Pierre · 21 avril 2018 à 22:08 · 114 photos 61 messages · 13 participants · 6 334 affichages | | | 21 avril 2018 à 22:08 · Modifié le 22 avr. 2018 à 0:46 Message 1 de 61 · Page 1 de 4 · 4 294 affichages · Partager Bonjour à tous, voici un compte-rendu des quelques jours que je viens de passer à Bakou en Azerbaïdjan.
Ceci est une version un peu épurée en photos, l'ensemble pourra être consulté sur mon blog (en signature).
Six jours, quatre jours pleins sur place, des jambes affûtées pour découvrir à pied Bakou, capitale de l' Azerbaïdjan (et ses environs) et des enfants (les nôtres) s'épanouissant pleinement chez leurs grands-parents... | | 16/04/2018
L'avion décolle à 14h00. Nous n'en sommes pas là. Il nous faut finaliser les bagages, laisser les enfants chez les grands-parents et s'assurer qu'ils intègrent la liste de recommandations, rejoindre l’ aéroport Roissy Charles De Gaulle, plus précisément le parking où nous laissons la voiture. Arrivés au dit-parking, nous devons attendre devant un portail fermé à double tour que quelqu'un daigne nous ouvrir, interpeller sans succès des employés débordés par des voyageurs pressés et énervés, garer la voiture sur une place non-désignée (faute de consigne), laisser les clés ainsi qu'un chèque sans savoir comment l'employé retrouvera la clé et la voiture tellement son bureau est encombré. Il nous faut également attendre que le moteur de la navette, dans un état de délabrement avancé, tourne dans le vide pendant une dizaine de minutes (aux dires du chauffeur c'est la clé d'un transfert réussi), enfin rejoindre l'aéroport et le comptoir d'enregistrement.
Le voyage va pouvoir commencer mais il vous faut encore attendre quelques lignes, car pour cause de surbooking, la compagnie veut nous rediriger vers un autre vol qui nous ferait arriver plus tard à Bakou, ce que nous refusons avec insistance. Évidemment, le chef d'embarquement insiste lui aussi et nous devons attendre que tous les passagers s'enregistrent pour savoir s'il reste deux places dans cet avion.
A 13h35, nous sommes enfin enregistrés, l'avion décolle 25 minutes plus tard mais entre temps, il nous reste à passer les contrôles de sécurité et de passeport. Vous vous en doutez, l'attente est importante, et, c'est les yeux rivés sur les minutes qui défilent et au pas de course que nous accomplissons avec succès toutes les formalités.
Le voyage va pouvoir commencer, bienvenue sur ce carnet intitulé « City-trip à Baku ».
Nous avons les sièges 31 E et F, autant dire, les places au fond de l'avion, en d'autres mots, nous avons eu les toutes dernières places du vol.
Trois heures de vol (alcoolisées pour nos voisins directs et indirects, donc pour une bonne partie des passagers...) jusqu'à Kiev, escale nocturne, trois heures de vol jusqu'à Bakou.
Il est 1h30 du matin quand l'avion atterrit. Nous passons rapidement les formalités (visa en ligne préalable), et, comme nous n'avons pas de bagage en soute, nous sautons dans le taxi qui nous mène à l'hôtel réservé dans la vieille ville.
Bakou accueille le dernier week-end d'avril le grand prix de Formule 1. La ville se prépare et des centaines de barrières bordent les routes.
Le chauffeur laisse sa voiture aux portes de la vieille ville. Nous marchons quelques minutes avant de pouvoir nous écrouler de fatigue dans un lit douillet... | | À: Pierre · 21 avril 2018 à 22:28 · Modifié le 22 avr. 2018 à 0:14 Re: City-trip à Bakou ( Azerbaïdjan) Message 3 de 61 · Page 1 de 4 · 4 289 affichages · Partager 17/04/2018
Le réveil sonne, nous voulons profiter de cette journée. La salle où nous prenons le petit déjeuner est située au 5ème étage du vieux bâtiment. Elle est pourvue de larges baies vitrées qui offrent une vue panoramique sur Bakou, notamment sur les Flame Towers (inaugurées en 2013, 190 m), symbole de la ville, du pays et de l'immense manne financière tirée des revenus du gaz et du pétrole.
Marche le nez au vent dans les ruelles labyrinthiques de la vieille ville protégée par l'Unesco. Très entretenus, les bâtiments possèdent des balcons imposants en bois dont on doute parfois de la solidité.
Direction le Boulevard (corniche le long de la Mer Caspienne) et le musée National du tapis. Au passage, il faut bien reconnaître que les souterrains piétons en Azerbaïdjan, faits de marbre rutilant, sont bien différents de nos sordides tunnels crasseux. Autant le dire, nous ne sommes ni tapis, ni musées. Le bâtiment est pourtant une merveille architecturale, il n'y a pas plus bel endroit pour présenter des tapis (auxquels, il faut l'avouer, nous ne comprenons rien).
Déjeuner et sieste. | | Dans l'après-midi, nous naviguons à vue, avec en ligne de mire les Flame Towers. Je souhaite atteindre le pied de l'une d'entre elles.
L'escalier est monumental et nous mène en haut d'un belvédère panoramique. Le vent est violent, glacial.
Redescendus, nous hélons un taxi qui nous dépose devant le Heydar Aliyev Center (Heydar Aliyev fut le président de l' Azerbaïdjan entre 1993 et 2003, remplacé par son fils Ilham Alieyev), un bâtiment superbement moderne, dessiné par Zaha Hadid.
15 minutes dans le taxi et quelques remarques: rares sont les azéris rencontrés qui parlent quelques mots d'anglais, inexistants sont les touristes occidentaux, omniprésente est la police dans l'espace public et nombreuses sont les voitures de grand luxe conduites par de jeunes azéris (Les riches, les très riches ont la trentaine).
Revenons au Heydar Aliyev Center. Visiblement, outre qu'il présente une exposition photographique de Reza Deghati, c'est le lieu choisi par les mariés pour faire les photos qui resteront (peut-être) dans la postérité. Les couples se bécotent, les flash crépitent et moi, j'attends depuis 30 minutes que l'un des photographes me rende mon 70-200 qu'il a visiblement trouvé plus adéquat pour photographier les deux tourtereaux.
Nous décidons de rentrer à pied jusqu'à la vieille ville. Quelques kilomètres loin du Bakou moderne et rutilant, une marche au coucher du soleil sur des trottoirs défoncés sur la route des carreleurs, des accessoiristes de salle de bain et des quincailleries en tout genre.
La gare, gauche, droite, gauche, droite, nous nous attablons affamés et épuisés.Les rues piétonnes grouillent, les restaurants sont pleins.
| | Quelques photos me rappellent Tbilissi...
Le visa semble facile à obtenir aujourd'hui ? | | Voilà quelques journées bien remplies dans une ville... plutôt surprenante n'est-ce pas? En tout cas les superbes photos le prouvent. Tu as certainement du y retrouver quelques aspects bling-bling si présents aux Emirats et au Qatar. Merci pour la balade. | | Superbe de vous lire Très belles et intéressantes photos, merci! Mon tour dans 10 jours !
Je vais voir votre blog... | | Attendez ! Je n'ai pas fini ! Je suis tombé en panne sur l'autoroute... La suite bientôt | | Le parking est aussi à bas coût ?
Belles photos ! | | Merci pour ton message. Je retrouve bien Bakou ou j’étais il y a cinq jours. Un chose me chiffonne néanmoins, Quand je lis des messages sur la présence policière dans des pays étrangers ça me fatigue un peu. Juste avant de partir pour le sud caucase je me suis retrouvé dans la salle d’attente de Lyon perrache seul entre 10 militaires armés. C’ est Fréquent en France, mais je n’ai jamais vu cela ni en Chine, ni en Asie du Sud est, ni dans le sud caucase ni en Asie centrale même pas en Algérie ou je suis allé il y a deux ans (des policiers oui, mais pas de militaires surarmés Tout cela pour dire que la visibilité policière et militaire n’est pas corrélée à la démocratie... J’aimErais bien que l’on se mette parfois à la place d’un touriste sénégalais ou algérien qui vient visiter paris après avoir attendu des mois son visa avant d’avoiR des jugements à l’emporte Pièce sur la police des autres pays. Voilà, désolé pierre. Ce message ça fait un moment que je voulais l’envoyer Et c’est Tombé sur toi alors que j’ai lu bien pire sur ce forum. Ps : pour que les choses soient claire, je ne veux absolument pas défendre les pays que je cite dans ce message et je suis très heureux de vivre en France malgré toutes les imperfections de mon pays. | | Hello,
Le visa semble facile à obtenir aujourd'hui ?
Oui, une demande de visa en ligne, réponse sous 72 heures. 20 USD par personne. | | Tu as certainement du y retrouver quelques aspects bling-bling si présents aux Emirats et au Qatar.
Exactement, c'est étonnant le nombre de voitures de luxe... | | Merci | | Hello,
Quand je lis des messages sur la présence policière dans des pays étrangers ça me fatigue un peu.
Je fais juste un constat. Je trouve qu'il y a beaucoup de présence policière dans les rues. Désolé de te fatiguer.
| | Je poursuis donc le carnet... (parti en vacances ce matin, tombé en panne à 150 km de chez moi, rapatriement, redépart avec une autre voiture... Bref, je suis de retour
18/04/2018
Lever tardif.
Nous partons à pied jusqu'au Taza bazar. Comme en Iran (voisine) ou en Turquie, les marchés sont appelés « bazars ».
Un bazar donc qui ne doit pas croiser souvent le touriste. Un bazar où l'on vend de tout mais surtout des légumes en bocaux et du caviar. Notez que si vous voulez vous doucher avec une paume Mercedes, c'est ici que vous la trouverez.
C'est sur de larges tables que la découpe des esturgeons se fait, les restes profitent aux chats coutumiers des lieux.
Un vrai lieu de vie, hors du temps.
Un parc, et comme souvent en Europe de l'Est et en Asie Centrale, des vieux bonshommes qui jouent aux dominos et autres jeux sur des bancs ou des tables de fortune.
Le problème, avec ce fichu grand prix de Formule 1, c'est que l'on ne peut pas traverser les routes où l'on veut. Elles sont bordées de plots en béton et de hautes grilles en métal. Compte-tenu de la largeur de la chaussée (souvent 4 voies), de la qualité du revêtement, et de la puissance de leurs bolides, nos amis azéris ont tendance à piloter comme sur un circuit. Peut-être faudrait-il toujours avoir sur soi un drapeau jaune pour faire ralentir le trafic avant de traverser. Le problème se pose moins lorsque c'est une Lada à bout de souffle qui surgit (raisonnablement) à l'horizon.
| | Nous rejoignons le Palais des Shahs Shirvan (13ème au 15ème siècle) situé dans la vieille ville. Le palais est composé de plusieurs bâtiments dont le principal est pourvu de 25 pièces. Chacune d'elles présente des objets ou informe le visiteur sur le passé plus ou moins récent du lieu et de Bakou plus généralement.
Déambulation dans la vieille ville puis repos.
Pour dîner, nous nous rendons dans un caravansérail investi par un restaurant. L'endroit est splendide mais désert, la musique agréable mais payante, la carte fournie mais incompréhensible. Assis, les menus en main, nous finissons par nous enfuir discrètement avant de nous retrouver dans un restaurant accueillant, bruissant de rires et de conversations enflammées, avec soupe de lentilles et pain fumant. Les odeurs de viande grillée et de shihas s'entremêlent.
C'est étonnant ce pays : initialement musulman de langue arabe, puis soviétique avec alphabet cyrillique. Enfin à nouveau musulman, une nation azérie est constituée, dotée d'un alphabet romain customisé. Dans la rue, les « Salam » se disent bonjour.
Entre l'Europe, le Moyen Orient et l'Asie...
Cette géographie et cette géopolitique se retrouvent jusque dans l'assiette. En effet, comme chez les arabes, on met des plats au centre de la table et on partage. Le pain fumant et la soupe de lentilles me rappellent la gastronomie yéménite, les kebabs et autres döners nous ramènent en Turquie, le tout étant arrosé par une pinte de bière ou un verre de vin locaux dans des restaurants modernes au cadre résolument occidental sur fond de musiques aux sonorités arabisantes. Étonnant et renversant.
| | 19/04/2018
Une fois n'est pas coutume, par souci de gain de temps, nous faisons appel à un tour organisé pour visiter quelques curiosités aux alentours de Bakou.
Nous sommes onze, accompagnés par un guide formidable dont j'ai oublié le nom. Ils sont pakistanais, canadiens ou australiens, tous ont déjà pas mal roulé leur bosse pour se retrouver en Azerbaïdjan.
Première étape : Gobustan, site de gravures rupestres, situé à 70 km au sud de Bakou. A peine entrés dans le bus, notre guide se met à parler, à nous montrer, à nous expliquer, à nous questionner, à nous donner son avis. Une langue bien pendue, un débit de mitraillette, des connaissances encyclopédiques et une formidable envie de transmettre. Seulement, le rythme est parfois difficile à suivre.
Nous quittons le centre-ville de Bakou. Les voitures de luxe, les
boutiques haut de gamme et les immeubles de style disparaissent. Les premiers puits de pétrole, les villes sordides et poussiéreuses et les barres d'immeubles constituent désormais notre environnement. J'aime beaucoup ces ambiances austères et far-west.
Nous passons devant les fondations de la « Caspian Tower », la tour qui devrait-être la plus haute du monde (1200 mètres) mais dont la construction est en stand-by en attendant la hausse du cour du baril de pétrole.
Gobustan est donc un site patrimoine mondial de l'Unesco. Les premières gravures rupestres datent de l'âge de pierre. Elles représentent tantôt un cheval, des Hommes ou un bateau. Elles me rappellent celles que j'avais observées à Al Jassasiya au Qatar ( endirectduqatar.blogspot.fr/...s-dal-jassasiya....).
Nous reprenons la route vers le sud, la quittons et empruntons une piste chaotique qui serpente entre les montagnes. Les pipelines qui sillonnent le paysage sont de deux couleurs : les blancs transportent l'eau et les jaunes convoient le gaz. Ceux attribués au pétrole sont enterrés.
Au sol, dans les touffes herbeuses, le pétrole remonte naturellement des sous-sols et crée des tâches à la surface ou de petits étangs noirâtres. | | Nous parvenons en haut d'une colline recouverte de petits volcans. Rien ne les indique. Les plus grands ne font que quelques mètres. Dans leur cratère, de la boue en ébullition. Le méthane contenu dans les profondeurs du sol remonte et fait déborder et parfois cracher ces volcans étonnants. C'est incroyable que ce lieu ne soit ni indiqué, ni aménagé. Dans 10 ans, il faudra très certainement s’acquitter d'un droit d'entrée et l'on pourra y acheter de quoi boire et manger...
Nous reprenons la route du nord, passons Bakou et rejoignons à une trentaine de kilomètres au nord, le Temple du Feu situé dans la péninsule d'Absheron.
Notre guide a un petit coup de mou, nous pouvons enfin souffler. D'autant plus que nous sommes assis juste à côté de lui, et que lorsqu'il parle, il nous fixe. Pas d'échappatoire, il nous faut rester concentrés sur son anglais accentué d'azéri, couvert par le moteur du fourgon qui pétarade. Parfois, je l'avoue, un « yes » m'échappe sans avoir compris un mot de son monologue. Bref, je crois qu'il s'est endormi... | | Tout cela pour dire que la visibilité policière et militaire n’est pas corrélée à la démocratie...
Qui a dit le contraire ? | | Bonjour Pierre, Très belles photos, intéressant de vous suivre...
Pour les "collines de boue", peut-on s'y promener ou on les observe de la route? Monique | Carnets similaires sur l'Azerbaïdjan: Heure du site: 7:43 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 311 visiteurs en ligne depuis une heure! |