Le Yémen par monts et par vaux Doumechris · 29 novembre 2017 à 12:59 · 21 photos 12 messages · 5 participants · 4 347 affichages | | | 29 novembre 2017 à 12:59 Le Yémen par monts et par vaux Message 1 de 12 · 4 347 affichages · Partager Ce récit a été rédigé en 1992 à la suite d'un voyage effectué durant trois semaines. je n'ai pas modifié ce que j'avais écrit à l'époque du ressenti de ce circuit réalisé en petit groupe. "Du haut de la terrasse de l'hôtel Golden Dar, nous dominons l'ensemble de la vieille ville de Sanaa parsemée de dizaines de minarets de mosquées datant quelquefois de treize siècles. Des décorations polychromes entourent les fenêtres et précisent le haut des maisons-tours pour dessiner une fine crénelure.
A l'intérieur même de la cité, des jardins potagers aérent cet enchevêtrement de gratte-ciels du moyen age. Des femmes fantomatiques sous leur voile multicolore dans la rue, travaillent nu tête la terre de ces arpents derrière de hauts murs de briques, à l'abri des regards indiscrets des hommes.Ces premières impressions d'une vie héritée d'un passé bimillénaire se transforment à peine lors d'une promenade à l'intérieur des souks.
On pense rencontrer l'un des rois mages monté sur un âne, remplissant les sacs d'encens et de myrrhe avant de rejoindre la Judée. Au hasard de nos pérégrinations entre les étals d'épices, de fruits tropicaux, d'écorces de grains de café qui servent à concocter le Qishr, la boisson populaire yéménite, nulle femme ne se promène mais une foule d'hommes enturbannés, vêtus de la fouta- la jupe traditionnelle, armés de la Jambia-poignard recourbé, discute le moindre achat. Chaque rue du souk al Milh (le souk principal de Sanaa) a sa spécialité. A l'une des petites boutiques à la devanture bleue, où des dizaines de bijoux d'or scintillent, nous rêvons de rencontrer sous son voile noir de Bédouins, la reine de Saba de passage à Sanaa. Son royaume de Mare est l'oasis oriental du Yémen irrigué par un gigantesque barrage qui lui survivra quinze siècles.
Dans ces ruelles où le tintamarre de la foule est supplanté aux haures de prière par le chant de muezzins qui se renvoient en écho les versets du Coran, les ânes se partagent les détritus avec les chèvres et les poules. Les dromadaires tournent, en sous sol, les meules des moulins à olive ou à grains.
Lorsque nous avons franchi Bab El Yemen, la dernière porte subsistant des remparts ottomans, nous faisons un bond de vingt siècles sans l'Histoire. Les klaxons, les 4X4 remplacent les cris des animaux, les épices font place aux montres à quartz.
Aux lueurs de l'aube, la ville s'active, mais dès midi elle semble se dissiper dans les brumes qui descendent des montagnes environnantes. Depuis quatre siècles, le Yémen est sous l'emprise d'un phénomène quotidien qui agit sur la vie sociale et économique : le QAT. Cette plante, dont on mâche les feuilles méthodiquement, l'après midi entre amis, absorbe l'énergie des consommateurs dans le but symptomatique de développer leurs qualités intellectuelles et relationnelles. Les agriculteurs ont abandonné la culture du café au profit de celle du qat plus rentable. Les échoppes du souk, les magasins des quartiers modernes, les bureaux se vident le temps de se façonner, dans la jouegauche, une boule verdâtre de la taille d'une balle de golf. Même les toursites sont victimes de la feuille verte, les guides et chauffeurs abandonnent tout afin d'assouvir leur rituel journalier. Cela remplace notre sieste qui reste moins coûteuse que la consommation de qat qui peut absorber jusqu'à 30 % des revenus. | | À: Doumechris · 4 décembre 2017 à 9:34 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 2 de 12 · 4 300 affichages · Partager Suite du récit de 1992. "Une atmosphère unique règne ainsi à Sanaa, patrimoine préservé par l'Unesco pour son architecture. Le mode de construction se maintient même si les matériaux de construction ont évolué. Les immeubles continuent de se parer de pierres polychromes qui recouvrent des armatures de béton. La ville entourée de montagnes possède un climat variable tempéré par l'altitude. (2260 m)
Pour rejoindre la plaine côtière de la Mer rouge, il faut franchir un col à 3000 m pour descendre ensuite une vallée du Djebel Harraz aux villages plantés entre les terrasses où se cultivent le sorgho, le mil, le café et le qat. L'habitat est concentré afin de servir de protection, lors des siècles passés, contre les incursions des Ottomans et autres Bédouins du désert.Les maisons-forteresses ressemblent à des créneaux posés sur les crêtes acérées des sommets. Des cités inexpugnables sont le symbole de la résistance aux envahisseurs. Khowkaban, Tulla, Shahara : chacun de ces sites propose une solution différente pour répondre à leurs attaques. Pour l'une, une solide muraille coupée d'une seule porte, les maisons troglodytes noyées dans une falaise surplombée par une forteresse ou bien un pont commandant l'accès à un piton.
Au Yémen du nord, les tribus ont longtemps guerroyé les unes contres les autres. Cela se retrouve dans le lourd armement des hommes. Les jambias-poignards emblématiques ne sont que de simples joujoux comparés aux Kalachnikovs et autres fusils portés par ces farouches guerriers.
La côte de la Mer rouge se découvre après une longue descente dans une vallée où le caractère tropical est de plus en plus marqué. A la fois la végétation et la chaleur nous ramènent à la réalité de la latitude : palmiers, bananiers, manguiers remplacent les arbres fruitiers, ls vignes rencontrés sur les hauts plateaux. Les habitations se rapprochent des huttes africaines.
Le sable commence à envahir les véhicules tant les vents en provenance de la mer soufflent fort fréquemment. Hodeidah, port moderne de la Mer rouge, sans monument historique ni construction réellement typique suite à un fort tremblement de terre, nous reçoit pour une courte visite qui se résume à un passage au port de pêche, de bonne heure le matin. Là des dizaines de bateaux sont déchargés de leur cargaison de poissons tropicaux multicolores, de raies et surtout de requins vendus au cours d'une criée particulièrement animée.
Pour rejoindre Taïz, ancienne capitale du Yémen, une route directe traverse la Tihama, la plaine côtière à la chaleur moite aux paysages africains de bush aux arbustes d'épineux, dans une lumière grise, l'air étant chargé d'humidité et de sel. Des panneaux de signalisation indiquent le passage possible de dromadaires sur la chaussée. On rencontre, parfois, des bulldozzers qui poussent le sable apporté là par de fortes tempêtes de la mousson d'été. La monotonie du trajet est interrompue par la visite du marché de Beit El Fakih, où se rassemblent les tribus de la Tihama, et de celle de la cité où l'algèbre aurait été inventé : Zeibid. Cette bourgade, riche d'une université coranique millénaire est magnifique par son architecture originale où les maisons de brisques sont abritées derière de hauts lurs. A l'intérieur d'une cour la pièce d'habitation, unique est disposée en haut d'un escalier de quelques marches. La porte en bois importée d' Inde, est encadrée de deux fenêtres entourées de décorations de plâtre finement sculpté. La nuit, la cour sert de chambre à coucher, tant la chaleur peut être insupportable.
A quelques kilomètres au sud, une piste atteint la côte à proximité d'al Khokha, oasis nouvellement équipé d'un hôtel où les touristes peuvent profiter des joies offertes par la Mer rouge. Il y a quelques années encore, la contrebande était importante en raison des criques abritées des regards indiscrets. Pour rallier Mokha, une piste longe véritablement la côte, les roue des 4 X 4étant souvent dans l'eau. C'est l'occasion d'aller à la rencontre des pêcheurs traditonnels embarqués sur leurs dhows, ces longues barques effilées fabriqués sur les plages même par des menuisiers aux techniques ancestrales. Mokha, c'est le port d'embarquement du café du temps des navigateurs hollandais qui cabotaient le long de la Mer rouge et de l'Océan Indien., au XVII ème siècle. Aujourd'hui en ruine, la ville tente de retrouver le lustre d'antan. Une importante centrale thermique dénote dans ce paysage de sable, de mosquées blanches d'un autre âge et de caravanes de dromadaires."
Image attachée: | | À: Doumechris · 4 décembre 2017 à 10:37 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 3 de 12 · 4 295 affichages · Partager Il semblerait que ce soit un peu moins calme ou un peu plus agité ces temps-çi... | | À: Suedois · 4 décembre 2017 à 11:05 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 4 de 12 · 4 293 affichages · Partager Oui, hélas, alors que c'était un pays magnifique où l'on était très bien reçu. D'ailleurs, à cette époque, les mosquées étaient très peu pratiquées par la population et ouvertes aux occidentaux. J'avais à l'époque rédigé un autre texte que je mettrai plus tard. J'ai parcouru le Yémen, une première fois en 1986, tout seul mais avec l'assistance d'un ami travaillant à l'ambassade. Celui ci m'avait prêté son véhicule personnel -ce que l'ambassadeur n'avait pas apprécié!!!- et j'ai pu parcourir une boucle jusqu'à Taïz et retour par la côte jusqu'à Hodeidah. il n'y avait eu aucun problème malgré la présence quasi continue de check- points contrôlés par des milices locales. J'avais pu rejoindre la frontière entre les 2 Yémen où existaient déjà les prémices d'Al Qaeda. | | À: Doumechris · 4 décembre 2017 à 11:27 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 5 de 12 · 4 291 affichages · Partager Je connais le Yémen par mes amis Israéliens issus de cette communauté Yéménite. Ils ont les traditions fortement ancrés en eux !
Il y a au Musée de Jérusalem une galerie entièrement consacrée aux Juifs Yéménites ! Les costumes sont splendides !
| | À: Suedois · 4 décembre 2017 à 11:41 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 6 de 12 · 4 287 affichages · Partager En 1986, j'avais croisé quelques uns des derniers juifs yéménites à Saada dans le nord sur le marché. ils étaient artisans joaillers. On les reconnait avec leurs papillottes.
| | À: Doumechris · 4 décembre 2017 à 17:07 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 7 de 12 · 4 271 affichages · Partager Suite 2 du texte de 1992: " Pour rejoindre Aden, l'ancienne capitale du Yémen du sud, il n'est pas possible de suivre la côte, le long du détroit de Bab el Mandeb. La route s'enfonce dans les terres en direction de Taïz, aux magnifiques mosquées ouvertes aux infidèles. Elles abritent également, le plus souvent, des écoles coraniques. Les contreforts du Djebel Saber sur lesquels la ville a été édifiée, sont parsemés de magnifiques villas, symbole de la richesse des commerçants des souks qui sont très animés jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Si Aden est une ville mythique, elle déçoit le touriste par le caractère moderne de son architecture teintée d'influence soviétique : par contre, le site est magnifique : un golfe fermépar des pitons de laves volcaniques noires.
Cette substance se retrouve tout au long du rivage de l'Océan Indien en direction de Mukhallah. Cette lave sert de matériau de construction aux maisons des villages de pêcheurs. L'immensité des plages incite à la baignade, mais l'absence de barrière de corail et les grands fonds proches occasionnent des rouleaux très importants et laissent approcher les requins terriblement nombreux dans ces eaux chaudes, d'où la nécessité d'une grande prudence lors des bains.
Les nombreuses prises des pêcheurs sont mises à sécher en vue d'une meilleure conservation mais la chaleur humide provoque une odeur pestilentielle à l'approche des petits ports. L'Hadramaout s'atteint depuis la côte, après avoir traversé le plateau du Jol, totalement plat et complétement dépourvu de végétation.Les caravanes de dromadaires le traversaient, lorsque sur la route de l'encens et des épices, elles reliaient Qan, port de l'océan indien proche de Bir Ali à Gaza dur la Méditerranée. Les épices arrivées par bateau des Indes étaient transportées jusqu'en Hadramaout où venaient les rejoindre les caravanes d'encens et de myrrhe recueillis dans la vallée même ou dans le Dhofar qui appartient au sultant d' Oman. La voie antique longeait ensuite le désert du Rub al Khali pour passer par Shabwa et Mareb, kla capitale de l'ancien royaume sabaéen. De nos jours, trois heures suffisent pour rallier, depuis Mukallah, l'oasis long de 150
kilomètres de l'Hadramaout. Le long du wadi capricieux, des cités splendides apparaissent, soit dans une palmeraie d'un million d'arbres comme Sayun, au milieu du cours d'eau asséché du fleuve telle une épave échouée sur un haut fond de sable comme Shibam., soit, enfin, adossée à un cirque de falaises comme Tarim. | | À: Doumechris · 4 décembre 2017 à 17:31 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 8 de 12 · 4 269 affichages · Partager Est-ce que l'on sent l'influence Britannique ?
Il me semble que les Rosbifs ont pas mal bourlingué dan ce coin... Et pas qu'en bien. | | À: Doumechris · 19 décembre 2017 à 9:46 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 9 de 12 · 3 951 affichages · Partager Nous avions arpenté le Yemen du nord au sud avec notre sac à dos en 1996....que de bons souvenirs. | | À: Doumechris · 19 décembre 2017 à 12:13 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 10 de 12 · 3 923 affichages · Partager suite et fin du récit: " L'architecture les différencie également. Shibam reste la merveille reconnue par l'UNESCO comme Patrimoine de l'Humanité en raison de ses gratte ciels plus que centenaires, qui sont menacés de destruction lors des grandes crues du cours d'eau.La brique, le pisé restent les matéraiux de base de ces habitationa hautes quelquefois de huit étages aux magnifiques encadrements de fenêtres chantournées. L'oasis de Seyun est dominé par le palais du sultan, gros pâté de sable rose planté au milieu d'un océan de palmiers. Tarim demeure la ville religieuse du sud Yémen, où les cimetières recèlent les tombes enluminées des ulémas qui dirigeaient les universités et bibliothèques coraniques. L'immigration des dairamis vers l'Indonésieet l'asie du suud Ouest a influencé la construction des palais et mosquées par une éxubérance de décorationet la création de coupoles et de colonnades au renflement et au galbe peu conformes à la sobriété du style arabe classique. Le retour vers Sanaa permet de visiter Mareb, la cité aux richesses archéologiques rappelant la grandeur de l'ancien royaume de Saba, caractérisée par le barrage antique qui irriguait 50000 hectares d'une oasis rendue pendant quinze siècles audésert. La découverte du pétrole et la construction d'un nouveau barrage en amont du premier permet de redonner à la région le lustre qui lui a fait tant défaut entraînant la ruibe des villes qui se sont ensblées lors des derniers siècles comme Barraquesh. La guerre civile qui a meurtri le pays de 1960 à 67 a fini de détruire l'ancienne Lareb, elle même construite sur les ruines de la cité sabaéenne. La nouvelle prospéritéest due à la découverte de gisements pétrolifèresproches de l'Arabie Saoudite.Ceux ci ont été une des causes du rapprochement du yémen avec l'Irak lors du conflit du golfe, ces voisins aayant des vues sur ces ressources en raison du flou des frontières dans cette partie de l'arabie désertique. Après tant de découvertes, un passage au yémen ne peut être complet sans une visite au nid d'aigle de Shahara à 200 km au nord de sanaa. Ce village exige, pour l'atteindre d'acccepter une petite dose d'aventure et un manque total de confort pendant 48 heures, ç la fois dans le mode de transport et dans les conditions d'hébergement. La montée de 10 km s'effectue en 2 heures à bord de pick up 4X 4 appartenant aux tribus locales tès distantees avec le pouvoir central.Ainsi aucun autre véhicule n'est autorisé à dépasser al Gabeï, le point de dpart de l'excursion qui exige de gravir plus de 12000 m de dénivelé. Les véhicules très usagés au niveau des motuers et des pneumatiques soumettent les chauffeurs à de très rudes épreuves en raisonde la pente, du revêtement de pavé rendu glissant par les pluies. Le qat poussant par contre à réaliser certaines excentricités peu prisées des non-initiés. Le village établi sur une crête a été endommagé lors de la guerre civiles lorsdque les loyalistes de l'iman Badr se sont réfugiés pour se protéger des attaques du futur président Saleh, alors commandant en chef de l'armée républicaine. Celui ci dut faire appel à un contingent égyptienappuyé par l'aviation pour abattre cette résistance armée. Un canon pointé sur la vallée symbolise cet acte de vaillance et des restes de maisons détruites témoignent de la violence des assauts. Des citernes grandioses taissées dans le rocher continuent à alimenter en eau la population locale quasiment isolée du reste du monde jusqu'à la création de la piste. En effet, le nid d'aigle de shahara n'était alors accessible qu'après avoir franchi un pont du XVII ème siècle lancé sur un précipice de 300 m qui constitue un audacieux chef d'oeuvre dans un site majestueux. L'hébergement s'effectue dans un foundouq, une auberge locale propriété d'un notable.Elle restitue parfaitement l'ambiance d'une habitation yéménite avec sa disposition spéciifique. Le rez de chaussée sert d'étable, le premier de grenier.Les étages suivants sont dévolus à la cuisine et aux pièces réservées aux femmes. Très peyu de meubles les encombrent. Des niches dans les murs servent à entreposer les réserves de vêtements et les couvertures, bien utiles la nuit puisqu'aucun système de chauffage n'est prévu. Les hommes disposent d'un salon particulier-le Mafrej- juste sous la terrasse, où ils se réunissent pour la séance quotidienne de qat, ponctuée souvent par des fumeries de MAD, le narguilé yéménite. Les sanitaires, dont chaque étage est ourvu, se déversent directement sur l'extérieur par un habile réseau de chicanes orientées au nord. Comme une faille yéménite, nous déjeunons et dormons dans la même salle, assis en tailleur accoudés à des coussins qui serviront, la nuit, d'oreiller.. nous mangeons une nourriture faite d'oeufs de riz, de tomates, de poulet et de gateau au miel. Le tout servi en une seule foiset arrosé de thé ou de café fortement aromatisés à la cardamome. Si l'accès a été périlleux, le retour à nos véhicules s'effectue à pied afin de profiter des magnifiques paysages, de précipices qui se perdent dans la brume matinale, de terrasses bien entretenues, symbole d'une agriculture vivante et de villages perchés rattachés entre eux par des pistes carrossables, les sentiers muletiers étant laissés, paradoxalament, aux touristes. Le voyage s'achève. Un dernier rendez vous avec le souk de Sanaa, c'est l'occasion ultime de s'imprégner de cette atmosphère si originale qui règne dans cette ville où les minarets dépassent à peine des terrasses des maisons. Tels les rois mages, nous rapporteront des épices qui emplissent les ruelles de leurs parfums. Nulle raison de ramener ce qishr qui a coupé quotidiennement notre soif, agrémenté de cardamome et de gingembre, le savoir faire des maîtresses de maison nous restant inconnu pour les proportions, l'eau et l'air demeurant également accrochés aux montagnes yéménites. En dépit des choix politiques de sopn président, des croisades anti islamiques orchestrées par des animateurs de TV, le Yémen suscite la curiosité par ses anachronismes. Une touche de modernité vient, parfois, modfier chacune de ces habitudes ancestrales.Dans l'habillement, les hommes porteront sur leur fouta une veste très occidentale.Si les dromadaires ou les zébus tirent l'araire, des pompes électriques permettent l'irrigation des champs. Dans de nombreux villages, les citernes, souvent taillées dans le roc, servent, aujourd'hui, de piscines aux enfants.les ânes et les mulets sont de plus en plus remplacés par des 4 X4 sur un réseau routier admirablement entretenu et extrémement étendu. C'est cette juxtaposition causée par la rapidité du développement de deux modes de vie qui semblent distants de plusieurs siècles qui déconcerte et émerveille le visiteur. A l'heure actuelle, l'architecture et les paysages, joyaux de cette partie du monde, ne sont pas défigurés, excepté par l'amoncellement dans les rues, de bouteilles d'eau minérale et de sacs plastiques vides, plaies exportées de notre société de consommation. Ce pays riche de son passé, au présent chaotique doit réussir sa réunification afin de garantir à son peuple, ce que peut lui permettre ses ressources pétrolières, un avenir serein. Ainsi le surnom donné au Yémen durant l'antiquité d'Arabia Felix (l'Arabie Heureuse) pourra-t-il être conservé." A l'époque, il était difficile d'imaginer quel seraient le devenir de ce pays et le développement de l'Islamisme suite aux errements de certains gouvernants occidentaux qui ont détruit tout un pan de l'histoire de notre Monde. | | À: Doumechris · 21 décembre 2017 à 17:04 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 11 de 12 · 3 742 affichages · Partager En 1990 j'avais visité le Nord Yémen, montagneux. Ensuite, en 1992, j'avais visité les oasis du Sud Yémen. 2 de mes plus beaux voyages ! Qu'en rester-t-il quand la pais sera revenue ? Snif... | | À: Doumechris · 24 décembre 2017 à 9:24 Re: Le Yémen par monts et par vaux Message 12 de 12 · 3 566 affichages · Partager J'ai visité 8 fois le Yémen entre 2006 et 2014, j'ai dû me résoudre à l'annulation de mon voyage en mars 2015 à cause du début des bombardements du pays par la coalition Arabie Saoudite-Emirats et pays occidentaux face aux Houthis qui avaient "pris" Sanaa et s'apprêtaient à ce moment là à descendre jusqu'à la région de Taiz. Le Yémen est et restera pour moi le plus beau pays visité, le peuple le plus chaleureux. J'ai très souvent campé dans les djebels, sur les plages de la Mer Rouge dans la Tihama, ou en Hadramaout. C'était le temps où même si les conflits tribaux étaient bien présents, la touriste que j'étais ne se sentait pas en danger. Malheureusement ce temps n'est plus, les Yéménites meurent sous les bombes, meurent de faim, meurent du choléra. Ce conflit dans ce pays le plus pauvre de la région est victime de multiples enjeux religieux, géopolitiques, économiques, etc. J'aimerais croire à la paix en 2018 mais... je suis réaliste... | Carnets similaires sur le Yémen: Heure du site: 9:42 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 536 visiteurs en ligne depuis une heure! |