Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Trian · 12 octobre 2018 à 0:57 · 191 photos 33 messages · 10 participants · 4 684 affichages | | | 12 octobre 2018 à 0:57 Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 1 de 33 · Page 1 de 2 · 3 795 affichages · Partager Un reportage sur Dawson affirmait que les concessions de mines d’or coûtaient le même prix que lors de la ruée vers l’or : vingt dollars canadiens, c’est accessible. Allons voir. La première partie du voyage est classique, Vancouver quelques jours pour se mettre à l’heure pacifique et observer le flottage de bois,
les loutres,
Les aigles,
les écureuils,
les Tamias,
Presque remis nous nous envolons pour Whitehorse, ainsi nommé dans les années 80 (1880), à cause des rapides du fleuve Yukon rappelant la crinière d'un cheval blanc.
Grand Canyon: “Through this narrow chute of corrugated rock the wild waters of the great river rush in a perfect mass of milk-like foam, with a reverberation that is audible for a considerable distance.”
De nombreuses embarcations furent perdues. La police montée imposa l’usage d’un pilote aguerri. Les voyageurs se regroupaient dans Canyon City, dans l’attente d’un pilote qui ferait franchir les rapides à leur embarcation.
Renommé en juillet 1883 Miles Canyon. Depuis, le Yukon s’est assagi. Le barrage hydroélectrique à dompter le cheval
Les courants restent forts.
Les bateaux arrivaient de San Francisco à Skagway.
Les prospecteurs devaient franchir des cols difficiles : White Pass ou Chilkoot Pass.
De plus petits bateaux permettaient de parvenir à Dyea, départ de la Chilkoot trail
Depuis le sol, allégé du poids des glaciers, est remonté de plus de deux mètres. Difficile d’imaginer les restes de ce bateau au fond de l’eau.
Le départ de la Chilkoot trail
Pendant la ruée vers l'or du Klondike, entre 20 000 et 30 000 personnes traversèrent le col. Un flux continu de personnes l’empruntait, de jour comme de nuit, et il fallait parfois attendre jusqu'à 4 heures pour pouvoir le gravir.
La Police montée du Nord-Ouest y établit un poste pour assurer l'ordre, percevoir un droit de passage et s'assurer que chacun ait suffisamment de provisions pour un an.
Les mineurs devaient apporter avec eux environ une tonne de provisions dont plus de la moitié en nourriture afin d’éviter les famines. Ils étaient obligés de gravir le col une vingtaine de fois, à raison de 50 kg par ascension. En hiver, un escalier à péage, de 1500 marches taillées dans la glace « the golden stair » permettait l’ascension sur une seule file.
En 1897, un tramway tiré par deux chevaux permettait aux plus riches de gravir les 200 derniers mètres, au prix de 1,5 cent la livre !
En 1898, trois téléphériques furent construits au col de Chilkoot. La fréquentation du col diminua après la construction en 1900, d’un chemin de fer sur White Pass.
White Pass réputé plus facile, car accessible aux chariots, étaient souvent boueux et difficilement accessible.
Il était aussi appelé « The dead horse trail ».
Les deux routes conduisaient aux lacs Lindermann et Benett. Les prospecteurs construisaient alors des embarcations. Pour rejoindre le Klondike à environ 600 km. Carcross (Caribou Crossing) n’était, avant la ruée vers l’or, qu’un camp de chasse saisonnier occupé par les Taguish, en mai 1898, 7000 bateaux, radeaux, voiliers passèrent en direction de Dawson.
| | À: Trian · 16 octobre 2018 à 1:10 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 2 de 33 · Page 1 de 2 · 3 729 affichages · Partager Au cours de l'été 1899, le chemin de fer White Pass and Yukon Route fit son arrivée au lac Bennett. La piste Chilkoot fut presque aussitôt abandonnée au profit de cette manière nouvelle, plus rapide et moins chère de transporter les marchandises.
La ligne Skagway Whitehorse est inaugurée le 6 juillet 1899, à Carcross. “ Driving the last spike”.
Aujourd'hui
Deux célébrités sont enterrées à Carcross : Ceux sont deux des inventeurs de l’or du Rabbit Creek, devenu Bonanza Creek. Skookum Jim Mason et Dawson Charlie. Kate Carmack, soeur de Skookum Jim et épouse du troisième découvreur, George Carmack. En 1900, Carmack épousa Marguerite Laimée. Il ne laissa, à Kate, aucune part de la fortune accumulée. Elle ne put revoir leur fille et mourût pauvrement en 1920.
Carcross détient le record du plus petit désert du monde.
Cela ressemble à un désert, mais ce sont les restes d’un ancien lac. Il y a dix mille ans, la fonte des glaciers a créé des lacs. Une couche de sable et de limon, emprisonnée par le glacier de Watson, emplit le fond du lac.
La rivière Watson, après la disparition du lac, coupa l’épaisse couche de sédiment, qu’elle continue à transporter dans le lac Bennett. Au printemps, le vent emporte, le sable sur les dunes.
La voie ferrée menait jusqu’à Whitehorse.
Whitehorse « the end of steel, just a place to wash your socks ».
La ville garde le souvenir de la ruée vers l'or.
La Police montée du Nord-Ouest au Yukon passe de 19 en 1896 à 285 à la fin de 1898, pour maintenir l’ordre.
« Noli pati un scelestis opprimi. » = « ne laissez pas les salopards vous broyer »
Et l'homme qui a recueilli les témoignages des prospecteurs, dans les saloons de Whitehorse. S'il n'a pas trouvé d'or, il aura fait rêver des générations avec "The call of the wild".
Le rapide “Five Fingers” était le principal obstacle sur la route. Beaucoup de prospecteurs périrent en se trompant de canal.
Un steamer dans les rapides de Five Fingers
Les bateaux à vapeur, sur le Yukon, sont passés de 7 en 1897 à 30 en 1899.
Certains naviguent encore.
D'autres ont connu un sort moins favorable.
Nous quittons Whitehorse pour parcourir la Dempster Highway, ouverte du 10 juin au 14 octobre selon les conditions météorologiques.
La construction de la route a commencé à Dawson en janvier 1959. Son but était de rallier la future ville d’Inuvick (« la place de l’homme » en Inuvialuktun). Elle devait assurer un lien terrestre toute l’année pour soutenir l’exploration pétrolière. Du pétrole a bien été découvert au mois d’aout 1959 à Eagle Plains. Interrompus en 1961, les travaux n’ont repris qu’en 1968. La découverte de réserves de pétrole en Alaska a fait craindre que les Etats-Unis n’exploitent seuls le champ pétrolier. ». La route est construite sur un remblai de deux mètres de hauteur pour isoler le pergélisol. | | À: Trian · 20 octobre 2018 à 21:42 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 3 de 33 · Page 1 de 2 · 3 670 affichages · Partager La route, ouverte en 1979, doit son nom à William Dempster qui retrouva, en 1911, « la patrouille perdue ».
Expédition conduite par Cpl. William Dempster à la recherche de la patrouille, Dawson City, Yukon Territory, 1911
La taïga sous l’arc en ciel.
Elan ou Orignal peuvent croiser votre route.
Il n’y a pas de 4G, pas de 3G non plus. Il n’y a d’ailleurs pas de téléphone, mais heureusement le signal GPS : "Rester sur la 5 Nord, puis tourner à droite dans 308 km"
La route non goudronnée est très bonne, à part quelques trous, le 4X4 n’est pas nécessaire. Des véhicules de service patrouillent tous les jours, c’est rassurant. Il est pourtant conseillé d’emporter en été, de l’eau, du répellent un bidon d’essence et des fusées de détresse. En hiver il faut ajouter une pelle, un sac de couchage, un réchaud et des allumettes. La toundra s’étend à perte de vue.
Nous longeons le parc de « Tombstone » et traversons une partie de « Béringia », une zone qui n’a jamais été recouverte par les glaciers, par manque de précipitations. Le centre d’interprétation du parc de Tombstone est un endroit accueillant, offrant du thé sauvage, une bibliothèque, des salles d’exposition et un personnel souriant.
Black spruce ou Picea Mariana typique de la taïga, appelés aussi « Drunken trees » pour leur aspect penché, dû au dégel partiel du sol.
Nous longeons la « Taïga ».
Eagle Plains neuf habitants : le panneau n’est pas à jour, en fait, il n’en reste que sept.
| | À: Trian · 21 octobre 2018 à 0:50 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 4 de 33 · Page 1 de 2 · 3 660 affichages · Partager
Après une belle soirée, la neige nous empêche de poursuivre.
Plus d’accès aux NWT ( Territoires du Nord-Ouest)
Ne nous laissons pas impressionner.
Rien oublié ?
Un cycliste japonais : un héro.
Où planter sa tente dans la toundra, entre marais et tourbière ?
Nous franchissons la ligne symbolique du cercle polaire.
Frontière des territoires du Nord Ouest.
Nous entrons en pays Gwitch’in.
Nous rentrons le Yukon est assez grand pour nous.
| | À: Trian · 21 octobre 2018 à 9:40 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 5 de 33 · Page 1 de 2 · 3 648 affichages · Partager Ah ces routes sans fin, ces routes qui filent dans des paysages où certains diront qu'il n'y a rien à voir alors qu'il y a tant à découvrir ! J'adore ! Magnifique et grand voyage dans ce coin du monde à la poursuite d'une grande et douloureuse histoire que celle des chercheurs d'or.
Je m'accroche à ce récit...
Dolma | | À: Dolma · 21 octobre 2018 à 22:44 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 6 de 33 · Page 1 de 2 · 3 625 affichages · Partager Merci Dolma, nous finissons la Dempster et allons nous occuper de notre mine d'or !
| | À: Trian · 21 octobre 2018 à 23:21 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 7 de 33 · Page 1 de 2 · 3 621 affichages · Partager Tiens un Grizzli !
Va-t-il traverser ?
Sommes-nous dangereux ?
Un Grizzli ne lâche pas même si la racine résiste
Nous continuons sur la route qui est aussi une piste d’atterrissage d’urgence !
Nous croisons de zone de chasse en territoire Gwitchin. Ne prenez pas plus de rennes que nécessaire.
| | À: Trian · 25 octobre 2018 à 21:32 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 8 de 33 · Page 1 de 2 · 3 594 affichages · Partager Nous nous arrêtons à l’hôtel d’Eagle plains. Des messages personnels sont affichés sur la porte.
Nous apprenons l’histoire de la migration des rennes.
La fin de l’exploitation des baleines a mis en danger la survie des populations vivant sur la côte arctique. L’idée de créer un élevage de rennes pour nourrir la population fut étudiée par des botanistes de 1927 à 1929. A noël 1929, quatre samis et six inuits partirent d’ Alaska, avec un troupeau de 3440 rennes, pour parcourir 2400 km. Le troupeau rejoignit le canada en trois ans mais il fallut encore deux ans pour parcourir les derniers km, en raison des tempêtes de neige. Le 6 mars 1935, 2370 rennes furent livrés au gouvernement canadien. Seul 10% des rennes avaient survécu au voyage. Les autres rennes étaient nés en cours de route.
Laplander Andrew Bahr
Photo prise durant la migration.
www.canadashistory.ca/...ian-reindeer-project
La construction de la route n°5 fut un défit. Le territoire était celui des Vuntut Gwitchin, des Tr’ondek Hwech’in, et des Nacho Nyak Dun qui chassaient dans ces immenses étendues. L’histoire des européens dans la région se résumait à quelques évènements : l’arrivée de la Hudson’s Bay Company, la tragédie de la patrouille de Police Montée qui périt en 1911.
Le caporal W.J.D. Dempster, qui retrouva les corps.
La poursuite d’Albert Johnson, le trappeur fou de Rat River. Il fut finalement abattu, en février 1932, sur la glace d’Eagle River. Il avait parcouru à pied de 240 km, passé un col à 2100 m. La poursuite dura plus d’un mois, un avion fut utilisé pour retrouver sa trace.
L’exploration pétrolière commença en 1954, à Eagle Plain. Elle aboutit le 17 Août 1959. La route suivit d’abord la piste des « cat trains », le long de la rivière Klondike. Après de nombreuses inondations, la route fut déplacée.
Les « cat-trains » formés de traineaux tirés par une chenillette Caterpillar On peut voir dans l’hôtel des photos des véhicules utilisés lors de la construction.
Cette fois en route pour Dawson city :
Après la « Dempster Highway ».
La rue qui longe le Yukon.
Moins de monde.
Affections tarifées pour jeune homme en mal de tendresse.
Le paiement en poussière d’or n’est plus utilisé au « Bonanza Market » ni au « Dawson City General Store Ltd ».
On dépose l’or à la “Bank of British North America”.
Toujours présente.
L’attente du courrier.
Image attachée: Photo postée par le membre Trian. | | À: Trian · 25 octobre 2018 à 21:52 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 9 de 33 · Page 1 de 2 · 3 591 affichages · Partager Les boites postales
Le bar avant.
Le bar maintenant.
Les rues passantes en bourbier.
sont devenues beaucoup plus carrossables.
Les corbeaux attendent leur repas devant la « Drunken Goat Tavern ».
Maquette : Ice Coal and Oil.
| | À: Trian · 27 octobre 2018 à 6:54 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 10 de 33 · Page 1 de 2 · 3 568 affichages · Partager Salut Alain,
Récit superbe, références passionnantes à l'histoire, photos de toute beauté
On sent ton émotion et l'amour (ta passion) pour ces régions magnifiques, sauvages, pleines d'aventures et où tous les risques étaient parfois cruellement présents pour beaucoup de ces courageux.
Le Klondike, ce mirage, ce Graal, cette dernière chance pour beaucoup de délaissés, tant d'efforts, de sacrifices pour soi et parfois pour les siens dans un environnement souvent (très) hostile
Bref, du courage à l'état pur
Nous avons eu le bonheur de humer également (un tout petit peu) cette atmosphère à l'occasion de la visite des villes côtières d'accès au Klondike ( Juneau, Skagway, Ketchican).
Bravo pour ton retour
Joseph | | À: Micy · 27 octobre 2018 à 10:19 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 11 de 33 · Page 1 de 2 · 3 560 affichages · Partager Merci Micy pour ces encouragements. Dans un petit bar, nous étions trois à être allés à Dawson. Nous n'avions pas vu les même choses. Pour eux, il n'y avait rien à voir ! Alain
| | À: Trian · 27 octobre 2018 à 11:23 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 12 de 33 · Page 1 de 2 · 3 550 affichages · Partager Vraiment excellent ce carnet qui suit l'histoire du Klondike. Bravo ! | | À: Trian · 27 octobre 2018 à 11:49 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 13 de 33 · Page 1 de 2 · 3 543 affichages · Partager L’église de Saint Andrew n’est plus en service.
Le pergélisol a fait des siennes :
Jacques London a laissé quelques traces, avant de contracter le scorbut.
Il habita chez le Marshall Latham Bond et son frère Louis Whitford. Leur chien Buck, à gauche, devint le héro de « l’appel de la forêt ».
Nous allons franchir le Yukon par le bac.
Nous choisissons un endroit calme et sain pour dormir.
Bon, il y a les ours !
Et les poubelles sécurisées.
Sur les bords du Yukon on trouve des Spirales de Vie – Chamanisme des Origines
Mais aussi des chipmunks ou tamias
Nous logeons dans les bois dans une cabane typique.
Bien sûr équipée d’une bombe anti-ours.
Préparons nos outils pour notre prospection.
Puis nous retournons à Dawson, pour apprendre les bases du métier à Goldbottom.
Un mot sur Joseph Ladue, fondateur de Dawson. www.explorenorth.com/.../bios/ladue-joe.html
Joseph Ladue était bien connu pour ses histoires imaginaires sur l’or de l’Indian River, à 30 km en aval. En juillet 1894 Robert Henderson, mineur expérimenté, accepta de tenter l’exploration. Ladue lui avançait l’approvisionnement nécessaire. Après deux ans d’exploration solitaire, Henderson trouva une quantité d’or respectable, dans un ruisseau qu’il appela Goldbottom. Sa découverte fut éclipsée par celle attribuée à George Carmack. Le 1° octobre 1896, comprenant le potentiel de la région, Ladue déménagea sa scierie d’Ogilvie à l’embouchure de Throndiuck (Klondike) River.
Nous prenons nos quartiers à Goldbottom.
A coté de la maison d’origine.
Image attachée: Photo postée par le membre Trian. | | À: AirOne · 27 octobre 2018 à 16:28 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 14 de 33 · Page 1 de 2 · 3 539 affichages · Partager Merci, je continue mon histoire en photos...
Alain
Une photo de Joseph Ladue qui déménagea sa scie hydraulique de Sixty-mile à ce qui devint Dawson. Il devint riche par sa prévoyance et sont sens des affaires, contrairement à la plus part des chercheurs d'or.
| | À: Trian · 27 octobre 2018 à 16:58 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 15 de 33 · Page 1 de 2 · 3 533 affichages · Partager | | À: Trian · 27 octobre 2018 à 19:55 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 16 de 33 · Page 1 de 2 · 3 518 affichages · Partager A coté de la maison d’origine.
www.canadianmysteries.ca/...larticle/3332en.html
Encore un peu d’histoire triste. Henderson travaillait à Goldbottom, sans en avoir réclamé la découverte, ne se préoccupant que d’avoir suffisamment d’or pour payer ses provisions d’hiver. Pendant ce temps plus de deux cent « claims » étaient déposés par de nouveaux arrivants. Maudissant Carmack, lorsqu’il connut l’emplacement des découvertes, Henderson apprit que le ruisseau où il travaillait avait été déposé par Andrew Hunker. Les deux ruisseaux étaient considérés comme un seul et même ruisseau par le service des mines. Dans les mois qui suivirent, Henderson fut atteint d’infection chronique de sa jambe. Il dut être opéré pour alléger la douleur. La convalescence dépassa trois mois. Il perdit alors le droit de déposer une requête et dut vendre ses droits pour couvrir ses dépenses de soins. Son sort fut connu des mineurs de Dawson qui se cotisèrent pour venir en aide au « découvreur du Klondike ». Il embarqua sur un vapeur à destination de Seattle, en octobre 1898, première étape pour rejoindre sa famille. Pendant le voyage, ce qui lui restait d’argent lui fut volé. Désespéré, il inscrivit sur son badge de pionniers du Yukon, le mot de Tappan Adney : « You keep this. I will lose it too. I am not fit to live among civilized men.”
Il n’arrêta pas sa quête, en septembre 1899, il était de retour dans le Yukon.
Il nous faut apprendre à utiliser la battée d’orpaillage.
Avec des résultats divers :
Il existe des moyens moins fatigants : le Gold Génie
La mine ruine un peu notre vision poétique : Sur le site d’une ancienne mine où les mineurs pensaient avoir trouvé la roche dure. La pelle mécanique a permis de creuser encore une dizaine de mètres. Bingo, 80 paillettes par battée.
Pelles mécaniques et bulldozers creusent d’immenses carrières. La seule obligation étant de ne pas détourner de cours d’eau.
Des dragues volumineuses ont été employées dés le début. Ici la drague numéro 4, 2722 tonnes, fut construite en 1912.
Plus grande drague à godets en ligne d’ Amérique du nord. Elle a remonté la rivière Klondike, jusqu’à la concession Boyle, où elle a coulée, en 1924. Renflouée en 1927, elle remonta jusqu’à l’embouchure du ruisseau Hunker, où, sur la concession 67, elle extrayait 22 kg d’or par jour
| | À: Trian · 27 octobre 2018 à 23:09 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 17 de 33 · Page 1 de 2 · 3 512 affichages · Partager | | À: Trian · 28 octobre 2018 à 23:30 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 18 de 33 · Page 1 de 2 · 3 493 affichages · Partager Fort de notre expérience, nous retournons à Dawson, pour enregistrer une concession ! Sur la route, un renard a fait une découverte.
Allégresse du renoncement.
« Nous découvrons une institution étrange, datant de 1973 : Le « SourToe Cocktail ».
Un mystérieux coffre, un officiant Terry Lee, que l’on nomme le capitaine.
Dans les années 1920 Louie Linken et son frère Otto furent pris dans une tourmente de neige, avec leur cargaison de contrebande. En menant ses chiens, Louie plongea un pied dans un trou d’eau.
Craignant d’être poursuivis, ils ne s’arrêtèrent pas avant leur cabane. Le gros orteil gelé, Louie fut amputé à la hache, pour prévenir la gangrène, du rhum comme seul anesthésiant. En souvenir de cette expédition mémorable, les deux frères conservèrent l’orteil dans un flacon de rhum.
50 ans plus tard en 1973, le capitaine Dick Stevenson trouva la bouteille en nettoyant la cabane. Il rapporta l’orteil au Sourdough Saloon où il eut l’idée de plongée l’orteil dans le verre de qui voulaient montrer son courage. Ainsi fut fondé le Sourtoe Cocktail Club.
Malheureusement l’orteil ne dura que sept ans après sa découverte. En juillet 1980, un mineur, Garry Younger, tentait d’établir un record. Au treizième Sourtoe Champagne, sa chaise bascula en arrière, il avala l’orteil. L’orteil ne put être récupéré.
Depuis sept orteils supplémentaires ont été donnés au bar. Le numéro deux à la suite d’une opération. L’orteil numéro trois qui venait aussi d’une gelure, fut également avalé accidentellement. Le quatrième, don anonyme, fut volé par un chasseur. Les cinquième et sixième furent légués par un ancien en échange de consommations offertes à ses infirmières.
Le septième orteil provint d’une amputation due au diabète et le huitième fut reçu dans un flacon d’alcool avec la mention : “Ne tondez pas la pelouse en sandales.”
Le 24 aout 2013, Joshua Clark commanda un «sourtoe shot », avala l’orteil, paya les 500$ d’amende et quitta le saloon. C’est la seule fois que l’orteil a été volontairement avalé. L’amende a été portée à $2500.
En juin 2017, l’orteil a été volé. Il fut renvoyé à son propriétaire par la poste, avec un mot d’excuses. La RCMP était sur ses traces. Le voleur avait payé avec sa carte bancaire !
Depuis les règles ont changé, on peut utiliser n’importe quelle boisson, mais une règle reste intangible :
“You can drink it fast, you can drink it slow, but the lips must touch the toe.”
Avec une telle histoire, je devais braver le dégoût. Ce n’est pas pire que la vipérine.
Si ! En plus c’est le second doigt très long, d’un pied grec. | | À: Trian · 28 octobre 2018 à 23:35 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 19 de 33 · Page 1 de 2 · 3 492 affichages · Partager
Malgré les encouragements... Vraiment ?
Félicitations, je suis le 83759° imbécile à être reçu dans le « Sour Toe Club ».
Je m’étais pourtant promis de « ne jamais faire partie d’un club qui m’accepterait pour membre. » | | À: Trian · 29 octobre 2018 à 14:54 Re: Sur les traces des chercheurs d'or du Klondike Message 20 de 33 · Page 1 de 2 · 3 476 affichages · Partager Bonjour,
Je suis avec beaucoup d'interêt votre carnet car nous partons le 16 aout prochain pour une boucle de 3 semaines Whitehorse - Keno - Tombstone - Dawson City - Kluane - Haines - Skagway et retour Whitehorse. Au delà de l'itinéraire, votre récit est une mine d'or (c'est le cas de le dire) en matière de références historiques. Je vais m'attacher à les noter pour les reprendre au gré de notre circuit. Je pense que nous nous essaierons aussi à l'orpaillage... Je vois deux raisons de ne pas revenir : une bonne, trouver de l'or ou une mauvaise, se faire attaquer par un ours lors d'une randonnée! Encore merci à vous pour ce passionnant récit.
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