Asia7 · 15 juin 2019 à 9:38 · 6 photos 43 messages · 10 participants · 3 765 affichages | | | 15 juin 2019 à 9:38 · Modifié le 15 juin 2019 à 10:44 Contes et légendes du Vietnam Message 1 de 43 · Page 1 de 3 · 2 819 affichages · Partager Bonjour, Voici quelques contes et légendes, au Vietnam ils sont omniprésents, différents parfois dans la forme mais toujours en fond de vie.. ils décrivent la société à travers ses croyances, ses traditions et... Certains contes font même partie de l'Histoire du pays.
Tam et Cam, Il y était une fois deux demi-sœurs l'une nommée Tam et l'autre Cam. Tam était la fille du père de la première épouse. Celle ci était morte lorsque l'enfant était encore jeune et son père prit une deuxième épouse. Quelques années plus tard, le père décèda en laissant Tam vivre seule avec sa belle-mère et sa demi-soeur.
La belle-mère et la demi-soeur traitaient la jeune fille sévèrement. Tam avait du travail toute la journée et jusque tard dans la nuit. Alors qu'il faisait complètement noir, elle devait s'occuper de porter de l'eau pour la cuisine, faire la lessive, cueillir des légumes et ramasser de la fougère d'eau pour la donner à manger aux porcs. Toute la nuit, elle passait beaucoup de temps à décortiquer le riz. Pendant que Tam travaillait sa soeur n'avait rien d'autre à faire que de jouer. Elle était très bien habillée et mangeait toujours les meilleurs aliments.
Un matin, la belle mère donna deux nasses une à Tam et une à Cam et leur a dit d'aller à la rizière pour capturer de minuscules crevettes et crabes. "Je donnerais un yem de tissu rouge à celle qui ramènera un panier rempli " promit t-elle.
Tam était très habile pour trouver des crevettes et des crabes dans la rizière et elle rempli rapidement son panier de pêche. Cam marcha à travers les rizière mais elle ne pu rien attraper. Elle regarda Tam et lui dit: "Oh, ma chère soeur, vos cheveux sont couvert de boue. Plongez dans l'étang pour vous laver ou vous serez réprimandé par notre mère à notre retour à la maison."
Croyant ce que sa sœur lui disait, Tam précipita dans l'étang pour se laver. Dès qu'elle fut parti, Cam vida le contenu du panier dans son propre panier de pêche et se hâta de rentrer à la maison demander le yem de tissu rouge.
Quand elle eut fini de se laver et au vu son panier vide Tam éclata en sanglots.
Un Bouddha qui était assis sur un lotus dans le ciel entendit ses sanglots et descendit près d'elle. «Pourquoi pleures-tu ?" demanda le Bouddha.
Tam, lui dit tout ce qui s'était passé et le la réconforta. "Sèches tes larmes. Regardes dans ton panier de pêche et de vois s'il reste quelque chose."
Tam se pencha sur le panier et le Bouddha dit: "Il y avait seulement une minuscule poisson "bông". (Goujon)
«Prends le poisson et met le dans l'étang près de chez toi. A chaque repas, tu devras y jeter un bol de riz pour le nourrir. Si tu souhaites qu'il monte à la surface pour manger le riz, tu devras l'appeler comme ceci :
Chers bông, chers bông, Remonte pour manger mon riz doré, Sans cela personne d'autre ne trouvera le goût agréable.
Au revoir mon enfant, je te souhaite bonne chance. "Après avoir dit cela le Bouddha disparu.
Tam mit le poisson dans l'étang comme on lui avait recommandé de le faire et chaque jour, après le déjeuner et le repas du soir, elle prit du riz pour le nourrir. Jour après jour, ainsi le poisson bông et la jeune fille devinrent de bons amis.
A voir Tam prendre du riz et le jeter dans l'étang, après chaque repas, la belle-mère eut des soupçons et dit à Cam de l'espionner. Cam s'était caché dans un buisson près de l'étang, quand Tam appela bông poissons elle mémorisa ses paroles et se sont précipités à sa mère pour lui dire le secret.
Ce soir-là, la belle-mère dit à Tam que demain elle devrait conduire les buffles à paître dans les champs en dehors de la ville.
"C'est maintenant la saison pour les légumes. Les Buffles ne peuvent pas paître dans le village. Demain, tu devras emmener les buffles à l'extérieur de la ville. Si tu vas paître dans le village, ils seront pris par les notables."
Tam se leva très tôt le lendemain matin pour conduire les buffles aux champs lointains. Quand elle eut disparu, Cam et sa mère prirent du riz et allèrent à l'étang, où elles appelèrent le poisson bông. Il monta à la surface où la femme l'attrapa. Ensuite elle le cuisina puis le mangea.
Le soir venu, Tam revint et après avoir mangé pris un peu de riz et se dirigea vers l'étang pour nourrir son ami. Elle a appela et appela encore et encore, mais elle ne vit que des gouttes de sang à la surface de l'eau. Tam su que quelque chose de terrible s'était passé et se mit à pleurer.
Le Bouddha apparu à ses côtés de nouveau. «Pourquoi pleures-tu cette fois-ci, mon enfant?"
Tam lui raconta toute l'histoire et le Bouddha dit "Ton poisson a été pêché et mangé. Maintenant, ne pleure plus. Il faut trouver les arrêtes du poissons et de les mettre dans quatre pots. Après avoir fait cela, tu devras enterrer les pots et en placer un à chacun des pieds de ton lit."
Tam chercha et chercha les arrêtes de son cher ami, mais ne les trouvait nulle part. Alors qu'elle cherchait encore et encore un coq est venu vers elle lui disant :
Cock-a-doodle-do, cock-a-doodle-do, Une poignée de riz, Et je trouve les arrêtes pour vous.
Tam lui donna du riz et quand il eut mangé se précipita dans la cuisine. En peu de temps, l'élégant volaille revint avec les arrêtes qu'il déposa aux pieds de Tam. La jeune fille mis les arrêtes dans quatre pots et en enterra un à chacun des pieds de son lit.
Quelques mois plus tard, le roi a proclama l'existence d'un grand festival. Tous les habitants du village de Tam allaient y participer et la route était bondé avec des gens richement vêtus en route vers la capitale. Cam et de sa mère parés de leurs plus beaux vêtements était prêtent à se joindre à eux. Lorsque la femme vit que Tam voulait également participer à la soirée de gala fit un clin d'oeil à Cam. Puis elle mélangea un panier de riz brut avec le panier de décortiqué, le riz que Tam avait trié la veille au soir. "Tu iras à la fête quand tu auras séparés chacun de ces grains de riz. Si il n'y a pas de riz lorsque nous rentrerons ce soir je te battrait."
Puis elle et sa fille rejoignirent les gens heureux sur le chemin de la fête laissant Tam solitaire à sa tâche. Elle commença à séparer le riz, mais elle savait que cela était désespérée et elle se mit à pleurer.
Une fois encore, le Bouddha apparu à ses côtés. "Pourquoi y a t-il des larmes dans les yeux?" a t-il demandé.
Tam lui expliqua que les grains de riz devaient être séparées et que le festival serait terminé avant qu'elle ait fini.
"Apportes tes paniers dans la cour"dit le Bouddha. "Je vais appeler les oiseaux pour t'aider. "
Les oiseaux virent picorer et voleter jusqu'à ce qu'en un rien de temps, ils eut divisé le riz et la cosse en deux paniers. différent. Pas un seul grain ils ne mangèrent mais lorsqu'ils s'envolèrent Tam se mit à pleurer de nouveau.
«Maintenant, pourquoi tu pleures?" demanda le Bouddha.
"Mes vêtements sont trop pauvres, je vous remercie pour votre aide, mais je ne peux pas aller habillé comme ça."
"Vas déterrer les quatre pots" ordonna le Bouddha. "Ensuite, tu auras tout ce qu'il te faut."
Tam obéi, déterra et ouvrit les pots. Dans le premier elle trouva une belle robe en soie, un Yem en soie et une écharpe du même tissu. Dans le deuxième pot elle trouva une paire de chaussures brodées qui d'une ruse de sa conception lui allait parfaitement. Quand elle ouvrit le troisième pot elle fut surprise d'y trouver un cheval miniature. Une fois dehors il grandi pour devenir un noble coursier. Dans le quatrième il y avait une selle richement. Elle alla laver et brosser ses cheveux jusqu'à ce qu'ils brille. Puis elle mit ses merveilleux vêtements neufs et se dirigea vers le festival.
Sur le chemin, elle a dû traverser un ruisseau, et une de ses chaussures brodées tomba à l'eau et coula. Elle était tellement pressé qu'elle ne pouvait pas s'arrêter pour chercher sa chaussure, alors elle enveloppa l'autre chaussure dans son foulard.
Peu de temps après, le roi et son entourage mené par deux éléphants, arriva à ce même endroit. Les éléphants refusèrent d'entrer dans l'eau baissèrent leurs défenses en barrissements. Le roi ordonna à ses disciples d'aller les chercher dans l'eau. L'un d'entre eux trouva la chaussure brodée et la porta au roi qui la regarda de près.
Enfin, il dit "La jeune fille qui portait une chaussure aussi belle que celle ci doit elle-même être très belle. Allons à la fête et retrouvons. la. Celle qui pourra la porter deviendra ma femme."
Il y eut beaucoup d'émotion quand toutes les femmes apprirent la décision du roi, toutes attendaient impatiemment leur tour pour essayer la chaussure.
Cam et sa mère essayèrent aussi mais sans succès, et quand ils virent Tam attendre patiemment près de là, elles commencèrent à la dénigrée. "Comment quelqu'un d'aussi commun que toi pourrait être la propriétaire d'une telle chaussure ? Et où as-tu voler ces beaux vêtements ?" Nous rentrons à la maison et s'il n'y a pas de riz à cuire je te battrais sévèrement."
Tam ne dit rien mais quand vint son tour d'essayer la chaussure elle lui alla parfaitement. Puis elle montra l'autre chaussure qu'elle avait soigneusement enveloppé dans son foulard et tout le monde sut qu'elle serait la future reine.
Le roi a ordonna à ses fonctionnaires d'emmener Tam au le palais dans un palanquin, elle fut emmené loin des regards furieux et jaloux de sa belle-mère et de sa demi-soeur.
Tam été très heureuse de vivre dans la citadelle avec le roi, mais elle n'avait jamais oublié son père. Comme la date anniversaire de sa mort était proche elle demanda au roi si elle pouvait retourner dans son village pour préparer une offrande.
Quand Cam et sa mère virent que Tam était de retour, jalouse elles échafaudèrent un mauvais plan. "Tu dois faire une offre de bétel à ton père" déclara la belle-mère. "Cet arbre de noix d'arec a les meilleures écrous. Tu grimpe vraiment bien, tu dois aller en haut de l'arbre et en rapporter quelques-unes."
Tam escalada l'arbre et quand elle se trouva à son sommet la belle-mère pris une hache commença à couper le tronc. Elle le secoua et Tam cria en alarme "Que se passe t'il ? Pourquoi secouez vous l'arbre de cette sorte ?"
"Il y a beaucoup de fourmis ici" dit la belle-mère. "Je suis en train de les chasser."
Elle continua à couper l'arbre jusqu'à ce qu'il tombe. Il se renversa dans un étang profond et la belle jeune femme se noya. Les deux méchant assassins prirent les vêtements de Tam et se rendirent à la citadelle. Là la belle mère expliqua le terrible «accident» au roi et lui offrit Cam en remplacement. Le roi était très malheureux mais il ne dit rien.
Tam une fois décédée s'était transformée en un oiseau Vang Anh. L'oiseau de retour au palais vit Cam laver les vêtements du roi près du puits. Elle appela "Ce sont les vêtements de mon mari. Sécher les vêtements sur le poteau et non pas sur la clôture de peur qu'ils ne soient déchirés."
Puis elle se rendit à la fenêtre de la chambre du roi en chantant. L'oiseau le suivait partout et le roi à qui Tam manquait grandement lui parla d'elle "Chers oiseaux, chers oiseaux, si vous êtes ma femme, s'il vous plaît venez à mon bras."
L'oiseau sauta sur sa manche. Le roi aimait tellement l'oiseau qu'il avait souvent oublié de manger ou de dormir et avait fait une cage en or. Il l'écoutait jour et nuit ignorait complètement Cam.
Cam alla parler à sa mère de l'oiseau. La femme affirma qu'elle devait le tuer et le manger puis trouver une histoire à raconter au roi. Cam attendit jusqu'à ce que le roi fut absent alors elle fit comme sa mère lui avait conseillé et jeta les plumes dans le jardin.
Quand le roi fut de retour il demanda des nouvelles de l'oiseau et Cam répondit : "J'ai eu une grande faim d'oiseau, j'ai eu tellement peu de viande pour le repas." Le roi ne dit rien.
Les plumes poussèrent dans un arbre et chaque fois que le roi venait sous les branches, se penchant il lui faisait un parasol d'ombre. Il fit placé un hamac sous l'arbre et chaque jour venait s'y reposer.
Cam n'était pas heureuse et encore une fois alla demander à sa mère quelques conseils :
"Il faut abattre l'arbre en secret. Utiliser le bois pour faire un métier à tisser et dis au roi que tu aimerais lui tisser une étoffe."
Un jour de tempête Cam abattit l'arbre et le transforma en un métier à tisser. Quand le roi lui demanda ce que cela signifiat elle dit que le vent avait soufflé trop fort et que maintenant elle tisserait pour lui sur ce métier fait du bois de son arbre. Quand elle s'assit au métier à tisser, il lui parla "Klick Klack, Klick Klack, vous avez pris mon mari. Je vais prendre vos yeux."
Le Cam terrifiée répéta à sa mère les mots du métier à tisser "Brûle le métier à tisser et porte ses cendres loin du palais" dit elle à sa fille.
Cam fit comme elle avait dit et jeta les cendres sur le côté de la route à une grande distance de la maison du roi. Les cendres alimentèrent un arbre qui à la belle saison se couvrit d'un enorme fruit doté d'une flagrance qui pouvait être senti de loin.
Une vieille femme qui a vendait de l'eau potable à proximité attiré par l'odeur vint sous l'arbre. Elle examina les fruits ouvrit sa poche et appela avec nostalgie "Chère Thi, tombe dans ma poche, je te garderai pour l'odeur, jamais je ne te mangerait."
Le fruit tomba dans sa poche et elle l'aima et le chéri, le conserva dans sa chambre pour regarder et sentir son parfum.
Chaque jour, la vieille femme se rendait à son étal, alors Tam quitta le fruit et nettoya la maison, mit les choses en ordre, le riz à cuire et fit une soupe de légumes du jardin. Puis elle est redevint toute petite et retourna à l'intérieur du fruit Thi.
La vieille femme curieuse était décidé à découvrir venait l'aider. Un matin, elle fit semblant d'aller à son stand et se cacha derrière un arbre près de la porte de derrière. Elle regarda à travers une fissure et vu sortir Tam du fruit Thi et grandir jusqu'à devenir une belle jeune fille. La vieille femme très heureuse se sont précipita dans la maison, décida de l'adopter. Elle déchira la peau du fruit et le jeta dehors. Tam vécu heureuse avec la vieille femme en l'aidant à la maison tous les jours. Elle préparait également des gâteaux et du bétel à vendre sur le stand.
Un jour, le roi a quitta sa citadelle traversant la campagne à cheval, il arriva à l'ancienne ferme. La vieille femme lui offrit de l'eau et du bétel et lorsqu'il l'accepta, il a vit que le bétel était rouler comme les ailes d'un aigle. Il se souvint que sa femme préparait bétel exactement de cette façon.
"Qui a préparé ce bétel ?" demanda t'il.
"Il a été fait par ma fille" répondit la vieille femme.
"Où est ta fille ? Permettez-moi de la voir."
La vieille femme appelée Tam. Quand elle arriva le roi reconnu son épouse bien-aimée. Le roi était très heureux et lorsque la vieille femme lui eut raconté toute l'histoire, il envoya ses serviteurs apporter une riche palanquin pour transporter sa femme à la citadelle.
Quand Cam vit que Tam était revenu, elle devint encore plus craintive, un jour elle demanda à sa demi-soeur le secret de sa grande beauté
"Veux tu devenir vraiment très belle ? demanda Tam. "Vient je vais te montrer comment faire." Tam demanda ses serviteurs de creuser un trou et de préparer un gros pot d'eau bouillante. "Si tu veux être belle, tu doit aller dans ce trou" dit Tam à la méchante demi-soeur.
Lorsque Cam fut dans le trou Tam es fonctionnaires versèrent l'eau bouillante dans le trou et sa demi-sœur rencontra la mort. Tam fit de sa chair un "mam", une délicieuse sauce et l'a envoyé à sa belle-mère en disant que c'était un cadeau de sa fille.
Chaque jour, la femme prenait ses accompagné de cette sauce, tout en commentant le délicieux goût. Un corbeau vint à sa maison, perchée sur le toit il dit "Délicieux ! La mère mange la chair de sa propre fille, Donnez-moi en un peu."
La belle-mère très en colère chassa l'oiseau au loin, mais le jour où le pot de "mam" fut presque vide, elle vit le crâne de sa fille et tomba raide morte.
L'arbalète MagiqueGrâce à l'arc offert par un génie, le roi An Duong Vuong arriva à défaire l'armée chinoise. Ne pouvant lutter à armes égales avec ce dernier, le général Chinois Triêu Dà dut faire la paix eté dépêcha son fils Trong Thuy à la cour de Au-Lac en gage de bonnes relations entre les deux apys. Trong Thuy arriva à conquérir le coeur de la fille du roi An Duong Vuong et devint ainsi le conseiller intime du roi.
Malgré l'affection et l'amour qu'il portait à sa femme My Chau, il ne perdait pas de vue la mission dont l'avait investi son père : neutraliser l'arme magique qui permettait d'assurer la suprématie du roi An Duong Vuong. Cet engin miraculeux était bien gardé dans un endroit connu seulement par le roi et sa fille. Celle ci, après maintes demandes insistantes de Trong Thuy, lui montra cette arme magique dont la gâchette était constituée par une griffe de la Tortue d'Or. Profitant d'un moment d'innatention de la princesse, Trong Thuy résussit à décrocher la griffe de la Tortue d'Or et la remplacer par un imitation similaire.
Puis, peu de temps après il prétextât la mauvaise santé de son père et demanda au roi de lui permettre de rentrer dans son pays. Avant son départ, il demanda à sa femme "Comment nous retrouver en cas de séparation brusquée ?" ; "Tu peux me repérer facilement car en cas d'urgence, je jetterai sur mon passage, les duvets blancs de mon manteau, lui répondit elle.
Convaincu que l'arme magique ne possédait plus les vertus dévastatrices, le général Chinois se lança à l'attaque du royaume de Au Lac. Toujours confiant en la puissance de son arc magique, le roi An Duong Vuong alla chercher son arme pour détruire les ennemis. Ayant constaté que l'arme était détraquée, le roi prit la fuite en sautant sur son cheval et en emmenant sa fille en croupe en direction de la mer. Arrivé près du rivage, il s'écria "Génie de la Tortue d'Or, venez à mon secours". Celui ci apparut aussitôt et pointa son index vers le roi en disant "L'ennemi est derrière vous, sur la croupe du cheval." Le roi se retourna, vit sa fille avec la traînée de plumes blanches semées sur la route qu'il avait suivie.
Furieux, il sortit son épée, tua My Chau et suivit le génie de la Tortue d'Or dans la mer. Guidé par les plumes d'oie, Trong Thuy vit le corp de sa femme morte sur la place. Le sang qui s'échappait fut ingrgité par les huîtres et se transforma en des perles. Désespéré Trong Thuy ramena le corps de sa femme à Co Loa et se suicida en se guêtrant dans un puits près de la tombe de My Châu.
Le gâteau du têtLe roi Hùng-Vuong avait trois épouses. Chacune d’elles donnèrent naissance à un garçon. Le fils de la première, Long, épousa Kim, orgueilleuse et jalouse. Le fils de la seconde, Hô`, épousa Ngoc, méchante et acariâtre envers son mari. Le fils de la troisième épouse, Van, vivait avec sa grand-mère maternelle car sa mère était décédée. Il s’occupait des travaux agricoles. Il pratiquait la culture sur brûlis, cultivait les légumes ou allait pêcher aux heures de loisir. La grand-mère le maria à Xuân, une demoiselle sage et laborieuse. Le couple menait une vie modeste mais heureuse. Van et son épouse furent un jour convoqués par le roi. A la cour, Van vit ses frères et leurs épouses habillés élégamment et parés de bijoux. Tout le monde se moquait d’eux et leur reprochèrent de se présenter au roi sous une apparence si modeste. Mais le roi se montra affectueux envers son fils Van, orphelin de mère. Accablé par la vieillesse et fatigué par un règne de 50 ans, le roi décida alors de céder le trône à celui capable de préparer les mets les plus savoureux. Les épouses des deux grands, confiantes en leur talent culinaire, étaient persuadées de gagner. Seuls, Van et Xuân étaient très inquiets.
Une nuit, dans un songe, Van vit sa mère. Celle-ci lui annonça qu’il serait l’élu du trône. Pour cela, il lui suffisait de faire un gâteau de riz gluant, en forme de carré avec de la viande et de la graisse au milieu qui symboliserait le cœur. Le gâteau carré représentait la terre car on croyait à cette époque que la terre était carrée. Van se réveilla et raconta le songe à sa femme. Le couple décida de confectionner ce gâteau, puis de le faire bouillir dans une marmite en argile cuite. Au jour fixé, les deux brus Kim et Ngoc offrirent au roi des plats coûteux. Mais ce dernier ne trouva rien d’exceptionnel à tous ces mets. Quant au gâteau offert par Van et Xuân, il ravit le roi par sa délicatesse et les symboles qu’il représentait . Le souverain combla Van de louanges et le désigna comme son digne successeur. Car, avant tout, il s’agissait de trouver la personne la plus à même de gouverner le pays avec sagesse.
Pourquoi la mer est saléeIl y a fort longtemps vivaient en Chine deux frères. Wang, l'aîné, était le plus fort et brimait sans cesse son cadet. À la mort de leur père, les choses ne s'arrangèrent pas et la vie devint intenable pour Wang-cadet. Wang-l'aîné accapara tout l'héritage du père : la belle maison, le buffle et tout le bien. Wang-cadet n'eut rien du tout et la misère s'installa bientôt dans sa maison.Un jour, il ne lui resta même plus un seul grain de riz. Il fut donc obligé de se rendre chez son frère pour ne pas mourir de faim. Arrivé sur place, il le salua et lui parla en ces termes : « Frère aîné, prête-moi un peu de riz. » Mais son frère, qui était très avare, refusa tout net de l'aider et le cadet repartit bredouille. Ne sachant que faire, Wang-cadet s'en alla pêcher au bord de la mer jaune. La chance n'était pas de son côté, car il ne parvint pas à attraper le plus petit poisson. Il rentrait chez lui les mains vides, la tête basse, le cœur lourd quand soudain, il aperçut une meule au milieu de la route. « Ça pourra toujours servir ! » pensa-t-il en ramassant la meule, et il la rapporta à la maison. Dès qu'elle l'aperçut, sa femme lui demanda : « As-tu fait bonne pêche ? Rapportes-tu beaucoup de poissons ? — Non, femme ! Il n'y a pas de poisson. Je t'ai apporté une meule. — Wang-cadet, tu sais bien que nous n'avons rien à moudre : il ne reste pas un seul grain à la maison. » Wang-cadet posa la meule par terre et, de dépit, lui donna un coup de pied. La meule se mit à tourner, à tourner et à moudre. Et il en sortait du sel, des quantités de sel. Elle tournait de plus en plus vite et il en sortait de plus en plus de sel. Wang-cadet et sa femme étaient tout contents de cette aubaine tandis que la meule tournait, tournait et le tas de sel grandissait, grandissait. Wang-cadet commençait à avoir peur et se demandait comment il pourrait bien arrêter la meule. Il pensait, réfléchissait, calculait, il ne trouvait aucun moyen. Soudain, il eut enfin l'idée de la retourner, et elle s'arrêta. À partir de ce jour, chaque fois qu'il manquait quelque chose dans la maison, Wang-cadet poussait la meule du pied et obtenait du sel qu'il échangeait avec ses voisins contre ce qui lui était nécessaire. Ils vécurent ainsi à l'abri du besoin, lui et sa femme. Mais le frère aîné apprit bien vite comment son cadet avait trouvé le bonheur et il fut assailli par l'envie. Il vint voir son frère et dit : « Frère-cadet, prête-moi donc ta meule. » Le frère cadet aurait préféré garder sa trouvaille pour lui, mais il avait un profond respect pour son frère aîné et il n'osa pas refuser. Wang-l'aîné était tellement pressé d'emporter la meule que Wang-cadet n'eut pas le temps de lui expliquer comment il fallait faire pour l'arrêter. Lorsqu'il voulut lui parler, ce dernier était déjà loin, emportant l'objet de sa convoitise. Très heureux, le frère aîné rapporta la meule chez lui et la poussa du pied. La meule se mit à tourner et à moudre du sel. Elle moulut sans relâche, de plus en plus vite. Le tas de sel grandissait, grandissait sans cesse. Il atteignit bien vite le toit de la maison. Les murs craquèrent. La maison allait s'écrouler. Wang-l'aîné prit peur. Il ne savait pas comment arrêter la meule. Il eut alors l'idée de la faire rouler hors de la maison, qui était sur une colline. La meule dévala la pente, roula jusque dans la mer et disparut dans les flots. Depuis ce temps-là, la meule continue à tourner au fond de la mer et à moudre du sel. Personne n'est allé la retourner. Et c'est pour cette raison que l'eau de la mer est salée. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 10:07 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 2 de 43 · Page 1 de 3 · 2 815 affichages · Partager Les montagnes jumelles de Quan BaLa légende raconte qu’il était une fois, dans ce pays, un bel homme H’mong qui avait le talent de se moucher les lèvres. Sa langue ressemblait au son d’un ruisseau, au son d’un oiseau, d’une forêt profonde et ainsi de suite. Il y a une fée dans le ciel appelée la belle fleur. Un jour, elle entendit le son de la flûte Hmong puis suivit le vent pour s’échapper au paradis et trouver quelqu’un se moquant les lèvres. Après être tombée amoureuse de l’homme H’mong, elle a ensuite décidé de rester sur cette terre avec son mari. Des années plus tard, ils ont un beau garçon. L’empereur de jade découvrit qu’elle s’était échappée dans le monde. Cela rend l’empereur ridiculement en colère. Puis il ordonne à son serviteur de descendre sur la terre et ramène la princesse au ciel. Mais son enfant est encore très petit. Elle la pria de rester dans la crèche mais personne ne céda. Abuser du mari seul pour nourrir son enfant, le lait de son fils manque de lait. Après cela, elle décida de laisser sa paire de seins sous le monde nourri au sein. La paire de seins se développe pour nourrir son bébé en grandissant. Plus tard, elle transformée en deux montagnes en forme de sein maternel Le lac Hoan KiemLa légende voudrait qu’une tortue d’or géante remit à un paysan, au XVème siècle, une épée magique pour combattre le peuple chinois. Une fois la paix revenue, alors que l’homme se promenait sur les rives du lac, la tortue récupéra son bien et disparue à jamais dans les profondeurs La légende de Ba BéIl était une fois dans la province de Bac Kan... Chaque année, les habitants organisaient la fête Bouddhique (appelée Sans Prix). Des citoyens venant de partout se sont réunis. Un jour, une vieille lépreuse participait à la fête, ses vêtements étaient loqueteux, son corps malodorant, ce qui ennuyait tout le monde. La misérable femme a frappé à toutes les portes dans le village pour mendier. Cependant, ils ont refusé de l’aider de peur d'attraper de la lèpre. Heureusement, il y avait une bonne veuve habitant avec son fils. La veuve a invité la vieille à dîner et à rester la nuit chez elle. À minuit, tout à coup, la veuve et son fils ont été réveillés en étendant du bruit. Ils ouvrirent la porte de la cuisine, la lépreuse avait disparu, ils ont seulement vu un dragon. Ils ne purent se rendormir. Le lendemain matin, la vieille a dit : « Je ne suis pas homme. Je suis un dragon. Je suis une mendiante déguisée pour observer la charité du peuple. Tout le monde m’a repoussée, sauf votre fils et vous. Ils avaient fait entrer le loup dans la bergerie alors Bouddha les punissait en créant un déluge. Elle leur dit: quand la source d'eau commencera à affluer ici, vous devrez rapidement escalader la montagne. La mendiante remit à la veuve un grain de paddy et une poignée de cendres en lui demandant de les éparpiller autour de sa maison, en cas d'inondation, et de décortiquer le grain de paddy en retenant la belle. C’étaient deux précautions pour sauver leurs vies. Après la vieille disparu. Au cours de la journée suivante, alors que les gens se bousculent à la fête bouddhiste au milieu du village, brusquement, l'eau s’est mise à couler de partout. Ils sont montés sur les toits et les arbres. Mais le niveau d’eau s’est élevé. La vallée était inondée en quelques minutes. De nombreuses personnes sont mortes. La veuve et son fils ont couru à la montagne et ont jeté les deux balles de paddy dans l’eau. Magiquement, les deux balles sont devenues un grand bateau. Malgré la forte pluie, la famille de la veuve a embarqué. Ne demeurèrent que la veuve et son enfant qui survécurent grâce à la pirogue née de la balle de paddy et à leur maison entourée de cendres, devenue aujourd'hui l'île de Ba Goa (l'île de la Veuve). Sur la montagne, ils avaient construit une petite tente. Plus tard, cet endroit est devenu un village peuplé, appelé Cinq Zones. La vallée s’est transformée en trois grands lacs, il est donc appelé Ba Be. L'eau circule trois lacs | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 10:17 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 3 de 43 · Page 1 de 3 · 2 812 affichages · Partager Légende de Pan Hou. C’est au douzième jour du douzième mois de l’année Jing Ding que l’empereur Zheng Zhong proclama l’existance de douze clans Yao dans la période de règne de l’empereur Ping Huang. Le décret informa la naissance du peuple Yao créé par un Chien Dragon qui avait un mètre de long avec une robe jaune rayée et qui ne ressemble en aucun cas à un chien ordinaire. Un jour le roi Kao Wang régnant dans un royaume ennemi déclara la guerre à l’empereur Ping Huang. Un conseil de ministre fut réuni et l’empereur demanda lequel de ses fidèles soldats pourra faire face à Kao Wang. Aucun volontaire ne se prononça et soudain un Chien Dragon du nom de Pan Hu se dressa devant l’Empereur, à la surprise générale. Il demanda à Ping Huang l’autorisation d’affronter le terrible Kao Wang. Comme c’était un chien Kao Wang ne pouvait pas se douter de ses intentions et pensait qu’il n’oserait pas toucher une créature plus faible que lui. Entendant ce discours, l’Empereur approuva la demande de Pan Hu et lui promit de donner la main de sa troisième fille s’il réussissait son devoir. Devant une telle bravoure, le prince du paradis, se sentait concerné donna à Pan Hu des médicaments afin qu’il survive contre la faim et le froid durant son chemin, Il ordonna également au prince la Tortue géante d’aider l’esprit de Pan Hu lors de sa traversée en mer. Après sept jours et sept nuits de voyage, Pan Hu arriva devant le palais du roi Kao Wang. En le voyant entrer, le roi s’exclama: « Ce Ping Huang doit avoir un cœur de pierre, il a un dragon-chien d’une beauté rare mais n’est pas capable de s’en occuper, c’est pourquoi il vient à nous! Sûrement que la défaite de Ping Wang va arriver. J’ai entendu dire qu’un cochon apportait le mal et qu’un chien apportait le bien, cela signifierait que ce chien va nous amener la prospérité et le bonheur ».Kao Wang l’amena dans une des plus luxueuses chambres de son palais et lui prodigua toutes les attentions en lui faisant apporter les mets les plus délicieux, en le chérissant comme s’il était un trésor d’une immense fortune, en lui laissant l’honneur de s’assoir à ses côtés lorsqu’il donnait des conférences. Quelques temps plus tard le roi ne se préoccupait plus des affaires de son royaume mais se consacrait à la luxure, c’était en ce moment qu’il devenait le plus vulnérable, que son autorité et son pouvoir le réduisait à un homme faible et inoffensif Pan Hu en profita pour l’attaquer et le tuer. Pan Hu avec la tête de Kao Wang entre sa gueule, retourna chez l’Empereur, en racontant l’histoire une fois arrivé au palais, Ping Wang lui dit « Nous sommes fiers de toi et te récompenser de ta bravoure, nous avons décidé de te transformer en prince, aussi je te donne la main de ma troisième fille ainsi tu pourras perpétuer la lignée de ton espèce »Il se maria avec la princesse et vivaient dans une maison, construite sous les ordres de Ping Huang dans la montagne Hui Ji, avec deux servantes pour s’occuper d’eux. Plusieurs années ont passées et la princesse donna naissance à six garçons et six filles. Apprenant la nouvelle, l’Empereur proclama une nouvelle race de gens qui s'appelait les Yao, parce qu’ils étaient crées par un chien et un humain, il permit à cette nouvelle race de s’appeler les Yao, aussi les descendants de cette race devrait porter les douze noms qui sont: Pan. Lee. Zhao. Liu. Deng. Yang. Chen. Tang. Zhu. Hu. Luo et Fong. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 10:39 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 4 de 43 · Page 1 de 3 · 2 808 affichages · Partager Le bétel et l'aréquierSous le règne du quatrième roi Hung Vuong (du troisième, disent certains), un mandarin du nom de Cao avait deux fils, Tân et Lang, qui sans être jumeaux, se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, au point que leur propre mère les confondait entre eux. Ils étaient très beaux, ils s'aimaient tendrement et on ne les voyait jamais l'un sans l'autre.
Les deux frères étaient encore jeunes (de douze à quatorze ans, disent les uns ; dix-sept et dix-huit ans, selon les autres), quand un incendie enleva leurs parents avec tous leurs biens. Se trouvant du jour au lendemain sans ressources et sans amis, ils partirent ensemble chercher du travail au loin.Le hasard les fit frapper chez le mandarin Luu, un homme très pieux, qui avait connu leur père. Il les accueillit chez lui et se prit d'affection pour eux, d'autant qu'il n'avait point de fils, mais seulement une fille. Bientôt il voulut la donner à l'un des orphelins. Ces derniers étaient tous deux sensibles aux attraits de la jeune fille, qui, de son côté, ne savait comment choisir entre des garcons aussi semblables de visage et d'esprit ; ils rivalisaient d'ailleurs de générosité entre eux, chacun voulant céder à son frère la main de celle qu'il commencait à aimer. Le mandarin fit préparer par sa fille un repas à leur intention, espérant découvrir une solution au cours de la rencontre. Sur son ordre, la jeune fille apporta deux bols de bouillie de riz, avec une seule paire de baguettes et les leur présenta. Sans réfléchir, le cadet prit les baguettes et les offrit, comme il le devait, à son ainé. Le mandarin désigna ce dernier pour son gendre Dans son affection pour son frère et dans sa volonté de suivre son devoir, Lang triompha aisément du penchant qu'il avait pu éprouver pour celle qui devenait sa belle-soeur. Cependant Tân, tout à son nouveau bonheur, négligea les liens du sang et délaissa Lang. Celui-ci souffrit beaucoup dans son isolement, d'autant que les sentiments qu'il nourrissait pour son frère et sa belle-soeur étaient forts et purs. Un matin, n'y tenant plus, il quitta la maison commune. Longtemps il alla droit devant lui, insensible à la fatigue, jusqu'au moment où il rencontra un fleuve qu'il ne put traverser. Il s'assit sur la rive et, pensant à son pauvre sort, il mourut de douleur. Il fut métamorphose en une pierre. Quand son frère s'apercut de sa disparition, il comprit et se reprocha son égoisme. Plein de remords, il partit à sa recherche ; au bout de quelques jours de marche, il parvint au bord de la même rivière. Épuisé, il s'assit par terre, à côté de la pierre, contre laquelle il s'appuya. Il fut changé en un arbre au tronc droit terminé par une touffe de feuilles La femme, inconsolable de son absence, partit à son tour sur ses traces. Elle réussit à se trainer jusqu'au pied de cet arbre, qu'elle embrassa pour ne pas tomber, et pleura en pensant à son mari, jusqu'à en mourir. Elle fut transformée en une plante grimpante qui s'enroula autour du tronc élancé.
Avertis par un songe, les habitants de la region élevèrent un temple à la mémoire des trois amants malheureux ; sur le fronton, on pouvait lire ces caractères : Frères unis, époux fidèles. Plus tard, au cours de l'année de sécheresse exceptionnelle qui marqua la fin du règne du quatrième roi Hung Vuong tandis que tous les autres végétaux dépérissaient, l'arbre et sa liane demeuraient seuls verdoyants au milieu de la désolation environnante. A la nouvelle du prodige, de toutes parts les pèlerins affluèrent au temple.
Le roi lui-même s'y rendit et, ce fut alors qu'il apprit des notables du village l'histoire des trois métamorphoses. Il en fut frappé et, cherchant à pénétrer les intentions divines, il interrogea ses conseillers mais personne ne trouva de réponse. A la fin, le ministre de la justice, un grand et sage vieillard, dit au roi :
''Sire, quand on veut s'assurer de la consanguinité entre frères et soeurs, ou de la paternité d'un bâtard, on fait saigner les intéressés et l'on recueille leurs sangs dans le même bol. Si le mélange est intime après la coagulation, la réponse est positive. Nous pourrions peut-être écraser ensemble des feuilles de la plante grimpante avec un fruit de l'arbre et un fragment de cette pierre réduit en poudre ?...''
L'avis fut écouté, on chauffa la pierre, qui s'effrita, on broya le mélange, qui prit bientôt une belle couleur rouge : l'épreuve était concluante. Le vieux ministre conseilla alors à Hung Vuong de faire répandre la culture de ces deux plantes, et elles devinrent, sous les noms d'aréquier et de bétel, le symbole de l'amour fraternel et de l'amour conjugal. On commenca par faire mâcher les feuilles et les noix, avec un peu de chaux, par les jeunes mariés ou par les frères et soeurs, afin d'entretenir l'affection commune. Puis, l'habitude se propagea très vite de chiquer, dans toutes les rencontres, entre gens qui se connaissent ou veulent ''faire connaissance''. De nos jours, on trouve encore, surtout à la campagne, des amateurs pour ce mélange un peu grisant, qui peut paraitre amer pour un étranger, mais qui réserve à ses derniers amis sa fraicheur, son parfum et sa douceur mariée à sa légère amertume. Si la chique de bêtel était ainsi devenue l'entrée en matière de toute conversation, comme disait le vieil adage rythmé, l'usage en était particulièrement observé à l'occasion des grands événements de la vie : naissance, mariage, décès, ainsi que dans toutes les cérémonies religieuses, publiques ou privées. Pour un mort, un ancêtre, une divinité, la chique de bétel constituait, avec le bol d'eau fraiche, l'offrande la plus pure. Mais c'était autour du mariage et de l'amour que la coutume gardait sa signification première. Traditionnellement, tout entretien galant commençait par l'offre d'une chique de bêtel ; entre personnes de. sexes différents, c'était une invitation et une avance. En l'acceptant, vous vous engagiez, plus ou moins suivant les circonstances.
Il fallait donc savoir refuser, à l'occasion
L'invention des moustiquesIl était une fois, dans une région lointaine du Viêt Nam, un jeune paysan, brave et généreux, prénommé Ngoc Tâm. Il avait une femme très belle et très élégante. Contrairement à son mari, qui était économe et laborieux elle était paresseuse et adorait le luxe. Malgré cela, Ngoc Tâm aimait son épouse et lui pardonnait tout. Malheureusement, cette union ne fut que de courte durée, car la jeune femme mourut brutalement un beau matin. Désespéré, Ngoc Tâm ne voulut pas se séparer du corps de son épouse et s'opposa à son ensevelissement Après avoir vendu ses biens, il s'embarqua avec le cercueil dans un petit bateau à voile, un sampan, et erra au gré du courant, n'ayant en tête aucune destination précise. Un jour, son sampan l'amena au pied d'une colline verdoyante et parfumée. Descendu à terre, il découvrit un paysage d'une grande beauté avec des fleurs rares et des arbres chargés de fruits variés. Il rencontra soudain un vieillard à la barbiche et aux longs cheveux blancs. Il se dégageait du vieil homme une grande sérénité et une miséricorde étonnante. Ngoc Tâm comprit qu'il avait devant lui un génie des lieux. Il se jeta à ses pieds, l'implorant de rendre la vie à sa femme. Pris de pitié, le génie lui dit : « Je vais exaucer tes vœux, car ton amour et ta douleur sont sincères. Mais puisses-tu ne pas le regretter plus tard ! » Puis il demanda au paysan d'ouvrir le cercueil, de se couper le bout du doigt et de laisser tomber trois gouttes de sang sur le corps de la défunte. Aussitôt, celle-ci ouvrit les yeux comme si elle sortait d'un long sommeil. Avant de partir, le génie s'adressa à la femme : « N'oublie pas tes devoirs d'épouse. Pense à l'amour que ton époux te porte et à son dévouement. Soyez heureux tous deux. » Pressé de regagner son foyer, Ngoc Tâm rama jour et nuit. Un soir, il dut accoster pour aller acheter des provisions. Pendant son absence, la grande barque d'un riche marchand vint s'amarrer à côté de la sienne. Frappé par la beauté de la jeune femme, le marchand entra en conversation avec elle, finit par la séduire et par l'emmener avec lui vers une nouvelle destination. À son retour, Ngoc Tâm, furieux, décida de se lancer à la poursuite du riche marchand. Il parvint à retrouver ce dernier après de longs mois de recherche. Il retrouva également sa femme et lui proposa de le rejoindre. Habituée à la vie luxueuse que lui offrait le marchand, celle-ci refusa. D'un coup, le paysan fut guéri de son amour et dit à sa femme : « Tu es libre de me quitter. Mais tu dois me rendre les trois gouttes de sang que j'ai versées sur ton corps pour te ranimer. » Heureuse de se débarrasser à si bon compte de son stupide mari, elle s'empressa de se piquer le doigt. Mais au moment où le sang commença à couler, elle s'écroula morte. Toutefois, elle ne pouvait pas se résigner à quitter définitivement ce monde. Elle y revint transformée en un minuscule insecte poursuivant sans relâche Ngoc Tâm, pour lui voler les trois gouttes de sang qui la ramèneraient à la vie humaine. C'est cet insecte que l'on appelle « moustique ». | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 11:01 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 5 de 43 · Page 1 de 3 · 2 802 affichages · Partager Le Dragon : « Long »Selon la légende, les Vietnamiens seraient les descendants du dragon Lạc Long Quân (créature de la mer) et de la fée Âu Cơ (créature de la montagne et de l’air) qui aurait donné naissance à 100 œufs dont seraient éclos 100 garçons. Le Dragon est aussi lié à la naissance du premier royaume de la nation, ce qui fait du Dragon la créature mythique la plus importante parmi les quatre animaux sacrés. Pour les Vietnamiens, le dragon symbolise le pouvoir, la noblesse et l’immortalité. Puisqu’il représente le pouvoir, c’est un symbole spécial des empereurs vietnamiens. Le dragon avec cinq griffes était réservé à l’usage impérial, tandis que celui avec quatre griffes était destiné à l’usage des dignitaires royaux et des hauts fonctionnaires de la cour. Pour les roturiers, leurs dragons ne peuvent avoir que trois griffes. Jadis habitait dans les eaux d' Halong un énorme dragon « grand comme le monde et haut comme le ciel ». Il était si grand que lorsqu'il se déployait, « son corps soutenait toute la terre d'Annam, son cœur était à Huê, ses membres s'étendaient entre les deux deltas du nord et du sud ». Un jour, les esprits des eaux décidèrent de le tuer, s'alliant à des hommes, à des poissons, à des esprits de l'air. Le dragon, méfiant, lança vers eux un jet de flammes ; son souffle était si puissant que tous demeurèrent pétrifiés pour l'éternité. Tinh, le génie des eaux contraires, fut transformé en rocher pointu ; le crapaud eut les pieds enracinés dans l'eau ; l'épouse du vent mauvais pu conserver son beau profil dans la roche ; la tortue laissa émerger son beau dos couvert de forêt. Ainsi naquit le paysage qui compose la baie d'Along aujourd'hui et qui en fait le lieu merveilleux que l'on connaît.
La Carpe« Chaque année à la saison des pluies, l'Empereur de Jade ordonnait aux dragons de faire jaillir de l'eau sur la terre pour permettre aux paysans de planter du riz. Comme les dragons n'étaient pas nombreux, ils avaient bien du mal à honorer leur tâche. C'est ainsi que les Paysans durent plusieurs fois supporter des sécheresses de plusieurs années. L'Empereur de Jade décida alors d’organiser un concours entre tous les animaux, et particulièrement entre les poissons et les crevettes, pour qu'ils puissent se transformer en dragons. Chaque animal devait franchir trois échelons de vagues. La tanche réussit à franchir la première vague mais échoua à la seconde. La crevette fut plus talentueuse, elle passa sans encombre les deux premiers et déjà les effets de la transformation en dragon se firent sentir. Les écailles lui couvrirent le corps, des pinces lui poussèrent sur la tête, mais lors du troisième saut elle échoua et retomba à la renverse si durement qu'elle planta la tête dans le sol, ses entrailles lui remontèrent à la tête et son dos resta courbé à tout jamais. Puis vint le tour de la carpe. Elle prit son élan et franchit d'un seul trait les trois échelons de vagues. Alors elle traversa en vainqueur la Porte de « Vu Mon » et se transforma en dragon comme promis. Depuis lors toute personne qui a une bonne chance est comparée à cette carpe victorieuse. »
Le Tigre et le DragonEn des temps très lointains, dans les belles montagnes du Vietnam, sous la dynastie des Hô, vivait un homme qui fuyait les Chinois. Il avait trouvé refuge dans une caverne et il y séjournât de nombreuses années en se nourrissant frugalement d’herbes et de graines trouvées aux alentours. Un jour en se baladant, il fut témoin d’une scène incroyable. Dans le ciel un dragon jaune jouait avec une perle et sur la terre un tigre blanc le regardait en sortant ses griffes. Le dragon fit mine de ne pas le voir, mais le tigre se mit à parler le premier en lui signifiant, sur un ton de menace, qu’il était le roi des animaux à poils. Le Dragon lui répondit qu’il était le roi des animaux à écailles et le premier des animaux symboliques. Le tigre comprit qu’il valait mieux ne pas s’y frotter mais se lançât dans un duel oratoire dans lequel chacun d’eux déversa des propos peu agréables. L’ermite qui avait suivi la conversation avec beaucoup d’intérêt se pressa d’aller voir un philosophe pour savoir lequel était le meilleur ? Tigre ou Dragon ? Le philosophe, après un temps de réflexion, lui fit comprendre, que la perfection réunit la force du tigre et l’esprit du dragon, et c’est bien la combinaison des deux principes qui permet la production d’animaux par le ciel et par la terre. Le premier est le tigre et le second le dragon. Comme dans le yin et le yang, il y a des parties de dragon dans le tigre, et des parties de tigre dans le dragon. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 11:31 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 6 de 43 · Page 1 de 3 · 2 796 affichages · Partager Bac Ma (cheval blanc) Une légende raconte que le roi Ly Thai Tô, qui régnait au XIe siècle sur les environs de Hanoï, avait en rêve aperçu un cheval blanc. Ce cheval était venu le prendre la nuit dans sa citadelle et l'avait conduit jusqu'à l'emplacement de la bataille contre les Mongols. Une fois cette bataille livrée, le cheval était à nouveau venu chercher le roi et l'avait emporté jusqu'au site qui devait devenir la nouvelle capitale, Thang Long. Pour le remercier, le roi fit édifier ce temple.
Le CarambolierIl était une fois deux frères qui se partagèrent un héritage, à la mort de leurs parents. L'aîné, cupide et avare, s'empara de tous les biens et laissa à son cadet et à sa femme seulement une paillote délabrée et un carambolier aux fruits juteux mais rabougris. Mais ces deux époux cadets ne s'en plaignaient guère et se contentaient de ce maigre avoir. Ils prenaient soin de leur carambolier et l'arrosaient sans cesse de manière que l'arbre reprit vigueur et porta une quantité de fruits. Quand les caramboles commencèrent de mûrir, un corbeau d'une taille extraordinaire venait chaque matin en manger. Il était impossible pour ce couple de l'en chasser quoi qu'il fît.
L'épouse navrée se lamentait: "Malheur à nous. Pauvres que nous sommes, nous comptons beaucoup sur ce que nous rapporte le carambolier et voilà que l'oiseau ravage tout. Nous connaîtrons probablement la faim". Miracle! Le corbeau entendit les lamentations, se pencha et répliqua d'une voix d'homme:" Des caramboles je mange, de l'or je rends, munissez - vous d'un sac de trois livres et suivez-moi pour en chercher". Apeurée, la femme se précipita dans la chaumière pour chercher son mari. Ils se concertèrent et décidèrent de coudre le sac suivant la mesure indiquée, dans l'attente d'un éventuel retour de l'oiseau.
Quelques jours plus tard, l'oiseau revînt, mangea tout son saoul de caramboles puis descendit de l'arbre pour inviter l'époux à prendre place sur son dos avec le sac. Puis ils disparurent ensemble à l'horizon. Effrayé, le cadet ferma les yeux. L'oiseau le transporta très loin avant d'atterrir sur une île déserte, remplie de pierres précieuses. Libre d'en prendre autant qu'il pût. Il remplit son sac et le corbeau le ramena chez lui. Depuis ce jour, le couple connut l'opulence, vivait dans des demeures luxueuses. Il venait en aide souvent aux pauvres. A l'occasion de la commémoration de la mort de ses parents, le couple invita l'aîné à venir chez lui. Plein de mépris pour le cadet, l'aîné chercha prétexte pour se dérober et exigea que le cadet tapissât le chemin de nattes et dorât le portail si ce dernier voulait le recevoir.
Le cadet respectueux de son aîné, s'exécuta selon le vœu de ce dernier. Celui-ci et son épouse furent surpris devant l'opulence et la richesse du couple cadet. Curieux, l'aîné chercha habilement à pénétrer le mystère. Son cadet, honnête et franc, n'hésita à lui raconter l'histoire du corbeau géant qui l'avait emmené chercher de l'or. Le couple aîné proposa d'échanger sa fortune contre seulement la paillote et le carambolier juteux. Les cadets obtempérèrent. Un jour, le corbeau revint manger des caramboles et fit la même recommandation: un sac de trois livres pour aller chercher de l'or. L'aîné, cupide et curieux, emmena deux gros sacs de six livres chacun et une fois sur place les remplit de l'or. Sur le chemin de retour, plié sous le poids démesuré de ces deux sacs, l'oiseau qui n'en pouvait plus, tangua et l'aîné fut balancé dans la mer et s'y noya.
L'aîné fut l'objet de beaucoup de mépris quand on connut l'histoire de son avidité et de sa cupidité. Dieu vient toujours en aide aux bons et punit toujours les méchants. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 11:43 · Modifié le 15 juin 2019 à 12:13 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 7 de 43 · Page 1 de 3 · 2 793 affichages · Partager Génie des Montagnes & Génie des FleuvesLe dix-huitième roi Hùng Vuong avait une fille Mi Nuong, d'une extraordinaire beauté. Quand elle arriva à l'âge de se marier, sa réputation éclata encore davantage. Le roi décida de lui choisir un mari talentueux. Un jour, deux jeunes hommes, brillants d'intelligence et de beauté arrivèrent fortuitement en même temps et demandèrent la main de Mi Nuong. L'un s'appellait Son Tinh, génie des Hautes Montagnes et des Forêts Profondes, l'autre, Thuy Tinh, génie des Fleuves et des Mers Immenses. Le roi, embarassé, ne sut lequel choisir car tous les deux avaient des talents incomparables et une puissance infinie. Après un moment de réflexion, le roi les placa devant un défi: cent plateaux de riz gluant, un éléphant à neuf défenses, un coq à neuf ergots, un cheval à neuf crinières rouges. Celui qui apportait le tout le premier était l'époux de Mi Nuong. Le lendemain, dès l'aube, Son Tinh arriva le premier avec tous les présents et emmena la belle dans les montagnes. Thuy Tinh se présenta après, muni de toutes les offrandes mais la princesse était partie. Confus et furieux, Thuy Tinh s'élança, élevant le niveau des eaux, décidé de pénétrer dans les montagnes et d'enlever Mi Nuong. Son Tinhéleva le monts encore plus haut. Thuy Tinh déploya son génie, battit le rappel des vents, des tempêtes, des éclairs et de la foudre, ébranlant toute la montagne et la forêt. Son Tinh maintint les monts inébranlables. Thuy Tinh recourut aux troupes marines et s'élança avec le courant, donna massivement l'assaut. Son Tinh, avec des filets de fer, coupa la route des renforts, roula des rochers pour combler les âmes et écraser les monstres marins qui flottèrent à la dérive. Après trois jours et trois nuits, chaque jour battu davantage, Thuy Tinh se résigna à retirer ses troupes et à ramener les flots. Pour assurer sa tranquillité Son Tinh opéra le miracle d'élever les deux montagnes des époux au plus haut des demeures des Dieux. Plus tard, le peuple les appellera Montagne du Monsieur et Montagne de la Dame, au pied desquelles un temple fut dédié à Son Tinh et à Mi Nuong.
Thac Tac Tinh, la cascade de l'amour La légende raconte qu'une jeune fille de minorité Dao, Lau Lan, magnifique comme la forêt de Lan est tombée amoureuse d'un garçon du village mais leur bonheur n'a pas été long, le garçon No est pauvre, le père de la jeune fille avait prévu un riche mariage pour sa fille., Fin tragique: Lau Lan et No se sont unis pour l'éternité se jetant du haut de la cascade.
Partout dans le Nord-Ouest, on danse le xoè. Mais c’est à Muong So que cette «spécialité» a pris naissance. La légende veut qu’un seigneur du nom de Đèo V ăn Ơn, fasciné par la grâce et par la souplesse des jeunes filles qui dansaient le xo è, ait décidé de créer trois troupes de danse. Les danseuses étaient alors choisies pour leur beauté, selon des critères de sélection que ne renieraient pas les organisateurs de concours de beauté...
L'enfant et le buffleIl y a fort longtemps, l’homme menait le buffle aux champs en le tirant par une corde attachée simplement à ses cornes. Cette tâche n’était pas toujours aisée car l’animal allait souvent où il voulait. Un jour, un paysan eut l’idée de passer un anneau dans ses naseaux et d’y nouer la corde. Depuis, le buffle a suivi docilement l’homme et l’a aidé dans de nombreux travaux agricoles. C’est ainsi que l’on confia, même la garde de l’animal apprivoisé aux enfants. Un jour, après une matinée de labeur, un jeune gardien laissa son buffle paître tranquillement à la lisière de la forêt. Survint un tigre. En ce temps, l’animal n’avait pas de rayures noires sur son magnifique pelage jaune. Le féroce animal s’étonna de l’obéissance du puissant buffle, que lui-même craignait, envers un si jeune enfant. Il lui demanda : - Buffle, pourquoi obéis-tu à ce frêle humain, toi dont la force égale la mienne ? Le buffle lui répondit : - Physiquement, le petit homme est faible, mais son intelligence est plus puissante que nos cornes et nos griffes ! Étonné, le tigre s’adressa alors au garçon : - Dis-moi, petit homme, où est donc cette “intelligence” qui effraye tant le puissant buffle ? Le petit gardien lui répondit sans perdre son sang-froid : - Monsieur le tigre, je n’ai pas apporté mon intelligence avec moi aujourd’hui. Je l’ai laissé à la maison. - Alors, va la chercher que je puisse me faire ma propre idée à son sujet, lui suggéra la tigre. - Mais tu vas profiter de mon absence pour dévorer mon buffle ! Si tu acceptes que je t’attache, j’irai chercher mon intelligence pour te la montrer. Le tigre hésita mais, poussé par la curiosité, il accepta la proposition. Le garçon demanda au tigre de s’aplatir contre un solide tronc d’arbre, il prit ensuite une longue corde et l’attacha solidement en faisant plusieurs tours autour de l’animal féroce et de l’arbre. Une fois qu’il eut fini, il prit un gros gourdin et se mit à battre le tigre, en s’exclamant : - Tiens, la voici mon intelligence, observe- là donc de près !! Sous les coups, le tigre se débattit de douleur et de rage. Il se débattit si violemment que sa peau fut brûlée, à force de frottements contre les cordes. Depuis ce jour, les tigres ont des rayures noires sur leur robe jaune. Le tigre parvint finalement à se dégager et s’enfuit dans la forêt sans demander son reste. Le buffle, qui assistait à la scène, fut pris d’un fou rire. Il riait en secouant si fortement sa lourde tête qu’il cogna sa mâchoire par terre à s’en casser les dents. Depuis ce jour, les buffles n’ont plus de dents à leur mâchoire supérieure !
Le BuffleLors de la création du monde, l'homme était carnivore. De peur que le peuple ne prit l'habitude de tuer les animaux et finisse par devenir mauvais, l'Empereur de Jade décida un jour de lui fournir du riz. Un génie-mandarin de la cour royale fut envoyé sur terre avec un boisseau de graines de riz et cinq sacs d'herbe, il avait comme consigne de semer d'abord le riz, l'herbe ensuite. Arrivé très fatigué, ici-bas, le génie oublia les directives de l'Empereur et sema l'herbe en premier lieu. L'herbe poussa si vite, qu'en fort peu de temps, elle recouvrit la terre entière, ne laissant aucune place pour le riz. Mécontent de son envoyé distrait, l'Empereur de Jade l'exila définitivement dans le bas monde, non sans l'avoir préalablement transformé en buffle. Depuis, ce génie-buffle doit, en guise de punition, manger toute l'herbe qui se trouve à la surface de la terre. Tant qu'il n'aura pas rempli sa tâche, il ne pourra se libérer de cette corvée, ni reprendre sa forme initiale. Malheureusement pour lui, l'herbe a toujours poussé, si rapidement qu'il n'a jamais pu arriver au bout de sa peine. On dit que les buffles d'aujourd'hui sont les descendants de ce génie inattentif, malgré leur ténacité, n'ont pas encore réussi à se dégager de la divine sanction. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 13:12 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 8 de 43 · Page 1 de 3 · 2 777 affichages · Partager La légende du Khène Il était une fois, un roi qui, fatigué par la chasse, se reposait dans la forêt. Soudain, des chants d’oiseau flottant dans le vent dissipèrent sa lassitude. Émerveillé, il dit à ses soldats : «Celui d’entre vous qui aura créé un instrument de musique capable de reproduire ces sons aura une récompense royale». Le chef de sa garde promet de le lui faire. Rentré chez lui, il passe de longues journées à réfléchir sans trouver de solution. Revenu à la forêt, il écoute les oiseaux, le vent et l’eau qui cascade. Soudain, une idée faillit dans son esprit : il coupe quelques roseaux et les adapte à une grosse racine d’arbre, inventant le khène.Le roi, se sent ragaillardi au son de cet instrument, il lui donne le nom de khène (repos et relaxation). Une autre explication sur l’origine du khène, moins poétique, serait plus vraisemblable. Il serait issu du vot, jouet paysan fait de flûtes de bambou qu’on fait tourner en l’air avec une ficelle, en le lançant d’une personne à une autre. Dans les croyances des H'Mong, le khène sert d’interprète entre le monde des vivants et celui des divinités. En plus d’être un instrument de musique, c’est le symbole de la fraternité entre les membres de la communauté. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 13:17 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 9 de 43 · Page 1 de 3 · 2 774 affichages · Partager Li Xi (étrennes) Jadis, un diable était souvent présent la nuit du Réveillon du Nouvel An. Il aimait bien taquiner les petits enfants qui dormaient en caressant leur tête pour les rendre fiévreux ou stupides. Pour éviter cette malchance, les parents devaient veiller toute la nuit pour s’occuper de leurs enfants et empêcher le diable. Un vieux couple plus de 50 ans était très inquiet pour leur fils et ne savait pas comment faire tandis que le Têt approchait de plus en plus. Un jour, 8 gentilles fées les informèrent du malheur qui devait arriver à leur fils. Puis ils se transformèrent en 8 pièces de monnaies et demandèrent à ce couple de les emballer dans un papier rouge pour ensuite les mettre à côté du fils dans le Réveillon. Quand le diable apparut, ces pièces étaient fortement brillantes et le diable, eu grande peur et s’enfuit à toutes jambes. Ayant connu cette histoire, tous les autres parents du village préparèrent 8 pièces de monnaies couvertes d’un papier rouge pour mettre à côté de leurs enfants en espérant que celles-ci chasseraient le diable et protégeraient les enfants. | | À: Asia7 · 15 juin 2019 à 21:28 · Modifié le 15 juin 2019 à 21:55 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 10 de 43 · Page 1 de 3 · 2 743 affichages · Partager Le génie du rizJadis, les hommes n'avaient pour se nourrir que des racines et des fruits sauvages. La faim et la misère régnaient partout, d'autant que le nombre d’habitants sur la Terre ne cessait de croître et qu'il n'y avait plus, depuis longtemps, assez à manger pour tout le monde. Quand une année de sécheresse s'ajoutait à cela, la situation devenait dramatique. En ce temps- là, dans un village, vivait un jeune couple. L'homme voyait, avec anxiété, son épouse bien-aimée devenir chaque jour plus pâle et plus faible. "Nous ne pouvons attendre de mourir de faim sans rien faire", finit-il par déclarer. "Partons d'ici. Peut-être trouverons-nous, ailleurs dans le monde, de quoi nous nourrir." Ils errèrent longtemps jusqu'au jour où, trop épuisés pour continuer, ils durent s'arrêter. "Notre dernière heure est arrivée, j'en suis sûre", gémit la jeune femme éplorée en posant sa tête sur l'épaule de son mari. Au même instant, à quelques pas d'eux, une nuée d'oiseaux se posa sur le sol et se mit à picorer certains grains jaunes qui se trouvaient là. La jeune femme eut une idée. "Nous devrions peut-être essayer de manger ces grains, nous aussi? Puisqu'ils conviennent aux oiseaux, ils ne peuvent pas nous faire de mal. Et s'ils étaient empoisonnés, nos tourments prendraient fin plus vite!" Ils cueillirent quelques tiges sauvages et mangèrent les gros grains dorés. C'était du riz. Jamais encore ils n'avaient goûté quelque chose d'aussi savoureux ni d'aussi nourrissant. En un clin d'œil, leurs joues affaissées retrouvèrent leur rondeur, et ils se sentirent tous deux beaucoup plus forts et plus vigoureux qu'auparavant. Alors ils rentrèrent chez eux, apportant aux autres hommes ces grains merveilleux. Ils les semèrent, et bientôt la famine disparut sur Terre. En ce temps-là aussi, les grains de riz jaunes étaient bien plus gros qu'aujourd'hui. Il s'agissait, en effet, d'un présent des dieux qui avaient eu pitié des hommes dans la misère. Et ce riz prodigieux ne donnait point de peine aux gens : il suffisait de le semer et de tenir la maison propre. Après quoi, le riz rentrait tout seul des champs jusqu'à chez eux, à condition qu'on ait tendu une corde jusqu'à la paillote pour lui permettre de trouver son chemin. Mais il advint une fois qu'une femme paresseuse, qui n'avait pas fini de balayer sa maison à temps, reçut très mal le riz qui rentrait des champs. Elle se tenait encore sur le seuil, son balai à la main, quand elle le vit arriver. Furieuse, elle lui cria : "Qu'est-ce que tu fais là? Veux-tu bien attendre que j'aie terminé!" Le riz poursuivit tranquillement son chemin. Alors, la femme lui asséna un coup de balai. Elle n'aurait jamais dû faire une chose pareille. À l'instant où le balai sale toucha les grains immaculés, ceux-ci, de honte, explosèrent en milliers de morceaux minuscules. Trop tard pour regretter! À partir de ce jour, les hommes attendirent en vain que le riz rentre chez eux de lui-même. Ils durent le cultiver à la sueur de leur front et le soigner de leurs propres mains et l'abreuver d'eau. Malgré leur travail, ils ne récoltèrent plus que des grains minuscules. Si la pluie se faisait rare, les petites plantes se fanaient, et la faim, de nouveau, s'abattait sur les hommes. Une fois encore, l'empereur du Ciel eut pitié de ces malheureux et leur envoya le génie du riz, le vieux Lua. Lua apprit aux paysans à semer le riz, à repiquer les jeunes pousses tendres, à aménager des rizières avec des canaux d'irrigation et des diguettes. Il se montrait bon et patient. Toutefois, en raison de son âge, il lui arrivait aussi d'avoir des lubies. En temps normal, il parcourait les champs de l'aube au crépuscule et veillait à ce que tout soit en ordre. Quand les hommes apercevaient le petit vieux en guenilles qui arpentait les rizières en souriant et en marmonnant dans sa barbe, ils se chuchotaient les uns aux autres : "La récolte sera bonne, il y aura du riz pour tous, puisque Lua garde nos champs!" Mais quel malheur quand le vieillard se mettait à faire des siennes! Il paradait dans tout le pays, fanfaronnait, chantait à tue-tête et titubait sur ses jambes parce qu'il avait trop bu d'alcool de riz. C'était toujours fort mauvais signe. Les paysans hochaient tristement la tête et murmuraient soucieux : "Lua n'a de nouveau que des bêtises dans la tête, il se moque bien de nos champs!" Ils s'empressaient alors autour de lui pour essayer de lui plaire et lui portaient des offrandes dans l'espoir de retrouver ses faveurs. La plupart du temps, Lua se laissait fléchir et la paix et la tranquillité régnaient de nouveau dans le cœur des hommes. N'importe qui, encore aujourd'hui, peut apercevoir Lua en traversant les rizières prospères. Pas sous la forme d'un vieillard d'antan, non, mais sous celle des jeunes pousses vertes qui portent désormais son nom. (de notre cher ami Pierre)
Le fleuve d'argentChuc Nu, l'une des plus belles parmi les filles de l'Empereur de Jade, était la plus adroite et la plus laborieuse. Chaque matin, elle allait retrouver son métier à tisser sur les bords du Fleuve d'Argent, et jusqu'au soir, ses pieds appuyaient sur les pédales, tandis que ses mains se renvoyaient la navette fuselée. C'était elle qui habillait toutes les tiên (immortelles) de la cour, et c'est pourquoi son métier mêlait sans relâche son bruit régulier à la chanson des flots d'argent. Tous les jours, le berger Nguu Lang menait paître les troupeaux de l'Empereur le long du fleuve. Tous les jours il voyait la diligente princesse à sa tâche, et il ne pouvait se lasser d'admirer la perfection de son visage et la grâce de ses mouvements. Or ce jeune pâtre était beau, si bien que Chuc Nu ne put demeurer longtemps insensible à ses regards. Et Nguu Lang n'osa croire à son bonheur. Quand L'Empereur de Jade s’aperçût de leur inclination mutuelle, il ne la contraria point, mais leur permit de s'épouser, exigeant seulement que chacun d'eux continuait son métier après leur mariage. Au milieu des délices partagées, Nguu Lang et Chuc Nu oublièrent hélas l'ordre de l'Empereur. Les paysages du ciel offraient leur cadre de rêve aux promenades sans fin des jeunes amoureux qui négligèrent complètement les travaux d'autrefois devenus sans attraits. Laissés à eux-mêmes, les troupeaux vagabondaient à travers les champs du ciel. Le métier ne faisait plus entendre son chant actif et les araignées venaient y tisser leurs toiles. L'Empereur de Jade se montra aussi sévère qu'il avait été bon. Il sépara les deux époux, qui durent reprendre leurs occupations, chacun d'un côté du Fleuve d'Argent. Et depuis lors, tous deux regardent pardessus la nappe lumineuse : loin l'un de l'autre, ils ne cessent de penser l'un à l'autre. Une fois par an, il leur est permis de se rencontrer : au septième mois, qui s'appelle des ''Ngâu'' (1). Chaque fois qu'ils se rencontrent, Nguu Lang et Chuc Nu versent des larmes de joie : ils pleurent de nouveau quand vient le moment de la séparation. C'est pourquoi les pluies tombent si abondamment au septième mois, les ''pluies de Ngau''. De plus, si vous allez à la campagne à cette époque de l'année, remarquez la disparition des corbeaux : ils sont montés au ciel pour porter le pont qui permet aux époux de se rejoindre.
Le crabe Da Trang Tous les matins, dès l'aube, Da Trang le chasseur quittait sa paillote et s’enfonçait dans la foret, avec son arc et ses flèches, pour ne rentrer que le soir, avec les bêtes qu'il avait tuées. Dans la journée, il lui arrivait de passer devant un sanctuaire et de rencontrer dans les environs deux serpents noirs tachetés de blanc. Au début, il en avait peur, mais comme ils ne lui faisaient aucun mal, il s'habitua vite à leur présence ; il finit par comprendre que c'étaient des serpents-génies, et déposa régulièrement du gibier au pied de l'autel. Un jour, en s'approchant, Da Trang entendit un grand bruit de feuilles et d'herbes fouettées. Il accourut et, voyant les deux serpents noirs attaqués par un serpent jaune bien plus gros qu'eux, il prit son arc et tira sur ce dernier, qui fut blessé à la tête et s'enfuit. L'un des deux serpents noirs se lanca à sa poursuite, tandis que l'autre, grièvement mordu, mourut peu après. Da Trang l'ensevelit soigneusement derrière le sanctuaire.La nuit, un génie lui apparut et lui dit : ''Vous m'avez sauvé des crocs de mon ennemi et vous avez rendu les derniers devoirs à ma femme. Voici le témoignage de ma gratitude. ''
Et Da Tràng vit le génie se transformer en un serpent : il ouvrit largement sa gueule et laissa tomber une perle qui luisait dans la nuit. Da Trang avait toujours entendu dire que la possession d'une perle de serpent génie permettait aux hommes de comprendre le langage des animaux ; il la mit donc dans sa bouche le lendemain matin avant de partir en chasse. À peine entré dans la foret, il entendit une voix qui descendait d'un arbre :''A droite, à deux cents pas, qui voit un daim ? A droite, à deux cents pas, qui voit ?'' C'était un corbeau qui le conseillait ainsi; Da Trang l'écouta et, quand il eut abattu sa proie, l'oiseau cria : ''N'oubliez pas ma récompense ! N'oubliez pas !'' Da Trang s’aperçut que de son côté le corbeau le comprenait. À sa question ''Que veux-tu ?'' l'autre répondit : ''Les entrailles ! Seulement les entrailles !'' Da Trang ne manqua pas de s'acquitter. Le lendemain, le corbeau revint et le renseigna de nouveau, et c'est ainsi qu'ils devinrent associés, Da Trang prenant toujours soin de déposer en un endroit convenu la part de son compagnon. Un jour, cette part fut dérobée par quelque bête avant l'arrivée du corbeau. Celui-ci crut à un oubli de Da Trang et vint se plaindre chez lui. L'homme protesta, tous deux finirent par se disputer ; le corbeau se mit insulter Da Tràng, et celui-ci, dans sa colère, lui décocha une flèche empoisonnée. Mais l'oiseau sut l'éviter et, s'envolant à tire-d'aile, il ramassa la flèche à l'endroit où elle était tombée, criant: ''On se vengera ! On se vengera !'' Quelques jours après, Da Tràng fut arrêté : on avait découvert sur le corps d'un noyé la flèche empoisonnée marquée à son nom. Malgré ses protestations, il fut jeté en prison. Quelqu'un qui fut bien étonné, ce fut le geôlier de notre chasseur : il l'entendit rire et parler tout seul. Il le crut fou, alors que Da Tràng causait tout simplement avec les bestioles de sa cellule, priant les moustiques et les punaises de ne pas le piquer, ou répondant à leurs appréciations sur la peau des prisonniers qui l'avaient précédé dans ces lieux... Une fois, il surprit une conversation entre qui racontaient comment plusieurs des greniers royaux, mal gardés, avaient été vidés par eux. Da Trang demanda immédiatement à voir le gouverneur de la prison. D'abord sceptique, ce dernier finit par signaler le fait et l'on s’aperçut que Da Trang n'avait pas menti. Peu après, des fourmis qui transportaient en hâte leurs œufs et leurs provisions dans les endroits élevés, interrogées par Da Trang, lui annoncèrent qu'une grosse crue était imminente Prévenu, le gouverneur s'empressa cette fois d'en référer au roi, qui fit prendre d'urgence les mesures nécessaires. Trois jours plus tard, les eaux du grand fleuve montèrent rapidement et débordèrent, inondant d'immenses régions. Le roi fit alors venir Da Tràng. Il apprit de sa bouche toute la vérité, depuis l'histoire des serpents jusqu'à la vengeance du corbeau, et put examiner la perle miraculeuse. Émerveillé, il vit immédiatement tout le parti qu'il pouvait en tirer dans l'intérêt général. Il comptait aussi découvrir pour son compte plus d'un secret de la nature et des merveilles ignorées du reste des hommes. Mais il ne voulut pas priver Da Tràng de sa perle et le garda près de lui, le consultant souvent, se faisant répéter tout ce qu'il entendait. Da Tràng vécut ainsi heureux entre son roi et les animaux de toute sorte, depuis les plus petits jusqu'aux plus grands, ceux qui volent, ceux qui marchent, ceux qui rampent. Au début, le roi se passionnait pour ces conversations, et y consacrait. une bonne partie de son temps. Il s’aperçut que les bêtes ne sont pas aussi simples qu'on le croit, que les hommes ont tort de les mépriser, à moins de se mépriser aussi eux-mêmes car elles leur ressemblent étrangement et chaque espèce forme un monde avec ses absurdités, ses cruautés et ses misères, tout à fait comparables à celles qui ornent les sociétés humaines. Puis il se lassa vite d'écouter ces bavardages. Dans l'espoir d'autres découvertes, il emmena Da Tràng avec lui dans de longues promenades en mer. Ils interrogèrent les poissons les plus divers, mais là encore, les entretiens intéressants étaient rares, et le roi ne tarda pas à constater que, tout comme les animaux de la terre, les habitants des eaux parlaient le plus souvent pour ne rien dire ou seulement pour faire du mal. Par un beau matin de printemps, laissant Da Trang se reposer à l'ombre d'une voile, le roi suivit des yeux les ébats d'une bande de dauphins. La brise ridait le calme visage de la mer, ensoleillée et faisait courir des paillettes éblouissantes. Tout à coup, Da Tràng prêta l'oreille et se pencha au-dessus de l'eau : une seiche nageait à côte de la barque royale et, tout en nageant, elle chantait d'un air joyeux : Nuage, nuage blanc, Qui nage, nage, lent, Dans les eaux bleues du ciel.C'était si drôle, cette seiche qui chantait en se balancant en cadence, presque à la surface, que Da Tràng éclata de rire : la perle glissa de sa bouche et tomba dans la mer L'émotion du roi fut vive, sans égaler le désespoir de Da Tràng. On nota l'emplacement, fit venir les meilleurs plongeurs du royaume, mais leurs recherches furent vaines, comme on pouvait le prévoir. Si le roi en éprouva des regrets sincères, ils ne furent pas durables : il avait ses occupations et d'autres distractions. Mais Da Tràng, lui, demeura inconsolable. Il y pensa jour et nuit, ne prit plus gout à rien, et malgré les bontés du monarque, qui n'oubliait pas les services rendus, il pleurait sans fin l'irréparable perte. A force de retourner dans son cerveau affaibli les moyens de retrouver son bien, il conçut l'idée de combler la mer. Il rassembla toute une armée d'ouvriers, qui chaque jour déversèrent sur la plage des centaines de charrettes de sable. Le roi le laissa faire d'abord par indulgence. Puis il dut arrêter la tentative insensée. Da Tràng se rongea et mourut sans avoir recouvré toute sa raison. Il exigea d'être enseveli à l'endroit même où il surveillait les travaux de comblement, face à la mer qui lui avait ravi son trésor.
Quand vous serez au bord de la mer, allez sur la plage, de bon matin, à la marée descendante ; vous y remarquerez d'innombrables petites boules de sable c'est l'oeuvre des crabes da-tràng, qui pullulent sous vos pas et qui, à la moindre alerte, disparaissent dans leurs trous. À l'aide de leurs pinces, ils roulent très rapidement le sable en boule, mais une seule vague suffit pour détruire tout leur travail. lls recommencent à creuser et à rouler, infatigables, amassant pour le temps qui dure jusqu’à la vague suivante.
On dit que l'âme inconsolée de Da Tràng, passée dans ce peuple de crabes minuscules, ne cesse de penser à la perle magique et poursuit sa tentative de combler la mer.
Da Tràng xe cat bê dôngNhoc minh mà chang nên công can gi..........Le da-tràng charrie du sable dans la Mer de l'EstIl peine et se dépense pour un résultat nul.
Ce proverbe en deux vers est cité chaque fois qu'on voit un homme se lancer dans une entreprise impossible, oubliant la mesure de ses forces et sa pauvre condition humaine. Nous disons encore plus brièvement : công da tràng, peine, labeur de da-tràng, pour qualifier des efforts dépensés en pure perte, et qu'on aurait pu s'épargner, avec un peu de sagesse et de modération. | | À: Asia7 · 16 juin 2019 à 21:03 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 11 de 43 · Page 1 de 3 · 2 688 affichages · Partager Merci Fabienne pour ces fabuleux et jolis contes. | | À: Dancoine · 17 juin 2019 à 7:51 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 12 de 43 · Page 1 de 3 · 2 671 affichages · Partager Bonjour Joël Une autre vision des choses lorsque l'on parcours ce pays, une forme d'évasion et de nouveau voyage bien agréable On ne peut que constater l' importante des légendes - où que l'on soit avec quelque groupe ethnique que l'on soit il y aura toujours une place pour le récit populaire plus ou moins fabuleux qui nous conduira sur le chemin onirique.
Les deux amisIl était une fois deux amis qui suivaient des cours chez un même vieux lettré du village. Ils étaient inséparables malgré leur différence de caractère. L’un, Luu Binh, était studieux, travailleur, d’un caractère profond. L’autre, Duong Lê, aimait surtout rire, s’amuser, et négligeait les leçons qu’il considérait comme une vraie corvée. Malgré les remontrances du vieux maître et les conseils de son ami, Duong Lê refusait de travailler sérieusement. Ce qui devait arriver arriva. Aux concours impériaux, Luu Binh fut reçu et nommé sur-le-champ mandarin dans une région située à plusieurs milles du village. Duong Lê échoua et abandonna définitivement les études. Les deux amis restèrent sans nouvelles l’un de l’autre pendant quelques années. Puis un jour, Luu Binh vit arriver dans son palais une sorte de clochard misérable. C’était son ami Duong Lê qui venait demander de l’aide. Mais Luu Binh le fit chasser sans ménagement, le traitant de fainéant, de paresseux, et de bon à rien. Humilié, rouge de colère, Duong Lê quitta le palais en jurant de se venger de l’homme qu’il avait cru, jusqu’à présent, être son meilleur ami. Plein de rage, il entra dans une auberge et se mit à boire. Une jeune femme, belle et distinguée, entra dans l’auberge juste à ce moment-là. Remarquant Duong Lê en train de boire plus que de raison, elle s’approcha de lui et dit : - Je vois que vous avez une grosse peine. Racontez-moi votre histoire et je pourrais peut-être vous aider. La douceur de cette jeune femme inspira confiance à Duong Lê qui se mit à lui raconter ce qui venait de se passer, ainsi que son farouche désir de vengeance. A son grand étonnement, Duong Lê se vit offrir une curieuse proposition : - Je m’appelle Châu Long. J’habite seule dans une grande maison non loin d’ici, dit la jeune femme. J’ai beaucoup de biens et je peux vous aider à réaliser votre vengeance. A une condition, vous allez travailler dur pour réussir aux prochains concours impériaux et devenir un mandarin d’un rang plus élevé que celui de votre ennemi. Ce sera votre vengeance. Duong Lê accepta la proposition et suivit la jeune femme dans sa villa. A partir de ce jour, il travailla jour et nuit, apprenant, révisant sans cesse, tandis que Châu Long était aux petits soins pour lui. Après trois ans de dur labeur, le jour du triomphe arriva. Duong Lê fut le premier lauréat des grands concours impériaux et nommé gouverneur d’une grande province. De retour à la maison, Duong Lê dit à Châu Long : - J’irai demain au palais de mon ennemi, et je serai curieux de voir sa réaction. J’aurai enfin ma vengeance. Châu Long dit : - Puisque tu ne seras pas là demain, permets-moi d’aller, dès ce soir, rendre visite à une amie. Je resterai, ensuite, quelques jours avec elle car nous ne nous sommes pas vues depuis fort longtemps. Duong Lê acquiesça à son désir, et aussitôt Châu Long se prépara à partir. Le lendemain Duong Lê se rendit au palais de son pire ennemi. Cette fois il fut reçu avec un immense respect et avec toute les honneur dus à son rang. Mais quelle ne fut sa surprise quand il vit Châu Long, elle-même, leur apporter le plateau de thé. Luu Binh regarda son ami et dit en souriant : - Je crois que vous connaissez Châu Long. C’est ma troisième femme ! Aussitôt Duong Lê comprit toute l’histoire. Il tomba à genoux devant son ami. et dit : - Pardon de t’avoir haï pendant toutes ces années. Tu avais envoyé Châu Long pour me sauver de ma déchéance. Tu as fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Tu es le meilleur ami qui puisse exister. Je te serai éternellement reconnaissant. Luu Binh releva son ami, puis les deux hommes éclatèrent de rire, sous le regard ravi de Châu Long. Luu Binh donna alors l’ordre aux domestiques de préparer un grand festin pour fêter ses retrouvailles et pour fêter le triomphe de l’amitié.
Le Mythe de la carpeSelon la légende, un empereur avait pour ambition de créer de nouveaux dragons car ces derniers apportent la pluie et favorisent les récoltes. Un jour, l’empereur convoqua tous les animaux de l’océan : ceux qui seront capable de sauter par-dessus trois portes de pluie seront transformés en dragon. Le premier ayant tenté sa chance était un poisson. Cependant, celui-ci réussi uniquement à passer la première porte. Le deuxième à essayer était un poisson-chat. Malheureusement, il se cogna la tête sur la seconde porte. C’est pourquoi le poisson-chat a une tête aplatie et l’empereur le récompensa avec des moustaches de dragon pour l’effort. Ensuite, les crevettes arrivèrent, mais elles ne dépassèrent que la seconde. Alors l’empereur les récompensa en les faisant ressembler à un dragon miniature. Enfin, fut le tour de la carpe. Celle-ci fut la seule à passer les trois portes de pluie, alors comme promis, la carpe fut transformée en dragon. Pour cette raison, les carpes symbolisent le succès, l’assiduité et la richesse, et l’éducation au Vietnam est symbolisée par trois portes | | À: Asia7 · 17 juin 2019 à 10:22 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 13 de 43 · Page 1 de 3 · 2 662 affichages · Partager La création de l’homme :Au moment de sa création, la terre n’était qu’un amas chaotique et humide noyé dans l’obscurité. L’Empereur de Jade (génie du Ciel) y envoya alors deux déesses, le Soleil et la Lune, pour l’éclairer et la sécher. L’Empereur de Jade, après avoir édifié le monde, entreprit de créer les êtres et les choses. Avec les fragments éparpillés dans l’univers, il modela les animaux des plus grands aux plus petits. Ainsi, les animaux firent leur apparition sur la terre. Ensuite, l’Empereur de Jade fit extraire de la terre les substances les plus pures pour façonner l’homme. C’est pourquoi, à la différence des animaux, l’homme possède l’intelligence. Il confia cette tâche à douze déesses très habiles qu’on appelait matrones. C’était une tâche très délicate car il n’est pas aussi aisé de créer un être humain que de créer un animal. Chacune d’elles se vit confier une tâche : l’une modelait les oreilles, une autre les yeux, d’autres lui apprenaient à parler, à rire...Ainsi, tout mortel, dès sa naissance, a été façonné par les mains d’or de douze matrones qui lui ont donné une forme et lui ont appris à se conduire. C’est pourquoi les hommes diffèrent les uns des autres tant par leur caractère que par leur apparence physique !.
Les déesses Soleil et Lune :L’Empereur de Jade avait deux filles d’une grande beauté qu’il aimait beaucoup. Il leur confia la tâche d’inspecter à tour de rôle les affaires quotidiennes du monde terrestre et de lui rapporter ce qu’elles avaient vu et entendu. L’aînée des deux s’appelait Soleil. Elle se déplaçait dans un palanquin luxueux porté tantôt par deux vieillards, tantôt par deux jeunes hommes. Le groupe des porteurs âgés fournissaient un travail sérieux et la déesse Soleil rentrait de bonne heure après avoir fait le tour de la terre. Par contre, avec les jeunes porteurs, elle rentrait toujours tard car ceux-ci s’attardaient en chemin. Ceci explique pourquoi certains jours sont plus longs que d’autres. La Lune, la cadette, était d’humeur coquette et irritable. Elle s’abandonnait souvent à la colère et, à chaque fois, elle répondait une forte chaleur sur la terre. Comme elle s’arrêtait souvent en chemin pour se divertir, les terriens en souffraient énormément. Sur la terre vivait un jeune homme du nom de Quai. Orphelin, depuis son enfance, Quai était d’une taille gigantesque et d’une force herculéenne. Il se promit de punir la méchante Lune. Il alla se placer sur le sommet d’une montagne pour attendre son arrivée, un tas de sable se trouvait à ses côtés. Comme d’habitude, la déesse survola la terre de très près pour contempler la nature. Lorsqu’elle arriva à sa portée, Quai lui jeta en pleine figure plusieurs volées de sable. Etourdie par ce coup imprévu, elle dut s’élever dans les airs et s’éloigner du lieu. Ensuite, elle ne s’approcha plus de la terre. Son visage recouvert de sable, a perdu son brillant d’autrefois et son caractère est devenu plus doux, plus aimable, ce qui lui fit gagner la sympathie des hommes. Aujourd’hui, on dit que lorsque la déesse tourne son visage vers la terre, c’est la pleine Lune lorsqu’elle lui tourne le dos, c’est le premier ou le trentième jour du mois lorsque son visage est orienté vers la gauche ou la droite, c’est le premier ou le dernier quartier. Lorsqu’elle présente un halo, cela est dû au vent qui éparpille le sable et laisse entrevoir sa surface brillante d’autrefois.
Devenu vieux, le serpent change de peau :Au moment où l’Empereur de Jade créa l’homme, il décida que celui-ci ne connaîtrait pas la mort. Au terme de sa vie, il se placera immobile dans un coin et au bout d’un certain temps, sa peau se détachera de son corps et il reviendra à la vie, rajeuni. De l’autre côté, l’Empereur condamna les serpents à mourir pour leur cruauté. Un génie fut alors envoyé dans le bas monde pour exécuter l’ordre. Or, lorsqu’il toucha le sol par mégarde, il entra dans le repaire des serpents. A ce moment, les reptiles devinèrent ce pour quoi le génie était venu. Ils se rassemblèrent et cernèrent l’envoyé de l’Empereur de Jade en lui disant :
- Si le génie ne prononce pas l’opposé de la décision de l’Empereur, c’est à dire « le serpent devenu vieux change de peau et l’homme devenu vieux va dans le cercueil », nous le combattrons jusqu’à la mort.
Devant l’attitude menaçante des serpents, le génie dut céder à leur demande. C’est pourquoi, devenu vieux l’homme meurt tandis que les serpents changent de peau et vivent éternellement. | | À: Asia7 · 17 juin 2019 à 11:59 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 14 de 43 · Page 1 de 3 · 2 656 affichages · Partager Histoire de GhiAu marché de Cày, dans le village de Truong luu, province de Hà linh, vivait un homme nommé Nghi qui avait la garde du marché. Après sa mort, il fut changé en démon, et le village lui éleva une chapelle où on lui sacrifiait deux fois par an. Si l’on y eût manqué, le village n’aurait eu aucun repos. Cette chapelle était située sur le chemin, et toute femme qui passait devant devait baisser son pantalon, sans cela il ne la laissait pas passer. Les marchandes qui allaient au marché devaient en faire autant, sans quoi elles auraient manqué leur vente. Un mandarin, nommé Dinh nhirt thân, qui allait exercer ses fonctions au Tonkin, passant par là apprit cette histoire de la bouche des gens du village. Il en rit et dit au génie : « Je vais dans le nord si tu me protèges, je te donnerai le titre d’ oncle Nghi, gardien du marché, généralissime ». Enorgueilli par ce titre, l’oncle Nghi devint de plus en plus tracassier il faisait des apparitions dans les maisons, violentait les femmes. Lorsque le roi Thièu tri [ alla à Hà nôi pour recevoir l’investiture, il passa devant cette chapelle et demanda à quel génie elle était dédiée. Les gens du village lui racontèrent les méfaits de l’oncle Nghi, et Thièu tri ordonna de brûler la chapelle. Depuis, le village jouit de la tranquillité.
Histoire de Ly khac cànSur les limites des provinces de Hà tinh et de Nghè an s’élève une grande montagne nommé Dai ngan, à laquelle on trouve accès par deux défilés appelés l’un Truùng mày, l’autre Truông bât. En arrière, elle touche au pays sauvage des dix mille éléphants en avant, aux pays habités. L’on va couper du bois dans ces montagnes les bûcherons se réunissent par bandes d’une cinquantaine et, arrivés au défilé, font un sacrifice. Du temps de la dynastie Le, un mandarin nommé Ly khac càn y fut envoyé avec une troupe de soldats pour couper du bois. Un jour, pendant que les ouvriers étaient au travail, il se coucha dans un hamac suspendu à un arbre un de ses hommes lui dit : « Il y a ici des tigres. » — « Laisse-moi me coucher où il me plaît, lui répondit-il, et va à tes affaires. » Le soldat une fois parti, survint un tigre qui se jeta sur le mandarin et, après une courte lutte, le tua et le mutila sans rien dévorer cependant. Le tigre ensuite s’accroupit sur le corps et attendit le retour des soldats. Quand les soldats revinrent de la forêt, ils virent que leur chef était mort ils relevèrent le cadavre et envoyèrent deux des leurs prévenir les autorités provinciales. Celles-ci vinrent faire l’enquête et, les faits une fois constatés, ordonnèrent de rapporter le corps pour lui faire des funérailles. Mais, alors, tous les tigres et les éléphants de la forêt se rassemblèrent, les tigres environnant le cortège sur l’arrière et les côtés, les éléphants barrant le chemin en avant. L’on envoya chercher d’autres troupes qui réussirent à disperser les bêtes sauvages et l’on ramena le corps de Ly khac cân, qui fut enterré près du chef-lieu de la province. Trois nuits après, les tigres de ces forêts se rassemblèrent en foule, déterrèrent le cercueil et le portèrent au défilé de la montagne où ils l’enterrèrent. Quand les personnes de la famille vinrent pour visiter le tombeau, elles le trouvèrent vide et apprirent des voisins ce qui s’était passé. On courut au défilé, où l’on retrouva le cercueil. Les autorités provinciales, à qui rapport fut fait de l’événement, ordonnèrent de laisser les choses comme elles étaient et pressentirent que cet enterrement par les tigres présageait un avenir brillant à la famille. Dès lors, Ly khâc Càn devint un esprit puissant ses descendants furent élevés aux plus hautes dignités tous ceux qui vont couper du bois dans la forêt lui font des sacrifices au moyen desquels ils obtiennent d’y vivre en paix. On lui a élevé un temple prés du défilé de la montagne, et, au commencement de chaque année, les bûcherons vont y faire des offrandes. Ly khac cân porte officiellement le titre de : vénérable génie surveillant des forêts des montagnes, mais il est connu dans le peuple sous le nom du vieillard au hamac.
Le Boi Mau et l'éléphantQuand la dynastie Lè eut perdu l’empire, un éléphant des écuries impériales se refusa à servir de nouveaux maîtres, et s’enfuit aux lieux de sa naissance, dans une gorge appelée le Truông dây thùng, où il trouva un ruisseau d’eau pure et abondance de fourrage. Cette éléphant avait été gratifié par un Empereur de trois colliers [52] d’or. Quand il eut demeuré de longues années dans les bois ces colliers se couvrirent de lichens. Or, tandis que l’éléphant s’enfuyait dans les forêts, son cornac, le dôi Mâu s’était retiré dans sa maison. Devenu vieux et âgé d’environ soixante-dix ans il alla dans la forêt cueillir des simples. Comme il s’était courbé pour arracher des racines, l’éléphant reconnut son ancien maître, et se précipita vers lui, l’entoura de sa trompe, abaissant ses défenses et versant des larmes. Mâu qui ne reconnaissait pas son éléphant fut épouvanté, craignant d’être écrasé par lui. L’autre cependant guidait sa main pour lui faire toucher ses colliers d’or, voulant qu’il les prît et en tirât parti. Màu reconnut alors l’éléphant, mais il ne savait comment faire pour lui enlever ses colliers et craignait de le blesser. La nuit vint sur ces entrefaites. Mâu se prosterna devant l’éléphant lui demandant de le laisser partir, mais l’autre n’en voulut rien faire. Vers la seconde veille Mâu se mit à se plaindre et dit : « Je suis vieux et débile, je ne puis rester dans cette forêt. » L’éléphant alors le campa sur son dos et le rapporta chez lui. À la quatrième veille ils arrivèrent. Les gens de la maison, à la vue de l’éléphant, furent saisis d’effroi Mâu leur dit : « Le Seigneur était autrefois de la suite de l’Empereur et je lui donnais mes soins. Il m’a rencontré dans la forêt et m’a ramené ici, n’ayez aucune crainte. » Ils prirent alors un porc qu’ils nourrissaient, en firent manger la chair à l’éléphant, et lui firent boire pour trois ligatures de vin. Le jour commençant à paraître, l’éléphant ne voulut pas demeurer davantage, il fit monter sur son dos le dôi Mâu et son fils et les ramena dans la forêt. Là il leur prenait toujours les mains et les portait sur ses colliers. Màu dit à son fils : le Seigneur me les donne, il me faut donc les prendre et, introduisant son couteau entre le collier et la peau de l’animal il en fit sauter deux. Le sang de l’éléphant coula en abondance et Màu ne voulut pas prendre le troisième collier. Il prit des plantes médicinales pour en frotter l’éléphant, ensuite le père et le fils lui firent leurs adieux et s’en retournèrent chargés d’une fortune. En ce temps-là régnaient les Tày son. Le roi Quang Trung apprit qu’un éléphant des Lè vivait encore dans la montagne il envoya des troupes à sa recherche, mais il avait disparu et l’on ne put s’emparer de lui. | | À: Asia7 · 18 juin 2019 à 2:32 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 15 de 43 · Page 1 de 3 · 2 617 affichages · Partager Bonjour Fabienne Toujours un plaisir ces lectures Pour compléter en audio, une légende toujours d'actualité
Amicalement | | À: Asia7 · 18 juin 2019 à 12:38 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 16 de 43 · Page 1 de 3 · 2 586 affichages · Partager Bonjour, j'adore, pas encore tout lu, mais j'aime beaucoup, merci beaucoup | | À: Thuthiem · 18 juin 2019 à 15:49 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 17 de 43 · Page 1 de 3 · 2 565 affichages · Partager Histoire de la dame HieuAu village de Linh chieu dông, à Thù duc, vivait une femme riche mais sans enfants du nom de Hièu. N’ayant personne à qui laisser sa fortune, elle bâtit la pagode de Hoa nghiêm et fit don d’un lot de terrain dans lequel tout le monde put venir enterrer ses morts. À sa mort elle alla s’incarner en Chine. Le nouveau-né portait inscrits sur la paume de sa main, en caractères rouges les mots suivants : La dame Hiéu, du village de Linh chiêu dông, dans la province de Gia dinh, royaume de l’extrême Midi. L’empereur de Chine, après s’être enquis des faits, fit des présents à la pagode de Hoa nghiém et demanda qu’on lui donnât la tablette de sa fondatrice, mais le village n’y consentit pas et lui en fit seulement fabriquer une copie.
Pour Martine Le village de Linh Chieu: autrefois, village à quelques kilomètres de Saigon sur la route de Bièn hoa, c'est là: goo.gl/maps/FUgd4CkbqtZECLNo9
Dinh changé en rocherDans la province de Nghê an, au village de Hoa duc se trouve une montagne nommée Dâu tuong (tête d’éléphant) qui confine à la mer. Sur cette montagne l’on voit un rocher qui a la forme d’une cloche et un autre qui a la forme d’une cymbale. Un certain Dinh, homme d’un esprit irrespectueux, vint en ce lieu et se mit, pour s’amuser, à frapper la cloche et la cymbale qui résonnèrent hautement. Au bout d’un instant il sortit de l’eau un homme au visage terrible, vêtu d’un habit rouge et tenant un sabre au poing. Il prit Dinh par la main et lui demanda : « Qui t’a ordonné de frapper cette cloche et cette cymbale ? » Dinh répondit : « Je les ai frappés pour m’amuser, personne ne me l’a commandé. » L’homme alors dit : « Tu es un drôle tu as frappé pour t’amuser, moi je te planterai là. » Il rentra dans l’eau et Dinh resta pétrifié sur place, ne pouvant ni bouger ni parler. Le lendemain des bûcherons qui passaient par là le virent pétrifié, incapable de répondre à leurs questions. Ils allèrent bien vite avertir ses parents qui se rendirent sur les lieux et firent pendant trois jours des prières mais Dinh restait toujours pétrifié. Au milieu de la troisième nuit, l’homme vêtu de rouge sortit des eaux et dit aux parents de Dinh : « Cette cloche et cette cymbale sont puissantes votre fils les a frappées sans raison et le son en est venu jusque dans les royaumes des eaux en punition de sa faute il se tiendra là pour servir d’exemple. Vous, retournez-vous-en. Si vous ne m’obéissez pas vous mourrez. » Il disparut. Le père et la mère effrayés abandonnèrent leur fils et s’en retournèrent. Depuis on va visiter cet endroit, mais nul n’a plus l’audace de frapper sur la cloche ou sur la cymbale.
Histoire des Nguyen...Nguyén trai était le premier ancêtre du roi Gia long il était gardien des forêts sous la dynastie Lé. Un jour, il alla avec sa troupe dans la forêt pour couper du bois les soldats trouvèrent un nid de serpents. La femelle, qui était de grande taille, fut entourée par les soldats qui cherchèrent à la tuer, mais elle put s’échapper. La nuit suivante, Nguyén trai vit en rêve une femme qui lui dit : « Je vous prie de me sauver moi et mes enfants et d’empêcher les soldats de nous tuer. » il se réveilla et pensa que les soldats, en coupant le bois, avaient peut-être fait du mal à quelqu’un, aussi, quand parut le jour, s’empressa-t-il de se rendre sur les lieux et de demander aux soldats s’ils n’avaient blessé personne. Ceux-ci lui répondirent que non. Nguyén trai revint à son campement et la nuit suivante fit encore le même rêve. Au matin, il retourna au chantier et vit que les soldats avaient tué le serpent femelle. Comme il s’en revenait, il trouva sur ses pas le serpent qui s’était transformé en une jolie petite fille pleurant au milieu du chemin. Il en eut pitié et l’emporta. Il l’éleva, et plus tard la donna pour femme au roi. La mère du roi avait mal aux yeux et nul ne pouvait venir à bout de la guérir. La jeune femme lui lécha les paupières et le mal disparut. La reine lui demanda comment elle avait ce pouvoir. Elle répondit que c’était un secret qu’elle tenait de sa famille. Par la suite, le roi eut mal à la langue la femme lui dit de tirer la langue pour qu’elle la lui guérit, mais elle la lui coupa avec les dents et le roi mourut de sa blessure. Les seigneurs de la cour firent tuer cette femme. Nguyén trai qui l’avait donnée au roi fut accusé et condamné à être enterré vivant avec un de ses soldats. On creusa une grande fosse où on les enferma, et l’on en boucha l’ouverture, les abandonnant à leur sort. La femme du soldat parvint à pénétrer dans cette prison, mais son mari était déjà mort. Nguyén trai lui dit : « Je suis condamné injustement, et ton mari aussi a péri à cause de moi. Soit ! mais tends la main, que j’y crache dedans pour servir de signe. » Il lui cracha dans la main. Elle s’en retourna chez elle et bientôt après devint enceinte et donna le jour à un fils qui fut la souche de la famille royale des Nguyén. | | À: Obeoandpai · 18 juin 2019 à 16:03 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 18 de 43 · Page 1 de 3 · 2 562 affichages · Partager Merci Obéo goo.gl/maps/8HF6NkV6ceH9L4HF6
La création des montagnes
Quand le ciel et la terre commencèrent d’exister vivaient le seigneur Không lô et la dame Giâc hai. Không lô voulut épouser Giâc hai et alla lui faire sa cour. La dame lui dit : « Si vous voulez m’épouser il faut qu’en trois jours vous éleviez une montagne si haute que de son sommet l’on puisse voir toute la terre. J’en élèverai une moi aussi, si la vôtre est aussi haute que la mienne je vous épouserai. » Không lô accepta le marché et en trois jours bâtit une montagne la dame, de son côté, en avait bâti une celle de Không lô se trouva moins haute la dame la démolit à coups de pied et dit à Không lô de recommencer. Elle se retira sur la sienne pour y faire pénitence. Telle est, dit-on, l’origine de la montagne de Tàyninh C’est pour cette raison que dans les six provinces les femmes sont plus riches que les hommes. Cela fut prédit par un devin du haut pays, qui vint au moment où les Annamites commencèrent à s’établir dans le sud et ne voulut point y demeurer. L’on attribue à Không lô la formation de neuf collines, reste de la terre qu’il laissa tomber par suite de la rupture des fils qui suspendaient ses paniers. Không lô alla de nouveau se proposer en mariage à la dame retirée sur sa montagne. Elle consentit à l’épouser s’il venait faire la demande accompagné de cent personnes. Không lô se mit en chemin avec cette suite, mais au passage d’une rivière il ne sut comment faire passer son monde. Il tendit sur la rivière un bâton et les cinquante premiers étaient passés sans encombre, quand il se produisit un mouvement imprévu qui précipita les cinquante autres dans la rivière. La dame les tira d’affaire elle ordonna ensuite à Không lô de porter un grand bloc de silex pour qu’ils puissent s’asseoir et se sécher, mais elle refusa de l’épouser. Không lô, furieux, s’en alla bâtissant partout des montagnes et c’est là l’origine de celles de la Basse-Cochinchine. | | À: Dancoine · 18 juin 2019 à 16:51 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 19 de 43 · Page 1 de 3 · 2 555 affichages · Partager Dédicace
Le Dàn Bâu - Monocorde
Une légende populaire raconte l'histoire d'une femme aveugle jouant sur le marché pour gagner sa vie pour sa famille alors que son mari était en guerre. De cette histoire basée sur des faits ou pas, il est vrai que le Đàn Bầu a toujours été joué par des musiciens aveugles. Dans un village pauvre de la campagne, un couple vivait avec leur vieille mère. Le fils, Truong Viên, fût appelé à joindre l’armée, et sa femme, Thi Phuong, prit soin de sa belle-mère. Quelques années passèrent, et Truong Viên n’était toujours pas revenu. Thi Phuong et sa belle-fille errèrent de région en région pour le retrouver. Malheureusement, les deux femmes croisèrent une bande de voleurs, et se firent tout voler. La jeune femme est même devenue aveugle. Mère et belle-fille durent alors mendier pour survivre. Un jour, touchée par la piété de Thi Phuong, une fée lui donna un monocorde et lui apprît à en jouer. Après, les deux malheureuses vagabondèrent en s’engageant dans une vie de chanteuses de rue, interprétant des œuvres traditionnels accompagnés d’un monocorde. C’est une des raisons pour lesquelles le hat xâm, ou chant des aveugles, un art populaire apparu au XIIIe siècle, et le dàn bâu, sont toujours intimement associés. | | À: Asia7 · 18 juin 2019 à 17:24 Re: Contes et légendes du Vietnam Message 20 de 43 · Page 1 de 3 · 2 554 affichages · Partager Bonjour,
Ça me gêne un peu d’intervenir (mais je le fais quand même). C’est bien de proposer ces petits contes (ça change des questions sur les bon plans et les problèmes d’avion, etc...) mais franchement je trouve la plupart de ces contes simplistes, ou parfois assez obscurs dans leur intérêt ou signification. Par exemple les histoires basiques (la meule de sel, la peau des serpents,...) racontées je suppose il y a longtemps par des paysans incultes pour expliquer certains phénomènes naturels. C’est poétique mais c’est niais. Je trouve que ça donne pas une image si flatteuse du Viêtnam. Comme si on parlait de la France qu’avec les histoires de la cigale et la fourmi, ou le petit chaperon rouge.
Je ne sais pas trop comment l’exprimer mais je trouve qu’il faudrait aussi évoquer le Viêtnam d’aujourd’hui avec la grandeur, la beauté, la familiarité, le tragique, les mesquineries, l’envie de vivre et l’énergie, la répression, la résilience,...
Quelque chose comme – entre autres, mais j’en connais pas d’autres non plus – « Histoire d’amour racontée avant l’aube » de Duong Thu Huong. | Discussions similaires sur le Vietnam: Heure du site: 23:22 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 614 visiteurs en ligne depuis une heure! |