D'une côte à l'autre des USA en Harley Genevois · 28 mars 2012 à 14:03 · 74 photos 65 messages · 16 participants · 21 398 affichages | | | À: Olivier75015 · 8 avril 2012 à 1:22 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 21 de 65 · Page 2 de 4 · 4 271 affichages · Partager Salut les amis,
Merci pour vos messages, je sais que vous n'êtes pas très moto, tant Olivier & Mina que les Follett's, mais je vous assure que c'est sans doute le meilleu moyen de parcourir ce pays (si la météo est avec nous, je vous l'accorde, ce qui est le cas jusqu'à maintenant).
Pour Caro, j'avoue humblement que je ne sais pas comment faire pour insérer des photos au milieu du texte sans passer par un programme annexe (Picasa ou tout autre...). Et vu que je suis avec mon petit Notebook et qu'en plus le soir, je passe déjà suffisamment de temps à rédiger, je n'ai pas le courage de bricoler les photos... Sorry about that !
Mais tu auras l'occasion de toutes les voir en juillet prochain...
Bises à tous depuis Globe/ Arizona. | | À: Genevois · 8 avril 2012 à 5:40 · Modifié le 12 mai 2012 à 16:26 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 22 de 65 · Page 2 de 4 · 4 256 affichages · Partager Le matin est frais au sud du Texas. Autant nous étions dans la fournaise hier le long du Rio Grande, autant ce matin nous supportons le pull à capuche et le blouson de cuir pour rouler. Cette étape du Cosmico était bien sympa, mi-hôtel, mi-camping, à pouvoir manger dehors. Avant de partir, nous prenons encore un café au Cosmico. Premier arrêt, pas bien loin, à la première station-service pour acheter un petit quelque chose à manger, de quoi tenir jusqu'à midi.
Nous prenons la direction de Fort Davis par la 17. L'arrivée dans ce haut lieu de la jeune histoire américaine, le village était un poste avancé de la conquête de l'Ouest servant à protéger les voyageurs sur la route d' El Paso, est magnifique. Les maisons du village sont en bois, avec une architecture qui a gardé le style western de son passé. Le fort lui-même peut être visité, mais il n'a évidemment rien à voir avec les monuments que nous avons en Europe. Nous continuons donc par la TX118, qui traverse les petites montagnes de Davis. En quelques miles, nous aurons eu plus de virages et de courbes que durant tout notre périple ! Une fois de plus, le paysage est splendide, le bleu du ciel contrastant avec les couleurs ocres des montagnes, brique de la terre et jaune des herbes déjà sèches.
Dès les montagnes passées, le paysage s'étend à perte de vue, la notion des Grands espaces, avec un G majuscule va prendre tout son sens pour le reste de la journée. Personne sur la route, pas un village, juste parfois quelques ranchs plantés dans la plaine, comme tombés là par hasard. L'Immensité, avec encore une fois une majsucule. A Kent, pas le choix, il nous faut prendre l'Interstate 10 West pour avancer un peu.
La vitesse augmente, la circulation aussi. Parfois, nous arrivons à dépasser les camions, mais ce sont souvent eux qui roulent un poil plus vite que nous. La concentration repasse au maximum, car à près de 80 miles/heure, l'erreur n'est pas permise en moto. Van Horn, notre sortie de l'Interstate. Van Horn et sa rue principale, car tout est concentré le long de sa large route. Tout, mais pas de nombreux restaurants. Nous trouvons un Mexicain ouvert et comme toujours la nourriture sera excellente et peu chère. Le Diet Coke, à volonté, accompagne quasi tous nos repas depuis notre départ. Jamais nous n'aurons bu autant de Coca, surtout que les serveuses remplissent nos verres à peine une fois finis.
Nous ressortons des grands axes en prenant la 54 Nord qui va à nouveau traverser des grandes plaines, dans ces paysages qui nous rappellent que nous sommes tout petit au milieu de cette nature. Là encore, plus de 50 miles sans village, sans habitation, juste la route, le soleil et les grandes plaines texanes, entourées de montagnes.
On dit toujours qu'on garde le meilleur pour la fin. Et bien là, non. La US 62/180 qui fonce vers El Paso est une rectiligne de plus de 100 miles, sans une courbe. A peine l'horizon a englouti la ligne droite qu'il se reprolonge au loin. Et l'allure est identique que sur l'Interstate. Difficile de résister à un arrêt. Un arrêt que nous ferons à Cornudas. Sur la carte, Cornudas est mentionné comme un village. Mais la seule construction de Cornudas, c'est le bar de May, une petite grand-mère qui tient un demi-saloon sur le bord de la route où passent les véhicules à toute allure. Les pieds des tables sont recouvertes d'un jean's et même de bottes, comme un demi corps. May en rit et nous dit : "Voilà ce qui arrive à ceux qui ne m'ont pas laissé de pourboire !". Nous hésitons à payer notre canette de Diet Coke plus chère, histoire de ne pas en avoir les jambes coupées.
Dernier effort pour rejoindre El Paso. 20 miles avant la ville, la route reprend quelques courbes, brisant la monotonie de la ligne droite. Notre itinéraire Google Map nous fait passer par le centre-ville pour rejoindre le Travelodge West où nous passerons la nuit. El Paso, ce n'est pas le Pérou, mais bien une ville frontière du Texas, sans attrait aucun. Il faut dire que juste de l'autre côté, c'est Juarez, ville tristement célèbre pour avoir un des plus haut taux de criminalité du Mexique. C'est clair que cela rebute le touriste friqué, conditionné sur la dangerosité du pays voisin.
Nous ne sommes pas sûrs de notre chemin, lorsqu'une belle Latina roule sur sa Harley, juste à côté de nous. Pas de casque, la tresse indienne au vent, lunettes de soleil, le débardeur permettant aux tatouages d'être exhibés, elle nous donne la bonne direction et à l'endroit même de la bifurcation recherchée, elle nous fait encore des grands signes pour nous indiquer le bon chemin.
Nous sortons d' El Paso par une large avenue, North Mesa, qui borde l'Interstate 10 West que nous prendrons demain. Il est loin le Texas rural traversé depuis 2-3 jours. Ici, tout n'est que zones commerciales, magasins sur magasins, fast food, motels, comme à l'orée de toutes les grandes villes US. Fini les grands espaces, si ce n'est dédiés au commerce. Cela nous conforte dans l'idée qu'à chaque fois que c'est possible, il faut sortir des grands axes. L'Amérique se visite par ses chemins de travers, ses petits bleds paumés, ses paysages grandioses. Bien sûr, pas mal de villes US sont mythiques, mais pour un road trip, rien ne vaut l'Amérique profonde, celle où les habitants font un signe de la main aux voyageurs itinérants, celle où la caissière de la station-service vous demande mais d'où vient donc cet accent bizarre.
Notre Travelodge sera parfait pour la nuit, hôtel fonctionnel, avec de quoi laver notre linge, et bon marché. Il est envahi par des familles mexicaines, dont les gosses peuplent la petite piscine. Vu la prolifération de commerces, pas besoin de toucher les motos pour sortir manger ce soir, tout est à portée de jambes. Surtout que May ne nous les a pas transformées en pieds de table !
El Paso, notre dernière étape du Texas. En étudiant le parcours avant notre départ de Genève, nous avions supposé que cet Etat serait sans doute le point faible du voyage, long et monotone. Il n'en a rien été. Des plaines fleuries entre Texas City et San Antonio, de cette ville au centre atypique pour une grande cité US, des paysages fantastiques dès Del Rio, de cette boucle sauvage du Big Bend, de cette nuit sous tente et tipi au Cosmico, le Texas a été riche en satisfaction. Place maintenant à la suite.
Il faut toujours manger son pain noir en premier. Ce matin, le pain noir, c'est 2 heures et demie d'Interstate 10 West pour traverser le Nouveau-Mexique. En sortant de El Paso, nous passons dessus ce bon vieux Rio Grande, qui a repris couleur et surtout largeur. Il ressemble enfin à un Rio. Mais la suite sera moins glamour. Un vent latéral assez violent vient perturber notre matinée. Il convient d'être vraiment prudent en pilotant, en tenant bien les poignées à en attraper des crampes dans les mains, à maintenir l'équilibre de la moto en la tenant un peu de travers. 2 heures de conduite éprouvante avec chaque fois l'appréhension lorsqu'un camion apparaît sur la voie de gauche dans le rétroviseur. Le ciel s'est couvert, devenant même assez menaçant, c'est du 50/50 pour la pluie. Nous renonçons à l'appel à un ami pour la confirmation et nous nous arrêtons prendre un café à une station-service pour nous réchauffer. Et petit miracle, ou fin du pain noir, dès notre départ, le vent cesse, les nuages joue à cache-cache avec le ciel bleu et la température remonte enfin un peu. La conduite devient soudainement plus facile.
A Lordsburg, nous sortons de l'I10 pour rejoindre la US70 qui va nous conduire en direction de Globe/ Arizona. Nous faisons le plein des réservoirs, mais aussi des estomacs à un Denny's attenant à la station. Cela faisait plusieurs jours que le Hot Fudge Brownie nous alléchait, mais impossible de descendre ça après un repas. Un brownie bien épais (et gras) avec du chocolat chaud dessus et une petite (...) boule vanille pour le chaud-froid. Aucun doute, c'est un repas à part entière. Dominique n'est pas très sucrerie, elle prendra sagement une salade.
La 70 est assez quelconque jusqu'à l'entrée en Arizona. La traversée du Nouveau-Mexique a été ennuyeuse, les alentours n'étant pas à la hauteur de ce que nous avons pu voir jusque là. Bien sûr pas question de juger de l'intérêt d'un Etat américain lorsqu'on y a vu qu'une portion d'autoroute et un bout de route nationale. Mais dès l' Arizona, le paysage se fait collines et montagnes, végétation "western", routes à courbes, une nouvelle splendeur, notre pain blanc du jour. Visiblement, ce n'est pas pour rien qu'elle se proclame la "Old West Highway", titre mérité qui veut déjà tout dire. Nous y voyons d'autres cactus, en fleurs, que nous prenons en photo sur le bord de la route. Safford s'annonce, sa large avenue principale agréable, une jolie petite ville. Quelques kilomètres plus loin, Geronimo donne le ton. Nous pénétrons sur territoire Apache. A Bylas, une petite soif nous impose un stop. Sur le parking du Apache Market Center se tient une fête, sorte de tombola, au bénéfice de la communauté locale. Que ce soit les employés du magasin ou les participants à la fête, aucun n'est Blanc, mais bel et bien Indien.
Bylas n'a pas le standing des villages de Louisiane. Les voitures sont de vieux 4x4 déglingués, les maisons sont souvent des mobilhomes défraîchis ou des baraques en bois mal entretenue. Il règne un foutoir devant chaque habitation, comme si une réunion de brocanteurs s'y tenait. Les abords des routes aussi ont changé, les sacs plastique, bouteilles et autres canettes de soda y sont légion.
Visiblement, la communauté Apache n'a pas le souci de l'écologie ou de l'entretien de son environnement. Les priorités sont sans doute ailleurs, celles d'une minorité vivant une discrimination, un cloisonnement dans sa propre culture. Nous y voyons aussi bon nombre de panneaux visant à promouvoir la prévention contre la conduite en état d'ébriété, du jamais vu jusqu'alors. L'alcoolisme, un problème connu chez les communautés indiennes américaines. Encore une autre facette de l'Amérique et de ses soucis internes, voire de ses fantômes.
Peu après Bylas, nous voyons les premiers grands cactus, à plusieurs branches, ceux qui sont dans tous les décors dignes de ce nom des films de cow-boys.
Un dépaysement de plus, après les plages du Golfe du Mexique, les bayous de Louisiane et les différents paysages texans. Nous avons passé un nouveau fuseau horaire en arrivant à El Paso, nous voilà désormais 8 heures en retard de la vieille Europe. Globe est atteinte en milieu d'après-midi et nous nous posons au Day's Inn, visiblement tout neuf. Petite détente dans le spa extérieur de l'hôtel, dont l'eau est bien chaude et les bulles belle source de décontraction.
Pour le repas du soir, le Zen's Café en face de l'hôtel est juste parfait. Bonne nourriture, des portions pour une fois équilibrées et une serveuse sympa comme tout, qui aura largement mérité son pourboire. Et en plus, les clients des hôtels environnants ont droit à 20 % de rabais sur la facture. Petite promotion au tourisme, même si Globe ne doit pas être un haut lieu de fréquentation. Bref, si vous vous arrêtez un jour dans ce coin d' Arizona, le Day's Inn et le Zen sont recommandables.
Demain, grosse autre étape en perspective, puisque nous allons traverser l' Arizona pour finir à Kingman, tout à l'autre bout de l'Etat. Avec comme dessert suprême, un bon bout de la route 66, la King Road des Bikers. | | À: Genevois · 9 avril 2012 à 9:16 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 23 de 65 · Page 2 de 4 · 4 223 affichages · Partager Salut les Zamis
L'aventure américaine n'est, visiblement, pas de tout repos... ce sont les aussi les joies du voyage ! On espère que tout roule maintenant et que vous poursuivez votre progression, vous rapprochant un peu plus chaque jour de l'autre côte.
Keep enjoying your trip and every day on this beautiful Land Read you soon !! Isa | | À: Genevois · 9 avril 2012 à 12:50 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 24 de 65 · Page 2 de 4 · 4 216 affichages · Partager Salut Laurent,
Je te suis assidument depuis le début, et c'est encore et toujours un régal.
Ta façon de t'émerveiller et de décrire chaque instant, est tout à fait en phase de ce que j'ai vécu !!! et que je retrouverais bientôt.
Je ressors ta citation (c'est pour les "générations futures"....) qui résume notre fascination pour les US et les rencontres improbables:
On dit toujours qu'on garde le meilleur pour la fin. Et bien là, non. La US 62/180 qui fonce vers El Paso est une rectiligne de plus de 100 miles, sans une courbe. A peine l'horizon a englouti la ligne droite qu'il se reprolonge au loin. Et l'allure est identique que sur l'Interstate. Difficile de résister à un arrêt. Un arrêt que nous ferons à Cornudas. Sur la carte, Cornudas est mentionné comme un village. Mais la seule construction de Cornudas, c'est le bar de May, une petite grand-mère qui tient un demi-saloon sur le bord de la route où passent les véhicules à toute allure. Les pieds des tables sont recouvertes d'un jean's et même de bottes, comme un demi corps. May en rit et nous dit : "Voilà ce qui arrive à ceux qui ne m'ont pas laissé de pourboire !". Nous hésitons à payer notre canette de Diet Coke plus chère, histoire de ne pas en avoir les jambes coupées.
Bonne continuation. Jean. | | À: Genevois · 9 avril 2012 à 22:46 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 25 de 65 · Page 2 de 4 · 4 198 affichages · Partager ça y est on est à Chicago au départ de la route 66 et je continue à vous suivre à l'autre bout de cette route enjoy | | À: Charly81 · 10 avril 2012 à 5:56 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 26 de 65 · Page 2 de 4 · 4 193 affichages · Partager Salut amigo, Bonne route à toi, on a fait quelques miles sur la mythique en Arizona. Et là, c'est Viva Las Vegas ! Drive safe and keep in touch. | | À: Genevois · 10 avril 2012 à 7:40 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 27 de 65 · Page 2 de 4 · 4 190 affichages · Partager Hi Lolo, La follett n'est pas très moto, mais le Follett si, et il t'envie beaucoup. Remarque hier on était à St Emilion et il y avait un rassemblement de Harley, c'était impressionnant, ça m'a presque donné envie de faire un tour. Dommage pour les photos, mais bien sur que ça attendra le mois de juillet. En tous cas continuez de bien profiter et de faire tes commentaires c'est trop top. Et Dom, ça va? Pas trop marre d'être toujours derrière? | | À: Genevois · 10 avril 2012 à 10:35 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 28 de 65 · Page 2 de 4 · 4 176 affichages · Partager Bonjour à vous, Comme déjà dit par d'autres forumeurs, vous faites un fort beau récit de votre voyage. Cela fait rêver. Nous partons, ma femme et moi, dans un peu plus d'un mois pour le sud- ouest américain à moto. Premier voyage aux USA. Votre récit nous donne l'eau à la bouche et nous aide à patienter jusqu'au 21 mai, date de notre départ. Au retour, une carte avec votre itinéraire serait bien pratique car le détail des routes empruntées semble très recherché. Bonne continuation et bonne route. Christian | | À: Genevois · 11 avril 2012 à 1:37 · Modifié le 12 mai 2012 à 16:55 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 29 de 65 · Page 2 de 4 · 4 150 affichages · Partager Comme tous les matins depuis que nous sommes dans l'Ouest, le temps est vraiment frais, donc vêtements de rigueur. Nous pensons partir vers les 08h30, mais nous réaliserons plus tard, dans les environs de Phoenix, que nous avons passé encore un fuseau horaire.La journée a donc commencé tôt. L'avantage est que les couleurs du matin sont magnifiques et qu'allant vers l'ouest, le soleil est dans le dos.
La route US60 qui part de Globe en direction de Superior est une vrai splendeur. La panoplie est vaste : montagnes, canyons, cactus géants. Puisqu'on parle de cactus, nous en repérons un sur le bord de la route à un moment donné. C'est le moment de la photo. Nous nous postons à son pied pour le cliché, sans nous rendre compte de la réelle taille de cette plante. Une fois la photo dans l'appareil, nous nous voyons tout petit. Il doit bien faire dans les 6 mètres de haut !
Arrivés à Florence Junction, nous rejoignons la plaine centrale de l' Arizona. Le moment de faire le plein à l'une des stations qui jalonnent la route. Nous demandons l'heure à un retraité qui prenait un café devant le commerce et après nous avoir répondu, il nous apostrophe sur nos origines, devinant que nous sommes européens. Un gars très sympa qui connaît la Suisse, car il a skié dans plusieurs stations des Alpes. Et pas les plus modestes. Il faut dire que cette partie de l' Arizona est le refuge des riches retraités qui se regroupent dans des quartiers aux belles villas, dont les complexes offrent un golf. Plusieurs femmes relativement âgées font le plein à cette station. Elles sont souvent refaites de la tête aux pieds, habillées comme des jeunettes en short court et t-shirt moulant, coiffure parfaite en ce dimanche de Pâques. Le billet vert est roi à l'Est de Phoenix.
L'arrivée sur Phoenix se fait toujours par la 60 qui devient une autoroute aux abords de la ville. Une autoroute de 3 à 7 pistes, avec des sorties tant à gauche qu'à droite. Peu de circulation en ce dimanche, notamment pas de camions et tant mieux. Du coup, la conduite sur ces voies en devient presque agréable. Nous passons d'abord devant l'aéroport de la ville avant de longer les quelques buildings de Phoenix Downtown. Direction l'Interstate 17 Nord qui trace en direction de Flagstaff et du Grand Canyon. Cette autoroute suit un tracé magnifique, partiellement valloné et jamais monotone. Là par contre, la circulation est plus dense. Les habitants de Phoenix semble quitter la ville pour aller dans les montagnes, où les activités sportives sont légion : randos, canyoning, canoë, il y a de quoi faire dans le quoi. Le soleil cogne fort, mais l' Arizona est en partie en altitude et le fond de l'air reste assez frais, pas question de rouler en t-shirt aujourd'hui.
A mi-distance de Flagstaff, il est temps de sortir de l'I17, pour rejoindre la 69 en direction de Prescott. A Mayer, petit bled par excellence, quelle n'est pas notre surprise de voir une agence Harley sur le bord de la route, et ouverte en plus, même un dimanche de Pâques. Donc, un petit arrêt s'impose. Une fois de plus, même si l'agence est plus modeste que celles visitées jusqu'alors, il y a bon nombre de motos exposées. A moitié prix de chez nous... Nous achetons un t-shirt, au magnifique logo dans le dos, avant de reprendre la route. A partir de Prescott, c'est la 89 qui va nous guider jusqu'à l'Interstate 40, qui longe la partie sud du Grand Canyon. La 89 est redescendue des collines pour traverser des plaines et des forêts de pins. Jolie route, rapide, puisque nous y tenons un bon 75 miles/heure. Seul danger potentiel pour nous, les animaux qui pourraient traverser la route. Nous voyons régulièrement des cadavres de bêtes sur les abords des voies, des renards, des lièvres, parfois une biche.
L'interstate 40 West ne sera qu'un court intermède avant de pouvoir prendre la US66, la fameuse mythique qui rejoint Chicago à Los Angeles. La 66, le mythe des motards, mais surtout des fans de Harley. Peut-être parce que cette route incarne le rêve américain, certaines de ses valeurs. La route 66, mythique comme la Harley l'est aux USA. Le premier tronçon jusqu'à Seligman traverse les hautes plaines avant le Grand Canyon. Les herbes sont jaunes et sèches, véritable garde-manger pour les troupeaux de bovidés et de chevaux. Des plaines d'une superficie énorme, pour quelques têtes de bétail. Elles ont le choix du brin d'herbe les vaches du coin.
Seligman, petit village qui vit uniquement de l'exploitation du mythe 66. Tout y est 66.Le motel, les restaurants, les t-shirts, magnets, drapeaux, plaques, bref tout. Nous y prenons un léger repas et faisons l'erreur du jour. Malgré que les t-shirts et autres souvenirs soient bon marché, nous repoussons nos achats à Hackberry ou Kingman, ne voulant pas perdre de temps ici, alors qu'il nous reste encore de la route. Grossière, mais alors grossière erreur.
La route jusqu'à Hackberry continue à travers ses vastes hautes plaines, où il ne manque que les troupeaux de bisons pour revenir à l'époque de la conquête de l'Ouest. Rien n'a dû bouger ici depuis des lustres. Pas ou peu de présence humaine, mais des pâturages à perte de vue, entourés au loin par les contreforts du Grand Canyon ou des montagnes d' Arizona. Des montagnes au sommet parfois plat, où on pourrait s'attendre à voir une tribu d'Indiens à cheval, guettant les diligences passant dans la plaine. Un panneau nous apprend que nous sommes en territoire Mojave. Ceux qui vivent sur ces plateaux n'ont visiblement que l'élevage pour subsister. Les bovins, les chevaux sont présents dans les pâturages et ils en ont de la place ! La présence d'Indiens Mojave est moins marquée qu'à Bylas avec les Apache, la population étant plus mélangée et panachée.
A Hackeberry, il y a une sorte de petit musée sur le bord de la route. Vielles voitures, pompe à essence d'époque, vieilles affiches et plaques, bref, tout ce qui a pu être récolté tient dans cette boutique. Même le vieux chien qui ronfle devant l'entrée semble être du temps de l'âge d'or de la route. Mais malgré le charme des lieux, peu de choix pour les achats, en tous les cas bien moins qu'à Seligman. Et les prix ont doublé. Nous espérons du coup trouver notre bonheur à Kingman et nous nous contenterons de garnir notre collection de photos.
Retour sur la 66 qui va traverser rapidement quelques montagnes avant de plonger dans une grande ligne droite pour Kingman. Kingman où nous ne trouverons pas le choix de Seligman, d'autant plus que la quasi totalité des magasisn fêtent Pâques à la maison et pas au boulot. Bon, nous voilà marron. Et pas question de retourner à Seligman, il y a 60 miles d'Interstate rien que l'aller.
Nous nous posons au Day's Inn, le deuxième en direction de l'Ouest, car il y en a un premier vers l'aéroport. Les motels et autres petits hôtels se succèdent le long de la 66, il y a du choix en matière d'hébergement ici, bien que Kingman ne soit qu'une ville de transition vers Vegas ou le Grand Canyon, n'ayant rien à offrir aux voyageurs. En face du Day's Inn, le JB's restaurant, une chaîne qui n'a rien à voir avec les Denny's. Un resto qui sert de la bouffe de cantine, nous y mangeons sans plaisir. Premier et sans aucun doute dernier JB's de notre voyage, maisen ce dimanche de Pâques, il était difficile de trouver autre chose qu'un fast-food. A côté du JB's, le Sonic. Un Drive-In où il n'est pas possibe de commander autrement qu'en voiture. On se parque à des emplacements, les cartes sont affichées sur des panneaux, on y fait sa commande, on peut payer avec une carte de crédit, une jeune fille en patins à roulettes amène la commande oualors on la récupère à un guichet. Le Sonic a de bons desserts, alors on montre clairement notre statut d'étranger et la jeune serveuse est toute heureuse de nous aider. Nous aurons donc nos trois Sundaes. Elle nous demande notre origine et lorsqu'on répond Suisse, elle nous dit qu'elle a une amie de notre pays. Cette amie lui a appris des gros mots en français, mais elle n'ose pas nous les dire. Nous insistons un peu et elle nous sort timidement un "sa...ope" qui nous fait beaucoup rire !
L'hôtel est en face, quelques mètres à faire à pied pour aller nous coucher. Demain soir, ce sera Viva Las Vegas ! Rock n'Roll ! Le voyage tire à sa fin, car il nous reste deux étapes de route. Une assez courte pour rejoindre la capitale du jeu et une bien plus longue pour redescendre sur la Cité des Anges. On va en profiter jusqu'à la dernière seconde !
Première des deux dernières étapes donc. Direction Oatman, le long de la 66 Historic. Oatman est un petit village perdu dans les montagnes au sud-ouest de Kingman, un village qui n'a plus rien d'authentique et qui est entièrement voué au tourisme. Pourtant, malgré cet aspect assez commercial, Oatman n'est à éviter sous aucun prétexte. Tout d'abord parce que la route qui y mène depuis Kingman est époustouflante. Après une dizaine de miles d'approche, la route grimpe en virages serrés au coeur des montagnes. Le paysage est à la hauteur de l'attente, sauvage et magnifique, fait de roche de couleurs différentes suivant les ombres ou les points de vue. La montée depuis Kingman nous permet d'avoir une fois encore le soleil dans le dos, idéal pour les photos et la lumière. Notre E-Glide n'est pas la moto idéale pour ces petites routes de montagne. A vitesse réduite et avec ces virages courts, son poids est un handicap certain.
Dommage que les autorités locales permettent le parking le long de la route au milieu du village. Il y a pourtant des parkings aux extrêmités, mais l'endroit est bien fréquenté. Boutiques diverses, mais qui vendent quasi toutes les mêmes choses : t-shirts, bijoux, gadgets souvenirs. Néanmoins cela reste supportable, car le gros de la marchandise se trouve dans les commerces et ne déborde pas sur la rue. Outre ces produits mercantiles, on peut aussi voir de nombreux vestiges d'une certaine époque comme des vieilles voitures ou des affiches. Des ânes sont en liberté au milieu des touristes qui achètent quelques morceaux d'herbe séchée pour les nourrir et faire la photo qui va avec. Clou du spectacle, deux cow-boys se la jouent en duel au milieu de la rue avec des balles à blanc. Nous sommes quand même aux USA, il faut faire le spectacle. Malgré cette description pas très reluisante, Oatman est à voir et pas que pour sa route. Merci Fred pour le tuyau.
Après Oatman, nous reprenons la route et abandonnons rapidement la 66 pour bifurquer sur Mojave Valley, puis sur Bullhead City sur la 95. Malgré son nom assez barbare, Bullhead City est une ville très sympa le long de la Colorado River. La ville sur l'autre rive, Laughlin, est au Nevada et donc parsemée de casinos. Bullehead City a aménagé ses berges pour les plaisirs aquatiques. Plages, lieu de pique-nique, parcs pour les campings-cars, palmiers, l'accès à la rivière est privilégié. D'ailleurs, ce qui semble marcher le mieux ici, c'est la location de jet ski, il y en a partout. L'eau du Colorado semble claire, mais encore froide, peu de gens y trempent les pieds en ce début avril. Le débit est important et le courant est assez fort au milieu du cours d'eau. Au bout de la ville, un pont sur le Colorado marque la frontière avec le Nevada voisin. Le Nevada que nous entamerons par la traversée des montagnes Mohave, juste superbes, avant de plonger sur le désert du même nom. Une autre longue rectiligne de plusieurs dizaines de miles trace la voie jusqu'à Vegas. Après un début tranquille, l'ennemi du motard en balade se fait présent. Un assez fort vent latéral qui souffle en rafale et qui arrive parfois à destabiliser les 400 kilos de la moto. A part la petite ville de Searchlight, et on se demande bien ce qu'elle fait là cette bourgade, rien. Rien que du sable et de la poussière, des petits buissons, qui tourbillonent ensemble suivant la force du vent.
L'arrivée à Vegas est épique. Les 3 à 7 voies d'autoroute refont leur apparition, comme à Phoenix. Mais nous ne sommes plus dimanche et la circulation est bien présente. Ca dépasse à droite, à gauche, ça sort aussi parfois des deux côtés, les voies d'accès amènent leur flot de véhicules, il faut guetter les bonnes sorties, bref, conduire sur les autoroutes de Vegas n'est pas dénué de stress. Les Interstate 215 et 15, puis Flamingo Road et nous voilà arrivés sans encombre au Flamingo Hôtel, bien placé en face du Caesar, presque au milieu de Las Vegas Boulevard, surnommé le Strip.. Après avoir parqué la moto au garage gratuit de l'hôtel, nous allons prendre nos chambres, reservées par le net.
Une file digne d'un embarquement d'aéroport et près de 2 heures de queue pour avoir notre tour. Certes il y a du monde qui descend dans cet hôtel, mais sur les 15 ou 20 guichets disponibles, seuls 5 étaient vraiment occupés par des employés. Pas très pro, l'accueil au Flamingo ! Enfin, nous recevons nos clés, les couloirs sont interminables, la piaule est agréable. Cet hôtel est monstrueux, plusieurs milliers de chambre. Il a été un des premiers de Vegas et c'est sûr, il n'a pas le lustre des ses voisins, mais il reste abordable et surtout bien placé. Par contre, quelques services annexes ne sont pas fournis dans les chambres les moins chères. Pas de frigo, pas de cafetière, pas de Wifi gratuit. Pas grave, on est à Vegas bon sang, on ne va pas s'arrêter à si peu. Allez, une petite douche et c'est parti pour nous fondre dans la foule de la capitale du jeu. | | À: Chrou54 · 11 avril 2012 à 2:22 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 30 de 65 · Page 2 de 4 · 4 145 affichages · Partager Bonjour Christian,
merci pour le message.
Pour les routes, il va être difficile de publier une carte, car souvent et suivant les Etats, nous avons prix de petites routes qui ne figureront pas sur des cartes au niveau national.
Le mieux est de reprendre le texte et d'avoir une carte des Etats ou alors Google Map, ce sera plus simple. Mais si vous voulez des détails sur des endroits par lesquels nous sommes passés, n'hésitez pas.
Bon voyage à vous, vous allez vous éclater, la conduite en moto ici, c'est un paradis.
Laurent | | À: Genevois · 11 avril 2012 à 9:57 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 31 de 65 · Page 2 de 4 · 4 112 affichages · Partager Bonjour, toujours superbe votre récit, qui ressemble vraiment beaucoup à celui que nous avions fait en 2001. (10 voyages moto depuis, dont un en Australie et 1 en Afrique du Sud il y a deux mois, quand on y goûte...)
Le prix des Harley est toujours surprenant, mais, après avoir demandé au vendeur, comme partout aux USA, le prix est affiché hors taxes, ce qui fait qu'au final, ça revient presque au même qu'en Europe, surtout quand on rajoute le transport.
Bonne fin de parcours. | | À: Olivier75015 · 11 avril 2012 à 12:39 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 32 de 65 · Page 2 de 4 · 4 103 affichages · Partager | | À: Genevois · 11 avril 2012 à 21:51 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 33 de 65 · Page 2 de 4 · 4 078 affichages · Partager Salut Laurent
Je suis ton circuit sur Google map et devrais pouvoir partager cette carte avec les amateurs une fois votre circuit terminé. Tu pourras modifier si j'ai commis des erreurs ou omis des bifurcations, mais vues toutes les infos précises que tu mentionnes dans tes récits, je pense que la carte est assez proche de la réalité sur le terrain.
Bonne fin de Voyage, profite de ta Harley avant de retrouver sa petite soeur au pays...
Hasta Luego Amigo Bises à tous les 2 | | À: Genevois · 12 avril 2012 à 8:03 · Modifié le 12 mai 2012 à 17:17 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 34 de 65 · Page 2 de 4 · 4 063 affichages · Partager Aaahhhh Vegas... ville mythique des USA au même titre que New York ou Miami. Evidemment, tous les fans et habitués des Etats-Unis y auront dépensé un peu de leurs sous, en parler ne constitue pas une surprise ou une découverte. Mais comment ne pas lui consacrer une partie de ce récit ?
Par quoi commencer ? Il y a tellement à dire, tant tout est démesuré.
Les hôtels. Si le Flamingo est un vieil établissement qui avait surtout été original à l'époque pour sa piscine, depuis, la course est à celui qui construira le truc le plus dément, évidemment avec chacun son thème choisi. Et là, le Flamingo n'est plus dans le coup, vu son âge. Le Caesar, voisin du Flamingo avait déjà fait fort avec son architecture romaine, toute en colonnes, statues, patios et autres rappels de l'époque de ce vieux Jules. Mais la palme de la démesure revient largement au Vénitien. Des canaux devant l'hôtel, sur lesquels on peut faire un tour en gondole, la reproduction du pont des Soupirs ou des fresques de peinture des célèbres artistes italiens de l'époque, le faste du Vénitien dépasse l'entendement.
Tous les citer est impossible, mais on pourrait encore parler du New York avec son pont de Brooklyn, l' Empire State Building, ses gratte-ciel, sa statue de la liberté ou encore son grand huit dans la cour intérieure de l'hôtel. Du Paris avec sa Tour Eiffel et l'architecture à la française, du Louxor en forme de pyramide, du Circus Circus qui a un vrai cirque juste avant son lobby, du Wynn et son lobby tout en fleurs véritables, du Treasure Island avec ses bâteaux de pirates,... La liste est longue. Le jeu consiste évidemment à parcourir le Strip et pénétrer dans chacun d'entre eux pour pousser des "oohhhh" et/ou des "oouuuaaahhh".
Observer le va-et-vient des voitures de luxe devant les lobbies est un spectacle à lui tout seul. Limousines, Hummers customisés, voitures de sport, le luxe s'expose. Chaque hôtel qui se respecte a sa salle de spectacle et les plus grands s'y produisent. Evidemment, celui qui aura réussi à attirer les plus stars les plus connues gagne la mise. On est à Vegas.
Les gens. Las Vegas, la démesure est aussi dans les gens qui viennent y passer du temps. Certains viennent clairement s'y encanailler, filles comme garçons d'ailleurs. D'autres y claquer une partie de leur fortune, tout en montrant bien leur richesse. Que ces soit tôt le matin, dans la nuit ou à toute heure de la journée, les machines à sous et les tables de poker sont occupées. Les extravagances sont permises ici, elles seraient presque même recommandées. Ainsi, les filles sont souvent peu vêtues et exposent le maximum de peau possible, quelque soit la taille, S ou XXL. Tatouages à l'appui évidemment. Le t-shirt, la robe se veulent moulants et si possible le décolleté plongeant. Les Américaines sont totalement décomplexées et s'assument clairement. Les look sont parfois redoutables. Les retraité(e)s affichent leur taux d'expositions aux UV ou leur bronzage naturel, certainement acquis durant des parties de golf, belles toilettes et coiffure impeccable, surtout le soir. La foule est dense sur les trottoirs du Strip, il y a toujours quelque chose à y voir ou observer.
Dès notre arrivée, nous nous sommes plongés dans cet univers. Il est loin le Cosmico de Marfa ou le bout du monde de Sanderson. Dans la rue, nous avons croisé Elvis, Jack Sparrow ou encore le Joker de The Dark Knight, mais aussi ses immigrés latinos qui distribuent à la foule, homme, femme ou couple peu importe, des petites cartes style Panini, représentant des filles quasi nues avec leur numéro de portable, disponible en 20 minute d'après la pub. S'encanailler disait-on. L'amour à Vegas n'est pas que bague au doigt et Wedding Chapel.
Evidemment, nous n'avons pas pu nous empêcher de reprendre les motos pour parcourir Las Vegas Boulevard, de nuit, et dans les deux sens, pour profiter des néons de Vegas. Tiens, il y a un Harley-Davidson Café sur le Strip, un peu après le Paris direction nord. Pour ne pas être en reste, une reproduction de moto géante sort du mur et apporte sa touche d'originalité. Il se fait tard, Vegas continue de vivre, les trottoirs restent animés. Pour nous, c'est la fin d'une grande journée. Demain, suite de la découverte.
Bien sûr, il y a aussi une agence Harley à Vegas. Y aller fait partie de notre trip. Ce sera la plus grande visitée jusqu'ici, une exposition énorme. Au retour, petit crochet par le bout sud de Las Vegas Boulevard où se trouvent les chapelles pour les mariages express. Il est 10h30 du matin, un couple se dit oui presque au bord du trottoir, sous un autel à la vue de tous, pour le meilleur ou le pire, peut-être pour la vie. Belle robe, joli costume, deux témoins les accompagnent. Mariage rapide et peu intime avant de monter dans une limousine qui fait sans doute partie du package. Retour à l'hôtel pour poser les motos, après avoir fait encore une fois Las Vegas Boulevard du sud au nord.
Ce n'est pas les magasins de souvenirs qui manquent à Vegas. Nous allons en faire un peu le tour, à la recherche du cadeau à ramener pour nos proches. Le choix est tel qu'on hésite souvent, espérant trouver mieux ailleurs, et finalement il en devient dur de se décider. Plus qu'ailleurs, le principe de consommation est à l'extrême. Et sur le chemin de ces échoppes, il y a toujours quelque chose à voir. Pour midi, nous recroisons le Harley Davidson Café qui propose des plats américains aux portions pour motards affamés. Des motos suspendues à un rail parcourent le restaurant, l'excès, toujours l'excès, partout.
Nous continuons encore un peu nos achats avant de nous réfugier au frais d'un McDonald's. Oh non, ce n'est pas que nous avons faim. Mais le Wifi est payant à l'hôtel alors que le McDo propose un accès libre à tous ces fidèles clients. C'est l'occasion de consulter les mails, de vérifier la météo des 2 prochains jours, de poster la suite du récit sur VF. Petite pause dans une journée chaude et fatiguante. Mais ce soir, ce sera détente puisque nous allons voir le spectacle "Le Rêve" au Wynn Theater, joué par le Cirque du soleil. Billets achetés sur le net avant notre départ, nous les avons récupérés hier et nos places sont numérotées, pas de souci.
La salle du Wynn est extraordinaire. Ronde et en forme d'amphithéatre, la scène est une piscine géante avec un fond qui peut bouger suivant les acrobaties. Le Rêve semblait moins bien que Ô, mais ce dernier spectacle faisait relâche en cette période de Pâques. Le début de la représentation met l'ambiance direct. Explosion, feu, déluge d'eau qui tombe du plafond. On en reste scotché. La suite sera magie, danses, acrobaties, plongeons. Avec effets spéciaux, jeu de son et lumière. 1h15 qui passent à la vitesse de l'éclair tant le show est divertissant. On ne peut pas tout dévoiler, il faut le voir, mais le clou du spectacle est quand deux acteurs s'envolent en direction du plafond sur un trapèze. Ils sont bien à 25-30 mètres du sol, pile au dessus de la piscine qui a rabaissé son fond au plus profond. La suite se devine. Le premier lâche l'archet et descend d'une vitesse vertigineuse comme une flèche pendant que la foule pousse des cris de stupeur, voire de peur tout court. Le second va disparaître encore plus haut dans un nuage formé pour l'occasion. On ne le voit plus et on ne peut pas y croire. Non, il ne va pas le faire. Et bien oui, il apparaît soudain en chute libre, à pleine vitesse, pour pénétrer dans l'eau comme un missile. Démesure, même dans les spectacles.
Nous en aurons dépensé des sous ici, et ça sans jouer un seul penny dans les bandits manchots. Mais c'est Vegas. Viva Las Vegas comme dirait une bande de barbus rock n'roll.
Vegas, assurément un moment fort du voyage, même si la moto s'est reposée au garage couvert, surveillé et gratuit du Flamingo. Que d'images enregistrées depuis près de 3 semaines, que d'émotions ressenties. Tout ne restera pas imprimé, mais c'est sûr, une telle aventure ne s'oubliera pas.
Et vu que tout à une fin, demain c'est la dernière chevauchée, celle qui va nous amener à la Cité des Anges, celle qui était si loin il y a peu et qui maintenant va être le bout de notre route. | | À: Noelf6c · 14 avril 2012 à 2:52 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 35 de 65 · Page 2 de 4 · 4 009 affichages · Partager Même hors taxe, le prix d'une Road King ou d'une Glide fait juste rêver... On a rencontré des Danois qui avaient simplifié le problème. Ils en ont acheté une aux States, ils la laissent là et après 10 voyages, la moto ne leur coûte plus rien...
maintenant, je ne sais pas pour la France, mais pour la Suisse, il est possible d'en importer une, mais Harley impose une taxe d'importation si énorme que cela ne vaut pas le coup. Histoire de protéger les concessionnaires européens... | | À: Genevois · 14 avril 2012 à 3:00 · Modifié le 12 mai 2012 à 17:44 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 36 de 65 · Page 2 de 4 · 4 007 affichages · Partager Vu que l'étape s'annonce longue, le lever est assez tôt. Bien que le ciel soit encore bien bleu, le vent souffle à décorner un boeuf du crû. Nous n'avons pas le choix, nous devons entamer notre périple sur l'Interstate 15 W qui descend vers Los Angeles. Le vent va donner le ton rapidement, il souffle en rafale et cela devient rapidement très pénible sur la moto. Suivant sa force, il nous fait faire des écarts et il faut être attentif de bien tenir le guidon. Cela va nous conforter dans l'idée qu'il faut quitter cette autoroute au plus vite. Heureusement, on avait prévu le coup.
Avant de passer en Californie, à la frontière, l'Etat du Nevada propose un dernier casino, posé en bord d'Interstate, des fois que les conducteurs n'aient pas déjà tout claqué à Vegas. Un casino posé en plein désert, là où il n'y a rien d'autres que du sable et des arbustes. Peu après être entrés en Californie, nous prenons la sortie pour Nipton, avant de bifurquer pour Cima et Kelso. Ces petites routes traversent la fantastique réserve du parc national de Mojave. Aucune construction, que le désert et sa végétation, ses montagnes. Dommage, le temps est couvert et même froid, rendant les couleurs naturelles moins belles.
Cima, un village sur la carte. Mais une fois n'est pas coutume, il ne faut pas toujours s'y fier. La seule construction de Cima est un vieux mobilhome en bois qui est censé faire épicerie, café et restaurant. Le panneau "Closed" et l'état de semi-délabrement de cette construction nous indique que Cima semble désormais reclu à l'état de village-maison unique fantôme. Entre Cima et Kelso, nous avons droit à une forêt de Joshua Tree, arbre qui se fond magiquement dans ce paysage désertique. Pas étonnant que Bono et sa bande en aient fait la pochette et le titre d'un album qui a eu un succès planétaire. La séance photo sera prolongée ici, d'autant plus que le soleil a refait timidement son apparition.
Kelso, pas plus de bâtiment qu'à Cima, à la différence près qu'il s'agit d'une gare, bien vivante celle-là. Une gare, un petit restaurant, un bureau des Rangers qui renseignent sur les activités à faire dans le coin. Bref, un coin animé, mais toujours pas un village. Un train de marchandise est en attente sur les voies, nous pouvons photographier ses trois locomotives de l'Union Pacific, avec leur drapeau américain sur les flancs. Et après la photo, quoi de mieux qu'une bonne tarte aux mûres chaudes, faite maison ? Kelso, malgré son statut de gare mérite qu'on s'y mette à quai quelques minutes.
La route continue à descendre dans cette réserve de Mojave en direction de Amboy, toujours aussi superbe, avec des paysages époustouflants de beauté sauvage.
C'est tellement peu fréquenté dans le coin, que nous pouvons faire des photos couchés sur la route, droite à perte de vue, à prendre des positions pour nous la jouer un peu et surtout faire envie aux potes au cours des soirées photos qui s'annoncent.
A Amboy, nous rejoignons notre bonne vieille 66, que nous avions quittée à Oatman. Ce n'était qu'un au revoir, nous avions promis de nous retrouver. Et cette portion entre Amboy et Ludow vaut son pesant d'or tellement c'est beau. Il y a les sigles de la route peints sur le bitume. Et là aussi, la circulation est si importante (...) que nous arrivons à nous prendre en photo au beau milieu de la chaussée, avec le sigle comme sujet principal. De vrais gosses... Un pick-up arrive en face, voit nos motos sur le bord de la route et nous à côté. Il s'arrête et nous demande si nous avons un souci. Non Monsieur, on se prend en photo avec cette 66 que vous avez tous les jours sous le nez, mais qui est un mythe pour nous. Rassuré, il lève un pouce vers le ciel, rigole un coup et nous souhaite une bonne journée. On peut ne pas être d'accord avec la politique étrangère hautaine, voire agressive des Américains, cette volonté d'être le Sheriff du monde avec les mensonges et l'hypocrisie qui vont avec, mais il faut reconnaître que ce peuple US est particulièrement accueillant, j'y reviendrai dans le bilan du voyage.
A Ludlow, après un plein d'essence, nous ne voulons toujours pas reprendre l'Interstate. Le vent souffle toujours en force et la 66 est encore là, à nous tendre les bras. Nous avons du mal à nous quitter. Mais les histoires d'amour finissent mal en général, car la portion de route entre Ludlow et Newberry Springs est un enfer. Nous qui la vénérions, cette 66 nous la joue capricieuse et fière. La route est une horreur. Bitume grossier, trous, bosses, aspérités, tout y est. Impossible de dépasser les 25-30 miles. Contrairement aux riches Américaines de l' Arizona, la 66 n'a pas eu son lifting ici. Et l'Interstate voisine, à quelques mètres seulement, n'arrange pas les choses puisque seuls les passionnés lui caressent le dos maintenant à cette 66. On en vient presque à regretter de ne pas rouler sur l'autoroute.
Newberry Springs, ce nom n'est connu que de quelques érudits. Mais le Bagdad Café ? Déja plus. Et bien il se trouve qu'il est à Newberry Springs. Un café comme on en voit des milliers en bord de route, mais celui-ci a eu la chance d'être célèbre via le film que tout le monde connaît. Du coup, les affaires sont florissantes, car les touristes en route entre L.A. et Vegas s'y arrêtent. On a même poussé le vice à créer une sortie sur l'Interstate pour ce bled. A notre arrivée, personne. On fait la photo de la célèbre caravane en alu, des lieux, de la route. A l'intérieur, nous sommes accueillis par une poignée de main, en français, s'il vous plaît, mais nous comprendrons rapidement pourquoi. On y vend des t-shirts et des pulls à capuche, très sympa d'ailleurs et pas plus chers qu'ailleurs, et on y mange. Cela reste quand même un café.
Alors que nous finissons nos burgers, quatre français arrivent. Ils sont en voiture, font un tour aux USA, car la plus jeune d'entre eux habite à Atlanta et montre le pays. Nos premiers francophones depuis 3 semaines. Et subitement, c'est l'avalanche. 2 cars de Français, 100 personnes qui rentrent toutes dans le café qui n'a que 7-8 petites tables. Toute le monde veut faire des photos, mais évidemment à 100 dans un espace qui peut en contenir 25, c'est assez dur. C'est avec cela que le Bagdad fait son beurre et pas en cacahuètes. Tous les jours, les tours-operator s'arrêtent ici et déversent leur flots de touristes qui ont 10-15 minutes pour faire une photo, boire un coca, acheter un souvenir et remonter dans le bus pour poursuivre sur Vegas. Pour parfaire le tableau, à chaque entrée d'un touriste, la patronne met la musique du film dans le Juke-Box. Etant arrivés en premier, on l'a entendue quelques fois, la fameuse chanson.
Nos motos parquées devant ont du succès. Voyant que nous parlons français, pas mal de gens viennent discuter avec nous, nous demandent des infos sur le trajet effectué, la moto, les prix. C'est notre moment de gloire, le Bagdad Café n'a qu'à bien se tenir. Mais il est temps de reprendre la route, car on le sait tous, la gloire est éphémère.
On ne pouvait pas se quitter comme cela, alors la 66 nous offre une bonne portion de route pour nos derniers kilomètres jusqu'à Daggett. Là, pas le choix, il faut reprendre l'Interstate direction Los Angeles. Le vent souffle toujours fort et ce n'est pas une partie de plaisir. La pluie aura essayé de nous piéger aujourd'hui. Déjà sur la 66 et dans le désert de Mojave. Les nuages noirs nous entouraient parfois et on a vu les trombes tomber pas loin à côté de nous. A un moment donné, nous avons même senti cette odeur caractéristique de l'eau sur le bitume chaud et à ce moment, nous avons bien crû qu'on ne passerait pas entre les gouttes. Et pourtant, elle nous aura épargné, malgré quelques alertes.
L'arrivée sur Los Angeles est assez redoutable. Au fur et à mesure que la ville approche, l'autoroute rajoute des pistes. Depuis Pasadena jusqu'à l'hôtel, nous aurons au minimum 4 et jusqu'à 7 voies, toutes bien occupées. Conduire sur les autoroutes US est bien différent, car chaque couloir est indépendant. Ainsi, si le trafic le permet, on peut très bien dépasser tout le monde depuis l'extrême droite. En moto, c'est particulièrement stressant puisque cela vient de tous les côtés et changer de piste nécessite une attention accrue. Par contre, une fois de plus, l'Américain, même des villes, est aimable. Il laisse passer si on le solliciite. Et lorsqu'il y a un bouchon, et à L.A. c'est dans la norme, les motos se faufilent entre les véhicules, lesquels s'écartent facilement pour laisser le passage. Relativement dangeureux, mais assez sport, voire grisant. La Californie est d'ailleurs le seul état où cette pratique est permise.
A l'aide de notre itinéraire, nous trouvons aisément notre hôtel, le La Quinta Inn de l'aéroport (LAX pour l'abréviation). Il a l'avantage d'être près des terminaux pour notre départ, avec une navette gratuite, et en même temps de l'agence Eaglerider où nous devrons rendre nos E-Glide. Un choix parfait, surtout avec le parking couvert où les motos reposent en sécurité. Assez eu de selle aujourd'hui, nous prendrons notre repas du soir au La Quinta qui propose une petite carte qui suffit amplement pour un dîner simple.
Le lendemain, c'est la journée de visite, surtout au vu de la météo. Car, elle n'est pas bonne cette météo et ce premier jour à Los Angeles sera le seul au sec. Elle a finalement réussi à nous avoir cette satanée pluie, pour notre dernier jour. Mais revenons à la journée consacrée à L.A. Première visite, Universal Studios. Aucun souci pour y aller à l'aide de l'itinéraire de Google Maps, toujours aussi efficace qu'un GPS Garmin. Bon, disons-le tout de suite, Universal est décevant, surtout par rapport au prix d'entrée. Les attractions ne sont pas vraiment terribles et sont finalement peu nombreuses. Pas la peine de détailler, mais nous regretterons presque d'avoir dépensé quelques centaines de dollars au total pour y passer quelques heures. En sortant d'Universal, nous partons pour Hollywood Boulevard. Pas facile de trouver une place de parking dans ce coin, même pour une moto, nous nous rabattons sur un parking payant et surveillé. Et c'est parti pour parcourir le boulevard à pied, faire les boutiques de souvenirs, les magasins, et évidemment checher des noms connus sur les étoiles qui peuplent les trottoirs. Devant le Chinese Theatre, tout est bloqué, le tapis rouge est installé. Apparemment, ce soir ce sera soirée de stars à L.A., la sécurité veille au grain que personne en franchisse les barrières.
Hollywood Boulevard draîne tant les jeunes paumés, les SDF que les touristes et les jeunes branchés friqués. Une faune bigarée qui cohabite sans aucun souci. Les achats seront encore assez nombreux pour les cadeaux à ramener. Retour à l'hôtel par une Interstate qui traverse Los Angeles Downtown, au milieu des immeubles. La ville est parsemée d'autoroutes, toutes aussi grandes les unes que les autres et il faut avoir un bon itinéraire pour s'en sortir sans se tromper. Et la plupart sont bien bouchées aux heures de pointe. Vu la taille et la superficie de la ville, la voiture est reine ici.
Nous allons d'ailleurs les tester une fois supplémentaire, lorsque de retour à l'hôtel, Dom se rend compte qu'elle a payé les derniers achats dans un magasin, mais que le sac contenant les futurs cadeaux est resté là-bas... Bon ben, va falloir y retourner. Près d'une heure et demie de trajet pour faire un aller-retour sur Hollywood, toujours avec une circulation d'enfer. J'avoue que sur le moment, l'ambiance était un peu tendue...
Pour le soir, un petit resto mexicain, le Casa Gamino, se trouve près de l'hôtel à pied. Repas parfait, peu cher, avec un Cabernet Sauvignon en carafe de la maison bien sympa. Les prix des restos mexicains n'ont rien à voir avec ceux de chez nous. Et qualité et portion sont vraiment au rendez-vous.
Dernier jour à L.A., il pleut. On s'y attendait, la météo l'avait annoncé. Petite accalmie dans la matinée, le temps d'aller dans une agence Harley sur le chemin de Venice, le long de Lincoln Boulevard. Encore une agence énorme, avec du choix et des employés très sympas. Je profite d'y acheter un bouchon d'essence, hier je me suis rendu compte que lors du dernier plein, il était resté sur la colonne... Derniers achats Harley, les sacs seront bien pleins.
Retour à l'hôtel, alors que la pluie fait son retour. Je m'aperçois que j'ai oublié mes lunettes au magasin, alors que j'essayais un t-shirt. Evidemment, les autres se moquent de moi, vu l'épisode d'hier à Hollywood. Je retourne donc à l'agence, pourtant distante d'à peine 15 minutes, mais c'est à ce moment que Dame nature décide de lâcher un orage d'enfer. Et un orage sur une Interstate, ça mouille ! Je récupère mes lunettes, mais la pluie descend à fond. J'enfile mes affaires de pluie et je me lance. Il n'y a que quelques miles à faire, mais avec une pluie pareille, cela relève de l'exploit. Des flaques se sont formées sur l'autoroute et lorsque les voitures me dépassent, l'eau projetée m'atteint jusqu'au visage ! Les véhicules soulèvent un rideau d'eau sur ce revêtement, entre cet espèce de brouillard et le pare-brise de la moto qui est trouble à cause de l'eau, la visibilité est proche du néant. Prudence, vitesse réduite et conduite sur la voie toute à droite et j'arriverai bien trempé, mais sans accident à l'hôtel. Et avec mes lunettes !
Il est temps de rendre nos E-Glide. Eaglerider est à 10 minutes de l'hôtel, facile donc d'y aller. Une fois sur place, nous contons nos mésaventures de San Antonio où nous sommes restés 3 jours sans pouvoir avancer. Un geste serait le bienvenu. Cela se réglera par l'abandon d'une partie de nos miles supplémentaires. Finalement, l'affaire se conclu à notre satisfaction, sans prise de tête, avec en prime un t-shirt chacun en cadeau. Voilà, c'est fait, 3 semaines de périple inoubliable, pour les paysages, les rencontres, l'expérience elle-même.
Retour à l'hôtel en taxi, payé par Eaglerider, et il sera temps de faire les sacs. Le réveil est programmé tôt demain matin, notre vol décolle à 08h00 de LAX pour Toronto. Mais avant cela, nous irons prendre notre dernier repas à la Casa Gamino.
Il sera ensuite le temps de tirer le bilan de ce splendide voyage, pour terminer ce récit. La suite dans le dernier épisode. | | À: Genevois · 14 avril 2012 à 12:08 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 37 de 65 · Page 2 de 4 · 3 987 affichages · Partager Hello Laurent,
Je ne peux pas m'empêcher de te citer (encore une fois...), tellement ça "sent le vrai" !!!!
Et cette portion entre Amboy et Ludow vaut son pesant d'or tellement c'est beau. Il y a les sigles de la route peints sur le bitume. Et là aussi, la circulation est si importante (...) que nous arrivons à nous prendre en photo au beau milieu de la chaussée, avec le sigle comme sujet principal. De vrais gosses... Un pick-up arrive en face, voit nos motos sur le bord de la route et nous à côté. Il s'arrête et nous demande si nous avons un souci. Non Monsieur, on se prend en photo avec cette 66 que vous avez tous les jours sous le nez, mais qui est un mythe pour nous. Rassuré, il lève un pouce vers le ciel, rigole un coup et nous souhaite une bonne journée.
Au delà de tous les clichés.... c'est ça aussi l'Amérique de nos rêves ! des échanges spontanés et fugitifs dont on se souvient.
Dans l'attente du dernier bilan, cordialement. Jean. | | À: Genevois · 16 avril 2012 à 3:42 · Modifié le 13 mai 2012 à 10:36 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 38 de 65 · Page 2 de 4 · 3 936 affichages · Partager Un peu plus de 6000 km en 19 jours. Avalés sans vraiment s'en apercevoir, sans effort particulier, malgré la répétition des parcours quasi quotidiens. Avant de partir, nous aurions pu citer un slogan célèbre chez Tonton Sam : "Yes, we can". Trois semaines plus tard, ce serait plutôt : "Yes, we did it". Je ne vais pas revenir sur notre enthousiasme et le plaisir immense ressenti, cela semble largement transparaître des lignes précédentes. Reprenons par contre quelques thèmes, sans ordre particulier.
L'avion :
Air Canada était parfait, pour la place entre les sièges, pour le français parlé par l'équipage, pour ses nombreuses connexions aux USA, pour le système de divertissement individuel même sur des avions plus petits genre A319. En plus, en s'y prenant à l'avance, les tarifs sont assez avantageux. Les compagnies US ont assez mauvaise réputation sur la qualité du service, ceux qui les ont testées pourraient en parler.
Les motos :
Pour une virée aussi longue et dévoreuse de miles, la E-Glide est plus que recommandée pour ceux qui voyagent à deux. Le passager est confortablement installé et les rangements sont suffisants et verrouillés. La radio et le Cruise Control apportent clairement un plus pour rouler sur les longs bouts droits et les grandes distances. Sans passager, une Street Glide va très bien aussi. Une Road King et une Heritage seraient bien aussi, mais ni radio, ni Cruise Control, ni sacoches à fermeture. Par contre, elles ont Sissy Bar et porte-bagages.
Eaglerider :
Pour notre tour spécifique, nous sommes passés via une entreprise en Allemagne, dont le site internet est www.bikethebest.de. Le Coast to Coast était proposé à un prix exceptionnel, saison d'hiver oblige, mais les motos doivent arriver à Los Angeles avant le 15 avril. Dans le package, 2700 miles compris et 15 jours de location, chaque mile supplémentaire valant 0,39 $ et chaque jour en plus est rajouté à la facture. Il faut donc compter sur une surtaxe, car des miles, on en fait, à moins de faire le parcours uniquement sur Interstate. L'avantage de ce deal : pas de coût supplémentaire pour le One-Way. Malgré les extra-miles et les quelques jours rajoutés, cela vaut encore la peine.
Eaglerider, les locations y sont moins chères que dans les agences officielles Harley ou que chez des loueurs particuliers. L'accueil est convivial, sérieux, rapide, les motos sont en très bon état. Les nôtres étaient quasi neuves. Par contre, en cas de pépin, même minime, c'est vite la m... Eaglerider vous dirige systématiquement vers les agences Harley. Seul problème, ces agences en ont un peu rien à cirer des clients d'Eaglerider. Nous l'avons testé à San Antonio. En ce qui nous concerne, le problème n'était pas dû à Eaglerider, mais à un défaut connu sur les nouvelles générations d'E-Glide. Et si vous devez être dépannés, c'est Google qui rend service pour trouver un garage capable de vous remorquer jusqu'à l'agence Harley la plus proche. Je n'ose pas imaginer une panne sérieuse au fin fond d'un trou perdu comme il en existe tant aux USA. Donc pour résumé, Eaglerider c'est top, mais il ne faut pas avoir de souci avec la bécane. Mais ce principe n'est pas propre à Eaglerider, il s'applique à n'importe lequel des loueurs.
Par contre, il faut avouer qu'Eaglerider n'a pas été pingre lorsqu'il a fallu discuter de notre incident avec une de nos E-Glide. L'affaire s'est réglée sans prise de tête, dans le bureau de Los Angeles, par l'abandon d'une partie de nos miles supplémentaires en compensation. Au final, personne n'a été perdant.
La conduite :
Rien à voir avec l'Europe. L'Américain est en général très respectueux sur la route. Sauf à L.A. où les règles sont plus aléatoires. Les stops sont respectés, même sans circulation, les limitations de vitesse aussi. En tendant le bras pour changer de direction, l'automobiliste derrière soi freine et vous laisse passer. Le revêtement des routes est parfois assez moyen, notamment la qualité du bitume. Par contre, les routes sont bien larges, les panneaux sont nombreux et simples à comprendre vu la numérotation des routes. Il faut vraiment limiter au maximum la conduite sur les Interstate. Paysage souvent monotone, dangerosité due aux camions et à la vitesse, nous n'avons eu que rarement du plaisir à conduire là-dessus. Par contre, les routes annexes sont fabuleuses, avec peu de circulation, aucun stress, le temps d'admirer le paysage, de faire des arrêts photos. Il nous est arrivé de nous arrêter pour prendre un cliché pendant que le conducteur derrière attendait sagement que nous redémarrions. Impensable en Europe.
Le respect dont les Américains témoignent sur la route est impressionnant et rassurant. En 6000 km, nous n'avons jamais risqué l'accident.
Certains Etats permettent la conduite sans casque, à chacun d'évaluer le risque selon ses propres limites.
Les hôtels :
Nous avons privilégié des chaînes d'hôtels simples, mais fonctionnels et pratiques. Days Inn, La Quinta Inn, Super 8 ou encore Travelodge, une chambre ne dépassait pas les 60-65 $ la nuit, avec petit-déjeuner inclus, piscine et parfois laverie. Le site Hotels.com ou les sites propres à ces établissements sont pratiques pour des réservations on-line. Bien sûr, on peut trouver moins cher, mais avec une perte sur la qualité ou les prestations proposées dans les petits motels en bord de route. A réfléchir en fonction de son budget.
Les restos :
Alors évidemment, ce n'est pas la gastronomie à la française ou à l'italienne. Mais ce n'est pas non plus McDonald's tous les jours. Il faut avouer, parfois cela nous a dépanné. Mais on y vend aussi des salades, bien fraîches... Les restos mexicains sont de bonnes adresses, la chaîne de restos familiaux Denny's est très présente et présente une carte variée, les "saloons" de bord de route sont aussi de bons endroits pour s'arrêter, les steak-houses, bref il y a toujours du choix pour éviter les fast-foods.
Les règles ne sont pas les mêmes qu'en Europe. On peut manger un menu Breakfast à 3h. de l'après-midi. Pour les boissons, on ne paie que le premier verre et ensuite, on vous le remplit gratuitement. Pas l'alcool évidemment, mais les sodas et le café. Pour le pourboire, il ne faut pas oublier que c'est souvent la partie principale du salaire d'un serveur. De ce fait, les employés des restos sont souriants, aimables et attentionnés. La règle veut qu'on laisse entre 1et 2 fois le montant de la taxe, suivant la prestation fournie.
L'itinéraire :
Pour un Coast to Coast presque minuté pour arriver au bout dans les temps, nous avons priviliégié les réservations d'hôtels à l'avance avec un itinéraire prédifini. L'avantage : on a un but à atteindre en fin de journée, les étapes sont équilibrées, le budget peut être calculé, on peut choisir les meilleures options de logement. Désavantage : moins de flexibilité, décalage du programme en cas de pépin. Il convient de garder 1-2 jours tampon au cas où. Par contre, tous les hôtels pré-réservés pouvaient faire l'objet d'une annulation en cas de décalage du parcours. Peut-être que pour une boucle avec départ et arrivée au même point, on peut être plus libre dans le choix des arrêts.
Vu la longueur de l'itinéraire et les miles à parcourir, des jours de pause sont agréables, voire nécessaires. A chacun de décider où ces étapes doivent être prises. New Orleans, San Antonio et Las Vegas ont été des étapes parfaites, non seulement dans le timing du voyage, mais aussi pour l'intérêt de ces trois villes.
Les gens :
L'excellente surprise du voyage. Contrairement aux clichés, l'Américain est agréable, serviable, respectueux, poli, ouvert et curieux. Bref, de belles rencontres, beaucoup de contacts et une aide à chaque fois que cela est nécessaire, parfois sans demander quoi que ce soit. Il ne faut jamais hésiter à demander son chemin, une information, un coup de main, à engager la discussion. Les gens étaient ravis de nous aider, surtout en tant qu'étranger, et notre voyage leur paraissait, à eux aussi, extraordinaire.
Le peuple américain est à l'opposé de l'image que son pays donne sur la scène internationale, en tous les cas dans les relations de base. Ensuite, c'est vrai que nous n'avons jamais parlé politique.
Au fur et à mesure de l'avancée vers l'Ouest, la communauté afro-américaine, très présente jusqu'en Louisiane, a peu à peu laissé la place à la communauté latino.
L'insécurité :
Les USA, le pays des gangs, des actes violents, des tueries à l'arme à feu, etc... Bien sûr, cela existe. Mais nous avons vu l'autre Amérique, le pays où tu laisses ton casque sur la moto en allant manger, où tu oublies quelque chose dans un magasin et on te le met de côté, où personne ne vient toucher tes affaires. Aucun souci de ce côté là, même dans les villes. Ensuite, c'est certain qu'il y a sans doute des quartiers de La Nouvelle-Orléans ou de L.A. qu'il faut mieux éviter. Mais en dehors de cela, les USA sont bien plus sûrs que bien des pays européens.
Il s'agit également d'une société obsédée par la sécurité. Parfois à l'extrême, vu la peur que provoquait la frontière mexicaine au vu de ce qui se passe de l'autre côté, comme si s'approcher du Mexique vous mettait directement en danger. Mais ça, ça fait déjà partie de la politique...
Conclusion :
Bref, voilà, que dire de plus... Ce voyage a été une aventure extraordinaire. D'habitude, nous allons traîner notre sac à dos du côté de l'Asie, mais là, il faut reconnaître que non seulement nous en avons pris plein les yeux au niveau des paysages et des endroits traversés, mais le dépaysement a été complet, tant le fonctionnement de la société américaine est différent de la notre. Sans compter le plaisir tout personnel de la moto, même si un tel périple peut très bien se faire en voiture. J'avoue, j'ai déjà fouiné quelques itinéraires, juste comme ça, pour voir... Chicago- New Orleans la route du Blues, une descente de la côte Ouest Seattle- Los Angeles, la région de l' Utah- Wyoming, il y en a des routes sur lesquelles se balader en moto... C'est certain, l'expérience ne restera pas unique. J'imagine que ceux qui ont goûté à ça n'ont pas pu y résister une nouvelle fois...
Allez, juste pour le plaisir : Coast to Coast, WE DID IT !!! | | À: Genevois · 16 avril 2012 à 4:20 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 39 de 65 · Page 2 de 4 · 3 926 affichages · Partager J'adhère à tout ce que vous dites sur l'amérique, les américains, la conduite, la route et tout et tout J'ai pas mal de road trip dans ce pays notamment un coast to coast de Washington à LAX en passant par le nord et la 66. En ce moment je suis sur la route de la musique entre Chicago et New Orléans, ce soir je fais étape à Natchez dans le sud du Mississipi. A Chicago nous avons passé une super soirée dans un club de blues, à Nashville on ne savait plus ou donner de la tête dans brodway street la rue de la country à Memphis la musique on la sent partout, nous avons visité Graceland la maison du King et hier soir samedi nous avons écouté de belles formations rock dans Beale street fermé à la circulation tout les soirs. Du coup l'étape d'aujourd'hui nous a apparue reposante avec pour attraction principale le fleuve Mississipi que nous avons croisé plusieurs fois pendant notre route et de ma chambre d'hotel ce soir j'ai encore une belle vue sur le fleuve. Nous en profitons avant des demain soir nous replonger dans la musique à N.O.le Jazz!! C'est l'amérique | | À: Genevois · 16 avril 2012 à 10:00 Re: D'une côte à l'autre des USA en Harley Message 40 de 65 · Page 2 de 4 · 3 915 affichages · Partager Superbe récit, bravo!
On a fait en 2009 une traversée Miami- Seattle en 3 semaines en autonome, chacun son Electra avec ma femme, sans rien réserver sauf les motos chez EG, top aussi, on a trouver à se loger tous les soirs sans souci. Et si vous aimez les coins perdus, la traversée du Kansas et du Nebraska vous ravira, on devait y être les deux seuls touristes de l'année | Carnets similaires sur les États-Unis: Heure du site: 14:36 (22/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 1 105 visiteurs en ligne depuis une heure! |