Premier jour :
Denver –
Salt Lake CityJ’en rêvais depuis longtemps et voilà, j’écris ces lignes du
California Zephyr, le train mythique qui relie
Chicago à
San Francisco en 54 heures !
J’ai fait le choix d’embarquer à
Denver ce matin à 8 heures, la partie
Chicago –
Denver, avec la traversée des grandes plaines me semblant moins intéressante. Je m’épargne ainsi une nuit supplémentaire dans le train, car même s’il est très confortable avec ses fauteuils à repose-pieds, on n’y dort quand même pas comme dans son lit.
La réservation des e-billets se fait en ligne sans aucun problème sur le site
www.amtrak.com.
Le site Seat 61 m’a également été très utile pour préparer mon voyage :
www.seat61.com/...tes.htm#.VygP5jFf3IU
Le train n’étant pas très rempli, du moins à cette époque, il n’est pas nécessaire de réserver très longtemps à l’avance.
Il est possible de s’acheter quelques provisions à la gare de
Denver, certes ce n’est pas donné donc, si vous avez le temps, mieux vaut faire vos achats dans un supermarché en ville.
Le contrôleur scanne votre billet sur le quai et vous donne une carte avec votre numéro de voiture, le placement étant libre dans la voiture indiquée sur votre carte d’embarquement.
Les valises et gros bagages doivent être posés dans les raques juste à l’entrée au premier niveau, vous pouvez ensuite aller vous installer à l’étage, d’où vous aurez une meilleure vue, avec votre bagage à main.
Vous pouvez également aller passer un moment dans la voiture panoramique pour admirer le paysage, le sièges y sont un peu moins confortables que dans les autres voitures.
Peu après le départ de
Denver le train attaque la montée vers les cols et tunnels des Rocheuses : les paysages deviennent de plus en plus fascinants. La voie, à flanc de montagne, surplombe un torrent ou est dominée par de hautes falaises. De majestueuses forêts de conifères s’offrent à notre vue.
Nous arrivons à un tunnel plus long que les autres : il passe sous la ligne de partage des eaux.
En sortant du tunnel, le paysage a totalement changé : nous voici en haute montagne, bien que nous soyons en mai il y a encore beaucoup de neige. C’est une région de sports d’hiver, on aperçoit les remontées mécaniques. Peu après nous arrivons à Granby, petite ville située dans le Parc National des Rocheuses. Il est 10h37, quelques minutes après le départ de Granby nous rejoignons la haute vallée du
Colorado, fleuve que nous longerons toutes la journée.
Nous rentrons dans des gorges impressionnantes : la voie est taillée à flanc de montagne, à pic au-dessus de nous la montagne, en bas le
Colorado avec des rapides de classe 5. Nous voyons de temps en temps des rafteurs. Justement un groupe de rafteurs, filles et garçons, a accosté sur la rive pour déjeuner. En voyant arriver le train, ils se retournent, baissent leur short et nous montrent leurs cfesses : me contrôleur nous avait prévenu de cette sympathique tradition et a suggéré aux personnes qui pourrait s’offusquer de regarder dans une autre direction.
Ces paysages me laissent songeurs, je pense à l’époque où les pionniers se lançaient dans la traversée des rocheuse à cheval ou dans des charriots tirés par des bêtes de trait : c’était vraiment une aventure extrêmement périlleuse et éprouvante physiquement ! Beaucoup y ont laissé leur vie.
L’heure du déjeuner a sonné : je me rends à la voiture restaurant : j’opte pour un hamburger et un coca, ce repas me revient à un peu moins de 15 dollars. Voir défiler le paysage tout en déjeunant font de ce simple repas un moment inoubliable !
Après le déjeuner, je retourne à la voiture panoramique observer le paysage : celui-ci se modifie au fur et à mesure que nous descendons la vallée du
Colorado, les arbres se raréfient, la neige disparait, petit à petit le paysage se fait plus désertique, il ressemble à un décor de Western.
Les retards sont fréquents, la voie est unique et partagée avec des trains de marchandises.
C’est le cas ce soir : un « freight train » à un problème technique et nous bloque la voie. Nous prenons du retard... Déjà une heure !
Le voyage en train permet de découvrir l’Amérique en profondeur : il passe dans des endroits où les routes ne passent pas, comme les canyons de ce matin. De l’autoroute, très monotone, on ne voit rien, en train on traverse des paysages très variés : montagnes, déserts, terres de culture agricole ou de pâturage, petits villages et villes typiques de l’
ouest américain. Les repas sont l’occasion de discuter avec les voisins de table qui viennent d’horizons très différents : touristes, retraités américains, une mère de famille qui voyage avec son fils pour aller rendre visite à sa famille, un couple dont le mari me dit que son épouse a travaillé au siège de la
CIA à Langley : celle-ci, gêné par cette indiscrétion, n’en dira pas plus.
Il est 19h10, nous arrivons à Green River avec une heure dix de retard : ça ressemble à un village de Western au milieu du désert ! Je me demande où est la « rivière verte » car le paysage est vraiment désertique !
La nuit tombe, j’espère que nous allons rattraper le retard, tout du moins en partie car l’arrivée à
Salt Lake City était initialement prévue à 23 h00.
Je retourne à la voiture restaurant pour le dîner, l’occasion de discuter avec d’autres passagers tout en dégustant un repas un peu plus sophistiqué que le lunch.
Nous arrivons finalement à
Salt Lake City à 23h30 avec seulement 30 minutes de retard mais sous une pluie battante due à un violent Orage. Je descends du train et vais sous un abri pour appeler un « Uber » qui arrive en 5 minutes. C’est bien pratique d’avoir cette application sur son smartphone quand on voyage aux
USA, on trouve un chauffeur rapidement, pas de liquide à sortir, ni de pourboire à calculer.
Dix minutes plus tard je suis à l’hôtel, il est minuit passé et je vais dormir après cette longue journée. (à suivre....)
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