Bonsoir à tous,
Voici le récit de notre voyage de cet été 2010 en
Alaska.
Ce ne fut pas toujours un long fleuve tranquille!
Pour le récit illustré, cliquez ici
Bonne lecture!
ALASKA !Enfin !L’idée d’aller en
Alaska nous turlupinait, Fred et moi, depuis longtemps.
On n’avait cependant pas envie de survoler superficiellement cet immense état américain (le plus grand, 3X la
France)
On voulait le découvrir sous son aspect le plus sauvage, loin de la civilisation, loin des routes, au plus près de la nature.
Pas facile en 3 semaines de vacances.
Pas facile avec 3 enfants.
Il nous a donc fallu attendre patiemment qu’ils grandissent, physiquement mais aussi dans leur tête, car nous nous doutions que le wilderness sous ces latitudes est vraiment très « wild ».
Bref, nous (Marie, Fred, Caroline 17 ans, Arnaud 15 ans et Marion 14 ans) débarquons enfin à
Anchorage ce 01/08/10 et récupérons nos 180 kg de bagages...
180 kg !? Oui, on prévoit de commencer par une semaine de camping itinérant en kayak de mer, suivie de 4 jours de descente en raft : tout ça nécessite un sacré fourbi, d’autant que nous emmenons notre canoë gonflable.
Comme je me doute que notre résistance à la rude vie au grand air alaskan risque d’avoir ses limites, je choisis de terminer notre voyage par la location d’un camping car pendant 10 jours.
Avec un tel programme nous n’allons découvrir qu’une infime partie de l’
Alaska, à notre rythme.
Ce sera l’occasion d’y retourner !
Cogitations/préparatifsPour les prix, voir dans la partie budget à la fin
VOL
Pour le vol, rien de bien compliqué : Condor Airlines, filiale lowcost de Lufthansa, opère des vols directs pour
Anchorage depuis
Francfort. 2h30 de route de
Nancy, aéroport très pratique.
Bien que cher (presque 1000 euro A/R) on n’hésite pas longtemps devant l’attrait d’un vol direct et le prix de toute façon assez élevé aussi des vols avec escale (pb des retards, correspondances ratées, bagages perdus, passage de douane...) passant par les US ou le
Canada.
KAYAK DE MER
On avait adoré notre virée en kayak au
Groenland et bien envie de recommencer.
Le but était de se balader dans des espaces vierges, sans trop d’humains, sans ferry, bateau de pêche, vedettes à moteur...
Bref sans autre bruit que celui des cascades, du vent et de la mer, des animaux et du crépitement des glaçons mêlé aux craquements sinistres des glaciers..
Euh....j’avais oublié celui de...la pluie !
Après avoir comparé les mérites respectifs de Valdez, Seward, Homer et Whittier (dans tous ces endroits on trouve à louer des kayaks de mer), je choisissai finalement cette dernière.
Whittier est un endroit absolument glauque, le pot de chambre de l’
Alaska avec une pluviométrie record, mais c’est une bonne base de départ vers la partie ouest du PWS (Prince William Sound : gigantesque baie parsemée d’îles, située au SE d’
Anchorage) qui est une zone très abritée de la houle océanique du fait de la présence de nombreuses îles.
Bien sûr il y a des endroits avec plus de glaciers (Valdez), plus d’animaux (Seward), mais cette zone me parait réunir pas mal d’atouts : protégée de la houle, quelques glaciers, de bonnes chances d’y voir des animaux, pas trop de difficulté pour y bivouaquer (la forêt pluviale, exubérante vient souvent jusqu’à la limite de la haute mer)
Après quelques échanges de mail, je retenai Epicchartesr (Brooke le patron n’a pas été avare d’informations sur le coin) pour louer les kayaks : 2 doubles+1 simple.
S’éloigner de la civilisation a un coût certain en
Alaska car l’absence de route sur la plus grande partie de cet état nécessite le recours à un avion, hydravion ou bateau.
En l’occurrence c’est en « watertaxi » (toujours avec Epiccharters) que nous nous ferons déposer à environ 75 km au sud de Whittier (au-delà des zones de pêche), puis récupérer un peu plus loin une semaine plus tard.
Pourquoi ne pas prendre un tour guidé ? Ben... parce que quand on ne peut compter que sur soi-même, les sensations sont décuplées !
RAFT
C’est précisément pour éviter le coût non négligeable d’une dépose aérienne (à 5+ matos de camping+bateaux il faut 2 rotations car les coucous sont minuscules) que je choisissai finalement de descendre la Chulitna.
Après avoir demandé des devis pour accéder à des rivières perdues dans le nord de l’état, je réalisais que, d’une part cela ferait exploser le budget, d’autre part cela nous demanderait d’y consacrer beaucoup de temps (il faut le temps de monter là-haut et d’en redescendre+journée de sécurité pour le vol de dépose, idem pour la reprise)
3 ou 4 jours me semblaient la bonne durée : assez longue pour bien entrer dans l’ambiance du trip, assez courte pour ne pas engendrer de monotonie.
Les enfants voulaient que ça bouge un peu (on a été servi...)
Je ne voulais pas d’une rivière trop près d’une route.
Je ne voulais pas de portage.
Je voulais enfin avoir la possibilité de voir des animaux et de beaux paysages.
Je jetai donc mon dévolu sur la Chulitna pour laquelle le point de mise à l’eau est accessible par la George Parks Highway et qui après 77 miles passe – comme c’est pratique- dans le village de
Talkeetna.
La Chulitna passe dans la même vallée que la George Parks Highway, à une distance de plusieurs km si bien qu’on ne perçoit pas sa présence (sauf sur qq km au début où l’on entend un peu la circulation). En cas de problème il ne faut toutefois pas trop compter pouvoir rejoindre la route car le terrain est difficile : forêt impénétrable, marais, ravins...
Elle longe sur son flanc est tout le massif du
Denali, plus haut sommet d’
Amérique du nord qui culmine à 6029m.
Elle court ainsi dans une vallée glaciaire du nord vers le sud, recevant plusieurs affluents qui augmentent considérablement son débit (de 1 à 4 entre le début et la fin de notre parcours)
Cette rivière étant classée II+ voir III en cas de fort débit, je préférai louer un raft plutôt que des canoës gonflables. (Bien m’en a pris, boudiou !)
Craignant que les enfants ne s’ennuient sur le raft, je décidai d’amener notre canoé gonflable (super bonne idée)
Je réservai donc un raft Aire de 15’chez
Alaska Raft Connection (à
Anchorage) dont le patron Brian est très réactif.
J’ajoutai dans nos bagages une galerie gonflable Handyrack et des sangles car transporter un raft et ses avirons n’est pas une sinécure.
VOITURE
Après plusieurs jours de recherche sur le net, je tombai enfin sur un tarif tout à fait raisonnable (pour l’
Alaska hein !) pour la location d’un Dodge Grand Caravan chez Alamo.
C’est fou, les prix vont de 1 à 5 ! Bien chercher avant de se décider donc.
Pourquoi louer une voiture pour faire du kayak et du raft ?!
Ben, pour les transferts pardi !
En fait, les transports en communs pour 5 sont + chers qu’une location et en plus impraticables avec tout notre fourbi.
Pas le choix donc, même si ça fait râler de louer une voiture pour la laisser 7+4 jours au parking...
Voiture quasi neuve, 12000 miles au compteur, récupérée en 5 minutes en arrivant à l’aéroport.
CAMPING CAR
Bien moins cher à partir du 15 août, on a sauté sur l’occasion.
On a donc loué pour 10 jours chez Great Alaskan Holidays un camping car de 25’, nécessaire et suffisant pour 5 personnes.
On ne voulait pas plus grand afin de pouvoir rester relativement « agile »...
Organisation parfaite, camping car étincelant.
Il y a PLEIN de camping cars en
Alaska et ça se comprend : on peut s’arrêter où on veut, en « pleine nature », en toute légalité (ce qui n’est pas le cas dans beaucoup d’autres états américains). Vu les distances, la rareté et le coût de l’hôtellerie, la qualité de la « restauration » tout-venant, c’est une solution qui serait presqu’idéale si ces bestiaux ne consommaient pas 25 l/100 km minimum (26 en ce qui nous concerne en roulant hypercool)
SECURITE
Rassurez-vous je ne parle pas des Américains, en général vraiment sympas mais de la Nature et de ses Habitants.
Prévoyant de nous balader dans des coins perdus, en bonne santé mais pas à l’abri d’une gamelle, crise d’appendicite - que sais-je encore - dans une nature réputée pour sa population d’ours (noir et grizzly) je préférai louer (chez
Alaska raft Connexion toujours) un téléphone satellite et un bear spray (spray répulsif contre les ours) pour la partie kayak et raft.
Je louai aussi (cette fois chez Epiccharters) une VHF (finalement inutile car il n’y avait pas un chat là où nous avons fait du kayak et la portée de cet appareil est très limitée)
Enfin je décidai de fabriquer une « bear fence », clôture électrique anti-ours (destinée à entourer la tente), afin de pouvoir dormir un peu plus sereinement. J’ai trouvé tous les ingrédients en Europe (je ne voulais pas commander aux US à cause des frais de douane+dossier éventuels)
Evidemment cet attirail ne dispense pas de respecter aussi scrupuleusement que possible les consignes pour éviter des rencontres trop rapprochées avec les ours.
La rando en kayak se déroulant dans la Chugach National Forest, Epiccharters avait récupéré pour nous auprès du visitor center cinq boîtes anti-ours destinées à stocker la nourriture et les trucs odoriférants qui pourraient intéresser ces gourmands. Bien pratiques pour s’asseoir mais d’un volume insuffisant pour une semaine d’autonomie. Un peu encombrantes dans les kayaks même si heureusement elles tenaient verticalement entre nos jambes. Pas étanches, dommage.
Le voyage (Dim 01/08/10)Ouf, l’hôtesse de l’enregistrement ne moufte pas quand elle nous voit enregistrer 8 sacs pour 5 personnes. Depuis peu la franchise de bagages en soute est limitée à 1 sac de 23kg/personne mais comme les billets ont été achetés l’année dernière, nous bénéficions encore des 2X23kg.
On décolle enfin avec 3h de retard (on s’est donc levé à 4h du mat pour rien...)
8h45 plus tard, après avoir survolé le
Groenland puis (chance !) aperçu le
Denali émergeant d’une mer de nuages, nous nous posons vers 14h à
Anchorage.
Il fait gris mais il ne pleut pas, environ 17°C.
On récupère la voiture au terminal domestique en un clin d’œil et après nous être trompés d’adresse (j’avais noté l’adresse postale, ne nous énervons pas... une adorable commerçante nous a retrouvé la bonne adresse sur le net), on déniche enfin
Alaska Raft Connection, dans un hangar près de Lake
Hood juste à côté de l’aéroport pour récupérer le tél satellite et le bear spray. Le dépaysement est immédiat car ce lac sert en fait d’aérodrome pour les hydravions. Il y en a des centaines, garés sur l’eau ou sur les parkings. Si le trafic sur le gros aéroport parait modeste, ici, ça turbine !
Ce spectacle nous occupe bien en attendant que notre téléphone atterrisse !
Enfin, il arrive : une famille de Suédois (avec un garçon de 15 ans et une fille de 18 ans) vient de rentrer en hydravion d’une randonnée de plusieurs jours en raft sur la Talachulitna River. Ils ont attendu leur hydravion pendant plus de 24h à cause du mauvais temps et sont affamés. Ils ont eu de la pluie quasiment en permanence... On compatit...
« I wouldn’t do it again » dit sobrement la maman. Bien, bien, bien... Je me rassure en me disant que la météo a l’air tout à fait correcte pour les jours à venir.
Ils ont tout de même vu un ours, un lynx, des élans et pas mal de moustiques (ça m’inquiète un peu cette appréciation, surtout venant de Suédois !)
Brian nous explique que le mois de juillet a battu tous les records de pluviométrie.
Bon...ça ne peut que s’améliorer en août, pas vrai ?
Bref, ils avaient 2 tél satellite (on n’est jamais trop prudent mais j’avoue que ça ne m’était pas venu à l’idée. Peut-être avaient-ils des impératifs professionnels ou familiaux nécessitant de fréquents appels) On récupère celui qui n’a pas servi et dont la batterie est pleine.
Direction ensuite le Wal Mart pour les courses de bouffe et achat de gaz : on vide le rayon de ses 4 dernières petites cartouches.
Enfin nous prenons la route en direction de Girdwood, petit village situé à environ 1h de route d’
Anchorage en direction de Whittier, le long du Turnagain Arm, gigantesque bras de mer entre
Anchorage et la Péninsule de Kenai. Le temps est bouché, je suis cuite, ça circule énormément, pas de photos.
Il y a un monde fou sur cette route mais les chambres que j’ai réservées dans l’AJ de Girdwood : GABI (Girdwood
Alaska Backpacker Inn) sont au calme sur l’arrière.
A 20h après 26h de route/avion/courses/route, on s’écroule enfin !
En route vers Point Nowell (Prince William Sound PWS) Lu 02/08Avec 10h de décalage horaire, on est réveillé à l’aube et ça tombe bien car on a RDV à 7h45 avec Epiccharters.
Pas le temps de profiter de l’auberge, pourtant bien sympathique.
On passe le tunnel (12$, circulation alternée sur une seule voie pour les voitures et le train) sans attente si bien qu’on a le temps de visiter Whittier et ses alentours (il n’y a que qq km de routes)
Sous la pluie, dans le brouillard, on aperçoit notre premier aigle pêcheur, ravis.
On se rend compte qu’avec la fatigue d’hier on a mal compté le nombre de jours de bouffe à acheter : du coup on rachète à prix d’or un ou deux paquets de nouilles à la petite épicerie du coin et on se laisse tenter par une machette/scie qui plait bien aux garçons. Quelle bonne idée !
Les kayaks nous attendent, parfaitement préparés, disposés sous un auvent (ça tombe bien il pleut toujours) juste en haut de la passerelle qui mène au ponton où est amarré le bateau.
Matériel impeccable (2 Seda Tango et un Prijon Seayak), rien ne manque. On récupère la VHF.
Grand déballage de printemps, on retire tous les emballages inutiles, emballe tout ou presque dans des sacs étanches. Pas le temps de vérifier que ça rentre dans les kayaks, faudra bien !
Après avoir signé moult décharges, embarqué les kayaks sur le watertaxi, écouté comme dans l’avion les consignes de sécurité (difficile de ne pas sourire discrètement), c’est parti pour 1h30 de navigation tape-cul à fond avec les 2 moteurs de 200 CV. Le GPS indique 55 km/h. Faites le calcul...
Sur le trajet on ne voit pas grand-chose, brouillard...
On arrive un peu groggy sur la plage (de galets hein !) de Point Nowell : en un clin d’œil nous voilà débarqués avec armes et bagages.
« Enjoy ! » nous lance Brooke puis le bateau disparait très vite dans le brouillard.
Bon ben, ‘y a plus qu’à !
Le tour du propriétaire est vite fait : la plage fait 300 m de long, 30 de large (3 à marée haute), au-delà la côte est faire de rochers infranchissables.
Sur toute sa longueur elle est bordée d’une épaisse forêt pluviale. Seul 2 ou 3 endroits permettent de planter une tente à sa lisière. On choisit le plus plat, juste suffisant pour notre tente de 6 personnes.
On n’y voit pas à 10 m dans cette forêt et moi qui depuis des mois lis tous les jours des histoires d’ours, je n’en mène pas large ! Les autres me prennent pour une parano, à jeter sans arrêt des coups d’oeil dans tous les coins.
En plus il y a des crottes d’ours un peu partout !
Très vite, on retrouve nos habitudes de bivouac en famille : Caroline et moi montons la tente tandis qu’Arnaud et Marion ramassent du bois pour faire un feu (heureusement il y a plein de bois flotté, pas besoin d’aller farfouiller dans cette forêt touffue pleine d’ours) et Fred se lance dans la popote.
Repus, crevés par le voyage et le décalage horaire, nous décidons à l’unanimité de ne pas bouger aujourd’hui et les enfants et moi filons faire la sieste tandis que Fred, fidèle à son habitude, s’oblige à adopter de suite les bons horaires.
Bien lui en a pris car un peu plus tard il nous appelle : 2 ou 3 baleines croisent à quelques centaines de mètres, on entend même leur souffle, chouette !
Après cette digression, on resombre dans le coma et on n’émerge que pour le repas du soir.
Il fait très bon, pas de vent, pas de moustique à ma grande surprise, pas vu d’ours non plus pour le moment. Tiens, un lion de mer vient nous rendre une petite visite. Pas fait de photo vu le manque de lumière, persuadée qu’on en verrait d’autres après : mais nan !
J’insiste pour attacher la bouffe en hauteur ; pas facile de trouver un endroit propice. Ce serait ballot de se faire piquer la bouffe dès le 1er jour ! Depuis, j’ai vu des vidéos qui m’ont convaincue qu’un ours noir est capable d’acrobaties auxquelles notre installation n’aurait pas résisté longtemps...
Nuit pas vraiment réparatrice du fait du décalage horaire et du sentiment de claustrophobie généré par cette épaisse forêt qui nous entoure.
De plus il y a eu un bourdonnement continuel de bateaux à moteur qui ne s’est interrompu qu’au milieu de la nuit. La mer est très calme, bordée de côtes montagneuses et le bruit porte très loin.
Vers Ewan Bay (Ma 03/08)On se lève avec le jour et le soleil nous gratifie d’un magnifique spectacle !
Quel silence, les pêcheurs sont au lit !
On profite de la chaleur du soleil pour faire sécher la tente, la lumière est incroyable.
On a bien fait de se lever tôt car à 6h30 le soleil disparait. C’est tout pour aujourd’hui !
J’inaugure le sac étanche Ewa Marine pour l’appareil photo. J’ai comme objectif un 24-105 mais dans ce sac je ne peux que déclencher : impossible de zoomer, toutes les photos sont donc prises au 24 mm, ni de régler quoi que ce soit. De plus il faut de la persévérance pour réussir à appuyer sur le déclencheur à travers cet épais plastique. Enfin il faut plusieurs minutes pour entrer/sortir l’appareil photo du sac. Seule qualité du bazar : c’est vraiment étanche (a trempé pendant des jours dans l’eau stagnant dans la jupe).
Si c’était à refaire j’achèterais plutôt un compact étanche.
Je suis très déçue par la qualité des photos, souvent « voilées » par la partie en verre qui recouvre l’objectif qu’on ne peut pas garder propre (embruns, pluie). Le fait de ne pas pouvoir zoomer est évidemment très gênant.
Pour le caméscope Fred utilise un caisson étanche qui l’autorise à utiliser toutes les fonctions du cam mais il a de gros problèmes de condensation, malgré l’utilisation de silicagel.
On est sur l’eau à 7h15, pas mal !
Après une bonne heure de pagaie nous approchons de Junction Island où Brooke nous a indiqué une colonie de phoques.
En effet, jusqu’ici nous avions croisé quelques phoques épars mais sitôt viré un premier caillou, c’est la débandade ! Il y en a partout, des dizaines. Certains disparaissent discrètement sous l’eau sans un frémissement tandis que d’autres manifestent leur mécontentement d’être ainsi dérangés par de violents coups de reins avant de plonger.
Ils s’éloignent d’une vingtaine de mètres tout au plus et-curieux- nous observent attentivement. Trop mignons s’exclament les enfants. Oh les bonnes têtes, regarde çui-là ! Et là derrière, il nous suit !
Bref, un régal. On débarque sur « leur plage » jonchée de crottes de phoques (je vous passe les détails mais ça p... autant que des crottes d’oiseaux)
Ils sont là tout autour de l’île à nous observer patiemment.
Dès que nous réembarquons, ils reprennent possession de leur territoire : bon débarras les perturbateurs ! (à notre décharge, il nous fallait ajuster les cales-pieds...)
Nous longeons ensuite la côte ouest de Chenega Island, et c’est un régal. On se faufile entre la côte et une multitude d’îlots touffus qui donnent l’air de déborder de végétation. Malgré le ciel couvert, l’eau vert émeraude contraste avec le jaune des algues et le vert profond des forêts. A cet endroit la côte est particulièrement découpée et c’est une surprise renouvelée au détour de chaque îlot ou de chaque baie. Nous qui sommes plutôt des voileux apprécions vraiment de pouvoir jouer au rase-cailloux sans souci de tirant d’eau.
Encore plus mignonnes que les phoques, les loutres égaient notre journée. Plus on va vers le sud, plus elles sont nombreuses. On rencontre plein de mamans qui font la planche avec leur petit sur le ventre. Parfois elles rêvassent ou elles dorment et on peut s’en approcher à quelques mètres puis, surprises, elles s’enfoncent dans les flots après un petit sursaut.
Brooke m’a indiqué au fond de Ewan Bay la présence d’une cascade d’eau salée.
Lors du gros tremblement de terre de 1964, un décalage est apparu entre une toute petite crique et le reste de la baie si bien qu’à certaines heures de la marée cette crique se vide par une cascade d’eau de mer ce qui crée une mousse identique à celle générée par une tempête.
Nous nous dirigeons donc vers le fond d’Ewan Bay quand il se met à pleuvoir.
Après cette première matinée de pagayage on en a plein les bras et on décide de se trouver d’abord un endroit pour la nuit car les opportunités sont plutôt rares. Miraculeusement on trouve un endroit que Brooke nous avait indiqué, sur une petite île dans un endroit relativement dégagé qui me plait infiniment plus que notre emplacement d’hier. Ici, ni trace ni crotte d’ours. Comme hier, il n’y a pas de ruisseau à proximité mais nous avons 2 bidons de 15 litres donc une autonomie d’au moins 3 ou 4 jours.
Une fois la tente montée, il pleut de plus belle et nous préférons remettre au lendemain la visite de la cascade, située à 2 ou 3 km.
Fred s’installe pour faire à manger : rien à faire, le réchaud (Primus Omnifuel) ne veut pas démarrer !
Lui qui avait fonctionné comme une horloge au
Groenland refuse obstinément de s’allumer alors que j’ai choisi cette fois d’utiliser du gaz plutôt que de l’essence car cela pose théoriquement moins de problème. Hier il a marché au poil...
Gros coup de stress : nous voilà bien avec nos kilos de pâtes et de riz prévus pour toute la semaine.
Bien sûr on a un téléphone satellite et la possibilité de nous faire récupérer par Epiccharters mais ce serait trop la honte, dès le 2ème jour ! Pas question !
« On va faire un feu, histoire de conjurer le sort ! Ca va faire marcher le réchaud ! »
Ben voyons...
Fred le démonte et le remonte X fois de A à Z, je tente aussi ma chance, des fois que...
Niet !
Il pleut toujours : on se dépêche de ramasser bois et brindilles encore pas trop mouillés pour allumer le feu, tandis que Fred autopsie encore le réchaud. Quelle bonne idée on a eu d’acheter cette machette à Whittier !
On envisage la possibilité de cuisiner midi et soir au feu de bois mais s’il continue à pleuvoir ainsi, ça va être impossible sans allume feu.
M.... de m... Quelle c... de ne pas avoir pris un 2ème réchaud ! C’est quand même le B.A.BA quand on va dans un coin perdu ! Du coup on n’a même plus faim, sauf les enfants !
Alors que le feu démarre enfin nous percevons soudain un ronflement puissant : ça marche !
Enfin si on peut dire : jouant le tout pour le tout, Fred a élargi le trou de la buse et la flamme ressemble maintenant à celle de la fusée Ariane mais elle se maintient. Ouf, sauvés ! Il consomme certainement plus mais on a prévu large en gaz.
Aujourd’hui nous n’avons ni vu ni entendu le moindre bateau !
Vers Gaamak Cove (Me 04/08)Il pleut toute la nuit et au petit matin nous réalisons que nous avons douillettement dormi sur un lit de tourbe à présent totalement imbibée d’eau. Heureusement la tente est bien étanche.
Après cogitation nocturne, je réalise que ce matin la marée n’est pas propice pour voir la cascade.
Tant pis on laisse tomber d’autant plus que je ne sais pas trop où nous pourrons trouver à bivouaquer pour la prochaine étape.
La carte mentionne bien un bivouac au sud de Jackpot Bay mais Brooke a l’air de douter de son existence.
Nous replions le camp sous une pluie persistante et c’est reparti !
On se faufile le long de la côte, toujours au plus près des rochers, croisant des dizaines de loutres. On ne se les signale même plus, elles sont devenues banales. Idem pour les aigles pêcheurs, très faciles à repérer avec leur tête blanche.
Moins banal cet ours noir que l’on aperçoit s’enfuyant dans une zone herbeuse, pour une fois non envahie par la forêt. Je pense que nous l’avons effrayé, ce qui nous rassure, ainsi que sa petite taille. On dirait un gros chien s’exclament les enfants. Oui, disons un gros
terre neuve, c’est vrai.
Un peu plus loin, nous remarquons un arbre qui se balance en cadence alors qu’il n’y a pas la moindre brise : un ours noir y est grimpé et ne nous a pas vus, il a l’air de bien s’amuser. Nous l’observons quelques dizaines de secondes puis il disparait dans la forêt.
A présent il pleut des cordes et ça dégouline de partout : des cascades éphémères, qui pour certaines ont un débit impressionnant. Elles se succèdent tout au long de la côte alors qu’hier, avant la pluie, nous n’en avons pas vu une seule.
Bien que la visibilité soit des plus réduites, nous reconnaissons bientôt nos premiers icebergs.
Plus nous avançons vers le sud, plus ils sont nombreux. Ils ont l’air de fondre à toute vitesse.
Comme je le craignais le bivouac espéré et indiqué sur la carte au sud de Jackpot Bay n’existe pas. Il y a bien une grande plage de galets mais la forêt occupe tout l’espace jusqu’à la mer.
Ca fait déjà quelques heures que l’on pagaie sous la flotte, les garçons sont trempés, on débarque en vain en plusieurs autres endroits sans succès. Pas le moindre recoin pour la tente.
Bon, ben, Gaamak Cove est à 8 km, on en a pour 2 heures, allons-y, ça va nous réchauffer.
Le vent se lève, de face bien sûr et on utilise au mieux les reliefs de la côte pour s’en abriter, pas toujours possible. Heureusement avec cette pluie (positivons) il reste faible.
On arrive enfin en vue du bivouac, situé sur une île reliée au continent par un isthme étroit à marée basse.
Les craquements du glacier (situé au-delà) sont de plus en plus intenses. On adore !
Nous sommes accueillis par les cris de centaines de mouettes. Une cascade magnifique tombe de la falaise où se trouve la colonie d’oiseaux. Il pleut des cordes, on ne passe pas tout près (rappelez-vous que je n’ai que mon 24 mm), ça manque de lumière, j’en ai plein les pattes : je ferai une belle photo demain...
Ce bivouac est du tonnerre ! Pas étonnant qu’il ait l’air relativement fréquenté : l’herbe est « usée ».
Tiens, il y a plein de traces et de crottes d’ours partout, hum !
Du bout du pied, en tâtonnant, on se choisit l’endroit qui fait le moins sploutch quand on prend appui. La vue est dégagée, il y a de l’espace pour se promener un peu et on est au milieu des fleurs et des glaçons.
Ne manque que le soleil ou au moins l’absence de pluie (à la longue, on devient moins exigeant)
On monte le tarp pour se changer.
Alors que nous portons des combinaisons théoriquement étanches et respirantes, Fred et Arnaud sont trempés jusqu’à l’os (Fred a une vieille combin’ Helly Hansen et Arnaud une combin’ Rasdex comme Marion mais moins imperméable, pourquoi ?), Marion a les épaules humides et Caroline et moi sommes sèches (c’est nous 2 qui avons les combin’ les plus simples et les moins chères pourtant, des Typhoon Racer drysuits)
Ce serait bien que la pluie cesse un jour afin de pouvoir un peu faire sécher le matériel. A la longue, l’humidité commence à s’infiltrer un peu partout. Heureusement la tente est bien ventilée mais il est pourtant impossible avec cette humidité ambiante d’y faire sécher quoi que ce soit.
On verra bien demain.
Pas de feu ce soir, tout est absolument détrempé !
Comme on a bien avancé (20 km à vol d’oiseau sous la flotte) on décide de rester là 2 nuits.
Il n’y a en ligne directe qu’une trentaine de km entre l’endroit où on s’est fait déposer et celui où nous allons être récupérés. Le but n’est pas d’aligner les km mais de découvrir cette région tranquillement à notre rythme en explorant criques et baies. Les américains ont d’ailleurs pour habitude de se faire déposer avec tout le confort moderne (glacière, bières, barbecue, grande tente moustiquaire, fauteuils...) dans un endroit sympa et de rayonner à partir de là.
Compte-tenu des aléas météorologiques, je ne voulais pas d’un parcours trop ambitieux qui nous aurait obligés à forcer ou à prendre des risques pour être au RDV à la fin de la semaine.
Gaamak Cove-Nassau Fjord-Chenega Glacier (Je 05/08)Il a plu toute la nuit, pfff...
Enfin, la pluie finit par s’arrêter en début de matinée, il était temps.
Le moral remonte avec le baromètre : on va peut-être enfin découvrir les sommets qui nous entourent ?
On profite de l’accalmie pour « recharger les batteries » : une grande opération séchage est décrétée mais pour cela, à défaut de soleil, il nous faut un bon feu.
Il n’a pas fallu moins de 1h30 à Fred, armé de son réchaud supersonique, pour obtenir enfin un vrai bon feu qui chauffe. Pendant ce temps-là on se disperse tous azimuts en chantant « promenons-nous dans les bois... « (enfin, surtout moi) pour trouver du bois. C’est moins facile qu’ailleurs car l’endroit est régulièrement fréquenté. Inutile de dire que le bois est trempé.
C’est alors que je réalise que ma belle cascade au débit si impressionnant est désormais réduite à un mince filet d’eau insignifiant. Flûte !
Je comprends aussi que le ruisseau tout proche repéré hier et auquel je comptais refaire le plein doit lui aussi se réduire de minute en minute : en effet, il n’y coule plus que quelques gouttes d’une eau teintée de tourbe. J’y recueille péniblement quelques décilitres puis abandonne. On a encore quelques litres en réserve.
En début d’après-midi le temps se lève et on aperçoit du ciel bleu : en route donc pour explorer Nassau fjord, tout proche, où se jette le Chenega glacier. On n’oublie pas de prendre les bidons, fermement décidé à trouver enfin de l’eau.
C’est marée haute et on peut donc prendre le petit raccourci au milieu des glaçons.
On profite de l’étale pour remonter le fjord, sans oser s’approcher trop près du glacier.
Nous en sommes là à 2 km d’après le GPS et ça nous semble bien suffisant.
Nous dérangeons quelques phoques vautrés sur les icebergs.
On va faire le plein dans ce petit chenal où on a enfin dégoté une cascade relativement accessible où on peut remplir un bidon sans se faire doucher en même temps.
Puis le courant s’inverse et nous nous retrouvons sur un véritable tapis roulant d’icebergs qui nous emmène lentement mais sûrement vers notre bivouac. En plus on a un peu de vent dans le dos. Cool ! D’autant plus que le soleil arrive ENFIN.
Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Ca fait du bieeeeeeeennnnnnnnn !
Ohhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Que c’est bôôôôôôôô !
Non ! Caroline ne s’est pas transformée en Shiva. Elle a simplement récupéré la pagaie perdue par Fred, tout absorbé qu’il était par le maniement du caméscope qui avec la chaleur du soleil se remplit de buée !
Petit arrêt Twix au soleil, mmmmhhhh !
On fait le tour de notre îlot pour aller voir cette colonie d’oiseaux de plus près.
Ils sont des centaines à virevolter au-dessus de nos têtes par vagues coordonnées. Curieusement et à notre grande satisfaction, nous ne recevrons aucun « cadeau »
On approche les nids de tout près (heureusement, avec l’objectif que j’ai...), il n’y a pas de houle et on est vraiment au pied de la falaise.
Je fais plein de photos, espérant en avoir quelques unes qui soient nettes vu que je ne peux pas régler la vitesse.
On quitte finalement cette colonie assourdissante pour pagayer vers notre bivouac situé juste au-dessus de la plage sur laquelle j’aperçois soudain... un ours noir, encore un !
Il déambule tranquillement, totalement indifférent à notre présence, pourtant c’est sûr il a du nous voir, nous sommes à 150 m tout au plus.
Youpi !!
M..... ! Full card !!!
Ma carte mémoire est pleine de photos d’oiseaux floues ! Pas trop de regret tout de même car on est trop loin pour le 24 mm et on ne veut pas s’approcher de peur de faire fuir la bestiole. Fred « l’attrape » au caméscope.
Il prend son temps, zigzague, renifle, gratouille le sable et parcourt finalement toute la plage d’un bout à l’autre pour traverser le petit chenal avant d’aller longuement inspecter une zone herbeuse sur « le continent » où on l’observe encore un bon moment avant qu’il ne disparaisse.
On est tout content de cette apparition mais aussi un peu inquiet car, en gros, vu sa trajectoire, il venait sans doute de notre campement. Dans quel état allons-nous le retrouver ?
Intact !
Il faut dire que la bouffe est dans des sacs ou bidons étanches ce qui doit limiter les odeurs.
On avait aussi allumé la clôture électrique qui protège la tente, pas envie de se retrouver « à la rue » avec ce climat !
Ouf !
Quelle journée ! Le glacier, les icebergs, les oiseaux et pour finir cet ours et tout ça avec du soleil !
La fin d’après-midi se passe à buller au soleil. Pour une fois il y a quelques mouches et moustiques si peu nombreux que Fred néglige de mettre du produit anti-moustiques. Il le paiera cher avec l’apparition, curieusement quelques jours plus tard, de dizaines de piqûres douloureuses dans le dos, sur les jambes et les bras.
On découvre émerveillé le paysage qui nous entoure, c’est grandiose et poétique en même temps.
Arnaud et Marion fourbissent leurs armes (des bâtons taillés en pointe) pour les chamallows grillés de ce soir.
Avons-nous été repérés à cause de l’épaisse fumée générée par notre feu de bois mouillé ? Vers 20h30, nous voyons arriver 3 kayakistes dans « notre baie », scrogneugneu.
Très vite, nous somme rassurés, ils doivent être aussi sauvages que nous car ils vont s’installer sur le continent, précisément là où l’ours avait longuement reniflé l’herbe avant de disparaitre.
Faut-il les prévenir ? Bah, de toute façon tout le monde ici sait qu’il y a des ours : le coin est jonché de traces et crottes. Ce sont des grands garçons, laissons les tranquilles.
Très bonne nuit sans pluie !
Vers Dual Head (Ve 06/08)Il fait « beau », c’est-à-dire qu’il ne pleut pas mais il n’y a pas de soleil.
Au moment où nous chargeons les kayaks, un de nos voisins vient nous dire bonjour (c’est marée basse et le chenal est à sec) Ils ont eu ce matin la visite de l’ours qui heureusement s’est révélé » très timide ». Il nous demande des infos sur la quantité de glace dans le Nassau Fjord où ils comptent aller aujourd’hui. Apparemment l’endroit a l’air assez piégeux : Brooke nous avait d’ailleurs déconseillé d’y bivouaquer car selon le vent et le courant il arrive que l’on puisse y rester bloqué par la glace. Ils se sont fait déposer sur Knight Island et se feront récupérer dans quelques jours à Point Nowell.
Aujourd’hui nous avons une courte étape jusqu’à Dual Head, lieu de RDV pour notre « pick-up ».
Nous allons y passer 2 nuits ce qui nous permettra d’explorer un peu les environs. Les rencontres avec des baleines y sont parait-il fréquentes... je lève le suspense de suite : on n’en verra pas malgré la fréquentation d’Orca Cove et de Whale Bay. On aurait peut-être du aller jusqu’à Humpback Cove ou Mink Cove !
Faut dire que vu la pluie qui s’est remise à tomber dès midi on n’a pas été très courageux et on a passé l’après-midi au coin du feu.
On est si bien sur notre petite presqu’île perso.
Pas de place à Dual Head ! La foule du mois d’août sans doute : il y a 3 tentes et plus de place.
Heureusement qu’on a trouvé ce petit lopin un peu plus loin.
Comme personne ne vient jamais là, il y a plein de bois. Ca tombe bien Arnaud a entrepris de défricher l’
Alaska.
Il y a du boulot !
Un peu glissantes ces boîtes à ours !
Dual Head. Orca Cove (Sa 07/08)Ce matin il y a dans la tente une luminosité tout-à-fait inhabituelle qui me fait me lever d’un bond!
Mais wouihhh il y a du soleil !
Quelques nuages aussi d’ailleurs et c’est tant mieux !
Nan ?
C’est marée basse et notre périmètre d’action passe donc de 50 à 500 mètres. La forêt en arrière plan est comme d’habitude absolument impénétrable et on ne peut que longer la mer si le relief le permet. En l’occurrence je repère une belle cascade et en profite pour un récurage complet avant le retour demain à la civilisation ! Ah, ça fait du bien et ça me fait un alibi pour ne pas participer au ramassage des ridicules petites moules (en Amérique tout est grand sauf les moules) avec lesquelles Fred compte améliorer l’ordinaire (rappelez-vous notre erreur de calcul en faisant les courses)
Au fil de la matinée, le soleil finit par s’imposer et nous en profitons pour à nouveau jouer les fées du logis.
Marion bouquine, Arnaud continue de défricher, tandis que Caroline perd notre 10ème et dernier leurre.
J’avais bien dit que le fil était trop fin pour les gros poissons d‘
Alaska mais Fred avait décrété qu’on verrait bien. Comme je n’aime ni pêcher, ni tuer, ni nettoyer les poissons, je n’ai pas insisté.
On a bien vu ! Il y a maintenant une dizaine de pauvres poissons qui se baladent avec un piercing.
Festin de moules à midi, bravo Fred, elles sont petites mais excellentes !
Après ça, nous partons pour un ultime tour en kayak vers Orca Cove.
J’adore me faufiler dans ces petites criques où on a l’impression de naviguer dans une prairie.
On arrive enfin au fond de la baie d’Orca Cove et on y découvre une belle rivière pleine de saumons. Ca frétille de partout là-dedans. L’herbe des berges est toute aplatie et il y a plein de crottes d’ours partout. A moitié rassuré on remonte un peu la rivière puis la végétation s’épaissit et on préfère faire demi-tour. Un superbe aigle-pêcheur surveille nos allées et venues.
L’eau est peu profonde, on n’a plus qu’un maigre paquet de nouilles pour ce soir, c’en est trop, Fred n’y résiste pas !
Sus aux saumons ! On peut réellement parler de pêche sportive, même si elle n’est pas très élégante....
Ames sensibles, abstenez-vous de regarder cette vidéo ! L’aigle d’ailleurs s’est envolé à tire d’aile !
En vue du camp, la pluie se remet à tomber : on devient d’autant plus philosophe que le camp est déjà installé.
Dans la soirée on voit passer 2 kayakistes avec lesquels nous échangeons quelques mots : ils nous avertissent de l’arrivée de vents forts pour demain après-midi et nous les rassurons en leur disant que nous rentrons en water taxi demain matin. Eux prévoient de pagayer jusqu’à Whittier en une dizaine de jours. Ils sont venus avec le ferry Kennicott qui dessert Chenega Bay sur Ewans Island. C’est une solution bien plus économique que le water taxi mais les dates du ferry (voir le site de
Alaska Ferry Adventures) ne nous convenaient pas. Pas envie non plus de pagayer près de Whittier, au milieu des bateaux à moteur.
Nous sommes bien contents d’échapper à cette tempête : au total on n’aura pratiquement jamais eu ni vent ni la moindre houle, des conditions idéales pour le kayak si on fait abstraction de la pluie !
Je profite du téléphone satellite pour prévenir Epiccharter de notre position puisque nous ne sommes pas tout à fait au lieu de RDV prévu. Heureusement l’endroit est tout à fait propice pour beacher le bateau.
Nous passons la soirée à alimenter un feu d’enfer avec tout ce qu’Arnaud a coupé. Dernière séance chamallows grillés, sous la pluie.
Retour à la civilisation (Di 08/08)A 9h pile, le bateau d’Epiccharters accoste et nous embarquons – sous la pluie et dans le brouillard.
2h plus tard, nous débarquons, réglons le solde de la location+transferts (ils nous font une remise de 100$ car « tout s’est bien passé ». Je crois qu’ils étaient un peu inquiets. Ils nous ont dit que c’était rare que des européens s’aventurent ainsi sans guide) et renonçons à la randonnée vers Portage Pass, que j’avais envisagée car...il pleut et le ciel est bien bas.
Nous repassons par le tunnel pour aller jusqu’à Girdwood et son AJ, dans le jardin de laquelle nous mettons à sécher tente, duvets et combinaisons (mais oui, il ne pleut plus !) puis nous passons une paire d’heures à regarder les pêcheurs de la rivière voisine. On a l’impression que certains attrapent plusieurs fois le même poisson, qu’ils relâchent à chaque fois ! Une sorte de contrat entre le poisson qui gagne un ver (?) à chaque fois et le pêcheur qui satisfait son ego !
Bonne douche ramollissante puis grosse lessive à Girdwood, nous sommes fin prêts pour la suite de nos aventures.
Vers Talkeetna (Lun 09/08)Ca souffle très fort ce matin sur le Turnagain Arm, on est bien content de ne pas être dans nos kayaks...
Après un ravitaillement au Wal Mart (où nous achetons un 2ème réchaud Coleman et des cartouches Coleman, il n’y a plus de cartouches pour le Primus...), nous arrivons chez
Alaska Raft Connection en fin de matinée.
Il ne nous faut pas moins de 1h30 pour réussir à charger la voiture : après différents essais, on met les avirons et 3 sacs sur le toit et le raft et les autres sacs à l’intérieur. On laisse 2 sacs pleins d’affaires inutiles chez Brian.
La route vers
Talkeetna est facile mais monotone, entre deux rangées d’épinettes (faut dire que vu le temps on ne voit rien mais je ne suis pas sûre qu’il y ait grand-chose à voir !) : il nous faut un peu plus de 3h car il y a des travaux.
J’ai réservé la Little Cabin in the Back de la
Talkeetna Roadhouse. On y arrive en milieu d’après-midi ce qui nous laisse le temps d’aller repérer l’endroit le plus propice pour notre arrivée en raft (facile, il n’y en a qu’un) et de préparer notre matériel.
C’est alors que Fred réalise que les cartouches Coleman ne vont pas sur le réchaud Coleman !!
Enfer et damnation !
Pas de panique,
Talkeetna est la ville qui sert de point de départ pour les ascensions du
Denali, on va forcément trouver ce qu’il nous faut...
Bah non, le village, pas bien grand et très touristique compte plusieurs mignonnes petites boutiques mais on n’y trouve que des « souvenirs » et rien de vraiment utile. Pas plus de chance à la groceries. Tout le monde est vraiment désolé, farfouille un peu partout, en vain.
Grmbl ! Je prends la voiture pour retourner à la jonction avec la Parks Highway (14 miles X2) où se trouve un supermarché : ils explorent leurs stocks de fond en comble, rien, que des cartouches identiques à celles qu’on a et qui ne vont pas !
Impossible de partir sans gaz d’autant que la météo prévoit un temps pourri pour les 3 prochains jours. Je suis d’ailleurs un peu inquiète quant au niveau de la rivière.
C’est alors que je me rappelle que Tom Waite de
Denali Overland, qui doit nous véhiculer jusqu’au départ de notre parcours en raft m’avait écrit qu’il était un ancien guide de raft. Peut-être a-t-il du matos outdoor ?
Je l’appelle et 5 mn plus tard il arrive avec les cartouches tant espérées : on est sauvé !
J’en profite pour lui demander ce qu’il pense de la rivière. Il me dit l’avoir descendue la semaine dernière et que c’était «
nice ». Ce qui me chiffonne un peu est qu’il ne semble pas avoir connaissance du logjam (amoncellement d’arbres) qui bloque la rivière au mile 3,1 (J’ai eu cette info sur
Alaska Outdoors Forums et elle est toute fraiche -moins de 2 semaines)
Bizarre... Peut-être quelqu’un a-t-il récemment dégagé cet obstacle finalement (sur le forum précité quelqu’un avait parlé de dynamiter le tas de bois, un autre voulait l’attaquer à la tronçonneuse !)
Très sympa cette Roadhouse, assez dans son jus, avec plein de photos accrochées un peu partout aux murs des différentes expéditions vers le
Denali, des revues du National Geographic plus vieilles que moi, un vieux piano désaccordé et une cuisine roborative et bon marché qui attire une clientèle d’habitués assez haute en couleur. La Little Cabin est tout en rondins, très douillette mais il faut faire quelques pas pour les sanitaires qui sont dans la maison principale.
En route vers East Fork of the Chulitna RAFT J1 (Ma 10/08)A 9h00 comme prévu, Bill, le collègue de Tom nous emmène dans son gros van au départ de la descente en raft, 80 miles et 1h20. Il nous faudra 3 ou 4 jours pour redescendre.
Je sens qu’il est inquiet, il nous demande si on a déjà fait du raft, si on a un téléphone satellite, des allumettes, quel jour on compte arriver, etc.....
C’est là qu’on comprend qu’on ne part pas pour une balade de santé....
Bref, nous arrivons enfin au bord de la rivière, aux environs du mile 185 de la George Parks Highway et il nous fait ses adieux.
Inutile de préciser qu’il pleut toujours : on commence donc par monter le tarp pour casser une petite croûte et mettre nos combinaisons sèches (façon de parler, hum !)
On gonfle le raft et le canoë, on met le matériel dans le raft et c’est parti pour 77 miles (123 km) : Arnaud et Caroline dans le canoë, Fred, Marion et moi dans le raft.
J’ai lu partout que c’était les 7 premiers miles les plus amusants, ceux que l’ont effectue sur East Fork of the Chulitna, qui n’est pas une rivière glaciaire (donc théoriquement limpide, sans limon) et qu’il faut prendre son temps pour la déguster.
En effet, Caroline et Arnaud se sont bien amusés avec le canoë mais en raft, quelle galère !
La rivière est en fait trop étroite par rapport à la largeur du raft et de ses avirons, si bien qu’on est le jouet des flots, gonflés par la pluie qui dure depuis plusieurs jours, ce qui donne le sentiment d’être une bille dans un flipper. On se fait violemment projeter de rocher en tronc d’arbre sans pouvoir y faire grand-chose.
On n’en mène pas large d’autant plus que je guette ce fameux barrage de bois. Heureusement je sais qu’en étant attentif on l’aperçoit à temps et qu’il est facile à contourner. En effet, nous le passons facilement en tirant le raft sur les galets ronds pendant une trentaine de mètres. Je réalise alors que Tom n’a pas descendu récemment cette partie de la rivière.... Bon... bah, on verra bien.
Après l’obstacle, Marion préfère embarquer sur le canoë tellement on est balloté sur le raft.
On parcourt encore quelques miles jusqu’à la jonction avec West Fork of the Chulitna : à partir de là, le débit double et ça devrait aller mieux. On essaie de positiver même si avec la pluie et le ciel bouché, on a un peu de mal !
Chulitna RAFT J2 (Me 11/08)
Pluie....
Quel dommage, on passe entre des falaises ocre sur lesquelles un rayon de soleil serait du plus bel effet.
Idem pour une partie en canyon....
On se débrouille mieux, la rivière étant plus large, mais on se fait tout de même une belle frayeur en se faisant drosser contre une paroi rocheuse. Le raft prend de la gîte, pas plus de 45°C, ça dure quelques secondes puis nous nous échappons. Le raft est autovideur, heureusement !
Marion est revenue dans le raft car le canoë est plus difficile à manœuvrer à 3.
On avance vite car le courant est puissant : le GPS nous indique à un moment 14,8 km/h sans donner un coup d’aviron.
Fred, aux avirons, et les grands dans le canoë n’ont pas froid mais Marion et moi, inactives, sommes obligées de faire de grands moulinets avec les bras pour nous réchauffer, ce qui ne manque pas de susciter quelques fous rires et par la suite d’engendrer quelques courbatures ! Il faut dire qu’en plus de la pluie on a maintenant le vent dans le nez.
Dire que j’ai choisi cette rivière pour ses paysages ! Le plafond nuageux est à 100m !
A part quelques aigles et canards, pas le moindre animal à l’horizon (bouché il est vrai)
Avec ce temps le paysage est absolument lugubre : la rivière s’étale sur plusieurs centaines de mètres et se divise en différents bras qui se faufilent entre des gravières grisâtres. L’eau est chargée de limon si bien qu’il est impossible de détecter la présence de rochers ou de hauts-fonds.
Le lit de la rivière est jonché de souches d’arbres immenses que nous avons parfois bien du mal à éviter. Certains dérivent parfois au fil de l’eau. Le niveau de la Chulitna est si haut qu’il faut prendre garde de ne pas se laisser embarquer dans une veine qui passe carrément dans des forêts denses de saules.
Vive les vacances ! Je voulais du wild, on est servi !
Après 30 miles parcourus à un train d’enfer, on pose le camp à la jonction avec Fountain River.
De mieux en mieux : le brouillard tombe, tout baigne !
Fred, qui en vraiment plein les biscottos (manier un raft est bien plus physique qu’un kayak ou un canoë !) trouve comme d’habitude le courage de nous préparer un bon repas qui a pour vertu de remonter le moral des troupes. Un bon petit feu, quelques chamallows, une tente douillette et ça va mieux !
Chulitna RAFT J3 (JE 12/08)C’est le pompon ! Il y a un brouillard à couper au couteau à tel point qu’on a peur de se perdre de vue d’un bateau à l’autre. A part ça, il pleut mais ça c’est normal...
On est à peu près à mi-chemin, il reste une quarantaine de miles...
La rivière s’élargit de plus en plus et on a du mal à choisir notre route entre les multiples bras : on fait ça à l’instinct puisqu’on n’y voit pas à 50 m. On reste dans la veine du courant le plus fort et ça marche bien jusqu’au moment où celui-ci nous emmène irrémédiablement vers un arbre sur la souche duquel, pointée vers l’amont, nous venons violemment buter. Une des racines vient se coincer dans la ligne de vie qui entoure le raft, il me faut quelques secondes pour la dégager mais c’est trop tard : le courant plaque le raft à la verticale contre la souche, nous nous cramponnons tous les 3 aux racines pour ne pas passer à l’eau.
Arnaud depuis le canoë nous hurle de tout lâcher mais il n’est en pas question ! Pas envie de nous retrouver dans une eau à moins de 5°C, même avec les combinaisons étanches et les gilets.
Je réfléchis à 200 à l’heure : pas d’idée là, m...alors ! Je crois bien que c’est la première fois que ça m’arrive et c’est très désagréable !
Au bout de ce qui nous a semblé une éternité (mais sans doute pas plus de 30 secondes), la pression du courant emporte les sacs rangés à l’avant, retenus heureusement par un bout de sécurité assez long : tout ça part à l’eau, le courant pousse dessus et cette force supplémentaire fait pivoter la souche et libère le raft !
Ouah la trouille ! Ne reste plus qu’à récupérer la glacière et les 2 bidons d’eau qui n’étaient pas assurés. On se rendra compte le soir qu’on a perdu nos 2 gourdes, on s’en sort bien !
Quelques centaines de mètres plus loin la rivière retrouve un lit plus étroit : il n’y a qu’un flux unique, on avance bien à tel point qu’on envisage un moment d’aller d’une traite jusqu’à
Talkeetna pour en finir au plus vite avec cette rivière !
Mais ça nous ferait naviguer jusqu’à la tombée de la nuit et avec la fatigue accumulée et nos récentes émotions, ça ne nous parait finalement pas prudent.
Quelques km après le pont situé à proximité du
Denali Princess Lodge (soit après 20 miles de navigation), nous installons le bivouac sur une petite île.
L’endroit ne m’emballe pas car nous sommes très près du niveau de l’eau et je me méfie avec toute cette pluie d’une éventuelle montée de la rivière pendant la nuit.
On amarre soigneusement les bateaux et on range du mieux qu’on peut les affaires pour un éventuel départ précipité dans la nuit.
Je place un repère au bord de l’eau : ça a l’air de plutôt descendre. Ouf, pourvu que ça dure !
Il nous reste une vingtaine de miles jusqu’à
Talkeetna, qui devraient ne pas poser de problème, aussi nous festoyons en liquidant nos dernières victuailles.
Après ça je vais faire la vaisselle à une trentaine de mètres en amont.
Fred et les enfants font griller des chamallows en me tournant le dos pour éviter la fumée car il y a un peu de vent. Je suis là, à 4 pattes au bord de l’eau quand malgré le grondement de la rivière, je perçois un bruit de voix.
Alors que nous n’avons vu personne depuis 3 jours, arrive un raft bien chargé dont les occupants me saluent en passant. Je leur réponds d’un signe de la main quand je les vois s’agiter de plus en plus : qu’ils sont chaleureux et conviviaux ces américains tout de même! Le chien aussi, qui se met même à aboyer, sympa !
C’est alors que j’entends la petite voix de Marion : « Maman, il y a un ours derrière toi ! »
Bon sang ! Mais à quelle distance ?! Pensé-je le temps de me retourner !
Quelle journée !
Un grizzly avance droit sur moi, il est à 20m. Habillée de gris anthracite, à 4 pattes au bord de l’eau, je comprends qu’il a du me prendre pour un animal.
Je m’empresse de lui prouver qu’il se trompe en me redressant de toute ma hauteur et en lui parlant (je ne sais plus ce que je lui ai dit) tout en suggérant aux autres de trouver le bear spray au plus vite !
Ah ben oui, tiens, ils n’y avaient même pas pensé : Fred s’est précipité sur son caméscope, Marion sur l’appareil photo. Nan mais j’vous jure, des vrais touristes !
A défaut de bear spray je me saisis de ma gamelle fraîchement lavée dans la rivière, tend la poêle à Arnaud et nous les frappons énergiquement avec des galets. Caroline déniche enfin le bear spray (dire que les premiers jours je le mettais à la ceinture !)
Le raft providentiel (on peut le dire) disparait très vite dans le brouillard : ses occupants nous hurlent sans doute quelques conseils auxquels on ne comprend rien. On les remercie en vitesse avant de nous retourner vers notre ours, qui n’a pas du tout envie de partir.
En rang serré on avance vers lui en criant et en frappant nos gamelles : à contrecoeur il finit par faire demi-tour, traverse un petit chenal et quitte très lentement notre île pour disparaitre un peu plus loin dans la forêt.
Glups, on est déstabilisé par son sang-froid : il n’a absolument pas peur de nous, c’est clair.
On envisage un moment de déplacer le camp mais il est déjà 21h et nous n’aurions pas le temps de nous réinstaller avant la nuit.
Fred suggère de monter des tours de garde mais avec ce brouillard, c’est complètement illusoire, on n’y voit rien !
Le temps d’installer la clôture anti-ours autour de la tente (bah oui on avait décidé de ne pas la mettre pour la dernière nuit, déçus de ne pas avoir vu un seul ours pendant toute la descente), le voilà qui revient tranquillement !
M.... !!!
Il commence à faire très sombre, il est maintenant vraiment impossible de déménager, il faut jouer le tout pour le tout et lui faire vraiment peur, mais comment ?!
C’est Marion qui aura le dernier mot : alors qu’elle l’avait trouvé très mignon la 1ère fois, elle commence à en avoir vraiment marre ce coup-ci et le lui fait savoir de sa voix haut perchée !
Bingo, il n’aime pas les aigus ! On le course en poussant des cris perçants, tout en restant à bonne distance pour ne pas l’acculer et il se précipite en courant dans la rivière dont le courant l’emporte bien loin en aval du camp. Il prend pied (patte) sur la berge opposée et disparaît dans la forêt !
Ouf, cette fois-ci c’est bon, il a compris à qui il avait à faire, non mais !
Enfin, on espère....
On installe tout de même la bouffe à bonne distance de la tente, c’est plus prudent.
4ème et dernier jour de raft sur la Chulitna (Ve 13/08)Pas de pluie cette nuit, tous les espoirs sont permis !
Pas d’ours non plus, la bouffe n’a pas bougé !
En route pour les 20 derniers miles jusqu’à
Talkeetna !
Au moment où nous mettons à l’eau arrivent 3 rafts chargés de touristes qui font une descente à la journée. On se dit que ça doit être tranquille dorénavant vu la moyenne d’âge des passagers.
Ils viennent du
Denali Princess Lodge et sont tout étonnés que l’on vienne de East Fork. Tiens...
Le lit de la rivière s’élargit à nouveau mais avec le temps qui se dégage l’impression est toute autre que les jours précédents : une nature vierge, sauvage et préservée. En dehors des agglomérations qui s’apparentent le plus souvent à des casse-autos, la nature en
Alaska est absolument indemne de toute cochonnerie, que ce soir dans l’intérieur du pays ou sur les côtes.
Bon, ne parlons pas du pétrole et des pipelines !!!
C’est une nature puissance 10 par rapport à ce que nous connaissons en Europe.
On peut pagayer en mer ou sur les rivières pendant des jours sans croiser ni route, ni ligne électrique, ni barrage, ni maison, ni bouteille en plastique, ni morceau de filet de pêche, ni boite de conserve, ni cannette, ni rien qui vienne nous rappeler qu’il y a des hommes quelque part sur la planète.
Et en plus, quand il fait moche, qu’il pleut, que le temps est couvert, on ne voit pas non plus les avions et leurs traces ! Positivons !
Au détour d’un méandre, nous avons soudain une apparition !
Le Mont
Denali dans toute sa splendeur, illuminé par le soleil du matin.
6194 mètres (c’est le plus haut sommet d’
Amérique du Nord) qui émergent d’un coup de la toundra et c’est ce qui le rend vraiment impressionnant.
Quand on le cherche dans le ciel ennuagé, habitué à nos sommets entourés de chaînes secondaires, type Préalpes par exemple, on est à chaque fois surpris de le trouver si haut sur l’horizon.
Certes le
Denali fait partie de l’
Alaska Range, magnifique chaîne de montagnes qui s’étire d’est en ouest sur plus de 600 km mais cette chaîne est très étroite si bien que la montagne semble littéralement jaillir de la plaine. Il faut dire aussi que le 2ème sommet de la chaîne, le Mount Foraker, voisin du
Denali est presque 1 km moins haut.
Bref l’effet est saisissant !
Ce relief énorme crée un microclimat qui fait qu’on ne peut voir le sommet que moins de 20% du temps ce qui a pour effet de placer son observateur dans un état d’euphorie exaltée !
Et c’est exactement ce qui nous arrive ! On oublie (presque) les épreuves des jours passés et on profite à 200% de ces heures privilégiées. Faut dire qu’on ne les a pas volées !
Je suis sûre que la vue du
Denali ne procure pas le même effet à ces touristes des autres rafts qui ont passé une confortable nuit au
Denali Princess Lodge !
Nous passons au pied des falaises de sable dont Tom nous a dit qu’elles étaient à une heure de
Talkeetna.
Il faut maintenant bien tenir notre gauche pour ne pas louper le village.
Un dernier effort pour croiser le flux de la Susitna puis de la
Talkeetna River et nous voilà déjà arrivés !
Ralalala, si seulement on avait pu avoir une autre journée comme celle-là !
Mais bon, qui ne tente rien...
Nous portons le raft et le matériel jusqu’à la voiture, remballons le tout (tout est trempé et plein de sable limoneux gris très fin, mmmhhh) et allons prendre nos quartiers à la Roadhouse.
Qui voit-on arriver bientôt ? Bill le chauffeur qui est tout content de nous voir là ! Nous aussi !
Douche, lessive, internet....
Comme c’est bon le confort moderne, même si la nuit a été perturbée par un générateur qui n’a cessé de tourner : au moins ça m’a permis de bien profiter du contact des draps frais et de l’impression de nid douillet dégagée par les murs en rondins.
Retour sur Anchorage (SA 14/08)Il pleut, tiens ! A vrai dire ça m’aurait vraiment fait râler qu’il fasse beau en partant !
On a RDV à 14h30 chez Brian pour rendre le raft donc on a le temps de faire un petit détour par Hatcher Pass (piste d’environ 50 miles entre Willow et Palmer, qui passe dans la montagne, bien plus belle que la route normale par Wassilia)d’autant plus qu’en allant vers le sud, le temps s’arrange.
Dès les premiers miles de cette route, nous rencontrons une femelle élan et son petit, chouette !
La piste est facile et les paysages agréables. Il y a plein de campeurs motorisés installés pour le WE avec gros 4X4, grosses remorques pleines de quad, grosses caravanes, gros barbecues, gros chiens, grosses glacières, qui sont là pour pêcher (de gros poissons ?)
Ils nous font penser à des pionniers des temps modernes, même si ce n’est que pour un WE.
Certains semblent installés plus durablement : je pense que ce sont des chercheurs d’or car on croise régulièrement des pancartes indiquant qu’ici ou là c’est un claim réservé.
Finalement nous n’aurons pas de soleil plus haut dans la montagne...
Après le col nous hésitons à visiter Independance Mine mais avec ce temps gris, visiter des vestiges miniers ne nous emballe pas.
On préfère refaire un tour vers les hydravions : on adore ce spectacle inhabituel pour nous.
Après avoir rendu le raft, le téléphone satellite et le bear spray, nous filons déposer les enfants et le matos chez Great Alaskan Holidays (GAH, le loueur de camping car) avant d’aller rendre la voiture à l’aéroport en 2 mn chrono, où la navette de GAH vient nous chercher aussitôt.
Le camping car est quasiment neuf, impeccable. On laisse 2 sacs en consigne chez GAH et habitué au camping car, on prend immédiatement nos marques.
En route vers le Wal Mart où nous dévalisons les rayons de fruits et légumes !
Ras le bol de la mauvaise bouffe américaine (il doit exister de bons restaurants mais on n’est pas là pour ça !), des pâtes et du riz !
Le camping car est bien équipé (le four n’a jamais servi !), profitons-en !
On prend demain à 16h00 à Whittier le ferry pour Cordova (et son fameux Child’s
Glacier. Cordova n’est pas reliée au réseau routier), nous ne devons donc pas trop nous éloigner. J’ai repéré une balade au-dessus de Hope que nous pourrions faire demain. Nous avançons donc jusqu’à Portage Lake où nous trouvons un coin pour dormir près de la rivière.
Il pleut mais ça ne nous fait plus le même effet qu’avant !
Hope, Palmer Creek, Cordova (Di 15/08)Surprise ! Il fait beau ! La chance aurait-elle enfin tourné ?
On roule jusqu’au lac pour prendre le petit déjeuner puis nous prenons la route vers Hope.
On voit enfin le Turnagain Arm avec le soleil ! Au loin les Chugach Mountains.
Hope serait un charmant petit hameau si ses habitants n’avaient pas fait le choix de créer un parking/camping pour RV (= camping car) juste en front de mer.
Nous prenons la piste qui grimpe sur les hauteurs de Hope au-delà des arbres. C’est splendide !
Ca fait un bien fou de s’affranchir de ces arbres qui si souvent en
Alaska ferment l’horizon.
Heureusement que compte- tenu de la latitude de cet état, il suffit de monter de quelques centaines de mètres pour qu’ils disparaissent.
C’est parti pour 3h d’une superbe balade au milieu des fleurs et des petits ruisseaux jusqu’à 2 mignons lacs glaciaires. On essaie de boucler la boucle mais le ferry ne nous attendra pas : il nous faut redescendre !
Nous voilà tout ragaillardis par cette belle randonnée ensoleillée.
Tout ça nous donne bien envie une autre fois de découvrir la péninsule de Kenaï que nous allons zapper cette fois-ci.
En quittant Hope, nous croisons 2 ours noirs qui traversent la route !
En arrivant à Whittier, il..... (Quel suspense...).....pleut !
A 15h, l’embarquement sur le ferry, assez laborieux (on n’est pas en
Norvège) commence.
J’ai réservé les billets sur le site de
Alaska Marine Highway il y a très longtemps. Le ferry est en fait loin d’être plein, sans doute à cause du temps...
A 16h, on appareille sous la pluie et ça continue pendant toute la traversée. Le ferry très récent marche à 38 nœuds !
A 19h15, après avoir parcouru les 150 km de large du Prince William Sound, nous arrivons à Cordova avec un timide rayon de soleil.
Pas vu le moindre animal marin pendant la traversée... Il y a pourtant à bord du ferrry une rangerette équipée de jumelles qui traque la bestiole mais rien...
Nous prenons la route vers le sud qui mène à Hartney Bay (car j’envisage demain si le temps le permet de faire le Heney Ridge Trail et nous serons ainsi à pied d’œuvre) et découvrons la baie sous une lumière divine.
Vite, vite, on se gare près du pont pour en profiter.
Quelle surprise ! C’est marée haute et il ya quelques phoques qui chassent le saumon dans la baie, passant et repassant sous le pont où nous nous tenons.
On voit distinctement un saumon essayer de se cacher dans les anfractuosités de la berge pour échapper à son prédateur.
Pour une fois, il y a pas mal de moustiques au point que l’un d’entre nous doit s’arracher à ce spectacle pour aller chercher le répulsif.
On se trouve un coin au bord de l’eau juste à côté du pont pour passer la nuit.
De nos fenêtres (non équipées de double vitrage, dommage car la buée est très gênante) nous observons les phoques qui chassent.
Cordova, Child’s Glacier (Lu 16/08)C’est râpé pour la rando, tout est dans les nuages et... il pleut.
Du coup on prend notre temps avant de filer vers l’est et le Child’s
Glacier.
On fait quelques courses, un petit tour dans l’Ilanka Cultural center.
En route vers Child’s
Glacier on fait un petit détour vers Alaganik Slough où la passerelle qui permet d’observer les marais est en travaux...
On arrive enfin après un parcours d’environ 50 miles (dont les ¾ de piste facile) au campground de Child’s
Glacier.
Les craquements du glacier sont très impressionnants, ça résonne dans toute la cage thoracique et en plus ils sont très fréquents. On gare le camping car et on file voir le glacier !
C’est tout juste si on peut en apercevoir un bout !
Le temps est exécrable ! D’ailleurs à part l’host du camping (que nous ne verrons même pas) et une tente, il n’y a que nous ! Les autres ont été plus malins et attendent un meilleur créneau météo, ce qui se conçoit vu le prix du ferry !
Si c’était à refaire je ne prendrais des billets qu’au dernier moment, en fonction de la météo, au risque de ne pas avoir de place...
Consolons-nous, à défaut de voir le glacier on l’entend et on le perçoit (je pense que la sensation pour un aveugle doit être terrible !)
Allons voir à quoi ressemble ce fameux Million Dollar Bridge ! Il s’agit d’un pont construit vers 1945 sur la Copper River dans le but de relier Chitina et la Richardson Highway à la Copper Highway et Cordova (pour le moment Cordova reste donc inaccessible par la route)
Ce pont a été endommagé par le fameux tremblement de terre de 1964 et du coup le projet de route a avorté.
En 2005 les autorités ont renforcé le pont, craignant qu’il ne s’abime encore plus en posant 2 piles métalliques de part et d’autre de la zone où le tablier du pont s’est décalé d’environ 70 cm.
Bref, on peut passer dessus en toute sécurité (tiens je viens de lire dans le Milepost qu’il est limité à 6600lbs, notre camping car faisait bien 4,5T mais on n’a pas vu de panneau...).
On essaie de continuer la piste aussi loin que possible mais au bout de quelques km les bas côtés sont envahis par la végétation qui nous empêche de passer.
Soirée crêpes rythmée par les grondements du glacier.
Child’s Glacier, Cordova (Ma 17/08)Le vent dilue un peu le brouillard : on voit mieux le (bas du) glacier ce matin.
Sans interruption, des séracs s’écroulent dans la Copper River, c’est fascinant. Ca génère des vagues d’à peine une quarantaine de cm de haut qui sont vite freinées par le courant de la rivière.
On a du mal à imaginer la taille des séracs qui ont pu générer les vagues énormes, de véritables tsunamis qui sont indiqués sur ce panneau.
On repasse le Million Dollar Bridge, la vue est moins brumeuse qu’hier.
On tente une petite balade à droite juste avant le pont mais on trouve d’énormes traces de grizzly toutes fraîches, accompagnées de traces de bébé ours et la végétation est si dense qu’on a vraiment peur de se trouver nez à nez avec leurs propriétaires. Demi-tour donc, de toute façon... il... pleut !
On reprend la piste vers Cordova : un énorme élan mâle s’enfuit dans la forêt clairsemée inondée par la Copper River, magnifique animal, fugace apparition.
J’ai repéré quelques randonnées dans le coin mais avec ce temps il est inutile de grimper, on serait dans les nuages.
En route donc pour Saddlebag Trail : 10 km A/R dont la première moitié dans une forêt aux arbres couverts de mousse, assez monotone. La 2ème moitié est un peu plus variée, elle chemine dans une vallée encaissée où court un petit ruisseau. Il y a des dizaines de crottes d’ours, on n’en a jamais vu autant. « Promenons-nous dans les bois, tralalalala... !»
On arrive finalement à un petit lac où se jette un glacier moribond. Bof...
Pas de pluie durant cette rando, mais on a les jambes trempées à cause de la végétation.
De retour au camping car, elle reprend....
On va voir à quoi ressemble le coin d’Orca Road, au nord de Cordova, glauque...
Demi-tour vers Hartney Bay et comme l’avant-veille, on a droit à un petit rayon de soleil.
On aime cet endroit ! On dort là !
Ferry pour Valdez, Denali Highway (Me 18/08)A 8 h30, le ferry appareille : on quitte Cordova sous le soleil. Je suis dégoûtée car il a plu quasiment sans interruption pendant les presque 72 h passées sur la péninsule. Pfff...
On découvre des sommets dont seule la carte nous laissait soupçonner l’existence !
Toujours pas d’animaux marins (à part des loutres et des phoques) durant le trajet en ferry (2h45, environ 120 km) vers Valdez, mais de beaux paysages.
Valdez se situe au fond d’un fjord qui semble emprisonner les nuages.
Le terminal pétrolier (celui où le fameux Exxon Valdez était venu remplir ses soutes avant de faire naufrage, causant cette marée noire historique que tout le monde a encore en mémoire. C’était en 89...) a le bon goût de rester pudiquement caché dans le brouillard.
On se gare sur le port pour y faire un petit tour et on tombe aussitôt sur cette adorable loutre qui batifole au fond du port, là où les gens mettent leurs bateaux à l’eau, sans la perturber le moins du monde.
Trop mignonne !
Il faut dire que c’est la belle vie ici pour elle (faisons abstraction des résidus d’essence qui flottent à la surface de l’eau) car elle récupère sans effort les restes des saumons qui sont nettoyés sur le quai.
Les mouettes aussi en profitent.
Valdez nous a bien plu (avec du soleil, c’est plus facile) : on y trouve un mélange sympathique de bateaux de travail, de plaisance (il y a même quelques voiliers) et même quelques kayaks.
Le tout au pied des montagnes !
Nous y faisons un gros ravitaillement (c’est bien plus cher qu’à
Anchorage) car nous devons être autonomes pour les 5 jours à venir. Le trajet jusqu’au
Denali National Park via la Richardson Highway puis la
Denali Highway ne passe que dans des hameaux de quelques maisons. On ne trouve pas non plus grand-chose à l’entrée du
Denali NP...
Les 50 premiers km après Valdez sont agréables, très montagneux et spectaculaires.
On redescend ensuite dans une plaine monotone (encore les épinettes qui forment un rideau continu de part et d’autre de la route) pendant une bonne centaine de km avant d’arriver à Paxson, point de départ de la fameuse
Denali Highway.
Nous y faisons le plein et c’est parti pour 135 miles (216 km) d’une piste superbe qu’on a adorée ! (attention, je crois que certains loueurs de camping cars ne l’autorisent pas)
A cette latitude, la limite forêt/toundra n’est pas bien haute, environ 600 m.
Nous allons longer toute la chaîne de l’
Alaska Range sur son versant sud.
La journée est déjà bien avancée, l’été se termine, c’est déjà le début de l’automne et les couleurs sont superbes.
Quelle chance d’avoir du beau temps !
On se pose pour la nuit un peu après Tangle Lakes (dont la piste d’accès est fermée pour travaux).
Denali Highway (Je 19/08)On décolle de bonne heure, tout émoustillés par ce qui nous attend.
Nous passons devant les trailhead de Landmark Gap Lake (rando en A/R jusqu’à un lac, au fond d’une large vallée) et
Glacier Lake (très humide parait-il) pour monter jusqu’à Mac Larren Summit, plus haut point de la piste (1245 m) où nous allons nous balader.
Bien pratique le popotin blanc des caribous pour les repérer de loin !
Voici enfin l’occasion de faire sécher la tente que nous transportons mouillée depuis presqu’une semaine.
Il est encore tôt et comme nous sommes les premiers aujourd’hui sur ce sentier, nous rencontrons plein de caribous !
Les jeunes sont très curieux, comme celui-ci que je n’avais pas remarqué !
La toundra commence à prendre ses couleurs d’automne et c’est superbe !
On surplombe une vaste plaine qui curieusement me fait penser à une savane africaine.
Nous cheminons entre des petits lacs d’origine glaciaire et y remarquons ces étranges tracés semi-circulaires. A la périphérie des cercles, les cailloux les plus gros, au milieu les petits. Bizarre ! J’ai lu que c’est la conséquence du gel et de la neige mais sans bien comprendre le détail de leur formation. Si quelqu’un sait ?
Tout est beau ici, jusqu’au moindre détail !
Sur le chemin du retour, nous croisons des américains qui voyagent à 4 ou 5 camping cars (ils sont 20, de
New York) avec plein d’enfants. Les montagnes ici sont déjà si impressionnantes qu’ils me demandent si c’est le
Denali !
En fait on en est encore à 200 km et les montagnes ici ne font « qu’un peu plus de 4000m » !
Nous reprenons la piste, traversons la Susitna (nous l’avions déjà traversée en raft quelques jours plus tôt mais bien plus en aval, juste avant
Talkeetna) et remontons ensuite sur un plateau qui offre une vue absolument époustouflante sur l’
Alaska Range. On en reste scotché, à tel point qu’on décide de dormir là !
On est absolument hypnotisé par le spectacle.
Bouquet final !
Denali Highway, J1 au Denali NP (Ve 20/08)Après un tel coucher de soleil, pas question de rater le lever!
Le thermomètre doit être faux, il indique -3°C mais il n’y a pas de givre.
Disons que le fond de l’air est frais.
D’ailleurs, ça fume, tout là-bas, au niveau des lacs et rivières.
Il doit y en avoir des animaux dans cette vallée (on est à 20 km des montagnes, selon le GPS)
D’ailleurs il y a pas mal de chasseurs en quad (la chasse a rouvert le 15/08) mais on n’entend quasiment pas de coups de feu, tant mieux !
On croise puis on longe ensuite pendant un moment la Nenana River, que j’avais un moment envisagé de descendre en partie en canoë mais le temps nous manque car il faut une grande journée (20 miles, classe I. Il faut pagayer mais il parait que c’est très « scenic ») pour aller de son croisement avec la
Denali Highway à celui sur la George Parks Highway.
La
Denali Highway descend finalement dans la plaine pour rejoindre la George Parks Highway.
Cette
Denali Highway était jusqu’à la construction de la George Parks Highway en 1972, la seule voie d’accès au
Denali NP. Un hors d’œuvre magnifique !
50 km plus au nord, nous entrons dans le
Denali National Park.
J’ai pas mal hésité à aller dans ce NP un peu particulier.
Contrairement aux autres NP américains que l’on peut sillonner librement en voiture, celui-ci est très réglementé.
Il y a une unique piste de 89 miles de long qui longe le massif du
Denali sur son flanc nord.
On peut aller avec son propre véhicule jusqu’au mile 15. Avec une réservation pour 3 nuits minimum au Teklanika River campground (mile 29) on peut y conduire son véhicule mais on n’a plus le droit d’y toucher jusqu’à ce qu’on quitte le parc. C’est le choix que nous avons fait. Au-delà, il faut marcher, pédaler, ou prendre le bus.
Vu les distances, on opte pour le bus ! Il s’agit de bus très rustiques, la vitesse est limitée à 30 mph, ils font de nombreux arrêts pour voir les animaux, des arrêts-pipi toutes les 1h30 à 2h00...
Bref, pour faire toute la piste aller-retour de l’entrée du parc à Wonder Lake, il faut... 11h !
Passer nos vacances dans un bus ne nous tentait pas vraiment mais s’il fallait en passer par là pour découvrir la faune et les paysages de ce parc, ben, on allait tenter l’expérience.
Au pire, si ça nous gave trop, on pourrait toujours quitter le parc avant les 3 nuits.
Après les formalités rapidement effectuées au WAC (Wilderness Access Center. NB : en cette fin août, il y avait de la place dans tous les campgrounds sauf Wonder lake, celui qui est au bout de la piste), nous prenons la route et au bout de quelques km, croisons un grizzly qui vient de couper la route à un bus !
Sur la route vers le Teklanika Campground, nous croisons quelques caribous.
Camping pas terrible, un parking arboré disons, on est les uns sur les autres (en RV ce n’est pas trop grave mais pour les tentes, pas terrible), aucune vue (normal, le camping est caché dans la forêt, ce qui est louable), des toilettes et un robinet.
Point positif, il est au bord du lit de la Teklanika (je précise le lit car la rivière, gringalette, est finalement assez éloignée) : l’hôtesse, très sympa, nous rappelle les consignes de sécurité (il y aurait un ours et un lynx qui rôderaient dans le coin, pas vus en ce qui nous concerne...)
On pose le camping car et on saute dans le bus pour notre première balade, pas loin (il est déjà 14h)
Après 45 minutes de bus (et un arrêt-pipi au bout de 10 mn, pour ceux qui viennent de l’entrée...), le chauffeur nous débarque à Cathedral Mountain, en même temps d’ailleurs qu’une autre famille avec 3 enfants. Aussitôt, la moyenne d’âge dans le bus remonte en flèche ! Pas beaucoup d’enfants au
Denali... Ce sont des habitués et ils nous indiquent le chemin, qui finalement est facile à trouver car assez fréquenté.
Il n’y a quasiment pas de sentiers officiels au
Denali (sauf à l’entrée du parc)
Dans les endroits assez fréquentés, on trouve des sentiers. Ailleurs et le plus souvent, c’est du hors-piste, pas toujours facile du fait de la végétation.
Pas de chasse bien sûr dans le parc, si bien que l’on peut facilement approcher les animaux, qui ne nous ont toutefois pas semblé beaucoup plus nombreux qu’ailleurs.
On contourne une curieuse montagne de sable ocre pour finalement surplomber une impressionnante vallée glaciaire.
Au loin, en contrebas, on entend soudain hurler : bear ! bear ! On ne voit pas l’ours mais on voit bien 2 randonneurs remonter la pente à toute vitesse !
Finalement ils ne planteront pas leur tente près de la rivière mais un peu plus haut au bord d’un lac.
On peut bivouaquer partout dans le parc (à au moins 1 mile de la route), à condition d’avoir préalablement demandé un permis au WAC car le nombre maxi de campeurs par zone est contingenté. Pas facile d’improviser donc...
Les enfants deviennent experts ès/crottes et baies !
Belle balade, sans soleil, dommage car la couleur de cette montagne est étonnante.
En attendant le bus on remarque ce panneau : le vandalisme existe donc aussi chez les animaux ?!
On peut monter et descendre à sa guise du bus où l’on veut dans le parc : il suffit de faire signe au chauffeur.
En fin de journée, les bus qui retournent vers l’entrée du parc sont bien remplis et seul Arnaud peut grimper dans le 1er bus. On attend donc une vingtaine de minutes le suivant qui nous prend tous les 4.
Nuit très calme (les générateurs des camping- cars doivent être arrêtés à 20h. De toute façon, il est indiqué sur le mode d’emploi du nôtre que le générateur n’est pas capable de recharger la batterie. Il ne sert donc que pour avoir ponctuellement du 110V, par exemple pour le micro-ondes. En arrêtant le chauffage durant la nuit, car le ventilateur est bruyant et doit consommer pas mal, nous aurons assez d’électricité pour ces 4 jours au
Denali. Heureusement nous avons nos sacs de couchage car nous aurions eu un peu froid en n’utilisant que les couvertures fournies.)
J2 dans le Denali NP (Sa 21/08)J’ai réservé le bus jusqu’à Wonder Lake, situé presqu’au bout de la piste, mais d’un commun accord nous décidons de ne pas aller jusque là : trop de bus !
A 7h30 on grimpe dans le bus et 1h30 plus tard, après avoir croisé quelques mooses imposants,
admiré de belles montagnes derrière la vitre du bus (grrr...), nous demandons au chauffeur de nous laisser à Highway Pass.
Les autres occupants du bus nous regardent un peu comme des bêtes curieuses quand nous descendons à ce col, où il n’y a « rien » (ni visitor center ni toilettes !)
Enfin, rien d’autre que des montagnes de sable rouge encore un peu enneigées en cette fin d’été qui font face à des vallées sauvages et encaissées.
On fait une belle balade au soleil (dommage on ne quitte pas la vue de la piste où les bus se succèdent à intervalles réguliers), il fait très bon, pas un souffle de vent.
Fred et Arnaud, devant, aperçoivent des renards, on observe un moment un combat aérien entre un corbeau et un rapace tout en bullant au soleil : toujours pas le moindre moustique, quelle chance !
On a même la chance d’apercevoir le sommet du
Denali !
Nous rejoignons enfin la piste et hélons un bus qui nous amène jusqu’au visitor center de Eielson où nous remplissons les gourdes.
Au-delà de cet endroit, la piste redescend au fond de la vallée vers Wonder Lake. Il nous a semblé qu’au-delà le paysage devenait moins accidenté donc moins intéressant.
Nous rebroussons donc chemin vers l’est et lors de l’arrêt à Toklat River,
demandons au chauffeur de nous déposer vers Polychrome Pass (un peu à l’ouest du mile 47). Il semble sceptique, nous expliquant que ça descend très raide depuis la route vers la rivière qui est en contrebas et que nous voulons longer.
En effet !
Ca descend bien raide mais le sol est meuble donc c’est sans problème.
En contrebas de la route, on ne soupçonne absolument pas sa présence, on ne voit et n’entend rien d’autre que le bruit du ruisseau et c’est bien agréable !
Les couleurs nous épatent, mélange de rouge, jaune, bleu du ciel (ahhhh !) ponctué de jolis nuages !
Tiens qu’est-ce donc que ce truc gris ?!
Une bonne grosse marmotte prête à bientôt affronter les privations de l’hiver.
Il y a une multitude d’empreintes le long de la rivière.
Des crottes aussi bien sûr...
Glou, glou, glou ! On les entend avant de les voir : des lagopèdes...
Fred repère plus haut des mouflons de Dall (facile, ils sont d’un blanc immaculé), qui ont l’air de descendre vers la rivière : quelle chance.
En effet, nous les retrouvons un peu plus loin au pied de la falaise.
Ils se laissent très facilement approcher si bien qu’on va passer 1 ou 2 h en leur compagnie !
Quelle expérience !
Comment avec un tel pelage peuvent-ils échapper à leurs prédateurs ?
Toujours plein de traces qui stimulent notre imagination : on essaie de reconstituer la scène du crime...
En descendant la vallée on est régulièrement amené à sauter plusieurs petits affluents et on finit par être obligés de se faufiler dans le bush.
Pas facile ! Pourvu qu’on ne se trouve pas nez à nez avec un grizzly. « Promenons-nous dans les bois... »
Finalement on trouve un endroit pour traverser la rivière et rejoindre la piste.
On émerge sur celle-ci en haut d’un raidillon : il n’y a plus qu’à attendre le bus, enfin plutôt les bus car encore une fois nous devons nous diviser en 2 groupes : d’abord les enfants puis Fred et moi.
Sur le trajet du retour, la lumière est de toute beauté et ça fait vraiment l’œuf d’être dans ce bus !
Comme nous sommes 5 nous ne prenons pas le risque de prendre le dernier ou l’avant dernier bus pour rentrer car s’ils sont pleins, il faut attendre qu’un véhicule vienne nous chercher depuis l’entrée du parc, ce qui nécessite au bas mot quelques heures !
On retrouve les enfants au camping car : ils ont vu 3 ours sur une colline, les veinards !
J3 dans le Denali NP (Di 22/08)On les revoit ce matin : une maman grizzly et ses 2 petits.
Plus loin on retrouve « nos » mouflons d’hier : depuis le bus, l’effet n’est pas le même !
Cette fois on se fait déposer à Stony Dome. Pas de soleil mais il ne pleut pas, c’est déjà ça....
Après avoir traversé une petite rivière, on remonte une petite vallée pleine de marmottes avant d’arriver à un col.
Monter jusqu’au sommet ne nous apporterait pas grand-chose de plus car le temps est assez couvert.
On préfère chercher un passage pour faire une boucle vers une très belle vallée que nous avons repérée en passant en bus.
Hélas, elle est inaccessible !
C’est assez difficile dans le
Denali (et en
Alaska en général) de se faire une idée précise des reliefs car les cartes sont peu détaillées.
Demi-tour donc, c’est plus prudent !
Le temps se couvre de plus en plus.
Superbe arc en ciel près de Toklat River !
Malgré le temps, on décide d’aller explorer une vallée colorée que nous avons repérée sur Polychrome Mountain : elle nous a tapé dans l’œil à Caroline et moi.
Un signe au chauffeur et hop, on descend !
On essuie quelques gouttes, rien de méchant et on grimpe dans la vallée jusqu’à apercevoir un groupe de « mouflettes » de Dall. Ces dames sont bien plus sauvages que les mâles, impossible de les approcher : elles sont toutes effarouchées et disparaissent finalement derrière un col.
Cette fois le ciel s’assombrit de partout : demi-tour !
On se poste au bord de la route :
1er bus : 1 place seulement. Arnaud y monte (le veinard, il va voir un loup qui va trottiner au bord de la route pendant au moins 2 km !)
On attend un bon moment le 2ème bus, le fond de l’air est de plus en plus frais mais on ne veut pas marcher le long de la route pour nous réchauffer car il pleut de partout sauf au-dessus de nos têtes ! Drôle d’impression ! Les sommets tout proches seront même blanchis.
2ème bus : 2 places, pfff... Fred et Caro y montent avec pour mission de commencer à faire les lasagnes !
3ème bus : Marion et moi aurons finalement attendu 1h15 avant de pouvoir monter dans un camper bus : atmosphère d’ailleurs très sympa, il ramène des gens qui ont campé à Wonder Lake. Ce n’est pas le même public que dans les autres bus où on a vu des gens roupiller ou lire sur leur ipad !
Il y a d’autres randonneurs complètement trempés et frigorifiés qui visiblement ont attendu le bus un bon moment sous la flotte. On a eu plus de chance !
En conclusion ce système de bus est tout de même très contraignant : c’est un crève-cœur de perdre matin et soir plusieurs heures dans les transports, juste au moment où la lumière est la plus belle.
Le dernier jour entre la fin de la balade, l’attente du bus et l’arrivée au camping de Teklanika, nous avons mis 3 heures (pour une vingtaine de miles)! (Auxquelles il faut ajouter 2h le matin pour aller à Stony Dome)
Il est vrai que les paysages du
Denali sont vraiment très beaux : c’est un mélange de larges vallées glaciaires austères, gorges profondes, montagnes colorées, glaciers, sommets enneigés mais je trouve l’organisation du parc vraiment trop pesante pour avoir envie d’y retourner.
Voilà c’est dit !
Je dois dire aussi que je tenais tout de même à voir ce parc pour me faire mon idée, pas de regrets donc !
Je pense que pour bien profiter du parc (sans avoir une impression de métro/rando/dodo) il faut pouvoir partir camper quelques jours loin de la piste ce qui implique de porter un gros sac. Pas facile non plus pour une première visite dans le parc de bien cerner où s’y balader....et vu qu’il faut dire à l’avance au WAC dans quel secteur on va bivouaquer, impossible de se décider au vu des paysages rencontrés depuis le bus.
Denali NP, Anchorage (Lu 23/08)Il y a un peu plus de 400 km jusqu’à
Anchorage, où nous reprenons l’avion demain.Ce matin dans le parc, le ciel est couvert mais les couleurs d’automne commencent tout de même à flambloyer.
Plus au sud, ça se dégage et la vue de
Denali Viewpoint South est à tomber !
On aperçoit en contrebas la Chulitna où nous sommes passés quelques jours plus tôt dans le brouillard.
A Trapper Creek (à la hauteur de
Talkeetna) nous prenons la Petersville Road qui file vers l’ouest.
Cette route nous permet d’apercevoir le
Denali sous un autre angle : elle n’a pas vraiment d’autre intérêt.
Comme il fait beau nous décidons de repasser par Hatcher Pass mais comme la dernière fois, le temps se couvre finalement.
Ce détour nous permet de rencontrer une nouvelle fois la femelle élan et son petit.
Cette piste (non autorisée par le loueur ce qui signifie que l’on n’y est pas assuré) ne présente pas de difficulté ce jour là.
La descente est assez raide et le frein moteur bien utile.
On passe à
Anchorage Downtown : la ville est en fait assez petite. Il y a des quertiers qui semblent très agréables à vivre avec plein de belles maisons en bois.
La ville est idéalement située entre mer et montagnes.
Nous allons passer la nuit sur les hauteurs de la ville à Glen Alp, dans le Chugach State Park.
Il y a un monde fou ici : c’est un départ de randos à quelques minutes de la ville et la vue y est magnifique.
On assiste à un coucher de soleil wagnérien sur
Anchorage, ponctué de quelques averses bien drues !
Au loin, l’écume des vagues éclairée par le soleil couchant souligne la côte d’un trait presque fluorescent.
Derrière nous, un ultime nuage rose avant que la nuit ne tombe définitivement.
Adieu Alaska et Denali ! (Ma24/08)Magnifique cadeau d’adieu ce matin : le
Denali se détache parfaitement sur l’horizon !
Il est à plus de 200 km à vol d’oiseau !
On est scotché par ce spectacle mais il nous faut rendre le camping car avant 10h. En 10 mn, c’est chose faite et la navette nous conduit à l’aéroport, duquel d’ailleurs nous apercevons toujours le
Denali.
On décolle en début d’après-midi et très rapidement on vole « à côté » du
Denali : magnifique !
Je constate non sans une pointe de satisfaction égoïste que la piste du
Denali NP est sous les nuages, comme tout le flanc nord du massif.
Moi qui était déjà en train d’échafauder des plans pour retourner en
Alaska à l’automne et dans le nord, je réalise que le beau temps est rare partout en
Alaska, pas uniquement sur la côte !
CONCLUSIONAvant d’opter finalement pour l’
Alaska, j’avais étudié la possibilité d’un voyage au Kamchatka, son voisin de l’est !
J’étais attirée par ses paysages sauvages, ses volcans, ses ours, ses rivières et rêvait d’y randonner ou d’y faire une descente en raft ou canoë.
Malheureusement cette région ne s’est ouverte au tourisme qu’en 1992 au moment de la Perestroïka et les infrastructures y sont encore peu développées. Il est très difficile d’y voyager sans guide (et encore plus si on ne parle pas le russe) et les devis demandés auprès des agences locales y étaient absolument exorbitants.
Conditions de confort spartiates, nécessité de porter d’énormes sacs pour y trekker (je ne pense pas que les russes soient déjà initiés à la philosophie MUL), impossibilité d’y être autonome, manque de réactivité des agences locales pour répondre à mes mails.
Bref, je décidai finalement de me tourner vers l’
Alaska et là tout a été ultra-simple : on trouve plein d’infos, cartes, récits, photos sur le net qui permettent de préciser ses attentes. Les américains ont un sens du service qui nous épate à chaque fois ! On avait un timing assez serré et tout a marché comme sur des roulettes, ils sont très pro !
Pas facile cependant vu la taille de l’état de faire des choix : il mérite à coup sûr plusieurs voyages !
On a fait un voyage passionnant même si la météo aurait pu, si elle avait été complice, le rendre absolument époustouflant !
Nos plus forts souvenirs (après sondage familial) seront :
La rencontre rapprochée avec le grizzly
L’ours noir sur la plage
L’adorable loutre à Valdez et les loutres en général, trop mignonnes
Les aigles à tous les coins de forêts et les phoques
La « pêche au saumon », morts de rire !
Le
Denali dans toute sa splendeur
Les mouflons de Dall
La pluie !!!
La (très) grosse trouille en raft contre la souche
BUDGET ALASKA
J'ai profité en décembre 2009 d'un euro avantageux par rapport au dollar (1$ = 1,50 euro à l'époque) pour payer le ferry, la location du camping-car, les accomptes pour le kayak et le raft, le camping/Tek Pass/entrée au
Denali, Child's glacier campground.
J'avais aussi acheté en décembre des dollars pour payer sur place le solde kayak/raft, les hébergements, restaurants, bouffe.
Bref, il n'y a que la location de voiture et le carburant qu'on a payés avec un dollar un peu moins avantageux (1$ = 1,29 euro)
Vu le prix des prestations en
Alaska, il n'y a pas de petits profits!
Avion pour 5, vol direct
Francfort-
Anchorage avec Condor
4880 euro
Location 2 kayaks doubles+1 simple pour 7 jours1085$
Transferts en watertaxi 1880$
Total kayak :3035$ soit
2154 euro
Location raft 4 jours pleins 400$280 euro
Navette pour dépose raft250$175 euro
Total raft : 650$
455 euro
Location VHF 7jours70$47 euro
Location tél satellite 2 semaines150$ 106 euro
Location bear spray 2 semaines 50$ 35 euro
Clôture anti ours120 euro
Total sécurité308 euro
Location minivan 14javec plein assur maxi732$567 euro
Essence minivan 40$31 euro
Total minivan 14j598 euro
Camping car 25' 10 jours, assurance maxi1592$1114 euro
Propane40$28 euro
Essence camping car 26l/100 km 1700 km459$355 euro
Total 10j camping car 1497 euro
2 nuits 5 pers AJ Girdwood240$168 euro
2 nuits
Talkeetna Roadhouse284$200 euro
Childs's glacier campground avec résa34$25 euro
3 nuits à Teklanika campground (
Denali)73$49 euro
Total hébergements 442 euro
Ferry Whittier/Cordova/valdez CC+5P1091$722 euro
TEK Pass pour 3 jours pour 5 (bus dans
Denali)92$61 euro
Ravitaillements, gaz, pêche 25j à 51000$670 euro
Restos, fast food300$200 euro
Total Bouffe, divers sur placeenviron 1000 euro
TOTAL pour 25j à 512117 euro
BIBLIOGRAPHIE ALASKA
Le Milepost est un énorme annuaire contenant une masse d'informations diluées au milieu de publicités. Nécessite un temps d'adaptation avant de s'y retrouver. Très utile pour le voyageur motorisé. Poids rédhibitoire pour les autres.
Lonely Planet
Alaska : bien, pas mal d'idées de randonnées, pas mal de cartes.
55 Ways of the Wilderness in South Central
Alaska, 5th edition de
Helen D. Nienhueser and John Wolfe Jr : plein d'idées de rando, cartes succintes.
The
Alaska River Guide de Karen Jettmar : la référence pour choisir sa rivière.
Denali National Park Guide to Hiking, Photography and Camping de Ike Waits. Plein d'idées de randos dans le
Denali NP. Topos pas très précis mais difficile de faire mieux vu qu'il n'y a pas de sentiers. Cartes très grossières.
Cartes du National Geographic :
Prince William Sound West (utilisée en kayak) 1/110000ème
Prince William Sound East (pour la région de Cordova) 1/105600
Denali 1/225000ème
On est loin de nos cartes IGN au 1/25000ème mais ces cartes sont agréables à lire et plastifiées.
Au moins un bivouac de kayak indiqué qui n'existe pas sur PWS West.
Je ne crois pas qu'il existe des cartes papier plus détaillées de toute façon. Il faut donc un peu « d'inspiration » pour lire le terrain plutôt que la carte, pas toujours facile.
Cartes GPS
On a téléchargé des cartes topo gratuites pour Garmin.
Attention il en existe (au moins) 2 types : pour l'un des 2 impossible de transférer les cartes et les waypoints sur le GPS donc mieux vaut faire un essai avant de rentrer tous les waypoints et de piquer une crise quand ça coince!
On a utilisé ça :
www.gpsfiledepot.com/maps/view/302/Bien utile pour évaluer la distance parcourue en kayak ou en raft et s'assurer qu'on est bien là où on croit!
Amusant aussi pour mesurer la vitesse en raft : record 14,8 km sans donner un coup de pagaie!
Scats and Tracks of
Alaska de James C. Halfpenny : crottes et traces d'
Alaska, bien fait, léger, les enfants le connaissent par coeur.
Alaska Wild Berries and berry-like fruit de Verna E. Pratt pratique, léger, bien utile vu l'abondance de baies diverses et variées.
On aurait du acheter ces 2 petits livrets au début du voyage mais l'occasion ne s'en est présentée que plus tard. Si vous les trouvez sur le net, n'hésitez pas!