Enfin quand même!
Quatre jours consécutifs avec entre 6 et 13 heures de transport, ça commençait à faire!!!
Il est enfin temps de poser mon sac pour plus qu'une nuit à un endroit et le fait de le faire à
Hanoï, je ne sais pas pourquoi mais je le sens bien. La ville jouit d'un charme certain. Il y a beau y avoir un traffic de foldingo, tout est à échelle humaine, pas de grands immeubles récents, il y a des parcs, des lacs et en plus pour couronner le tout, je suis réellement en bonne compagnie avec ceux qui comme moi, sont des pieds nicklés : Nat, Jo, Dani et Marius.
On s'entend comme larrons en foire et ça ne fait que commencer puisque chacun sauf Marius a encore un mois devant lui dans ce pays plein de promesses qu'est le
Vietnam... Marius, lui n'a qu'une grosse semaine encore dans le pays avant de s'en retourner chez lui, c'est triste mais ça a au moins le mérite de nous faire garder le rythme.
A propos de rythme, celui du lendemain est vraiment piano mais comment pourrait-il en être autrement? Ca fait belle lurette qu'on a pas été obligé de se lever aux aurores et implicitement, il s'est décidé que celui ou celle qui ferait sonner une quelconque sonnerie se verrait jeter par dessus bord à coups de sabre.
Il est 11h quand les premiers commencent à ouvrir les yeux. Il ne s'agit pas de moi, c'est l'évidence.
Ca a beau être encore le matin, c'est tout de même suffisament tard même pour le Braïce qui s'est battu avec l'archos jusqu'à 3h pour parvenir enfin à mettre les photos d'Anghkor en ligne alors que tous les autres sans exception dormaient déjà depuis de longues heures. Et comme on a qu'une salle de bain pour cinq, ça laisse encore largement le temps de végéter avant que mon tour ne vienne.
Finalement, on est prêt à battre le tarmac vers 12h30 ce qui montre bien qu'on est pas des foudres de guerre en cette journée de récupération. En plus, Nathalie ne se sent pas mieux depuis
Dien Bien Phu, sa tension est en berne et sa tête, une centrifugeuse. Sa santé apparente est telle qu'après un petit déjeuner commun, on décide avec Jo et Marius de l'accompagner jusqu'à l'ambassade de
France qui abrite un hopital. C'est aussi l'occasion d'une bonne balade à pieds dans la ville au nom d'Orient.
L'ambassade de
France est située, je vous le donne en mille, dans le quartier des ambassades. Il y a donc de partout de grandes maisons coloniales, des arbres, c'est classe et ça le vaut bien. Même si c'est fermé, car on est samedi, c'est aussi l'occasion pour moi quand on y est de mettre un pied à travers la grille d'entrée et de poser la semelle en territoire français. Je sais, c'est futile mais c'est plaisir!!!!
Et nouveau manque de bol, l'hopital de l'ambassade a fermé voilà plusieurs mois et il faut partir à la recherche de l'hopital français d'
Hanoï qui a pris ses quartiers un peu plus loin. On s'excentre donc un peu plus, prenant le risque à chaque pas de se perdre un peu plus, mais comme on est quatre, ça fait quatre sens de l'orientation à mettre en commun! Heureusement car s'il fallait ne s'en tenir qu'au mien...
On parvient donc à l'hopital recherché, Nat retrouve des couleurs. C'est parti pour la consultation pendant qu'en bons chevaliers servants, on attend sagement.
Devant nous, dans la salle d'attente, est affiché l'organigramme de l'hopital.
On peut ainsi voir que le gastro-entérologue s'appelle docteur Landreau ce qui tombe plutôt bien puisqu'il officiait aussi à reguler le transit des buts encaissés par le PSG. Gloire à lui!!! Pour le reste, tous les médecins vietnamiens de l'hopital s'appellent N'Guyen, sacré famille! Mes hommages à la maman!!
Au bout du compte, Nat est de retour après plus d'une heure d'entretiens et autres examens. Elle se fait prescrire une batterie de médicaments ainsi qu'un test de grossesse pour rajouter un peu de piment à cette mayonnaise médicamenteuse. Ne nous reste plus qu'à retourner à la GH et retrouver Dani parti faire je ne sais quoi. On y est à 17h, la journée est bien avancée et comme Dani n'est pas encore là, on a plus qu'à feignanter de re-chef ce qui n'est pour déplaire à personne. Alors qu'il arrive peu de temps après, lui nous voyant dans des positions bien confortables répartis à travers la chambre n'a qu'une envie : nous rejoindre et faire de même. Et puis, comme de toutes façons, on est très à l'aise comme ça, on a pas très envie d'aller batifoler à travers la ville.
On reste comme ça, à osciller entre sièges et matelas pendant deux heures et c'est pas du luxe.
A 19h quand même, on se remet sur le départ. Il nous brule littéralement, non je déconne, d'aller déambuler dans les allées du marché de nuit qui passe pour être le plus grand du pays. On s'y rend donc avec plus de difficultés que l'après-midi vu qu'il fait nuit et qu'on marche au radar mais on y arrive quand même. Sur place, c'est toute une rue qui est devenue piétonne pour que, sur plus d'un kilomètre, s'étalent les vendeurs de toute la daube "made in China" qu'il est possible de trouver. Des culottes, des jouets, des chaussures, des lunettes de soleil, des ustensils de cuisine, c'est une caverne d'Ali Baba cheap à ciel ouvert et noire de monde.
Déjà une heure plus tard, on en a pleins les bottes de ce grand cirque, c'est l'heure de passer à table en commençant par un remplissage de godets en règle à l'aide de quelques cocktails muticolores. C'est ensuite l'heure de la souplette jusqu'au moment où on quitte les lieux pour s'assoir de nouveau étancher notre soif.
Le bar est tranquille, la musique italienne. Tout le répertoire d'Andrea Bocelli à Eros Ramazotti y passe. Les barmen n'ont beau rien avoir d'autre à nous proposer que ce désert créatif, on reste malgré tout jusqu'à la fermeture, à minuit, heure à laquelle les policiers font le tour des établissements pour réclamer leur enveloppe ou la fermeture. Le bar ferme et nous aussi, on tire le rideau sur cette première journée complète ici.
Et demain, c'est promis, on accélère... Enfin si on veut...
Et surtout si on peut car il est encore bien tard quand on daigne mettre le nez dehors. Il faut dire qu'il fait gris et qu'on se sent à l'hotel comme à la maison, la compagnie en plus. Afin de ne pas se perdre et aussi parce que c'est joli, on retourne voir du côté de la cathédrale pour un petit déjeuner à la française s'il vous plait. Des croissants, des sandwishs, pas question de tenter des expériences culinaires exotiques à l'heure où les papilles s'éveillent à la vie.
Ensuite, on entame le parcours culturel local à commencer par le mausolée de l'ami
Ho Chi Minh qui doit troner inerte derrière une vitrine si tout va bien. On prend donc un taxi pour éviter les efforts, partager les frais et surtout éviter de se perdre.
Le batiment a tout de l'architecture stalinienne, un énorme bloc de béton avec des trous dedans pour faire les portes et pour adoucir le tout un grand parc verdoyant tout autour. Pour le parc, on aura tout le temps, on file direct voir l'oncle Ho.
Une porte fermée, une deuxième pareil et ainsi de suite.
Ho Chi Minh est une personne difficile dont il s'avère qu'on ne peut le visiter qu'en matinée. Il va donc falloir revenir plus tard. Le temps de se rendre compte de notre erreur, les premières gouttes se mettent à tomber, et comme rien ne s'obtient facilement, c'est des trombes d'eau qui s'abattent maintenant sur la ville. Et nous, on a un parc à visiter...
On entreprend malgré la pluie qui tombe de quand même mettre le nez dehors, c'est pas de l'eau qui va se mettre en travers de notre pain quotidien!! Et comme on a bien fait! Après quelques minutes, la pluie s'estompe comme récompensant nos efforts. On va donc pouvoir marcher le nez au vent sans se soucier de savoir si on a un imperméable, vu que comme on en a pas...
On flane donc. On passe notamment devant la pagode à un pilier qui est sensée être un des batiments les plus anciens du pays. C'est une petite maison construite sur un large pilier mais détail amusant, le pilier est fait en béton... Si quelqu'un peut m'expliquer le stratagème, je suis preneur...
Au total, cette balade nous prend bien une heure et demie à l'issue de laquelle on en a pas encore fini.
A quelques centaines de mètres de là est un autre incontournable : le
Temple de la Littérature construite au XIème siècle comme la pagode à un pilier. C'est la première université du pays qui a été fondée par Confucius en personne, ça vous installe l'ambiance. C'est une oasis de tranquilité dans cet océan de bruit qu'est
Hanoï qu'on finit par rejoindre à pieds comme quoi on est pas plus con qu'un autre.
A l'intérieur, aux jardins succèdent les temples, à l'accalmie succède la pluie qui cette fois s'abat pour de bon.
Ca nous permet de voir un défilé de mode un peu particulier puisqu'il s'agit de capes de pluie qui recouvrent sans exception tous les touristes des pieds à la tête. Du bleu au rose en passant par le jaune, il y en a pour tout les gouts sauf les notres à première vue puisqu'on est encore plus des touristes que les autres, rien à se mettre sur les épaules pour se protéger...
C'est donc sous une pluie battante qu'on enchaine les vénérables batiments. Et comme de toute façon trempés pour trempés, on ne va pas dormir ici, c'est en marchant qu'on s'en va comme des princes à la recherche d'un établissement capable de nous servir attablés une boisson chaude et un encas puisqu'à l'extérieur, en plus de dracher, il doit faire dans les 15°.
C'est donc fait le temps d'être bien ruinés de flotte, tous les bars et autres cafés ont été pris d'assault bien avant qu'on puisse se décider...
Donc après l'effort, le réconfort d'une table bien mise avant de remettre le cap vers la maison en taxi en lui demandant de nous laissez à la cathédrale puisqu'on est pas foutu de se souvenir du nom de notre hotel.
En arrivant devant le saint endroit, des voix se font entendre à l'intérieur. C'est l'heure de la messe et c'est pas tant par excès de Foi que par gout pour l'inconnu, qu'on pénètre à l'intérieur. Là, c'est bondé de monde, la religion fait recette. Et en bons pratiquants, tous les vietnamiens présents entonnent les chants adéquats rendant l'atmosphère divine, c'est le cas de le dire. Toutes ses voix qui résonnent à l'unisson, y'a pas à dire, c'est beau.
On reste donc de longues minutes à écouter les douces mélodies jusqu'au moment où on a tous notre quota de recueuillement, c'est le moment de rentrer.
Au retour à l'hotel, c'est surtout le moment de suspense de la journée. Nat qui prend avec assiduité ses médicaments avait jusque là oublié de faire le test de grossesse. Si c'est positif, c'est le champagne assuré, on en a tous des frissons d'excitation pendant qu'elle doit avoir des frissons d'un tout autre registre.
De façon quasi-instantanée, le soufflet retombe, le test est négatif, tant pis pour le champagne.
Et tant mieux pour tout le monde, l'aventure continue!!
On reste alors dans la chambre un bon petit moment à ce dire que ce soir, malgré le résultat du test, on peut quand même faire la fête et gouter à la vie nocturne locale.
Pour nous faire patienter en plus de nous mettre en bouche, je pars acheter une bouteille de whisky ainsi qu'une bouteille de coca qui serviront à nous mettre de bonne humeur pour toute la nuit. Elles sont toutes deux descendues dans les deux heures qui suivent et qui précèdent le resto du soir.
Après s'être débarrasser de notre faim dinatoire quotidienne du côté du marché de nuit où j'ai acheté une guirlande de Noël rouge du plus belle effet autour de mon cou pour le reste de la soirée, on s'efforce donc de trouver un endroit à la hauteur de nos espérances pour pouvoir nous y déhancher toute la nuit.
On prend alors un taxi. La seule adresse à notre disposition vient du LP. On s'efforce donc de nous y faire conduire et quand le chauffeur a enfin saisi et qu'on arrive sur place, on est comme des cons, il n'y a pas de boite, même pas un troquet, c'est dire... Donc on ne peut ensuite que s'en remettre à notre chauffeur. La seule recommandation qu'on parvient à lui faire comprendre, c'est qu'on veut un endroit où ça bouge et où ça boit. Il faut dire qu'on est lancé... Cette dernière précision vaut particulièrement pour Jo qui a déjà bien abusé du jaja et qui est gai comme un pinson. Le taxi nous arrête alors devant un bar dansant sur le thème du far-west. Tous les serveurs sont en cowboys et les serveuses en tabliers d'inspiration saloonesque. Mais il est déjà 11h15 et on apprend que le bar ferme à minuit. A minuit? Ils ne savent pas à qui il ont affaire!! On redécolle illico-presto.
On reprend un autre taxi. Nouvelle bataille pour se faire comprendre. Et après plusieurs minutes de tractations, on est reparti vers ce qui semble bien être une boite de nuit. On demande aux personnes postées à l'entrée l'heure de fermeture. Minuit, encore.
Et puis après tout c'est pas grave. Maintenant qu'on est là, on peut quand même aller faire un tour même si ça ferme dans dix minutes!
On entre donc et à l'intérieur, il y a une grande scène avec des rampes verticales comme celles qu'on trouve dans les casernes de pompiers. Mais sur scène personne, c'est vraiment la fin même si ça n'arrête pas les serveuses qui nous proposent des boissons aux prix rappelant les Champ Elysées pour qu'on les boivent au lance-pierres. Pas question d'accepter, nous, tout ce qu'on veut ici, c'est danser. On se lance alors dans des gesticulations de tous les diables pendant que Jo monte sur la scène. En un éclair, un policier monte aussi et l'en fait descendre quasi manu-militari, ambiance...
En tout cas, nous, ça nous a bien fait marrer et on repart de plus belle dans une danse endiablée cette fois en direction de la sortie. Derrière nous, c'est le reste des clients qui suit, c'est la fermeture.
Ennuyés, angoissés, interloqués, on ne peut décemment pas croire que tout ferme à minuit comme si les Vietnamiens avaient lu avec un peu trop d'assiduité l'histoire de Cendrillon! Il doit bien y avoir un endroit ouvert jusqu'à pas d'heure avec de la musique dedans!!
On entame donc un nouveau round de discussions avec les chauffeurs de taxi pendant que Jo vole de voiture en voiture à l'affut de la moindre blague à faire. Le bougre est déchainé, intenable. C'est déjà improbable pour nous d'aller dormir maintenant mais pour lui, c'est impossible, il est à 300%, en pleine montée, un avis de tempête à lui tout seul!! Tant bien que mal, après avoir parlé à pas moins d'une demie douzaine de chauffeur, il y en a un qui a un endroit à nous proposer. C'est parti mon kiki!!
Il est maintenant 0h30 quand on s'arrête une nouvelle et finalement dernière fois. Nous sommes sur les rives du Hong Song, la rivière locale, sur la rive de laquelle est amarrée une péniche qui fait parler les basses dans un rayon de deux cents mètres. A défaut d'avoir trouvé le Graal, ça y est cette fois on la tient notre nuit endiablée!!! C'est effectivement une boite flottante avec sa piste de danse fourmillante, son disc-jockey rivé aux platines et son bar déversant des litres de mojitos. On est donc lancé comme des TGV, impossibles à arrêter, tournoyant encore et encore jusqu'au bout de la nuit.
Et chaque fois qu'on en a pleins les bottes, un cocktail suffit à nous remettre en selle.
Et quand ça ne suffit pas, une coursive extérieure permet à tous de faire baisser la température devant le fleuve endormi.
Et si ça ne suffit vraiment pas, il y a en plus une table de billard où avec Marius, on fait tomber les têtes.
Jusqu'à 4H30 du matin, on se sent vraiment dans notre élément. Jo est l'égérie officielle du dancefloor où il prend une centaine de photos de tous ceux qui ont le bonheur de lui tomber sous la main. Nat est la muse transpirante de chaud que chaque artiste est en droit d'espérer. Dani est le phare dans cette nuit où sa tête dodelinante dépasse de la masse. Marius est en cadence. Et moi, j'ai une banane large comme la péniche.
On est tellement à notre aise qu'à la fin de la soirée Jo ne se préoccupe plus de rien et demande à qui veut bien l'entendre hurler s'il a du tilleul en réserve. Pas très intelligent dans une ville comme
Hanoï mais comme c'est sans conséquences, c'est hilarant!
Finalement ce soir, malgré le rythme tonitruand, on n'aura à déplorer aucune victime et c'est tous ensemble qu'on retourne à l'hotel la tête encore pleine de bruit. Taxi! Direction la maison!! Ou alors la cathédrale, je sais plus trop...
Au moment du coucher, j'ai encore toute ma tête et fais le décompte de mes amis voulant se joindre à moi pour aller voir
Ho Chi Minh le lendemain matin puisque c'est seulement avant 11h que le bougre accepte de voir du monde. Et malgré l'heure plus que tardive et l'alcoolémie plus qu'avancée, c'est la bouche en coeur, que d'une seule voix tout le monde répond Moi!!
Increvables, qu'on est, increvables.
Et Ho matin, comme attendu, je suis sur le sentier de la guerre dès 9h30 prêt à en découdre enfin avec Ho. J'ai beau avoir les cheveux qui tirent un peu, il en faut plus pour m'arrêter. De toute façon, il faudra bien se lever pour y aller, alors aujourd'hui ou un autre jour, quelle différence?
Je fais ensuite le tour des lits pour réveiller les Beaux et la Belle au Bois Dormant.
Qui est-ce qui veut se lever?
Deux réponses positives, deux gaillards : Dani et Jo.
Deux réponses en forme de Hmmmmmmmm, j'ai sommeiiiiiiiil : Nat et Marius.
Qu'il en soit ainsi. On part donc en taxi, trop embrumés pour espérer ne serait-ce que tenter le chemin à pieds, vers le mausolée. Il fait beau. Jusqu'ici tout va bien.
Et ce matin, pas de fiorritures, on se dirige directement vers l'entrée du tombeau géant. On connait le chemin...
La porte se dresse devant nous. On la pousse, fermée. On la tire, fermée. C'est à n'y rien comprendre, c'est pourtant le matin!!!
On demande finalement conseil au guide d'un groupe qui passait par là.
- Mais, mes p'tits gars, c'est fermé le lundi voyons!! Peu importe que ce soit le matin ou pas, le lundi c'est tintin!!!
Je crois qu'à nous trois, on lui aurait fait bouffer ses brochures à notre nouvel ami guide si on vivait dans l'anarchie totale. C'est donc finalement la queue entre les jambes, assomés par la fatigue rendue évidente après le rejet que nous nous en sommes rentrés à nos quartiers où Nat et Marius dorment encore, les enfoirés!!
Et cette fois encore, le premier qui fait résonner un réveil, il va voir du pays!! Lundi ou pas!!!!!
Je ne me souviens plus ensuite à quelle heure on a émergé mais ce dont je me souviens c'est que l'ambiance était bien calme et bien en décallage avec la veille au soir et qu'on a pas franchement activé le rythme de toute la journée.
Chose constructive quand même, on a réservé par le biais de l'hotel, une escapade de trois jours du côté de la
Baie d'Halong à compter du lendemain. En voilà une bonne chose de faite! La route continue et avec un programme comme ça qui se profile, ça fait bien rêver nos esprits engourdis. Et comme du rêve à la réalité il n'y a qu'un bus...
Mais avant d'en arriver là, revenons à aujourd'hui. C'est un peu quartier libre pour tout le monde. Si t'as faim, tu manges. Si t'as sommeil, tu dors. Si tu te sens sale, tu te douches.
Moi en l'occurence, après une après-midi et un début de soirée à ne rien faire de très concret, je décide en partenariat avec Nat et Dani d'aller croquer en ville autour de 21h. On se dirige paisiblement vers le lac pour trouver repas à nos estomacs, version nourrissante de chaussures à nos pieds.
On dévore tout ce qu'on nous apporte et c'est vers 23h qu'on reprend le chemin inverse. Dehors, les rues sont déjà désertes comme on avait pu en juger la veille par le manque ou l'absence de vie nocturne par ici.
Au moment de quitter une des artères principales pour s'engouffrer dans une rue adjacente à la lumière blafarde à l'approche de la GH. Un chauffeur de moto-taxi arrive à notre hauteur et nous propose ses services comme cela arrive des centaines de fois dans une journée à
Hanoï.
- Taxi? Taxi?
Comme on est déjà plus très loin et que marcher n'est pas plus rebutant que cela, je lui fais comprendre qu'on est bien comme ça, que ça nous fait prendre l'air de marcher, qu'il peut aller voir ailleurs. Le chauffeur ne se démonte pas pour autant et change son fusil d'épaule.
- Tilleul? Tilleul?
Je repense alors subitement à Jo la veille que ça titillait fortement de tirer sur un zoint et me dis que ça lui ferait bien plaisir si on rentrait à la chambre avec une surprise parfumée. Je dis alors au type :
- Tilleul? Allez pourquoi pas. Qu'est ce que tu as? Non attends, on va allez se mettre dans cette rue sombre à l'abri des regards indiscrets.
On poursuit donc notre chemin quelques mètres avec Nat et Dani, le chauffeur de taxi roulant au pas derrière nous. Sur ce, le gars nous sort un petit sachet bien rempli qui aura vite fait de nous faire nous délecter de cette fin de soirée et de l'escapade des prochains jours à venir. Je regarde le tout, m'assure qu'on ne se fait pas refourguer du gazon en boite et je commence à négocier le prix jusqu'à ce que tous les partis soient contents. La transaction peut alors s'opérer dans cette pénombre qui nous entoure avec personne en vue...
Je sors de mon portefeuille la somme discutée, la tend à mon interlocuteur, et en échange récupère le précieux sachet.
Dans la seconde qui suit, sorti de nulle part, un homme court et se rue vers nous en hurlant :
- Police!! Police!!
Mon coeur s'agite dans la seconde, secoué qu'il est par des palpitations incontrolables. Mon cerveau, lui, se noie dans les hectolitres d'adrénaline pure.
Dans la même seconde, le chauffeur de moto-taxi s'enfuit alors dans un nuage de fumée si je puis dire... L'autre homme arrive à notre hauteur. Impossible de jeter le sachet où que ce soit, trop voyant, celui-ci est donc dans la même main qui tient le portefeuille, en dessous de celui-ci...
Pom pom, pom pom, pom pom, pom pom fait mon coeur.
- Police!! Qu'est ce que vous avez acheté à cet homme? Hein? Je repète, qu'est ce que vous avez acheté?
- Mais rien du tout, c'est un chauffeur de taxi à qui nous avons simplement dit que nous préférions rentrer à pieds plutôt qu'en moto. On a rien acheté, rien du tout.
- Je ne vous crois pas, je suis sûr que vous avez quelque chose à cacher!!!!!
- Mais non monsieur l'agent rien du tout, regardez!!! Dans cette poche, rien. Dans cette autre poche, rien non plus. Et dans le portefeuille qui est maintenant ouvert, rien non plus. Je vous assure, il y a méprise!
Le type en civil qui se dit policier entreprend alors de poursuivre la fouille quand il repère au bout de la rue le chauffeur de moto qui n'a fait qu'une centaine de mètres dans sa fuite et regarde la scène. Le policier se lance alors dans un sprint caractérisé, à la poursuite du chauffeur-dealeur. Le voyant courir dos à nous, mon cerveau ne fait qu'un tour. Je me saisis de ma main libre du sachet objet du délit et de cette folle incartade, et le jète le plus loin possible sur le bas-coté de la route dans un geste qui se veut quand même le plus discret possible. Le type poursuit sa course et s'arrête finalement quand le chauffeur a repris la fuite. C'est alors qu'il fait demi-tour et revient vers nous toujours en courant. Il est encore plus remonté quand il arrive à notre hauteur. Seulement maintenant, je suis libéré du fardeau et peut retrouver un peu de confiance.
- Je vous assure, je ne sais pas de quoi il s'agit...
- Et moi je vous dis que je sais!
- Vous savez quoi? Et puis qu'est ce qui nous prouve que vous êtes vraiment ce que vous dîtes? Montrez-moi votre carte immédiatement!
Là-dessus, il me sort une carte flanquée de son nom et de sa photo dont je ne pourrais dire s'il s'agit vraiment d'une carte de police ou d'une carte de bibliothèque. Pas de drapeau vietnamien, pas d'insigne particulier, rien de vraiment représentatif.
- C'est bien joli votre carte, mais maintenant puisque je vous dis que je n'ai rien. Regardez encore si le coeur vous en dit mais vous perdez votre temps!! Rien je vous dis!!! Juste l'envie de rentrer à pieds.
Sur ce, le prétendu flic lache du lest et nous dit de circuler. Ouf!!! On ne demande pas notre reste et on file dans la nuit vers des cieux plus cléments.
Quant au sachet, il peut bien rester par terre, je ne risque pas d'aller le chercher. Il y a beau y avoir écrit abruti sur mon front brulant, il n'y a pas écrit gros abruti, il n'y a pas la place!!
On est donc finalement rentré à l'hotel toujours secoués par les évènements.
Dans tout ça, j'ai l'impression d'en ressortir en quelque sorte renforcé car je n'ai à aucun moment ni paniqué ni laissé apparaître de signe de faiblesse ou de doute.
Mais au bout du compte, c'est sûr qu'on ne m'y reprendra plus!! La leçon n'est pas compliquée et je l'ai bien apprise!! Pour sûr!!!
Et dans tout ce bordel, une fois rentrés et après avoir débrieffé les évènements avec méticulosité avec les compères, ça m'est toujours impossible de déterminer avec certitude si le flic en était bien un ou pas. Comme si ça comptait...
A toi de te faire ta propre idée, tu as tous les éléments du dossier.
C'est donc après avoir tiré sur des clopes et rien d'autre que la tension a fini par baisser. Ca fait quand même une sacrée histoire pour le blog tout ça!! Ca sent la bousculade de commentaires et ça ne serait pas immérité!
Je sens que derrière ton ordi, ta tension en a aussi pris un coup. Pour un peu, je suis sûr que tu en as oublié la visite du
temple de la littérature, la pluie et les rendez-vous manqués avec
Ho Chi Minh!!!
Respire, tout va bien. Demain je t'emmène prendre l'air sur la
Baie D'halong. On en a bien besoin..
J'te fais mille bécots emprunts de sobriété.
A demain si Dieu veut.
Amène!!