Bonjour à tous,
Voici un résumé de mon escapade de 3 semaines en
Argentine-
Chili au mois de janvier 2019.
Ça peu aider pour préparer une petite sortie moto.
Titre :
9500 Km en
Argentine et
ChiliIntroduction :
Avec mon inséparable acolyte de trip moto Nicolas, pendant 2 semaines, nous avons parcouru la Cordillère des Andes entre
Argentine et
Chili pour aller jusqu'au Glacier
Perito Moreno par la Routa 40 et la Carretera Australe. Tout cela, avec des Honda 400 Falcon de location et ensuite pendant 8 jours, je suis allé seul, faire la région de
Valparaiso et du Volcan
Villarrica.
Pas facile d'organiser un circuit en
Argentine Chili, à commencer par la location des motos.
Exemples: BMW R1200 GS: 160 € jour / 850 GS : 120€ / Royal Enfield 80€ et bien évidemment peu de loueurs.
Après maintes recherches, en Anglais et Espagnol, je suis tombé sur le site de Moto Rent Patagonia à
Villa La Angostura.
Les motos en location sont des Honda 400 Falcon, un 4 temps Enduro pour le marché Sud Américain.
Les tractations sont faites 1 an avant, avec un prix bloqué à 2500 Peso et les papiers pour aller au
Chili.
Nous louerons la moto pour 40€ jour au lieu de 55€ suite à l'effondrement du Peso.
Pour avoir un billet d'avion pour la Patagonie à un prix raisonnable, il faut faire quelques sacrifices, 28h00 de vols pour 760€, certes, ce n’est pas la porte à coté.
Le 1er janvier, nous sommes à
Villa La Angostura et à 19h00, nous signons les contrats et prenons possession des motos, celle de Nico n'a que 33.000 km et la mienne 47.000 km avec un moteur remplacé à 30.000 km.
1er journée sur nos bolides.
C'est soit disant l'été, mais avec 8 degrés et la pluie, vivement le soleil.
Direction la route des 7 lacs et
San Martin de Los Andes, la route serpente à merveille le long des lacs à 800 m d'altitude.
1er plein à 80 cents le litre, les stations sont rares, faut pas les manquer. Direction le
Chili par la RP.23 et 160 km de Ripio (piste de petit cailloux, terre et poussière) à travers lacs et coulées de laves.
Je pense avoir paumé ma valise droite au bout de 10 km de piste et je m'en apercevrai à la frontière Chilienne, 100 km plus tard, lors de la fouille. Trop tard pour partir à sa recherche (j'avais juste un léger change, mais je viens de perdre ma trousse à pharmacie et mon maillot de bain).
On en profitera pour passer cette frontière
Argentine Chili dans les bois. Nous sommes seuls.
On termine cette première journée en bord de mer à
Valdivia et la brasserie Kuntsmann.
L'embrayage de Nico donne déjà des signes de faiblesse.
Le matin visite de
Valdivia et son marché, les
Lions de mer nous attendent (surtout les poissons donnés par les pêcheurs).
Petit arrêt aux Termas Petrehue avec son eau à 38 degré et nous voilà déjà dans le no man's land entre le
Chili et l'
Argentine, 20 km de paysages grandioses, pics enneigés, lacets, dans une forêt pétrifiée.
On a un peu serré les fesses, 280 km sans station-service.
Par expérience, je sais qu'il faut toujours se laisser une petite marge en cas de petits soucis avec les motos de loc., pour celle de Nico, remplacement de l'embrayage. On va au resto, le loueur nous la rend à 23h00, petit test au matin, pas plus de 5 minutes et tout a lâché, retour chez le loueur et échange de moto.
Par la suite, on apprendra que le mécano a omis de remonter le joint de pompe à huile.
Destination la Routa 40 jusqu'à
El Bolson en passant par
Bariloche : la ville est ancrée autour de lacs et de pics enneigés, y’a des flics partout, les Argentins en ont peur, à cause de la corruption et bien évidemment nous serons contrôlés (l’unique fois du circuit).
Ensuite, on s'aventurera sur 70 km de ripio à travers le parc Alerces, ce fut très technique, mais magnifique, bien qu'on en ressortira très poussiéreux.
Pour arriver au
Chili, il nous faudra encore parcourir 50 km de ripio gros cailloux et passer les postes frontières en 1h30.
Arrivée à Futalefu, on réserve une sortie rafting demain.
Sortie de 6h00 pour le rafting, dont 3h00 sur le Rio Futalefu, un des 3 plus beaux spot au monde. Ca bouge un peu...
De retour sur nos motos, pour la
Carretera Austral au
Chili, on démarre par 60 km de ripio et bientôt grâce au froid on mettra les tenues de pluie.
Mais à vrai dire, ce n’est rien par rapport aux petits soucis du jour.
Km 50, mon câble d'embrayage casse, l’avantage avec ces petits 4 temps, c'est qu'on peut passer les vitesses à la volée, l'inconvénient, à l'arrêt, faut pousser pour enquiller la 2ème et sur les cailloux, ça ne marche pas à tous les coups.
Km 200, soit après 650 km avec sa nouvelle moto, Nico me dit: Tu vas rire, j'ai l'embrayage qui patine.
Finalement à 17h00, on arrive à Coyhaique après avoir parcouru 200 km de ripio sur les 440 km de la journée.
Nous avons vu de très beaux paysages dans la Cordillère des Andes, le long des rivières malgré la pluie et le froid.
On espère réussir à réparer mon câble et l’embrayage demain.
Patagonie Chilienne
A 9h00, nous faisons l'ouverture du garage moto, que Juan, le loueur nous a trouvé.
Pas de problème pour mon câble d'embrayage, mais c'est plus dur pour les disques d'embrayage de Nico.
Le concessionnaire dit qu'il n'en a pas, et notre loueur dit que celui des 250 xr convient.
En fait, notre moto utilise 7 disques qui sont les mêmes que ceux du 250cc mais en 6 disques.
Le mécano dit ok, mais pas avant 15h00, on lui met la pression et les motos seront prêtes pour 13h00.
Au passage, notre loueur vient de perdre 160€.
On prend la route sous des trombes d'eau. Les 80 premiers kilomètres se feront sur du bitume et du béton.
Ensuite, ce sera 250km de ripio avec au km 150, une tempête de neige.
Bienvenido en Patagonie.
La température est descendue et nous sommes trempés et transit de froid, mais la beauté des paysages nous transcende et lorsqu'un rayon de soleil apparait, nous sommes aux anges.
Cette partie de la
Carretera Austral est tout simplement extraordinaire, nous longeons des cours d'eau d'un bleu flamboyant.
Debout 6h15 pour cette longue étape de 730 km.
Début, dans le parc Patagonia et ses Guanacos (Lama sauvage) les paysages sont sublimes, colorés et le ciel est lumineux, les lièvres qui prennent le soleil sur la piste, détalent à la sortie des virages en nous voyant.
Passages des frontières au Paso Roballos sur une piste de décor savane.
Coté Argentin les paysages sont plus désertiques, des Choïques (Emeu) font la course en nous voyant.
Après 160 km de Ripio, nous retrouvons la routa 40.Il nous reste 570 km, ce sera 500 km de bitume et un passage de 70 km de galets très casse gueule.
Cette Routa 40 fut très monotone et fraîche, avec un vent constant qui nous faisait piloter incliné.
Arrivée à
El Chaten, avec ses paysages de montagnes enneigés et son sommet le Fitz Roy resplendissant.
La chaine moto de Nico est morte et le bidon d'essence a fuit dans sa valise.
On va s'en jeter une (bière), bien manger avec un bon vin, 23 heures, je suis cuit, je me couche.
Galère
Pour bien démarrer la journée, impossible de trouver de l'huile et le niveau est bas (conso, 1litre d’huile au 1000 km)
9h25 : l'attache rapide de ma moto a cassé, Nico est loin devant avec les outils, en direction de
El Calafate pour changer sa chaine, moi, je suis derrière en safari photos.
Pas de réseau.
10h20 un motard s'arrête et me dit qu'il a une attache rapide et les outils.
Super, je démonte tout, c'est pas le même maillon, il est 11h00.
Mathieu, le motard, part sur
El Chalten pour faire le plein, j'écris un message sur son phone, lorsqu'il aura du réseau, Nico sera au courant.
J'interpelle des Pick-up pour m'amener sur
El Calafate mais y'a toujours une excuse, valises, véhicule de société, véhicule de location...
12h30 : un semi-remorque est en vue, Je lui fais signe et Fernando accepte de me prendre, au même moment Mathieu arrive.
A 3, on charge la moto en démontant le panneau arrière qui servira de rampe.
Sur la route, 2 endroits avec du réseau, Nico nous donne l’adresse du garage.
10 km avant
El Calafate, un motard Brésilien a son pneu arrière HS et fait du stop avec sa roue en main.
On l'embarque aussi et Fernando nous emmène au garage.
170 km parcouru en 2h30. 15h30 : Nico est soulagé de me revoir, mais le garage vient juste d'ouvrir.
J'en profite pour faire faire ma vidange et la chaine.
17h45 : je prends la direction du
Perito Moreno pour le couché de soleil.
18h30 : le parc a fermé à 17h00 et rouvrira demain à 8h00.
Retour au
Perito Moreno, le plus beau et grand glacier accessible, mais c'est couvert, le temps change vite en Patagonie.
Un chemin de 4 km de passerelle permet de parcourir une partie des 5 km de long des limites du glacier.
Y’a du bruit, ce glacier se déplace et perd des blocs régulièrement, on dirait des détonations et du coup, des icebergs dérivent.
Les couleurs bleues Azul sont d'une pureté qui fait encore plus ressortir le glacier.
Pour gagner du temps, on prendra la Routa 9 (non conseillé) car très peu empruntée et surtout 200 km de piste rocailleuse sans âme qui vive.
La remontée de la côte Est Patagonie est surtout connue pour ses réserves d'Animaux Marins, le Parc Monté Léon abrite une colonie de Pingouins que nous trouverons après une rando de 4km.
En route pour la remontée
Afin de meubler, une remontée monotone et venteuse, je décide de passer par les pistes côtières et laisse Nico faire une grasse mat.
Petite escapade de 730 km dont 350 km de ripio et chemin pour enduro, le tout pour voir des animaux marins que je n'ai jamais vu et des arrêts incessants pour passer les barrières des Estancias.
J'ai souvent fait la course avec des Choïques et Guanacos, j'ai croisé Renards, troupeaux de Mouton, et Flamands roses.
Pas de station service et comme il y avait énormément de vent, j'ai plus consommé et suis tombé en panne sèche 10 km avant la station, malgré mon bidon de 5 litres.
Un couple de Brésiliens à 2 sur un Triumph 800 Tiger, chargée comme des mules, sont venues à ma rescousse avec un jerrican de 5 litres.
Petite journée de liaison de 640 km pour rejoindre
Puerto Madryn.
Presque uniquement du bitume, sauf 100 km de mauvais ripio pour aller faire le parc de Pingouins de
Punta Tombo.
Cette réserve d'environ 50.000 pingouins nous fait passer sur un sentier à travers leur lieu de vie.
La remontée d'après pêche des mâles sur le littoral est émouvante, on pense au dur labeur pour aller nourrir leur progéniture.
Sur le chemin, la seule station essence au km 260 était en panne sèche.
On tombera en panne au km 318, mais heureusement j'avais un bidon de 5 litres qui nous permettra d'aller 30 km plus loin.
C'est parti pour 420km de bus pour voir la Péninsule Valdès, presqu'île classée Unesco pour ses espèces marines exceptionnelles.
Au programme
Lions de mer, Éléphants de mer et Pingouins ainsi que sur la route, toujours beaucoup de Guanacos.
Bon, le ripio en bus, c'est sport aussi, les parties de « tôles ondulées » nous font souffrir au même titre que les amortos.
Retour à
Villa La AngosturaDernière ligne droite pour Nico avant restitution de la moto.
Départ à 6h30 pour un passage Est - Ouest de 1020 kms en 11h30.
Le soleil sera avec nous toute la journée pour la 1ère fois du voyage.
Les paysages sont bien moins monotones qu'en Patagonie Est.
Nos motos, à 120 à l'heure consomment du 5 litres, mais bouffe surtout 0.6 litres d'huile tout les 500 kms.
Nico rend sa moto et Juan en profite pour faire ma vidange et une petite révision.
Je rejoins Nico qui a pris le bus de nuit pour
Neuquen, d'où il prendra l'avion pour le retour en
France.
La
région des lacs autour de
Bariloche est vraiment magnifique et les Gauchos s'occupent de leurs troupeaux dans les pâturages.
Km 246, faut faire le plein dans la seule station avant
Neuquen, après 20 minutes de queue, le plein est fait, je stationne la moto et je vais boire un coup.
Au retour, sous la moto, une grosse tache d'huile, j'explore, Juan a trop serré un joint en faisant la vidange hier, j'achète un bidon d'huile, fait le niveau et go pour le concessionnaire Honda de
Neuquen.
Ca y est, je suis seul.
Aujourd'hui, 820 km pour aller dans la région de
Mendoza la Mecque des vignobles Argentin.
Évidemment il ne fait beau et 15 degré à l'arrivée. Le problème, c'est que les Bodega ont toutes fermées à 17h00.
Impossible de les visiter, mais j'ai quand même pu acheter un nectar que je me suis fait le soir.
Retour au
ChiliLe soleil est de retour et les couleurs ressortent magnifiquement sur la montagne en direction de Puente del Inca.
La route passe à travers d'immenses canyons pour atteindre 2700 mètres au col, où se trouve un mirador pour observer le plus haut pic d'Amérique, l'
Aconcagua à 6900 mètres.
J'ai choisi ce passage pour ses 30 lacets et le point de vue qui va avec, mais la frontière reste quand même un sacré bordel avec la fouille des véhicules.
Ensuite les paysages Chiliens deviennent culture de fruits et j'en ai profité pour manger sur le bord de la route des fruits exquis et juteux.
Une fois arrivée à
Valparaiso une espèce de brume était présente empêchant le soleil de briller.
Je suis quand même aller me baigner, mais elle n'était pas bien chaude.
Grande balade le soir et utilisation du Funiculaire.
ValparaisoJournée découverte de cette ville maritime à l'influence street art.
15-20 km à pied en commençant par le marché aux fruits et légumes puis celui des poissons.
Sur Valpo, le matin, une brume persiste jusqu'à midi, puis doucement le soleil passe jusqu'à atteindre une belle température de 25 degré, idéale pour terminer l'après midi à la plage et bronzer un peu.
Durant la journée, j'ai arpenté les différents Cerro (quartier) qui tous sont en pente, ça muscle les gambettes et ça redonne du souffle.
Allez, ce soir, ce sera un Jardin de Maresco (assiette de fruits de mer) et vin blanc.
Direction les Otaries
650 km de paysages variés, j'en ai profité pour aller faire un saut dans les gorges de Maipu, la montagne à 50 km de
Santiago.
Puis direction la colonie d'Otarie de Loberia.
Un caillou où 3500 Otaries et Lion de mer ont colonisé les lieux.
Il ne me reste plus que 1000 km pour finir mon trip, mon pneu arrière est mort et l'embrayage commence à donner de sérieux signes de faiblesse.
Bon ben, avant de gouter au vin blanc et aux poissons je vais déjà parfaire ma connaissance en Pisco, l'alcool du
Chili.
Le Volcan
460 km jusqu'à Villarica où je dormirais et 60 km aller + retour pour aller au Termas Géométrica.
Les Otaries m’ont vraiment botté, du coup, j'y retourne, malheureusement y'en a une de morte sur la plage.
La route serpente pas mal pendant 180 km jusqu'aux chutes de Salto del Laja. Ensuite, c'est plutôt droit jusqu'au Volcan de
Villarrica, sur la route, plein de cabanas qui vendent du fromage, mon sandwich de midi est tout trouvé.
Aux thermes Géometrica, un sentier ponton rouge mène sur plus de 500 mètres vers une magnifique cascade, mais ce qui est vraiment plaisant, c'est plutôt la 20ène de piscines tout le long du sentier avec des températures comprises entre 37 et 45 degré.
Ma préférée, cette petite vasque à 45 degré et la chute d'eau a proximité à 6 degré, le pied, quoique, ils ont bien compris la valeur ajoutée d'un tel cadre, 39€. Plus jamais je dirais que les thermes en
Allemagne sont chères.
Après une heure de piste et route, me revoilà au pied du volcan enneigé avec ce petit nuage qui fait penser à une fumerole permanente.
Devant tant de beauté, j'en profite pour faire un petit tour en Kayak sur le lac.
Dernière journée
Pour finir mon périple, le soleil est avec moi et les paysages sont beaux et variés.
La région du volcan
Villarrica est grandiose et le sera jusqu'a la frontière.
Passage des frontières en un temps record d'une demie heure, et me revoilà pour 30 km sur ce bon vieux ripio et sa poussière. Coté Argentin, un autre volcan enneigé, celui de
Lanin et ses forêts de pins du
Chili.
Me voila à
San Martin de Los Andes pour me sustenter de quelques Empanadas et j'attaque mes 100 derniers kilomètres dans la région des 7 lacs et ses virages.
Arrivée à
Villa la Angostura pour rendre mon 400 Falcon après 9500 km.
FICHE TECHNIQUE
Destination :
Argentine et
ChiliDurée du voyage : 28 jours dont 21 sur la moto en janvier 2019
Distance couverte : 9500 km
Nombre de personnes : 2, les deux premières semaines, puis seul la dernière.
Moto employée : Honda 400 Falcon
Budget moyen par personne: 3500 € pour 28 jours billet d'avion compris.
La bonne adresse : Les piscines d'eau chaude Termas Géométrica à
Pucon.
A voir absolument : Le Volcan
Villarrica, la
Carretera Austral et le Glacier
Perito Moreno.
A éviter : La remontée de la Patagonie, côte Est Argentin, car, c'est très, très monotone et avec un vent de face omniprésent.
Des difficultés particulières : 2500 km de Ripio (piste)
Une spécialité :
Argentine : Parilla (le barbecue) avec des viandes....
Chili : Cazuela de Marisco (fruits de mer)
Et bien sûr; les vins et bières artisanales.
La meilleure période pour partir : Janvier et Février car c'est l'été en Patagonie.
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