évidé sert de protection à l'objectif. Un filtre souple spécial-éclipse acheté sur internet rebouche le fond du pot de yaourt, et permet ainsi de photographier directement le soleil. Je suis obligé pour avoir une image correcte, de zoomer au maximum des possibilités optiques et numériques de mon appareil (environ x50). Et je recadrerai plus tard en agrandissant encore les vues obtenues. Mon appareil fait la mise au point automatiquement sur le soleil (en principe, car lorsque l'éclairage du soleil réduit deviendra très faible, la mise au point se cherchera pas mal, et j'aurai beaucoup de ratés). Ne disposant pas de lourd trépied comme mes "collègues", j'utilise mon petit trépied de poche. Pour le stabiliser (un peu), j'en coince un pied dans la fermeture du coffre de mon auto.
Ca y est, je suis prêt !
Le moment de l'éclipse approche. Nous chaussons nos lunettes/éclipse.
En attendant nous testons nos dispositifs. Mes premières vues du soleil encore entier bluffent mes collègues (en fait, ils sont bien gentils). On distingue très nettement trois taches solaires alignées verticalement, pas loin du centre du disque (dans la partie supérieure).
| | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 19:44 · Modifié le 30 nov. 2017 à 20:39 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 9 de 97 · Page 1 de 5 · 5 278 affichages · Partager L'éclipse
4, 3, 2, 1, 0 : début de l'éclipse, nous indique, excité, le commentateur radio à 9h07'37".
Au début, pas plus par vue directe avec nos lunettes spéciales, qu'avec nos appareils optiques, nous ne distinguons quoi que ce soit de particulier. Puis bien vite mes "collègues" aperçoivent dans leur dispositif performant le soleil qui commence à s'éroder, sur le haut légèrement coté droit. Ce n'est pas spectaculaire, mais nous sentons que quelque chose de particulier se passe. Le processus prend de l'ampleur, la lune grignote de plus en plus le soleil. Le phénomène est maintenant bien visible sur mon écran de photo, puis en vue directe, à travers nos lunettes. Je tire un grand nombre de photos, afin d'en conserver quelques unes plus nettes que les autres.
Le phénomène s'intensifie encore. L'éclairement solaire faiblit fortement, et devient très cru. Curieusement, lorsque le soleil devient très petit, presque ponctuel, les ombres deviennent inhabituelles, car très marquées et franches (alors qu'avec le soleil complet, il y a toujours un dégradé entre la partie éclairée et la partie à l'ombre, dû à la largeur apparente du disque solaire). Au loin les Painted Hills tombent dans le crépuscule, tant le soleil devient insignifiant. Il en est de même autour de nous. Annie commence à se régaler.
4, 3, 2, 1, 0 : début de la phase de totalité, annonce la radio. Il est 10h20'57".Soudain une immense clameur nous parvient de la foule massée un peu plus loin, aux Painted Hills. Les gens applaudissent à tout rompre et crient. Tout le monde entre dans un état second, hystérique. L'instant devient en effet inimaginable. Le soleil a complètement disparu, remplacé par un beau disque d'un noir profond, entouré par une magnifique frange scintillante. C'est d'une beauté irréelle, magique, un moment de jubilation extrême ! Ces deux minutes et quelques de totalité resteront un souvenir fantastique gravé à jamais dans ma mémoire. Le soleil a complètement disparu, mais restent visibles (pas de lunettes nécessaires durant ces 2 minutes d’extase) une couronne de protubérances, comme des feux de Bengale qui pétillent faiblement autour du soleil. On voit alors distinctement Mercure et les étoiles proches, et la température est tombée à 14°C alors qu’elle était à 28°C une heure auparavant (l'importance de cette chute surprend mes "collègues". Mais l'atmosphère sèche désertique du lieu et l'altitude ont semble-t-il amplifié cet effet classique de l'éclipse).
On aperçoit aussi faiblement, dans le ciel à haute altitude, toute une noria d'avions qui "suivent" l'éclipse de toute leur vitesse, le long de son trajet américain, augmentant ainsi sensiblement pour leurs passagers la durée de la phase de totalité. Je tente bien sûr de prendre une photo de l'instant, mais découvre que mon appareil n'enregistre quasiment rien du soleil. En fait la luminosité de la couronne visible est devenue très faible comparée à celle des minutes précédentes et il aurait fallu procéder à de nouveaux réglages de l'appareil, probablement sans mon pot-de-yaourt-écran-de-protection. Mais je n'en fais rien, préférant vivre ma vie et profiter à 100% de cet instant de bonheur unique, mythique. Je n'ai donc pas pu tirer d'images du soleil durant cette phase (excepté une seule image rapide du ciel étoilé, sans la protection du pot de yaourt, mais sans prendre le temps de viser le soleil). On aperçoit bien quelques étoiles.
Heureusement, mes "collègues", grands spécialistes, ont réussi à en prendre de très belles (probablement en utilisant un second appareil fixé sur leur platine, aux réglages adaptés à cette phase). Et ils m'en ont envoyées par la suite quelques unes, que je présente ci après.
Celle qui à mon sens correspond le plus à la perception que j'ai eue est la première (couronne assez mince). La seconde montre des protubérances très longues, car probablement la sensibilité de l'appareil a été réglée pour cela, mais en vrai, avec mes yeux elles ne me sont jamais apparues aussi importantes. Sur la troisième, piquée sur internet, on distingue clairement (à 11h et à 1h30) ce que je pense être des jets de matière. Mais rien de cela n'était visible à l'œil nu.
Mais ceci n'a qu'un temps. Soudain, un flash très intense éclate en haut à droite du disque noir. Le soleil réapparaît. Il faut remettre immédiatement les lunettes. Un désenchantement nous envahit tous. C'est déjà fini. La phase suivante, qui voit le soleil grandir à nouveau et qui durera environ 1h, est symétrique à la première.
Mais le cœur n'y est plus. De nombreux spectateurs ont quitté le site très vite après la totalité, pour éviter les probables bouchons.
Nous demeurons cependant jusqu'au bout. La température retrouve bien vite sa valeur nominale (28°C). Nous rangeons ensuite notre matériel (phase beaucoup plus simple pour moi que pour mes "collègues").
Puis nous nous quittons, non sans nous promettre de nous retrouver tous les trois dans quelques années en Argentine, pour la prochaine éclipse du soleil (je leur ferai peut-être faux bond). Mais que ce fut beau !
Avant de passer à autre chose, je voudrais encore vous proposer deux documents : - le premier, reprenant toutes les phases de l'éclipse sur une photo unique, m'a été transmis par le membre VF "jaune soleil", et a été réalisé par Magali, sa fille. C'est magnifique !
- le second, piqué sur internet, est un reportage YouTube relatant l'éclipse. Il montre bien l'état d'hystérie qui gagne tout le monde, au moment de la totalité
Enfin je mets ci-après une de mes vues de l'éclipse, à son tout début. La photo a été re-travaillée pour mieux faire ressortir les taches solaires.
SUITE DU CARNET ; CLIQUER ICI | | À: Trois14 · 12 novembre 2017 à 21:27 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 10 de 97 · Page 1 de 5 · 5 246 affichages · Partager Salut Pi,
Je connaissais déjà les chasseurs de tornades, mais j'ignorais qu'il y avait aussi les chasseurs d'éclipses solaires!!!
Merci du retour, vraiment sympa, même pour une non avertie sur la question comme moi. | | À: Trois14 · 13 novembre 2017 à 2:48 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 11 de 97 · Page 1 de 5 · 5 202 affichages · Partager S U PE R ! Merci de ce petit reportage, c'est comme si on y était! Très belles photos et surtout très bel "objectif" ou la dragonne coute plus chère! Cela n'enlève en rien les qualités des photos.
Un p'tit compte rendu sur le séjour polynésien? | | À: Trois14 · 13 novembre 2017 à 15:46 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 12 de 97 · Page 1 de 5 · 5 142 affichages · Partager Salut Jean-Pierre,
Impressionnant cette éclipse, encore plus impressionnant le monde qui attend pour la voir, je peux le comprendre.
Mais ce n'est pas bien grave si tu ne sais pas faire court j'aime bien lire
Et je vais attendre patiemment la partie polynésienne que j'ai bien l'intention de faire dans pas trop longtemps | | À: Trois14 · 13 novembre 2017 à 16:07 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 13 de 97 · Page 1 de 5 · 5 128 affichages · Partager Hi Jean Pierre,
effectivement tu as du mal à faire court....mais pour notre plus grand régal.
Je vois avec plaisir que tu as profité à 100 % de cette fantastique TOTALE 2017 quant tu dis :
C'est d'une beauté irréelle, magique, un moment de jubilation extrême ! Ces deux minutes et quelques de totalité resteront un souvenir fantastique gravé à jamais dans ma mémoire.
Mais je n'en fais rien, préférant vivre ma vie et profiter à 100% de cet instant de bonheur unique, mythique.
Tu as parfaitement raison, la différence de matos avec tes voisins très pro, n'y fait rien, l'ambiance que tu as ressentie de tout ton être, c'est exactement ça une TOTALE !! BRAVO.
Merci d'avoir inséré les photos de ma fille.
@+ et Bons Voyages | | À: Trois14 · 15 novembre 2017 à 18:28 · Modifié le 19 nov. 2017 à 10:47 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 14 de 97 · Page 1 de 5 · 5 016 affichages · Partager Suite de la journée
Avant de quitter la zone de l'éclipse, nous avions prévu d'aller rapidement jeter un œil au parc de Painted Hills. Les routes sont fortement congestionnées, aussi c'est à pied que nous y allons. Inutile de dire que nous croisons beaucoup de monde.
Nous marchons jusqu'à "Painted Hills Overlook". Les paysages colorés sont certes jolis, mais en rappellent beaucoup d'autres tout aussi beaux, un peu partout sur la planète (en Utah, en Arizona, en Argentine, en Bolivie, en Australie,...).
La balade est n'est pas longue, mais il fait maintenant très chaud, et je ne me sens pas très bien, las, avec des nausées. Peut-être est-ce le lever très matinal, ou la chaleur, ou la fatigue du voyage, ou l'excitation de l'éclipse qui retombe ? Nous retournons donc rapidement à la voiture, Annie prend le volant, direction Bend et l'hôtel. (nous pensions rejoindre pour l'après midi le Smith Rock State Park, pour faire la belle boucle de Misery Ridge. Mais je ne m'en sens pas le courage).
La route fluide au début, se met soudain à boucher en pleine campagne. En fait beaucoup de gens avaient couché sur place aux environs des Painted Hills, et tout ce monde rentre maintenant. Le retour dure beaucoup plus longtemps que l'aller ce matin, et je le vis allongé sur le siège passager. Mon mal-être persiste. Mais je finis par ressentir le gout de la pizza vite avalée hier soir. Tout s'explique donc...
Une heure de repos à l'hôtel, et je me sens déjà mieux (surtout parce que j'ai identifié le mal). Nous visitons alors tranquillement la ville de Bend qui parait très sympathique, construite le long de la Deschutes River. De belles maisons sont construites sur les rives de cette rivière romantique.
Le centre ville est plaisant et vivant. Il y a beaucoup de jeunes, et de brasseries animées et bien tentantes. Mais, je ne suis pas encore en état d'en profiter. Nous décidons donc de faire quelques achats de nourriture et de rentrer manger à l'hôtel (pour moi ce sera seulement quelques cuillères de compote de pomme).
J'en profite aussi pour acheter le fameux teeshirt spécial éclipse qui me tentait hier. Car je constate que les cours se sont littéralement effondrés en quelques heures (pire que durant le krach de 1929) ; je le paye finalement 5$, soit 6 fois moins cher que la veille, avant l'éclipse !
| | À: Trois14 · 15 novembre 2017 à 18:47 · Modifié le 15 nov. 2017 à 23:02 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 15 de 97 · Page 1 de 5 · 5 005 affichages · Partager Triste lendemain d'éclipse
Notre agenda prévisionnel indiquait : Tumalo Falls // Newberry National Volcanic Monument et Paulina Lake // rte vers La Pine. Ce devait être une journée de transition tranquille pour rejoindre La Pine, à proximité de Crater Lake, dans une zone à la fois forestière et volcanique.
Mais nous avions aussi prévu de visiter la veille ou l'avant-veille le Smith Rock State Park. Pour diverses raisons, nous ne l'avons pas fait. Aussi ce sera notre programme du matin, le reste pouvant aisément se caser l'après midi. Ce parc est connu pour ses massifs de basalte autour desquels coule la Crooked River. C'est un paradis pour les amateurs d'escalade, avec certaines voies réputées très difficiles. C'est également une destination agréable pour les randonneurs, qui peuvent admirer les grimpeurs à l'œuvre dans un décor somptueux. La balade traditionnelle est la populaire boucle "Misery Ridge" au milieu des rochers d'escalade. Le trajet fait 6-7km, pour un dénivelé positif de 350m. En fait la partie un peu difficile est concentrée dans les deux premiers kilomètres du circuit. La suite est aisée : descente, puis retour dans un décor champêtre en contournant les rochers, le long de la rivière.
C'est donc une balade facile dans un décor grandiose, et nous démarrons la boucle dans la bonne humeur.
Mais très vite les affaires se compliquent pour moi. Je peine anormalement dans la montée raide initiale, souffre le martyr, me retrouve sans jambes, et ralentis le train d'Annie. Il est évident que mon embarras gastrique n'est pas terminé ; pourtant je suis quasiment à jeun depuis un jour et demi (cette maudite pizza). A force de volonté, je parviens en haut et impose une pause assise de 10 minutes, pendant qu'Annie admire le décor somptueux. Les difficultés principales du circuit étant passées, je pense que cela ira mieux pour la suite.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous admirons le célèbre "Monkey Face", haut monolithe que des grimpeurs escaladent.
Mais durant la descente facile qui suit, je suis encore obligé d'imposer un rythme lent, et plusieurs arrêts pour récupérer.
Arrivé en bas, on comprend mieux l'appellation "tête de singe" pour le monolithe.
Il reste pour rejoindre le parking un trajet de quelques km sans aucun dénivelé le long de la rivière. Ce sera pourtant encore un calvaire pour moi. Aussi, quel soulagement de retrouver l'auto et son siège allongé !
Nous décidons alors d'aménager notre programme de l'après midi, et de ne visiter que ce qui est faisable en voiture. Pas d'autres marches aujourd'hui. Et bien, nous n'avons rien vu !
Le sud de Bend était pris dans des incendies violents et multiples, et il était impossible (et interdit) de prendre les chemins adjacents que j'avais prévus. Les quelques voitures qui en débouchaient étaient d'ailleurs recouvertes d'une épaisse couche de cendre, peu engageante. Seule la route 97 était ouverte : ça tombe bien, elle conduit directement à La Pine, où nous arrivons de bonne heure à notre hôtel, un très plaisant et confortable Best Western. L'odeur de bois brulé reste omniprésente, mais ne nous a pas vraiment gênés.
Un après-midi calme, un repas léger mais appétissant, une bonne nuit dans un lit douillet, et un bon petit déjeuner, suffiront pour me remettre définitivement sur pied. Mais j'éviterai dorénavant les pizzas douteuses. | | À: Trois14 · 15 novembre 2017 à 19:01 · Modifié le 19 nov. 2017 à 20:17 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 16 de 97 · Page 1 de 5 · 4 999 affichages · Partager Le jour suivant : Crater Lake NP ; journée encore bof !
Nous quittons de bonne heure l'hôtel pour rejoindre un des joyaux de la région : Crater Lake NP, à une heure de voiture de La Pine.
Oui, mais - - - - - - c'était encore compter sans les incendies, qui embrasaient littéralement la zone de la Umpqua National Forest. La première alerte est apparue dès notre arrivée à Crater Lake, au premier point de vue, Merriam Point. Le cratère était empli de fumées épaisses, et depuis bord de la rive nous ne distinguions qu'avec grand peine la surface de l'eau. Et bien sûr, nous n'avions aucune vue panoramique de la caldera.
Les autres visiteurs sont comme nous, perplexes.
Nous décidons quand même de faire le tour du lac par la route panoramique, dans le sens des aiguilles d'une montre, en stoppant consciencieusement à chaque point de vue. Les vues se poursuivent, toujours troublées, même si certaines étaient un peu plus dégagées, et nous permettaient de deviner la caldera plus complètement. Nous avons quand même à une occasion pu apercevoir, très indistinctement au loin, Wisard Island.
Mais le compte n'y est pas, je m'attendais à beaucoup mieux. Les photos ne présentent aucun intérêt, sinon anecdotique.
Pour varier, nous décidons de faire l'extension jusqu'à Pinnacles Overlook, car la fumée parait s'estomper dans cette zone. Ce sont de fins hoodoos atteignant une dizaine de mètres de haut. Ouais bof, mais c'est quand même ce que nous verrons de mieux dans la journée.
Le tour se poursuit. Inutile de grimper au point d'observation du Mt Scott, plus ou moins caché par la fumée, nous ne verrions rien. Enfin, depuis la zone du Visitor Center, nous réussissons à distinguer, un peu plus clairement Wisard Island.
Il nous reste quelque espoir concernant Watchman Overlook, car ce point de vue domine directement d'assez près Wisard Island. Mais nous avons beaucoup de peine à nous garer, et lorsque c'est fait, l'île est bien un peu visible, mais rien de bien net et de bien emballant.
Décus, nous décidons donc de stopper là l'expérience et de quitter ce site le plus vite possible. Nous comptions passer par la route 138 pour traverser vers l'Ouest la chaine des Cascades. et rejoindre notre hôtel à Roseburg. Cette route scénique en forêt de 1h30 environ, devrait nous permettre de voir 4 ou 5 belles cascades (Fall Creek Falls, Susan Creek Falls,...).
: Un panneau lumineux barre notre route, et indique que pour raison d'incendies elle est fermée à toute circulation. GoogleMap nous précise alors un autre trajet, mais qui nous oblige à conduire un grand détour par le Sud, et en shuntant les belles cascades.
Quand je vous disais que c'était une journée complètement foirée !!!!!
Nous croisons les doigts pour que notre bonne étoile revienne bien vite. De toute façon, ce ne peut pas être pire. | | À: Trois14 · 15 novembre 2017 à 19:23 · Modifié le 19 nov. 2017 à 16:58 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 17 de 97 · Page 1 de 5 · 4 988 affichages · Partager Heureusement, nous sommes dorénavant sortis de la zone critique d'incendie, et les jours suivants se dérouleront de manière plus satisfaisante.
Nous visiterons Eugène, et surtout Salem la capitale de l' Oregon (mais que le Capitole est moche, en forme de bouchon de bouteille !)
deux belles villes anciennes fondées par des colons, dans une campagne viticole, villes toujours dynamiques et bien vivantes. Dans le passé nous les avions seulement traversées par l'autoroute, sans jamais nous y arrêter.
Mais c'est la journée passée à l'Est de Salem qui retient surtout notre attention, dans le Silver Falls State Park. Il s'agit d'une magnifique zone forestière, avec une dizaine de hautes chutes d'eau, parfois gigantesques. Cette fois encore certaines étaient complètement à sec (aout n'est pas la période de visite optimale pour des chutes d'eau), mais d'autres, majestueuses, nous ont bien plu. Un très agréable sentier de 14 km le "Trail of Ten Falls", permet d'en faire le tour complet. Nous y passerons la journée, en faisant de nombreuses haltes. La zone n'est pas particulièrement montagneuse, mais le sentier qui passe souvent en bas et en haut des chutes, présente finalement un dénivelé positif de 400m.
Le coin est vraiment paradisiaque. Mais nous n'y sommes pas seuls !!!
SUITE DU CARNET : CLIQUER ICI | | À: Erjome · 15 novembre 2017 à 23:35 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 18 de 97 · Page 1 de 5 · 4 939 affichages · Partager Bonjour Eric Bonjour aussi à Sissi57
Merci de me lire.
Pour Portland nous n'avons, ni vous ni moi apprécié. Pourtant d'autres adorent vraiment et en attestent sur d'autres files. La vérité est donc probablement que nous n'y avons pas consacré assez de temps pour découvrir vraiment cette ville. Mais la foule des mendiants et des sans-abris demeure...
Pour ce qui concerne la continuation Polynésienne de ce voyage, oui, j'ai bien l'intension de la reporter ici un peu plus tard (quitte à présenter des photos, avec moins de texte). Mais nous savons tous qu'il y a parfois loin entre les intentions et la réalité...
J-Pierre 3.14 | | À: Diamina · 15 novembre 2017 à 23:43 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 19 de 97 · Page 1 de 5 · 4 937 affichages · Partager Bonjour Diamina
C'est sympa de te retrouver ici. Mais en fait quelle que soit la partie du monde où on traine, on tombe toujours sur toi .
Je connaissais déjà les chasseurs de tornades, mais j'ignorais qu'il y avait aussi les chasseurs d'éclipses solaires!!!
On fait comme on peut, et en Oregon, on trouve difficilement des tornades, et encore moins des ouragans comme dans d'autres zones du monde (suivez mon regard).
J-Pierre 3.14 | | À: Rjulie95 · 15 novembre 2017 à 23:46 Re: Du soleil noir de l’ Oregon, aux atolls bleus Polynésiens Message 20 de 97 · Page 1 de 5 · 4 936 affichages · Partager Bonjour Regis
Merci de ta visite. Pour la Polynésie, c'est encore loin, ce sera pour un peu plus tard si tout va bien. J-Pierre | Carnets similaires sur les États-Unis: Heure du site: 5:19 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 233 visiteurs en ligne depuis une heure! |